Graduale | Graduel |
Ps. 22, 4 | |
R/. Si ámbulem in médio umbrae mortis, non timébo mala: quóniam tu mecum es, Dómine. V/. Virga tua, et báculus tuus, ipsa me consoláta sunt. | R/. Quand même je marcherais au milieu de l’ombre de la mort, je ne craindrais aucun mal, car Tu es avec moi. V/. Ta houlette et Ton bâton m’ont consolé. |
Foi - Page 477
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Et même si je marchais dans l'ombre de la mort... (graduel du XXVIIIe dimanche du Temps ordinaire)
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Le pape consterné par l'ampleur de la violence en Amazonie
Le mythe rousseauiste du bon sauvage a-t-il fait long feu au synode sur l’Amazonie ? Lu sur le site de l’agence Kathnet (via une traduction):
« Cité du Vatican (kath.net/KAP).
Au Synode Amazonas du Vatican, le pape François a été particulièrement touché par les violences dans la région. Dans une déclaration clôturant la première série de séances plénières mercredi soir, le Chef de l'Eglise a résumé ses impressions sur les trois premiers jours du synode, comme l'a dit jeudi "Kathpress" aux observateurs de l’aula du Synode. Outre des informations faisant état de violences contre nature de peuples autochtones, le pape était particulièrement préoccupé par la violence à l'égard des femmes.
En outre, François a mis en garde contre les idéalisations des peuples autochtones. Leurs traditions et leur sagesse utilisées et liées à l’Evangile sont respectables, une idéalisation, par contre, serait comme une nouvelle idéologie. Face à une plus grande implication des laïcs dans l'Eglise d'Amazonie, le Pape a également mis en garde contre leur cléricalisation.
Beaucoup d’efforts sont nécessaires pour l’éducation et la formation des religieux et des laïcs.En conclusion, le pape a été impressionné par les informations sur le travail des religieux dans les pays de la région amazonienne »
Ref. Le pape consterné par l'ampleur de la violence en Amazonie
Un rétropédalage bienvenu dans cette curieuse assemblée, même s'il reste à confirmer.
JPSC -
La laïcité nous casse les pieds
De Gabriel Matzneff sur le site du Point :
Matzneff - Les trompettes de la laïcité nous cassent les oreilles !
CHRONIQUE. La nature a horreur du vide : si l'islam nous semble envahissant, c'est parce que le catholicisme, vidé de toute ferveur, lui a laissé la place.
En France, tout est affaire de mode. Casanova et Stendhal l'ont écrit avant moi. Présentement, nous avons, chez les hommes, la mode de porter la barbe ; la mode de ne plus mettre de cravate. Les barbes, quand elles sont dûment taillées, peignées, parfumées, peuvent être un précieux ingrédient de l'élégance masculine. La cravate peut, en certaines occasions, être heureusement remplacée par une pochette signée par le Napolitain Marinella (qui est à la cravate et à la pochette ce que le pape de Rome est au catholicisme, ce que Freud est à la psychanalyse) ou, si l'on veut acheter français, Hermès. Nous pouvons même soutenir sans crainte d'en recevoir le démenti qu'un homme qui porte une longue barbe, vu que celle-ci cacherait une éventuelle cravate, a tout intérêt à donner sa préférence à une jolie pochette.
Je pourrais dater avec précision ces modes des poils au menton et du col de chemise ouvert. En revanche, je prie les sociologues de nous éclairer sur la date de naissance des logorrhéiques éloges des « vertus républicaines » et de la « laïcité » dont les politiciens, tant de droite que de gauche, nous cassent quotidiennement les oreilles.
Les chefs d'État de ma jeunesse – Auriol, Coty, de Gaulle, Pompidou – parlaient de la France, et seulement de la France.
Enfant, adolescent, je n'ai jamais entendu de tels discours. Comme tous les petits Français – en particulier ceux d'origine étrangère, fils et filles d'émigrés russes, italiens, polonais, arméniens, espagnols –, je fus élevé dans l'amour de la France, mais personne, ni à la maison, ni à l'école, ni ailleurs, ne me parlait des valeurs républicaines, et moins encore de la laïcité. Les chefs d'État de ma jeunesse – Auriol, Coty, de Gaulle, Pompidou – parlaient de la France, et seulement de la France. Les trois derniers, catholiques, allaient à la messe ; le premier, socialiste et franc-maçon, n'y allait pas, mais, quand, élu président de la République, il reçut le titre, hérité des rois de France, de chanoine d'honneur de Saint-Jean-de-Latran, il l'accepta avec simplicité, bonhomie, comme l'acceptera plus tard François Mitterrand. Aucun de ces hommes lettrés, patriotes, pour qui l'histoire de France ne commençait pas en 1789, ne se serait abandonné à la goujaterie laïcarde du Pingouin qui, avec la vulgarité qui le caractérise, se drapant dans l'hypocrisie vertueuse de Tartuffe, refusa le titre : « Cachez ce sein, cachez cette croix que je ne saurais voir ! »
La laïcité nous casse les pieds. Certes, la plupart des catholiques français ne vivent plus leur catholicisme, sont trop mous, trop douillets pour se soumettre aux sévères exigences de l'Église, ne pratiquent plus le jeûne du carême pascal. Est-ce une raison pour anathématiser les Français mahométans qui observent le jeûne du ramadan ?
Un Dieu mort
Si Paris est devenue une ville si triste, si ennuyeuse, c'est parce que les grandes fêtes du calendrier liturgique – Noël, l'Annonciation, Pâques, la Transfiguration, l'Assomption de la Vierge, l'Exaltation de la croix – n'y sont plus célébrées qu'en catimini, quasi clandestinement. Où sont les processions, les chœurs d'enfants chantant sur le parvis des églises, la joie communicative qui rend si merveilleusement allègre, vivifiante une ville telle que Naples ?
Si les chrétiens orthodoxes ne célébraient pas de manière solennelle, spectaculaire, la résurrection du Christ, saurions-nous encore en France ce que représente la fête de Pâques ?
Un Dieu qui n'est plus prié, sur les autels duquel ses disciples ne viennent plus déposer de fleurs et brûler de l'encens, est un Dieu foutu, un Dieu mort.
Où sont les prêtres ? Où sont les fidèles ? S'il y avait plus de curés passionnés, plus de paroissiens enthousiastes dans nos banlieues, on y rencontrerait moins d'imams.
Si les églises sont vides et les mosquées pleines, ce n'est pas la faute des sectateurs de Mahomet. Toute la responsabilité en incombe à ceux qui se prétendent chrétiens mais qui, dans le secret de leur cœur, n'ont plus foi en la résurrection du Christ, n'ont plus le cœur brûlant d'amour pour le Christ ressuscité.
S'il y avait plus de curés passionnés, plus de paroissiens enthousiastes dans nos banlieues, on y rencontrerait moins d'imams.
Je préfère cent fois un prolétaire mahométan au nom exotique sans cesse fourré à la mosquée à un grand bourgeois catholique au nom fleurant le terroir qui se tape une entrecôte saignante chez Lipp le Vendredi saint. Une religion, que ce soit celle de Shiva, de Vénus, de Moïse, du Christ ou de Mahomet, est faite pour être pratiquée, et pratiquée avec ferveur. Un « croyant non pratiquant » est une couille molle, le nec plus ultra du pauvre type, et sa prétendue religion, une coquille vide. Ne comptez pas sur moi pour pleurnicher sur « la montée de l'islamisme ». Où sont les prêtres ? Où sont les fidèles ? S'il y avait plus de curés passionnés, plus de paroissiens enthousiastes dans nos banlieues, on y rencontrerait moins d'imams. La nature a horreur du vide.
À Cherchell, l'antique Césarée du roi Juba, se dresse un très beau temple de Minerve. Quand les fidèles de la déesse se firent rares, ils furent remplacés par les disciples du Christ. Pendant la guerre d'Algérie, j'ai souvent prié dans cette église où les parachutistes, avant d'aller communier, déposaient leur PM sur leur chaise. Quand j'y suis retourné en 1964, deux ans après l'indépendance, le temple de Minerve et de Jésus était devenu celui de Mahomet, mais c'est le même encens qui y chatouille agréablement les narines du Divin. Telle est la vie, messeigneurs, et ce ne sont pas les discours enflammés sur « l'hydre islamiste » qui arrêteront son cours inexorable.
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Liège, 16 octobre : Tim Guénard "La force du pardon"
Liège - Tim Guénard - La force du pardon
Conférence-Témoignage exceptionnelle de l’auteur de "Plus fort que la haine" et "Tagueur d'espérance".
le mercredi 16 octobre 2019 à 20h00
sanctuaire de sainte Julienne de Cornillon
rue de Robermont 2, 4020 Liège
Il est recommandé de réserver vos places via ce formulaire et d’arriver 20 minutes a l’avance:
https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSeNgMGwrLbyIj79faM2SHhGLRSwMbr4IkaiZFpehG4iZSfyig/viewform
La participation est gratuite et une collecte est organisée à la fin.
«Ma vie est aussi cabossée que mon visage. Mon nez, à lui seul, compte vingt-sept fractures. Vingt-trois proviennent de la boxe ; quatre de mon père. Les coups les plus violents, je les ai reçus de celui qui aurait dû me prendre par la main et me dire "je t'aime"». Tim est une «mauvaise graine».
Abandonné par sa mère et battu à mort par son père, il devient à 5 ans un enfant de l'Assistance. De familles d'accueil en maisons de correction, de brutalités en humiliations, il apprend la violence et la haine. Pourtant, son immense soif de liberté et d'amour l'entraînera dans les rues de Paris, au hasard des rencontres, à la recherche d'une humanité perdue et d'un accès au bonheur... Poignant témoignage d'une enfance dévastée, son témoignage est aussi un magnifique éloge de l'amour, du pardon et de la vie. -
Le pape n’a jamais dit ce qu’a écrit le Dr Scalfari...
D'Anita Bourdin sur zenit.org :
Fake news italiennes : le Vatican rétablit la vérité
Les risques du dialogue et de la rencontre
Eugenio Scalfari, 95 ans, interprète à sa façon les paroles du pape François et le Vatican désavoue le journaliste italien régulièrement dans les communiqués des directeurs de la salle de presse du Saint-Siège successifs: le p. Federico Lombardi, Greg Burke, et, le 9 octobre 2019, Matteo Bruni.
Le préfet du Dicastère romain pour la communication, Paolo Ruffini, s’est senti le devoir de réaffirmer lui aussi devant la presse internationale présente au synode, jeudi, 10 octobre, en italien, que « le pape n’a jamais dit ce qu’a écrit le Dr Scalfari»: ce n’est pas un « compte rendu fidèle » , même lors que Scalfari met ces propos sur les lèvres du pape, « entre guillemets », que ce soit des propos sur « l’Eglise » ou sur « Jésus, vrai Dieu et vrai homme ». Nous l’avons “twitté live” lors du point presse quotidien pour le synode.
Autrement dit, une « fake news » n’est pas moins « fake » si elle est reprise des dizaines ou des centaines de fois en ligne.
En réponse aux questions des journalistes, le directeur du bureau de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, a déclaré en italien ce qui suit, après la publication de La Repubblica du 9 octobre: « Comme cela a déjà été dit à d’autres occasions, les paroles que le Dr. Eugenio Scalfari attribue au Saint-Père, entre guillemets, à l’occasion de ses entretiens avec lui, ne peuvent être considérés comme un compte rendu fidèle de ce qui a été réellement dit, mais elles représentent plutôt une interprétation personnelle et libre de ce qu’il a entendu, comme cela est évident d’après ce qu’il a écrit aujourd’hui quant à la divinité de Jésus-Christ. »
Certains s’étonneront de ce que le pape François continue de recevoir Eugenio Scalfari, on pourrait aussi s’étonner que Scalfari continue à vouloir rencontrer le pape. Et c’est probablement, dans la ligne de miséricorde et du dialogue qui sont la marque de tout le pontificat, que le pape ne renonce pas à poursuivre ces échanges avec quelqu’un qui n’a pas les mêmes options que lui et qu’il ne renonce pas annoncer le Christ à un vieil ami qui se dit agnostique, et qui est son aîné de plus de 12 ans: né le 6 avril 1924 à Civitavecchia, il a fêté cette année ses 95 printemps.
Le Vatican met cette fois en garde deux fois plutôt qu’une contre la tentation de prendre les paroles de Scalfari pour parole d’Evangile.
Ancien député radical socialiste, fondateur en 1976 du quotidien italien La Repubblica, il est aussi un co-fondateur, en 1955, du Parti Radical italien, « anticlérical ».
Mais ce n’est pas une exception que le dialogue des papes avec les non-croyants: Benoît XVI a lui-même voulu qu’on ajoute aux rencontres interreligieuses d’Assise avec les autres religions pour la paix – initiées par saint Jean-Paul II -, un dialogue avec les non-croyants pour la paix, y invitant des intellectuels français. Le pape émérite est lui-même un modèle de capacité de dialogue et de rencontre avec qui – notamment des théologiens – ne pensent pas comme lui.
On se souviendra aussi du dialogue du nonce apostolique à Paris, Angelo Roncalli – futur saint Jean XXIII que nous fêtons ce 11 octobre -, avec des politiciens anticléricaux de France, n’hésitant pas à plaisanter avec l’un d’eux en disant quelque chose comme: « Nous n’avons pas la même paroisse, mais nous avons le même ‘arrondissement’ ». Une allusion non pas à leur adresse dans Paris, mais à leur … embonpoint.
Ne pas avoir « la même paroisse » n’a jamais empêché un chrétien de dialoguer – à temps et à contretemps dit saint Paul – avec qui ne pense pas comme lui… c’est même un devoir que lui impose son baptême que de partager la Bonne Nouvelle.
Cette fois, la double intervention de la communication du Vatican lance un signal à des lecteurs trop crédules.
Scalfari a du mal à comprendre, l’intelligence regimbe face au mystère impensable d’un Dieu qui se fait petit enfant et demeure au milieu de son peuple dans l’Eucharistie.
Il s’agit donc de ne pas avaler cul sec les « fake news », même si elles viennent d’un interlocuteur que le pape François continue d’entourer d’égards et d’amitié, montrant ainsi le chemin d’un dialogue délicat, risqué, mais persévérant.
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Mieux vaut en rire...
Lettre de Rome 1 (source)
« Mon cher cousin,
« Comme vous le savez, grâce à mon oncle qui est évêque de ce beau diocèse de France, je peux assister sur un petit strapontin, à côté des journalistes, au synode sur l’Amazonie qui se déroule actuellement à Rome. Je vous écris ces quelques lignes pour vous montrer à quel point notre Eglise semble enfin prendre conscience de l’étendue du monde et des peuples au dehors de son vieux carcan européen ! Ce n’est que du bonheur.
« Il faut bien le dire ; tout cela, c’est grâce au pape François qui ne mesure pas sa peine. Après avoir enfilé un couvre-chef fait de plumes, regardé une femme dansant pieds-nus avec l’Evangile dans la basilique St Pierre, processionné suivi d’une pirogue et précédé d’un filet arc-en-ciel, s’être recueilli devant l’adoration des divinités aztèques (ou incas, je ne sais plus), il mène maintenant les débats d’une main de maître. Pour promouvoir l’écologie intégrale et libérée de toute idéologie, il a été décidé de recevoir hier au synode le chef Ranoï Kapakaye du Liberdas de Grosso Bouto ; quel grand moment ce fut ! Le chef est arrivé en costume traditionnel, particulièrement emplumé, suivi de quelques-unes de ses femmes, qui marchaient seins nus. L’une d’elles allaitait un petit chimpanzé et tout le monde fut touché… » Lire la suite ici.
Lettre de Rome 2
« Bien cher cousin,
« Quelle vie trépidante, ici ! Le synode ressemble à une fourmilière ; chacun va et vient avec de nouvelles idées et de nouvelles découvertes et l’on se prend à penser que ces vieilles pierres et statues vaticanes vont d’un coup s’écrouler pour laisser place à une jungle verdoyante et foisonnante...Pourtant, les nouvelles de cette lettre commenceront cette fois-ci à Sainte Marthe, où j’ai pu assister à la messe du Saint-Père l’autre matin.
« Vous avez sans doute entendu parler, mon cousin, de ces quelques prélats conservateurs et bornés, qui critiquent sans cesse le bon pape François et veulent que l’Église s’arc-boute sur la prédication de l’Evangile, l’annonce de Jésus-Christ et le salut des âmes... C’est vraiment un nuage noir dans notre beau ciel amazonien. Il faut voir ce que le pape leur a mis dans la figure lors de cette messe ! C’était un régal… » La suite est ici.Lien permanent Catégories : Actualité, Clin d'oeil, Débats, Eglise, Foi, International, Témoignages 2 commentaires -
Jésus de Nazareth serait-il un homme et seulement un homme ? Qu'a dit le pape à Eugenio Scalfari ?
De Kath.net :
Jésus ne serait pas Dieu?
Une nouvelle "interview" du pape François avec l'athée Eugenio Scalfari a été publiée dans la Repubblica - Encore une fois, le département des médias du Vatican a dû nier...
Vatican (kath.net)
Au Vatican, la nouvelle "interview du pape" du pape François accordée au journaliste de gauche Eugenio Scalfari fait trembler les responsables du département des médias au Vatican. Après avoir rendu une nouvelle visite au pape François, Scalfari a publié une prétendue "interview" avec François dans le quotidien italien La Repubblica, affirmant que François aurait dit que Jésus de Nazareth était un être humain, mais pas Dieu. Une affirmation qui - clairement - serait naturellement opposée à l'enseignement de l'Église.
Quelques heures seulement après la publication, le service de presse du Vatican a dû envoyer une déclaration indiquant que les citations que Scalfari avait mises dans la bouche du pape ne pouvaient pas être considérées comme un "rapport crédible" de ce que François a réellement dit. Le reportage du journaliste serait constitué beaucoup plus par "une interprétation personnelle et libre" de ce qu'il a entendu. Scalfari, athée déclaré, a été reçu à plusieurs reprises par François. Avec une certaine régularité, des "interviews" dans La Repubblica sont parues qui devaient peu après être démenties par le Vatican avec la même régularité. Cependant, il est difficile de savoir si Scalfari a vraiment été reçu par François cette fois-ci ou si "l'interview" n'a pas été le fruit d'une rencontre antérieure.
Scalfari est le fondateur de "La Repubblica", il a provoqué à plusieurs reprises des scandales à grande échelle avec ses "interviews" du pape. En 2013, il avait publié un "Entretien" avec le pape François, dont il a cité "littéralement" les propos. Cependant, il a reconnu par la suite que, même s'il avait déjà 89 ans, il n'avait pris aucune note, mais avait cité de mémoire ces propos échangés pendant près d'une heure et demie.
L'interview, qui avait même été publiée sur la page d'accueil du Vatican, y a été supprimée. Scalfari a maintenant 95 ans.
Lire le commentaire de Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana (trad. de "Benoît et moi")
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Ad Apostolorum Principis : l’Église a parlé sur l’affaire des évêques de Chine
Ad Apostolorum Principis : L’Église a parlé sur l’affaire des évêques de Chine.
Vendredi dernier, Belgicatho a publié un article rappelant les difficultés toujours plus étreignantes dont souffre l’Église en Chine.
L’affaire de Chine ne date pas d’hier. Le fait déclencheur et hautement dramatique arriva le 13 avril 1958 ; il vaut la peine de s’y pencher.
Pie XII intervint aussitôt avec sollicitude pour enrayer toute conséquence regrettable par l’envoi de l’encyclique Ad Apostolorum Principis datée du 29 juin 1958, mais rendue publique deux mois plus tard. Cette encyclique est sans doute un des documents les plus éclairants et les plus révélateurs sur la question des évêques de Chine. Car elle la résout dans sa source, en pointant la cause du problème.
Voilà le motif de la récente réédition de cette encyclique ; le texte latin y est présenté en regard d’une traduction française entièrement refaite.
Mais que se passa-t-il donc le 13 avril 1958 ? Quels en furent les prodromes ? Quels en furent les enjeux ? C’est ce qu’il fallait éclaircir. La présente édition a donc été enrichie d’une introduction historique relatant les faits qui ont préparé, entouré et suivi l’événement du 13 avril 1958. Il existe peu de littérature en langue française ayant traité le sujet sérieusement. Pour obtenir les sources directes, il fallut recourir aux études publiées par les historiens chinois et américains, il fallut consulter des documents très proches des événements, enfin, il fallut interroger directement des personnes ayant eu accès aux archives gouvernementales en Chine ou ayant connu des communautés clandestines.
« Les faits de Chine » : ce n’est pas le seul intérêt de l’encyclique Ad Apostolorum Principis. Le Pape Pie XII avait le génie de donner en toute occasion à ses auditeurs quelque lumière de vérité. On est surpris de voir comment il parvenait à glisser une doctrine pleine de profondeur lors d’un discours à des sportifs ou à des mathématiciens, ou lors d’un message radiophonique diffusé le jour d’un anniversaire ; on relit ces textes avec un intérêt toujours neuf. Ici, dans l’encyclique Ad Apostolorum Principis, le Pape ne s’arrête pas à condamner les sacres de 1958. Il nous précise des éléments très importants, voire fondamentaux sur la constitution de l’Église et sa nature intime. Il est à noter que les conclusions de ces normes s’appliquent encore aujourd’hui à des situations analogues.
Il est légitime, il est même nécessaire que chaque chrétien se pose la question : « Suis-je bien un membre de l’Église ? Ma vie, mon activité spirituelle se déploie-t-elle réellement à l’intérieur de l’Église ? Il ne suffit pas que j’y adhère de façon purement nominale, comme s’il s’agissait d’une appartenance à un club. » L’appartenance à l’Église est affaire de salut éternel : elle est à la fois intérieure – par la grâce sanctifiante – et extérieure – car l’Église est une société visible. Ce double principe de l’appartenance à l’Église se réalise dans les sacrements qui sont des signes visibles d’une grâce invisible. Pie XII expose cette doctrine de façon si lumineuse qu’elle laisse l’âme enflammée pour l’unité et la beauté de l’Église, Épouse du Christ.
Encyclique de Pie XII Ad Apostolorum Principis
Chez Quentin Moreau, éditeur ; mai 2019
74 pages, 8 €
Disponible à la Librairie Damase
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Le Cardinal Newman : l'itinéraire spirituel d'un futur saint
Deux émissions de RCF :
Cardinal Newman, itinéraire spirituel d'un futur saint
Présentée par Sarah Brunel
1 OCTOBRE 2019 - DURÉE ÉMISSION : 25 MIN
© Wikimédia Commons - Le cardinal Newman dans ses dernières années, portrait par Emmeline Deane
Figure majeure du christianisme, John Henry Newman sera canonisé le 13 octobre. Qu'est-ce qui a poussé ce pasteur de l'Église anglicane au XIXe siècle à devenir catholique? Explications.
"Selon Paul VI, il n'y a pas de conversion, de passage dans l'Église aussi important dans l'histoire de l'Église depuis saint Augustin." Béatifié en 2010 par Benoît XVI, l'Anglais John Henry Newman (1801-1890) sera canonisé le 13 octobre 2019. Figure majeure du christianisme, ce théologien, poète, musicien et homme d'Église est un anglican converti au catholicisme. La pensée de ce précurseur peut nous aider à répondre aux questions spirituelles de notre temps. Ce que nous montre Grégory Solari, auteur de "John Henry Newman - L'Argument de la sainteté" (éd. Ad Solem).
"Cette conviction qu'il n'y a que deux êtres absolument réels, soi-même et Dieu"
NEWMAN, L'ANGLICAN DEVENU CATHOLIQUE
La vie de Newman a été marquée par deux grandes périodes : l'anglicane et la catholique, avant et après "une décision, qu'on appelle conversion, qu'on appelle passage". Quand, le 9 août 1845, Newman demande à entrer dans l'Église catholique, "pour lui ce n'est pas véritablement quitter son Église mais d'une certaine manière accomplir ce que son Église ne lui permettait plus, à titre personnel de baptisé, de vivre."
Newman est de ceux qui ont participé au mouvement d’Oxford, un courant de renouveau au sein de l'anglicanisme. Déclenché en 1833 par une loi qui autorise les non anglicans à entrer au Parlement. Or, en Angleterre, le Parlement a le pouvoir de légiférer en matière religieuse et ecclésiastique, car l'anglicanisme est une religion d'État. Face à ceux qui veulent défendre l'institution, d'autres, dont Newman, proposent de retrouver les fondements véritables de l'Église. "De tous les acteurs du mouvement d'Oxford, Newman est seul à être allé jusqu'au bout de ce questionnement."
Newman est en effet convaincu qu'il n'y a qu'une seule Église chrétienne capable de prendre des formes différentes tout en restant fidèle à ce qu'elle est, c'est l'Église catholique : "C'est pour ça qu'il devient catholique, c'est la seule raison."
MYSELF AND MY CREATOR, "MOI ET MON CRÉATEUR"
En réalité, Newman a vécu une conversion à l'âge de 15 ans - "dans le fond l'unique conversion, nous dit Grégory Solari, dont il n'a fait que déplier toutes les implications, toute la richesse." En 1816, donc, "il découvre que l'activité de l'esprit, quand il pense, est essentielle à la religion, à la démarche spirituelle". Devenu professeur agrégé en 1821, ("fellow" en anglais), d'Oriel College, "le plus intello de tout Oxford", Newman est ordonné pasteur de l'Église anglicane en 1828. Ses sermons "attirent une foule immense", mais selon Grégory Solari, sa vision du tutorat "va le mettre progressivement au ban de sa propre université et de sa propre Église" ; Newman est convaincu que "le cœur et l'intelligence vont ensemble".
Au début du XIXe siècle, l'anglicanisme vient de traverser une crise de rationalisme profond. "Cette religion établie un peu installée, abstraite et desséchée" a vécu un "réveil spirituel" notamment grâce à John Wesley (1703-1791). À la suite duquel Newman est convaincu que la sagesse repose sur une seule chose : nous connaître nous-mêmes et connaître Dieu. "Cette conviction qu'il n'y a que deux êtres absolument réels, soi-même et Dieu." Dans son "Apologia Pro Vita Sua" (écrite vers 1865), il écrit : "Il n'y a que deux êtres absolus dont l'existence s'atteste et s'éclaire mutuellement, moi-même et mon créateur."
Ses lectures des Pères de l'Église - "il est un des plus grands patristiciens du XIXe siècle" - mais aussi ses rencontres et ses combats au sein de l'anglicanisme l'amènent à considérer, comme l'explique Grégory Solari, que "parler de soi, c'est parler d'un autre en nous, c'est parler de Dieu aussi". Le Christ de Newman "c'est le Christ qui est en vous". Newman invite à "se découvrir devant la vérité d'un autre qui nous regarde". "Sa parole n'a pas d'autre fonction, en dépliant le mystère de la parole de Dieu, de nous faire prendre conscience, comme Augustin, qu'il y a quelqu'un en nous de plus intime que nous le sommes à nous-mêmes."
INVITÉS : Grégory Solari, essayiste, éditeur, fondateur des éditions Ad Solem
BIBLIOGRAPHIE : John Henry Newman - L'Argument de la sainteté - Grégory Solari, éd. Ad Solem (2019)
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Quand la théologie de la libération a mis les plumes du chaman...
De Giuseppe Rusconi (Rosso Porpora) en traduction française sur le site "Benoît et moi" :
Synode Amazonie
José Antonio Ureta: La prise de pouvoir
2 octobre 2019
Ample entretien avec l’intellectuel catholique chilien conservateur sur les origines, le développement, la concrétisation de l’idée d’un Synode pour l’Amazonie. ‘Lumen gentium‘ et ‘Gaudium et Spes‘. La théologie (qui a échoué) de la libération a mis les plumes du chaman; la lutte politique est devenue une lutte culturelle. Les graines de Santo Domingo et d’Aparecida (où fut sensibilisé Jorge Mario Bergoglio). La « minorité progressiste » au pouvoir dans l’Église. Le risque grave d’une Église » archipel « , où chaque communauté locale est une Église au visage différent.
Du 6 au 27 octobre 2019 se tiendra au Vatican le Synode des évêques de la région Panamazonique pour réfléchir sur le thème « L’Amazonie: nouvelles voies pour l’Église et pour une écologie des intégrale« . Nous espérons que les saints Anges Gardiens, dont c’est la fête aujourd’hui, feront leur devoir avec un engagement des grandes occasions.
Annoncé lors de l’Angélus du 15 octobre 2017, le Synode a déjà été esquissé dans ses grandes lignes par le Pape Bergoglio lors de la rencontre avec les peuples amazoniens, à Puerto Maldonado (Pérou) le 19 janvier 2018:
« Chaque culture et chaque cosmovision qui reçoivent l’Évangile enrichissent l’Eglise par la perception d’une nouvelle facette du visage du Christ. L’Église n’est pas étrangère à votre situation et à vos vies, elle ne veut pas être étrangère à votre mode de vie et à votre organisation. Pour nous, il est nécessaire que les peuples autochtones modèlent culturellement les Églises locales amazoniennes. Et à ce sujet, j’ai été très heureux d’entendre un diacre permanent de votre communauté lire l’un des extraits de Laudato si’. Aidez vos évêques, aidez vos missionnaires, afin qu’ils se fassent l’un d’entre vous, et ainsi en dialoguant ensemble, vous pourrez façonner une Église avec un visage amazonien et une Église avec un visage indigène. C’est dans cet esprit que j’ai convoqué, pour l’année 2019, le Synode pour l’Amazonie dont la première réunion, en guise de Conseil pré-synodal, se tiendra ici, aujourd’hui, cet après-midi ».
vatican.vaC’est un chemin qui s’est développé jusqu’au 17 juin 2019, avec la conférence de presse pour la présentation de l’Instrumentum laboris. 114 évêques des circonscriptions ecclésiastiques de la Région panamazonique (Antilles, Bolivie, Brésil – pas moins de 58 – Colombie, Equateur, Pérou, Venezuela), ainsi que 13 chefs de dicastère de la Curie romaine seront présents au Synode, 33 membres par nomination pontificale, 15 supérieurs généraux, 19 membres du conseil pré-synodal, la Secrétairerie générale du Synode avec les 25 collaborateurs du secrétaire spécial (le célèbre cardinal jésuite désigné Michael Czerny, un ultra pro-migrant), 55 auditeurs. 6 délégués fraternels, 12 invités spéciaux (dont l’ancien Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, le célèbre économiste Jeffrey Sachs, le célèbre climatologue Hans Schellnhuber, partisan de la théorie du réchauffement climatique).
Sur les origines lointaines de ce Synode et l’importance des enjeux, nous avons interviewé le Professeur José Antonio Ureta, connu ici en Italie surtout pour son récent livre « Le changement de paradigme du Pape François. Continuité ou rupture dans la mission de l’Église? » (Instituto Plinio Correa de Oliveira) et pour son intense activité éditoriale. Né il y a 68 ans à Santiago du Chili, Ureta a étudié le droit à l’Université catholique locale et est disciple de l’intellectuel brésilien Plinio Correa de Oliveira, fondateur de l’association catholique conservatrice « Tradition Famille Propriété » (TFP). Il est actuellement chercheur à la section française. Il a collaboré à la naissance de la ‘Fundacion Roma‘, fondée en 2000, l’une des associations chiliennes les plus influentes dans le domaine de la vie et de la famille. Il a été très actif au sein des TFP chilienne, brésilienne, canadienne et d’Afrique australe.
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La grande et belle manière de faire les choses, même simples
D'Agnès Pinard Legry sur aleteia.org :
Fabrice Hadjadj : « La gloire est essentielle au christianisme »
« La gloire, dans le sens chrétien, est la claire connaissance qui entraîne la louange d’un bien. »
Qu’est-ce que la gloire ? « Est-ce simplement d’être brillant, passer sur les réseaux sociaux et avoir des likes ou est-ce d’illuminer, c’est-à-dire d’éclairer autre chose que moi-même ? », s’interroge l’essayiste. « La gloire, dans le sens chrétien, est la claire connaissance qui entraîne la louange d’un bien. J’accomplis un bien qui doit être reconnu comme tel. Cela sous-entend que le bien doit être “célébrable” et qu’il y ait un célébrant ». Celui qui est glorieux est donc « nécessairement dans une forme d’humilité », assure Fabrice Hadjadj.
Revenant sur la notion d’héroïcité, qui implique une forme de vulnérabilité, le philosophe ouvre également la réflexion sur ce qu’est la gloire de Dieu dont la naissance de son fils, dans une humble étable de Bethléem, pourrait faire douter. « Ce qui est essentiel n’est pas la grandeur des choses comme telles, le spectaculaire de l’action », explique-t-il. « Mais c’est la grande et belle manière de faire les choses, même simples ».
Alors que saint Paul écrit volontiers que « la femme est la gloire de l’homme », l’est-elle vraiment ? Oui, assure Fabrice Hadjadj. « Ce qu’il y a de beau dans la relation conjugale entre l’homme et la femme c’est que les deux ne se comprennent pas. D’une manière générale, ils n’ont pas le même point de vue sur le monde », reconnaît-il. « D’une certaine façon, ma femme vient déchirer ma sphère et me rappelle à un bien intime, profond. Elle m’appelle, au fond, à aimer, sans apparat ».
À moi la gloire, Fabrice Hadjadj, Salvator, septembre 2019, 15 euros.
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Amazonie : éviter les fausses pistes
De Didoc.be :
Amazonie : évangéliser au lieu de discuter sur le célibat
Écrit par Aceprensa le .
Le synode sur l’Amazonie a débuté à Rome le 6 octobre dernier et poursuivra ses travaux jusqu’au 27 octobre. Un seul point du document préparatoire a accaparé l’attention du grand public : l’idée d’ordonner des hommes mariés pour pallier le manque de prêtres dans ces vastes territoires d’Amérique du Sud. Serait-ce une bonne solution ?
Tel n’est pas l’avis de l’Uruguayen Martin Lasarte, missionnaire salésien et père synodal. D’après lui, le synode a des questions bien plus urgentes à traiter. Il s’est exprimé sur ce sujet au cours d’une session de travail avec des experts et des journalistes, le 23 septembre dernier, à l’Université de la Sainte-Croix (Rome). Nous offrons ici de larges extraits de son intervention.
À son avis, l’éventuelle ordination sacerdotale de viri probati est un sujet qui mérite d’être étudié. « Le problème fondamental n’est pas le thème en lui-même, mais la convenance et la motivation de le traiter durant le synode, si l’on tient compte de la situation actuelle ».
« La question de l’ordination sacerdotale d’hommes mariés comme option pastorale normale engage fortement toute l’Église catholique ». Donc « quand on dit que c’est seulement pour les communautés isolées de la forêt vierge, on oublie le dogme de l’écologie intégrale : tout est interconnecté ». Dès lors, « il ne semble pas constructif qu’une région de l’Église, même en communion avec Pierre, essaie de faire un pas de ce genre de manière individuelle ».
Un éventuel changement de discipline est envisageable, mais « il est essentiel de prendre des décisions en communion synodale », sans que toutes les Églises particulières doivent « se voir obligées de changer la belle tradition du célibat sacerdotal vécu dans l’Église occidentale durant 1700 ans ».