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International - Page 157

  • Carnage djihadiste au Burkina Faso

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    De Xavier Sartre sur Vatican News :

    7 juin 2021

    Consternation et impuissance au Burkina Faso après une attaque terroriste

    160 personnes ont été tuées par des djihadistes présumés au Burkina Faso ce weekend, dans le village de Solhan, dans le diocèse de Dori. L’évêque des lieux, Mgr Dabiré, exprime sa consternation face à l’attaque la plus meurtrière dans ce pays du Sahel depuis 2015 et le début de l’offensive terroriste.

    «Une grande consternation devant ce massacre»: ce sont les premiers mots de Mgr Laurent Dabiré, évêque de Dori et président de la conférence épiscopale du Burkina-Niger concernant l’attaque menée dans la nuit de vendredi à samedi dernier à Sohlan, petit village de la province du Yagha, au nord-est du Burkina Faso. Selon un dernier bilan confirmé par les autorités locales, 160 hommes, femmes et enfants ont été tués et enterrés par les habitants eux-mêmes dans trois fosses communes. Depuis le début de la vague terroriste dans le pays en 2015, c’est l’attaque la plus meurtrière.

    Les habitants exécutés

    Ce sont les prêtres en poste dans la paroisse de Sebba, localité proche de Sohlan qui ont averti Mgr Dabiré. Ils ont recueilli le témoignage d’un survivant qui est parvenu à s’enfuir et à donner l’alerte. «Au petit matin, jusqu’à 6h, des hommes armés ont envahi la localité. Ils ont tiré des coups en l’air, avant de passer de maison en maison parce que les gens étaient encore au lit. Ils les ont exécutés purement et simplement. Ils ont ensuite brûlé le marché, les maisons, les boutiques, des véhicules, des camions, des moyens de transport qui étaient stationnés dehors», relate l’évêque.

    Comme à chaque fois dans ce genre de cas, aucune revendication n’a été faite. Les autorités et l’armée n’ont donné aucune indication particulière sur les auteurs de ce massacre. Sur les raisons d’une telle violence, là encore aucune certitude. «C’est peut-être des représailles», avance Mgr Dabiré. À Solhan, «il y a les Volontaires pour la défense de la patrie (une milice citoyenne mise en place en 2020 par le gouvernement NDLR). Est-ce que leur présence ou le fait que ce village aiderait des jeunes qui sont entrés dans ce corps de supplétifs de l’armée, a provoqué cette réaction des terroristes?», s'interroge l'évêque burkinabè. Impossible de le dire pour le moment.

    Un sentiment d’impuissance

    Les habitants de cette région frontalière avec le Niger ont ressenti «un grand émoi» et éprouvé «un sentiment d’impuissance» confie l’évêque de Dori. «On aimerait bien faire quelque chose, mais quoi?» poursuit-il, reconnaissant que «l’on est face à un ennemi invisible, inconnu et très armé». La population compte beaucoup sur l’efficacité du dispositif mis en place par l’armée pour combattre les groupes djihadistes.

    Dans ce contexte tragique, Mgr Dabiré envoie un message d’espoir à ses diocésains et à l’ensemble des populations du Sahel, tous concernés par ces attaques terroristes, en leur disant de «ne pas perdre confiance en la vie, de garder fermement la foi dans l’espérance, de rester solidaires pour faire face à cette violence qui nous tombe dessus, afin d’explorer toutes les solutions, y compris le dialogue. C’est, je crois, la seule manière de pouvoir s’en sortir un jour».

    Les mots du Pape François, dimanche lors de l’angélus, au lendemain de l’attaque, ont été d’un grand réconfort pour Mgr Dabiré qui est très reconnaissant au Saint-Père pour avoir évoqué le sort de son pays et de son diocèse.

  • Malaise diplomatique autour du projet de voyage du pape en Hongrie

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le projet de voyage du pape François en Hongrie suscite un malaise diplomatique

    Bien qu'il ait été invité à effectuer une visite d'État, le pape a clairement indiqué qu'il ne participerait qu'au congrès eucharistique de Budapest et qu'il n'avait pas l'intention de se rendre dans le pays lui-même.

    3 juin 2021

    La visite du pape François en Hongrie, prévue en septembre, risque de provoquer une rupture diplomatique après qu'il est apparu que le Saint-Père pourrait ne rester que trois heures dans le pays, omettre une visite de courtoisie au président hongrois, puis passer éventuellement trois jours et demi en Slovaquie voisine. 

    Selon des sources au Vatican et en Hongrie, des efforts sont déployés pour convaincre le pape de rester en Hongrie au-delà de la matinée du 12 septembre, où il célébrera la messe de clôture du Congrès eucharistique international qui se déroule dans la capitale Budapest.

    Ils tentent également de persuader le pape de ne pas effectuer de visites de courtoisie au président du pays, le catholique János Áder, et au Premier ministre, Viktor Orbán, ni de s'adresser aux dirigeants civiques et politiques, comme le veut la coutume, malgré les invitations répétées du gouvernement hongrois à effectuer une visite d'État.

    "Les tensions politiques en coulisses sont dues au fait que le Vatican veut éviter toute réunion politique, y compris la visite du palais présidentiel de Budapest qui devrait faire partie du package", a déclaré une source informée à Budapest au Register le 2 juin. 

    "Quelque chose ne va pas ici, du moins du point de vue de la diplomatie et du protocole", a écrit Luis Badilla, rédacteur en chef de Il Sismografo, un agrégateur de nouvelles géré par la Secrétairerie d'État du Vatican.  

    Selon le dernier itinéraire proposé, le pape sera conduit directement de l'aéroport au lieu du congrès, la place des Héros, dans le centre de Budapest. Après la messe de clôture, il devrait partir pour Bratislava, la capitale slovaque. 

    Depuis que la possibilité d'une visite en Hongrie a été évoquée l'année dernière, le pape a clairement indiqué qu'il ne se rendrait qu'au congrès eucharistique et qu'il n'avait pas l'intention de se rendre dans le pays lui-même. S'adressant aux journalistes sur le vol de retour d'Irak le 8 mars, il a déclaré : "Ce n'est pas une visite dans le pays, mais pour cette messe. Mais Budapest est à deux heures de route de Bratislava : pourquoi ne pas rendre visite aux Slovaques ? Je ne sais pas." 

    Si le pape maintient son projet de passer directement trois jours et demi en Slovaquie - un pays qui a eu une histoire difficile avec la Hongrie mais qui entretient désormais de bonnes relations avec Budapest - des sources ont déclaré au Register que ce serait un affront pour les Hongrois et "une gigantesque gifle" pour le Premier ministre Orbán. 

    "Ce serait scandaleux", a déclaré au Register une source de l'Église à Budapest. "Ce serait l'équivalent de le voir passer une demi-journée en Israël puis trois jours et demi en Iran, ou une demi-journée en Pologne puis se rendre en Russie pour quelques jours. Tout le monde pense que c'est inacceptable." 

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  • Kamloops : "un appel fort à nous détourner du modèle colonisateur" (pape François)

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    De Vatican News :

    6 juin 2021

    Kamloops: le Pape invite à «se détourner du modèle colonisateur»

    Lors de la prière de l’Angélus, ce dimanche matin, le Pape s’est longuement exprimé au sujet du scandale provoqué au Canada par la découverte de plus de 200 corps dans un ancien pensionnat autochtone qui fut administré par l’Église catholique.

    Le Pape a dit suivre «avec tristesse les nouvelles en provenance du Canada concernant la découverte choquante des restes de 215 enfants, élèves du pensionnat indien de Kamloops, dans la province de la Colombie-Britannique. Je me joins aux évêques canadiens et à toute l'Église catholique au Canada pour exprimer ma sympathie au peuple canadien, qui a été traumatisé par cette nouvelle choquante», a expliqué François.

    «Cette triste découverte renforce encore notre conscience de la douleur et de la souffrance du passé, a-t-il reconnu. Les autorités politiques et religieuses du Canada doivent continuer à travailler ensemble avec détermination pour faire la lumière sur ce triste événement et s'engager humblement sur la voie de la réconciliation et de la guérison.»

    Se détacher de la mentalité coloniale

    Le premier Pape né sur le continent américain a invité à tirer les leçons de ce drame en remettant en question les modèles idéologiques qui ont associé le christianisme à une forme d’emprise sur les cultures traditionnelles. «Ces temps difficiles sont un appel fort pour nous tous à nous détourner du modèle colonisateur et même des colonisations idéologiques d'aujourd'hui, et à marcher côte à côte dans le dialogue, le respect mutuel et la reconnaissance des droits et des valeurs culturelles de toutes les filles et de tous les fils du Canada», a martelé François, dans des accents proches de ceux utilisés dans son exhortation apostolique Querida Amazonia, qui traitait d’un contexte différent, mais avec un même souci de décentrement de l’Église catholique par rapport à un prisme trop occidental.

    «Nous recommandons au Seigneur les âmes de tous les enfants qui sont morts dans les pensionnats du Canada et nous prions pour les familles et les communautés autochtones du Canada frappées par le deuil. Prions en silence», a conclu François avec gravité.

    Les pensionnats autochtones, un projet d’assimilation forcée

    La découverte des restes de 215 enfants avait suscité il y a quelques jours une onde de choc dans tout le Canada, y compris au sein de l’Église catholique, qui était propriétaire de l'école de Kamloops entre 1890 et 1969, avant son transfert sous administration publique jusqu’à sa fermeture en 1978. L'école était autrefois la plus grande du système des pensionnats autochtones du Canada.

    «Au nom de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), j’exprime notre profonde tristesse pour la perte déchirante des enfants de l’ancien pensionnat indien de Kamloops, dans la Première nation Tk’emlúps te Secwépemc», avait écrit Mgr Richard Gagnon, archevêque de Winnipeg et président de l’épiscopat canadien, dans un communiqué daté du 31 mai. Cette découverte «bouleversante» fait ressurgir «des traumatismes dans de nombreuses communautés à travers ce pays», avait constaté l’archevêque, réclamant que toute la vérité soit faite afin d’«honorer la dignité de ces petits».

    Cet épisode vient s’ajouter à une page douloureuse de l’histoire du pays. Il y a plus de cinq ans, la Commission de vérité et réconciliation du Canada avait en effet publié un rapport sur les pensionnats autochtones. Le document de près de 4000 pages détaillait les sévices infligés aux enfants autochtones dans les établissements, où au moins 3200 enfants sont morts en raison de mauvais traitements et de négligence.

  • Chine : les persécutions continuent malgré l’accord provisoire de 2018, signé entre le Saint-Siège et Pékin

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Xinxiang : après l’arrestation de Mgr Zhang et de membres du clergé local, plusieurs organisations préoccupées

    02/06/2021

    Une dizaine de jours après l’arrestation de Mgr Zhang, évêque de Xinxiang (Henan), et de plusieurs prêtres et séminaristes de son diocèse, plusieurs organisations chrétiennes et ONG mettent en cause les nouvelles règles sur les Affaires religieuses entrées en vigueur en mai 2021. « Ces arrestations semblent confirmer les craintes sur les restrictions religieuses. Nous encourageons la communauté internationale à élever la voix contre tous les cas de détention arbitraire des responsables religieux », a souligné Mervyn Thomas, de l’organisation CSW (Christian Solidarity Worldwide).

    L’église catholique de Jingzhou South Gate (province de Hubei, dans l’est de la Chine).

    L’arrestation récente d’un évêque chinois (approuvé par le Saint-Siège) et de plusieurs prêtres et séminaristes de la province du Henan (dans le centre du pays) a choqué voire surpris de nombreux catholiques, alors que les persécutions religieuses semblent continuer de s’intensifier sous l’égide du président Xi Jinping. Mgr Joseph Zhang Weizhu, évêque de Xinxiang (Henan) a été arrêté le 21 mai, un jour après l’arrestation de sept prêtres et de plusieurs séminaristes par la police locale. Ils sont accusés d’avoir violé les nouvelles règles sur les Affaires religieuses, entrées en vigueur ce mois-ci. L’évêque et les prêtres de Xinxiang auraient provoqué la répression des autorités pour avoir utilisé une usine abandonnée comme séminaire pour la formation des futurs prêtres. Selon les nouvelles règles sur les Affaires religieuses, le clergé doit être enregistré officiellement auprès de l’État. Par ailleurs, il est demandé aux catholiques d’élire leurs évêques démocratiquement. Il est également illégal d’organiser toute activité religieuse dans des lieux non enregistrés ou contrôlés par l’État.

    Les arrestations survenues les 20 et 21 mai ont suscité la condamnation et l’indignation de nombreux groupes chrétiens et organisations humanitaires. Mervyn Thomas, fondateur et président de l’organisation CSW (Christian Solidarity Worldwide), a déclaré que les nouvelles règles sur les Affaires religieuses sont un nouvel outil servant à renforcer l’oppression sur les communautés religieuses, en particulier contre les chrétiens. « Ces arrestations, qui surviennent peu après l’application des nouvelles règles sur le personnel religieux, semblent confirmer les craintes sur les restrictions religieuses. Nous appelons à la libération immédiate et inconditionnelle de ces chrétiens et de tous ceux qui sont détenus à travers la Chine à cause de leur religion ou de leurs croyances. Nous encourageons également la communauté internationale à élever la voix contre cette nouvelle affaire et contre tous les cas de détention arbitraire et de harcèlement des responsables religieux », a souligné Mervyn Thomas.

    « Nous appelons à la libération immédiate de ces chrétiens »

    Le CSW a également noté que d’autres responsables chrétiens comme Zhang Chunlei, de la Love (Ren’ai) Reformed Church, et le pasteur Yang Hua, de l’Église Pierres Vivantes (une Église protestante évangélique), ont été harcelés et attaqués avant d’être arrêtés. Les autorités locales ont également suspendu ces deux Églises chrétiennes après les avoir accusées de fraude et de gestion illégale d’organisations non autorisées. Le pasteur Yang a été battu par un responsable local du Parti communiste chinois dans un commissariat de Guiyang (province du Guizhou), à tel point qu’il a dû être admis aux urgences dans un hôpital de la ville. Il a également été arrêté en 2016 quand son église a été fermée, et il a ensuite passé deux ans et demi en prison sous de fausses accusations de « divulgation délibérée de secrets d’État ». Après sa libération en 2018, le pasteur Yang a dit aux membres de son Église de « persévérer dans la foi », selon le groupe China Aid (basé aux États-Unis).

    De son côté, Mgr Zhang est surveillé par les autorités depuis plusieurs décennies. Mgr Zhang est sous pression des autorités depuis des années, principalement à cause de son refus d’adhérer à l’Association patriotique des catholiques chinois. Mgr Zhang, ordonné évêque en secret en 1991, n’a donc jamais été autorisé à diriger son diocèse, et ce dernier s’est vu imposer un administrateur nommé par le gouvernement depuis 2010. L’évêque a également été arrêté à plusieurs reprises avant d’être relâché. Depuis les dernières arrestations survenues fin mai, le sort réservé à Mgr Zhang, aux prêtres et aux séminaristes détenus reste inconnu ; certains médias affirment qu’ils ont été placés en confinement solitaire et qu’ils subissent des « leçons politiques ».

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  • La Voie synodale ? "En effet, de telles attitudes offensent et étonnent nos croyants" (Cardinal Puljic, archevêque de Sarajevo)

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    Face à l’Allemagne, l’autre Europe fait entendre sa voix: « Nous ne pouvons pas comprendre une Eglise dans laquelle le sacrifice devient un mot étranger et où  il y a un Jésus sans croix ». Interview de Mgr Vinko Puljic, cardinal-archevêque de Sarajevo  (capitale de la Bosnie-Herzégovine) par Clara Steinbrecher sur le site  Kath Net /Maria 1.0 :

    Puljic 05b37559e832207ab38ee3fdf1871e34.jpg« Sarajevo (kath.net/ Maria 1.0) Lorsque le pape Saint Jean-Paul II l'a accepté au Collège des cardinaux le 26 novembre 1994, Vinko Puljić, 49 ans, était le plus jeune cardinal. Aujourd'hui, le cardinal Vinko Puljić est archevêque de Vrhbosna (Sarajevo). L'archidiocèse de Sarajevo a ses origines au 7ème siècle. En 1881, il fut rétabli en tant qu'évêché. L'archevêché est situé à l'est de la Bosnie-Herzégovine et borde la Croatie au nord, la Serbie à l'est et le Monténégro au sud. Le diocèse comprend des parties de la Fédération de Bosnie-Herzégovine et de la République serbe. Mgr Puljić n'est pas seulement le curé de son diocèse mais, en tant que cardinal, également membre de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples et du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. En décembre 2020, l'homme de 75 ans a survécu à une grave maladie COVID-19. "Marie 1. 0 » a parlé au cardinal Puljić. L'interview a été arrangée par Thommy M. Schott et traduite par Dinka Mihic. Les questions sont posées par Clara Steinbrecher, responsable de l'initiative Maria 1.0.

    Maria 1.0 : Votre Éminence, en décembre 2020, vous avez dû être soignée à l'hôpital en raison d'une infection corona. Comment allez-vous  aujourd'hui?

    Cardinal Puljić : Je remercie Dieu d'être allé à l'hôpital à temps. J'ai rencontré des médecins et du personnel médical très dévoués. J'ai bien survécu à Corona, mais j'en subis toujours les conséquences. J'admirais le personnel médical qui, malgré la lourde charge, était toujours patient avec tous les patients. Je ne suis pas le même qu'avant Corona, mais je suis reconnaissant à Dieu de pouvoir faire mes devoirs régulièrement.

    Maria 1.0: Les Croates catholiques sont le plus petit des trois groupes ethniques nationaux de votre patrie. Comment décririez-vous la situation des catholiques de Bosnie-Herzégovine un quart de siècle après la fin de la guerre ?

    Cardinal Puljić : Les accords de Dayton ont mis fin à la guerre, mais ils n'ont pas créé une paix juste. Dayton divise la Bosnie-Herzégovine en deux. Dans une partie, la Republika Srpska (République serbe, ndlr), le nettoyage ethnique est légalisé et il n'y a quasiment pas de Croates catholiques là-bas. Dans l'autre partie (Fédération de Bosnie-Herzégovine, ndlr), où vivent Croates et Bosniaques, une majorité de Bosniaques est issue des Croates. Les gens sont anxieux et frustrés. Même ceux qui ont enduré la guerre quittent maintenant le pays. Malheureusement, l'égalité des trois peuples constitutifs n'a pas été établie et les mêmes droits ne s'appliquent pas dans tous les domaines.

    Maria 1.0 : Si vous visitez la Sainte Messe d'une congrégation croate en Allemagne, vous remarquerez que les églises sont pleinement représentées et que presque toutes les générations sont représentées parmi les fidèles. L'Église catholique dans votre pays est-elle plus vivante qu'elle ne l'est, par exemple, en Allemagne ?

    Cardinal Puljić : Tout au long de l'histoire, nos catholiques ont trouvé dans la foi un soutien et une source de force. Lorsqu'ils quittent désormais la terre de leurs ancêtres, ils portent en eux la foi de leurs pères, dans laquelle ils ont grandi et pour lesquels ils ont beaucoup enduré, surtout à l'époque communiste. L'ancienne génération vivra cette croyance, mais les plus jeunes s'adapteront rapidement à l'environnement dans lequel ils sont entrés car c'est là qu'ils vont à l'école et l'opinion publique influence leur vision du monde.

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  • Le chemin synodal (2021-2023) du pape François : une longue marche pour quoi faire ?

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    Lu sur le site web "Pro Liturgia":

    « Le Vatican a annoncé la tenue d’un synode mondial. Il commencera en septembre 2021 avec le traditionnel document préparatoire. La cérémonie d’ouverture à Rome aura lieu en octobre et lancera une phase dite « diocésaine ». Cette phase se terminera en avril 2022 et aboutira à la création d’un premier « Instrumentum laboris » à remettre en septembre 2022. On entrera alors dans une « phase continentale », qui devrait permettre l’élaboration de nouveaux documents en mars 2023, lesquels seront ensuite intégrés à un deuxième « Instrumentum laboris » en juin 2023. S’ouvrira alors la « phase universelle », le Synode des évêques, qui se tiendra en octobre 2023 et élaborera un texte final qui sera vraisemblablement remis au Pape qui le transformera en document officiel pour être publié.

    Pour faire court, disons qu’en octobre 2023 se réunira un synode mondial, au cours duquel les évêques discuteront d’un document final dont le pape décidera ce qu’il convient d’en faire.

    Les nombreux échos de cette annonce vont des acclamations euphoriques aux critiques acerbes. Certains craignent un Vatican III que d’autres espèrent. Reste à savoir ce que donnera ce synode dans la pratique. Si ses conclusions sont appliquées comme furent appliquées celles des synodes précédant, alors il n’y aura pas grand-chose à en attendre : on se retrouvera avec un nouveau document qui sera rapidement mis dans un placard pour y être oublié. C’est ce qui est arrivé, pour ne prendre qu’un exemple, à l’Exhortation post synodale « Sacramentum caritatis » signée par Benoît XVI. Comme on l’entend dire au Vatican, le document préparatoire au synode ne donne aucune directive. Au niveau diocésain et local, des laïcs - appartenant aux « clubs » interparoissiaux très orientés - devraient participer aux travaux. Ce qui signifie qu’il ne faut pas s’attendre à des changements dans la situation actuelle : le catéchisme restera vide et la liturgie demeurera un champ de ruines plus ou moins bien conservées.

    Il serait donc nécessaire de contrer dès maintenant ce qui se fera durant ce synode. Pour que les véritables besoins des fidèles de notre époque aient une chance d’être pris en compte lors d’un tel processus, il faudrait rapidement engager la « réforme de la réforme » liturgique et supprimer les bureaucraties diocésaines autoréférentielles. Ce serait une manière de fournir davantage d’ « oxygène spirituel » aux baptisés qui actuellement quittent leurs églises sur la pointe des pieds en espérant trouver un air plus respirable ailleurs.

    A-t-on besoin d’un nouveau synode pour rappeler aux évêques leurs responsabilités ? A-t-on besoin d’un nouveau synode pour rappeler à tous les fidèles que l’Église n’est pas une démocratie et que la vérité de ce qu’elle enseigne est clairement expliquée dans le catéchisme ? A-t-on besoin d’un synode pour rappeler que l’Église est dépositaire de la Vérité que Dieu a révélée par son Fils unique ? Souvenons-nous qu’une impulsion pour un renouveau de l’Église n'a jamais émergé de la hiérarchie (et moins encore de la caste de ces laïcs qui se comportent comme des fonctionnaires paroissiaux et diocésains). Il faut en être conscient : le renouveau de l’Église est toujours venu d’en bas, c’est-à-dire des croyants « ordinaires », des familles et des monastères.

    Certains semblent penser que le processus annoncé de ce synode s’étalant sur plus de deux ans est justement le moyen d’entendre ces croyants ordinaires, ces familles, ces monastères. Mais l’expérience a prouvé qu’il n’en est rien : les véritables besoins de cette « base » sont en effet systématiquement occultés par les rêves de ceux qui s’acharneront à tirer la couverture à eux en remplissant avec frénésie les questionnaires fournis. Encore trois ans de perdus, où chacun se croira autorisé à se disperser dans toutes les directions, à donner un large écho à des questions déjà mille fois débattues, à voir resurgir encore et encore les mêmes thèmes.

    Ne laissons pas le prochain synode tomber entre les mains de réformateurs autoproclamés qui semblent savoir mieux que Dieu lui-même comment conduire l’Église. »

    Ref. https://www.proliturgia.org/actua.html

    JPSC

  • Le Liban peut-il se relever ?

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    Épuisé par ses divisions internes, la crise économique aggravée par la pandémie, la corruption endémique, le Liban, sans gouvernement, est à terre. Le cardinal Béchara Raï a proposé une solution. Une analyse d’Annie Laurent publiée sur le site web du mensuel « La Nef » :

    « Depuis l’été 2020, le pape François manifeste une vive préoccupation pour l’avenir du Liban. La crise existentielle dans laquelle s’enfonce le pays du Cèdre, déclenchée en octobre 2019 (1), ne cesse de s’aggraver, menaçant même la survie de ce petit État du Levant auquel le Saint-Siège a, dès 1946, trois ans après son indépendance, reconnu une vocation unique, ce qui inspirera à saint Jean-Paul II la formule de « pays-message » (2).

    Parmi les diverses interventions du Souverain Pontife, celle du 9 février dernier est significative par le choix de sa date et par son contenu. Publiée à l’occasion de la fête de saint Maron, patron de l’Église maronite, la plus nombreuse au sein de la chrétienté locale et la plus influente puisque c’est à l’un de ses patriarches, Élias Hoayek (1843-1931), dont le procès en béatification est en cours, que les Libanais doivent la création de leur État en 1920, raison pour laquelle le 9 février est une fête nationale chômée.

    Dans son message, le pape a insisté sur le rôle et la responsabilité des chrétiens. « Il est plus que jamais nécessaire que le pays garde son identité unique, pour assurer l’existence d’un Moyen-Orient pluriel, tolérant et divers, où la présence chrétienne peut offrir sa contribution et n’est pas réduite à une minorité qu’il faut protéger. » Affirmant que « les chrétiens constituent le tissu conjonctif historique et social du Liban et, à travers les multiples œuvres éducatives, sanitaires et caritatives, la possibilité de continuer à œuvrer pour le bien du pays, dont ils ont été les fondateurs, doit leur être assurée ». Or, a-t-il ajouté, « affaiblir la communauté chrétienne risque de détruire l’équilibre interne du Liban et la réalité libanaise elle-même » (3).

    Le Saint-Père a également demandé à ce que la présence des réfugiés, syriens et palestiniens, majoritairement musulmans, soit abordée dans cette optique. Les premiers, qui ont quitté leur pays en guerre depuis 2011, sont au nombre d’un million et demi ; les seconds, environ 400 000, sont les descendants de ceux qui avaient été chassés de Palestine lors de la création de l’État d’Israël en 1948. C’est donc une charge bien lourde que supportent les cinq millions de Libanais dont le territoire est à peine plus étendu que la Gironde. François a aussi émis la crainte qu’« en l’absence d’un processus urgent de reprise économique et de reconstruction, on risque la faillite du pays, avec la conséquence possible de dangereuses dérives fondamentalistes ». Appelant tous les responsables politiques et religieux libanais à renoncer à leurs intérêts particuliers, il les a engagés « à poursuivre la justice et à mettre en œuvre de vraies réformes pour le bien des citoyens, en agissant de manière transparente ». Il a enfin plaidé pour un engagement politique international aux côtés du Liban (4), pays où il se sait attendu et où il espère se rendre, comme il l’a confié début mars à son retour d’Irak.

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  • Mgr Rey : « Le grand témoignage que le christianisme peut apporter au monde, c’est celui de l’espérance »

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    L’évêque de Toulon-Fréjus, Monseigneur Dominique Rey, a célébré lundi dernier la messe de clôture du pèlerinage traditionnel de Pentecôte Paris-Chartes, organisé par l’association Notre-Dame de Chrétienté. Le site web « Boulevard Voltaire » publie l’interview du prélat recueillie dans ce contexte par Iris Bridier :

    Rey E2BFQoLWUAQU4jm.jpg« Monseigneur, vous célébrez la messe de clôture du pèlerinage de Notre-Dame de Chrétienté lundi. Quel message adresserez-vous aux pèlerins qui auront marché ce week-end de Pentecôte ?

    En considérant cette magnifique flèche de la cathédrale de Chartres qui se dégage à l’horizon et qui entraîne le pèlerin marchant sur les routes poudreuses, cette flèche qui lui désigne le Ciel, je dirai que le grand témoignage que le christianisme peut apporter au monde, c’est celui de l’espérance. Dieu ne nous abandonne pas. Comme le disait Gustave Thibon, « pour n’espérer qu’en Dieu seul, il faut avoir désespéré de tout ce qui n’est pas Dieu ».

    Notre société traverse de nombreuses crises entraînant des inquiétudes pour l’avenir. Comment garder la confiance dans un monde où la violence, l’insécurité, le chômage, la peur du virus, les privations de liberté viennent troubler notre paix ?

    « L’espérance est un désespoir surmonté », écrivait Bernanos. Ces moments anxiogènes de culture hygiénique sont l’occasion de prendre de la hauteur, de rapporter tout cela à Dieu pour essayer de trouver un sens dans ce qui n’en a pas beaucoup aux yeux de nos contemporains. Comment cette crise, avec cette question de la mort et de la fragilité qui nous éclatent en pleine figure, nous amène à du réalisme et de l’humilité. C’est toute la question de l’espérance chrétienne qui est en jeu. Nous avançons vers Dieu quand nous sommes mis à terre. Cette crise que nous traversons est une opportunité de revenir à des essentiels. Le christianisme est né de la mort, il est sorti d’un tombeau. Le christianisme a changé le tombeau en berceau. Dans un monde qui manque d’horizon, le christianisme, en nous ramenant à l’essentiel, nous offre une perspective.

    La France, fille aînée de l’Église, est en proie à un double phénomène de déchristianisation et de montée de la radicalisation. L’islam, une menace ou un défi ?

    C’est d’abord un défi et cela peut devenir une menace. Un défi parce que géographiquement, sociologiquement, démographiquement, une réalité s’impose à nous incontestablement. Comment se frayer un chemin entre un relativisme et un fondamentalisme qui soumet Dieu à une image de violence ? C’est sur cette ligne de crête que se situe le témoignage chrétien, qui est pour nous un défi et une crainte si on ne prend pas l’exacte mesure de notre identité chrétienne et de notre mission de pouvoir témoigner à travers l’annonce et le dialogue.

    Certaines voix politiques s’élèvent pour reléguer le religieux dans la sphère privée pour lutter contre le séparatisme. Que pensez-vous de cette conception de la laïcité ?

    C’est une très mauvaise réponse car le religieux a une dimension publique. Être chrétien, ce n’est pas simplement dire sa prière ou faire son examen de conscience en privé. On veut soumettre le christianisme à l’individualisme ambiant. Le christianisme fait partie de la conscience personnelle, de l’intime de l’âme, mais il implique une relation à l’autre et il s’exprime, c’est sa vocation. Ce serait renier le christianisme que de le reléguer à la conscience individuelle. Ce serait l’amputer de son expressivité et, donc, de cette dimension de mission. Dans notre patrimoine, le grand nombre d’églises est une manifestation de cette foi dans la pierre. Il ne faut pas oublier que l’ADN du christianisme, c’est d’aller dans toutes les nations faire des disciples. »

    Ref. Mgr Rey : « Le grand témoignage que le christianisme peut apporter au monde, c’est celui de l’espérance »

    JPSC

  • Samedi dernier, 22 mai 2021, ordination à Rome de 27 nouveaux prêtres de la Prélature de l’Opus Dei :

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    En la Basilique Saint-Eugène, par l’archevêque Mgr Georg Gänswein, Préfet de la Maison pontificale et Secrétaire particulier de Benoît XVI

    JPSC

  • Chine : un évêque, sept prêtres et dix séminaristes arrêtés à Xinxiang

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    D'AsiaNews.it :

    Xinxiang, un évêque, sept prêtres et dix séminaristes arrêtés

    22 mai 2021

    Mgr Zhang Weizhu a déjà été emprisonné à d'autres occasions. Un grand nombre de policiers ont fait irruption dans l'usine qui servait de séminaire et ont arrêté les étudiants et les professeurs.

    Rome (AsiaNews) - En deux jours seulement, la quasi-totalité du personnel ecclésiastique de la préfecture apostolique de Xinxiang a été anéantie dans une opération menée par les forces de police de la province de Hebei. Le 21 mai, l'évêque Zhang Weizhu a été arrêté ; la veille, sept prêtres et dix séminaristes ont été arrêtés.

    Le 20 mai, en début d'après-midi, au moins 100 policiers des provinces de Cangzhou, Hejian et Shaheqiao ont encerclé le bâtiment servant de séminaire diocésain à Shaheqiao (Hebei). On y utilisait en fait une petite usine appartenant à un catholique de Hebei comme séminaire. La police a fait irruption dans le bâtiment et a arrêté quatre prêtres, des enseignants du séminaire et trois autres prêtres qui font du travail pastoral. Dix séminaristes qui suivaient des cours dans l'usine ont été arrêtés en même temps qu'eux.

    Conformément aux directives du nouveau règlement sur les activités religieuses, l'usine a été fermée et le directeur de l'entreprise a été arrêté.

    La préfecture apostolique du Xinxiang n'est pas reconnue par le gouvernement chinois. Pour cette raison, toutes les activités des prêtres, des séminaristes et des fidèles sont considérées comme "illégales" et "criminelles".

    Après le raid, les policiers ont saisi tous les effets personnels des prêtres et des séminaristes.

    Compte tenu de l'important déploiement des forces de police, on pense que le raid était prévu depuis un certain temps. Les autorités civiles pensent que d'autres séminaristes ont réussi à s'échapper et sont à leur recherche dans les environs.

    La sécurité publique et la police vont de maison en maison à leur recherche. S'ils trouvent des signes de la foi catholique (croix, statues, images saintes, photos du pape, etc.), les propriétaires sont condamnés à une amende et les objets sont confisqués et détruits.

    Selon de nombreux observateurs, depuis la signature de l'accord provisoire entre la Chine et le Saint-Siège, les persécutions à l'encontre des catholiques - surtout celles qui ne sont pas officielles - ont augmenté. L'accord ne concerne que la nomination des nouveaux évêques, mais il partait du principe que le reste de la situation de l'Église resterait en suspens, en attendant que les problèmes soient résolus par le dialogue entre les deux parties. Au lieu de cela, la police a assigné des évêques à résidence, imposé des amendes très élevées aux fidèles, jeté les curés hors des églises, arrêté des prêtres et des séminaristes. Pour de nombreux fidèles, "l'accord a été trahi".

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  • Un prêtre tué et un autre enlevé dans le nord du Nigeria

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/NIGERIA - Un prêtre tué et un autre enlevé dans le nord du Nigeria

    21 mai 2021

    Abuja (Agence Fides) - Le bilan de l'assaut sur la paroisse de Saint-Vincent Ferrer à Malunfashi, dans l'État de Katsina, au nord du Nigeria par des hommes armés non identifiés s'établit à la mort du père Alphonsus Bello et l'enlèvement du père Joe Keke. Le groupe d'hommes armés qui a pris d'assaut la paroisse dans la nuit du 20 mai a fait exploser quelques coups de feu, blessant des personnes.

    Le directeur des Communications Sociales Nationales du Secrétariat Catholique du Nigéria, le Frère Mike Umoh, en confirmant la nouvelle, a déclaré que les criminels se sont débarassés du corps du père Alphonsus Bello en le jetant dans les terres agricoles derrière l'école de formation catéchétique, tandis que le sort du P. Joe Keke est inconnu.

    Le Frère Umoh a déclaré: "hier soir, l'une des paroisses du diocèse de Sokoto - l'Église catholique Saint-Vincent Ferrer à Malunfashi, dans l'État de Katsina-a été attaquée par des hommes armés non identifiés. Deux prêtres ont été enlevés, don Joe Keke et Alphonsus Bello. Don Keke, l'ancien curé, a environ 70 ans tandis que don Bello, l'actuel curé, a trente ans".

    "Ce matin (aujourd'hui 21 mai), le corps du P. Alphonse Bello a été retrouvé dans la terre agricole derrière l'École de formation catéchétique. On ne connait pas le sort du père Joe Keke. Jusqu'à présent, aucun contact n'a été établi avec les ravisseurs. "Pendant ce temps, une source fiable du diocèse catholique de Sokoto a déclaré que le prêtre décédé appartenait à l'archidiocèse de Kaduna, mais qu'il était détaché auprès du diocèse de Sokoto et engagé dans la paroisse de Malumfashi à Katsina. (L. M.) (Agence Fides 21/5/2021)

  • La Covid-19 bénéficie d’un traitement médiatique totalement inédit dans l’histoire de la presse

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Le taux de pression médiatique de la Covid-19 en mars 2020 a dépassé le pic de 13 autres événements historiques depuis 1945

    Cision, spécialiste en relations presse, a épluché plus de 8 millions d’articles de la Presse quotidienne nationale française pour connaître les évènements de l’histoire moderne qui ont le plus marqué les médias depuis 1945. 

    Quatorze évènements majeurs ont été analysés. Par ordre chronologique : guerre de Corée, guerre d’Indochine, guerre d’Algérie, Guerre des missiles de Cuba, Mai 68, guerre du Kippour, élections présidentielles 1981 et 1988 de François Mitterrand, attentats de New York en 2001 et de Paris en 2015, élections présidentielles d’Emmanuel Macron, les gilets Jaunes et enfin la pandémie de Covid-19. Dans chaque cas, le pic hebdomadaire de l’événement a été comparé. C’est ainsi que Cision a analysé la pression médiatique en France pendant le pic d’une semaine lié au début du confinement en 2020 et les 7 jours qui ont suivi la signature des accords d’Évian qui ont marqué la fin de la guerre d’Algérie.

    (Cliquez sur l’image pour l’agrandir)

    Le taux de pression médiatique de la Covid-19 atteint son maximum lors de la troisième semaine du confinement de mars 2020 avec 68 % de médiatisation (soit près de 7 articles sur 10 de presse quotidienne nationale évoquent le sujet). Ce pic dépasse de peu le record absolu des événements de mai 68 qui occupaient 67 % de la médiatisation lors de la 2e semaine de grève générale.

    En second plan, deux catégories d’événements se distinguent par leur médiatisation intense : les attentats et les élections présidentielles. Les attentats de Paris de novembre 2015 ont occupé 41 % de l’espace médiatique, soit 10 points de plus que les attentats du 11 septembre. Quant aux élections présidentielles, l’élection de François Mitterrand de 1988 détient le record devant Emmanuel Macron avec un taux d’occupation médiatique de 40 %.

    Enfin, les guerres et conflits enregistrent une forte médiatisation. En tête, la guerre d’Algérie se soldant par la signature des accords d’Évian mobilise 30 % de la médiatisation. Notons que la chute du mur de Berlin occupera « seulement » 20 % des débats médiatiques la semaine suivant les événements.

    Ces chiffres révèlent que la médiatisation de la Covid-19 — à l’exception notable de mai 68 — surpasse largement tous les événements étudiés.

    Au-delà du Pic de médiatisation, il est également important d’étudier la médiatisation des évènements dans la durée. Le graphique ci-dessous illustre la courbe de médiatisation des différents évènements.

    traitement-presse1968-2021-duree.png

    Par l’intensité de son pic et la persistance de sa forte médiatisation dans le temps, la Covid-19 bénéficie d’un traitement médiatique totalement inédit dans l’histoire de la presse.

    Méthodologie : cette étude a été réalisée sur la base des archives de la Presse Quotidienne Nationale de 1945 à nos jours présente dans la bibliothèque média Europresse. L’équipe Intelligence Médias de Cision, Cision Insights, a analysé 8 695 565 articles issus des titres de presse, Le Monde, Le Figaro, Les Échos, Aujourd’hui en France, L’Humanité, La Croix, La Tribune et Libération. Après avoir identifié les grands événements qui ont marqué l’histoire des médias depuis 1945, les experts Cision Insights ont comptabilisé le nombre total de parutions de l’événement afin de déterminer leur taux d’occupation médiatique. Aussi appelé taux de pression, le taux d’occupation médiatique est le rapport entre le nombre de parution d’un sujet relativement au nombre total de parutions sur une période donnée.