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Foi - Page 621

  • Les femmes voilées en Belgique, un effet de mode ?

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    deuil lilian.jpgDans  la « Libre », Dorian de Meeûs pose trois questions sur le voile islamique en Belgique à Felice Dassetto, sociologue des religions, professeur émérite UCL et membre de l'Académie Royale de Belgique. 

    Le nombre de femmes voilées a-t-il augmenté en Belgique ces dernières années ?
     

    A ma connaissance, il n'y a pas de chiffres à ce sujet. Mais mon impression est plutôt en sens contraire. Le pic du port du foulard semble avoir été atteint dans les années 2010. Depuis lors, il me semble que la situation est stagnante. En regardant ces questions, il faut prendre en compte également la succession des générations. La population qui a été hautement concernée a été la première et surtout la deuxième génération. En raison de l'impact de la prédication salafiste et des Frères musulmans dans les années 2000. Après le 11 septembre 2001 et les interpellations mal ressenties par une jeunesse musulmane, un sursaut identitaire pieux, alimenté par les groupes cités a trouvé son expression féminine dans l'obligation du foulard. Les choses pourraient changer auprès des troisièmes, quatrièmes générations. C'est à suivre et cela demanderait des recherches ou du travail journalistique de fond, qui manquent. Il y a également des phénomènes en sens contraire, car certaines femmes commencent à comprendre qu'elles paient un prix cher -sur le plan de l'emploi- en suivant ces obligations, qui restituent la lettre plus que l'esprit. L'esprit étant celui de la pudeur et il concerne tant les femmes que les hommes. Malheureusement, de nombreux leaders musulmans pensent que la lettre prime sur l'esprit. 

    Comment expliquez-vous cette "mode" ou "tendance" depuis une dizaine d’années?
     

    La politisation et la médiatisation française autour du burkini, peut donner à penser qu'il y a là une surenchère nouvelle, ce qui ne me semble pas être le cas. Mais à condition de ne pas faire de la surenchère polémique de part et d'autre et de ne pas tomber dans des débats contreproductifs et, selon moi, erronés. Il peut y avoir un effet d'imitation, donc de mode. Mais l'impact plus grand est celui de la prédication, tant des salafistes que des Frères musulmans, qui ont fait de cet objet identitaire une marque de la "vraie" musulmane. Ils en ont également fait un drapeau: celui, avec les mosquées, de la présence de l'islam en Europe. Dans les discours saoudiens, à l'origine du salafisme, ce projet était et est, explicite. 

    En Belgique, le port du voile est-il un acte volontaire des femmes musulmanes ou est-ce le fruit d’une forte pression des hommes de la communauté musulmane ?
     

    L'analyse est la même partout en Europe ; il peut y avoir des cas d'injonction externe, mais je ne généraliserais pas. Je soulignerais plutôt que globalement, c’est un climat diffus au sein des communautés musulmanes, ainsi que dans l'ensemble du monde musulman, qui ont fait de cet objet un "absolu". Il faut ajouter également que pour une jeune musulmane de la deuxième génération, dans les années 2000, porter le foulard était parfois un condition pour trouver un "bon" mari. Enfin, il ne faut pas oublier que - aussi paradoxale que cela puisse paraître, porter un foulard dans certains quartiers à fort contrôle social, c'est également synonyme de liberté de mouvement sans être harcelés par des jeunes qui trainent aux stations de métro, par les rumeurs qui circulent dans la communauté. 

    Ref. Les femmes voilées en Belgique, un effet de mode ?

    Les signes identitaires religieux ou autres n’ont plus la cote  dans le monde sécularisé.  Il fut néanmoins un temps, pas si lointain, où il convenait pour les femmes occidentales de mettre un chapeau pour sortir. Et les hommes eux-mêmes portaient des couvre-chefs. Question de mode vestimentaire et sans doute plus pour les dames qui se couvraient d’une mantille ou d’un « fichu » à l’église. Si vraiment le foulard des musulmanes gêne les sécularistes sectaires,  pour qu’il ne soit  plus un porte-drapeau, la meilleure façon de faire est de ne plus le critiquer. Une attitude libérale lui ôtera ses attraits militants ou transgressifs des dogmes de la modernité avancée.

    JPSC

  • Les intentions de prière du pape pour le mois de septembre

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    (source) Le pape François invite les catholiques, tout au  long de ce mois de  septembre 2016, à porter plus particulièrement dans la prière les deux intentions suivantes : la construction d’une société plus humaine, et la mission d’évangélisation des baptisés.

    Intention de prière universelle :

    Pour que chacun contribue au bien commun et à la construction d’une société qui mette la personne humaine au centre.

    Intention pour l’évangélisation :

    Pour que les chrétiens, en participant aux sacrements et en méditant l’Écriture, soient toujours plus conscients de leur mission d’évangélisation.

    Chaque mois, le pape met en lien une vidéo pour illustrer l’intention universelle, ici : http://thepopevideo.org/fr.html

  • Un témoignage exclusif sur Mère Teresa

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    De John Burger sur aleteia.org :

    Interview exclusive avec « l’avocat » de Mère Teresa

    Aleteia a rencontré le père Brian Kolodiejchuk, postulateur de la cause de canonisation de la future sainte.

    Mère Teresa (1910-1997), religieuse albanaise et fondatrice des Missionnaires de la Charité, à un hospice à Calcutta (Inde) en 1969. © Terry Fincher/Gettyimages

    Mère Teresa (1910-1997), religieuse albanaise et fondatrice des Missionnaires de la Charité, dans un hospice à Calcutta (Inde) en 1969. © Terry Fincher/Gettyimages

    Dans un livre rassemblant les lettres de Mère Teresa de Calcutta, le père Brian Kolodiejchuk cite le pape François et explique le sens profond du mot « miséricorde ». Dans l’introduction de A Call to Mercy: Hearts to Love, Hands to Serve [« Un appel à la Miséricorde : nos cœurs pour aimer, nos mains pour servir », qui n’a pas encore été traduit en français, NDLR], le prêtre écrit :

    « Le pape François nous rappelle le sens étymologique du mot latin miséricorde : “Miseris cor dare, ‘donner le cœur aux indigents’, ceux dans le besoin, ceux qui souffrent. C’est ce que Jésus a fait : Il a ouvert Son cœur à l’indigence de l’homme”.

    C’est peut-être la meilleure description possible de la religieuse qui sera canonisée ce dimanche 4 septembre : celle qui a donné son cœur aux indigents et aux misérables. Originaire de la partie la plus misérable d’une ville d’Inde, Mère Teresa a passé toute sa vie d’adulte à répondre aux besoins des « plus pauvres des pauvres » du monde.

    A Call to Mercy paraît à la veille de la canonisation de Mère Teresa, cause pour laquelle le père Kolodiejchuk a postulé il y a dix-sept ans et qu’il a coordonnée depuis. Le prêtre canadien est également le père supérieur des Pères Missionnaires de la Charité, groupe que Mère Teresa a créé en plus des Sœurs Missionnaires de la Charité. Il était très lié à Mère Teresa, de 1977 jusqu’à sa mort en 1997. Son livre rassemble les lettres de la religieuse ainsi que les témoignages de ses proches.

    Lundi dernier, le père Kolodiejchuk a discuté avec Aleteia.

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  • Chine et Vatican confiants dans l’avenir de leurs relations

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    Selon Nicolas Senèze dans « La Croix », à Pékin comme à Rome, des signaux favorables soulignent l’avancée des négociations :

    "La porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Hua Chunying, a confirmé, lundi 29 août lors de son point-presse quotidien, l’amélioration des relations entre le Vatican et Pékin. « La Chine est toujours sincère au sujet de l’amélioration de ses relations avec le Vatican, et a fait des efforts inlassables à cette fin », a-t-elle déclaré.

    Elle était interrogée sur des déclarations du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, qui avait fait part, deux jours auparavant, de ses « espoirs » et « attentes » quant à « une nouvelle étape dans les relations entre le Siège apostolique et la Chine ».

    « Le canal de dialogue et de contact entre les deux parties fonctionne bien et efficacement », a poursuivi Hua Chunying. « En nous appuyant sur certains principes, nous aimerions travailler ensemble aux côtés du Vatican pour des dialogues constructifs, nous rencontrer à mi-chemin et lutter pour le développement continu des relations bilatérales. »

    Début août, dans un long texte publié dans l’hebdomadaire de son diocèse, le cardinal John Tong Hon, évêque de Hong Kong, avait confirmé l’avancée des discussions entre Pékin et le Vatican, notamment sur le délicat sujet de la nomination des évêques en Chine.

    > Lire aussi : Le cardinal de Hong Kong confirme l’accord entre la Chine et le Vatican

    Un accord final sur le sujet se fera sans trahir les fondements de l’Église « une, sainte, catholique et apostolique » et sans abandonner ni sacrifier les fidèles et prêtres de l’Église clandestine de Chine, avait-il assuré.

    Lire aussi : Vatican-Chine, quel accord sur la nomination des évêques ?

    L’accord inquiète une partie de l’Église chinoise

    La perspective de cet accord inquiète toutefois une part non négligeable de l’Église chinoise. Le cardinal Joseph Zen (photo), prédécesseur du cardinal Tong, ne tarit pas de critiques contre la diplomatie menée par le pape François et par son secrétaire d’État, le cardinal Parolin, grand connaisseur de la question chinoise.

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  • Une crise de la foi et pas seulement une crise de la pratique...

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    Lu sur le site de France Catholique :

    Crise de foi, et non crise de pratique

    par le père Mark A. Pilon

    Les statistiques suivantes sont (ou devraient être) inquiétantes pour l’Église dans tout le pays car elles ne concernent pas exclusivement le Diocèse de Pittsburgh (Pennsylvanie) :

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    Le nombre de catholiques pratiquants dans le Diocèse de Pittsburgh a connu un rapide déclin au cours des dernières décennies, de 914.000 en 1980 à 632.000 en 2015, selon les chiffres tenus au diocèse.

    Depuis l’an 2000, le nombre de pratiquants à la Messe hebdomadaire a chuté de 40% — près de 100.000 pratiquants de moins ; les inscriptions en écoles primaires et collèges catholiques son tombées de moitié, et le nombre de prêtres en activité a dégringolé de 338 à 225. En 2025, si la tendance continue, le diocèse ne comptera plus que 112 prêtres en activité.

    Selon toutes les évaluations honnêtes, ces chiffres posent de très graves problèmes, et l’évêque de Pittsburgh a exprimé sa profonde inquiétude dans un grand journal laïc régional. Toute la Conférence U.S. des Évêques devrait être sérieusement concernée car on peut trouver le même genre de statistiques, à très peu d’exceptions près, dans la plupart des diocèses et archidiocèses du pays.

    Mais les solutions proposées par le brave évêque pour renverser ce déclin ne sont guère encourageantes, elles me rappellent les futiles plans quinquennaux de l’Union Soviétique qui persistaient à rabâcher les mêmes remèdes inefficaces : « La priorité N° 1 doit être : "il faut améliorer notre pratique du culte." — Mgr. David Zubik à The Tribune Review. — Puis nous devons faire de notre mieux afin non seulement d’avoir davantage d’ordinations, mais aussi d’ouvrir en grand les portes à des animateurs laïcs au sein de l’Église. » Selon ce journal, "meilleure pratique du culte" signifie "meilleures homélies, meilleure musique et meilleur accueil des églises aux étrangers". L’ êvêque ajoute d’autres remèdes éventuels tels que : "développer les ressources en animateurs hautement qualifiés, laïcs et diacres, . . . séduire les jeunes par de nouvelles formes de ministère tout en renforçant la relation pastorale avec les anciens."

    N’est-ce pas une redite : plus d’animateurs laïcs et de diacres permanents mieux formés, meilleurs programmes pour la jeunesse, meilleure action pastorale auprès des anciens ? Avec mon cynisme personnel, je pense que cette dernière suggestion serait une façon de résoudre les problèmes financiers en partie dûs aux paroisses et chancelleries aux trop nombreux salariés — causes de soucis de trésorerie.

    Mais celà mis à part, on nous répète sans cesse que les causes de la baisse du nombre de Catholiques pratiquants dans ce domaine fructueux sont principalement structurelles et dépendantes des programmes. De meilleurs programmes, une meilleure pratique du culte, un meilleur accueil, voilà,ce qu’il faut pour renverser le raz de marée que nul n’aurait prédit à la suite de Vatican II. Il serait peut-être temps d’envisager d’autres éventualités. Le véritable problème sous-jacent est simple : il s’agit d’une gigantesque chute de la foi. À cela nombre de raisons. Mais les Catholiques laissent tomber parce qu’ils ont perdu la foi, ou ne l’ont jamais vraiment eue, en l’Église ou en la véritable nature de ses sacrements. Ce n’est pas la faute des médiocres homélies. Il y en a eu de bien pauvres au temps jadis, alors que les églises étaient bondées. Ce n’est pas à cause de la musique qui n’est pas "dans le coup". En 1940, 1950, on n’avait pas de musique sauf à la Grand’Messe solennelle du dimanche et des fêtes. Cependant, les églises étaient remplies. Le problème : une effarante perte de la foi.

    Voici une trentaine d’années, une enquête digne de foi a révélé que seulement 30% des Catholiques croyaient encore à la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Pourquoi donc les évêques n’ont-ils pas réuni d’urgence un groupe de réflexion sur cette perte de foi, comme ils ont fait en 2002 à propos des abus sexuels ? Si les gens ne croient pas à la Présence Réelle du Christ dans l’Eucharistie, ni à l’Eucharistie offerte en véritable sacrifice présenté à Dieu pour les pécheurs, une meilleure musique les attirera-t-elle à la Messe le dimanche matin ?

    La perte de foi est à l’image de la perte du sens du péché et de sa gravité. Toutes deux sont sûrement liées au rejet de l’enseignement moral de l’Église, car la foi est certainement un tout. Alors, l’obligation dominicale n’a aucun sens et ne forcera pas les gens à venir à l’église s’ils ne sont pas conscients de la gravité du péché commis en manquant la Messe. En fait, si vous pensez que c’est un grave péché, ce péché est-il donc si grave si vous croyez que la Messe est essentiellement constituée de musique, de lectures, et d’un brin de souvenirs ? Pas du tout une vérité, l’authentique sacrifice, la présence réelle du Christ. Même les partisans de la Forme Extraordinaire, qui pensent aussi que le rétablissement de la liturgie rétablira la foi, devraient comprendre que ce n’est pas si simple. Bien des choses sont intervenues dans cette crise et méritent notre attention : cathéchèse apauvrie de longue date, mauvais exemples, scandales, et, certes, liturgie médiocre. Mais aussi le silence de l’Évangile en public. Puisque les gens ne vont plus à l’église, il faut leur prêcher l’Évangile là où ils sont. Si l’église n’est qu’un autre élément du domaine public, et si l’Évangile n’est pas ouvertement proclamé comme solution aux problèmes de société, alors, nous sommes partis pour un long et durable hiver ecclésial. Mgr. Zubik a cité en fait le problème de foi lorsqu’il déclara : « en même temps j’ai découvert qu’ils [les paroissiens] étaient fort intéressés par l’importance que nous attachons à notre action pour ranimer la foi de tous. » En vérité, Monseigneur, il faut tout d’abord avoir la foi pour la ranimer. La priorité Numéro Un se trouve dans cette question primaire : « quelle est la cause de cette gigantesque perte de foi, et comment agissons-nous pour ranimer cette foi perdue ? »

    24 août 2016.

    A Crisis of Faith, not of Worship

  • Europe : d'après le pape, une nouvelle œuvre d’évangélisation est clairement nécessaire

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    D'IHS.News.net :

    Ré-évangéliser l’Europe par des moyens innovants

    À l’occasion du symposium inter-chrétien qui s’est ouvert le 28 août à Thessalonique en Grèce, le Pape François et le patriarche Bartholomée Ier ont chacun envoyé un message aux participants. Le Saint-Père et le patriarche de Constantinople soulignent tous deux la nécessité de renforcer l’unité des chrétiens dans une Europe tourmentée.

  • « Ceux qui aiment l’Eglise aiment aussi les deux formes du rite romain »

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    benoit-xvi-messe-dos-assemble.jpgSous le titre « L'unique rite romain: comparaison des deux formes » le P. Simon Noël, moine de l'abbaye de Chevetogne, explique pourquoi sur son blog :

    « Afin qu'ils soient un

    Ceux qui aiment le Christ aiment aussi l'Église. Ceux qui aiment l'Église aiment aussi sa liturgie. Ceux qui aiment la liturgie, s'ils sont catholiques de rite latin, aiment aussi les deux formes de l'unique rite romain: l'ordinaire et l'extraordinaire. La liturgie, sous quelque forme dûment approuvée que ce soit, est l'expression de l'âme de l'Église, elle est le cœur de l'Église, en tant qu'elle est l'épouse du Christ, qui adore son Seigneur.

    Dans le rite romain, deux missels sont approuvés: le missel de 1962, appelé aussi missel tridentin ou de saint Pie V, et le missel de 1969, appelé aussi missel de Paul VI.

    Pédagogie de l'Eglise 

    L'Eglise, en tant que mère, a voulu tenir compte de la sensibilité de ses enfants. C'est pourquoi, elle a promulgué un nouvel ordo missae, avec peut-être une certaine précipitation, pour réaliser le vœu de Vatican II de restaurer le rite romain, de lui conférer une certaine clarté et pureté, tout en y incorporant certaines richesses de la Tradition ancienne de l'Eglise. En même temps, constatant que certains se sentaient spirituellement plus en harmonie avec la messe tridentine, elle a reconnu leur droit à continuer à célébrer l'eucharistie dans la forme du missel de 1962.

    Aujourd'hui, l'immense majorité des prêtres célèbrent la forme ordinaire de la messe de manière exclusive. Selon l'Eglise, ils devraient cependant connaître aussi la forme extraordinaire et ne pas la mépriser. Je pense qu'un prêtre ferait bien en effet de célébrer parfois dans cette forme extraordinaire. J'en vois deux raisons majeures. D'abord, pour mieux saisir le sens profond des réformes de Vatican II, il faut connaître de l'intérieur ce qui se faisait auparavant et mieux saisir ainsi le sens des changements. La célébration fervente de la forme extraordinaire aura même des conséquences heureuses sur la célébration de la forme ordinaire, en aidant par exemple à retrouver le sens du sacré. Ensuite, la disparition complète du missel tridentin amènerait une coupure avec toute la culture des siècles passés, marqués par la liturgie tridentine et provoquerait ainsi une tragique perte de la mémoire.

    Je voudrais maintenant comparer brièvement les deux missels et souligner la richesse de chacun d'eux. 

    Richesses du missel de Paul VI 

    Il y a d'abord le nouveau lectionnaire. Il nous offre sur deux ans en semaine, et sur trois ans, les dimanches, un parcours vaste et judicieusement choisi de l'ensemble de la Sainte Ecriture. Ce lectionnaire est ainsi une mine pour la lectio divina, la méditation et la prière personnelle.

    Ensuite, les nombreuses et nouvelles préfaces. Elles mettent en valeur toute la richesse du mystère célébré.

    Richesses du missel tridentin

    Selon moi, il y a l'offertoire, qui souligne le caractère sacrificiel de la messe et nous aide ainsi à entrer plus consciemment  et mieux préparés dans la prière eucharistique.

    Les nombreux gestes, comme les signes de croix, accomplis par le prêtre pendant le canon, donnent à la prière une expressivité sacrée incomparable. La participation par le corps me semble en effet mieux mise en valeur dans cette forme du rite romain. 

    Conclusion

    L'essentiel en tout cela est l'amour. Amour immense de l'Eglise, amour fervent de l'eucharistie. Puisse dans cet amour l'Eglise retrouver la paix liturgique. »

    Ref. L'unique rite romain: comparaison des deux formes

    JPSC

  • Messes anciennes et nouvelles : le témoignage d'un prêtre belge

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    De diakonos.be :

    Un prêtre belge témoigne: j’étais traditionaliste

    Présentation

    Par l’Abbé Pierre N., prêtre belge

    Prêtre diocésain depuis presque quinze ans, curé de plusieurs paroisses, j’ai toujours été intéressé par les questions liturgiques.  Très tôt, j’ai découvert ce que l’on appelle de façon abusive “la Tradition” et la “Messe traditionnelle”.  J’ai fréquenté les “fraternités sacerdotales” Saint-Pierre et Saint-Pie X…  A l’heure de l’entrée au séminaire, j’ai décidé de devenir prêtre diocésain.  Après une formation complète et dispensée par des professeurs consciencieux, j’ai été ordonné au début des années 2000.

    J’ai appris à célébrer la “forme extraordinaire” du rite romain.  Nommé vicaire de sept paroisses, j’ai évidemment célébré tous les jours la Messe de Paul VI.  Néanmoins, je profitais de diverses occasions pour célébrer la “messe tridentine”.  Mon cœur tendait vers cette liturgie que je souhaitais faire connaître à mon entourage.  Avec le recul, je me rends compte que mes motivations étaient négatives. Je comparais sans cesse “l’ancien” et “le nouveau” rite en approfondissant le premier et en nourrissant une multitude de préjugés sur le second.

    "Des pains pitas à la place des hosties"

    Les nombreux exemples d’abus liturgiques me poussaient dans ce sens. Dans ce domaine, j’ai plus ou moins tout vu et tout entendu : pains “pitta” à la place des hosties, absence d’ornements, diktats grotesques d’équipes liturgiques, célébrations plus proches du carnaval que du renouvellement du Sacrifice de la Croix… Le tout au nom de la créativité pastorale.  En fait, je regardais la Messe de Paul VI uniquement sous l’angle des abus.  Je dois avouer que je l’ai rarement vu célébrée correctement et jamais dans sa forme normative.   Avec le recul, je me dis que si tel avait été le cas, je n’aurais sans doute pas eu autant de préjugés.

    La découverte du monde “tradi”.

    Désirant la célébration de la messe dite “traditionnelle”, j’ai fréquenté différentes fraternités : Saint-Pie X et Saint-Pierre. J’y connais beaucoup de fidèles et de prêtres.  Je ne juge donc pas les sentiments de foi et de piété qui les animent.  J’ai connu de saints prêtres et d’autres beaucoup moins…  Comme partout.  J’ai beaucoup lu, j’ai beaucoup questionné.  J’ai rencontré, hélas, beaucoup d’orgueil.  Que de prêtres et de fidèles de ces groupuscules ont la certitude d’être les dépositaires de la bonne manière de faire au milieu d’une Eglise “gangréné” par le “modernisme” et le « progressisme”.

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  • Quand un franciscain d'Alep apporte son témoignage sur le nettoyage religieux en Syrie

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    Le témoignage très émouvant d'un franciscain d'Alep, au meeting de Rimini (23/8/2016) 

    SYRIE: OUVRONS LES YEUX SUR LE NETTOYAGE RELIGIEUX

    Firas Lutfi 23/08/2016 www.lanuovabq.it traduit sur le site Benoît-et-moi :

    Le Père Firas Lutfi, 41 ans, originaire de Hama en Syrie, frère mineur conventuel, est le vicaire de la paroisse Saint-François et le Supérieur du Collège de Terre Sainte à Alep. Invité ces jours-ci du Meeting de Rimini, il est intervenu samedi au rosaire public organisé à Rimini par le Comité Nazarat pour les chrétiens persécutés , en mémoire du Père Jacques Hamel.

    (...) Le texte qui suit est constitué de passages de son témoignage a bracio de samedi dernier, sur ce qui se passe à Alep et plus généralement dans la guerre en Syrie, et la persécution des chrétiens en Syrie et dans le nord de l'Irak.

    Dans cette guerre, le nombre de morts est approximativement de 380 mille, pour moitié des enfants et des femmes. C'est le drame le plus immense du XXIe siècle. Par rapport au début, aujourd'hui les choses sont très claires: il y a un scénario de lutte internationale, de grands intérêts politiques et économiques qui se jouent sur ce terrain. Ceux qui en paient les plus lourdes conséquences, ce sont des femmes et des enfants, des innocents.

    Depuis que la dernière route d'accès a été interrompue, Alep est devenue une grande prison. Avant le conflit, la ville avait 3 millions et demi d'habitants. Nous assistons aujourd'hui à un nettoyage ethnique et religieux peut-être jamais vu dans l'histoire de l'humanité. Les chrétiens étaient 150 mille, aujourd'hui, ils sont moins de 30 mille. Et ceux qui sont restés sont vraiment le 'petit troupeau' et ce sont les plus pauvres. Notre présence en tant que Franciscains est de nous tenir à leurs côtés concrètement.

    [...] Les djihadistes quand ils attaquent, attaquent avec des dizaines de milliers de soldats, ils font vraiment peur. En Irak, quand l'Etat islamique est entré dans la grande vallée de Ninive, et a fait table rase de 150 mille chrétiens qui y vivaient depuis deux mille ans, ils ont marqué les portes des chrétiens avec la lettre nun (Nassarah, chrétiens, ndlr), pour dire: le chrétien qui veut rester - mais personne n'est resté - doit payer le prix de sa présence, il doit être toléré, parce que, selon la loi islamique, dans un état où elle est appliquée sine glossa, un chrétien ne jouit pas des mêmes droits .

    [...] Au père Jacques Hamel, on a coupé la gorge au nom d'Allah. Un autre martyr - et j'ai eu l'honneur de recueillir sa dépouille -, le père Murad, a été abattu. Le Père Frans Van der Lugt également, un autre jésuite hollandais qui était resté à Homs dans la vieille ville, à côté des musulmans et des chrétiens, a été liquidé avec deux balles dans la tête, la veille du jour où ils sont arrivés à un accord entre le gouvernement et les «rebelles» (i.e. les djihadistes!). Ce ne sont pas les seuls martyrs qui ont donné leur sang pour le Christ, pour la cause de l'Evangile, mais ce sont des centaines de milliers d'innocents qui meurent.

    Voilà, ce courage, le martyre du sang, n'est peut-être pas demandé à chacun d'entre nous. Cependant, le mot martyr, qui vient du grec, désigne effectivemnt à la fois le martyre de la vie - vivre héroïquement la foi, l'espérance, la charité - et la disponibilité à offrir sa vie pour le Seigneur.

    Eh bien, le terrorisme, le fanatisme, le fondamentalisme ne sont pas seulement vécus au Moyen-Orient, voilà une raison de plus pour vous encourager à persévérer dans la prière afin que ce fondamentalisme, ce fanatisme ne touche jamais cette terre belle et bénie d'Italie. Que ce sang versé pour le Christ soit vraiment la fin de toute la haine, la semence d'une chrétienté plus authentique, selon l'Evangile.

    Après le martyre du Père Hamel, il y a eu le dimanche suivant la visite des [musulmans dans les] églises. Ces gestes sont bienvenus. Mais malheureusement, une dénonciation claire des grandes écoles de l'Islam, sur l'Isis et ses œuvres, n'a jamais eu lieu, il y a donc tout un chemin à faire. Nous encourageons à parvenir à ce courage de dire: plus jamais de violence au nom de la religion, au nom d'Allah.

    Allah dans l'Islam est le Dieu de miséricorde, le Dieu de la paix, et donc une lecture fondamentaliste du Coran porte un discours vraiment tragique, sanglant, exclusiviste. Donc, aidons nos frères musulmans à comprendre aussi le vrai visage de ce Dieu, qui est un Dieu vraiment miséricordieux, il n'est pas égoïste, c'est un Dieu qui est 'charité', c'est-à-dire relation, un amour qui se donne et ne pense pas seulement à lui-même.

    Il est clair que pour nous, cet amour infini a été manifesté à travers la personne de Jésus-Christ. Mais n'ayons pas peur de le dire! Tant de fois, au nom du pacifisme ou d'une peur de l'autre, nous nous refermons en nous-mêmes. Au lieu de cela, le geste du diocèse auquel appartient le Père Jacques, qui avait offert le terrain pour construire la mosquée, a malheureusement a été payé avec le martyre.

    C'est un discours vraiment brûlant, aujourd'hui, mais une façon de ne pas avoir peur est aussi de revenir aux racines de notre foi. En Orient, nous n'avons pas peur de dire la vérité, et même de donner notre sang suivant l'exemple du Père Jacques, du Père Mourad, du Père Van der Lugt. Si le Seigneur le veut, nous n'avons pas peur de le faire, parce que dans ces terres il y a les racines du christianisme: l'Évangile, la vie apostolique, la vie de Jésus, de la Vierge Marie, la vie missionnaire de saint Paul, de Barnabé et de Luc qui a écrit le troisième évangile sont là, à Antioche, Jérusalem, en Syrie. Eh bien, si on coupe les racines de ce grand arbre du christianisme, le reste de l'arbre dessèche et finalement il meurt. Voilà pourquoi il est important de nous unir tous aux souffrances, à la douleur de nos frères chrétiens, de nos sœurs qui souffrent la persécution, la faim, la soif.

    Au nom de toute la communauté du petit troupeau resté à Alep, je voudrais sincèrement et avec toute la chaleur de mon cœur vous dire merci pour votre présence, pour ce que vous faites pour nous.
    Paix et bien.

  • Luther : une vision machiavélique de la foi

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    De diakonos.be, cette traduction d'un article paru sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Luther, un Machiavel de la foi

    A l’occasion du cinq-centième anniversaire de la révolution de Martin Luther, l’affrontement entre cardinaux allemands bat son plein: d’un côté les cardinaux Kasper et Marx qui se déclarent ouvertement admirateurs de Luther et de l’autre les cardinaux Müller, Brandmüller et Cordes qui restent quant à eux dans la ligne de pensée catholique et qui considèrent plutôt Luther comme celui qui a déformé l’Evangile et scindé l’Eglise en divisant la chrétienté et l’Europe.

    Il ne s’agit cependant pas que d’un débat théologique de haut niveau; il y a également des implications concernant le droit naturel et la façon de concevoir ce qu’est le mariage chrétien. Depuis l’abdication de Benoît XVI, Kasper et Marx cherchent à limiter la condamnation de l’adultère et à légitimer plus ou moins ouvertement les remariages avec une ouverture progressive aux mariages gays.  Qu’est-ce que Luther a à voir avec tout cela ?

    Peut-être bien plus qu’on ne pourrait le croire.  Du point de vue de la doctrine, tout d’abord, parce qu’il nie le caractère sacramentel du mariage et qu’il le soumet aux juridictions civiles, c’est-à-dire au pouvoir des souverains et des Etats.  Cette conception désacralise le mariage et le prive de sa dimension surnaturelle.

    Sur le plan des faits, la première chose qu’il faut rappeler c’est le mariage de Luther avec une ex-religieuse cistercienne, Catherine de Bore, avec qui il fera 6 enfants.  Tous deux s’installèrent dans l’ex-couvent augustinien de Wittenberg, un cadeau du prince électeur de Saxe qui s’était approprié, grâce à Luther, tous les biens catholiques situés sur ses terres.  Luther et Catherine devinrent ainsi un modèle, tant et si bien qu’en suivant leur exemple, les réformés iront « à plusieurs reprises, souvent en bandes organisées, arracher les religieuses à leurs cloîtres et les prendre pour épouses ».  Après un rapt de religieuses qui se déroula la nuit du samedi saint de l’année 1523, Luther qualifia d’ailleurs l’organisateur de cette opération « de voleur heureux » et le félicita pour avoir « libéré ces pauvres âmes de leur prison » (cf. Jacques Maritain,  « Trois réformateurs : Luther, Descartes, Rousseau. », Paris, Plon, 1925).  A cette époque, de nombreuses religieuses allemandes furent contraintes à abandonner leurs monastères, souvent contre leur gré, et à retourner dans leurs maisons ou à se marier.

    Il y a un autre événement qu’il faut également rappeler: Luther, pour ne pas perdre l’appui du landgrave Philippe Ier de Hesse, « l’un des piliers politiques du luthérianisme » lui avait permis d’épouser en seconde noces la jeune Marguerite von der Saale, âgée de dix-sept ans.  Or Philippe était déjà marié à Christine de Saxe avec laquelle il avait déjà eu sept enfants.  Nous sommes en 1539 et Luther préfère éviter tout scandale public, il ne veut pas publiquement justifier une bigamie mais il doit répondre à la demande de Philippe, un libertin endurci infecté par la syphilis, qui lui est « nécessaire pour préserver la puissance militaire de la réforme ».

    Il décide donc d’employer la ruse: espérant que personne ne l’apprendrait, il envoie un message secret à Philippe pour lui dire qu’un mariage supplémentaire peut très bien être dicté par un « impératif de conscience ».  Autrement dit, qu’il n’y a aucun problème à être bigame pour autant que cela ne se sache pas.  Luther et Mélanton écrivent ceci: « Si donc votre Altesse est définitivement décidée à prendre une seconde épouse, notre avis est qu’il est préférable que cela doive rester secret ».  Après les noces, Philippe fit parvenir à Luther qui se livrait depuis déjà longtemps à de plantureux repas bien arrosés « un tonneau de vin qui arriva à Wittenberg au moment où le secret de la bigamie était éventé par la faute de la sœur du landgrave ».

    Sentant arriver les ennuis, Luther, auquel Tommaso Campanella attribue le titre de « Machiavel de la foi », conseille alors à Philippe de déclarer publiquement que Marguerite n’était pas son épouse légitime « en remplaçant l’acte de mariage par un autre acte notarié qui établirait que Marguerite n’était que sa concubine ».  Philippe refuse et demande au contraire à Luther de confirmer publiquement que c’est bien lui qui lui avait concédé la dispense.  Mais Luther, qui n’hésitera pourtant pas en d’autres occasions à utiliser de fausses traductions de passages bibliques pour avoir gain de cause, répond que son conseil était secret « et qu’il devient nul du simple fait qu’il a été rendu public » (Federico A. Rossi di Marignano, Martin Lutero e Caterina von Bora, Ancora, Milano, 2013, p. 343-347; Angela Pellicciari, Martin Lutero, Cantagalli, Siena, 2013, p. 109-113).

    Quelques années auparavant, en 1531, dans l’une de ses nombreuses lettres visant à s’attirer les faveurs des puissants, Luther écrivait au roi Henri VIII d’Angleterre que oui, le mariage était bien indissoluble mais que cependant… avec la permission de la reine il pouvait prendre une seconde épouse, comme dans l’Ancien Testament.  Comme nous le savons, Henri demandera une dispense non pas à Luther mais à Rome.  Le Pape la lui ayant refusée, il prit la balle au bond et en profita pour déclarer le schisme entre l’Angleterre et Rome.  Finalement, de répudiation en répudiation, il atteindra le nombre appréciable de 6 épouses (dont il fit assassiner l’une ou l’autre sans le moindre scrupule).

    Si l’effet évident de la révolution de Luther sur le mariage lui a servi de prétexte pour jeter le froc aux orties ainsi que pour permettre aux princes de répudier leurs épouses légitimes et de vivre en polygamie, c’est surtout sur le plan de la doctrine que tout allait progressivement changer.  Il faut toujours tenir compte d’un élément important: Luther considérait en permanence la noblesse germanique comme étant son interlocuteur privilégié parce qu’il en avait besoin pour triompher dans son combat contre Rome.  Et la noblesse germanique, comme celle des autres pays, s’opposait à Rome non seulement sur des questions de politique et de pouvoir mais également sur la doctrine du mariage: souvent les nobles n’acceptaient pas l’indissolubilité ni les obligations du mariage dictées par Rome (notamment l’interdiction des mariages arrangés et des mariages entre consanguins).

    De plus, pour des raisons propres à leur condition sociale ou pour des questions d’héritage, les nobles réclamaient davantage que les autres le droits des parents de donner ou de refuser leur consentement au mariage de leurs enfants alors que l’Eglise romaine ne reconnaît cette prérogative qu’aux époux eux-mêmes, en tant qu’uniques ministres de leur mariage.  Luther et les réformés répondront donc aux « exigences » de la noblesses et iront même plus loin.  Ils commencèrent tout d’abord à remettre en question l’indissolubilité absolue.

    Luther reconnaît ainsi au moins 4 causes pour le divorce: l’adultère, l’impuissance survenue pendant le mariage (tandis que l’impuissance antérieure au mariage est un motif de nullité, comme pour l’Eglise), la « désertion malicieuse » et l’obstination tenace d’un époux à se refuser au devoir conjugal (à ce propos, il écrivit d’ailleurs que « si la femme néglige son devoir, l’autorité civile doit l’y contraindre ou bien la mettre à mort »).

    Il était inévitable que les ouvertures de Luther en génèrent bien d’autres, comme celle des anabaptistes qui sont favorables à la polygamie ou comme celles de son disciple M. Butzer qui soutiendra que le Christ n’aurait jamais aboli le divorce et qu’il reviendrait donc à l’autorité politique de légiférer sans limites ni conditions en matière de divorce.  En outre, Luther et les réformés insisteront à plusieurs reprises divers sur la nécessité du consentement des parents en reprochant à l’Eglise d’en diminuer l’importance et se battront pour lever l’interdiction du mariage consanguin (Jean Gaudemet. Le mariage en Occident; les mœurs et le droit. Paris : Ed. du Cerf, 1987).

    L’Eglise catholique, de son côté, examinera les positions de Luther pendant le Concile de Trente et réaffirmera une fois pour toutes le caractère sacramentel du mariage et son indissolubilité, refusant la licéité du divorce luthérien et confirmant, malgré les pressions de la noblesse française, que le consentement des parents, s’il était souhaitable, n’était en rien contraignant tout en condamnant l’affirmation luthérienne selon laquelle il serait impossible de vivre chastement.  Les positions issues du Concile de Trente seront réaffirmée par l’Eglise et par tous les papes pendant 500 ans sans le moindre changement.

    Un article de Francesco Agnoli publié sur La Nuova Bussola Quotidiana le 18 août 2016. 

  • Les 33 jours de Jean-Paul Ier, un témoignage inéluctable de ce qui est le fondement authentique de la vie dans l’Église et pour l’Église

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    De Marina Droujnina sur zenit.org :

    Jean-Paul Ier, « un expert des blessures de l’homme moderne », par le cardinal Parolin

    À l’occasion du 38e anniversaire de l’élection du pape

    Jean-Paul Ier

    Jean-Paul Ier

    Le pape Jean-Paul Ier fut « un expert des blessures de l’homme moderne et des besoins de la grande multitude des marginalisés qui vivent en dehors de l’opulence », a déclaré le cardinal Pietro Parolin le 25 août 2016.

    Le secrétaire d’État du Saint-Siège participait à la présentation d’un numéro spécial de la revue « Le Tre Venezie » publiée à l’occasion du 38e anniversaire de l’élection de Jean-Paul Ier, en Vénétie. Le cardinal Parolin en a écrit une des deux préfaces, tandis que l’autre est signé par le préfet de la Congrégation pour le Clergé, le cardinal Beniamino Stella, postulateur de la cause de béatification de Jean-Paul Ier.

    L’Osservatore Romano  rapporte des extraits de l’intervention du cardinal Parolin, rendant hommage au pape qui régna 33 jours et confiant sa « dévotion particulière » pour lui.

    En élisant le 26 août 1978 le cardinal Albino Luciani au siège de Pierre, les cardinaux se sont prononcés pour un homme « qui avait vécu au milieu du troupeau et pour le troupeau, a dit le cardinal Parolin, qui avait partagé la douleur de son peuple et en particulier des pauvres et des migrants, qui avait accompagné les chemins difficiles des prêtres de son temps ».

    Les cardinaux ont élu « le prêtre qui croit en la puissance de la prière, capable de défier l’indifférence avec amour », « un père, nourri de la sagesse humaine et sereine et de fortes vertus évangéliques ».  En laissant de côté les stratégies « politiques », les cardinaux se sont prononcés « uniquement selon un critère ecclésial qui met au centre la plus importante qualité de l’évêque : être pasteur ».

    C’est dans le « petit monde de la Vénétie », a poursuivi le cardinal Parolin, un monde rural marqué par le « sacrifice du travail », la recherche d’une « rédemption sociale » et les problèmes de l’émigration, que le pape Jean-Paul Ier a formé « sa sensibilité chrétienne, son ouverture humaine et culturelle, son intelligence pastorale et sociale ».

    Pour le secrétaire d’État, l’Eglise du pape Jean-Paul Ier « ne brille pas avec sa propre lumière, mais par (…) la lumière du Christ (lumen Christi) ». D’où le choix de porter « les vêtements de la pauvreté et de la simplicité », a expliqué le cardinal, non pas de la « pauvreté du populisme » qui alimente « l’histoire romantique et paternelle du modeste curé de campagne », mais de la pauvreté « historique et existentielle ».

    Dans la figure de Jean-Paul Ier il y avait « une coïncidence absolue entre ce qu’il enseignait et comment il vivait », a fait observer le cardinal Parolin.  En lui se conjuguait « le visage de douceur et celui de la fermeté, de la compréhension et de la rigueur, de la miséricorde et de la sécurité de la doctrine ».

    C’est pourquoi les 33 jours du pape Jean-Paul Ier ne furent pas une «parenthèse» ou «un court chapitre de l’histoire des papes », a noté le cardinal, mais plutôt « un témoignage solide et inéluctable de ce qui est l’essence, le fondement authentique de la vie dans l’Église et pour l’Église ».

  • Tous les textes de Vatican II ne sont pas de nature doctrinale et leur autorité doit être nuancée

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    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Fraternité Saint-Pie X: reconnaître les dogmes catholiques essentiels

    Nuances de Mgr Pozzo à propos de l’autorité de certains documents de Vatican II

    Mgr Guido Pozzo © Radio Vatican

    Mgr Guido Pozzo © Radio Vatican

    Pour être reconnue canoniquement, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) doit proclamer les vérités catholiques « essentielles », et tous les documents du Concile Vatican II ne sont pas de nature doctrinale, rappelle Mgr Pozzo. C’est la nouvelle main tendue du Vatican expliquée par Mgr Guido Pozzo, secrétaire de la Commission pontificale Ecclesia Deichargée du dialogue avec la Fraternité.

    Dans un entretien à la revue allemande Christ und Welt publié le 28 juillet 2016, l’archevêque évoque la situation de cette Fraternité fondée par Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) et qui n’est pas reconnue canoniquement par Rome. En 2009, après leur reconnaissance du Primat de Rome, Benoît XVI a cependant levé les excommunications qui pesaient sur les quatre évêques consacrés en 1988 malgré les avertissements du Vatican.

    La levée des excommunications ne signifiait pas l’intégration dans l’Eglise catholique: mutatis mutandis, pas plus que les orthodoxes ne sont entrés dans l’Eglise catholique ou l’inverse lorsque Paul VI et Athénagoras ont décidé, en 1965, « d’enlever de la mémoire et du milieu de l’Eglise les sentences d’excommunication de 1054 ». Mais il s’agissait d’ôter un obstacle au dialogue. Le dialogue a été relancé.

    Mgr Pozzo évoque les discussions bilatérales de ces dernières années : « De 2009 à 2012, l’accent principal concernait les différends théologiques, (…) les difficultés de nature doctrinale ». Mais comme « la vie n’est pas seulement faite de doctrine », ajoute-t-il, « ces trois dernières années, a grandi le désir d’apprendre à mieux comprendre la réalité concrète de cette fraternité sacerdotale (…) dans une atmosphère plus amicale ».

    Il ne s’agit donc plus de chercher « un consensus immédiat sur toutes les questions épineuses », mais de régler « les points essentiels, en les séparant des questions qui pouvaient être abordées plus tard ». En d’autres termes, précise le secrétaire de la commission de dialogue, la question se résume aux « conditions vraiment essentielles pour être catholique », c’est-à-dire « les qualités requises d’un catholique pour être en pleine communion avec l’Eglise ».

    Ce sont ces conditions qui ont fait la base de la Déclaration doctrinale qui sera soumise à la Fraternité « en accord avec le pape ». En signant cette déclaration, la FSSPX reconnaît « les doctrines définies et les vérités catholiques » telles « la nature sacramentelle de l’épiscopat (…), la suprématie papale et du collège des évêques » ou encore « la profession de foi, la reconnaissance des sacrements ».

    Pas de « superdogme » pastoral

    Si la Fraternité considère certains aspects de Vatican II problématiques – entre autresNostra Aetate sur le dialogue interreligieux ; Unitatis Redintegratio sur l’œcuménisme ;Dignitatis Humanae sur la liberté religieuse – Mgr Pozzo souligne que certains documents conciliaires « ont un poids doctrinal différent ».

    Certains documents « ne sont pas des doctrines de foi », affirme-t-il, mais « des suggestions, (…) des lignes d’orientation pour la pratique pastorale ». Tout autant d’aspects qui « peuvent être discutés (…) après la reconnaissance canonique ». A titre d’exemple, explique Mgr Pozzo, « Nostra Aetate ne contient pas d’obligations dogmatiques. Par conséquent, nous ne pouvons pas prétendre que cette Déclaration soit reçue de quiconque comme dogme contraignant ».

    « Ce n’est pas “le Vatican” qui l’a décidé, c’est écrit dans les Actes de Vatican II », insiste-t-il : « Le 16 novembre 1964, le secrétaire général du Concile, le cardinal Pericle Felici, a déclaré que le Concile “ne définit contraignant pour l’Eglise que ce qui est spécifiquement déclaré tel en termes de foi et de morale”. » Le 18 novembre 1964, le secrétaire pour l’unité chrétienne précisa que le Concile n’entendait pas donner « des affirmations dogmatiques sur les religions non chrétiennes, mais seulement des normes pratiques et pastorales ».

    « Le Concile n’est pas un superdogme pastoral, mais fait partie de toute la tradition et de ses enseignements permanents », ajoute Mgr Pozzo.

    « Tout ce qui favorise la rencontre et l’unité, assure-t-il encore, est cher au cœur du pape », et, la Fraternité Saint-Pie X comptant 600 prêtres, 200 séminaristes et 750 églises dans 70 pays, « nous ne pouvons pas fermer les yeux face à une réalité si significative ».