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Foi - Page 448

  • Du modernisme à la crise de l'Eglise : un débat éclairant entre Emile Poulat et Jean Madiran

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    Du site de La Nef :

    Emile Poulat et Jean Madiran lors du débat de 2011 © La Nef

    Débat Poulat-Madiran : du modernisme à la crise dans l’Église

    Nous publions ici un débat enregistré début 2011 entre le journaliste et chroniqueur Jean Madiran (1920-2013) et l’historien et sociologue Émile Poulat (1920-2014), deux témoins de plus d’un demi-siècle de la vie de l’Église. L’un et l’autre ont écrit sur les rapports entre l’Église et la modernité. Une confrontation de ces deux esprits qui ont marqué leur époque n’avait jamais été faite.

    La Nef – Commençons notre débat avec la crise moderniste : qu’est-elle exactement et quelle est l’importance du modernisme dans l’histoire contemporaine de l’Eglise ?

    Emile Poulat – La crise moderniste est un fait essentiel de l’histoire de l’Eglise et je m’élève sans arrêt contre le silence qui est fait autour d’elle et contre le fait qu’elle n’est pas intégrée par la culture catholique, que ce soit dans le clergé ou dans le laïcat. L’avènement de la IIIe République est dans cette affaire un événement majeur avec l’imposition, durant 25 ans environ, de 1880 à 1905, des lois laïques qui développent une culture laïque. Laïcité et modernisme sont donc deux événements inséparables qui ont pourtant été vécus de manière assez séparée et cloisonnée. Il semblait que la séparation des Eglises et de l’Etat relevait des politiques et la crise moderniste des théologiens : en réalité nous sommes en face d’une totalité inséparable.

    La Nef – Quel lien y a-t-il entre ces deux événements ? Et quelle définition donneriez-vous à la crise moderniste ?

    Emile Poulat – Le « modernisme », c’est le conflit de deux cultures, d’une part une culture laïque telle qu’elle s’est développée depuis le début du XVIIIe siècle, depuis les Lumières, et d’autre part la culture catholique traditionnelle. On n’a pas mesuré la violence de ce conflit, ni ses raisons profondes qui sont de deux ordres : d’une part la culture laïque, par définition, ignore le surnaturel, ignore par conséquent ce qui est proprement, spécifiquement religieux  et d’autre part, devant sa nouveauté, il y a une sorte de retard dans la culture catholique, dans la mesure où elle ne se tient pas au courant des développements de la nouvelle exégèse et des nouvelles méthodes scientifiques historiques. Prenons l’exemple de la Santa Casa de Lorette, la maison où « le Verbe s’est fait chair » : d’après la tradition catholique de cette époque, cette Santa Casa a été transportée par le ministère des anges  par la voie des airs pour se déplacer de Nazareth à Lorette. Quelle place tient aujourd’hui cette conviction ? Plus personne ne l’enseigne, même au Saint-Siège où l’on considère la Santa Casa comme un lieu de pieuse dévotion mais sans fondement historique. Ça a été à l’époque, un des hauts lieux de la crise, même si on l’a limité trop souvent à des problèmes d’exégèse.

    Jean Madiran – Mais vous n’avez pas dit en quoi consistait le modernisme.

    Emile Poulat – Dans ma pensée, la première crise moderniste dans le champs des sciences historiques, remonte à Dom Guéranger dans son livre, Essai sur le naturalisme contemporain (1856). Le restaurateur de Solesmes s’y oppose au prince Albert de Broglie, auteur d’un magnifique ouvrage en quatre volumes sur L’Eglise et l’Empire romain au IVe siècle, où il explique comment l’Empire romain s’est converti au christianisme. En bon historien, il en étudie les causes secondes et Dom Guéranger lui répond que la conversion n’est pas affaire de causes secondes mais de la grâce. Vous avez là le conflit entre deux types de cultures, l’une qui fait référence au surnaturel, qui l’intègre dans son analyse, et l’autre qui entend s’en passer en demeurant strictement au niveau de l’analyse rationnelle. Nous allons avoir la même chose avec la nouvelle exégèse – en particulier avec Alfred Loisy pour les Evangiles ou le père Lagrange et l’Ecole biblique de Jérusalem. La Bible est alors examinée scientifiquement comme un texte ordinaire, elle n’est plus lue spirituellement mais comme un texte historique : on naturalise la Bible. Le mot-clef du modernisme, c’est le naturalisme et ses problèmes dont on n’est toujours pas sorti. On y verra certes plus clair le jour où le père de Lubac rappellera que l’Ecriture a toujours eu plusieurs sens pour les auteurs du Moyen-Age, mais le conflit est irréductible entre une interprétation qui se veut strictement positive et une autre qui invoque d’abord la Révélation, sans rejeter au demeurant les méthodes historico-critiques, comme le père Lagrange l’a fait.

    Jean Madiran – On n’en est pas sorti parce que cette question se posera toujours. Je suis très heureux que vous ayez parlé des causes secondes et de la cause première, mais il est très difficile aujourd’hui de faire comprendre aux gens cette simple vérité philosophique que l’existence de causes secondes ne supprime pas l’existence de la cause première et que l’existence de la cause première ne supprime pas l’existence des causes secondes. Le développement des études sur les causes secondes n’a pas qualité pour juger la réalité de la cause première.

    Pour la foi de l’Eglise, le modernisme est un phénomène absolument scandaleux qui explique très bien que le pape Pie X ait pris des mesures extrêmement combatives et fait une encyclique très sévère, entourée, préparée et suivie de diverses mesures disciplinaires, parce qu’il y va de l’essentiel. S’il ne peut rester de la religion chrétienne que ce que les sciences de la matière admettent, alors il ne reste rien, puisque les sciences de la matière ne connaissent que la matière : le modernisme est ce scandale. Or la religion catholique enseigne, comme dit Dom Guéranger, que la foi – donc la conversion – est un don de Dieu.

    Aujourd’hui on ne veut plus parler du modernisme. Seule en parle encore l’école contre-révolutionnaire. On subit une sorte de tabou officiel qui fait que les héritiers du modernisme ne veulent pas qu’on en parle sous ce nom. La différence entre le modernisme historique, dont vous êtes l’historien éminent, et le modernisme d’aujourd’hui, c’est que celui de la fin du XIXe, début XXe, n’atteint absolument pas les catholiques. Ce sont des contestations entre gens très savants dont la science formera peu à peu des professeurs et toute une culture, mais l’ensemble de la culture chrétienne, la vie des paroisses ou celle des séminaires ne sont guère concernés par le modernisme. Aujourd’hui la maladie s’est répandue partout ; tous les débats supposés ou réellement théologiques ou scientifiques sont à la portée de tous, tout le monde en parle. Maritain, à la sortie du Concile, pour ne citer que lui, a parlé du modernisme originel pour dire, dans une formule un peu exagérée, que ce modernisme était un léger rhume des foins en comparaison à celui de la seconde moitié du XXe siècle.

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  • Octave pascale en confinement; feuillet du Jeudi de Pâques (16 avril) : à propos du péché et de l'enfer (d'après Bernanos)

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    2020_04_16_10_52_20_Greenshot.pngTELECHARGER le PDF

     

  • Peut-on digitaliser les sacrements sans rendre infranchissable la distance entre l’homme et son Dieu ?

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    Confinement prophylactique oblige dans la lutte contre la pandémie du coronavirus, la "consommation" virtuelle de liturgies s’est multipliée, à l’initiative du clergé, alors que les églises demeurant ouvertes, dans le respect des conditions sanitaires prescrites pour l’adoration du Saint-Sacrement exposé avec la présence d’un prêtre, se comptent sur les doigts d’une main. La prudence explique-t-elle tout dans cette faveur du virtuel ? Une réflexion du diacre namurois Olivier Collard sur le site « diakonos.be » :

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    " Pendant le confinement, nous avons assisté à un foisonnement d’initiatives et de propositions liturgiques plus ou moins heureuses, allant de la messe retransmise en direct par internet, plus ou moins interactive, aux rameaux bénits jusque dans notre salon, par la magie des ondes, en passant par diverses propositions de liturgies domestiques.

    Récemment, un théologien de l’Université catholique de Louvain exigeait que l’on accepte enfin de reconnaître la validité du sacrement de réconciliation donné par téléphone.  De plus en plus de fidèles considèrent à présent que les nouvelles technologies sont non seulement à même de pallier l’impossibilité de participation physique aux célébrations mais constituent un mode plus actuel et plus attractif de rejoindre les fidèles et de participer à la liturgie.  D’autant que depuis la bonne vieille messe télévisée du dimanche matin de nos grand-parents, les technologies ont beaucoup évolué et permettent aujourd’hui à tout un chacun de proposer une expérience spirituelle interactive à distance avec une grande facilité.

    Des caméras sur les autels: voyeurisme et consumérisme ou proximité pastorale et lien ecclésial?

    Si certains dénoncent la désacralisation rampante liée à cette virtualisation de la liturgie, voire une certaine forme de voyeurisme nourri par le désir de vouloir tout voir et tout comprendre quand la caméra s’invite jusque sur l’autel, d’autres considèrent que voir sur nos écrans d’autres personnes prier peut nous inciter à la prière personnelle, tandis que d’autres encore considèrent que les technologies actuelles permettent une proximité identique, sinon plus intime avec le célébrant et une participation quasiment aussi efficace et fructueuse au mystère célébré.

    Alors que certains mettent en avant l’avantage de pouvoir facilement maintenir un lien ecclésial à distance, d’autres mettent en garde contre un cléricalisme de mauvais aloi centré sur la messe du prêtre, contre le maintien d’une attitude consumériste du fidèle et contre le danger du shopping spirituel due à l’ubiquité des nouvelles technologies.  Le recours excessif aux nouvelles technologies en période de crise et la dépendance consumériste qu’elles peuvent induire pourrait-il devenir une occasion manquée de développer la dimension missionnaire et la responsabilité de chaque chrétien?

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  • Le Saint Suaire : une preuve de la Résurrection du Christ ?

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    La Question du Mardi

    En association avec Une Minute avec Marie et les Questions de fond d'Aleteia

    Le Linceul de Turin est-il un signe de la Résurrection du Christ ?

    Jean Dartigues
    Ingénieur en retraite, conférencier, secrétaire de l'Association "Montre nous ton Visage". Etudes sur le Linceul depuis 1950.

    Le Linceul n’est pas une preuve objective contraignante obligeant à croire mais il est incontestablement authentique et il fait signe de bien des manières, touchant ceux qui l’étudient ou le contemplent, et devenant pour beaucoup un chemin qui conduit au Christ et à la foi en la Résurrection.1. Le Linceul de Turin est un drap très mystérieux, doté de caractéristiques très particulières. On suit historiquement et précisément sa trace depuis le Moyen-âge. Antérieurement, il y a des indices forts de son existence pendant les premiers siècles, sans que nous ayons de certitudes. En savoir +

    2. On retrouve sur le Linceul le film de la Passion du Christ-Jésus. Tous les détails identifiés correspondent de manière impressionnante au récit des Évangiles, à tel point que Jean-Paul II parlait de ce linge comme d’un « miroir de l’Évangile ». En savoir +

    3. Le Linceul a été analysé très sérieusement depuis 1978. Il est maintenant établi scientifiquement que l'empreinte du corps ne peut pas résulter d'une peinture ou d’un faux. L’origine de sa formation reste aujourd’hui absolument inexpliquée par la scienceEn savoir +

    4. Le test de datation au Carbone 14 effectué en 1988 a donné une date de « fabrication du Linceul » entre 1260 et 1390. Est-ce réellement la bonne date et quelle explication alternative donner alors que cette étude contredit toutes les autres études réalisées jusqu’ici ? Plusieurs explications sont possibles pour rendre compatible ces résultats avec les résultats des 500.000 heures de recherches de haut niveau qui ont été effectuées sur cet objet archéologique unique, qui reste aujourd’hui – et de loin – l’objet le plus étudié au monde. En savoir +

    5. Le Linceul est-il authentique ? Il est établi que l’on observe sur le Linceul une vingtaine de détails précis qui sont inconnus au Moyen-âge et non imaginables à cette époque. La présence de ces 20 détails rend la conception du Linceul absolument inconcevable, invraisemblable, impossible. Avec tout cela, la probabilité d'avoir un Linceul authentique est énorme. L'immense majorité des gens qui la nie, ignore tout de ce dossier. En savoir +

    6. L’authenticité du Linceul ne démontre pour autant pas la réalité de la Résurrection et il serait erroné de considérer le Suaire de Turin comme une preuve objective contraignante obligeant à croire. Ce qui est cependant frappant et certain aujourd’hui, c’est la singularité de cet objet, qui est vraiment unique au monde. Comment se fait-il qu’il n’y ait aucun autre objet de ce type ? Si l’image vient de causes naturelles, on ne comprend pas bien pourquoi il n’y en aurait pas d’autres. Mais si par contre elle a été provoquée par la Résurrection du Christ, la réponse est cohérente : à cet événement absolument singulier qu’est la Résurrection, correspond un élément matériel lui aussi absolument singulier, ce qui est très logique. En savoir +

    7. S’il est infiniment probable que le Linceul soit celui du Christ, beaucoup se demandent pourquoi l’Église ne prend pas position officiellement à ce sujet. Malgré tous les indices très forts, l’Église reste toujours prudente par rapport à l’expression de la vérité, et encore plus quand il s’agit de questions surnaturelles. En savoir +

    8. Comment conclure ? Le Linceul est assurément un signe très fort et ce qu'il représente est suffisamment impressionnant pour nous conduire au Christ.

    Le Linceul de Turin, nouvelle preuve de la Résurrection du Christ
    Découvrez ce petit livre réalisé par l'Association Marie de Nazareth pour mieux montrer que la Passion et la Résurrection du Christ sont la seule explication logique et rationnelle à l’existence de cette image absolument singulière. 


    Ce livre démontre que le Linceul est une preuve de la Résurrection du Christ ! Une preuve matérielle ! Ceci est basé sur une analyse sérieuse, rationnelle et cohérente. Avec de très nombreuses illustrations pour admirer et comprendre.

    Je découvre ce livre sur le Linceul de Turin
  • Le diocèse de Gap sera consacré à la Vierge Marie

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    De Héloïse de Neuville sur le site du journal La Croix :

    Le diocèse de Gap va être consacré à la Vierge Marie

    Les faits 

    À partir de septembre 2020, une année mariale sera lancée dans le diocèse de Gap pour consacrer le territoire des Hautes-Alpes à la Vierge Marie. Un élan spirituel qui comprendra des temps de prière et formation sur la figure de Marie.

    14/04/2020

    Mgr Xavier Malle, évêque de Gap et d’Embrun, a annoncé la tenue d’une année mariale de septembre 2020 à septembre 2021, à l’issue de laquelle le diocèse et le département des Hautes-Alpes seront consacrés à la Vierge Marie. « Il n’y a pas que le gouvernement qui réfléchit au déconfinement », indique-t-il, amusé.

    → À LIRE. Mgr Xavier Malle saute en parachute pour les vocations

    « Mon idée a été de me demander comment spirituellement redonner de l’oxygène et de l’espérance aux chrétiens pendant ces temps difficiles », explique Mgr Xavier Malle. « Le thème de cette année mariale diocésaine sera de «prendre la Vierge Marie chez soi», car si nous ne pouvons pas nous rassembler encore avant plusieurs mois, nous pouvons continuer d’approfondir comment nos maisons peuvent être des petites églises domestiques », poursuit l’évêque de Gap, qui peut témoigner de l’esprit d’initiative de ses paroissiens depuis le début du confinement du à la pandémie de Covid-19.

    « Je suis heureux de voir que certains découvrent ou redécouvrent le goût de la prière, et même de la messe quotidienne », raconte-t-il. Pour cultiver cet élan, cette année mariale arrivera à point nommé, d’autant que son programme comporte l’avantage de pouvoir s’adapter aux impératifs sanitaires. « On commence tout juste à travailler son contenu, mais nous l’imaginons déjà comme quelque chose à vivre de chez soi, avec des initiatives de prière mais aussi des formations sur la figure de Marie. En fonction de l’évolution de la situation, nous pourrons peut-être envisager des temps forts en extérieur, nous verrons », détaille Mgr Xavier Malle qui, juste avant le confinement, a béni son diocèse avec le Saint-Sacrement depuis le belvédère de Charance qui surplombe la ville.

    La tradition spirituelle de la consécration à la Vierge Marie est bien établie dans l’Église. À l’échelle d’un diocèse, elle permet de créer un élan communautaire, de stimuler la piété populaire et de susciter des conversions. Plusieurs diocèses ont déjà accompli la démarche de se consacrer à la Vierge, parmi lesquels ceux de Nevers, Perpignan, d’Aix-en-Provence, d’Arles, de Séez et de Bayonne. La France, elle, est consacrée à la Sainte Vierge depuis le règne de Louis XIII (1638).

    L’acte de se consacrer à la Vierge Marie est attribué à saint Bernard de Clairvaux, qui parlait de la Vierge comme le « canal » pour accéder à la grâce de son Fils. Cette démarche a ensuite été rendue populaire au début du XVIIIe siècle par saint Louis-Marie Grignion de Monfort. Celui-ci invite les catholiques à consacrer toute leur personne à Marie, en contrepartie de quoi la Sainte Vierge s’engage à veiller sur eux.

  • Le confinement : l'occasion d'un retour sur soi fécond spirituellement ?

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    source

    En cette période de Pâques, Eric Vinson, chercheur et enseignant spécialisé sur le fait religieux, la laïcité et la spiritualité, a répondu à vos questions dans un tchat du « Monde ».

    13 avril 2020

    « Quelle vie spirituelle en temps de confinement ? » Lundi de Pâques oblige, notre direct « nos vies confinées » s’est intéressé, lundi 13 mars, à la question de la spiritualité. Le chercheur Eric Vinson, responsable pédagogique d’Emouna, l’amphi des religions, le programme de formation interreligieux et laïc de Sciences Po, a répondu à vos questions.

    Krouspro : Le concept de « Dieu tout-puissant » doit en prendre un coup quand même en ces temps de coronavirus, non ? Et Dieu dans tout ça ? Quel sens les croyants peuvent donner à cette épreuve qui oblige à fermer tous les lieux de culte ?

    La notion de « Dieu », c’est plus une question qu’une réponse, même pour les croyants, en tout cas pour les plus lucides. C’est ce qu’on résume sous le terme de « mystère », mais aussi sous celui de « dogme » – si mal compris, si mal jugé de nos jours, à savoir, « quelque chose » qui dépasse notre intelligence, mais qui de ce fait la stimule et l’interroge toujours, même si elle n’aura jamais le fin mot de l’histoire. Un maître musulman soufi du siècle dernier, l’Africain Tierno Bokar disait ainsi : « Dieu est l’embarras des intelligences humaines ! » Mais c’est aussi pour cela que ces traditions religieuses préconisent de tenter de Le connaître par le cœur, et par la sagesse.

    Dans votre question, il y a aussi le fameux problème théologique de la « théodicée » : comment « justifier » un Dieu, créateur, bon et tout-puissant de l’existence d’un monde imparfait, marqué par le mal, le péché, la souffrance. Diverses réponses ont été proposées à cette énigme au cours des siècles. La plus évidente, en contexte monothéiste, c’est de souligner le poids de la liberté et de la responsabilité humaine dans tous ces maux. N’est-ce pas pour une part notre mode de vie mondialisé (pression sur les écosystèmes, hypermobilité des populations, inégalités, etc.) qui rend possible une telle pandémie ? Beaucoup d’analystes le soulignent actuellement.

    Enfin, le religieux est un phénomène collectif – social, voire politique – par nature. Mais il implique simultanément l’intimité de ceux qui y adhérent. En cela, si le confinement est une épreuve sur le plan des célébrations et rituels collectifs, il peut être un temps fort spirituel, sur le plan de l’ascèse, de la réflexion, de l’examen de conscience, du retour sur soi, du soin apporté aux plus proches, etc. Sans compter tout ce qui se fait actuellement en matière religieuse grâce aux réseaux sociaux, moyens de communication… : prières en ligne, exercices de méditation, etc.

    Eubée : Catholique, jusque-là très pratiquante, j’ai cessé de fréquenter les lieux de l’Eglise depuis deux ans, fatiguée de l’absence d’évolution. Depuis le début du confinement (chemin vers Pâques), les communautés que je fréquentais envoient non plus leurs programmes d’activités mais du contenu spirituel. J’y trouve un vrai ressourcement. En quoi cette période pourrait-elle favoriser un repositionnement des Eglises dans la société ? Une prise de conscience de leur capacité à offrir des ressources spirituelles en sortant des murs des églises ?

    Compte tenu de l’ampleur de l’événement que nous traversons, il n’est pas impossible qu’il se traduise par des évolutions religieuses et spirituelles, tant dans le cadre des institutions religieuses traditionnelles, que dans la société globale. C’est tout notre mode de vie, notre organisation, nos priorités entre l’individuel et le collectif qui sont actuellement remis en question.

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  • Le cardinal Sarah revient sur le célibat, le synode amazonien, l'Allemagne...

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Célibat, Amazonie, Allemagne.  Le retour du cardinal Sarah

    Le matin du dimanche de Pâques et le matin du lundi de Pâques, la revue française « Valeurs actuelles » a mis en ligne en deux parties un long entretien du cardinal Robert Sarah retranscrit par Charlotte d’Ornellas :

    > “Là où règne la confusion, Dieu ne peut habiter!”: le cardinal Sarah appelle à l’unité de l’Eglise

    > Cardinal Sarah: “Cette épidémie disperse la fumée de l’illusion”

    Dans la première partie de l’interview, le cardinal Sarah revient sur le livre qu’il a écrit et publié avec le pape émérite Benoit XVI intitulé « Des profondeurs de nos cœurs », qui défend vigoureusement le célibat du clergé.

    Le cardinal dénonce l’instrumentalisation des invectives contre le livre et ses deux auteurs.  Il répète que sa publication, en janvier dernier, a été faite « dans un esprit de profonde obéissance filiale au Saint-Père ».  Et il souhaite qu’on discute enfin de ce dont parle vraiment le livre et que le Pape François en personne a montré partager quand il a dit – en faisant écho à Paul VI – que « je préfère donner ma vie que de changer la loi du célibat ».

    Mais dans cet entretien, le cardinal Sarah parle également d’autres sujets : du synode sur l’Amazonie, du synode d’Allemagne, des divisions au sein de l’Église, des abus sexuels, ainsi que la « crise de civilisation « mise au jour par la pandémie du coronavirus.

    Voici donc un bref extrait de son entretien sur les points qui concernent le plus la vie de l’Église.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    *

    Le livre sur le célibat

    Avec Benoît XVI nous avions voulu ouvrir un débat de fond, une réflexion sereine, objective et théologique sur le sacerdoce et le célibat, en nous appuyant sur la révélation et les données historiques. […] J’ai lu beaucoup d’invectives et d’injures mais très peu de réflexion théologique et pastorale et surtout très peu de comportements chrétiens.

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  • Octave pascale en confinement; feuillet du Mercredi de Pâques (15 avril 2020) : Conte de l'enfant et de Notre-Seigneur

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    2020_04_15_09_14_05_Greenshot.pngTELECHARGER le PDF

  • Octave pascale en confinement; feuillet quotidien du Mardi de Pâques (14 avril 2020) : une fable de La Fontaine

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  • Les peuples des Amériques consacrés à Notre-Dame de Guadalupe

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    Our Lady of Guadalupe | Poster prints, Catholic art, Blessed ...

    De Vatican News :

    Coronavirus: les peuples des Amériques consacrés à Notre-Dame de Guadalupe

    En ce dimanche 12 avril 2020, solennité de la Résurrection du Seigneur, les peuples des Amériques et des Caraïbes ont été consacrés à leur sainte patronne, Notre-Dame de Guadalupe, depuis la basilique nationale de Mexico.

    «Aujourd’hui, nous nous sentons de nouveau petits et fragiles face à la maladie et à la douleur, et nous te demandons de protéger tous les hommes, surtout les plus vulnérables de tes enfants : les personnes âgées, les enfants, les malades, les indigènes, les migrants». En ce jour de consécration des peuples d’Amériques et des Caraïbes à Notre-Dame de Guadalupe, Mgr Miguel Cabreros Vidarte, président du CELAM (Conseil épiscopal latino-américain) a rappelé l’ardente dévotion démontrée depuis des siècles par les Américains envers leur sainte patronne, surtout en temps d’épreuves, et l’a priée pour la fin de l’actuelle pandémie.

    Des dizaines de milliers de fidèles devant leurs écrans

    Mgr Cabreros Vidarte a remercié les évêques mexicains d’avoir adhéré à l’initiative du CELAM et d'avoir organisé cet acte de consécration qui s’est déroulé après la messe célébrée ce dimanche par le primat du Mexique, le cardinal Carlos Aguiar Retes. Les évêques d’Amérique latine, des Caraïbes, des États-Unis, du Canada et des Philippines ont pris part à la célébration grâce à sa retransmission en direct à la radio, à la télévision et sur les réseaux sociaux. Plus de 40 000 personnes ont également pu prier et suivre la messe ensemble, via facebook.

    L’Amérique latine compte plus de 60 000 cas de contagion au Covid-19 et recense plus de 2 500 décès. Le Brésil figure en tête des pays les plus touchés, parmi lesquels figurent l’Équateur, le Chili et le Pérou. Rappelons que les États-Unis sont à l’heure actuelle, le nouvel épicentre de la pandémie avec ce terrible bilan : plus de 22 000 morts pour environ 550 000 cas déclarés.

    Lire aussi : http://www.fides.org/fr/news/67734-AMERIQUE_Supplique_a_Notre_Dame_de_Guadalupe_pour_la_sante_et_la_fin_de_la_pandemie

  • Comment un migrant albanais athée est devenu évêque

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    De Vatican News :

    Mgr Arjan Dodaj célèbre la messe à Tirana, capitale de l'Albanie

    Mgr Arjan Dodaj célèbre la messe à Tirana, capitale de l'Albanie

    Le migrant albanais athée devenu évêque: le parcours d’Arjan Dodaj

    Voici l'histoire de Don Arjan Dodaj. Né dans une famille athée d'Albanie, il quitte son pays et traverse la mer Adriatique de nuit en 1993 pour travailler en Italie. Ouvrier soudeur, il y découvre la foi de sa grand-mère. Il est ordonné prêtre en 1997, avant de retourner dans son pays il y a trois ans. Il y a quelques jours, le Pape l'a nommé évêque auxiliaire de Tirana.
     

    Andrea Tornielli - Cité du Vatican

    Lorsqu’il décroche le téléphone à Tirana, on perçoit immédiatement dans sa voix la surprise de ce qu’il vient de lui être annoncé. Il vient d’être nommé évêque auxiliaire de Tirana. Son histoire est une de celles, petites ou grandes, fleurissent dans la vie quotidienne de l'Église.

    Né à Laç-Kurbin sur la côte albanaise il y a 43 ans, Arjan Dodaj est arrivé clandestinement en Italie après avoir traversé la mer Adriatique en bateau, comme bon nombre de ses compatriotes de l’époque. Il a fui son pays à l'âge de seize ans par une nuit chaude et étoilée de septembre 1993, à la recherche d'un avenir meilleur et d'un moyen d'aider sa famille. En Italie, il travaillait plus de dix heures par jour comme soudeur et jardinier, avant de rencontrer une communauté qui lui a permis de se sentir chez lui. Il a découvert la foi chrétienne dont restait une trace dans son ADN grâce aux chants que lui chuchotait sa grand-mère.

    Dix ans plus tard, il a été ordonné prêtre par saint Jean-Paul II au sein de la Fraternité sacerdotale des Fils de la Croix. En 2017, il effectue son retour en Albanie comme prêtre Fidei Donum, et le 9 avril 2020, le Pape François le nomme évêque auxiliaire de l'archidiocèse de Tirana-Durazzo.

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  • Éloge du prosélytisme

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    Denis-Jean-Pierre-Twitter.jpgPratiquer le « prosélytisme » ou un comportement  «apologétique» est mal vu par ceux qui «donnent le la» dans l’Eglise d’aujourd’hui : le pape actuel ne manque pas une occasion de proscrire ces vocables, à la surprise des chrétiens plus classiques que lui. Avec les mêmes mots, parlons-nous tous en effet de la même chose ? Jean-Pierre Denis, directeur du magazine « La Vie » clarifie le débat dans le mensuel  « La Nef » (n° 303, mai 18):

    « Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus ? La réponse est simple : en oubliant la question. Pour mieux se concentrer sur l’attestation.

    Le jardin de Pâques. C’est le matin. Mais nous sommes tristes, accablés par la mort. Notre monde n’est plus chrétien, avons-nous appris. C’est bien ennuyeux. Quelqu’un pourtant a roulé la pierre, plié le linceul. « Femme, pourquoi pleures-tu ? – On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis ! » (Jn 20, 13). Pour nous occuper, depuis que le rideau du Temple s’est déchiré, nous avons débattu des termes, trouvé des concepts. Ou pire : conçu des plans. Mission, apostolat, évangélisation, nouvelle évangélisation, ré-évangélisation, témoignage, première annonce, seconde annonce, renouveau, renaissance, résistance à la déchristianisation, réveil, pari bénédictin, ou même enfouissement, sécularisation, relativisme, ou même identité, héritage, racines… Et pourquoi pas pôle missionnaire, plan pastoral, voire clause de sauvegarde ou liquidation créative ?

    Peut-être sommes-nous restés chez nous à pleurer et à regretter la pêche miraculeuse, la multiplication des pains, le mont Thabor. Non, sans doute avons-nous échangé des concepts, refait le match, disséqué le cadavre. Ou nous avons enfoui le trésor. Nous avons entassé des « si seulement » jusqu’à mourir de regret. Comme dans la chanson de Bigflo et Oli, « Dommage » : « Ah il aurait dû y aller, il aurait dû le faire / Crois-moi / On a tous dit : Ah c’est dommage, ah c’est dommage, c’est p’t’être la dernière fois. » Choisissez le mot qui vous convient, la nuance qui vous rassure, l’expression qui vous semble la plus juste. Mais c’est beaucoup plus radical que tous les plans sur la comète, tous les tant pis, tous les flash back aussi. Il y a un jeune homme en blanc, un ange, un jardinier. Il nous parle quand tout est perdu : « Allez dire à ses disciples, et notamment à Pierre, qu’il vous précède en Galilée » (Mc 16, 7). Elles entrèrent dans le tombeau, mais ne trouvèrent pas le corps. « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » (Lc 24, 5).

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