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Foi - Page 316

  • Vietnam : 78 nouveaux prêtres ont été ordonnés et environ 250 religieux et religieuses ont prononcé leurs vœux perpétuels au cours de l'été 2021

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/VIETNAM - Les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée brillent dans l'obscurité du temps marqué par le Covid

    vendredi, 3 septembre 2021

    Hanoi (Agence Fides) - 78 nouveaux prêtres ont été ordonnés et environ 250 religieux et religieuses ont prononcé leurs vœux perpétuels au cours de l'été 2021 : ces vocations sont une bonne nouvelle et un signe d'espérance pour l'Église au Vietnam, au milieu d'un moment difficile pour la nation, marqué par la quatrième vague de Covid-19. Dans les territoires diocésains touchés par le virus, classés "zones vertes", les communautés locales ont pu célébrer des messes solennelles, en toute simplicité et souvent en plein air. Dans le sud du Vietnam, où l'infection par la variante Delta du coronavirus est plus répandue (les "zones rouges"), les liturgies pour l'ordination des prêtres et la profession religieuse ont été reportées pour le moment. Celles célébrées dans les zones autorisées se sont déroulées selon des protocoles de précaution stricts contre le Covid, à l'intérieur de séminaires ou de couvents, en présence des seuls candidats et sans un grand nombre de fidèles.
    Sans les foules imposantes et les festivités organisées dans le passé, les nouveaux prêtres et religieux ont vécu leur ordination dans une profonde intimité avec Dieu, conscients de leur important ministère.

    Dans une lettre envoyée aux prêtres sur le point d'être ordonnés le 25 août 2021, Mgr Joseph Nguyen Nang, Archevêque de Ho Chi Minh, qui est également Administrateur du diocèse de Phat Diem, dans le nord du Vietnam, a souligné : "La messe d'ordination presbytérale a été célébrée avec un nombre limité de participants, même sans la présence des parents des candidats. Dans cette atmosphère de recueillement, les nouveaux prêtres ou religieux qui ont prononcé des vœux ont pu se concentrer absolument sur l'essentiel, totalement tournés vers Dieu, faisant l'expérience intense du don de sa grâce dans le Sacrement".

    Vu Hien, une moniale de l'ordre dominicain qui vient de prononcer ses vœux dans le diocèse de Bac Ninh, au nord du Vietnam, confie : " J'étais bien préparée à la plus grande exultation de ma vie religieuse, la célébration de cette année était spéciale : avec la grâce de Dieu, je remets toute ma vie entre les mains aimantes de Dieu et je continue à prier en silence, quelles que soient les circonstances ".

    Une sœur de la Congrégation des Filles de Jésus du diocèse de Quy Nhon, qui couvre trois provinces du centre du Vietnam, rapporte : " Nous rendons grâce à Dieu : au milieu de la précarité et de l'instabilité causées par la pandémie, Dieu nous aime et nous garde en sécurité. Dieu nous embrasse, il est présent dans l'atmosphère de silence et de prière, qui nous permet de nous rassembler pour prier".

    Toujours dans le centre du Vietnam, au début de la cérémonie des vœux perpétuels prononcés par les religieux de la Congrégation du Très Sacré-Cœur (CSC) à Hue, Mgr Nguyen Chi Linh, Archevêque de Hue, a déclaré : "Le religieux qui prononce des vœux pour toute sa vie est celui qui donne son amour à Dieu et est prêt à surmonter des difficultés comme le chemin de croix ; il est celui qui s'inspire du Crucifié pour entrer dans une vie plus lumineuse". Mgr Linh a également invité tout le monde, en particulier les religieux, à témoigner de la foi dans la vie consacrée, en exerçant consciencieusement les ministères de l'amour et de la charité, surtout dans le contexte de cette grave crise, causée par la pandémie de Covid-19. Cet amour qui devient service du prochain, a-t-il dit, "doit être profondément enraciné dans chaque individu, développé largement dans la communauté sociale : il se réalise intimement en communion avec la Trinité, et s'étend à tous, sans distinction de religion, de culture, d'ethnie, de politique ou de classes sociales, mais en vivant des relations de compassion envers les êtres humains".

    L'Archevêque a ajouté : "Dans un monde plein de turbulences, les qualifications académiques ne sont plus indispensables pour les religieux, alors qu'il est plus important de mener une vie droite, une vie de foi exemplaire, avec une passion pour le travail missionnaire et apostolique et la pratique des œuvres de charité". Alors que, face à l'urgence de la pandémie, des millions de familles restent sans ressources, ou souffrent de la faim à cause du chômage et de la maladie, l'archevêque Nguyen Chi Linh a conclu : "Nous espérons que l'enthousiasme des nouveaux prêtres et religieux nous aidera à aller à la rencontre des nécessiteux dans les zones gravement infectées, afin d'apporter une aide matérielle et spirituelle aux pauvres, de réconforter et de renforcer la foi de ceux qui ont été ébranlés par cette crise, en témoignant au monde de la Bonne Nouvelle".
    (AD-PA) (Agence Fides 3/9/2021)

     
  • Le catholicisme a-t-il encore de l'avenir en France ?

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    Le catholicisme a-t-il encore de l'avenir en france ?

    Le catholicisme a-t-il encore de l'avenir en France ?

    source

    Collection La couleur des idées

    256 pages, parution le 02/09/2021

    21,00 €

    Résumé

    Le catholicisme, hier encore religion de la très grande majorité des Français, n'est plus ce qu'il était. Un tiers des enfants seulement sont désormais baptisés en son sein (contre 94 % vers 1965) et le taux de pratique dominicale avoisine les 2 % (contre 25 % à la même date). Un tel changement, qui n'est pas achevé, a des conséquences majeures, aussi bien pour cette religion que pour le pays tout entier, façonné, dans la longue durée, par cette longue imprégnation catholique.

    Dans le prolongement de Comment notre monde a cessé d'être chrétienLe catholicisme a-t-il encore de l'avenir en France ? se penche sur certaines de ses manifestations contemporaines : la mutation anthropologique qu'entraîne le fait de mourir sans croire pour la génération des baby-boomers et ses descendants ; les transformations de la scène funéraire contemporaine et la diffusion de la crémation ; les recompositions de l'ascèse sous la forme du running ; les inquiétudes suscitées par l'islamisme ; la montée des " sans-religion ", notamment chez les jeunes ; l'intérêt largement répandu pour la " spiritualité ", qu'on oppose volontiers désormais à la " religion " ; le devenir minoritaire du catholicisme et les problèmes identitaires que lui pose le phénomène ; la manière dont, dans la longue durée, l'Église s'adapte plus ou moins à la modernité.

    In fine, l'auteur pose la question de savoir si l'on n'a pas plus à perdre qu'à gagner à cette mutation.

    Guillaume Cuchet est professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris-Est Créteil. Il a notamment publié Comment notre monde a cessé d'être chrétien. Anatomie d'un effondrement (Seuil, 2018) et Une histoire du sentiment religieux au XIXe siècle (Le Cerf, 2020).

    Sommaire

    Chapitre 1. Comment mourir sans croire ? La disparition annoncée des baby-boomers / Une question d'actualité / Les invasions barbares / Les caractéristiques de la génération / Le système des départs groupés / Le jeunisme / Le nouveau contexte familial / La génération du décrochage religieux / Vers une mutation anthropologique en matière funéraire

    Chapitre 2. L'idéal de la mort légère À propos des transformations de la scène funéraire contemporaine / Les grandes tendances / La décléricalisation des enterrements / Les relations avec les pompes funèbres / La banalisation de la crémation / Eclatement et recompositions de la norme funéraire / Une transition funéraire / Rechristianiser les vivants par les morts ? / La transition post-chrétienne de la mort / La pastorale d'accompagnement des personnes en deuil

    Chapitre 3. L'ascèse n'a pas disparu de notre monde Petite métaphysique sociale du running / Un engouement collectif / Un discernement difficile / Trois hypothèses / L'accélération sociale / Un symptôme de la " crise du milieu de la vie " / Fuir la mort

    Chapitre 4. Spirituels mais pas religieux ? La montée des sans-religions (" nones ") / Un phénomène inédit ? / Une réalité majoritaire chez les jeunes / Une révolution silencieuse / L'expérience de la désaffiliation et ses avatars / Une inconnue dans notre histoire religieuse

    Chapitre 5. " Le Bouddha a plus la cote que Jésus " Le nouveau quiétisme occidental / " Religion " et " spiritualité " / La littérature du nouveau monde post-chrétien / Les avatars de la quête du sens contemporaine / Les raisons d'un succès / Les déficits anthropologiques de la nouvelle spiritualité

    Chapitre 6. " Va-t-en Satan ! " (Jacques Hamel) Le retour du Diable / Le théâtre tragique de Saint-Étienne-du-Rouvray / Le retour d'un refoulé ? / Les données constitutives du personnage dans la Bible / Le recul de Satan : un processus de longue durée / Vatican II et la dédiabolisation du catholicisme

    Chapitre 7. Des cathos de gauche à la Manif pour tous " Identité " et " ouverture " dans le catholicisme / Des catégories problématiques / Les tendances " identitaires " / Le devenir minoritaire du catholicisme français / La faiblesse de la transmission religieuse dans les milieux libéraux / L'" exculturation " tendancielle du catholicisme français / Le déclin des catholiques de gauche / La montée de l'islam et de l'islamisme / Les tendances à l'" ouverture " / Le pape François / L'immigration chrétienne / L'évolution possible de la jeunesse " identitaire "

    Chapitre 8. " L'histoire de l'Église n'est pas un reposoir de Fête-Dieu " (Émile Poulat)... Perplexités pastorales / S'engager " en chrétien " et " en tant que chrétien " / La position de Paul VI en 1975 / Généalogie longue : trois étapes réflexives / Conquête, reconquête et conservation / Le Second Empire et le problème de la rentabilité de l'ouverture / Les prêtres-ouvriers : choc et retour d'expérience missionnaire

    Chapitre 9. Transaction avec la modernité Comment changer de doctrine sans (trop) en avoir l'air / Intransigeance et rapport catholique à la modernité / La distinction de la " thèse " et de l'" hypothèse " / Les trois temps de la dialectique / Les difficultés de la refonte théologique / Le problème doctrinal / Le problème institutionnel / Le problème pastoral / Stratégies d'évitement et de contournement / La tentation de faire taire ceux qui posent les problèmes / La solution pastorale, officielle ou officieuse / La stratégie du caisson noyé

  • "Synodalité" et "chemin synodal"

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    De l'abbé Stéphane Seminckx sur didoc.be :

    Le chemin synodal

    .

    Le pape François évoque souvent la notion de « synodalité » et de « chemin synodal ». Elle sera le thème du prochain synode des évêques, en 2023. En Allemagne, le « chemin synodal » adopté par les évêques locaux fait l’objet de débats. Comment comprendre cette notion, qui signifie étymologiquement « cheminer ensemble » ?

    C’est le pape Paul VI qui a institué le synode des évêques au début de la 4ème et dernière session du concile Vatican II. Il s’agit d’une institution permanente, érigée par le motu proprio Apostolica Sollicitudo, du 15 septembre 1965.

    Ce document précise que « de par sa nature même, le Synode des Évêques a pour mission d'informer et de conseiller » (1). Il y est aussi indiqué que « le Synode des Évêques est soumis directement et immédiatement à l'autorité du Pontife Romain ». C’est au pape qu’il appartient de convoquer le synode, d’établir les thèmes à traiter, de ratifier l’élection des participants, de présider l’assemblée, etc. (2). Les pères synodaux sont les évêques choisis par les conférences épiscopales, les représentants des instituts religieux et les cardinaux qui président les dicastères de la curie romaine.

    Une institution semblable, bien que non permanente, existe au niveau des conférences épiscopales, des provinces ecclésiastiques ou des diocèses. Dans le premier cas, elle s’appelle « concile plénier », dans le second « concile provincial », dans le troisième « synode diocésain » (3).

    Un discours du pape François

    A l’occasion du 50ème anniversaire de l’institution du Synode des Evêques, le 17-10-15, le pape François a prononcé un important discours dans lequel il décrit ce qu’il entend par « Eglise synodale ». En voici quelques passages significatifs :

    « Une Église synodale est une Église de l’écoute (…). C’est une écoute réciproque dans laquelle chacun a quelque chose à apprendre. Le peuple fidèle, le Collège épiscopal, l’Évêque de Rome, chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint, l’“Esprit de Vérité” (Jn 14, 17), pour savoir ce qu’il dit aux Églises (Ap 2, 7). (…) A travers les pères synodaux, les Évêques agissent comme d’authentiques gardiens, interprètes et témoins de la foi de toute l’Église, qui doivent savoir discerner avec attention parmi les mouvements souvent changeants de l’opinion publique. »

    « (…) le chemin synodal culmine dans l’écoute de l’Évêque de Rome, appelé à se prononcer comme “pasteur et docteur de tous les chrétiens”, non à partir de ses convictions personnelles, mais comme témoin suprême de la fides totius Ecclesiae [la foi de toute l’Eglise], “garant de l’obéissance et de la conformité de l’Église à la volonté de Dieu, à l’Évangile du Christ et à la Tradition de l’Église”. »

    « Le fait que le Synode agisse toujours cum Petro et sub Petro [avec Pierre et sous Pierre] – et donc pas seulement cum Petro, mais aussi sub Petro – n’est pas une limitation de la liberté, mais une garantie de l’unité. En effet, le Pape est, par la volonté du Seigneur, “le principe perpétuel et visible et le fondement de l’unité qui lie entre eux soit les Évêques, soit la multitude des fidèles”. A cela s’ajoute le concept de “communion hiérarchique”, utilisé par le Concile Vatican II : les Évêques sont unis à l’Évêque de Rome par le lien de la communion épiscopale (cum Petro) et sont en même temps soumis hiérarchiquement à lui en tant que Chef du Collège (sub Petro). »

    Le synode n’est donc pas une assemblée parlementaire où s’affrontent majorité et opposition (4), ni un moyen pour un groupe de pression de changer la foi et la morale de l’Eglise. On ne peut pas non plus se référer à « l’esprit » ou à la « dynamique » du synode pour donner une valeur magistérielle à des opinions personnelles exprimées lors des travaux de l’assemblée. Enfin, un synode n’est pas une simple caisse de résonance de l’opinion publique, une notion souvent confondue avec une autre, qui est étroitement liée à celle de « synodalité » : le sensus fidei [sens de la foi] ou sensus fidelium [sens des fidèles].

    Le sensus fidei

    Le pape François a voulu que les deux synodes sur la famille (2014 et 2015) soient précédés d’une large consultation du Peuple de Dieu. De même, le synode sur le thème « Pour une Église synodale : communion, participation et mission » s’étalera sur deux ans, d’octobre 2021 à octobre 2023 et connaîtra trois phases (diocésaine, continentale, universelle).

    Cette façon de faire répond à une autre caractéristique de la synodalité, également évoquée dans le discours du 17-10-15 :

    « Après avoir réaffirmé que le peuple de Dieu est constitué de tous les baptisés appelés à “être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint”, le Concile Vatican II proclame que “la collectivité des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint (cf. 1 Jn 2, 20.27), ne peut se tromper dans la foi ; ce don particulier qu’elle possède, elle le manifeste moyennant le sens surnaturel de foi qui est celui du peuple tout entier, lorsque, ‛des évêques jusqu’aux derniers des fidèles laïcs’, elle apporte aux vérités concernant la foi et les mœurs un consentement universel” (LG 12). »

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  • Ne tuez pas, ne tuez plus les prêtres !

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    Rédigé par Philippe Maxence le 20 août 2021 pour l’éditorial du bimensuel « l’Homme Nouveau » :

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    L’assassinat d’un homme est toujours une tragédie. La mort violente d’un prêtre apparaît, elle, toujours comme une double catastrophe : humaine et spirituelle.

    Non contente d’enlever la vie à un être humain, elle prive l’Église d’un ouvrier pour la moisson, même si nous ne devons pas oublier que pour porter du fruit, il est nécessaire que le grain meure.

    Terrible paradoxe de l’Évangile qui s’est appliqué à tant de prêtres depuis le début du christianisme et qui s’est renouvelé plus récemment pour le Père Hamel (2016) et le 9 août dernier pour le Père Olivier Maire, supérieur provincial des montfortains. Tué par l’immigré qu’il hébergeait, ce prêtre a été fidèle à l’idée qu’il se faisait de la charité.

    Bien commun et confusion mentale

    Beaucoup ont mis en cause le principe même de cet accueil parce que, en situation illégale, l’assassin avait fait l’objet de plusieurs avis d’expulsion et qu’il devait être jugé pour l’incendie de la cathédrale de Nantes. S’il apparaît logique qu’un acte criminel qui s’est déroulé en France soit jugé selon les lois françaises, il semble moins normal que le suspect, atteint de défaillances psychologiques, se promène en liberté et ne trouve de refuge qu’auprès de la charité d’un prêtre. La faillite ne se trouve donc pas d’abord du côté de ce dernier, mais de l’État et de la justice, empêtrés à la fois dans l’idéologie et dans des textes juridiques contradictoires. Plus profondément, ce fait tragique oblige à s’interroger à nouveau sur notre conception de la politique. Celle-ci vise-t-elle le bien commun ou se limite-t-elle à permettre à chaque individu d’agir à sa guise ?

    Les différentes politiques migratoires de ces dernières décennies vont malheureusement dans ce dernier sens, en traduisant au plan judiciaire l’absolutisation des droits de l’individu. À force d’ignorer la primauté du bien commun (1), un prêtre a été assassiné, tué vraisemblablement dans un moment de folie. Il n’est pas mort seulement des coups mortels à la tête portés par son agresseur, ni encore de la défaillance pratique de l’État et de la justice. Il est mort aussi de la confusion mentale, fruit de philosophies qui ne sont, hélas, pas seulement mortifères intellectuellement, moralement et spirituellement.

    Il existe malheureusement d’autres manières de tuer des prêtres : l’étouffement dans l’œuf des vocations sacerdotales qui ont besoin d’être entourées.

    On me permettra de dire mon inquiétude devant une des conséquences probables du motu proprio Traditionis Custodes remettant en cause Summorum Pontificum de Benoît XVI. En affirmant l’existence légale de la seule messe de Paul VI pour le rite latin, ce texte vise sans le dire mais directement les séminaires constitués sous Jean-Paul II et Benoît XVI pour former de futurs prêtres selon la tradition latine.

    Comme l’a très bien vu le Père Daniel-Ange dans un texte très émouvant et animé d’une charité véritable, ces lieux de formation donnent à l’Église un grand nombre de vocations qui ne cherchent ni le confort ni une carrière ecclésiastique mais sont animées le plus souvent d’un idéal surnaturel et d’un vrai zèle missionnaire.

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  • Traditionis Custodes : le cri de détresse des supérieurs « tradis » aux évêques

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    « Les supérieurs des communautés « Ecclesia Dei » ont adressé le 1er septembre une lettre aux évêques de France pour solliciter leur soutien « dans leur désir de paix et d’unité » après la publication du motu proprio Traditionis Custodes sur la messe tridentine. L’hebdomadaire « Famille Chrétienne » rend compte ici de cette démarche que les autorités ecclésiastiques, romaines ou autres, auraient tort de mésestimer.

    « Alors que cette rentrée devrait être marquée par des échanges dans plusieurs diocèses sur l’application du motu proprio Traditionis Custodes restreignant l’usage de la messe tridentine, les supérieurs généraux des principales communautés « Ecclesia Dei » ont pris les devants. Réunis le 31 août septembre à Courtalain, dans la maison générale de l’Institut du Bon Pasteur (Eure-et-Loir), ils ont adressé une lettre aux évêques de France que Famille Chrétienne retranscrit dans son intégralité. Cette lettre, qui a été remise aux représentants des évêques français mercredi 1er septembre, est co-signée par les supérieurs de douze de ces principaux instituts – neuf masculins, trois féminins.

    Une lettre « filiale et confiante »

    Il s’agit d’une lettre « filiale et confiante pour solliciter [l’] aide [des évêques] dans [notre] désir de paix et d’unité », a écrit sur Facebook la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, publiant le 1er septembre une photo des membres présents à la réunion. Dans la lettre, les signataires réaffirment leur fidélité au Saint Père et leur « adhésion au magistère (y compris à celui de Vatican II et à ce qui suit) selon la doctrine catholique de l’assentiment qui lui est dû ». Si des fautes ont été commises, ils se disent « prêts, comme l’est tout chrétien, à demander pardon si quelques excès de langage ou de la défiance vis-à-vis de l’autorité ont pu s’introduire chez tel ou tel de nos membres. Nous sommes prêts à nous convertir si l’esprit de parti ou l’orgueil a pollué nos coeurs. »

    Les signataires appellent à un véritable dialogue, « humain, personnel, plein de confiance, loin des idéologies ou de la froideur des décrets administratifs », et demandent de pouvoir « rencontrer une personne qui sera pour nous le visage de la Maternité de l’Eglise. » Par cette phrase, ils font entendre qu’ils espèrent la nomination d’un médiateur entre Rome et les Instituts ‘’Ecclesia Dei’’, précise une source à Famille Chrétienne. Pour la France, la CEF avait nommé avant l’été et avant la parution du motu proprio, deux évêques responsables du dialogue avec les communautés « Ecclesia Dei », et une réunion avait été organisée le 14 juin.

    Une lettre qui traduit aussi une « grande souffrance »

    Appelant à l’unité et au dialogue, les Supérieurs des communautés ''Ecclesia Dei'' font aussi part de leur profond désarroi face aux mesures du motu proprio et à la dureté de la lettre qui l’accompagne. « Cet amour filial [qu’ils renouvellent explicitement au Saint-Père dès le début de la lettre, ndlr] se teinte aujourd’hui d’une grande souffrance. Nous nous sentons soupçonnés, mis en marge, bannis. Cependant, nous ne nous reconnaissons pas dans la description donnée par la Lettre d’accompagnement du motu proprio Traditionis custodes du 16 juillet 2021. » Répondant à l’un des reproches qui leur sont faits, ils assurent : « Nous ne nous considérons aucunement comme la « vraie Église ». Au contraire, nous voyons en l’Eglise catholique notre Mère en qui nous trouvons le salut et la foi ».

    Ils rappellent les promesses qui leur ont été faites par Rome à plusieurs reprises, et voudraient « pouvoir raconter » au médiateur qu’ils espèrent voir nommé « la souffrance, les drames, la tristesse de tant de fidèles laïcs du monde entier, mais aussi de prêtres, religieux, religieuses qui ont donné leur vie sur la parole des Papes Jean-Paul II et Benoît XVI », et à qui on avait « promis que ‘’ toutes les mesures seraient prises pour garantir l’identité de leurs Instituts dans la pleine communion de l’Église catholique [1]’’ ».

    Une ombre plane sur ces Instituts, alors que des rumeurs circulent sur des « visites apostoliques pour nos Instituts ». « Nous demandons des rencontres fraternelles où nous puissions expliquer qui nous sommes et les raisons de notre attachement à certaines formes liturgiques. Nous désirons avant tout un dialogue vraiment humain et miséricordieux : « Sois patient envers moi ! », supplient les signataires.

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  • Motu proprio "Traditionis custodes" : une ignorance de l'histoire de la liturgie ?

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    Du site "Esprit de la Liturgie" :

    Traditionis custodes ignore-t-il l’histoire de la Liturgie ?

    Note d’Esprit de la Liturgie : Nous proposons dans ce qui suit, avec la permission de l’auteur, une traduction d’une tribune de Dom Alcuin Reid O.S.B. , publiée le 6 août dernier dans le journal catholique en ligne Catholic World Report. Dom Alcuin Reid est historien de la liturgie, spécialiste du Mouvement Liturgique et des réformes du rite romain au XXème siècle. Il est également le prieur du Monastère Saint-Benoît de Brignoles, une communauté bénédictine de droit diocésain du diocèse de Fréjus-Toulon


    Le cardinal Walter Brandmüller élève l’hostie consacrée lors d’une messe selon le missel préconciliaire célébrée à l’autel de la Chaire à Saint-Pierre de Rome, le 15 Mai 2011. (CNS photo/Paul Haring)

    Dans le brouhaha qui a suivi la promulgation du Motu Proprio Traditionis custodes le 16 juillet, nous avons eu droit à un torrent de commentaires de la part des vainqueurs. Ceux-ci déforment tant l’Histoire de la liturgie qu’on ne peut s’empêcher de les comparer aux journalistes les moins scrupuleux qui encensent de commentaires révisionnistes leur candidat favori le matin après sa victoire dans une élection quelconque. Ne prétendons pas maintenant qu’il s’agit d’autre chose que d’une guerre politique ecclésiastique, aussi perturbante que soit cette réalité – d’autant plus qu’il y a trois semaines, la tolérance liturgique, à défaut d’une vraie paix, s’était enracinée, avait grandi et porté ses fruits dans de nombreux diocèses, sinon la plupart.

    Le pape François est “revenu avec force aux paroles de Vatican II a dit et les a appliquées », nous dit-on. « Une partie de ce que Benoît XVI a fait était contraire au Concile Vatican II », affirme-t-on encore. « L’Église tout entière reviendra à la messe de 1970 « , claironne-t-on. On dit allègrement que « le missel de 1970 » est « en un sens supérieur, plus fidèle à la volonté du Seigneur telle qu’elle est comprise par le Concile Vatican II ». La « participation active » à la liturgie et la liturgie de Vatican II « sont synonymes », assène-t-on. Nous devons être soulagés que les éléments « médiévaux » corrompus de la liturgie aient été écartés une fois pour toutes.

    De même, le tout premier article du Motu Proprio lui-même, qui cherche à établir les livres liturgiques modernes comme « l’unique expression de la lex orandi du rite romain », trahit une compréhension fondamentalement défectueuse de l’histoire de la liturgie, de la relation entre la lex orandi et la lex credendi et du pouvoir de ceux dont le ministère dans l’Église est effectivement de veiller sur sa Tradition vivante.

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  • Curie, démission, Motu proprio, Afghanistan... : une nouvelle interview fleuve du pape

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    De Vatican News (Salvatore Cernuzio):

    1/9/2021

    Interrogé par une radio espagnole, le Pape réfute toute idée de démission

    La longue interview du Pape François par Carlos Herrera, sur Radio Cope, a été diffusée ce mercredi matin. Pour la première fois, il a parlé de son opération chirurgicale en juillet et a également abordé les questions sensibles de l’actualité de cet été, notamment l'Afghanistan, la Chine, l'euthanasie et la réforme de la Curie.

    Contrairement aux prétendues rumeurs qui circulent dans les médias italiens et argentins, le pontificat de François, qui en est presque à sa neuvième année, ne se terminera pas de façon prochaine: «Il ne m'a jamais traversé l'esprit de démissionner», assure le Pape. L'entretien qu’il a accordé le week-end dernier à Radio Cope, le diffuseur de la Conférence épiscopale espagnole, a duré une heure et demie. C'était la première interview du Pape depuis son opération.

    Son état de santé deux mois après son hospitalisation

    En conversation avec le journaliste Carlos Herrera, sous le regard de Marie qui défait les nœuds, exposée dans le hall de la Maison Sainte-Marthe, le Pape aborde tous les sujets d'actualité et ne recule pas devant les questions les plus personnelles. En commençant par la question la plus simple mais, en cette période de rétablissement postopératoire, la plus importante: «Comment allez-vous?»«Je suis toujours en vie», répond François avec un sourire. Et il raconte que c'est un infirmier du service de santé du Saint-Siège, «un homme avec plus de 30 ans d'expérience», qui lui a «sauvé la vie» en insistant pour qu'il soit opéré: «Il m'a sauvé la vie! Il m'a dit: '"l faut vous opérer"», explique le Pape.

    Et ce, malgré l'avis contraire de certains qui suggéraient plutôt un traitement «aux antibiotiques». L'insistance de l'infirmier s'est avérée providentielle, car l'opération a révélé une section nécrosée: maintenant, après l'opération, révèle François avec précision, «j'ai 33 centimètres d'intestin en moins». Cela ne l'empêche toutefois pas de mener une vie «tout à fait normale»«Je peux tout manger», assure-t-il, et, en prenant «les médicaments appropriés», assurer tous les engagements inscrits à son agenda de rentrée, qui comprend également un voyage en Slovaquie et en Hongrie du 12 au 15 septembre, le 34e de son pontificat.

    François ne veut pas démissionner

    Toujours à propos de sa santé, le Pape dément catégoriquement les spéculations de certains journaux italiens et argentins sur une éventuelle démission de la papauté. Interrogé à ce sujet, François a déclaré: «Cela ne m'a jamais traversé l'esprit... Je ne sais pas où ils ont eu l'idée que je démissionnerais!». Avec une pointe d'ironie, François reconnaît que dans la presse, «chaque fois qu'un Pape est malade, il y a toujours une brise ou un ouragan de Conclave».

    Des «petits ajustements» dans l’organisation de la Curie romaine

    La réforme de la Curie romaine, de nouveaux progrès dans la transparence des finances du Vatican et la prévention des cas d'abus au sein de l'Église sont les trois dossiers sur lesquels le Pape travaille intensément. En ce qui concerne la réforme de la Curie, François assure que «cela avance pas à pas» et révèle que cet été, il était sur le point de terminer la lecture et la signature de la nouvelle constitution apostolique Praedicate Evangelium, dont la publication a toutefois été retardée «à cause de ma maladie», précise-t-il.

    François précise cependant que ce texte «ne contiendra rien de nouveau par rapport à ce que nous voyons actuellement», seulement quelques fusions de Dicastères, comme l'Éducation Catholique avec le Conseil Pontifical pour la Culture, et le Conseil pontificale de la Nouvelle Evangélisation qui rejoindra Propaganda Fide«De petits ajustements», explique le Pape.

    La crise en Afghanistan

    Un large espace dans l'interview est consacré à l’actualité internationale la plus grave de cet été, la crise en Afghanistan, meurtrie par les récents attentats et l'hémorragie de citoyens après la prise de pouvoir des talibans. «Une situation difficile», note le Pape François, qui ne s'étend pas sur les efforts que le Saint-Siège déploie au niveau diplomatique pour éviter les représailles contre la population, mais salue le travail de la Secrétairerie d'État.

    Le Pape exprime son estime pour la chancelière allemande Angela Merkel, «une des grandes figures de la politique mondiale», qui avait déclaré dans son discours du 20 août à Moscou: «Il faut mettre fin à la politique irresponsable qui consiste à intervenir de l'extérieur et à construire la démocratie dans d'autres pays, en ignorant les traditions des peuples». «J'ai ressenti un sentiment de sagesse face aux paroles de cette femme», explique François.

    Le Pape définit comme «licite» le retrait des États-Unis d'Afghanistan, après vingt ans d'occupation, même si «l'écho qui résonne en moi est autre chose», ou plutôt le fait de «laisser le peuple afghan à son sort». Il lui semble que la sortie du pays n’a pas été bien négociée: «Pour autant que je puisse voir, toutes les éventualités n'ont pas été envisagées ici, il semble, je ne veux pas juger, pas toutes les éventualités. Je ne sais pas s'il y aura une révision ou non, mais il y a certainement eu beaucoup de tromperie, peut-être de la part des nouvelles autorités. Je dis tromperie ou beaucoup de naïveté, je ne comprends pas».

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  • Quand le Directeur de Rédaction de Cathobel appelle à partir au combat

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    De Vincent Delcorps sur cathobel :

    Edito : Partir au combat

    En voyant le recul de la pratique religieuse gagner notre société, certains se sentent l’envie de partir au combat. Leur objectif: la reconquête. Animés d’un feu puissant, d’un désir ardent, ils entendent se battre. Sans doute sont-ils plus en quête d’un nouveau passé que soucieux d’écrire un avenir. Au-delà, et plus fondamentalement, ils se trompent de registre: une personne n’est assurément pas une cible; et la foi n’invite pas à se battre, mais à rayonner.

    Il est un autre phénomène qui mérite sans doute notre vigilance et, pour le coup, de se battre. Il s’agit de cette tendance visant à supprimer toute référence religieuse de l’espace public. A reléguer religions et confessions à la maison. A supprimer signes et symboles. A ôter toute trace de sacré – et même à en perdre la notion.

    Cette tendance est bien réelle. C’est elle qui se cache derrière la volonté de supprimer les cours de religion – en Flandre comme en Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est elle qui ne saurait imaginer que pourrait se révéler, au-delà du voile, une foi libre et belle. C’est elle qui ne supporte pas de voir dans des pierres autre chose que des pierres – et pour qui la transformation d’une église en bordel ne poserait sans doute pas de problème.

    Bien réelle, cette tendance ne cherche pas d’abord à résoudre des problèmes concrets. Elle ne s’appuie pas d’abord sur un travail de la raison. Elle ne vise pas forcément à rendre les gens plus heureux. Elle ne s’intéresse pas directement à la construction d’un monde meilleur. Ni plus juste. Ou plus durable. Elle se fonde sur l’idéologie. Sur le monde des idées et des fictions. Sur des plaies demeurées ouvertes. Sur l’agitation de peurs. Et de vieux démons.

    Bien réels, les tenants de cette tendance sont plus en quête d’un nouveau passé que soucieux d’écrire un avenir. Car la religion et la spiritualité sont des évidences que personne ne saurait nier. Car l’apport de celles-ci à la vie en société est éminemment précieux. Car connaître les religions, c’est comprendre notre histoire et être davantage acteurs de nos choix. Car la religion est rarement plus dangereuse que lorsqu’elle est menacée, souterraine, attaquée.

    Bien réelle, cette tendance doit donc être combattue. Vraiment. Franchement. Avec un feu puissant et un désir ardent, n’ayons pas peur de mener ce combat.

  • Octobre, le mois du Rosaire!

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    La réflexion publiée ci-dessous constitue le texte de l’éditorial de la livraison d’octobre 2020 des feuillets mensuels de l’église du Saint-Sacrement à Liège proposés par l’Abbé Marc-Antoine Dor, Recteur de ce sanctuaire :

    « Pourquoi le Rosaire ? Cette forme de dévotion ne rencontre pas toujours l’approbation et il n’est pas rare, surtout chez les intellectuels, d’entendre dire qu’on a du mal à entrer dans cette prière.

    François Mauriac a très bien décrit cette difficulté : « Je n’ai jamais pu me plier au partage qu’elle exige : la bouche qui profère les Ave Maria par dizaines et l’esprit qui médite chacun des mystères joyeux, glorieux, douloureux : quinze en tout, un par dizaine, cinq par chapelet. Il n’y a rien là qui me choque, mais cette dissociation entre la parole et la pensée m’est interdite. Il faut que je sois engagé tout entier dans chaque mot que je prononce. Il n’est pas question pour moi, que la salutation de l’Ange à Marie occupe mes lèvres tandis que mes pensées s’attacheraient à l’une ou l’autre scène de l’Evangile. Mais comment obtenir de soi une attention exclusive à la même parole indéfiniment répétée ? Telles sont, exposées sans fard, les difficultés que je trouve, personnellement, à la dévotion du Rosaire. »[1]

    I - Un album de souvenirs commentés par la Vierge

    Une comparaison peut nous aider à résoudre ce problème bien posé, en nous montrant comment dans le rosaire la méditation des mystères de la vie du Christ et l’humble récitation des Ave forment un tout.

    Qui n’a jamais rendu visite à une vieille maman ou à une grand-mère chargée d’ans et vivant seule ? De quoi parle-t-elle ? De ceux qu’elle porte dans son cœur, en particulier de ses descendants. Une mère aime ses enfants, et elle en est fière. Elle garde en son cœur les souvenirs de leur enfance, de leur scolarité, de leurs jeux, de leurs joies et de leurs peines, de leurs maladies et de leurs succès, de leurs amis, etc. Si elle a eu le malheur de perdre un fils, s’il a été un héros de la guerre, elle aime parler de lui, montrer ses photographies, ses décorations et ses citations, raconter ses exploits. Elle vit dans ses souvenirs qui ne la quittent pas. Souvent son récit rend attachant celui dont elle parle. Au fur et à mesure qu’elle tourne les pages de l’album de famille, des détails, des anecdotes lui reviennent à l’esprit et elle nous en fait profiter. Grâce à une telle maman, à son cœur et à ses souvenirs, on entre dans l’intimité de sa famille, on y vit.

    Un album de souvenirs commenté par une maman : voici une image suggestive qui peut nous faire comprendre de l’intérieur ce qu’est la prière du rosaire. Les paroles récitées au cours des dizaines s’adressent surtout à la Sainte Vierge, la mère du Christ, mais tous les souvenirs, tous les mystères, concernent surtout son fils bien-aimé. C’est évidemment impossible, mais si elle avait eu un album photo, la Sainte Vierge ne nous aurait montré que les clichés de son fils : son fils attendu, né, grandissant, accomplissant des miracles, souffrant, ressuscité, etc. Il y aurait beaucoup de photographies ! C’est pourquoi l’Eglise a sélectionné pour nous les meilleures : ce sont les mystères du rosaire. Et, pour continuer de filer ma métaphore, le pape saint Jean-Paul II a eu la chance de retrouver un lot d’excellents clichés qui s’étaient égarés ou qui passaient inaperçus : ce sont les mystères lumineux de la vie publique de Jésus[2].

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  • Les saints Anges Gardiens (2 octobre)

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    Mémoire des Saints anges gardiens (2 octobre)

    Commentaire du jour (EAQ)

    Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), théologien, fondateur de l'Oratoire en Angleterre - Sermon « The Invisible World », PPS, t. 4, n°13

    « Leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père »

          Les anges s'occupent activement de nous dans l’Église ; on nous dit « qu'ils sont les serviteurs envoyés pour exercer leur ministère en faveur de ceux qui doivent être les héritiers du salut » (He 1,14). Il n'y a pas de chrétien si humble qui n'ait des anges pour le servir, s'il vit par la foi et par l'amour. Quoiqu'ils soient si grands, si glorieux, si purs, si merveilleux que leur vue seule nous jetterait à terre, comme cela est arrivé au prophète Daniel (10,9)…, pourtant ils sont des  « serviteurs comme nous » (Ap 19,10) et nos compagnons de travail. Ils veillent sur nous ; ils défendent jusqu'au plus humble d'entre nous, si nous sommes au Christ.

          Qu'ils fassent partie de notre monde invisible, cela ressort de la vision qu'a eue le patriarche Jacob (Gn 28,10s)… Comme il pensait peu qu'il y avait quelque chose de merveilleux là où il s'était couché pour dormir ! C'était un endroit comme tous les autres, un lieu solitaire et incommode…; et pourtant, combien la réalité était différente ! Jacob ne voyait que le monde visible ; il ne voyait pas le monde invisible, et pourtant le monde invisible était là. Il était là, bien que Jacob n’ait pas réalisé tout de suite sa présence mais qu'elle ait dû lui être révélée de façon surnaturelle. Il l’a vu dans son sommeil : « une échelle dont le pied était appuyé sur la terre, et dont le haut touchait le ciel ; des anges de Dieu montaient et descendaient le long de l'échelle ; et le Seigneur se tenait au sommet ».

          Il s’agissait de l'autre monde : des gens en parlent comme s'il n'existait pas maintenant mais seulement après la mort. Non, il existe maintenant, même si nous ne le voyons pas ; il est parmi nous, autour de nous. C’est ce qui a été montré à Jacob : des anges étaient autour de lui, même s’il ne le savait pas. Et ce que Jacob a vu dans son sommeil, d'autres aussi l'ont vu...et entendu, comme les bergers de Noël. Ces esprits bienheureux louent Dieu jour et nuit, et nous, dans notre état, nous pouvons les imiter.

  • L'homélie de Mgr Michel Aupetit lors de la Messe à l’île Madame en mémoire des prêtres déportés durant la Révolution française

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    Du site de l'Eglise catholique à Paris :

    Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messe du Pèlerinage diocésain de La Rochelle à l’île Madame en mémoire des prêtres déportés durant la Révolution française

    Jeudi 26 août 2021 - île Madame (Charente-Maritime)

    - Is 52, 13-53, 12 ; Ps 22 ; Jn 10, 11-18

    Ce serviteur défiguré dont parle le prophète Isaïe et qui ne ressemble plus à un homme, c’est notre Seigneur Jésus-Christ. Accablé, méprisé, Jésus est le symbole éternel de l’amour bafoué comme le déplorait saint François d’Assise : « L’amour n’est pas aimé ». En regardant le Christ, sa Passion, ce que notre cœur contemple d’abord, c’est l’amour inconditionnel de Dieu qui se révèle à nous. Il est incroyablement plus impressionnant que la méchanceté les hommes qui se manifeste atrocement une fois encore. Ce qui est important, comme le disait Blaise Pascal, c’est de comprendre qu’une goutte de sang du Christ, du Fils de Dieu, a été versée pour moi, pour toi. Saint Augustin disait qu’une seule larme sur ton visage en regardant cette goutte de sang du Seigneur, a plus de prix qu’un pèlerinage jusqu’à Jérusalem.

    Ces prêtres, dont nous célébrons la mémoire, ont été par leur ordination configurés au Christ Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. Ce n’est pas un vain mot car cela peut entraîner jusqu’au martyre comme nous le voyons aujourd’hui. Le mercenaire qui accomplit sa tâche pour de l’argent n’est pas fidèle à sa mission, mais à l’argent de sa mission. Nous le savons : « Nul ne peut servir deux maîtres », Dieu ou l’argent. Celui qui sert Dieu est conformé au Christ et donne sa vie comme lui. Sa vie n’est plus « sa » vie car elle lui appartient plus. Elle est à Dieu et à ceux auxquels il est envoyé.

    Quand Jésus appelle les Douze, c’est pour « être avec lui », pour vivre dans son intimité et accueillir son amitié : « Je ne vous appelle plus serviteurs je vous appelle mes amis » (Jn 15,15). Les prêtres que nous honorons aujourd’hui n’étaient pas des mercenaires, mais des amis de Jésus. Or, nous savons que la qualité principale d’un ami, c’est la fidélité. Dans l’oraison nous avons entendu que la fidélité est un des maîtres mots de notre beau pèlerinage.

    Fidèles, ces prêtres l’ont été jusqu’au bout. C’est la force d’un amour plus grand qui leur aura permis de traverser cet enfer qu’on leur a fait subir. La fidélité, c’est aussi celle des pèlerins qui chaque année entretiennent la mémoire de cette épouvantable torture morale et physique afin que l’intolérance et la haine ne triomphent jamais.

    Les grandes déclarations de principe ne suffisent pas à éteindre la violence, puisque ceux-là même qui ont proclamé la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen furent les premiers à les bafouer.

    Mais le plus bouleversant, est cet autre mot qui caractérise ce pèlerinage magnifique de mémoire et de réconciliation : le pardon. En témoigne cette extraordinaire démarche de l’abbé Joseph Nicolas Adam qui a pu survivre à l’enfer que lui a fait subir le capitaine du bateau les Deux-associés. Celui-ci appelé Jean-Baptiste Laly était le plus cruel tortionnaire des pontons de Rochefort. Alors que ce bourreau se retrouvait avec sa femme et ses enfants dans des conditions les plus précaires, l’abbé Adam pousse la porte de son pauvre logis et lui demanda : « Capitaine, me reconnais-tu ? » « Oui, je vous reconnais » répondit le tortionnaire. « Eh bien puisque tu me reconnais, apprends aujourd’hui comment un prêtre se venge ». L’abbé, digne ministre du Bon Pasteur qui pardonne à ses bourreaux du haut de la croix, déposa sur la table du misérable, 20 pièces d’or.

    Frères et sœurs, chers amis, après les temps difficiles et étranges que nous venons de vivre et qui ont bouleversé notre quotidien, depuis l’incendie de Notre-Dame jusqu’à l’épidémie généralisée qui nous a tenu enfermés, même si ce n’est pas sur des pontons infects, nous avons à réfléchir à la manière dont nous devons être chrétiens.

    Il nous faut retrouver la fidélité au Seigneur Jésus-Christ et à son Église souvent désertée par des catholiques devenus indifférents.

    Il nous faut aussi reconstruire la fraternité mise à mal par des gestes dit "barrières", par une distanciation et une incitation à se protéger les uns des autres. Elle doit être retrouvée naturellement par ceux qui ont un même Père au Ciel. Cette fraternité ne pourra exister véritablement que par une réconciliation fondée sur le pardon qu’ont pu vivre ces prêtres admirables et qu’ils nous enseignent aujourd’hui.

    Bien des périodes de notre histoire ont suscité des fractures dans le peuple de France. Prions la Sainte Vierge Marie, patronne de notre pays, de nous aider à construire l’unité en accueillant comme elle le don promis par le Christ, le Saint Esprit qui seul donne une fécondité dans l’amour.

    +Michel Aupetit, archevêque de Paris

  • Une oeuvre inattendue pour la rentrée littéraire

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    De Padreblog :

    UN OVNI POUR LA RENTRÉE LITTÉRAIRE

    30 Août 2021

    Clémentine Beauvais est une romancière connue dans le milieu de la littérature ado. Elle est l’auteur à succès des Petites Reines et traductrice de J. K. Rowling. Agnostique, non baptisée, féministe 2.0 issue de la gauche libertaire, rien ne la prédisposait à enquêter sur son aïeule supposée, sainte Marguerite-Marie, la sainte de Paray-le-Monial. Et pourtant, elle l’a fait. Cela donne une très belle autofiction, drôle et profonde à la fois. Cela donne surtout un magnifique exemple de rencontre entre deux mondes qui ne se parlent plus. 

    Pour vous recommander Sainte Marguerite-Marie et moi (Editions Quasar), Padreblog a rencontré Clémentine Beauvais pour une interview qui approfondit des questions délicates de notre société.

    Padreblog : Ce livre est l’histoire de la rencontre improbable entre deux mondes. Comment tout cela a-t-il commencé ?

    Clémentine Beauvais : Ça reste un mystère pour moi… Il y a d’abord eu une blague de mon éditrice : « Puisque tu es une descendante de sainte Marguerite-Marie, tu ne voudrais pas écrire une biographie décalée à son sujet ? ». Mais plus profondément, c’était une époque de ma vie où j’attendais un bébé et où ma grand-mère était en état de démence de plus en plus avancée. La question de transmission était essentielle à ce moment-là. C’était vraiment le bon moment. Alors je me suis lancée, un peu naïvement, sans réaliser que j’aurais à apprendre beaucoup de choses sur le monde catho, par exemple comprendre ce qu’est le Sacré Cœur, au-delà de Marguerite-Marie.

    A Paray-le-Monial, on parle beaucoup du Sacré Cœur, et paradoxalement, assez peu de la sainte qui a vécu les apparitions. Y a-t-il un malaise ? D’où vient-il ?

    CB : Ça a été une surprise pour moi : me rendre compte que Marguerite-Marie était hyper clivante chez les cathos. De mon regard extérieur, j’aurais cru qu’une sainte qui aime la mortification, c’était une sainte qui allait emporter l’unanimité. La mortification, c’est un super truc de catho, non ? En fait, pas du tout. C’est ce point-là qui la rend clivante. En faisant mes recherches, j’ai compris qu’elle est sainte non pas pour ses pratiques bizarres, mais pour le dépassement qu’elle a su en faire dans l’obéissance à Jésus et à ses supérieurs. Après, ça reste hyper exotique pour moi.

    Vous auriez trois qualités feel good de Marguerite-Marie pour nous aider à vivre aujourd’hui ?

    CB : C’est la question la plus bizarre qu’on m’ait jamais posée sur sainte Marguerite-Marie (elle rit). Quand on la lit, c’est plutôt une championne du feel bad que du feel good. Plus sérieusement, je dirais : l’intensité, la passion et la belle écriture. Intensité et passion, car elle a vécu les choses jusqu’au bout. Et son écriture est fascinante : elle a une manière de raconter, un sens de l’ellipse, de la narrativité qui sont vraiment exceptionnels. C’est vraiment une grande écrivaine de son temps.

    En vous lisant, on voit vos efforts et votre bonne volonté pour aller à la rencontre du monde catho. Comment sont-ils, ces cathos que vous avez rencontrés ?

    CB : Ce qui m’a beaucoup frappée, ce sont les différences qui existent entre les cathos. J’en avais une vision extrêmement monolithique : principalement négative, et surtout très homogène. J’ai apprécié le côté hyper accueillant de ceux que j’ai rencontrés. Franchement, je ne m’y attendais pas, peut-être parce que mon expérience passée des cathos, c’était plutôt quelque chose de fermé, très hermétique.

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