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International - Page 154

  • Semaine sainte : les Français plus « chanceux » que leurs voisins européens ?

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    Alors que les fidèles s’apprêtent à entrer dans la Semaine sainte après le Dimanche des rameaux ce 28 mars, tour d’horizon des mesures sanitaires en place chez nos voisins européens. Un commentaire d’Agnès Pinard Legry sur le site web « Aleteia » :

    Semaine sainte FR322784A.jpgÀ l’approche de la Semaine sainte et de Pâques et alors que le contexte sanitaire se tend, les catholiques français ont appris avec soulagement qu’ils pourront assister, sauf nouvelles mesures, aux différents offices de la Semaine sainte et de Pâques. Seules contraintes outre le protocole sanitaire : respecter le couvre-feu (de 19h à 6h) et, pour les zones concernées, choisir une messe à moins de 10 kilomètres de chez soi. « Les règles s’appliquant aux lieux de culte resteront inchangées », a ainsi assuré le Premier ministre Jean Castex il y a quelques jours. Face à l’épidémie, nos voisins européens ont pris des dispositions plus ou moins drastiques concernant les offices de la Semaine sainte. Comment vont-ils vivre ce temps fort de la liturgie ?

    1ALLEMAGNE : DES OFFICES FINALEMENT AUTORISÉS

    Pendant cinq jours, du 1er au 5 avril, l’Allemagne devait se mettre « en pause », avait indiqué ce mardi 23 mars la chancelière Angela Merkel lors d’une conférence de presse. Les offices religieux sur cette période, c’est-à-dire pendant la Semaine sainte et Pâques, devaient être annulés, les messes se tenir à huis clos et les fidèles contraints de vivre ces temps liturgiques forts depuis chez eux. Mais au lendemain des annonces, ce mercredi,  Angela Merkel a reconnu avoir fait « une erreur » en voulant durcir pour le long week-end de Pâques les règles sanitaires anti-Covid en Allemagne. À l’issue d’une réunion d’urgence avec les Länder, les États-régions, la chancelière allemande confirmé l’abandon du projet.

    2ESPAGNE : DES OFFICES MAIS PAS DE PROCESSION

    Les offices de la Semaine sainte et de Pâques sont maintenus mais les processions, si importantes en Espagne, sont suspendues. Un protocole sanitaire (masque obligatoire, désinfection des mains, distance de sécurité…)  est appliqué dans les églises lors des messes.

    Lire aussi :Les leçons d’humanité des jours de la Semaine sainte

    3ÉCOSSE : REPRISE DES OFFICES

    Si aucune détérioration de la situation sanitaire n’est observée d’ici là, le gouvernement a annoncé la reprise des messes publiques en Écosse à partir du vendredi 26 mars afin de permettre aux fidèles de vivre pleinement le Dimanche des rameaux, la Semaine sainte et Pâques. Le protocole sanitaire y sera néanmoins strict avec un plafond fixé à 50 personnes quelle que soit la taille de l’édifice religieux et deux mètres de distance entre les fidèles.

    4ROYAUME-UNI : LES OFFICES MAINTENUS

    Comme en France, le Royaume-Uni autorise les messes publiques à condition de respecter un protocole sanitaire (distance de sécurité, port du masque…).

    5BELGIQUE : DE FORTES CONTRAINTES

    En Belgique, les messes publiques sont limitées à 15 personnes depuis le mois de décembre 2020 et cela quelle que soit la taille de l’édifice. Une situation jugée injustifiable et discriminatoire pour de nombreux fidèles qui ne devrait pas évoluer pour la Semaine sainte et Pâques.

    Lire aussi :En Belgique, « le mépris total des cultes »

    6ITALIE : LES OFFICES MAINTENUS

    En raison de l’augmentation du nombre de cas de Covid-19, les autorités italiennes ont adopté de nouvelles restrictions liées au contexte sanitaire jusqu’au 6 avril. Malgré un couvre-feu de 22h à 6h du matin, l’interdiction de se déplacer entre les régions et la fermeture de commerces non-essentiels, les festivités « liées à des cérémonies civiles ou religieuses » restent autorisées. Les messes publiques sont donc autorisées à condition de respecter un protocole sanitaire prenant en compte les différents gestes barrières.

    7PORTUGAL : DES OFFICES MAIS PAS DE PROCESSION

    Après près de trois mois de confinement, les messes publiques ont repris mi-mars au Portugal. Contrairement à ce qui s’est passé en 2020 en raison de la pandémie, les célébrations de cette année se feront donc bien avec la participation de l’assemblée. La Conférence épiscopale du Portugal a néanmoins demandé à ce que les processions et autres expressions de piété populaire soient suspendues afin d’éviter des « risques pour la santé publique ».

    Ref. Semaine sainte : les Français plus « chanceux » que leurs voisins européens ?

    Comme on l’aura lu par ailleurs, les préoccupations actuelles de l’épiscopat belge sont d’un autre ordre que celui de la liberté des cultes. A chacun ses priorités, mais un choix étrange -ou un aveu d'impuissance-  qui laissera des traces parmi les chrétiens de tous âges et opinions.

    JPSC

  • Progrès en Afrique, recul en Europe : le catholicisme voit son centre de gravité basculer vers le sud

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    De Vatican News (Tiziana Campisi) :

    Le catholicisme progresse en Afrique et en Asie et recule en Europe

    L'Annuaire statistique de l'Église catholique, qui prend en compte les données compilées au 31 décembre 2019, confirme les tendances observées depuis plusieurs années sur le basculement du centre de gravité du catholicisme vers le sud.

    Depuis 2018, dans le monde, il y a 16 millions de catholiques de plus. Ce chiffre ressort de l'Annuaire pontifical 2021 et de l'Annuarium Statisticum Ecclesiae 2019, édités par le Bureau central des statistiques ecclésiastiques, publiés par l'Imprimerie du Vatican et distribués ces jours-ci en librairie. Il y avait au total 1 milliard 345 millions de catholiques, soit 17,7% de la population mondiale, selon les données compilées au 31 décembre 2019.

    L'analyse géographique des changements survenus au cours des deux années 2018-2019 montre une augmentation de 3,4 % en Afrique, de 1,3 % en Asie, de 1,1 % en Océanie et de 0,84 % en Amérique, tandis qu'en Europe, on observe une légère diminution. Dans les 3 026 circonscriptions ecclésiastiques, il y a, fin 2019, 5 364 évêques, l'Amérique et l'Europe continuant à représenter 68,8 % du total mondial, suivies par l'Asie (avec 15,2 %), l'Afrique (13,4 %) et l'Océanie (2,6 %). 

    Le nombre de prêtres augmente mais les vocations diminuent

    Au cours de la période de deux ans 2018-2019, le nombre de prêtres augmente; au total, ils sont 414 336, soit 271 de plus. Face à des augmentations importantes pour l'Afrique et l'Asie, avec des augmentations relatives de 3,45% et 2,91%, en Europe et en Amérique, on observe une diminution, respectivement de 1,5% et d'environ 0,5%. L'Afrique et l'Asie contribuent ensemble à hauteur de 28,9%, tandis que l'Océanie reste relativement stable avec un peu plus de 1,1%.

    L'Europe, elle, diminue sensiblement sa part: en 2018, les 170 936 prêtres européens représentaient près de 41,3 % du groupe ecclésial total, alors qu'un an plus tard, ils tombent à 40,6 %. Les vocations sacerdotales baissent encore: les candidats au sacerdoce sur la planète passent de 115 880, en 2018, à 114 058, en 2019, soit une baisse de 1,6 %. En Europe, la variation est de -3,8%, en Amérique de -2,4%, et en Asie de -2,6%. Mais en Afrique, le nombre de grands séminaristes, toujours sur la période de deux ans considérée, passe de 32 212 à 32 721, tandis qu'en Océanie, en 2019, il est inférieur de 5,2 % à celui de l'année précédente. 

    Le continent qui compte le plus grand nombre de séminaristes est l'Asie (33 821), suivi de l'Afrique (32 721), de l'Amérique (30 664), de l'Europe (15 888) et de l'Océanie (964). La population des diacres permanents, en revanche, continue d'afficher une dynamique d'évolution significative et encourageante: ils augmentent, en 2019, de 1,5%, avec un total de 48 238 diacres sur les 5 continents. L'Amérique et l'Europe en comptent 1,2% de plus.

    Baisse du nombre de religieux 

    Le nombre de religieux profès qui ne sont pas prêtres est en baisse; en 2018, ils étaient 50 941, en 2019, ils sont 50 295. L'Europe et l'Amérique, en 2019, restent les zones où le nombre de profès non prêtres est le plus élevé, respectivement 14 038 et 13 735. Les femmes professes religieuses sont également en forte baisse. Globalement, ils passent de 641 661, en 2018, à 630 099 en 2019, soit une baisse relative de 1,8%.

    Mais si l'Afrique est le continent qui connaît la plus forte augmentation, avec +1,1% - plus précisément de 76 219 femmes professes religieuses, en 2018, à 77 054, en 2019 -, et l'Asie du Sud-Est enregistre une hausse de 0,4% (de 170 092 à 170 754 femmes professes religieuses), les trois autres zones continentales partagent une contraction très marquée. En Amérique, les religieuses passent de 160 032 à 154 717, en Europe de 224 246 à 216 846 et en Océanie de 6999 à 6718.

  • Le noviciat des Frères de Saint-Jean transféré de Saint-Jodard à Banneux…

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    De Maximilien Bernard sur le site web « Riposte Catholique » sur le site web « Riposte Catholique » :

    " Le prieuré Saint Joseph à Saint Jodard est une des principales maisons de formation des Frères de Saint Jean. Arrivés en 1983, les frères ont aussitôt choisi ce lieu pour y former leurs novices, et y faire leur formation initiale de philosophie. Il fut bâti peu avant la Révolution pour abriter un petit séminaire.

    À l’automne 1793, l’abbé Devis, chassé de Montbrison par la Terreur, se réfugie dans sa famille à une quarantaine de kilomètres au Nord, aux environs du village de Neulise. Il y réunit secrètement quelques garçons afin de les instruire et fonde en 1796, avec l’aide de l’abbé Gardette, le petit séminaire de Saint Jodard. En moins de 5 ans, l’établissement compte une centaine d’élèves et, avec l’aide de la population, les locaux sont agrandis. En 1803, il est le premier petit séminaire du diocèse à être reconnu officiellement par le cardinal Fesch, archevêque de Lyon. Tout au long du siècle, la maison continue de s’agrandir, même après l’incendie qui ravage les bâtiments en 1827. Cent ans après la fondation et malgré toutes les épreuves, l’inauguration des nouveaux bâtiments couronne, en 1896, l’intuition originelle de l’abbé Devis.

    Le petit séminaire donnera de nombreux prêtres au diocèse de Lyon (environ 500) et des missionnaires pour tous les continents, dont Saint Jean-Louis Bonnard.

    Cette maison devint au fil du temps un hôpital, un sanatorium, un accueil de réfugiés espagnols, un site d’éducation surveillée, avant de retrouver une vocation spirituelle à partir de 1983.

    Le calme de ce petit coin de campagne, entouré de collines et des rives de la Loire, permet à la fois le silence et l’espace propice à cette formation initiale des frères. Celle-ci étant la mission essentielle du lieu, le prieuré n’est pas premièrement apostolique. Cependant, les enseignements sont ouverts à tous et la stabilité du rythme de vie, permettent d’être un lieu de retraite et de ressourcement pour tous ceux qui le désirent.

    Le prieur général de la congrégation a annoncé le 19 mars la fermeture de la maison. En novembre 2020, une neuvaine était proposée aux amis du prieuré pour le maintien des frères de Saint-Jean à Saint-Jodard.

    Dans son communiqué, le prieur général explique que la délocalisation des études de philosophie en Afrique, en Asie et en Amérique latine conjuguée à la baisse des vocations en Europe laissait le prieuré de Saint-Jodard surdimensionné. C’est une « décision difficile », vis-à-vis d’un lieu « chargé de souvenirs, heureux pour certains, et moins pour d’autres, […] c’est comme fermer une maison de famille devenue trop grande et aux frais disproportionnés ».

    S’y trouve encore le noviciat pour l’Europe et la France – qui sera prochainement transféré au prieuré de Banneux, en Belgique – et le studium de philosophie – qui doit être provisoirement installé à la maison-mère de Rimont (Saône-et-Loire), où se trouve le studium de théologie.

    Le déménagement, sous la responsabilité du prieur de Saint-Jodard, frère Paul André, aura lieu cet été. Liés au prieuré par un bail emphytéotique, les frères souhaitent que « cette maison reste un lieu de prière et de vie chrétienne ». Une célébration est prévue le 26 juin et les ordinations y seront célébrées."

    Ref. Les frères de Saint-Jean ferment leur principale maison de formation

    JPSC

  • L'avortement en Pologne : d'insupportables ingérences du Conseil de l'Europe

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    De gènéthique.org :

    Avortement : la Pologne toujours dans la ligne de mire de l’Europe

    16 mars 2021

    Vendredi 12 mars, le Comité des ministres du Conseil de l’Europe a adopté une résolution qui exhorte la Pologne à garantir l’accès effectif à « un avortement légal » et aux examens prénataux. Le texte mentionne les possibles délais qui peuvent être occasionnés par « le refus de pratiquer [l’avortement] en raison du recours à la clause de conscience », et appelle les autorités à « adopter les réformes nécessaires » à ce sujet.

    Une ingérence de l’Europe

    Cette résolution approuvée par le Comité des ministres qui réunit 47 pays européens vient s’ajouter à celle adoptée par le Parlement européen le 26 novembre 2020. Une résolution qui avait fait réagir l’épiscopat européen. S’appuyant sur le droit, les évêques soulignent que « ni la législation de l’Union européenne ni la Convention Européenne des Droits de l’Homme ne prévoient un droit à l’avortement ». Une question « laissée aux systèmes juridiques des États Membres », rappelle la lettre adressée par la Commission des Épiscopats de l’Union européenne (COMECE) à David Sassoli, président du Parlement européen.

    « Le respect de l’État de Droit est essentiel pour le fonctionnement de l’Union » rappellent les évêques. Mais « l’État de Droit exige également le respect des compétences des États Membres et des choix qu’ils font dans l’exercice de leurs compétences exclusives », soulignent-ils.

    Une inversion du droit

    Dans son courrier du 22 février, la COMECE se disait également « alarmée par le fait que la Résolution [du Parlement européen] semble remettre en cause le droit fondamental à l’objection de conscience qui émane de la liberté de conscience (article 10.1 de la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne) », rappelant que « dans le secteur des soins de santé, les objecteurs de conscience font souvent l’objet de discrimination ». La résolution du Comité des ministres ne rassure pas sur ce point.

    « Lorsque l’avortement a été dépénalisé en 1975, il était bien clair dans les esprits que cette pratique est immorale même si elle devient dépénalisée. L’avortement était toléré », rappelle Grégor Puppinck, docteur en droit et directeur du Centre européen pour le Droit et la Justice (ECLJ). « C’est ensuite l’objection de conscience qui fut tolérée, et qu’il est aujourd’hui question de supprimer, tandis que l’avortement est présenté comme un droit fondamental », analyse-t-il. Alors que c’est bien l’objection de conscience qui est « un droit fondamental », « parce qu’elle est un devoir ». L’Europe l’aurait-elle oublié ?

  • Irak : le pape a laissé derrière lui "des chrétiens ravis mais sans illusion"

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    De L'Orient - Le Jour :

    Après la visite du pape, des chrétiens ravis mais sans illusion

    "Il ne nous faut pas que des journées nationales, les grandes théories doivent être transformées en actes. Jusqu'ici on n'a ressenti aucun changement dans notre vie de tous les jours", déclare le père Nadheer Dakko.

    La première visite d'un pape en Irak a ravi les chrétiens de ce pays à écrasante majorité musulmane où nombre d'entre eux ont été persécutés, mais sa venue et ses appels à la liberté religieuse ne changeront rien, estiment des fidèles sans illusions.

    C'est le cas de Wajdane Nouri qui ne veut surtout "pas oublier la joie" apportée par François à Bagdad, mais après des années "d'injustice", cette chrétienne ira bientôt rejoindre ses filles aux Etats-Unis. Dans la cathédrale Saint-Joseph où elle anime depuis longtemps la chorale et d'autres activités, tout porte encore la trace du pape argentin : immenses posters à son effigie, tapis rouge d'honneur et bouquets en masse... Le souverain pontife est entré dans l'histoire le 6 mars en prononçant une messe dans la capitale ravagée depuis 40 ans par des guerres, crises économiques et autres affrontements confessionnels. Auparavant, il a prié dans une église théâtre il y a dix ans du pire attentat anti-chrétiens en Irak. Mme Nouri a vécu toutes ces années de disette et de peur, et après "les persécutions et les injustices, il faut tirer des leçons", estime cette quinquagénaire. Pour elle comme pour les 400.000 chrétiens d'Irak, les mots du pape sur le fait que personne ne devrait être un "citoyen de deuxième classe" ou sur "la plaie de la corruption", ont particulièrement résonné. Leurs griefs, le souverain pontife en personne les a prononcé à haute voix.

    Mais en 20 ans, la communauté chrétienne est passée de 6% à 1% de la population irakienne. Et il faudra lancer de grands chantiers pour stopper l'hémorragie, prévient le père Nadheer Dakko, prêtre à Saint-Joseph.

    Le grand ayatollah chiite Ali Sistani a dit œuvrer pour que les chrétiens d'Irak vivent "en paix" et avec "tous leurs droits constitutionnels", et le Premier ministre Moustafa al-Kazimi a décrété une "journée de la tolérance". Mais "il ne nous faut pas que des journées nationales, les grandes théories doivent être transformées en actes. Jusqu'ici on n'a ressenti aucun changement dans notre vie de tous les jours", déclare à l'AFP le père Dakko.

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  • Les juifs ont été le tabou de tout le voyage du Pape François en Irak

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Pourquoi, en Irak, le Pape a dû se taire sur les juifs

    Sur la photo prise dans la plaine de Our le matin du 6 mars, on peut voir des musulmans et des représentants des autres religions s’afficher aux côtés du pape François, mais pas de juifs.  Et pourtant, ils auraient pu être là, d’autant que le jour choisi – intentionnellement – pour cette grande rencontre entre « Fils d’Abraham » tombait un samedi.

    Les ruines de ce qu’on appelle la Maison d’Abraham se trouvaient pourtant à quelques pas, mais aucun des participants à la rencontre n’a eu une seule parole pour ce peuple d’Israël, fils aîné d’Abraham, qui a habité pendant des siècles sur la terre des deux fleuves.  Le Pape est le seul, dans son discours et ensuite pendant la prière, tout comme les autorités politiques de Bagdad, à avoir fait une allusion rapide à un « nous » qui rassemblait judaïsme, christianisme et islam dans une même fraternité.  Avant de se corriger, dans le discours de bilan du voyage, le 10 mars à Rome, et de reconnaître qu’à Our, il n’y avait que des chrétiens et des musulmans.

    Les juifs ont été le tabou de tout le voyage du Pape François en Irak.  Un silence d’autant plus impressionnant que ce voyage avait été conçu dès son origine, avec Jean-Paul II, comme un retour géographique et spirituel à la source commune des trois religions monothéistes, toutes les trois avec un même père : Abraham.

    La censure antisémite est d’autant plus marquante dans le contexte actuel de ces « accords d’Abraham » politiques qui, dernièrement, ont vu certains pays arabes sunnites, des Émirats aux Maroc, faire la paix avec Israël.  Des accords auxquels l’Irak et plus encore son voisin l’Iran sont fortement hostiles, pour des raisons géopolitiques mais surtout religieuses – parce que tous deux à dominance musulmane chiite -, et cela laisse entendre comment les diplomates du Vatican et le Pape lui-même se sont pliés à leurs volontés, notamment dans le but de garantir la sécurité du voyage, au cours duquel les milices chiites d’obédience iranienne ont effectivement observé une trêve.

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  • "La liberté religieuse est un droit universel"

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    De Vatican News (Isabella Piro):

    Mgr Jurkovič rappelle que la liberté religieuse est un droit universel

    L’observateur permanent du Saint-Siège auprès de l'ONU à Genève a tenu à souligner qu'il fallait défendre la liberté religieuse et de croyance pour tous les groupes et communautés, et non pour un seul.

    «Dans le scénario actuel, alors que la liberté religieuse est de plus en plus mise à mal par la nécessité de protéger des vies humaines contre la propagation de la pandémie de Covid-19, il est essentiel que les autorités civiles s'engagent à la respecter, protéger et défendre, en tant que dimension de la dignité de la personne humaine», a affirmé avec force Mgr Ivan Jurkovič en ouverture de son intervention le 4 mars dernier lors de la 46e session du Conseil des droits de l'Homme de l’ONU.

    L’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève a également fait référence au rapport présenté par le relateur spécial sur la liberté religieuse de l’ONU, notant «avec préoccupation» la portée «limitée» du thème choisi, à savoir "La haine anti-musulmane / l'islamophobie".

    Considérer tous les groupes religieux

    «Le Saint-Siège ne peut que déplorer le fait que le rapport ne prenne pas suffisamment en compte le contexte de la persécution de toutes les personnes de foi, ou de celles qui n'ont pas de foi du tout», a souligné Mgr Jurkovič. Pour le Saint-Siège qu’il représente, il est clair que tous les actes de haine, de discrimination et de persécution religieuses doivent être condamnés avec véhémence, même ceux à l'encontre des musulmans. Toutefois, compte tenu de «l'universalité de la liberté religieuse sanctionnée par la Déclaration universelle des droits de l'Homme», la décision de «limiter le sujet du rapport présenté à un groupe religieux particulier sans référence aux nombreux autres, pourrait représenter un changement substantiel dans l'approche méthodologique», regrette le prélat.

    Non aux discriminations

    Si un tel changement devait être mis en œuvre, il ne conduirait pas à «une réduction du profilage négatif et de la stigmatisation de ces groupes», estime Mgr Jurkovič , mais ferait courir «le risque réel d'être source de division, de favoriser une mentalité du "nous" contre le "eux"». En fait, pour le prélat, «toute législation ou pratique qui exclut un groupe spécifique sur la base, au moins en partie, de critères religieux, représente une forme subtile de discrimination, quels que soient les effets escomptés ou le résultat réel de ces lois ou pratiques».

    La liberté religieuse, un droit universel

    Pour cette raison, l'archevêque a exprimé sa «profonde inquiétude»: parce que ce rapport qui «devrait défendre le droit humain fondamental et universel de la liberté religieuse et de croyance, était en fait axé sur un seul groupe religieux à l'exclusion des autres, avec le risque de polariser la communauté internationale et de créer encore plus de conflits», mettant «encore plus en danger» précisément ces droits que le Conseil des Nations unies «devrait promouvoir et protéger».

  • Un appel au rejet des vaccins "souillés par l'avortement"

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    De Jeanne Smits sur son blog :

    Une centaine de femmes – parmi lesquelles Wanda Półtawska, amie de Jean-Paul II – appellent au rejet des vaccins « souillés » par l’avortement

    Un groupe international de près de cent femmes – médecins, religieuses consacrées et responsables et militantes pro-vie – ont lancé un appel aux chrétiens et à toutes les personnes de bonne volonté pour que l’on cesse de justifier moralement l’utilisation de vaccins « souillés par l’avortement », c’est-à-dire ayant recours pour leur développement, leur production ou leur contrôle à des lignées de cellules provenant de bébés avortés. La déclaration, que j’ai moi-même eu l’honneur de signer, souligne que le fait de ne pas s’opposer à cette pratique alimente et fait avancer la culture de la mort à travers le trafic et l’exploitation de bébés avortés à des fins d’expérimentation médicale.

    Sa publication initiale en anglais a été faite par le vaticaniste Edward Pentin.

    Parmi les signataires, originaires de 25 pays de par le monde, figure le docteur Wanda Półtawska, médecin polonais centenaire, amie personnelle de feu le pape Jean-Paul II et victime d’expériences pseudo-médicales menées par le médecin personnel d’Adolf Hitler dans le camp de concentration nazi de Ravensbrück. Le Dr. Półtawska, également spécialiste en psychiatrie, aujourd’hui âgée de 100 ans, a consacré ces 70 dernières années à œuvrer pour la vie et pour la famille.

    On notera aussi la présence, parmi les signataires, de trois anciens membres de l’Académie pontificale pour la vie : le Dr Pilar Calva (Mexique), Mercedes Wilson de Arzu (Guatemala) et Christine de Marcellus Vollmer (Venezuela). Ainsi que de l’Allemande Gabriele Kuby, amie de Benoît XVI.

    Parmi les autres signataires figurent Abby Johnson, une militante américaine anti-avortement qui a travaillé comme directrice de clinique pour Planned Parenthood jusqu’en 2009, et dont les mémoires ont servi de scénario pour le film Unplanned de 2019 ; et sœur Deirdre Byrne, ancienne chirurgienne générale militaire et ancienne missionnaire qui a servi au Kenya, en Afghanistan, en Haïti, en Irak et au Soudan, et dont la prise de position en faveur des enfants à naître a attiré l’attention de la nation américaine en août 2020.

  • Le pape en Irak : pari gagné

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    De Louis Daufresne sur la Sélection du Jour :

    VOYAGE EN IRAK : LE PAPE FRANÇOIS GAGNE SON PARI

    Il voulait aller en Irak ; le pape François l'a fait ! Malgré le Covid et le risque d’attentat. Fin janvier, une énième attaque terroriste faisait encore 32 morts à Bagdad… Ce voyage put avoir lieu grâce au confinement quasi-total de la population et à un dispositif sécuritaire hors norme. Jamais aucun de ses prédécesseurs ne s’était rendu sur la terre natale d’Abraham, père des trois monothéismes. Jean-Paul II souhaitait faire le voyage en 2000 mais en fut empêché par feu Saddam Hussein. En trois jours, le pape aura parcouru 1445 kilomètres, en avion, en hélicoptère, en voiture blindée. Avec à la clé de belles images. Prenons-en quelques-unes :

    La plus symbolique : samedi à Najaf, ville sainte chiite du sud, François rencontrait le grand ayatollah Ali Sistani, de cinq ans son aîné. Il n’avait jamais parlé à un pape. L’entretien confidentiel s’éternisa (50 minutes). « Cela me fit du bien à l’âme », s’écria François dans l’avion le ramenant à Rome. L'imam lui dit œuvrer pour que les chrétiens vécussent en « sécurité » et avec « tous leurs droits constitutionnels ». Néanmoins, il ne parapha point le document sur la « fraternité humaine » signé en 2019 à Abu Dhabi par Ahmed Al-Tayeb, le grand imam sunnite d'Al-Azhar (Égypte). Sistani incarne une vision plus nationale qu’Ali Khamenei, le Guide suprême iranien, ce qui explique le poids donné à cette rencontre. D’autant que le chiisme est majoritaire en Irak (60%) et influent en Syrie et au Liban. Mais ces deux pays ne furent jamais cités, François ne voulant pas donner à ce sommet une teinte géopolitique. Sistani est aussi perçu comme plus modéré que son homologue de Téhéran. Néanmoins, sa fatwa de 2006 appelant à tuer les homosexuels « de la pire manière qui soit » laisse perplexe. Il reste celui qui en 2014 appela à prendre les armes contre le groupe sunnite État islamique (EI). Cette rencontre « récompense » symboliquement l’action du Hachd al-Chaabi. Sans cette puissante coalition paramilitaire, les forces irakiennes auraient-elles vaincu l’EI fin 2017 ? Du coup, François et lui sont présentés en Iran comme « les porte-drapeaux de la paix mondiale ». Comme quoi, en recevant un pape, on capte un peu de son image.

    La plus émouvante : hier matin, le pape toucha la foule, à Mossoul, ancienne « capitale du califat » où se trouve la tombe du prophète Jonas. La ville est encore privée d’eau et d’électricité. François apparut sur une estrade construite au milieu des ruines, faute d'église toujours debout. On le vit marcher difficilement à cause de sa sciatique. Il fit un tour en voiturette sous les youyous et les vivats. Le pape estima que le départ des chrétiens est « un dommage

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  • Le pape de retour d'Irak : "ce qui m'a le plus touché..."

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso en traduction française sur Diakonos.be :

    De retour d’Irak : « Ce qui m’a le plus touché… »

    Au cours de la traditionnelle conférence de presse à bord de l’avion de retour d’Irak, le Pape François a déclaré que le moment qui l’avait le plus marqué de tout son voyage était le témoignage de cette femmes chrétienne qui avait fui Qaraqosh devant les milices de l’État Islamique qui avaient tué son enfant.

    Le témoignage de cette femme, ainsi que sa photo, ont été publiées intégralement par Settimo Cielo il y a deux jours :

    > “Le martyre de ces trois anges…”. Du carnet de voyage en Irak

    Et voici le commentaire du Pape François, retranscrit mot à mot :

    « Ce qui m’a le plus touché, c’est le témoignage d’une maman à Qaraqosh, […] une femme qui a perdu un fils dans les premiers bombardements de Daesh.  Elle a dit un mot : je pardonne.  Cela m’a ému.  Une maman [qui dit] : je pardonne et je demande pardon pour eux. […] Ce mot, nous l’avons oublié, nous savons insulter à tort et à travers, nous savons condamner à tort et à travers, moi en premier, cela nous le savons bien.  Mais pardonner !  Pardonner les ennemis : ça c’est l’Évangile pur ».

    Mais tout de suite après, Catherine Marciano de France-Presse a posé cette question au Pape François :

    « Vous avez soutenu les femmes de Qaraqosh avec de très belles paroles, mais que pensez-vous du fait qu’une femme musulmane amoureuse ne puisse pas se marier avec un chrétien sans être rejetée par sa famille ou pire encore ».

    Et là, le Pape a été évasif.  Il a parlé d’autres formes d’oppression, mais pas de celle-là.

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  • Nouveau massacre en RDC

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    Dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/RD CONGO - Témoignage de sources de Fides après un nouveau massacre dans l'est du pays

    samedi, 6 mars 2021

    Kinshasa (Agence Fides) – Un nouveau massacre de civils a eu lieu dans l'est de la République démocratique du Congo. Au moins 13 civils ont été tués sauvagement par balles et à coups de machette, certains ayant été décapités. C'est ce qu'indique à l'Agence Fides le CEPADHO (Centre d'Etudes pour la Paix, la Démocratie et les Droits fondamentaux) qui affirme que le massacre a été perpétré dans l'après-midi du 2 mars à Mambelenga, dans le territoire d'Irumu, en province d'Ituri.
    Les auteurs présumés du massacre appartiendraient à l'ADF/MTM (Force démocratiques alliées/Madinat Tawhid wa-l-Muwahidin littéralement « la ville du monothéisme et des monothéistes) (autrement dit, des djihadistes ndB). Outre le massacre de civils, le groupe armé a saccagé des habitations, des pharmacies et un centre médical, par la suite incendié.

    « Le CEPADHO qui condamne cette énième attaque déplore qu'à moins de dix jours 45 civils aient été massacrés par les ADF dans les territoires d'Irumu et de Beni. Il encourage les FARDC (forces armées congolaises NDT) à poursuivre l'ennemi jusqu'à son dernier retranchement. Par cette occasion, notre Organisation exprime son inquiétude au sujet de l'insécurité caractérisée par la multiplicité des embuscades tendues par les ADF aux usagers de la route Beni-Kasindi. Ce qui justifie la flambée des prix sur le marché à Beni de certains produits de première nécessité (y compris alimentaires) en provenance de Kasindi. Face à cette situation, le CEPADHO encourage les FARDC et la FIB/MONUSCO (mission de l'ONU en République démocratique du Congo) à imposer immédiatement leur présence militaire sur l'axe routier Beni-Kasindi pour dominer la zone et éviter aux ADF de couper cette route d'intérêt national. Car, non seulement la coupure de la route Beni-Kasindi par les terroristes des ADF provoquera l'asphyxie des habitants de Beni, mais ravivera aussi la méfiance entre la population et les institutions ou la MONUSCO. Il faut éviter de tomber dans ce piège des djihadistes ».

    Des sources missionnaires contactées par Fides ajoutent cependant que toutes les attaques perpétrées en Ituri et au Nord Kivu ne sont pas toujours le fait des ADF/MTM. Ceci vaut également pour les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), groupe initialement accusé de l'embuscade dans le cadre de laquelle ont été tués l'Ambassadeur d'Italie en République démocratique du Congo, S.E. Luca Attanasio, le carabinier qui l'escortait, Vittorio Iacovacci, et leur chauffeur congolais, Mustafa Milambo (voir Fides 23/02/2021). Les FDLR sont accusées désormais de l'assassinat du Commandant William Assani, magistrat du Tribunal militaire de Rutshuru (voir Fides 05/03/2021), qui, comme le réfèrent les sources de Fides, « revenait de Goma après une semaine de rencontres sur la sécurité en particulier en rapport avec l'attaque à l'encontre du convoi de l'Ambassadeur ». « Sa mort est-elle liée à ces activités ? Ne ne saurions le dire » indiquent les sources de Fides qui qualifient tant les FDLR que l’ADF/MTM de « couvercles de convenance ». « Nous ne voulons pas affirmer que ces groupes n'existent pas mais seulement qu'ils servent de couvercles à autre chose. Il est temps de découvrir la véritable nature du drame en cours dans l'est de la RDC » concluent nos sources. (L.M.) (Agence Fides 06/03/2021)

  • L'équivoque interreligieuse des "Enfants d'Abraham"

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'équivoque interreligieuse des "Enfants d'Abraham"

    07-03-2021

    Il est bien beau d'inviter les trois religions à collaborer pour le développement et la paix, mais "les Fils d'Abraham" ne peuvent pas devenir une nouvelle religion. C'est pourtant précisément le risque encouru par l'approche du pape François hier, à Ur. 

    On savait, et on sait, que le voyage du pape François en Irak serait, et est, plein de dangers. Il y a beaucoup de questions controversées, beaucoup de déchirements encore actuels, beaucoup d'intérêts politiques et religieux en jeu. On savait, et on sait donc, que ses interventions auraient dû tenir compte d'une situation délicate, avec des nerfs exposés et des explosifs. Sur certains sujets, il aurait été préférable de se taire, sur d'autres d'utiliser les mots les plus appropriés, sur d'autres encore de ne faire qu'une allusion et, enfin, de parler clairement ou même très clairement des autres. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un voyage très "politique". Il n'est donc pas surprenant que, de l'avis de certains, de meilleures choses auraient pu être dites sur certains sujets et que, de l'avis d'autres, le pape ait plutôt bien fait de parler comme il l'a fait.

    Après avoir précisé que les attentes de cette visite doivent, pour les raisons qui viennent d'être évoquées, être adaptées de manière réaliste à la situation concrète, un problème reste ouvert, lié oui à la visite en Irak mais doté d'une importance beaucoup plus grande. Une question sur laquelle cette visite aura une grande influence à l'avenir. Je veux parler du dialogue interreligieux.

    Dans une situation complexe comme celle de l'Irak, on comprend la nécessité de parler de collaboration et, surtout, de collaboration entre les religions, en particulier entre les chrétiens, les juifs et les musulmans. Dans un climat explosif comme celui de l'Irak, il faut asperger d'eau, pas allumer de nouvelles flammes. On comprend alors que le pape se soit présenté comme un messager de paix et de coexistence fraternelle, en cherchant à éteindre les tensions et la haine et en semant l'espoir.

    Mais il faut aussi se demander si un tel discours de paix et de collaboration devait aller jusqu'à éliminer la distinction entre les trois religions et indiquer la voie du dialogue interreligieux de manière discutable. Si la situation en Irak nécessite la collaboration sur le plan humain et social des trois religions les plus représentatives, cela n'a rien à voir avec une présentation uniforme des trois religions comme si elles n'en formaient qu'une : "la religion des enfants d'Abraham".

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