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Foi - Page 481

  • Soif d'Amélie Nothomb ou le christianisme vidé de son essence

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    De Gabrielle Périer sur Causeur.fr :

    « Soif » d’Amélie Nothomb: ce que notre époque a retenu du christianisme

    Jésus-Christ, narrateur à la première personne


    Soif, le dernier opus d’Amélie Nothomb, est en lice pour le prix Goncourt. La romancière se met dans la peau de Jésus juste avant sa crucifixion sur le ton du monologue intérieur. Mais les considérations du Christ virent très vite à la bêtise… 


    Le dernier roman d’Amélie Nothomb figure, comme d’habitude, en tête des ventes de la rentrée littéraire. Et comme d’habitude, je l’ai acheté quelques jours après sa sortie, d’autant plus intriguée que l’auteur s’était exclamé à la radio : « C’est tout simplement le livre de ma vie ! »

    J’aime beaucoup Amélie Nothomb – j’ai rarement été autant bouleversée par un roman que par Frappe-toi le cœur. A mon sens, elle est une expression de ce que l’époque peut produire de plus remarquable : une intériorité foisonnante, une finesse psychologique exceptionnelle ; ceci assorti dans son écriture d’un extrême resserrement sur les personnages, avec une « histoire » quasi inexistante, qui n’est qu’un décor minimaliste pour mettre en scène les relations entre les individus. Revers de la médaille : quand elle tente de sauter à l’échelle du politique, c’est raté (comme par exemple dans Acide sulfurique), car tout est toujours ramené au personnel, au psychologique, à l’intime.

    Un monologue christique mais moderne

    Ramener Jésus-Christ à l’intime : voilà le projet de Soif. Le récit de Nothomb prend la forme d’un monologue intérieur, qui commence au procès de Jésus et se termine dans une période indéterminée après la résurrection. Pari quelque peu osé, qu’ont déjà tenté à leur manière Eric-Emmanuel Schmitt ou Jean d’Ormesson ; et, comme chez eux, le résultat est franchement douteux (quoique l’Evangile selon Pilate ait de très bonnes pages).

    En fait de monologue intérieur de Jésus, on obtient en effet un discours aux senteurs tout à fait contemporaines – pour ne pas dire bien-pensantes. Sous la plume de Nothomb, Jésus, en révolte contre son Père, s’offusque par exemple que celui-ci ne supporte pas « les révélations différentes », et que « les hommes des antipodes ou d’à-côté vivent la verticalité d’une autre façon ».

    « Le corps, c’est bien ; l’esprit, c’est pas bien »

    Mais le cœur du livre n’est pas là : il s’agit en fait d’une démonstration autour de la notion de corps. En substance, Jésus explique que le corps, c’est bien, alors que l’esprit, c’est pas bien : et que donc, toute la tradition chrétienne s’est trompée, de Dieu le Père (qui lui n’a pas de corps donc n’y comprend rien) à tous ceux qui ont façonné et perpétué l’Église. La crucifixion est une « bévue »« nuisible jusqu’à l’épouvante », parce que « des théories d’hommes vont choisir le martyre à cause de [cet] exemple imbécile ». Au contraire de ce « mépris du corps », Jésus est Jésus parce qu’il est l’être « le plus incarné des humains » ; et d’ailleurs, Judas trahit parce qu’il est « très peu incarné ». Car oui, comme tout bon antirationaliste le sait, « Le mal trouve toujours son origine dans l’esprit. Sans le garde-fou du corps, la nuisance spirituelle va pouvoir commencer ».

    D’où le titre du livre : la soif, pur besoin du corps, est à cultiver. Parce que « l’instant ineffable où l’assoiffé porte à ses lèvres un gobelet d’eau, c’est Dieu. […] Ce n’est pas la métaphore de Dieu, […] l’amour que vous éprouvez à cet instant précis pour la gorgée d’eau, c’est Dieu ». Pour Amélie Nothomb, Dieu est donc la jouissance consécutive à la satisfaction de ses désirs. Curieuse théologie (que ne renie cependant pas La Croix, enthousiaste, qui évoque « une belle méditation sur ce que signifie avoir un corps » : il est loin le temps où les frères assomptionnistes de Bayard combattaient pour la pureté du dogme).

    A ce stade, on ne s’étonnera donc pas que Jésus vive une passion merveilleuse avec Marie-Madeleine, et qu’il proclame : « les plus grandes joies de ma vie, je les ai connues par le corps ». Ceci tout en se déclarant angoissé par le sacrement du mariage (Jésus a peur du sacré). Le Christ d’Amélie Nothomb cite Epicure ; sur le plan philosophique, il paraît plutôt héritier des discours post-foucaldiens.

    Le christianisme vidé de son essence

    Soif est finalement une expression quasi-achevée de ce que la postmodernité a conservé du christianisme : un vague mythe que, comme la tragédie classique le faisait en son temps, on peut réinvestir des élucubrations les moins originales – en l’occurrence, une célébration hédoniste de la jouissance en même temps qu’un anathème jeté sur la tradition ascétique et rationaliste occidentale. D’un manque de subtilité, d’ailleurs, assez atterrant chez Amélie Nothomb, qui tombe même dans le bébête (voir la conversation confondante entre Jésus et Judas après la mort). Évidemment, toutes les considérations qui ont préoccupé les croyants pendant toute l’histoire du christianisme, comme le salut ou le jugement dernier, ont totalement disparu : car tout le monde sait, désormais, que l’enfer et le diable n’existent pas. Évidemment, l’espérance chrétienne est balayée d’un revers de main par le Jésus de Nothomb : « Croire en Dieu, croire que Dieu s’est fait homme, avoir la foi en la résurrection, cela sonne bancal. […] On ne quitte pas le ras des pâquerettes, comme dans le pari de Pascal : croire en Dieu revient à miser ses jetons sur lui ». Non, ce qu’il faut désormais, c’est croire de façon « intransitive » ; croire tout court. Sans objet. Seul compte l’élan – seul compte le désir.

    Quant à moi, je resterai « au ras des pâquerettes », en citant une phrase que j’aime de l’évangile de Jean : « Dans le monde, vous trouverez la détresse, mais ayez confiance : moi, je suis vainqueur du monde. »

  • A qui profitent les ombres chinoises de l’accord secret entre Rome et Pékin ?

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    En Chine, l’Eglise catholique ne représente pas grand’chose (dix à quinze millions de membres sur plus d’un milliard trois cent millions de citoyens chinois) et demain sans doute moins encore si elle devait  troquer le rôle prophétique d’Antigone contre celui d’Ismène face au pouvoir du roi Créon. Sur le site du bimensuel « L’Homme Nouveau », l’historien Yves Chiron, interviewé par Odon de Cacqueray (23 septembre 2019), remet en perspective une situation qui n’a jamais été simple (JPSC):

     « Le 22 septembre 2018, le Saint-Siège annonçait la signature d'un accord provisoire avec le pouvoir communiste chinois. Aujourd'hui encore, nous ne connaissons pas les modalités exactes de cet accord. Nous savons qu'il contient des dispositions sur les procédures de nominations d'évêques. Pour certains cet accord signe la mort de l'Église clandestine, pour d'autres c'est un grand pas vers la réconciliation de tous les catholiques chinois. Yves Chiron, historien spécialiste de l'histoire de l'Église a signé chez Artège La longue marche des catholiques de Chine, un livre qui retrace l'histoire de l'évangélisation de la Chine et permet de comprendre la situation actuelle. Nous avons pu avoir un entretien téléphonique avec lui. 

    Comment l’évangélisation de la Chine a-t-elle débuté ? 

    Il y a une tradition solidement ancrée, qui indique que l’apôtre Saint Thomas, évangélisateur de l’Inde comme chacun sait et les historiens sont presque tous d’accord sur le sujet, serait allé jusqu’en Chine avant de repartir en Inde où il est mort. De cela on a des traces dans des textes liturgiques postérieurs, et peut-être, mais c’est un sujet controversé, des traces archéologiques avec une frise sculptée, mise à jour sur les côtes chinoises… C’est une tradition qui est solidement ancrée, défendue par certains auteurs, et qui demanderait confirmation et vérification par différentes sources, archéologiques, littéraires, etc. De façon plus établie, pour une évangélisation sur une longue durée avec des traces incontestables, il faut remonter au VIIe siècle, avec un missionnaire d’origine perse, Alopen. Il arrive dans l’ancienne capitale de la Chine, Xi’an, en 635 et il va pouvoir, avec l’accord de l’empereur de l’époque, répandre la religion chrétienne. 

    De cette première activité missionnaire, on a un témoignage archéologique solide et très important historiquement, une stèle datée du VIIIe siècle, mise à jour par les jésuites et qui a depuis été étudiée, décryptée. Elle atteste, de façon précise, d’une expansion missionnaire chrétienne dans la Chine du VIIe-VIIIe siècle. 

    Le christianisme que professe Alopen et ceux qui l’ont suivi se rattache au christianisme syriaque. C’est d’ailleurs le patriarche syriaque oriental qui va créer un archevêché dont dépendront les autres diocèses et évêchés créés à cette époque. L’archevêque et les évêques qui sont présents dans ces VIIe et VIIIe siècles sont des Syriaques, ce ne sont pas des Chinois. 

    De quand date l’apparition d’un clergé chinois ? 

    Les évènements sont difficiles à établir de façon certaine, parce qu’on a une deuxième vague missionnaire très importante au XIIIe siècle et dans la première moitié du XIVe, avec les franciscains cette fois, venus d’Italie. Eux aussi vont avoir un grand rayonnement, ils vont toucher plus largement les populations au-delà des Chinois. Il y avait là encore des évêques et des archevêques, est-ce qu’ils ont pu aller jusqu’à ordonner des prêtres chinois ? La chose n’est pas établie, sans être impossible. Ils ont rempli une action de formation, dès le plus jeune âge, à l’intention des Mongols et des Chinois, peut-être que certains des jeunes « séminaristes » sont allés jusqu’au sacerdoce… Le doute demeure.

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  • Le président de la Conférence des évêques de France analyse les défis auxquels l'Eglise est confrontée

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  • Amazonie : et si l'on s'inspirait de la Chine où l'Eglise était florissante avec très peu de missionnaires (célibataires)

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Que l’Amazonie apprenne de la Chine, où l’Église était florissante avec très peu de missionnaires. Célibataires

    Les partisans des prêtres mariés justifient leur demande avec ce même refrain du manque incontestable de prêtres dans des régions dotées de petites communautés dispersées dans des lieux éloignés, comme l’Amazonie ou les îles du Pacifique. Il faut pouvoir assurer – disent-ils – d’offrir à tous la célébration de la messe à intervalle région et pas seulement quelques rares fois par an.

    Curieusement, ces mêmes personnes qui font preuve de tant de générosité dans leur volonté d’élargir l’Eucharistie sont également celles qui se montrent les plus avares quand il s’agit de convertir et de baptiser, car cela évoque pour eux ce « prosélytisme » tant abhorré par le pape François. « Je n’ai jamais baptisé un seul indien, et je ne le ferai pas à l’avenir », déclarait Mgr Erwin Kraütler, l’homme-clé du synode sur l’Amazonie qui est sur le point de s’ouvrir.

    Pourtant, la plus grande contradiction réside dans les deux millénaires d’histoire de l’Église qui ont vu passer d’innombrables cas de manques de prêtres célibataires pour des communautés dispersées, sans pour autant que personne n’en conclue – par un raisonnement purement fonctionnel et organisationnel – l’obligation de recruter comme célébrants des hommes mariés, ces soi-disant « viri probati ».

    Bien au contraire. L’histoire nous enseigne que le manque de prêtres célibataires n’est pas toujours un mal pour le « soin des âmes ». Il se trouve que dans plusieurs cas, ce manque coïncide avec une renaissance de la vie chrétienne.

    Cela a été le cas, par exemple, dans la Chine du XVIIe siècle. C’est une source au-delà de tout soupçon qui l’a rappelé, « La Civilità Cattolica », la revue des jésuites de Rome sous la direction d’Antonio Spadaro, le confident numéro un de Jorge Mario Bergoglio, il y a trois ans dans un article savant du sinologue Nicolas Standaert, professeur à l’Université catholique de Louvain.

    Au XVIIe siècle, en Chine, les chrétiens étaient très peu nombreux et dispersés. Standaert écrit :

    « Lorsque Matteo Ricci est mort à Pékin en 1610, après trente années de mission, il y avait environ 2 500 chrétiens chinois. En 1665, le nombre de chrétiens chinois était probablement passé à quelque 80  000 et, vers 1700, ils étaient environ 200 000, ce qui était encore peu de chose par rapport à la population totale du pays, qui était de 150 à 200 millions d’habitants ».

    Et les prêtres étaient également très peu nombreux :

    « À la mort de Matteo Ricci, il y avait seulement 16 jésuites dans toute la Chine : huit frères chinois et huit pères européens. Avec l’arrivée des franciscains et des dominicains, vers 1630, et en raison d’une légère augmentation du nombre de jésuites pendant la même période, le nombre de missionnaires étrangers s’éleva à plus de 30 et il se maintint constamment entre 30 et 40 au cours des trente ans qui suivirent. Par la suite, il y eut une progression qui permit d’atteindre un pic de quelque 140 missionnaires entre 1701 et 1705. Mais par la suite, à cause de la Querelle des Rites, le nombre de missionnaires diminua d’à peu près la moitié ».

    Par conséquent le chrétien ordinaire ne rencontrait pas le prêtre plus d’ »une ou deux fois par an ». Et, pendant le petit nombre de jours que durait sa visite, le prêtre « conversait avec les dirigeants et avec les fidèles, il recevait de la communauté des informations, il s’intéressait aux personnes malades et aux catéchumènes. Il confessait, célébrait l’eucharistie, prêchait, baptisait ».

    Ensuite le prêtre disparaissait pendant plusieurs mois. Et malgré cela, les communautés tenaient le coup. Ou plutôt, conclut Standaert : « elles se transformèrent en centres, petits mais solides, de transmission de la foi et de pratique chrétienne ».

    On peut lire ci-dessous les détails de cette fascinante aventure de l’Église, tels qu’ils sont rapportés par « La Civiltà Cattolica ».

    Sans élucubrations à propos de la nécessité d’ordonner des hommes mariés.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

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  • On sait qui participera au synode pour l'Amazonie

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    De Vatican News :

    La liste des participants au Synode pour l’Amazonie dévoilée

    Ce 21 septembre, la liste des participants à l’Assemblée Spéciale du Synode des Évêques pour l’Amazonie a été rendue publique. Tous sont attendus au Vatican du 6 au 27 octobre prochain pour se pencher sur le thème: “Amazonie: nouveaux parcours pour l’Église et pour une écologie intégrale”.

    Depuis le 7 septembre, on connaissait déjà les présidents délégués du futur synode, nommés par le Pape François: le cardinal Baltazar Enrique Porras Cardozo, administrateur apostolique “sede vacante et ad nutum Sanctae Sedis” de Caracas, et archevêque de Mérida (Venezuela), le cardinal Pedro Ricardo Barreto Jimeno, archevêque de Huancayo (Pérou) et vice-président du REPAM (le Réseau ecclésial pan-amazonien), ainsi que le cardinal brésilien João Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique.

    Le rapporteur général est le cardinal Cláudio Hummes, archevêque émérite de São Paulo (Brésil), président de la Commission épiscopale pour l’Amazonie de la Conférence nationale des évêques du Brésil et président du REPAM.

    Les deux secrétaires généraux sont le père Michael Czerny, jésuite, sous-secrétaire de la Section migrants et réfugiés du Dicastère pour le Service du développement humain intégral, et Mgr David Martinez de Aguirre Guinea, dominicain, évêque titulaire de Izirzada, vicaire apostolique de Puerto Maldonado (Pérou).

    Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la communication du Saint-Siège, est, comme lors du Synode sur les jeunes, président de la Commission pour l’information du Synode, et le père jésuite Giacomo Costa, directeur de la revue Aggiornamenti Sociali, secrétaire. Les membres de droit de cette Commission pour l'information sont les suivants: Andrea Tornielli, directeur éditorial du Dicastère pour la communication, Matteo Bruni, directeur du Bureau de Presse du Saint-Siège, Mauricio Lopez Oropeza, secrétaire exécutif du REPAM, sœur Maria Irene Lopes Dos Santos, de la congrégation des Carmélites missionnaires de l'Enfant-Jésus, assesseur de la Commission épiscopale pour l’Amazonie de la Conférence nationale des évêques du Brésil. 

    Les 13 chefs des dicastères de la Curie romaine seront présents dans cette assemblée présidée par le Saint-Père.

    Un évêque français, Mgr Lafont

    Puis 114 évêques viendront des circonscriptions ecclésiastiques de la région Panamazonique, qui recouvre les Antilles et six pays: Bolivie, Brésil, Colombie, Équateur, Pérou, Venezuela. Parmi les prélats figure Mgr Emmanuel Lafont, évêque de Cayenne (Guyane Française), seul évêque français participant à ce Synode.

    Un peu plus d’une trentaine de membres nommés par le Pape siègeront aussi dans l'assemblée. Leurs origines géographiques et missions sont diverses: archevêques et évêques, membres de la Curie romaine, curés de paroisse, directeurs de revues, et autres apostolats. Parmi eux plusieurs francophones: le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa (RDCongo), le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg (Luxembourg) et président de la COMECE, Mgr Marcel Madila Basanguka, archevêque de Kananga (RDCongo) et président de l’Association des Conférences Episcopales d’Afrique Centrale (ACEAC), Mgr Lionel Gendron, évêque de Saint-Jean-Longueuil (Canada).

    Au total, l’assemblée synodale comptera 185 membres. 

    Les peuples indigènes représentés

    Comme le veut la règle, des experts et de nombreux auditeurs et auditrices ont également été nommés pour participer aux travaux du Synode. Les experts viennent en grande partie d’Amérique Latine, et leurs compétences recouvrent des domaines variés et liées aux enjeux de ce Synode, par exemple la spiritualité indigène et la pastorale inculturée, l’Histoire de l’Église en Amazonie, l’anthropologie sociale et l’ethnobiologie. Un prêtre indigène appartenant au peuple zapotèque fait partie de ce groupe de participants. Le groupe des 55 auditeurs et auditrices présente les mêmes caractéristiques, avec plusieurs membres originaires de tribus et ethnies indigènes locales (comme Tapi Yawalapiti, chef des 16 tribus de Alto-Xingu, dans l’État brésilien de Mato Grosso). Le Français d’origine indienne Aloysius Rajkumar John, secrétaire général de Caritas Internationalis, figure également parmi les auditeurs.

    Ban Ki-Moon parmi les envoyés spéciaux  

    Enfin, six délégués fraternels seront présents (représentants d’Églises presbytérienne, évangéliques et anglicanes d’Amérique du Sud), ainsi qu’une douzaine d’envoyés spéciaux. Parmi ces derniers figurent le Coréen Ban Ki-Moon, ancien secrétaire général des Nations-Unies, le Belge Jean-Pierre Dutilleux, co-fondateur et président honoraire de l’association Forêt Vierge, la Canadienne Josianne Gauthier, secrétaire générale de la Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité (CIDSE), Carlos Alfonso Nobre, récipiendaire du Prix Nobel de la Paix 2007 au titre du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), ou encore Jeffrey D. Sachs, professeur de développement durable à l’université de Columbia (États-Unis).

    La liste complète des participants est consultable ICI; on y retrouve toutes les figures marquantes de l'establishment bergoglien dont l'incontournable cardinal Marx. Mais on pourra se consoler en constatant que le cardinal Robert Sarah fait partie des invités.

  • A qui profitent les rumeurs de schisme ?

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    Du site "Benoît et moi" :

    Rumeurs de schisme: cui prodest?

    Phil Lawler, Catholic Culture, 17 septembre 2019, traduction de "Benoît et moi" :

    Pourquoi parlons-nous même de schisme? Qui a entamé cette conversation extraordinaire et quels sont les intérêts qu’elle sert ?

    Ross Douthat, dans le New York Times, admet avoir utilisé le terme « schisme » il y a longtemps, comme une possibilité théorique – qu’il considère aujourd’hui (à juste titre) comme lointaine. Mais à présent, le pape François parle calmement de la perspective d’un schisme, et dit même que cela ne l’effraie pas [cf. Chronique d’un schisme annoncé] – ce qui, comme je l’ai souligné, est effrayant en soi.

    Comment en sommes-nous arrivés là, si vite? Comment en sommes-nous arrivés à un point où le journal laïc le plus prestigieux du pays soulève l’idée que les catholiques américains pourraient se séparer de l’Église universelle, et où le Pontife considère cette perspective comme une possibilité sérieuse ?

    Les critiques américains du Pape ont-ils menacé de rompre avec Rome? Jamais! Bien au contraire, les critiques les plus importants de ce pontificat insistent qu’ils font (nous faisons) tout ce qui est possible pour préserver l’unité de l’Église universelle, pour maintenir nos liens forts avec « tous ceux qui détiennent et enseignent la foi catholique qui nous vient des apôtres ». Le cardinal Raymond Burke, souvent cité comme le chef d’une faction rebelle, a en réalité affirmé à maintes reprises et catégoriquement sa loyauté envers le Souverain Pontife romain. On ne peut pas causer un schisme en défendant la doctrine établie de l’Église.

    (D’un autre côté, on peut causer un schisme en organisant une réunion des évêques d’une nation, cherchant à changer les enseignements de l’Église universelle, et ignorant les admonestations du Saint-Siège d’abandonner ce plan qui divise, comme le font actuellement les dirigeants de la conférence des évêques allemands [cf. Le schisme passera-t-il par l’Allemagne?]. Pourtant, quand le New York Times parle de schisme, il est dit que la menace vient de « quelques conservateurs – surtout aux Etats-Unis », plutôt que des remuants « progressistes » allemands).

    Je pose donc à nouveau la question: Comment cette conversation a-t-elle surgi, au sujet de la menace présumée d’un schisme américain? Et si vous suivez les discussions catholiques sur Internet, vous connaissez la réponse. Le sujet a été soulevé – et promu, et répété, et présenté comme une menace imminente – par les défenseurs les plus actifs et les plus agressifs du Pape sur Internet.

    Ce qui soulève une autre question: Pourquoi ces gens – qui ont défendu avec tant d’enthousiasme les démarches du Pape pour modifier les enseignements de l’Église sur des questions comme le mariage et l’Eucharistie – sont-ils si désireux de parler de rupture avec le Pape ? Et encore une fois, je crois que je connais la réponse.

    Pourquoi le président Lincoln a-t-il manœuvré la Confédération dans le bombardement de Fort Sumter? Parce qu’il voyait que la guerre était imminente et qu’il voulait que le Sud tire les premiers coups de feu. De même, les catholiques les plus « progressistes » reconnaissent qu’ils ne peuvent concevoir les changements radicaux qu’ils veulent sans précipiter une scission dans l’Église. Ils veulent donc que les catholiques orthodoxes se séparent en premier, les laissant libres de mettre en œuvre leur propre programme révolutionnaire.

    Permettez-moi donc de conclure par un vibrant appel à mes compagnons catholiques, et en particulier à mes amis les plus excités sur Internet. Ne mordez pas à l’hameçon. Nous ne pensons pas au schisme. Nous pensons – et nous travaillons et prions pour cela – à préserver l’unité catholique, une unité qui nous maintient en pleine communion non seulement avec l’évêque de Rome et avec nos frères catholiques du monde entier, mais aussi avec tous les fidèles catholiques des générations précédentes. C’est notre Église: l’Église des apôtres, des saints, des martyrs et de nous, pauvres pécheurs.
    Nous ne partons pas. Sûrement pas: nous ne partirons pas.

  • Quand "le printemps de l'Eglise" s'est mué en hiver glacial

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    Du site ProLiturgia.org :

    Certains évêques commencent (enfin) à comprendre que la pastorale initiée par leurs prédécesseurs pendant et juste après le Concile n’a strictement rien produit : le « printemps de l’Eglise » qu’on annonçait tambour battant aux fidèles à coups de « messes des jeunes », de « Pierres vivantes », puis de la « messe qui prend son temps » et du « dimanche autrement » s’est transformé en un long hiver glacial. Aujourd’hui, donc, les évêques qui se soucient des vocations sacerdotales mettent en place, dans les séminaires encore ouverts, des prêtres formateurs bien plus « orthodoxes » que les précédents.

    Mais un grand problème demeure. Les vocations, on le sait, naissent principalement au contact des liturgies paroissiales. Or, les paroisses sont en voie de disparition et la liturgie est catastrophique dans 95% des églises encore ouvertes. Par conséquent, on aura beau nommer qui ont veut dans les séminaires pour former les futurs prêtres, ça ne pourra rien produire tant que la liturgie ne sera pas la priorité pour nos évêques. Et elle ne semble toujours pas l’être puisqu’eux-mêmes sont les « enfants » des années de plomb durant lesquelles, dans les paroisses et les séminaires qu’ils fréquentaient étant adolescents, il était obligatoire de « déconstruire » la liturgie de l’Eglise pour, disait-on, la rendre plus attrayante.

    Un autre problème mérite d’être évoqué : les vocations sacerdotales et religieuses ont besoin d’un cadre familial propice pour éclore. Or, de telles familles n’existent plus guère en dehors de quelques « micro-milieux » qui fournissent des candidats au sacerdoce s’orientant davantage vers des lieux de formation tels qu’Evron ou Wigratzbad.

    On oublie trop souvent que les vocations ne tombent pas directement du ciel et qu’il ne peut pas y avoir de vocations s’il n’y a déjà plus de fidèles. Bref, nous sommes dans un cercle infernal dont on n’arrive pas à sortir.

    Quand on sait que le taux de pratique religieuse, en France, touche moins de 3% des fidèles (les églises assez bien fréquentées de certaines grandes villes ne devant pas faire illusion) on peut déjà légitimement considérer le catholicisme comme quasiment éteint. Surtout si l’on considère la part de jeunes dans ces 3%...

    Il y a quelques temps, un sociologue disait au cours d’une émission radiodiffusée d’ici vingt ans, le clergé diocésain aura quasiment disparu. Cette affirmation avait de quoi étonner au premier abord car on pouvait se dire que dans vingt ans, les jeunes prêtres ordonnés ses dernières années ne seront pas tous morts... Mais en fait, c’est bien une disparition du clergé diocésain qui nous attend quand on sait que si l’on fait le ratio ordinations/décès de diocésains, l’Eglise de France perd entre 400 et 500 prêtres chaque année. Les ordinations diocésaines sont donc largement insuffisantes, ne serait-ce que pour faire « survivre » les diocèses. En outre, on sait que relativement nombreux sont les jeunes prêtres qui « craquent » et sont obligés d’être mis au repos par leur évêque parce qu’ils n’arrivent pas à supporter la charge épuisante d’avoir à desservir parfois trente ou quarante clochers. Enfin, autre chose aggrave encore cette situation : c’est le nombre relativement important de nouveaux prêtres qui quittent le sacerdoce au cours des années qui suivent leur ordination.

    Dans ces conditions, on ne voit pas très bien comment l’Eglise catholique pourra survivre en France, même en imaginant que les évêques se réveillent demain matin et fassent un virage à 180° par rapport à la pastorale en cours. Ce qu’ils ne feront pas, naturellement.

  • Amazonie: Ratzinger et Rahner s’affrontent

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    Lu sur le site « Benoît et moi » cette traduction d’un article paru dans  La NBQ (Nuova Bussola Quotidiana) du 17 septembre :

    Le prochain synode de l’Amazonie veut une Église amazonienne alors qu’il ne parle pas d’une Amazonie chrétienne. Sur ce point, les perspectives théologiques de Joseph Ratzinger et de Karl Rahner s’opposent.

    Pour Ratzinger, il y a l’obligation d' »envoyer tous les peuples à l’école de Jésus, parce qu’il est la vérité en personne », pour Rahner au contraire, Dieu se communique lui-même et sa grâce est présente dans les autres religions.

    De la théologie de Rahner émergent les positions du pluralisme religieux et du relativisme religieux sur lesquelles l’Instruction Dominus Jesus (2000) a apporté ses mises au point. L’Instrumentum laboris du Synode ne parle jamais d’évangélisation mais seulement d’inculturation, il ne parle jamais d’enseigner mais seulement d’écouter, il ne parle jamais de poser des questions mais de se poser des questions, pas d’interroger mais de s’interroger. En d’autres termes, l’Église devrait devenir « amazonienne », dans le sens de se reformuler elle-même (« désapprendre, réapprendre, apprendre », dit le document). C’est exactement la position de Rahner, et pas celle de Ratzinger.

    Foi vérité tolérance 51QX8CA5FEL._SX310_BO1,204,203,200_.jpgDans le livre « Foi vérité tolérance. Le christianisme et les religions du monde » [en français: Foi, vérité, tolérance, Le christianisme et la rencontre des religions], Ratzinger dénonce l’impératif d’aujourd’hui: « ne violez pas les religions là où elles existent encore! » Mais il se demande si leur restauration est vraiment souhaitable, étant donné, par exemple, que les Aztèques « offraient aux dieux de la terre et de la végétation des hommes et des femmes à qui la peau était généralement arrachée ». Il ne faut pas voir dans toutes les religions – c’est sa thèse – des chemins de Dieu vers l’homme et de l’homme vers Dieu.

    Si l’on tient compte de cela, l’assurance excessive avec laquelle l’Instrumentum laboris exalte les cultures primitives s’avère problématique.

    Divers interprètes catholiques présentent naïvement la mentalité indigène comme porteuse absolue de ‘bonne vie’, passant sous silence les aspects de violence, de peur et de sujétion qui la caractérisent et que nous rappelle, quoique de façon extrême, l’exemple des Aztèques.

    La perspective de Rahner est très différente de celle de Ratzinger. Pour lui, « partout où se déroule une histoire individuelle et collective de l’humanité, se déroule non seulement une histoire du salut, mais aussi une histoire de la révélation au sens propre du terme ».
    Dans l’homme en situation, dans l’homme historique, Dieu se communique non pas avec des informations et des contenus de vérité mais avec l’ouverture de l’existence même à l’avenir et à l’espérance. Si l’on voit les choses selon ce point de vue, il n’est plus possible de croire que l’Église et les missionnaires ont des vérités à proposer aux peuples indigènes, comme si la réalité terrestre [qu’ils représentent] était privée de la révélation divine et l’attendait des missionnaires. Du reste, si la situation historique et culturelle des peuples autochtones est déjà une histoire de salut, est déjà une révélation, elle doit être laissée telle quelle et ne doit pas faire l’objet d’une annonce particulière et nouvelle. Elle doit être comprise et accompagnée, en se laissant problématiser par ses provocations qui libèrent l’Église de l’idéologie de la doctrine, c’est-à-dire de la prétention d’avoir un système bien construit de vérité à diffuser à tous.

    Il y a cependant un autre point du Synode de l’Amazonie où l’opposition Ratzinger-Rahner est évidente. Dans le livre « Foi Vérité Tolérance… » Ratzinger dit que la doctrine rahnérienne de « l’inclusivisme » [concept théologique de certaines églises chrétiennes, selon laquelle, à la suite du théologien Karl Rahner, tout homme est un chrétien anonyme que l’on peut considérer comme ayant une foi chrétienne implicite, wikipedia], c’est-à-dire l’inclusion de toutes les religions dans l’histoire du salut et dans la révélation de Dieu, constitue une « mystique » qui à son tour devient une autre religion. Une mystique unirait au fond toutes les religions, du bouddhisme à l’hindouisme en passant par le christianisme. La référence commune à la mystique de la Mère Terre est aujourd’hui un exemple de cette nouvelle perspective au-delà des religions. Mais – c’est là le point de différenciation – pour Ratzinger « le concept d’un christianisme sans religion est contradictoire et irréaliste ».

    Ref. Amazonie: Ratzinger et Rahner s’affrontent

    "Le Christianisme n’est pas comparable aux autres religions:c’est une réalité complètement différente. Il appartient à une histoire qui commence avec Abraham, dans laquelle Dieu montre son visage. Dieu se révèle comme une personne qui sait parler  et répondre, entre dans l’histoire. Et ce visage de Dieu, un Dieu qui est une personne et agit dans l’histoire, trouve son accomplissement dans cet instant où Dieu lui-même, se faisant homme Lui-même, entre dans le temps. Donc, même historiquement, on ne peut pas assimiler Jésus-Christ aux différentes figures religieuses ou aux visions mythologiques, orientales ou autres ".(Joseph Ratzinger, en réponse aux questions du journaliste Antonio Socci, en 2003) . 

    JPSC

  • Le fauteur potentiel d'un schisme siège au côté du pape

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    La menace du schisme vient d'Allemagne, pas des États-Unis

    COMMENTAIRE: Un schisme dirigé par les Américains semble si éloigné qu’il paraît impossible, alors que les évêques allemands défient ouvertement le pape François.

    Discuter du schisme dans l'Église est maintenant «promiscuous», écrit le chroniqueur du New York Times, Ross Douthat. Le pape François l'a longuement abordé lors de son vol de retour de Madagascar. Mais où est le danger du schisme? Il est beaucoup plus probable que ce soit en Allemagne, où les évêques défient ouvertement le Saint-Père, qu'aux États-Unis.

    La question du schisme potentiel a été soulevée lors des récents vols papaux en provenance et à destination de l'Afrique. Sur le vol aller, avec la présentation d'un livre accusant certains Américains de comploter pour renverser le pape, et le Saint-Père a déclaré que "c'est un honneur quand les Américains m'attaquent".

    Le porte-parole papal Matteo Bruni a ensuite rapidement redressé la situation pour indiquer que le Saint-Père respectait grandement les points de vue américains. Cela n’a pas marché avec la presse, aussi le pape François a-t-il été interrogé sur le vol de retour, en réponse à quoi il a déclaré qu’il ne voulait pas de schisme, mais «ne le craignait pas».

    Toujours dans l'avion pour le Mozambique, le pape François, répondant à une question sur les préoccupations exprimées par le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a déclaré: «Il a de bonnes intentions; c'est un homme bon. Le pape l'aime bien. Mais il est comme un enfant. "

    Bien que rapporté par des agences de presse catholiques allemandes et autrichiennes, le bureau de presse du Saint-Siège n'a pas commenté cette étonnante façon de caractériser un théologien accompli.

    Les deux commentaires invitent à réfléchir sur le danger schismatique, s’il existe.

    Un schisme dirigé par les Américains semble si éloigné qu'il est impossible.

    Il n’ya pas un seul évêque américain qui ait dit ou fait quoi que ce soit qui indiquerait l'imminence d'un schisme. Certes, certains secteurs de l’opinion catholique américaine sont critiques, voire hostiles, vis-à-vis du pape François, mais le bavardage sur Internet ne constitue pas un schisme.

    En tout cas, depuis Vatican II, il y a des pays entiers où l'establishment théologique - professeurs d'université et formateurs de séminaire, et non les journalistes sur internet - s'est publiquement dissocié de l'enseignement catholique ce qui n'a donné lieu à aucun schisme.

    Même une critique directe de l’enseignement ou des décisions du Saint-Père ne constitue pas un schisme. Cela peut éroder la confiance et la bonne volonté fraternelle, mais cela ne rompt pas la communion. Quoi qu’il en soit, cependant, en termes d’épiscopat national, les Américains ne sont guère des leaders en critiquant ce pontificat.

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  • Du 21 au 24 septembre 2019 : Saint Lambert au Cœur de Liège

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    careme à l'église du saint sacrement Liège GOPR0645.JPGDu 21 au 24 septembre prochains, l’église du Saint-Sacrement à Liège (Bd d’Avroy, 132, face à la statue équestre de Charlemagne) présente, avec le concours du Trésor de la Cathédrale Saint-Paul, un ensemble d’œuvres illustrant la mémoire de saint Lambert dont l’assassinat, un 17 septembre  aux alentours de l’an 700, est à l’origine de la ville et du diocèse de Liège.

    L’exposition comporte des sculptures, gravures et estampes,20190918_102911.jpg des bannières et des livres liturgiques anciens  ainsi que de remarquables reproductions de vitraux illustrant la vie du martyr fondateur de la Cité ardente.

    La manifestation d’ouverture se tiendra le samedi 21 septembre prochain. Elle débutera à 16 heures  par le chant grégorien des Premières Vêpres de la Solennité de la Fête du saint évêque. Le chant sera suivi à 16h30 par un récital d’orgue que donnera Jean-Denis Piette : ce récital sera consacré aux compositeurs liégeois des XVIIe et XVIIIe siècles.

    Plain chant liégeois de la Fête de saint Lambert

    Magna Vox (antienne des vêpres) cliquez ci dessous:


    podcast

    A l'orgue: oeuvres liégeoises anciennes (extraits)

    cliquez ci-dessous:

    podcast
    podcast

    La visite guidée de l’exposition aura lieu à 17h00 : cette présentation se clôturera par une réception conviviale ouverte à tous.

    expo st lambert.jpg

    « Saint Lambert au cœur de Liège », exposition d’art et d’histoire à l’église du Saint-Sacrement, Bd d’Avroy, 132, ouverte au public les samedi 21 septembre (de 16h00 à 18h00), dimanche 22 septembre ( de 15h00 à 17h00), lundi 23 septembre (de 15h00 à 17h00) et mardi 24 septembre (de 15h00 à 17h00). Entrée libre.

     JPSC

  • Rome : La dénaturation de l’Institut Jean-Paul II

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    De Thibaud Collin sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » (18 septembre 2019) :

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    « Entre licenciements injustifiés, nominations surprenantes et réforme des statuts, le tournant pris par l'Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille (Rome) suscite une vive polémique. Un nouvel institut se substitue au premier, dans lequel l'héritage du pape Jean-Paul II semble mis à mal.

    L’Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, voulu par le saint Pape polonais en 1981 dans la continuité de l’exhortation apostolique Familiaris consortio et fondé par Mgr Carlo Caffarra, est l’objet depuis trois ans d’une telle transformation que l’on peut légitimement se demander s’il n’a pas changé d’identité. Ce qui arrive à cette institution universitaire de haut niveau ne pourrait-il pas être perçu comme le symbole du « changement de paradigme », en matière morale, proposé par le cardinal Kasper et insufflé par le pape François au moment du lancement du processus synodal sur la famille en 2014 ? 

    Genèse d'une transformation

    Revenons sur les étapes clefs de cette transformation. Rappelons tout d’abord qu’étrangement, aucun membre de l’institut n’avait été choisi par le Pape comme expert aux synodes sur la famille de 2014 et 2015, signe révélateur que leur manière d’aborder ces questions lui apparaissait inappropriée. Il y a eu également la nomination en août 2016 de Mgr Paglia comme grand chancelier (auparavant c’était le cardinal-vicaire du pape pour le diocèse de Rome) et le remplacement du président Mgr Melina par Mgr Sequeri, théologien spécialiste… d’esthétique. Puis, l’année suivante, deux jours après la mort du cardinal Caffarra, un motu proprio du Pape changeant le nom (on passe des « études » aux « sciences ») de l’institut mais surtout appelant à la création de nouveaux statuts. Enfin, après deux ans de statu quo extérieur, l’imposition cet été des nouveaux statuts sans concertation réelle avec le corps professoral et, étape décisive, le licenciement pur et simple d’une partie de l’équipe des professeurs, procédé inédit dans le monde universitaire. Une dizaine de professeurs sont concernés dont les deux professeurs de théologie morale, Mgr Melina (morale fondamentale) et le professeur Noriega (morale spéciale), ainsi que Stanislaw Grygiel, professeur d’anthropologie philosophique, ancien étudiant et ami de saint Jean-Paul II. 

    Création d'un nouvel institut

    Ce qui était resté feutré apparaît donc en pleine lumière : la démolition de l’institut existant pour en créer un nouveau. Non plus un lieu où l’approche morale et anthropologique de saint Jean-Paul II, enracinée dans saint Thomas d’Aquin, soit étudiée et diffusée mais un lieu de recherche et de dialogue avec le monde contemporain tel qu’il est décrit par les sciences humaines et sociales, le tout en vue d’accompagner par le discernement le chemin de croissance des personnes. Ce choix présuppose que l’ancien institut a été perçu comme un obstacle à cette nouvelle stratégie, une sorte de forteresse qu’il faut détruire. 

    C’est bien sûr la réception de l’exhortation Amoris laetitia qui a cristallisé cette divergence quant à la manière d’annoncer la bonne nouvelle du mariage et de la famille. L’équipe des professeurs de l’institut a été en pointe pour donner une interprétation « continuiste » du chapitre VIII de l’exhortation sur les personnes en situation irrégulière, notamment du point délicat de l’accès aux sacrements de certains fidèles divorcés et remariés civilement. D’aucuns ont considéré que cette approche niait le changement apporté par le pape François au magistère de saint Jean-Paul II. Toute la difficulté est de savoir comment lire cette nouveauté comme un développement homogène et non pas comme une rupture. Le Pape ayant choisi l’interprétation des évêques de la région de Buenos Aires comme l’unique possible, il devenait inéluctable que ceux qui critiquent celle-ci soient sanctionnés. La question demeure entière : comment lire ce chapitre VIII dans la continuité du magistère, c’est-à-dire comme apportant une nouveauté mais une nouveauté qui explicite et ne nie pas ce qui était déjà enseigné ? Il ne suffit pas de l’affirmer pour que cette lecture soit faite. Il ne suffit pas de limoger les théologiens critiques pour répondre à cette question. La raison et l’intelligence de la foi sont imperméables à l’arbitraire, fût-il ecclésiastique. 

    La crise de la théologie morale perdure

    Pour saisir les enjeux de cette affaire, il est nécessaire de la resituer dans le temps long de la crise de la théologie morale initiée par la révolution technique moderne. Il faut au moins remonter aux années 1950 pour saisir le sens profond de ces événements. En pleine euphorie progressiste, certains théologiens et évêques ont considéré que l’heure était venue d’adapter la morale catholique aux critères du monde. Cela passait par la valorisation de l’autonomie de la conscience d’un baptisé considéré enfin comme un « adulte ». Cette question s’est cristallisée sur la légitimation de la contraception comme moyen de régulation des naissances au service de l’épanouissement « personnaliste » du mariage. L’encyclique Humanæ vitæ de saint Paul VI (1968) déclarant la contraception comme toujours illégitime fut l’objet d’une critique très virulente. On peut dire que Veritatis splendor (1993) est la réponse fondamentale de saint Jean-Paul II à tous les systèmes moraux refusant l’encyclique de saint Paul VI. 

    Il est manifeste que la plupart des arguments développés en amont et en aval des deux synodes sur la famille soient les mêmes que ceux des critiques d’Humanæ vitæ. Le changement de paradigme réclamé par le cardinal Kasper, opposant majeur à saint Jean-Paul II sur ce sujet, permet de court-circuiter la notion d’acte intrinsèquement mauvais, c’est-à-dire qui ne peut jamais être perçu comme objet d’un discernement légitime et donc conseillé par un pasteur digne de ce nom. Les critères de l’accompagnement et de la gradualité permettent de changer de regard sur des personnes en situation objective de péché. Ainsi nombre de théologiens vont chercher à valoriser ce qu’il y a de positif dans la stabilité et la fidélité d’un couple homosexuel ; ou chercher à faire admettre que certains divorcés remariés vivant more uxorio ne peuvent être dits en état d’adultère et qu’ils peuvent ainsi recevoir l’absolution et la communion. 

    Le choix de tourner le dos à l’enseignement authentique de saint Jean-Paul II signifie le refus du personnalisme réaliste qu’il promouvait pour lui substituer une version subjectiviste et ultimement relativiste. C’est le lien entre acte et personne, le lien entre subjectivité et vérité sur le bien à faire qui sont falsifiés dans cette nouvelle approche. Bref, les simples fidèles espèrent toujours que la Congrégation pour la doctrine de la foi leur explique en quoi Amoris laetitia peut être lue comme développement homogène de Veritatis splendor. »

    Ref. L’Institut Jean-Paul II dans la tourmente

    JPSC

  • Le cardinal Marx n'est pas près d'obtempérer aux injonctions romaines...

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    "Je ne vois pas pourquoi les sujets sur lesquels LE MAGISTÈRE S'EST DÉJÀ PRONONCÉ ne devraient plus être l'objet de débats ainsi que le suggère votre courrier [...] De nombreux croyants en Allemagne considèrent [que ces sujets] doivent être discutés." (source)
    (Courrier du 12 septembre du cardinal Marx au cardinal Ouellet)

    Du National Catholic Register :

    Cardinal Marx Says German ‘Synod’ Will Proceed Despite Vatican Objections
    The letter followed a week of coverage concerning plans by the German bishops.

    MUNICH — The head of the German bishops’ conference told Vatican officials last week that addressing controversial theological topics during the German bishops’ proposed “binding synodal path” will be a service to the universal Church.

    “We hope that the results of forming an opinion [on these matters] in our country will also be helpful for the guidance of the universal Church and for other episcopal conferences on a case-by-case basis. In any case, I cannot see why questions about which the magisterium has made determinations should be withdrawn from any debate, as your writings suggest,” Cardinal Reinhard Marx wrote in a Sept. 12 letter to Cardinal Marc Ouellet, who is head of the Vatican’s Congregation for Bishops.

    “Countless believers in Germany consider [these issues] to be in need of discussion,” Cardinal Marx added.

    Cardinal Marx’s letter informed the Vatican that the German synodal process will continue as planned, despite recent instructions from the Vatican Curia and Pope, and will treat matters of universal teaching and discipline. 

    The letter followed a week of coverage concerning plans by the German bishops to create a Synodal Assembly with “deliberative power” to address issues including the separation of power in the Church, priestly life, women’s access to ministry and office in the Church and sexual morality.

    The letter was a response to the Vatican’s most recent intervention in German preparations for a synodal process, in which Cardinal Ouellet sent Cardinal Marx a four-page legal assessment of the German plans, which concluded that the Synodal Assembly is contrary to instructions from Pope Francis and “not ecclesiologically valid.”

    The legal analysis especially criticized German plans to discuss matters of discipline and doctrine that have already been decided by the Church’s universal teaching or universal law.

    “It is easy to see that these themes do not only affect the Church in Germany but the universal Church and — with few exceptions — cannot be the object of the deliberations or decisions of a particular Church without contravening what is expressed by the Holy Father in his letter,” concluded the legal review, signed by Archbishop Filippo Iannone, head of the Pontifical Council for Legislative Texts.

    CNA reported Sept. 5 that the executive committee of the German bishops’ conference in August had approved draft statutes for the creation of a Synodal Assembly, in partnership with the Central Committee of German Catholics, a lay group that has called for the ordination of women, an end to clerical celibacy, and the blessing of same-sex unions in churches.

    At the same meeting, the German bishops’ executive committee rejected an alternative synodal plan that was drafted to reflect the instructions of Pope Francis, issued to the bishops in a June letter to all the faithful of Germany. Those instructions warned the bishops against falling into a “new Pelagianism” and insisted that synodality could not be used as an excuse for reducing Church governance and teaching to a democratic process.

    In his Sept. 12 letter to Cardinal Ouellet, Cardinal Marx registered his apparent disapproval at the Vatican’s decision to present its legal advice without consulting him first.

    “Perhaps a conversation before sending these documents would have been helpful,” Cardinal Marx wrote.

    In an apparent rejection of the Vatican’s legal assessment, Cardinal Marx added that the Church in Germany will “conduct a consultation of our own kind that is not covered by canon law.”

    The legal opinion of the Pontifical Commission for Legislative Texts, sent to the Germans by Cardinal Ouellet, concluded that the bishops seem intent on convening a particular council “without using the word” as a means of passing binding resolutions without Roman approval.

     A council differs from a synod in that, with Vatican approval, it is able to make new policies for the Church for a particular reason.

    But Cardinal Marx said Germany’s plans are not for a council, or even a synod in the traditional sense, but something unique and not anticipated by canon law.

    “The Synodal Way is a sui generis process,” Cardinal Marx wrote. “The draft statutes should therefore by no means be read and interpreted through the lens of canonical instruments such as a plenary council. It is not a Particular Council!”

    The cardinal’s letter also insisted that the Vatican legal assessment is based on a draft of the German plans that “has long been outdated” and had since been “further developed in July and August.”

    The version of the statutes passed by the German bishops’ executive committee on Aug. 19 was obtained and published by CNA

    While Cardinal Marx noted that the statutes include a recognition of the authority of both the diocesan bishop and the episcopal conference, Article 2 of the current statues say that the Synodal Assembly “has deliberative power.”

    Despite Cardinal Marx’s insistence to Cardinal Ouellet that the statutes underwent further changes in August, CNA has obtained internal documents from the German bishops’ conference that show that the statutes most recently voted on by the executive committee were drafted Aug. 1 and remained unchanged through the end of that month.

    CNA has confirmed with officials at both the Congregation for Bishops and the Pontifical Council for Legislative Texts that the Vatican was already in possession of the most recent draft of the German synodal statutes by the time Cardinal Ouellet’s letter was sent to Cardinal Marx on Sept. 4.

    The current version was also considered by Cardinal Marx to be sufficiently finalized that he instructed conference officials to prepare authorized translations of the statues in various languages following the Aug. 19 meeting. Senior conference officials told CNA that it is the intention of the German bishops to create an example that can be “exported” to other parts of the world. 

    The results will be “helpful for the guidance of the universal Church and for other episcopal conferences,” Cardinal Marx wrote.

    The text of Cardinal Marx’s letter was released to German media over the weekend, appearing in Frankfurter Allgemeine on Saturday.