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International - Page 233

  • La Chine aurait-elle cessé d'être communiste ?

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    La Chine est-elle encore communiste?

    Rédigé par Odon de Cacqueray, entretien avec Stéphane Courtois le  dans International

    La Chine est-elle encore communiste?

    Après le colloque "100 ans du communisme Histoire et Mémoire", organisé par Platform of European Memory and Conscience avec le soutien du professeur Stéphane Courtois. Ce dernier a accepté de répondre à notre question concernant le régime politique en Chine aujourd'hui.

    Bonjour professeur, pour faire suite au colloque sur le centenaire du communisme, pouvez-vous nous dire si vous estimez que la Chine est encore un pays communiste ?

    À mon sens ça ne fait pas beaucoup de doutes, il suffit d’examiner 4 domaines importants du communisme:

    Le parti 

    Il suffit de voir, là-bas, les élections du pari communiste qui reste dans les canons des bureaux politiques soviétiques, quelque chose de complètement fermé qui pratique le fameux centralisme démocratique, c’est-à-dire qu’en fait le leader suprême commande à peu près tout. C’est ce que nous voyons, monsieur Xi-Jinping est en train de reprendre en main tout le pouvoir.

    L’économie 

    Pour ce qui est de l’économie, bien sûr on parle d’un capitalisme chinois, mais ce capitalisme est sous le contrôle permanent du parti communiste et si jamais l’un de ces « capitalistes » ne faisait pas l’affaire, je ne doute pas qu’en trois jours on le traînerait devant une télévision pour qu’il fasse une auto critique terrible, etc. Comme l’ont fait beaucoup de très hauts responsables lors de ces derniers mois et ces dernières années. Donc là il y a vraiment un parti communiste au pouvoir, extrêmement puissant.

    Le totalitarisme 

    Reste à savoir s’il est toujours totalitaire, c’est plus compliqué parce qu’il est incontestable que ce pouvoir politique laisse sortir maintenant beaucoup de Chinois, des touristes très aisés, des touristes moins aisés, et ça, c’est nouveau, puisqu’en principe un régime totalitaire enferme sa population, ça a toujours été comme ça. Si c’est bien une nouveauté, nous pouvons nous demander jusqu’où tout cela est contrôlé. Est-ce que les gens qui sortent n’ont pas l’autorisation uniquement parce que le pouvoir considère que ces gens ne représentent pas de danger à l’extérieur ?

    Les libertés 

    Une chose est sûre, c’est que le pouvoir continue de surveiller de très près tout ce qui est du domaine de la presse, de l’enseignement, de la publication et surtout d’internet, qui n’existait pas au temps de Staline et de Lénine, mais qui existe aujourd’hui et est un formidable outil de communication. Nous savons très bien que les Chinois contrôlent et font pression sur les grands serveurs internationaux, pour empêcher certaines choses.

    Jusqu’où la liberté d’expression va-t-elle ? Pas très loin à mon avis, et puis il n’y a pas de doute que le pouvoir chinois continue de réprimer sévèrement, les tibétains, les ouïgours, la secte falun gong (une secte religieuse), là nous sommes dans des processus d’extermination, de massacres, de destruction de cultures nationales, qu’elles soient tibétaines ou ouïgours, tibétaines bouddhistes, ouïgours musulmanes. Quoi qu’on pense de ces cultures, elles sont respectables comme beaucoup d’autres et il n’y a pas de raison de massacrer ces gens parce qu’ils ont cette culture.

    Il y a évidemment à l’aide de ce pouvoir chinois, une gigantesque pression démographique : quand on est un 1 300 000 000, on peut se permettre d’écraser un petit peuple comme les Tibétains, ne serait-ce que par la pression démographique, c’est la même chose pour les ouïgours. Les Chinois sont dans un processus de colonisation, c’est à dire de peuplement et même de remplacement des populations sur place par des populations chinoises.

  • Le Saint-Siège vend-il à Pékin l'Eglise fidèle de Chine ?

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    De reinformation.tv (13 novembre) :

    Le cardinal Zen appelle douloureusement le Saint-Siège à ne pas « vendre » à Pékin l’église fidèle de Chine

     
  • Démographie : pour l'Eglise, la fin ne justifie pas les moyens

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    De Dominique Greiner sur le blog "La Doctrine sociale sur le fil" (La Croix) (15 novembre) :

    L’Église catholique et la démographie mondiale : la fin ne justifie jamais les moyens

    Dans les années 1950, la question démographique était déjà à l’ordre du jour. Retour sur quelques déclarations de responsables d’Église.

    Faute d’actions pour préserver l’environnement et les écosystèmes, l’avenir de la planète est sérieusement assombri, viennent d’avertir 15 000 scientifiques de 184 pays dans une déclaration rendue publique lundi 13 novembre. Ces chercheurs préconisent notamment de freiner la croissance démographique dans les pays en développement, notamment grâce à une plus grande généralisation du planning familial et des programmes d’éducation des femmes.

    Le social et l’intime

    Le sujet est sensible parce qu’il se situe au point d’articulation du social et de l’intime, et renvoie à des aspects tant socio­culturels, politiques, économiques que religieux. Les gouvernements et les organismes internationaux sont eux-mêmes pris dans une tension entre la volonté de faire évoluer les caractéristiques démographiques globales d’une population et celle de faciliter et renforcer les capacités et l’autonomie des individus. Mais, comme le signifie la déclaration signée par les scientifiques, la démographie est un levier parmi bien d’autres : l’augmentation de la population mondiale n’est pas l’unique cause des déséquilibres qui menacent la biosphère.

    Pour sa part, l’Église catholique n’a jamais nié l’importance des enjeux démographiques, comme le montre un article publié en 2004 dans la Revue théologique de Louvain. Rufin Mika Mfitzsche présente en quelques pages les résultats de son travail de thèse sur  l’enseignement des conférences épiscopales sur la démographie. Il indique au passage les conférences de Carême de l’année 1959 prononcées par cinq archevêques (M. Feltin, P. Richaud, P. Gerlier, J. Frings et Godfrey) sur le thème : « Chaque seconde, un homme de plus, que peut l’Église ? » (Cf. La documentation catholique, tome 56, 1959, n° 1303, p. 847-855). La curiosité m’a poussé à lire ces textes.

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  • Dans le désert de l’Eglise autrichienne : succès pour l’ « Université Benoît XVI » de Heiligenkreutz

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    Lu ce jour sur le site « Pro Liturgia » :


    Heiligenkreuz.jpg
    " L’université de Heiligenkreuz (Autriche) dépasse la barre des 300 étudiants.
    Pour la première fois au cours de sa longue histoire de presque 900 ans, l’université de Heiligenkreuz (A) compte plus de 300 étudiants. Sur son site propre, l’université cistercienne annonce que, dans une phase de progression régulière, le nombre d’inscrits à cette université est passé de 62 étudiants en 1999 à 301 étudiants aujourd’hui, dont 163 religieux ou séminaristes. Par ailleurs, 211 auditeurs sont de langue allemande (103 Autrichiens, 97 Allemands, 11 Suisses), mais 32 nationalités sont représentées par ailleurs. 246 étudiants sont des hommes, 55 des femmes. Voilà pour les statistiques.

    L’ “Université Benoît XVI” de Heiligenkreuz est spécialisée dans les domaines de la philosophie et de la théologie et existe sous sa forme actuelle depuis dix ans. Depuis 2007, elle est “université de droit pontifical”. La tradition d’un enseignement théologique de haut niveau à Heiligenkreuz remonte au XIIe siècle, à l’époque de sa création, en 1133, par des moines venus de Morimont (Bourgogne).
    En 1802 fut installé dans ses murs un institut de formation au sacerdoce reconnu à la fois par l’Eglise et par l’Etat - un “Institutum Theologicum” mis à la disposition des quatre monastères cisterciens de Basse-Autriche à savoir Zwettl, Wiener Neustadt-Neukloster, Heiligenkreuz et Lilienfeld. A l’instar des séminaires intégrés dans les couvents de Klosterneuburg, Melk, Lilienfeld, Göttweig et Sankt-Florian, le nombre d’auditeurs de ces séminaires étaient resté inférieur à 20 tout au long du XIXe siècle. Les professeurs étaient tous d’origine cistercienne.
    Avec le passage à un enseignement théologique en langue allemande à la fin du XIXe siècle, le professorat de Heiligenkreuz changea lentement de profil. Au lieu d’être assujettis à n’utiliser dans leurs cours que des ouvrages approuvés par l’autorité de l’Etat, les professeurs obtinrent peu à peu une réelle indépendance dans l’exercice de leur enseignement. Ils ont pu dès lors effectuer des recherches approfondies dans des domaines importants tels que l’histoire de leur ordre, l’exégèse biblique et la spiritualité.

    C’est dans les années 1960 qu’un évêque de Ratisbonne, Mgr Rudolf Graber, donna à l’université une impulsion nouvelle. Cet évêque envoya à Heiligenkreuz des personnes à vocation tardive venues de Bavière, afin de les préparer au sacerdoce dans le cadre d’une université interne à un ordre religieux, tout en les logeant dans un séminaire diocésain, le “Collegium Rudolphinum”. Ils furent bien vite rejoints par des séminaristes d’autres diocèses et d’autres ordres religieux. En 1976, l’université fut confirmée au rang d’ “Université philosophique et théologique”, et en 2007, le “Rudolphinum” fut mis sous la responsabilité commune du monastère cistercien et d’une commission d’évêques allemands, et rebaptisé “Leopoldinum”.
    Le 28 janvier 2007 l’université fut élevée par le pape Benoît XVI au rang d’université pontificale (Athenium). Le 9 septembre de la même année, Benoît XVI vint en visite au monastère et à l’université qui avait reçu son nom : il en fit l’éloge, en particulier pour le lien qu’on y faisait entre théologie et spiritualité, la qualifiant de “lieu d’étude à profil”.

    L’université de Heiligenkreuz est restée la seule université incluse à un ordre religieux en Autriche, et aussi la seule université dépendant de l’ordre cistercien. On peut y valider des études théologiques catholiques reconnues par l’Etat et par l’Eglise, et en même temps, pour des religieux, suivre le cursus d’un séminaire en vue du sacerdoce. Depuis 2002, elle accueille aussi des adultes, hors circuit universitaire, pour une formation théologique et apporte son soutien à l’Institut St Justinus pour la formation des catéchistes. On trouve aussi à Heiligenkreuz l’ “Institut Européen pour la philosophie et la religion” dirigé par le professeur Hanna-barbara Gerl-Falkovitz.
    Peut-on attribuer le succès des moines de Heiligenkreuz en partie au fait qu’ils respectent parfaitement les décisions de Vatican II et favorisent la liturgie et latin et grégorien ? La question mérite d’être posée."

    Source : Kathnet (Trd. MH/APL)

    Ref. site Pro Liturgia

    JPSC

  • Chrétiens d’Orient : le cri d’alarme de l'archevêque de Kirkouk

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    De KTOTV.com :

    Dialogue d'une rare densité entre l'archevêque de Kirkouk en Irak et des chrétiens orientaux ou des personnes engagées au Moyen-Orient. L'échange porte autant sur les conditions de vie actuelles et les perspectives pour les Chrétiens d'Orient que le témoignage de foi pour le monde... Il est question de reconstruction, d'identité et de culture ou encore d'éducation, mais aussi du poison distillé par Daesh et les dérives islamistes qui affectent l'Irak, la Syrie, le Liban, l'Egypte ou encore la Terre Sainte. A l´occasion de son passage en France, l´archevêque chaldéen de Kirkouk (Irak), Mgr Yousif Thomas Mirkis, vient sur le plateau de KTO pour rendre compte sans langue de buis des dernières nouvelles, les craintes et les espérances de ces milliers de chrétiens qui jusqu´à présent ont fait le choix de rester dans leur pays. Pour réagir : sanslanguedebuis@ktotv.com

    Lu sur le site "pelerin.com" :

    Chrétiens d’Orient : le cri d’alarme de Mgr Mirkis 

    Alors que l’Irak est en proie au chaos, après le retrait de Daesh, Mgr Mirkis, archevêque de Kirkouk, a lancé un appel à l’aide, pour permettre aux chrétiens de rester dans leur pays et construire l’avenir.

    Rester ou partir ? Comment reconstruire l’Irak, et penser l’après-Daesh ? Quelles relations construire avec les musulmans ? Voilà les questions, lourdes d’enjeux pour l’avenir du pays, auxquelles sont confrontés les chrétiens d’Irak. Ce mercredi 7 novembre, Mgr Youssif Thomas Mirkis, archevêque de Kirkouk, au Nord du pays, s’est fait leur porte-parole, devant les évêques de France, réunis en Assemblée plénière à Lourdes.

    Avec une lucidité implacable, il a exposé la situation géopolitique en Irak, en proie au chaos. Alors que Daesh a perdu ses derniers bastions, la menace terroriste « reste omniprésente et multiforme. »

    Certains villages sont en ruines, et les opérations de déminage sont nécessaires avant d’envisager le retour des habitants : « Tout est miné, même les poupées et les frigos » a lâché Mgr Mirkis. La rivalité entre Kurdes et Arabes a par ailleurs resurgi avec violence. Le 25 septembre, le référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien a créé « une escalade entre le gouvernement irakien fédéral et le gouvernement régional kurde », a souligné Mgr Mirkis. « Une guerre a été évitée de justesse. Elle aurait été désastreuse, pour des minorités qui auraient payé le prix le plus élevé. »

    Pour les chrétiens, l’avenir est incertain. « Quelle sera la suite ? Nul ne le sait, à exposé l’archevêque chaldéen. Les chrétiens, les Yézidis et les autres pourront-ils revenir chez eux ? Tous ces gens ont perdu la paix avec leurs voisins, mais surtout, leur mémoire est accablée par les drames vécus par un grand nombre de victimes. » Pour lui, Daesh n’est que la partie émergée de l’iceberg. Le monde musulman est profondément malade de l’islamisme politique, « peut-être la crise la plus sérieuse de son histoire. »

    « Pendant des décennies, un discours de haine et de refus des autres a été diffusé, a-t-il dénoncé. Dans certains pays, ces discours tiennent le haut du pavé sur les chaines de télévision, dans les mosquées et sur Internet. »

    C’est dans ce contexte qu’il est venu plaider la cause des chrétiens d’Orient. « Une des plus anciennes communautés chrétiennes du monde est en train de disparaître sous nos yeux, dans l’indifférence ambiante », a-t-il alerté, devant les évêques. Les chaldéens, qui étaient 1, 2 millions il y a quelques années en Irak, ne seraient plus que 450 000 aujourd’hui.

    Plutôt que d’émigrer vers les pays occidentaux, Mgr Mirkis les exhorte à rester en Irak où sont leurs racines. « L’immigré devra déployer d’énormes efforts pour s’intégrer dans un pays et une culture où il est arrivé meurtri, a-t-il mis en garde. En revanche, même si en Orient nous restons des minorités, nous y sommes chez nous. » Les chrétiens ont, selon lui, un rôle déterminant à jouer pour promouvoir la coexistence entre communautés.

    Pour reconstruire le pays, il mise sur la jeunesse. Notamment grâce aux dons des catholiques de France, il a mis en place un programme pour permettre aux étudiants qui ont fui Mossoul et la plaine de Ninive de poursuivre leurs études à Kirkouk. 400 étudiants en ont bénéficié en 2015, et 700 en 2016. « Nous avons besoin cette année de votre aide, a-t-il insisté auprès des évêques. Ces étudiants souhaitent rester et contribuer à la reconstruction de leur pays. »

    Le témoignage de ces jeunes musulmans, chrétiens et yézidis qui vivent, mangent, et étudient sous le même toit est pour lui une vraie source d’espérance. « Cette génération va sauver l’Irak. »

  • ONU : quand le Comité des droits de l’homme révise la définition du ‘droit à la vie’

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    ONU : LE "DROIT À LA VIE" SUR LA SELLETTE

    Gènéthique vous informe

    Le Comité des droits de l’homme de l’ONU veut imposer la légalisation de l’avortement et de l’euthanasie à tous les pays.

    A l’ONU, le Comité des droits de l’homme révise actuellement la définition du ‘droit à la vie’ en droit international, mentionné dans le « Pacte international relatif aux droits civils et politiques », signé en 1966 par les Etats-parties. Par ce biais, et dans la plus grande discrétion, une minorité active veut imposer à tous les Etats la légalisation de l’avortement, du suicide assisté et de l’euthanasie au nom même du droit à la vie.

    L’interprétation du Comité a suscité l’inquiétude de nombreux observateurs qui ont envoyé leurs contributions. Elles feront l’objet d’une étude du Comité qui décidera ou non de les prendre en compte dans la déclaration finale qui doit être adoptée dans les prochains mois.

    Christophe Foltzenlogel, juriste à l’ECLJ[1], revient pour Gènéthique sur les enjeux majeurs de cette révision.

    Gènéthique : Le Comité des droits de l’homme de l’ONU révise actuellement sa définition internationale du « droit à la vie ». Quel est le contenu de ce nouveau texte ? En quoi est-il problématique ?

    Christophe Foltzenlogel : Ce Comité, qui rassemble 18 experts, est chargé de rédiger une interprétation officielle des dispositions du « Pacte international relatif aux droits civils et politiques ». De manière cyclique, il publie des « observations générales » sur les différents articles du Pacte et prépare donc actuellement ses observations sur l’article 6, celui concernant le droit à la vie. Dans cette version du projet, le Comité parle notamment de l’usage des armes létales, circoncit l’usage de la peine de mort pour les États ne l’ayant pas abolie, et parle des obligations positives des États de protéger la vie, etc. Le grand problème de ce texte, c’est qu’il introduit un droit à l’avortement et à l’euthanasie au nom du droit à la vie. L’article 6 du Pacte est très clair : « Le droit à la vie est inhérent à la personne humaine. Ce droit doit être protégé par la loi. Nul ne peut être arbitrairement privé de la vie ». Pourtant, le Comité considère qu’il faut permettre l’avortement pour que les femmes y aient recours de manière « sûre » et invite les États à légaliser l’euthanasie afin de garantir un droit à une « vie digne ».

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  • Le témoignage fort d'un Américain atteint de Trisomie 21 : "Ma vie vaut la peine d'être vécue"

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    Du site de "Sud-Ouest" :

    Vidéo. "Ma vie vaut la peine d’être vécue" : le message d’un Américain atteint de Trisomie 21

    Vidéo.

    Frank Stephens a pris la parole devant le Congrès américain (CAPTURE VIDEO)

    Le plaidoyer de cet acteur et sportif américain a été vu plus de 36 millions de fois sur les réseaux sociaux, suscitant un vif débat.

    "Je suis un homme porteur de trisomie 21 et ma vie vaut la peine d’être vécue." Cette semaine, face au Congrès américain, Frank Stephens, acteur et sportif, a défendu l’importance des personnes trisomiques dans la société et leur droit à vivre. 

    Porte-parole d’une association d’aide aux personnes trisomiques et à leurs familles,l’acteur a souhaité témoigner de son épanouissement personnel, malgré son handicap :

    "Sérieusement, j’ai une belle vie ! J’ai donné des conférences dans des universités, joué dans un film primé et une émission de télévision primée par Emmy, j’ai parlé à des milliers de jeunes de l’acceptation et de la tolérance qui rendront l’Amérique formidable. Je suis allé deux fois à la Maison Blanche…"

    Selon lui, plutôt que de financer les tests pré-nataux permettant de détecter la trisomie in utero (et pratiquer un avortement si les parents le souhaitent), le Congrès devrait allouer des fonds à la recherche pour soigner les personnes atteintes de trisomie, mais aussi à faire avancer la science.

    "Sérieusement, je ne pense pas que je devrais avoir à justifier mon existence, mais à ceux qui remettent en question la valeur des personnes atteintes du syndrome de Down, j’opposerais trois points.

    Premièrement, nous sommes un cadeau médical pour la société, un modèle pour la recherche médicale sur le cancer, la maladie d’Alzheimer et les responsables du système immunitaire. Deuxièmement, (selon une étude, ndlr), nous sommes une source de bonheur exceptionnellement puissante […] Enfin, nous donnons au monde une chance de réfléchir à la question éthique que représente le tri entre les hommes qui ont le droit de vivre et ceux qui ne l’ont pas […] N’y a-t-il vraiment pas de place pour nous dans le monde ?"

    Puis, faisant référence au taux élevé d’avortement en cas de diagnostic de trisomie dans de nombreux pays occidentaux, Frank Stephens ajoute :

    "Agissons en tant qu’Américains, et non comme des Islandais ou des Danois. Essayons de trouver des réponses, non des "solutions finales". Soyons dignes de notre pays : aidons-le à être débarrassé d’Alzheimer, et non de la trisomie 21."

    De nombreuses réactions

    Dans un contexte de débat encore très tendu outre-Atlantique entre les "pro-life" (contre l’avortement) et les "pro-choice" (qui défendent le droit de choisir), le discours d’une personne trisomique, directement concernée, a reçu un écho important, avec plus de 36 millions de vues en quelques jours. Largement partagée sur les médias sociaux, la vidéo a alimenté de nombreux commentaires.

    Parmi eux, plusieurs érigent cette prise de parole en exemple et appellent à la fin de l’interruption de grossesse en cas d’anomalie médicale. (...)

    Que dit la loi ?

    Alors que le droit à l’avortement recule aux États-Unis, plusieurs États interdisent désormais l’interruption de grossesse en cas d’anomalie médicale (dont la trisomie). C’est le cas de l’Indiana et de l’Oklahoma. Parallèlement, au Texas, les médecins sont autorisés à ne pas proposer de tests aux parents ou à ne pas leur communiquer les résultats. 

    En France, le dépistage prénatal de la trisomie 21 est proposé aux mères lors de leur troisième mois de grossesse, par simple prise de sang et échographie (complétées par d’autres examens si les résultats indiquent un risque élevé). Sur 800 000 femmes enceintes chaque année, 600 000 choisissent de réaliser ces tests.

    En cas de diagnostic de trisomie, 96% des couples français choisissent l’interruption médicale de grossesse (contre 90% à 93% aux États-Unis). Contrairement à l’avortement, qui ne peut être pratiqué que jusqu’à la fin du troisième mois de grossesse, l’interruption médicale peut être pratiquée jusqu’à l’accouchement.

    Voir aussi :

    https://www.fondationlejeune.org/suis-homme-porteur-de-trisomie-21-vie-vaut-peine-detre-vecue/

    http://www.genethique.org/fr/interdiction-des-avortements-bases-sur-le-diagnostic-prenatal-de-trisomie-21-en-ohio-un-projet-de#.Wf6zXlvWyM8

    !!! activer les sous-titres (en dessous à droite)

  • Quand la culture de mort fait son come back à l'ONU

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    De G. Puppinck sur zenit.org (4 novembre) :

    ONU : le retour de la culture de mort

    Le handicap pas incompatible avec une vie heureuse.

    Grégor Puppinck @ ECLJ

    Grégor Puppinck @ ECLJ

    Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies est en passe d’imposer la légalisation universelle de l’avortement au nom même du droit à la vie.

    Ce comité d’experts, chargé de veiller au respect du Pacte international sur les droits civils et politiques de 1966, s’est réuni à Genève, les 1er et 2 novembre, pour rédiger son interprétation officielle du droit à la vie. Cette interprétation, appelée Observation générale, détient une grande autorité sur les juridictions et les législateurs du monde entier car ce Comité dispose du pouvoir de juger les États quant à leur respect de ce traité.

    Plusieurs de ses membres ont saisi l’occasion pour promouvoir un droit à l’avortement le plus étendu possible. C’est le cas en particulier du français Olivier de Frouville, de l’américaine Sarah Cleveland et du tunisien Yadh Ben Achour. Les autres sont restés largement silencieux. Seule l’experte allemande, Mme Anja Seibert-Fohr, a tenté, en vain, d’obtenir la reconnaissance de « l’intérêt légitime des États à protéger la vie du fœtus », pourtant établi par la Cour européenne. Les trois autres membres connus pour leurs réserves à l’égard de l’avortement étaient les seuls absents.

    D’emblée, M. de Frouville recommanda d’éviter toute « considération philosophique ou théorique » et de se concentrer exclusivement sur les droits des femmes. À aucun moment le caractère moral de l’avortement ne fut questionné. De même, à aucun moment les droits des enfants ne furent évoqués. Moins encore, les membres du Comité ont veillé à ne jamais employer le mot « enfant ». Pour les membres du Comité, l’enfant n’existe pas avant sa naissance, donc il serait vain d’évoquer ses droits et intérêts.

    «  Recourir à l’avortement pour éviter le handicap à titre préventif »

    En fait, il fut question une seule fois, non pas des enfants, mais des « fœtus », pour recommander la légalisation de leur avortement eugénique. Le représentant tunisien a fortement insisté sur cette nécessité. Il a déclaré que, certes, il faut aider les personnes handicapées « après leur naissance », « mais ça, ça ne veut pas dire que nous devons accepter de laisser en vie un fœtus qui est atteint d’un handicap. » Il a ajouté : « nous pouvons éviter les handicaps et nous devons tout faire pour les éviter ». Sur ce, le Président du Comité intervint pour rappeler que les débats sont enregistrés.

    Mais là encore, la référence au « fœtus » était trop explicite. Pour éviter d’être accusés d’eugénisme, des experts ont voulu alors remplacer ce mot par celui de « grossesse », moins choquant, comme si le changement de terme pouvait rendre plus acceptable la réalité de l’eugénisme.

    L’avortement, c’est la vie

    Quant au droit à l’avortement, on peut dire que les recommandations du Planning familial international ont été suivies à la lettre. Reprenant le slogan de cette organisation, les membres du Comité ont déclaré que l’avortement devrait être décriminalisé et rendu « safe, legal and affordable » (« sûr, légal et accessible/gratuit »), sans réelle condition ni limitation de délai. Ils ont aussi adopté son argumentation selon laquelle l’interdiction ou la difficulté d’accéder à l’avortement serait en soi une cause de violation du droit à la vie des femmes. Cela fit dire à M. de Frouville, de façon toute orwellienne, que la décriminalisation de l’avortement « est au cœur de la question du droit à la vie » !

    Une régression morale

    C’est là un complet renversement moral par rapport au sens du droit à la vie. Il résulte de la pensée matérialiste selon laquelle seuls les êtres capables d’intelligence et de volonté seraient véritablement humains et donc dignes de protection. Tant qu’ils n’ont pas atteint cette capacité, ils ne seraient que de la matière corporelle au pouvoir de ceux qui sont « humains », car capables d’intelligence et de volonté. Ainsi, ce n’est plus la « vie humaine » comme réalité biologique qui serait protégée en droit international, mais l’intelligence et la volonté, c’est-à-dire la force. Pas une seule fois, les membres du Comité n’ont rappelé l’engagement pris par les États de réduire le recours à l’avortement et d’aider les femmes enceintes. La faiblesse des enfants à naître et des femmes en détresse ne trouvent qu’une réponse : l’élimination. La loi du plus fort.

    Or, c’est principalement contre l’eugénisme que l’universalité du droit à la vie a été réaffirmée après-guerre. Les rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme refusèrent expressément de tolérer tout avortement eugénique, rappelant son usage par le régime nazi ; et ce n’est que sous la pression des pays soviétiques qu’ils renoncèrent en 1948 à protéger explicitement la vie humaine « dès la conception ». C’est parce que les régimes nazi et soviétique étaient matérialistes qu’ils ont promu l’avortement et l’eugénisme ; et c’est contre cette idéologie que les Nations unies ont été fondées sur la base de l’égale dignité de tout être humain.

    Si le Comité tire un droit à la mort du droit à la vie, il renoue ainsi avec l’idéologie mortifère contre laquelle les Nations unies ont été fondées.

    Contre cette « dérive rétrograde », un autre comité des Nations unies s’est élevé. Le Comité des droits des personnes handicapées a répliqué que « Les lois qui autorisent explicitement l’avortement en raison d’un handicap violent la Convention des droits des personnes handicapées ». Il a ajouté que de telles lois perpétuent « le préjugé selon lequel le handicap serait incompatible avec une vie heureuse. » Mais lComité des droits de l’homme n’en a pas tenu compte, ses membres les plus actifs restant résolument attachés à leur objectif.

    Un excès de pouvoir

    Reste à savoir si le Comité a le pouvoir d’imposer aux États, au nom du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, une obligation contraire à l’intention explicite de ses rédacteurs. Contre les États qui reprochent au Comité d’agir ainsi au-delà de son mandat, certains de ses membres se sont défendus en déclarant que le Pacte serait un « document vivant » dont ils sont les interprètes authentiques. Concrètement, les États seraient donc moins tenus de respecter le Pacte que ce qu’en disent les membres du Comité. Cela est particulièrement problématique lorsque cette interprétation est diamétralement contraire au sens initial du Pacte. Ce qui fit dire à Mme Seibert-Fohr, sous forme d’avertissement, que le Comité des droits de l’homme fragilise dangereusement « l’universalité des droits de l’homme ». De fait, si cette interprétation du Pacte est adoptée, de nombreux États refuseront de l’appliquer ; le zèle idéologique de quelques membres du Comité se retournera alors fatalement contre son autorité.

    La discussion sur ce projet d’observation générale se poursuivra le 10 novembre puis en mars 2018 ; il y sera aussi question du suicide assisté et de l’euthanasie dont le Comité envisage également d’imposer l’acceptation au titre du droit à la vie.

    Début octobre, l’ECLJ a adressé un mémoire au Comité pour défendre le droit à la vie, avec le soutien de plus de 130 000 personnes signataires d’une pétition pour la protection de toute vie humaine.

    Grégor Puppinck,

    Directeur de l’ECLJ

    Mobilisation ici: https://eclj.org/abortion/un/pour-la-protection-de-toute-vie-humaine?lng=fr

  • L'Association Médicale Mondiale toujours fermement opposée à l'euthanasie et au suicide assisté

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    L’ASSOCIATION MÉDICALE MONDIALE TOUJOURS FERMEMENT OPPOSÉE À L’EUTHANASIE ET AU SUICIDE ASSISTÉ

    31 octobre 2017)

    L’Association Médicale Mondiale (WMA) ainsi que ses associations médicales nationales membres, dont l’Australian Medical Association, ont de nouveau fortement exprimé leur opposition ferme au suicide assisté et à l’euthanasie pratiquées par un médecin, considérant cette pratique « immorale dans le cadre de la médecine ».

    Cette déclaration intervient alors que la Chambre haute victorienne, en Australie, doit se prononcer sur la proposition de loi sur l’euthanasie, votée par la Chambre basse. La WMA demande que cette loi soit rejetée.

    En citant sa déclaration, la WMA rappelle que « le suicide assisté par un médecin, comme l’euthanasie, est contraire à l’éthique et doit être condamné par la profession médicale. Lorsque l’assistance du médecin vise délibérément et intentionnellement à mettre un terme à la vie d’une personne, le médecin pose un acte immoral ».

    Alors que l’euthanasie est légale dans certains pays, « la WMA réaffirme sa ferme conviction que l’euthanasie est en conflit avec les principes éthiques fondamentaux de la pratique médicale et encourage vivement toutes les associations médicales nationales et les médecins à s’abstenir de participer à l’euthanasie, même si la législation nationale le permet ou la dépénalise dans certaines conditions ».

    La WMA se dit préoccupée : la légalisation de l’euthanasie dans l’état de Victoria risque de créer une « situation de conflit direct avec les obligations éthiques des médecins envers leurs patients ». Elle s’alarme aussi de savoir des « personnes vulnérables » exposées à des « abus », conséquence de la légitimation de l’euthanasie et du suicide assisté.

    Sources: World Medical Association (27/10/2017)

  • Irak : l’avenir des chrétiens passe nécessairement par des relations avec des musulmans

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    D'Anne-Bénédicte Hoffner sur le site du quotidien La Croix :

    VIDEO - Chrétiens d’Orient : « Le refus du dialogue n’est ni une attitude chrétienne, ni une preuve de force »

    Extraits du Facebook live organisé par La Croix avec Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient sur la situation et l’avenir des chrétiens du Moyen-Orient.

    La Croix : Malgré la défaite de Daech, l’Irak est en proie à de nouvelles tensions, entre Arabes et Kurdes cette fois. Quelles en sont les conséquences pour les chrétiens irakiens ?

    Mgr Pascal Gollnisch : Le Daech s’est maintenu pendant plus de trois ans en Irak et même plus en Syrie. On a mis beaucoup trop de temps pour le déloger. L’occupation d’un territoire a donné du prestige à ce groupe terroriste, des moyens financiers aussi, la possibilité de recruter des combattants… Aujourd’hui, le Daech recule enfin. Dans la ville de Qaraqosh, il y aurait 3500 familles qui seraient rentrées. (…)

    L’intégralité du Facebook live : L’avenir des chrétiens d’Orient, avec Mgr Pascal Gollnisch

    Cette marche du Kurdistan vers l’indépendance, sans doute prématurée, a recréé une situation dramatique pour les chrétiens qui se retrouvent dans un conflit qui n’est pas directement le leur : elle va rendre beaucoup plus difficile et compliqué le retour dans leurs villes et la reconstruction.

    Les chrétiens peuvent-ils aider à la réconciliation nationale en Irak, comme vient de l’écrire le patriarche des Chaldéens ?

    Mgr Pascal Gollnisch  : Tout à fait, il faut être derrière le patriarche Sako, entendre ses messages et les servir. Il n’y a pas d’avenir possible pour les chrétiens sans lien avec les musulmans : il faut trouver sur place des musulmans avec lesquels les chrétiens pourront vivre. C’est vrai que les violences du Daech ont été faites au nom de l’islam. Est-ce le vrai islam ou non  ? Je n’ai aucune autorité pour le dire. Aux autorités musulmanes qui ont condamné ces violences de développer une pédagogie, une doctrine pour montrer en quoi ce n’est pas l’islam.

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  • La sélection prénatale des bébés handicapés est discriminatoire

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    COMITÉ HANDICAP DE L’ONU : LA SÉLECTION PRÉNATALE DES BÉBÉS HANDICAPÉS EST DISCRIMINATOIRE

    Gènéthique vous informe

    Dans une Observation Générale émanant du Comité des droits des personnes handicapées (CRPD) sur les principes d’égalité et de non-discrimination, le comité onusien en charge du handicap affirme : « Les Etats partis devraient tenir compte de la stigmatisation qui passe par des formes modernes de discrimination comme la politique de dépistage prénatal visant à sélectionner les enfants à naître sur la base du handicap, politique qui va à l’encontre de la reconnaissance de la valeur égale de chaque personne[1]. » (paragraphe 44 de l’Observation Générale; cf. Nations Unies : l’avortement en raison d'un handicap dénoncé).

    Cette interpellation du Comité des droits des personnes handicapées fait écho à un autre document officiel issu du même comité onusien qui condamne les lois autorisant l’avortement pour raison de handicap.

    Dans le même sens, le Comité des droits des personnes handicapées a reproché à la Grande-Bretagne « l’avortement sélectif sur la base d’une déficience du fœtus »[2].

    Quelques mois après le début des mobilisations citoyennes Stop Discriminating DownDon’t Screen Us OutWe’re All Equal, l’ONU fait un pas vers l’égalité réelle entre les personnes sans et avec handicap.

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    [1] “States parties should address stigmatization through modern forms of discrimination, such as a disability-selective antenatal screening policy that go against the recognition of the equal worth of every person.

    [2] “Women’s rights to reproductive and sexual autonomy should be respected without legalizing selective abortion on the ground of fetal deficiency.” (cf. Concluding observations on the initial report of the United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland)

  • Immigration : pourquoi le pape François a raison (suite)

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    Nous avons relayé la première partie de cette note d'Henri Hude; voici la seconde partie :

    Pourquoi François a raison (2). La question de l'immigration

    Quelle méthode adopter pour traiter le sujet de l’immigration musulmane ?

    En Europe, nous mélangeons deux sujets : celui de l’immigration, celui du fondamentalisme musulman. Rien d’étonnant : les immigrés viennent souvent de pays musulmans. Mais ils sont aussi chrétiens, bouddhistes, ou sans religion. De tous ceux-là, on n’entend pas beaucoup parler. Et pourtant, toute immigration est une question politique importante, même provenant de pays proches par la culture. L’expérience l’a montré en France durant l’entre-deux guerres, avec les réactions à l’immigration venue d’Italie. Distinguons donc les deux sujets, isolons les problèmes spécifiques que chacun pose, et puis réassocions-les. Ainsi obtiendrons-nous une intelligence complète et concrète des problèmes. Mais dans quel ordre prendre ces deux sujets ?

    S’il n’y avait pas l’immigration, l’islam serait-il en France un sujet de discussion politique ? Assurément, beaucoup moins – sauf s’il y avait quand même des attentats. Par contre, même sans dimension musulmane, l’immigration serait un sujet important. Preuve : les Etats-Unis, où la société réagit à l’immigration latino-américaine en majorité catholique. L’islam n’est donc pas la même chose que la question de l’immigration en Europe. Il est une seconde question qui rend plus complexe celle de l’immigration. C’est donc cette dernière qu’il faut par étudier d’abord, séparément, en faisant méthodiquement abstraction de l’islam – qu’il faudra ensuite (article 3) intégrer avec ses spécificités pour affiner les résultats obtenus.

    1° Il est absurde de vouloir conserver le niveau de prospérité avec une démographie qui ralentit, c’est-à-dire sans enfants et/ou sans immigration.

    Parlons d’abord d’économie (1° & 2°). La croissance économique de la seconde moitié du XXe  siècle a été tirée par la démographie, notamment par la population en âge de travailler. Cette base de toute croissance économique, trop souvent négligée, a été le moteur de nos économies, la corde de rappel qui nous a fait sortir de toutes les crises. Ce moteur est éteint. Dans certains pays comme l’Allemagne, il fonctionne en marche arrière. Le Japon, en stagnation depuis plus de vingt ans, montre ce que devient une économie, même hyper innovante, quand la démographie ne suit pas. On peut d’ailleurs se demander si un pays peut rester indéfiniment créatif et dynamique, avec une population vieillissante.

    De même pour les systèmes sociaux. Un système de retraite marche très bien quand les cotisants sont beaucoup plus nombreux et plus riches que les pensionnés. Sans croissance ni économique ni démographique pendant une génération, c’est l’inverse. Que le système soit public ou privé n’y change rien : les fonds de pensions à l’américaine se retrouvent avec des investissements (les cotisations capitalisées des cotisants) qui ne couvrent plus leurs passifs (les prestations futures). Il faut alors ou bien combler le déficit avec de l’argent public, ou bien diminuer les prestations. Pour les systèmes par répartition, le déficit annuel doit être financé par de la dette, ou par une hausse des cotisations, ou une baisse des prestations (diminution de leur montant, ou du nombre des bénéficiaires, en décalant l’âge de la retraite). En France, une bonne partie de l’ajustement du système de retraite s’est déjà faite de manière discrète par la diminution des droits futurs des cotisants actuels. L’assurance santé répond à peu près à la même loi, sachant que jeunesse et bonne santé sont assez bien corrélées.

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