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Foi - Page 879

  • La transmission : un enjeu déterminant du prochain pontificat

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    Une des constantes du pontificat de Benoît XVI a été son souci de restaurer la transmission. L’Année de la Foi et le dernier synode réuni à Rome en témoignent. Comment, en effet, ne pas être frappé par la déchristianisation qui a fait de l’Europe un véritable désert spirituel en l’espace d’une cinquantaine d’années. Comment ne pas être interpellé par l’effondrement généralisé de la pratique religieuse, des vocations et des différentes formes d’engagement au service de l’Eglise ? En réfléchissant sur l’histoire des religions, on peut constater que la transmission et la prise de relais par les générations suivantes (notamment lors de cérémonies d’initiation) jouent un rôle primordial sans lequel aucune continuité ne peut exister. Or, il faut bien constater que les formes traditionnelles de transmission ont quasiment disparu de façon cruciale en Europe occidentale tout particulièrement.

    Si on réfléchit sur ce qui nous conduit à nous définir comme catholiques dans notre histoire personnelle, on est toujours amené à faire référence à des transmetteurs, personnes ou institutions. Les aînés ont pu encore bénéficier de tout cela qui était alors assuré tour à tour par les enseignants des écoles catholiques, le clergé paroissial, les mouvements de jeunesse et associatifs, et bien évidemment par la famille dont le rôle est irremplaçable. Certains "outils" permettaient à la transmission de bénéficier de supports solides et cohérents parmi lesquels le catéchisme appris par cœur était peut-être l’élément le plus important, mais d’autres aussi comme les bibles en images, par exemple, qui fixaient dans l’imaginaire des évocations qui avaient valeur de repères. Tout cela était « mobilisé » pour préparer l’enfant à franchir le seuil entre l’enfance et l’adolescence et aller vers la vie d’adulte où il prendrait progressivement un relais actif qui le ferait transmetteur à son tour. Les cérémonies de la communion solennelle et de la confirmation, tout comme les promesses formulées dans les mouvements de jeunesse tenaient lieu de « rites d’initiation », actaient la réception du contenu transmis et se révélaient ainsi déterminants dans l’élaboration de l’identité des jeunes croyants. Toute une littérature venait à la rescousse pour étoffer la vie de foi naissante en proposant des modèles auxquels le jeune pouvait s’identifier ; il n’y a qu’à évoquer les collections de vies de saints en images, la bande dessinée d’inspiration chrétienne (le « Don Bosco » de Jijé !), des romans comme les livres du Signe de Piste, etc.

    Les années 60-70 ont constitué un moment de changement radical dans la mentalité occidentale, marquées par le développement fulgurant de la société de consommation et du matérialisme qui l’accompagne immanquablement, mais aussi par une volonté d’innovation et de rupture dont Vatican II pour l’Eglise et Mai 68 pour la société apparaissent comme les moments phares. Tandis qu’une frénésie de réformes s’emparait des responsables de l’éducation, les conduisant à renoncer aux formes traditionnelles de la transmission, une « culture jeune » complètement étrangère à des préoccupations religieuses occupait progressivement le terrain conduisant les nouvelles générations à vivre dans un univers de plus en plus imperméable à la transcendance.

    A tort ou à raison, dans le ressenti collectif des croyants, le Concile est apparu comme une impulsion qui légitimait toutes les remises en question et toutes les prises de distance à l’égard des modes de transmission traditionnels. Il suffit de constater ce qui en est advenu dans les familles, les paroisses, les écoles et les mouvements de jeunesse catholiques. Remarquons que cette « panne de transmission » ne touche pas seulement l’Eglise et la foi mais s’inscrit dans un contexte de crise généralisée de la transmission dans la culture occidentale. Il suffit d’évoquer le monde de l’enseignement où, à côté d’exigences de plus en plus fortes pour les savoirs scientifiques et techniques, l’héritage culturel (histoire, littérature, langues anciennes, arts…) fait les frais de réformes inconsidérées.

    Au milieu de ce naufrage religieux – mais aussi culturel -, l’enseignement de Benoît XVI apparaît comme un effort incessant pour retisser les fils brisés de la transmission, notamment lorsqu’il s’est employé à resituer le dernier concile dans la ligne de la tradition continue de l’Eglise, tout en travaillant à réconcilier avec l’Eglise des groupes plus attachés à cette tradition. Espérons que son successeur sera tout aussi attentif à cette préoccupation et saura poursuivre dans cette direction.   

  • Le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur

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    Sur homélies.fr, du frère Joseph-Marie Verlinde (Archive 2009) : 

    Le premier des commandements que le Seigneur nous donne, c’est de l’écouter, c'est-à-dire : de tendre l’oreille de notre cœur et de nous faire tout enseignable, de recevoir avec bienveillance sa Parole. Et que nous dit-elle cette Parole ? « Le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ». Il n’en est pas d’autre : tous ceux qui prétendent à ce titre « sont des voleurs et des brigands, mais les brebis ne les ont pas écoutés » (Jn 10, 8). Unique est le Bon Berger, et nous le reconnaissons au fait qu’il « se dessaisit de sa vie pour ses brebis ».

    Mais nous sommes sourds, ou plutôt nous refusons d’entendre ; car ce message nous dérange : nous pressentons toute l’exigence qui en découle logiquement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force ». Aussi sommes-nous tentés de dire comme le démon : « Ne me tourmente pas, Jésus », ne vois-tu pas que « je me suis effondré par suite de mes fautes » ? (1ère lect.). N’exige pas de moi des choses impossibles. Toi tu es d’en-haut, mais tu vois bien que je suis d’en-bas, de la terre. Passe ton chemin ; je ferai de mon mieux pour éviter l’enfer, ne m’en demande pas plus…

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  • Le prochain pape, un martyr, de toute façon

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    Alors que les regards sont tournés vers Rome où les cardinaux se tâtent avant de se mettre en conclave, il faut relever l’importance de la mobilisation médiatique qui accompagne l’évènement. Non seulement des milliers de journalistes sont présents sur place mais journaux, radios et télévisions déploient une activité intense pour accompagner l’évènement, et  pas de la meilleure façon. De nombreuses émissions sont programmées pour livrer un tableau peu avenant – c’est le moins qu’on puisse dire – de l’Eglise, et tout est mobilisé à cette fin : la pédophilie ecclésiastique, le Vatileaks, l’état de la Curie, etc. Les déclarations et les manifestes de tous les groupes de pression, même les moins crédibles, sont accueillis et relayés avec complaisance pour inviter l’Eglise à s’aligner sur l’esprit du temps en acceptant « la modernité », comprenez le mariage des prêtres, l’ordination des femmes, et – bien sûr – les avancées de la société sur le mariage et le couple (y compris de même sexe), l’avortement et l’euthanasie.

    Bien sûr, le processus de désignation du futur pape devrait résister à toutes ces pressions et à cette agressivité, mais celui qui sera élu par le conclave sera, qu'il soit américain, européen, africain ou asiatique, de toute façon, un martyr. Martyr, donc témoin, parce qu’il sera effectivement appelé à confesser sa fidélité à l’Evangile au milieu de toutes les contradictions actuelles. Martyr aussi parce qu’il sera l’objet de toute la hargne et de toutes les attaques possibles et imaginables de la part de ceux qui veulent étouffer pour de bon la voix de l’Eglise.

    Le climat dans lequel nous évoluons aujourd’hui n’a probablement jamais été tel. Toutes les insuffisances et les fautes graves de la part de gens d’Eglise qui sont aujourd’hui mises en avant nécessitent, pour que le témoignage reste crédible, un surcroît d’héroïsme et de force dépassant ce que de simples capacités humaines pourraient donner. C’est vrai - et nous le sentons bien - pour chacun d’entre nous, mais encore davantage pour ceux qui sont aujourd’hui Pierre et les apôtres. Comme aux temps des premiers chrétiens et aux temps les plus noirs de l’histoire (sous le nazisme ou sous le communisme), on s’efforce de présenter les disciples du Christ comme des retardés, des ignorants et – pire – comme des malfaiteurs. Par exemple, le discours n’est plus : « il y a  des pédophiles dans l’Eglise » mais bien : « c'est une Eglise de pédophiles ». Face à un tel déferlement, il n’y a plus qu’à prier pour ceux qui sont en charge de l’élection et surtout pour celui qui sera le prochain successeur de Pierre et à travailler nous-mêmes à notre propre conversion.

  • Pourquoi nous serons samedi, à Koekelberg

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    Notre archevêque nous invite, samedi, à 15H00 à Koekelberg, et nous nous devons d'y être.

    Cette invitation revêt un caractère exceptionnel. Il s'agit d'aller prier pour la conversion du coeur et la conversion de l'humanité. Nous ne pouvons nous y dérober. Si nous avons pris la mesure de la situation, c'est évident. Depuis le lancement de cette invitation de nouveaux faits d'une gravité exceptionnelle sont survenus qui lui donnent une consistance et une urgence encore plus fortes. De plus, Mgr Léonard a convoqué à ce rendez-vous un témoin dont la parole résonne avec force. Rappelons les termes de cette invitation :

    Depuis plusieurs mois, je suis impressionné par le nombre de personnes qui me disent leur désir de prier ensemble pour la conversion du cœur humain et, par là même, pour la guérison de l’humanité. Je partage leur préoccupation et leur espérance. 

    Nous nous sentons tous submergés par les redoutables dangers qui menacent l’humanité. Une crise financière, puis économique, qui ne cesse de faire des ravages et de fragiliser les plus vulnérables de notre société. Les pertes d’emploi à répétition, sources de graves découragements. La montée de la violence en tant de régions du monde. L’intolérance religieuse dont les chrétiens sont majoritairement victimes à travers le monde. Les menaces pour l’avenir de la famille, liées à des législations qui ne respectent pas son identité fondamentale. Semblablement, les nuages toujours plus menaçants qui pèsent sur le respect de la vie humaine commençante ou finissante de par la banalisation de l’avortement et les projets d’extension de la pratique de l’euthanasie. Le saccage écologique de notre planète avec ses lourdes conséquences pour l’avenir de l’humanité. Et la liste n’est pas exhaustive !Face à tout cela, il y a des combats à mener sur divers plans, chacun selon ses responsabilités. Mais tous, nous pouvons intervenir, quelle que soit notre situation, par la prière incessante et suppliante, dont Jésus nous a garantis qu’elle sera exaucée.C’est pourquoi je vous invite, le samedi 9 mars prochain, à une journée de prière et d’intercession pour la conversion du cœur humain (d’abord le nôtre, bien sûr !) et la guérison de l’humanité.

    Cela aura lieu à Basilique nationale du Sacré-Cœur, à Koekelberg, commencera à 15h et se terminera à 22h, chacun pouvant participer à la totalité ou à une partie selon ses possibilités. Prévoir des vêtements chauds en cette saison. L’événement sera bilingue et j’ai demandé au Renouveau dans l’Esprit Saint, tant néerlandophone que francophone d’en assurer l’animation.

    Voici le programme de la journée:

    -15h : accueil, puis témoignage sur la nécessité et la fécondité d’une conversion personnelle et collective. Le principal témoin sera le Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, un prêtre à l’âme de feu, qui a « incendié » (du feu de Dieu !) sa paroisse à Marseille. Il est l’auteur de plusieurs livres « ardents » qui m’ont personnellement beaucoup touché. Spécialement Homme et prêtre (Ad Solem, 2011) et Croire (Artège, 2012). Des livres que je vous recommande vivement. Son intervention sera, bien sûr, traduite en néerlandais.

    -16h30 : la célébration de l’Eucharistie dominicale, que je présiderai avec grand bonheur.

    -17h30 : temps d’adoration dans le prolongement de la messe.

    -18h : pause (pour ceux qui resteront pour la suite, prévoir un léger pique-nique ; on pourra acheter des boissons fraîches sur place). 

    - 19h : temps de louange, exhortation, intercession et prière en présence du Saint-Sacrement.

    - 21h : envoi, suivi de l’adoration silencieuse jusqu’à 22h.

    Dans la foulée, j’annoncerai aussi l’organisation d’un pèlerinage œcuménique international en Terre Sainte, avec la même intention de prière. Il aura lieu du 19 au 27 août  2013, mais tous les détails seront bientôt publiés par les divers moyens d’information.

    Dans l’immédiat, je vous attends avec impatience à Koekelberg le 9 mars prochain ! Merci d’être là !

    Mgr A.-J. LÉONARD

  • Te voir, Seigneur

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    De Carême dans la Ville :

    De ma chair, je verrai Dieu. Moi-même, je le verrai, mes yeux regarderont et non un autre. Mon coeur en moi se consume.

     
     
    Livre de Job, chapitre 19, versets 26-27
     
      La méditation
    Ma chair, je le sais, c’est moi, mon histoire, les liens que je tisse avec les autres. Ma chair manifeste cet être intérieur qui rajeunit quand je m’approche de Dieu, ou se flétrit quand je m’en éloigne, car Dieu est ma source, mon origine. 
    Un crayon de lumière dessine en ma chair un visage au long de mes années. Ce visage-là se teinte même de couleurs d’éternité. Il a comme un air de ressemblance avec le Ciel. Je brûle du désir de te voir, Seigneur, maintenant. 
    Dans l’obscurité, ce désir bute, chute même, quand ta place paraît vide en moi et autour de moi, ou quand tu parais loin. Ce désir me prépare-t-il à te reconnaître en me dépouillant du mensonge, de mes masques et défenses ? Car je pressens que c’est dans ta mort sur le bois de la Croix que naissent, pour moi, la confiance et le chemin vers toi. Nul besoin devant toi de se mentir, de se donner un visage qui n’est pas le sien. Les yeux que tu désires pour moi ont la beauté de ta vérité.
    En regardant Jésus aller jusqu’au bout de l’Amour, Grégoire de Nysse commentait au IVe siècle : « Suivre Dieu partout où il mène, c’est cela voir Dieu. » En donnant du temps et jusqu’à ma vie pour mon prochain, je marche sur les traces de Jésus ; je vois déjà Jésus. Les yeux de mon visage d’éternité brillent alors d’allégresse. C’est comme si le Père me disait : « Ce que j’attends de toi, c’est ton cœur. Qu’il batte pour tes frères et moi, pour une éternité de délices ! » (*).
  • Pourquoi les papes changent de nom

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    Pourquoi les papes changent de nom ?

    Ce 4 mars, La Libre consacrait un article sur les raisons qui ont ainsi conduit Joseph Ratzinger a devenir Benoît, et Karol Wojtyla: Jean-Paul. http://www.lalibre.be/actu/international/article/800946/pourquoi-les-papes-changent-de-noms.html

    “Le nouveau pape change de nom principalement pour des raisons symboliques. Il exprime le fait qu'il devient un nouvel homme” peut-on y lire.

    Parler de symbole n’est pas faux en l’occurrence, mais comme Cyrano aurait pu le dire, c’est un peu court et surtout, cela ne répond pas à la question.

    Dans la Bible, on s’aperçoit que quelquefois, Dieu change le nom d’une personne. Abram (père haut) devient Abraham (père d’une multitude), Sarai (ma princesse) devient Sarah (mère des nations). Jedediah devient Salomon. Simon devient Pierre. Sans la référence à la Bible, et sans réflexion sur la portée théologique revêtue par ces changements de nom, il est impossible de comprendre pourquoi un homme, après avoir accepté l’élection et donc devenu pape, change de nom.

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  • Quel Pape pour quelle Eglise ?

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    Lu dans « La Libre » ce manifeste signé par le Doyen du Chapitre cathédral de Liège, Armand Beauduin et consorts :

    « Election papale. Le Pape se retire. La décision de Benoît XVI, à quelques exceptions près, a fait l’unanimité. On en a dit l’humilité, le courage et surtout le réalisme. Pour le peuple chrétien, l’élection d’un nouveau Pape est l’occasion de s’interroger sur l’Eglise qu’il souhaite et d’exprimer ses aspirations. Pour relever les défis actuels de l’Eglise et plus encore ceux de la société où il est appelé à témoigner de l’Evangile, le peuple chrétien souhaite que l’homme qui la représentera aux yeux du monde ait le regard tourné vers l’avenir. Le monde est entré dans une nouvelle ère. Les jeunes générations en témoignent. Partout, on prend conscience qu’une manière renouvelée de vivre et de proposer l’Evangile s’impose. Mais cela ne se fera pas dans nos sociétés sans une condition indispensable : une Eglise plus diverse, plurielle sur le plan des formes d’expression et de compréhension du message originel, adaptées aux circonstances et aux cultures locales. D’où l’urgence prioritaire dans l’Eglise d’aujourd’hui de desserrer les liens de la centralisation que la plupart des chrétiens et des responsables eux-mêmes s’accordent à reconnaître comme excessive. Cela supposerait des réformes attendues depuis des décennies, notamment une vraie réforme de la Curie (les ministères du Vatican), que le pape Paul VI avait tentée sans y parvenir. Que soit pleinement reconnue l’autorité des assemblées régionales et diocésaines. Que la procédure de nomination des évêques soit rendue aux diocèses et aux régions ecclésiastiques, quitte à demander le placet de l’évêque de Rome. Que les synodes, conseils, assemblées ne soient pas réduits à n’être que "consultatifs" mais que la fidélité à l’Evangile et la communion ecclésiale trouvent aussi à se vivre dans des procédures démocratiques. Depuis le XIe siècle, les canonistes romains ont concentré progressivement le pouvoir entre les mains de l’évêque de Rome. Que le droit canon s’accorde aux perspectives ouvertes par le concile Vatican II et comble son retard à cet égard. Les communautés chrétiennes, depuis le concile, ont considérablement mûri au contact des Ecritures. Elles sont confrontées aujourd’hui aux mêmes défis que la société : le défi écologique, le dialogue interreligieux et interconvictionnel, le scandale des pauvretés, etc. Face à ces défis, on peut faire confiance au "sens de la foi du peuple de Dieu tout entier", dont le concile Vatican II a parlé ( LG 12), pour qu’il trouve sa voie et fasse entendre l’Evangile. Des attentes, à cet égard, se font jour un peu partout dans les communautés vivantes. Elles se manifestent notamment lorsque, en fonction de leurs besoins, ces communautés prennent des initiatives inédites, s’organisent à partir de leurs propres ressources et expriment, par exemple, leur souhait de proposer à l’ordination des personnes mariées ou bien encore d’ouvrir les diverses charges ministérielles aux femmes. Laissons les communautés locales et régionales trouver des solutions à leurs problèmes d’organisation. Les tentatives qui n’ont pas d’avenir tomberont d’elles-mêmes. Et laissons les théologiens et théologiennes, plus nombreuses aujourd’hui, chercher librement des chemins nouveaux pour que la "bonne nouvelle" puisse être mieux accueillie par nos contemporains. Signataires : Armand BEAUDUIN, Ignace BERTEN, Catherine CHEVALIER, Etienne CHOMÉ, Paul DE CLERCK, Bernard DE GUCHTENEERE, Alice DERMIENCE, Eddy ERNENS, , Gregorio FERRERAS, Camille FOCANT, André FOSSION, Alain GODET, Omer HENRIVAUX, Jean-Philippe KAEFER, Brigitte LAURENT, Dominique MARTENS, Etienne MAYENCE, Jacques SCHEUER, Paul TIHON, Thierry TILQUIN, Bernard VAN MEENEN, Jacques VERMEYLEN, Michel VINCENT, Bernadette WIAME. Cette déclaration a été rédigée à l’initiative de membres de la section belge francophone de l’AETC (Association européenne de théologie catholique - http://www.eurotheo.eu) et proposée à la cosignature de théologiens et théologiennes de Belgique francophone.

    Référence: http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/801074/quel-pape-pour-quelle-eglise.html

    En avril 2009, sous la signature  du Vicaire Général du diocèse de Liège Alphonse Borras, André Fossion, Ignace Berten et alii, un « collectif » de théologiens belges se réclamant d’une « Association Européenne de Théologie Catholique (AETC) » avait publié dans la « Libre » une carte blanche intitulée Que faites-vous encore dans cette Eglise ? se désolant des initiatives de Benoît XVI et dénonçant le divorce « mortifère » entre les idéaux de liberté du monde moderne et l’Eglise catholique romaine

    Le même « collectif » a donc de nouveau les honneurs de « La Libre », ce 5 mars 2013. Les signatures sont à peu près les mêmes, à quelques exceptions près : celle d’Alphonse Borras a disparu (réserve oblige, s’il est sur la « terna » pour succéder à Mgr Jousten ?) mais on y trouve, à la première place, le doyen du chapitre cathédral de Liège, Armand Beauduin, ancien directeur général du SeGEC (secrétariat général de l’enseignement catholique). Cette fois, on se félicite de la démission de Benoît XVI, qualifiée d’acte réaliste, humble et courageux, pour mieux resservir ensuite la panoplie des réformes de structures attendues par les représentants auto-proclamés de « la base ».

     Chanson connue! Mais, comme l’a justement remarqué (ici Que faut-il attendre du prochain Pape? ) le chanoine Eric de Beukelaer, Curé-Doyen de Liège Centre, la question est de savoir si l’eau ne passe plus parce que les canalisations sont bouchées ou s’il y a encore de l’eau dans les canalisations. Dans l’Europe postmoderne, le trésor de la foi en un Christ crucifié – « scandale pour les juifs, folie pour les peuples » (1 Cor 1, 23) – n’est plus de l’ordre de l’évidence culturelle. Pour le répandre, il faut s’en laisser pétrir et accepter de parfois vivre à contre-courant de l’opinion commune.  Le slogan «  adaptez l’Eglise aux temps et la foi se renouvellera » est illusoire et même dangereux. Au contraire : « Vivez de l’Esprit et l’Eglise se régénérera »…

    Voir aussi sur ce chapitre notre « post » du 19 février dernier :  Quand le microcosme s'agite

  • De Jean-Paul II à Benoît XVI : le point de vue de Chantal Delsol

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    « Un pape intellectuel :

     À  la fin du XXe siècle, nous avions à nous débarrasser du fléau communiste. Le choix d’un pape polonais a été bienvenu. Cet homme, comme on pouvait attendre d’un Polonais, était un soldat fervent, brave et joyeux. Il a contribué largement à nous débarrasser du fléau, et il a réuni la jeunesse en lui disant : maintenant que cela est passé, vous n’aurez plus peur de rien. Mais les temps qui s’ouvrent ensuite doivent faire face à d’autres tragédies. Le temps de la chrétienté est en train de passer. Cela ne veut pas dire que le christianisme s’effondre ou s’efface, ou plutôt, c’est plus compliqué que cela. Car le christianisme reste bien vivace dans d’autres continents, où même il se développe. Mais la chrétienté indique des terres, des pays, des sociétés, où le christianisme inspire la culture commune, où la morale générale est d’obédience chrétienne, où les lois répondent aux principes chrétiens, où la politique, l’économie, les mœurs sont influencées par l’Évangile. Cela ne signifie pas des théocraties. Les deux glaives restent séparés mais la tonalité des mœurs est chrétienne : par exemple, ce sont des sociétés où l’on ne jette pas dans l’Achéron les enfants surnuméraires. C’est bien cela qui est en train de se passer. Aussi un pape intellectuel, capable d’écrire sur la raison et la foi, sur le relativisme et le nihilisme, était-il le bienvenu. Son influence restera marquante, car le processus est loin encore de son achèvement ».

     Extrait du mensuel « La Nef », n0 246, mars 2013, p.25

    Chantal DELSOL, est delsol1.jpgprofesseur de philosophie politique à l’université de Paris-Est, et membre de l’Institut. Son essai remarqué sur « l’âge du renoncement » (Editions du Cerf, 2011) est encore dans toutes les mémoires. Elle sera l’invitée de l’Union des Etudiants Catholiques à l’Université de Liège le mardi 21 mai prochain : (bâtiment du rectorat, place du XX août, 7, 1er étage salle des professeurs) pour un lunch-débat  (à partir de 18h) sur le thème du mythe des droits de l’homme confrontés à la diversité culturelle. Plus de détails ici : www.ethiquesociale.org

  • BXL, 9 mars : grande prière avec Mgr Léonard et le Père Zanotti-Sorkine

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    Notre archevêque, Mgr Léonard, nous invite tous au

    Grand et Important Rassemblement de

    prière et d'intercession pour

     

    la conversion du coeur

    et la guérison de l'humanité

       

    Samedi, le 9 mars 2013

     

    Basilique nationale du Sacré-Coeur à Koekelberg-Bruxelles

                                                                                  

    de 15h00 à 22h00


    Avec la participation du père Zanotti de Marseille, un prêtre à l’âme de feu, qui a « incendié » du feu de Dieu sa paroisse à Marseille
     

    Pour ceux qui ne connaissent pas encore le père Zanotti:

    Conférence que le père Zanotti a donné en fin novembre 2012 à Paris:
  • L’ Eglise et son nombril

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     Lu dans la « Libre » cet entretien de Jean-Paul Duchâteau avec Raphaël Jacquerye  et Eric de Beukelaer (extraits)

     Recto :

    Entretien avec Raphaël Jacquerye Auteur de "Tempête au Vatican" (paru en 2000 chez DDB et Racine) et du site Internet www.pourunefemmepape.com

    Quels sont les changements prioritaires que le successeur de Benoît XVI devra affronter ?

    Un des premiers points à régler sera l’ordination d’hommes mariés(…).Ensuite, la position de l’Eglise vis-à-vis des divorcés remariés devrait pouvoir être rapidement réglée pour peu que le Pape soit rénovateur (…)

    Il y a tous les problèmes éthiques, aussi ?

    On peut comprendre que l’Eglise catholique refuse une banalisation de l’euthanasie, mais est-ce le meilleur moyen en s’en prenant aux personnes ? (…) Faut-il excommunier une femme qui se fait avorter après avoir eu la certitude de mettre au monde un enfant atteint de maladie grave et incurable ? Si l’Eglise fixe des barrières, elle doit accepter une liberté de conscience.

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  • La renonciation de Benoît XVI : un point de vue oriental

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    C’est dans le grand quotidien libanais de langue française, « L’Orient-Le jour » sous la plume de Caroline Dagher journaliste de carrière née à Beyrouth, juriste de formation, analyste politique, auteur d'ouvrages politiques sur le Liban et le Moyen-Orient et de romans historiques couronnés par différents prix, édités sous forme d'une trilogie racontant la naissance du Liban moderne Membre fondateur du Centre Maronite de Documentation et de Recherche (CMDR) et du du secrétariat général du Synode Maronite  (juin 2004-juin 2007). Extraits :

    (…) La surprenante annonce du souverain pontife, considéré comme le vicaire du Christ sur terre, est certes, dans la forme, un acte de liberté et de vérité, deux principes qui lui sont chers. Mais sur le fond ? Un pape ne démissionne pas, comme le ferait le PDG d’une entreprise ou un responsable politique (encore que rarement a-t-on vu partir de leur plein gré ceux-là mêmes qui devraient le faire). À qui remettrait-il sa démission ? Au Bon Dieu qui lui a confié son troupeau ? Le successeur de Pierre n’est-il pas le « Saint-Père », le pasteur ? Un père abandonne-t-il ses enfants, un pasteur ses brebis, uniquement parce que « la vigueur du corps et de l’esprit s’est amoindrie » en lui ? Or, Benoît XVI, en théologien précis, a pesé ses mots, étudié sa sortie et en a clairement formulé les termes, lui qui a si bien médité le mystère du Logos et prêché « la culture de la parole ». Le verbe « renoncer » est brutal, direct. C’est pourtant le seul verbe auquel peut recourir un pape qui abandonne sa charge pontificale. En langage moderne, cela équivaut à « jeter l’éponge ».

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  • La Messe d’action de grâce pour le pontificat de Benoît XVI à Bruxelles

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    Ce 28 février, alors même que prenait fin le pontificat du Saint Père Benoît XVI, commençait une messe d’action de grâce en la cathédrale des Saints Michel et Gudule, noire de monde, au point que le lors de la communion, les hosties ont bien failli  manquer, si le clergé n’avait pu disposer d’une opportune réserve.

    Notre Archevêque s’est réjoui de cette affluence, ironisant: certains allaient encore dire qu’il y avait trop de catholiques à Bruxelles !

    Plus fondamentalement, dans son homélie, Monseigneur Léonard est revenu sur les grandes qualities de Benoît XVI, rappelant ses convictions fortes, la clarté de sa pédagogie, la beauté de ses trois encycliques, ou encore les bijoux que constituent les trois livres écrits par le pape sur Jésus.

    Monseigneur Léonard a aussi rappelé la profonde intériorité du Saint père, tout en maintenant l’élection du successeur de Benoît XVI en dehors de prognostics aussi vains qu’inutiles, comme on peut les faire sur des chevaux.

    Il a également appelé les chrétiens à prier pour l’élection du successeur de Benoît XVI.

    A la sortie de la cathédrale, on pouvait trouver une carte-souvenir du pontificat du désormais pape émérite, contenant cette prière:

    Dieu notre Père,

    Nous te rendons grâce pour le Pape Benoît XVI et pour ses huit ans de pontificat.

    Tu lui avais donné une vive intelligence pour éclairer nos esprits de ta lumière, une âme de pedagogue pour nous aider à comprendre des verities profondes, un coeur doux et humble pour nous inspirer confiance dans l’Eglise de ton Fils Jésus, un grand courage pour aller à la rencontre des foules malgré son temperament timide et discret.

    Nous te remercions, car il a été parmi nous ce qu’il voulait être en ton nom: un simple serviteur de Jésus et de l’Evangile, avec force et modestie, respect de la vérité et amour des personnes. Nous te demandons de l’accompagner dans la dernière étape de sa vie en ce monde.

    Donne lumière et courage, prudence et audace, aux cardinaux qui vont devoir élire son successeur. Que leur choix corresponde à ta volonté afin que tu puisses donner à l’Eglise de ce temps le Pape dont elle a besoin, non selon nos vues à nous, mais selon les tiennes, et dans l’obéissance aux inspirations de l’Esprit Saint.

    Quel qu’il soit, donne-nous d’accueillir bientôt avec foi et amour notre nouveau Pape. Nous te prions déjà à son intention. Bénis-le et fortifie-le. Nous te le demandons par Jésus, ton Fils, notre Seigneur. Amen.

    + André-Joseph Léonard, Archevêque de Malines-Bruxelles