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Foi - Page 898

  • Beauraing : 80 ans plus tard, le témoignage de Gilberte Degeimbre

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    Une video à ne pas manquer sur "matele" : http://www.matele.be/joomla1.7/index.php/nos-emissions/toutes-nos-emissions/16307-qgilberte-une-vie-a-lattendreq :

    Entre le 29 novembre 1932 et le 3 janvier 1933, la Vierge serait apparue à cinq enfants de Beauraing, petite ville du sud de la province de Namur. Aujourd'hui, à 89 ans, Gilberte Degeimbre est la dernière témoin de ces apparitions. MAtélé vous propose un documentaire exclusif sur cette dame privilégiée signé Aurélie Moreau.

    (via le "forum catholique")

  • Une figure de prêtre qui nous réjouit

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    Itinerarium rend compte de la présentation de son dernier livre "Croire" par le Père Zanotti-Sorkine à La Procure :

    Après avoir publié en octobre dernier "Au diable la tiédeur", un brûlot alerte et grave sur la situation sociale du christianisme, le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine nous revient avec "Croire – Questions éternelles, réponses actuelles", petit traité de pensée vivante digne du talon marial écrasant la raison conceptuelle du roi des sophistes, le grand enfumeur devant l’Eternel, satan.

    Dans ce combat du Verbe contre le verbalisme, ce marathonien du Christ ose se frotter aux éternelles questions que le christianisme a dû affronter au cours des siècles et qui continuent de travailler bien des théologiens : Peut-on être heureux sans recourir au divin ? Y a-t-il un Dieu ? Si Dieu existe vraiment et qu’il est amour, comment peut-il permettre la présence du mal sur la terre et de la souffrance dans nos vies ?

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     Marina Corradi (L'Avvenire) a rencontré le Père Zanotti. Et elle raconte. (source)

    (Ce reportage a été publié le 29 novembre dans "Avvenire", le quotidien de la conférence des évêques d’Italie. C’est le premier d’une série ayant pour objectif de présenter des témoins de la foi, connus ou non, capables de faire naître l’étonnement évangélique chez ceux qui les rencontrent.)

    "LE PAPE A RAISON : TOUT DOIT RECOMMENCER À PARTIR DU CHRIST"

    Cette soutane noire qui voltige sur la Canebière, au milieu d’une foule plus maghrébine que française, fait se retourner les gens. Tiens, un prêtre, et habillé comme autrefois, dans les rues de Marseille. Un homme brun, souriant, mais qui a pourtant quelque chose de réservé, de monacal. Et quelle histoire que la sienne ! Il a chanté dans des cabarets à Paris, cela ne fait que huit ans qu’il a été ordonné prêtre et depuis lors il est curé ici, à la paroisse Saint-Vincent-de-Paul.

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  • Biographie de Benoît XVI : bientôt un livre et un film

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    Lu sur le site du « suisse rom@in », alias l’abbé Rimaz, se référant à l’agence I Media :

    Un film sur la vie de Joseph Ratzinger va être produit en Allemagne sur la base d’une biographie écrite par le journaliste Peter Seewald à paraître début 2014. C’est ce qu’annonce la maison de production bavaroise Odeon Film dans un communiqué publié le 29 novembre 2012.

    Note:

    Benoît XVI, Joseph Ratzinger est une personnalité historique. Depuis plus de 50 ans, il contribue avec une intelligence hors du comun, une patience, une humilité, une douceur et une précision très fines, à l'interprétation correcte du Concile Vatican II.

    Je pense qu'il a tout d'un Père de l'Eglise, d'un saint Augustin, ou d'un saint Ambroise. L'avenir mettra encore plus en lumière l'oeuvre immense de ce grand homme, un Titan, dont le monde a tant besoin. Pour le bienheureux Jean Paul II, c'était Santo Subito. Pour Benoît XVI, ce sera Santo Illico. Trop enthousiaste ? Je ne le pense pas. Nous adressons bien des louanges à un Roger Federer ou un Lionel Messi sans que personne ne trouve rien à redire. Pour ce Pape, autant le dire de son vivant. Joachim Navarro Valls, porte-parole émérite du Pape, le disait bien: "nous sommes saints de notre vivant, ou ne nous le serons jamais". 

    LA FUTURE BIOGRAPHIE DE JOSEPH RATZINGER PAR PETER SEEWALD SERA ENSUITE PORTÉE À L’ÉCRAN

    Peter Seewaald est un « vieux complice » de Joseph Ratzinger auquel il a consacré plusieurs livres d’interviews sur la foi, tout à fait remarquables

  • La mission depuis Vatican II

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    Le concile Vatican II a été le prétexte à une perversion de la mission évangélisatrice de l’Église. Le mensuel « La Nef » publie sous la signature de l’abbé Fabrice Loiseau une « petite explication » d’un grand désordre qui, selon son auteur, serait en voie de résorption. Extraits :

    Certaines propositions du récent Synode (sur la « nouvelle évangélisation ») ont permis d’aborder la question théologique de l’évangélisation des personnes appartenant à des religions non chrétiennes. Bien que le Magistère depuis Vatican II ait maintes fois affirmé la doctrine catholique sur le sujet, cette annonce de la foi à tous les hommes religieux est sans arrêt remise en cause par des théologiens, des universités ou des missionnaires. Nous assistons depuis cinquante ans à un véritable brigandage du concile. Il est important de refaire le point.

    (…) La proposition n. 6 (de ce synode) a pour titre la proclamation de l’Évangile : « Dieu notre Sauveur veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la Vérité (1 Tm 2, 4). » Puisque l’Église croit dans ce plan divin du Salut universel, elle doit être missionnaire (Evangelii Nuntiandi) …

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  • Parier avec Pascal

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    couv9665g_260.jpg"Parier avec Pascal" est le livre que l'abbé de Tanoüarn vient de publier, dans le but, affirme-t-il, de "faire comprendre que le pari n'est pas un calcul de probabilité mais une quête de l'évidence de Dieu..."

    François Bousquet, dans le numéro de novembre de Spectacle du monde, rencontre l'auteur :

    Prêtre traditionaliste, philosophe et homme de foi, directeur du Centre Saint-Paul, l’abbé Guillaume de Tanoüarn publie aux éditions du Cerf (318 pages, 28 €), un Parier avec Pascal.

    Pourquoi Pascal est-il si crucial ?

    Il l’est parce qu’il a en quelque sorte ressenti à l’avance, comme aucun autre, la montée en puissance du rationalisme moderne. Son but dans les Pensées ? Trouver une parade à ce rationalisme, au nom de la plus grande intelligence. Du fond de son scepticisme naturel, c’est la raison elle-même qu’il va scruter - les pouvoirs de la raison - en distinguant d’un côté l’esprit de géométrie, fondée sur le principe d’identité, et de l’autre l’esprit de finesse, fondée sur « la grande pensée de la ressemblance ». Que peut dire Pascal à Monsieur Homais, le pharmacien ratiocineur de Flaubert ? La raison ne fonctionne pas uniquement à travers le principe d’identité, il ne suffit pas d’écrire : A = B, B = C, donc A= C ; la raison n’est pas seulement mesurante, elle s’exerce aussi à travers des intuitions et des ressemblances ; nous dirions : des analogies. Pour Pascal, Dieu – l’Infini - est la plus évidente de ces intuitions. Le problème qui se pose à lui, c’est que cette évidence de Dieu n’est pas assez forte dans nos vies. D’où le pari par lequel il veut donner force à l’évidence de Dieu.

    Mais réduit à sa plus simple expression, en quoi consiste le pari ?

    Ce que l’on appelle pari est en réalité un fragment – un manuscrit de quatre page, raturé et annoté - que Pascal a intitulé : « Infini-rien ». Pascal est hanté par cette idée de l’infini, cette idée des deux infinis, le grand et le petit, si disproportionnés au regard de l’homme. Le pari, stricto sensu, c’est qu’il vaut toujours mieux vivre pour l’infini que de vivre sans l’infini. Pascal le présente comme un calcul, mais on est au-delà du calcul. Il dit d’ailleurs - comme Platon au fond - que si Dieu n’existait pas, il vaudrait mieux être un homme de bien de toutes les façons que de s’être laissé porter par nos désirs.

    Peut-on dire de l’œuvre de Pascal qu’elle est un dialogue entre la foi et scepticisme, entre lui et Montaigne ?

    On peut évidemment penser que c’est un dialogue entre la foi et le scepticisme, Montaigne n’étant pas uniquement du côté du scepticisme, mais aussi du côté de la foi, puisqu’il meurt au cours d’une messe célébrée dans sa chambre, dans une sorte d’étonnante extase au moment de la consécration. Montaigne et Pascal ont en commun d’avoir posé la relation du scepticisme et de la foi. C’est parce que la raison humaine est impuissante que la foi est nécessaire. Dit autrement : le scepticisme ouvre le vaste champ de la foi.

    Quel est le génie de Pascal ?

    On pourrait dire du génie de Pascal que c’est celui de la vérité contraire. Vous savez qu’il dit à propos de l’hérésie qu’elle n’est pas le contraire de la vérité, mais l’oubli de la vérité contraire. Il donne ainsi une image de la foi catholique faite de deux vérités contraires. Par exemple, la grâce et la liberté humaine sont les deux vérités contraires autour desquelles, en tant que janséniste, Pascal a tourné, sans jamais sacrifier l’une à l’autre.

    Une sorte de dialectique pré-hégélienne ?

    Non, parce que la dialectique hégélienne produit une synthèse qui n’est, Dieu me pardonne, qu’une foutaise, alors que Pascal laisse ouverte la dualité de toute approche. Avec lui, le choix n’est jamais fermé. Ainsi cela reste-t-il un pari.

  • Dix chrétiens nigérians égorgés par les islamistes

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    Du Vif :

    Nigeria: dix chrétiens égorgés par des islamistes présumés dans le nord

    (Belga) Dix personnes ont été égorgées par des islamistes présumés qui sont passés de maison en maison samedi soir dans le quartier chrétien de la ville de Chibok, dans le nord du Nigeria, a-t-on appris dimanche auprès de responsables locaux.

    "Les assaillants sont arrivés vers 21h en scandant +Alahu Akbar+ (Dieu est grand) (...) ils se sont rendus dans des maisons qu'ils avaient identifiées dans un quartier à dominante chrétienne de la ville pour massacrer 10 personnes comme des moutons", a déclaré à l'AFP un responsable local qui a requis l'anonymat. Les assaillants "ont ensuite mis le feu à des maisons du quartier. Ils ont saccagé toute la zone", a rapporté de son coté Ezekiel Damina, un habitant du quartier de Myan, en périphérie de Chibok. Chibok se trouve à 170 km de Maiduguri, le fief du groupe islamiste Boko Haram. Les violences liées à Boko Haram - dont le nom en langue Haoussa signifie "l'éducation occidentale est un péché" - et leur répression sanglante par les forces de l'ordre ont fait, selon les estimations, plus de 3.000 morts depuis le lancement de l'insurrection islamiste en 2009. Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, avec 160 millions d'habitants, et premier producteur de pétrole du continent, est divisé entre un nord, majoritairement musulman, et un sud à dominante chrétienne. (DLA)

  • Un martyr laïc indien béatifié ce 2 décembre

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    Un grand jour pour l’Eglise en Inde : un martyr laïc converti a été béatifié

    Radio Vatican


    Le 2 décembre, après l’Angélus, Benoît XVI a évoqué la béatification, le jour même, à Kottar, en Inde, d’un laïc du 18° siècle, Devasahayam Pillai, mort en martyr. Le Pape a invité les fidèles à s’unir à la joie de l’Eglise de ce grand pays et à prier pour que le nouveau bienheureux soutienne la foi des chrétiens indiens. C’est la première fois qu’un martyr indien laïc est proclamé bienheureux, un événement d’une grande signification dans le contexte actuel.

    Devasahayam Pillai, père de famille, officier au palais, apprécié par le roi, est fusillé en 1752, dans l’Etat indien du Tamil Nadu. Il n’a que 40 ans. Pendant trois ans, il a été incarcéré et torturé y compris en public. Son seul tort : s’être converti de l’hindouïsme au catholicisme. Il avait été baptisé sept ans plus tôt par un missionnaire jésuite. Son exemple créait des émules. Sa dépouille, jetée dans la forêt, sera retrouvée par les chrétiens et inhumée devant l’autel de l’église Saint-François-Xavier. 

    Une page glorieuse du christianisme indien

    300 ans après sa naissance, Devasahayam Pillai a été béatifié dans son diocèse d’origine. La cérémonie a été présidée, au nom du Pape, par le préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints. Le cardinal Amato a affirmé que le nouveau bienheureux avait écrit une des pages glorieuses du christianisme indien. Benoît XVI, qui avait approuvé en juin dernier le décret reconnaissant son martyre, espère qu’il soutiendra la foi des chrétiens, souvent mise à l’épreuve aujourd’hui en Inde. 

    Des chrétiens qui subissent des discriminations et dont la liberté religieuse est limitée. Dans certains Etats, comme l’Orissa, les attaques violentes contre les villages indiens, ne sont pas rares de la part des extrémistes hindous. Les attaques verbales, haineuses, sont également fréquentes dans les discours, surtout contre les missionnaires qui travaillent auprès des plus pauvres. Le nouveau bienheureux, modèle de fermeté dans la foi et de persévérance, rappelle que la liberté de conscience ne peut être bafouée. 

    Lors de leur assemblée en février dernier, les évêques indiens ont regretté l’entrée en vigueur, ces dernières années, d’une série de lois visant à interdire les conversions au christianisme. 

  • L’anarchisme chrétien ou l’épée de Perceval

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    9782356310613.jpg“Voici le peuple immense de ceux qui t’ont cherché”, chante la liturgie de la Toussaint. Cette exclamation tirée du psaume 23 pourrait résumer L’anarchisme chrétien de Jacques de Guillebon et Falk van Gaver. Oui, voici le peuple immense, turbulent et bariolé des chercheurs de Dieu, tel qu’il défile sous nos yeux étonnés au long des 400 pages de cet ouvrage dont le titre est un paradoxe et un défi. En effet, comment peut-on être en même temps anarchiste et chrétien? Comment réconcilier Ni Dieu ni maître avec Mon Dieu et mon tout (S. François d’Assise)? Comment prétendre faire marcher ensemble les poseurs de bombes et les semeurs de joie? Réponse : en retournant à la source de toute révolte pure : la soif de justice. Pas seulement la soif, mais aussi la faim, telles que Jésus les proclame en S. Matthieu (5, 6) : “Heureux ceux qui ont faim et soif de justice : ils seront rassasiés!” La soif et la faim signifient que l’être tout entier est mobilisé par le désir infini de justice. Et ce désir n’est pas sans conséquence politique, car “la foi chrétienne, qui est accidentellement politique, est intimement subversive des pouvoirs aliénants éternellement constitués” (p. 11). 

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    Jacques de Guillebon; Falk van Gaver

    Or, les âmes ardentes et les esprits passionnés ne peuvent que se fracasser contre l’ordre d’airain des sociétés humaines.

    Le croyant sait que la justice des hommes n’est pas forcément celle de Dieu, il est même invité par le Christ à “dépasser la justice des scribes et des pharisiens” sous peine de ne pas entrer dans le Royaume des Cieux (Mt 5, 20), saint Pierre engage même les croyants à “obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes” (Actes 5, 29) ; quant aux hommes de bonne volonté, ces “saints laïcs” mus par la seule justice, ils devront faire l’expérience douloureuse de la résistance aux commandements du monde.

    On connaît la recommandation de saint Paul enjoignant aux chrétiens de se “soumettre aux autorités en charge, car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent sont constituées par Dieu” (Rom. 13, 1). Toute révolte contre un ordre inique serait-elle dès lors interdite? Non, bien sûr, au contraire. L’Eglise invite même les chrétiens à la résistance “si l’autorité viole gravement et de façon répétée les principes du droit naturel” et saint Thomas d’Aquin précise qu’ “on n’est tenu d’obéir... que dans la mesure requise par un ordre fondé en justice” (Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise, Cerf, p. 225).  Si donc l’ordre des hommes en vient à s’opposer frontalement à l’ordre divin, l’insoumission devient un droit, voire un devoir. Les martyrs des premiers siècles ont été principalement condamnés pour le simple motif qu’ils refusaient de sacrifier aux idoles et de reconnaître la divinisation du pouvoir politique. Dans nos sociétés, où les nouvelles idoles se présentent à l’adoration sous des formes multiples et où l’Etat en vient à règlementer l’espace de la conscience et à déplacer d’autorité les fondements immémoriaux de l’ordre social, cette résistance peut prendre deux formes principales : l’engagement chrétien radical ou l’insurrection comme étape vers la sainteté.

    C’est à partir de ce tronc commun que les auteurs nous invitent à considérer les pensées et les actes des anarchistes.

    Ils démontrent ce que l’anarchisme et le premier socialisme doivent au christianisme plus qu’à n’importe quelle autre doctrine ou philosophie.

    En nous plongeant dans les eaux profondes de l’insoumission à l’ordre des hommes, les auteurs nous font découvrir une foule de personnages originaux, étonnants, extraordinaires, connus ou méconnus, une troupe d’assoiffés et d’affamés de justice, quelquefois très éloignés de Dieu, en apparence, quelquefois très proches de Lui, mais à leur manière.

    Les auteurs ne canonisent personne, ce n’est pas leur moindre mérite ; ils analysent les ressorts de l’âme, les fondements des actes, la volonté droite. Ils posent en définitive un regard pénétrant et miséricordieux sur la vie de ces défunts qui forment la cohorte tempétueuse et haute en couleurs de ceux qui cherchent Dieu à travers la Justice, en piétinant quelquefois nos pelouses sacrées ou zigzagant à travers les transepts en heurtant les chaises alignées. Ainsi Proudhon (“L’anarchie, c’est l’ordre sans le pouvoir” ou encore “Il est surprenant qu’au fond de notre politique, nous trouvions toujours la théologie”) voisine avec Tolstoï (“La grande révolution, c’est le véritable christianisme, base de l’égalité entre les hommes et de la vraie liberté”) qui fraternise avec le prince noir Kropotkine (“Du berceau à la tombe, l’Etat nous étrangle dans ses bras”); Barbey d’Aurevilly, Claudel, Hello, Bloy, Péguy, Bernanos, Thibon forment la procession chrétienne de ces cavaliers de l’Apocalypse ; puis viennent les errants, les clochards, les fols en Christ, les dandies : l’archimandrite Spiridon, figure brûlante et exaltée de la foi russe, S. Benoît Labre, Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Oscar Wilde, Adolphe Retté (athée, matérialiste militant, anarchiste et jouisseur, auteur de Contes blasphématoires  et qui décrit sa conversion incroyable dans Du diable à Dieu) ; les pages consacrées à Gandhi sont d’une stupéfiante luminosité évangélique ; et l’on ne s’étonnera pas de retrouver notre cher G. K. Chesterton en si tonifiante compagnie.

    On voudrait s’attarder sur tous les personnages décrits dans ce livre, tant chacun d’eux devient attachant et fraternel, fût-ce à travers ses errances et ses maladresses.

    Le trait commun de tous ceux qui forment ce “peuple immense” est la recherche éperdue de justice et de vérité - jusqu’à la résistance passive, jusqu’à la désobéissance, jusqu’à rupture sociale voire la prise de maquis (le “recours aux forêts” : Thoreau, Jünger, Hainard). Un fil rouge traverse cet ouvrage, et ce fil relie entre elles toutes ces personnalités diverses et contradictoires en une sorte de tapisserie mystique en laine brute, une communion des saints tout étonnés d’être là : à la noce divine, seront conviés “les mauvais comme les bons”, trouvés sur les chemins (Mt 22, 10), “les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux ramassés sur les places et les rues de la ville” (Lc 14, 21).

    On aura compris que l’anarchie analysée dans ce livre n’est pas celle des assassins ni des déséquilibrés. L’anarchisme est ici présenté dans son processus intellectuel et affectif, quand il procède d’un sentiment quasi océanique, c’est-à-dire “tributaire de forces parfois inconscientes, parfois mises au jour, que meut pourtant toujours un  désir de s’extraire de la fausse contradiction moderne imposée par la domination  des ethos socialiste et libéraux” (p. 12), contradiction à masque d’alternance, dont le seul point commun est le “narcissisme anthropocentrique et la même négation de la nature” (p. 315).

    Il y a pourtant bien une troisième voie (qui est en réalité la première et la plus éternellement moderne) : l’amour de Dieu et du prochain comme source de subversion par le bien, comme seule alternative aux culs-de-sac idéologiques de tous les temps. La vraie et seule révolution ne commence-t-elle pas dans le cœur de l’homme, avec les premiers mots de Jésus dans l’Evangile selon S. Marc : “Convertissez-vous!”

    Pierre René Mélon

    __________

    Jacques de Guillebon et Falk van Gaver, L’anarchisme chrétien, Editions de l’Œuvre, 2012, 411 p., 29 €.

  • Quand une nouvelle année liturgique ravive la douce mémoire du Christ

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    La préparation à Noël dans la tradition occidentale et la tradition byzantine (Osservatore Romano)

    Une mémoire douce et vivante

    Toute la vie de l’Eglise se déroule dans le souvenir du Christ, dans sa « douce mémoire – une memoria suavitatis, pour reprendre l’expression de saint Bernard – sans que le temps, qui passe, ne parvienne jamais à l’épuiser ou à l’atténuer. Et en effet, Jésus est le contemporain de l’étendue des siècles, qui se déroulent tous en sa présence.

    L’Eglise le rencontre en particulier dans l’Ecriture, née comme réévocation des « événements » du Seigneur (cf. Luc, 1, 1). L’Eglise le rencontre dans les signes sacramentaux qui, à leur tour, sont valables et efficaces grâce à la présence actuelle de celui qui en a été et continue d’en être l’auteur. Les croyants retrouvent le Seigneur sous diverses autres formes, mais c’est ici au caractère de signe sacramentel de l’année liturgique elle-même que nous nous intéressons. Avec ses festivités, l’Eglise a comme refaçonné les jours et les semaines ; elle a incliné et plié au service de Jésus les mois et les années.

    Et la tradition liturgique byzantine elle aussi – bien qu’elle n’ait pas en elle-même une période liturgique précédant Noël, avec des particularités eucologiques propres – dans la période allant du 15 novembre au 24 décembre encadre ce qui s’appelle le « Carême de Noël », où nous trouvons une série de tropaires appelés theotòkia — c’est-à-dire dédiés à la Mère de Dieu – très riches d’un point de vue théologique.

    La liturgie byzantine prépare à la Nativité de manière très discrète, très humble. Une très belle série de tropaires nous fait goûter par anticipation le mystère de l’Incarnation : l’attente confiante, la pauvreté de la grotte, les personnages ainsi que les lieux vétérotestamentaires qui apparaissent à cette période. A travers des images poétiques et des réminiscences bibliques nous sommes placés face au mystère de notre salut, au mystère indicible de Dieu qui, par amour, s’incarne, se fait l’un de nous, se fait homme, « se fait petit » comme les Pères aiment à le dire.

    source : osservatoreromano.va

  • Banneux, 14-15 décembre : pause des pères chez les Frères de Saint-Jean

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    Pause - Partage - Prière des Pères !

    24h de halte pour couper de notre quotidien et recharger les batteries !

    Quand ?                  15-16 décembre de 15h samedi à 15 h dimanche.
     
    Le thème ?              « Guérir par la puissance du pardon »
    Où ?                       Chez les frères de Saint Jean à Banneux
    Animé par ?             Frère Pierre-François
    Intéressé ?              Inscris-toi, en envoyant un email : P4@stjean-banneux.com 
    Plus d’infos ?          www.stjean-banneux.com  cliquez sur « pause des pères »

  • Tout un programme pour les paroisses et les écoles catholiques de France... et d'ailleurs

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    Dans le cadre des visites effectuées ces jours-ci par les évêques de France à Rome, des discours importants ont été prononcés dont celui que l'on pourra lire ci-dessous. (source : Eglise catholique en France)
     
    "La grâce de Rome est vraiment celle de l'universalité, une grâce catholique! " Ainsi vient de s'adresser au Saint-Père, le Cardinal Barbarin au nom des évêques des provinces de Clermont, Lyon, Marseille, Montpellier, Toulouse et de l'Archevêque de Monaco en visite ad limina.

    Tandis que les évêques de France achèvent ainsi leur pèlerinage aux sources apostoliques, tous témoignent que leur ministère s'en trouve fortifié. Soulignons que plusieurs Dicastères ont conforté l'épiscopat français dans la voie de la vigilance qu'il tient concernant les graves réformes sociétales en cours. Les évêques de Midi-Pyrénées, Auvergne, Rhône-Alpes, Languedoc Roussillon et PACA reconnaissent que leur ministère est parfois lourd. Mais que pour le raviver, il faut avoir des cœurs de serviteurs. Rien de fécond ne se fera sans le dialogue exigeant et respectueux avec l'homme de ce temps. Tel est le "fil rouge" des échanges vécus à Rome. 

    Dans sa très riche réponse, le Saint-Père se fait insistant sur l'efficacité de la nouvelle évangélisation. Elle ne le sera que si les communautés s'y engagent pleinement. 
    Pour vivre cela concrètement, le Saint-Père évoque longuement la transmission aux jeunes générations. Ici l'éminente responsabilité de l'Enseignement catholique est rappelée fortement.

    Les figures saintes ont façonné l'Eglise en France. Benoît XVI en cite quelques-unes. Nous sommes assurés qu'elles intercèdent pour l'aujourd'hui.

    Ainsi s'achèvent les visites officielles. Désormais beaucoup est à recueillir. Les trois discours pontificaux sont un précieux triptyque pour poursuivre la rencontre des hommes.

    Mgr Bernard PODVIN
    Porte-parole des évêques de France

    Monsieur le Cardinal, chers frères dans l'épiscopat,

    Je garde toujours vivant le souvenir de mon Voyage apostolique en France à l'occasion des célébrations marquant le cent cinquantième anniversaire des apparitions à Lourdes de l'Immaculée Conception. Vous êtes le dernier des trois groupes d'Évêques de France venus en visite ad limina. Je vous remercie, Éminence, pour vos aimables paroles. En m'adressant à vos prédécesseurs, j'ai ouvert comme un triptyque dont l'indispensable prédelle pourrait être le discours que je vous avais adressé à Lourdes en 2008. L'examen de cet ensemble indissociable vous sera certainement d'utilité, et guidera vos réflexions.

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  • « Comme dans des bâtiments en béton sans fenêtres »

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    Un message magnifique de Benoît XVI au « Parvis des Gentils » (référence au parvis du temple de Jérusalem qui dans l'antiquité était accessible aux païens), une structure vaticane voulue par Benoît XVI et destinée à faire dialoguer croyants et non croyants, Dans un contexte de forte sécularisation. Cette  structure est pilotée par le cardinal Gianfranco Ravasi, président du conseil pontifical de la culture,

    « Chers amis,

    C’est avec une vive gratitude et avec affection que je salue tous les participants au "Parvis des gentils" qui va avoir lieu au Portugal, les 16 et 17 novembre 2012, et qui réunira des croyants et des incroyants autour de l’aspiration commune à affirmer la valeur de la vie humaine face à la vague montante de la culture de la mort.

    En réalité, la conscience du caractère sacré de la vie qui nous a été confiée, non pas comme quelque chose dont on peut disposer librement mais comme un don qu’il faut garder fidèlement, appartient à l’héritage moral de l’humanité. "Malgré les difficultés et les incertitudes, tout homme sincèrement ouvert à la vérité et au bien peut, avec la lumière de la raison et sans oublier le travail secret de la grâce, arriver à reconnaître dans la loi naturelle inscrite dans les cœurs (cf. Rm 2, 14-15) la valeur sacrée de la vie humaine depuis son commencement jusqu’à son terme" (Encyclique "Evangelium vitæ", n° 2). Nous ne sommes pas un produit accidentel de l’évolution, mais chacun d’entre nous est le fruit d’une pensée de Dieu : nous sommes aimés par Lui.

    Cependant, si la raison peut percevoir cette valeur de la vie, pourquoi mettre Dieu en cause ? Je réponds en citant une expérience humaine. La mort d’une personne aimée est, pour ceux qui l’aiment, l’événement le plus absurde que l’on puisse imaginer : cette personne est inconditionnellement digne de vivre, il est bon et beau qu’elle existe (l’être, le bien, le beau, comme le dirait un métaphysicien, sont transcendantalement équivalents). Mais en même temps, la mort de cette même personne apparaît, aux yeux de ceux qui ne l’aiment pas, comme un événement naturel, logique (pas absurde). Qui a raison ? Celui qui aime ("la mort de cette personne est absurde") ou celui qui n’aime pas ("la mort de cette personne est logique") ?

    Le premier point de vue n’est défendable que si toute personne est aimée par un Pouvoir infini ; c’est là la raison pour laquelle il a été nécessaire de faire appel à Dieu. Effectivement, ceux qui aiment ne veulent pas que la personne aimée meure ; et, s’ils le pouvaient, ils l’empêcheraient toujours. S’ils le pouvaient... L’amour fini est impuissant ; l’Amour infini est tout-puissant. Eh bien, c’est cette certitude que l’Église annonce : "Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle" (Jn 3, 16). Oui ! Dieu aime chaque personne et celle-ci, de ce fait, est inconditionnellement digne de vivre. "Le sang du Christ, qui révèle la grandeur de l’amour du Père, manifeste que l’homme est précieux aux yeux de Dieu et que la valeur de sa vie est inestimable". (Encyclique "Evangelium vitae", n° 25).

    Mais, à l’époque moderne, l’homme a voulu se soustraire au regard créateur et rédempteur du Père (cf. Jn 4, 14), en se fondant sur lui-même et non sur le Pouvoir divin. C’est presque la même chose que dans les bâtiments en béton armé dépourvus de fenêtres, où c’est l’homme qui assure l’aération et la lumière ; et, semblablement, même dans un tel monde auto-construit, on puise dans les "ressources" de Dieu, qui sont transformées en produits qui sont les nôtres. Que dire, alors ? Il est nécessaire de rouvrir les fenêtres, de voir à nouveau l’immensité du monde, le ciel et la terre, et d’apprendre à utiliser tout cela comme il faut.

    En effet, la valeur de la vie ne devient évidente que si Dieu existe. C’est pourquoi il serait beau que les incroyants veuillent vivre "comme si Dieu existait". Même s’ils n’ont pas la force de croire, ils devraient vivre sur la base de cette hypothèse ; dans le cas contraire, le monde ne fonctionne pas. Il y a beaucoup de problèmes qui doivent être résolus, mais ils ne le seront jamais complètement si l’on ne place pas Dieu au centre de tout, si Dieu ne devient pas de nouveau visible dans le monde et déterminant dans notre vie. Celui qui s’ouvre à Dieu ne s’éloigne pas du monde et des hommes, mais il trouve des frères : en Dieu nos murs de séparation tombent, nous sommes tous frères, nous faisons partie les uns des autres.

    Mes amis, je voudrais conclure par cette phrase du concile Vatican II destinée aux penseurs et aux hommes de science : "Heureux ceux qui, possédant la vérité, continuent à la chercher pour la renouveler, pour l’approfondir, pour en faire don aux autres" (Message, 8 décembre 1965). C’est là l’esprit et la raison d’être du "Parvis des gentils". À vous qui êtes engagés de diverses manières dans cette initiative significative, j’exprime mon soutien et j’adresse mes encouragements les plus sincères. Que mon affection et ma bénédiction vous accompagnent aujourd’hui et à l’avenir.

     BENEDICTUS PP XVI , Au Vatican, le 13 novembre 2012 »

     Ici :  "COMME DANS DES BÂTIMENTS EN BÉTON SANS FENÊTRES..."

    Puisse cette "structure" de dialogue (une de plus) s'en inspirer dans ses initiatives...