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islamisme - Page 36

  • Mgr Rey : «Les Chrétiens d'Orient nous ramènent à l'essence de notre foi»

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    FIGAROVOX/INTERVIEW - L'Evêque de Toulon est actuellement en Syrie pour approfondir les liens qui unissent son diocèse à celui d'Homs. Il nous explique le

    Pourquoi vous rendez-vous en Syrie, pour la deuxième fois depuis le début du conflit?

    La Syrie est un pays que je connais bien. J'y suis allé la première fois il y a trente ans, à la rencontre des chrétiens. J'y ai séjourné à plusieurs reprises, en passant par le Liban, pour donner des conférences, et prêcher la retraite des prêtres de Beyrouth. Mon dernier voyage date d'août dernier, où j'ai rencontré le patriarche Melkite Lahram Grégoire III et monseigneur Arbach, archevêque Melkite de Homs. Je vais en Syrie pour nouer des liens entre le diocèse de Fréjus-Toulon et l'archidiocèse melkite de Homs, dans le cadre d'un jumelage entre nos deux églises. Monseigneur Larahm est venu dans mon diocèse. En retour je vais de nouveau visiter l'évêque de Homs pour renforcer les liens, les approfondir. Je crois qu'il faut aider les chrétiens à rester là-bas, les aider à reconstruire leurs églises et leurs écoles, et témoigner notre solidarité dans le drame de la guerre. 

    Que représentent les Chrétiens d'Orient pour l'Eglise d'Occident?

    Ils sont d'abord un trait d'union à l'intérieur des pays où ils vivent. Les petites communautés chrétiennes au Liban ont permis la coexistence harmonieuse entre les différents courants religieux. Ils sont des créateurs de ponts. En Syrie, quoique étant minoritaires, ils avaient une vocation d'entente de rencontre et de dialogue. Il y a 15-20 ans, il y avait une harmonie entre les communautés.

    Ensuite, ils représentent nos racines. A travers eux, nous rencontrons la trace vivante de l'Eglise des premiers siècles. Ils sont gage de l'historicité patrimoniale de notre foi. Enfin, les églises et les communautés qui sont confrontées au tragique des persécutions et à la menace de l'anéantissement nous ramènent à l'essence de notre foi. Jamais la foi n'est aussi vive et pure qu'à travers le martyre, que sur la Croix. En ce sens ils s'identifient à notre maître le Christ.

    Que signifierait la disparition des Chrétiens d'Orient?

    Ce serait une perte patrimoniale, culturelle, une amputation de nos racines. Ce serait aussi une menace pour l'interculturalisme de ces pays. Les Chrétiens sont le liant et l'attestation d'une différence. Sans eux régnerait sans partage un totalitarisme religieux qui serait écrasant. Ils sont dans les pays où ils vivent une respiration, une lucarne ouverte sur l'universel.

    Ne craignez-vous pas en prenant le parti des chrétiens de participer d'une communautarisation du christianisme?

    Il ne s'agit pas de prendre parti. Ma visite est d'abord un pèlerinage. Mon propos, celui d'aider les chrétiens à être un signe vivant, qui nous rattache à l'histoire de notre foi, et ouvre la société syrienne, en l'empêchant d'être refermée sur elle-même, qui l'ouvre aux valeurs universelles de la foi.

    N'y a t-il pas le risque d'entretenir un «choc des civilisations» entre islam et christianisme?

    Je ne voudrais pas qu'on considère ce voyage comme une marque de défiance vis-à-vis des musulmans. Mais l'avenir de la Syrie ne peut pas se concevoir sans la présence des chrétiens. Il peut y avoir des tentations à l'intérieur de l'islam de se fermer à la diversité qui permet d'appréhender l'universel. Les chrétiens ne doivent pas être une communauté fermée, mais une communauté insérée dans un écosystème, un ferment de rencontre, d'enrichissement, de fécondité mutuelle.

    Il existe un risque de reporter le choc des civilisations vers le choc des religions. Fondamentalement, le christianisme s'énonce comme une proposition universelle qui s'adresse à chaque homme, mais à l'intérieur d'une logique de rencontre et de dialogue. Cela passe par une attestation, mais aussi par l'assentiment et la liberté. Dans l'ADN du christianisme, il y a cette tension entre une proposition universelle et le chemin pour y accéder. Une grave dérive consisterait à vouloir éradiquer les différences dans la violence et forcer l'autre à croire.

    Beaucoup de chrétiens partent trouver refuge en Europe. Est-ce une solution?

    Il faut d'abord aider les chrétiens à rester sur place. Certains chrétiens ont pris le chemin de l'exil. Dans mon diocèse, j'accueille ces personnes et leur témoignage est précieux pour comprendre le drame humanitaire et civilisationnel qui se joue au Proche-Orient. Mais je ne voudrais pas que cet accueil soit interprété comme un appel à siphonner les chrétiens du terreau où ils ont toujours vécu. Il faut créer les conditions pour qu'ils n'aient pas à partir. 

    Ref. Mgr Rey : «Les Chrétiens d'Orient nous ramènent à l'essence de notre foi»

    JPSC

  • Terrorisme en Belgique : le point de vue de Jean-François Godbille

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    Lu sur le site de « Famille chrétienne »

    Belge, Jean-François Godbille est engagé avec les scouts d’Europe dans un long travail de prévention auprès des familles musulmanes. Il est également avocat général près la cour d’appel de Bruxelles. Entretien sans langue de bois après les attentats du 22 mars :

    "Guilhelm Dargnies : Êtes-vous surpris par les attaques terroristes de mardi dernier ?

    hqdefault (2).jpgJean-François Godbille : C’était annoncé depuis longtemps. Daech avait mis notre pays sur sa liste noire. Dans nos enquêtes, une série de données indiquaient l’affaire imminente. D’ailleurs, nous étions en alerte 4 après le 13 novembre. Ce niveau d’alerte a temporairement été abaissé au niveau 3, ce qui restait une menace grave et imminente. Toutes les institutions qui analysent la menace l’avaient prédit. La seule question qu’on se posait, comme votre ministre de l’Intérieur, était de savoir quand et comment nous devions l’éviter.

    Selon vous, quelle était la cible de ces attaques ?

    C’est davantage le Royaume de Belgique, plus que les institutions européennes. Nos tribunaux n’ont de cesse de faire condamner des terroristes, que ce soit en première instance ou en appel. Il y a eu un grand nombre de jugements depuis plus d’un an.

    Michel Sapin, ministre français des Finances, a évoqué la « naïveté » de « certains responsables politiques » belges. Comment réagissez-vous à ce propos ?

    Je m’exprime à titre personnel sur ce sujet. Mon sentiment de magistrat et de belge est qu’il n’y a pas lieu à faire de polémique. Dire que l’on n’a jamais fait quoi que ce soit, alors que des dizaines de procès avec des peines lourdes ont eu lieu, c’est une contre-vérité, voire une insulte. C’est même pour cela, comme je l’ai dit, que nous sommes ciblés. Cette remarque est  aussi insultante par rapport à ce qui a été fait depuis des années en matière de lutte contre le terrorisme à travers des méthodes préventives.

    Justement, quel a été le travail des services de police et de justice, ces dernières années pour lutter contre le radicalisme ?

    La justice n’est pas là pour contrer les consciences religieuses de chacun. C’est hors de notre sphère de compétence. Par contre, quand il y a des actes délictueux, nous les réprimons. Ces dernières années, la Belgique a connu une hausse du nombre d’actes de délinquance. Plusieurs facteurs l’expliquent : notre société s’est s’ouverte à des marchés et à des influences extérieures, des populations de l’est sont arrivées après la chute du mur de Berlin, ainsi que d’autres, déracinées, issues de l’immigration en provenance du nord de l’Afrique. Si bien que nos tribunaux n’ont jamais autant réprimé ! Notamment en ce qui concerne la délinquance terroriste.

    > A lire aussi : « La Belgique semblait échapper aux vagues d'attentats »

     

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  • Face au jihad, le boboïsme ne fait pas le poids

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    L'équipe d'EEChO (Enjeux de l'Etude du Christianisme des Origines) commente les évènements de Bruxelles :

    Bruxelles, 22 mars 2016 : l’écho du jihad

    Le terrorisme jihadiste interpelle nos sociétés au plus profond. Saurons-nous l’appréhender en vérité ? La propagande radicale des islamistes exige une réponse radicale, à son niveau. Mais nos sociétés en semblent bien incapables …

    EEChO a été parmi les premiers à dénoncer le terrorisme jihadiste en Syrie, dont sont victimes les chrétiens, la population et l’Etat syrien. Nous avons annoncé que les islamo-Européens engagés dans le jihad là-bas se retourneraient bientôt contre leur(s) pays quand ils y reviendraient (bulletin de mars 2013). Le fait que certains pays d’Europe aient collaboré avec le terrorisme anti-syrien ne les arrêtera jamais ; aucune gratitude n’est à attendre de groupes terroristes, nos responsables des grands médias ou des affaires publiques feraient bien de s’en souvenir – mais font-ils autre chose que s’agiter puis se conformer aux ordres qu’ils reçoivent, tout en prétendant « lutter contre le terrorisme » ?

    Après les attentats de Paris (janvier et novembre 2015), ceux de Bruxelles, le 22 mars 2016, sont atrocement sanglants, même si il y aurait pu y avoir beaucoup plus de victimes encore, en particulier si la bombe dissimulée dans le métro avait explosé dans le tunnel plutôt qu’en arrivant à la station Maelbeek. En tout cas, cette station ne paraît pas avoir été choisie au hasard : elle se situe au cœur du quartier des institutions européennes. Autres circonstances troublantes : la deuxième cible, l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, représente elle aussi un lieu où passent de nombreux fonctionnaires internationaux, et les heures choisies pour les attentats sont celles précisément où ils arrivent à l’aéroport (8 h du matin) ou rejoignent ensuite leur bureau par le métro (une heure après).

    Les raisons des attentats ?

    On pense naturellement à une vengeance après l’arrestation, à Bruxelles le vendredi précédent, de Salah Abdeslam, impliqué dans les attentats de Paris. Possible. On y voit aussi une action de déstabilisation des dirigeants européens, qui ont déjà cédé à la Turquie islamiste du dictateur Erdogan tout ce qu’elle demandait, alors même que ce pays, avec d’autres, soutient activement les groupes terroristes, depuis 2013 selon le NY Timesvoire depuis plus longtemps encore.

    Mais on ne comprendra ces actes qu’en considérant les facteurs déterminants du terrorisme :

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  • Attentats : "la population innocente récolte ce que les cercles et les pouvoirs européens ont semé en Syrie et en Irak ces dernières années"

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    ASIE/SYRIE - Commentaires de l’Archevêque syro catholique d’Hassaké Nisibi sur les attentats de Bruxelles (fides.org)

    Hassakè – Dans le cadre des attentats terroristes de Bruxelles, après ceux de Paris, « malheureusement, la population innocente récolte également ce que les cercles et les pouvoirs européens ont semé en Syrie et en Irak ces dernières années ». Telle est l’amère réflexion que l’Archevêque syro-catholique d’Hassaké Nisibi, S.Exc. Mgr Jacques Behnan Hindo, livre à l’Agence Fides, après les attentats d’hier dans la capitale belge.

    Selon l’analyse de Mgr Hindo, qui gouverne l’Archiéparchie syro-catholique d’Hassaké Nisibi, les graves responsabilités des responsables européens et occidentaux, conditionnées souvent par des intérêts égoïstes et à courte vue, se manifestent de manière évidente et en différents points.« Différents responsables européens avaient – remarque l’Archevêque – jusqu’à peu de temps en arrière comme principal objectif géopolitique la chute du gouvernement de Bachar al-Assad et visaient à accréditer les milices djihadistes d’al-Nusra elles-mêmes comme des « islamiques modérés », attaquant la Russie pour avoir frappé les places fortes des milices en question en affirmant que les initiatives russes devaient se limiter à frapper le seul prétendu « Etat islamique ». En outre, selon Mgr Hindo, de nombreux gouvernements occidentaux continuent encore aujourd’hui à ne pas mettre en cause les rapports privilégiés qu’ils entretiennent avec les nations et les groupes de pouvoir financier desquels proviennent les flux de ressources et les idéologies qui alimentent le réseau de la terreur. « Les responsables européens et tout l’Occident – rappelle l’Archevêque – entretiennent depuis des décennies l’axe préférentiel avec l’Arabie Saoudite et les autres émirats de la péninsule arabique. Au cours de ces dernières décennies, ils ont garanti à ces pays la possibilité de financer dans l’ensemble de l’Europe, et également en Belgique, la naissance d’un réseau de mosquées dans lesquelles est prêché le wahhabisme, l’idéologie qui envenime l’islam et sert de base idéologique à tous les groupes djihadistes et tout cela est arrivé parce que par-dessus tout prévalaient les logiques économiques et les contrats milliardaires avec les patrons du pétrole : des flux financiers et des ressources qui alimentent également les centrales de la terreur ». La réponse européenne face à l’urgence constituée par les flux de migrants représente également, selon l’Archevêque, un symptôme de la faiblesse et de la confusion dans lesquelles se trouvent les responsables européens : « L’Europe- fait remarquer Mgr Hindo – sur la question des réfugiés, a choisi de se transformer en otage de la Turquie. Je comprends les difficultés européennes mais je fais remarquer que les évacués accueillis en Europe en 2015 ne dépassent pas 0,2% de la population alors que dans un petit pays comme le Liban, leur part correspond désormais à la moitié de la population locale. Je comprends les larmes du Commissaire européen chargé de la politique étrangère. Mais je rappelle que, depuis 5 ans, des milliers de syriens musulmans et chrétiens, femmes, hommes et enfants, sont tués et qu’il n’y a pas de larmes pour eux »

  • Une Europe cosmopolite ?

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    Bruxelles, capitale de l’Europe, quel sens cela peut avoir dans la tête des djihadistes, qui y ont semé la désolation et la mort ? Le symbole d’une civilisation exécrée qu’il s’agit de détruire de fond en comble ? Mais en vis-à-vis, comment la même Europe se considère-t-elle ? A-t-elle des raisons de vivre suffisantes pour se défendre ? De Gérard Leclerc sur le site « France catholique » et « Radio Notre-Dame » :

    "Bruxelles prise pour cible, ce n’est pas seulement la capitale de la Belgique qui est visée, c’est aussi le siège des institutions européennes. L’Europe, donc. Mais que signifie l’Europe dans la tête des djihadistes ? Sans doute, pour reprendre un vocabulaire déjà employé, « le lieu des abominations et de la perversion » C’étaient les mots utilisés pour qualifier Paris à propos des massacres du 13 novembre dernier. Il est vrai que le texte de revendication ajoutait, à propos de notre capitale :« celle qui porte la bannière de la croix en Europe ». Ce type de rhétorique a de quoi nous surprendre et même nous confondre. S’en prendre d’un même élan à la perversion et au christianisme, c’est désigner l’ennemi sans trop de raffinement. L’Europe perverse demeure celle des Croisés. Et qu’importe qu’elle ne se reconnaisse nullement dans cette appréciation ! L’essentiel est de fourbir les armes du verbe, qui soient les mieux accordées aux armes des massacreurs.

    Mais, l’Europe elle-même, comment se comprend-elle, face à l’ennemi ? Comment s’identifie-t-elle ? L’éditorialiste du Monde parlait hier de Bruxelles comme d’une ville cosmopolite, pour mieux la louer. Cosmopolite, cela veut tout dire, tout et son contraire. Dans le cas précis le cosmopolitisme pourrait ne pas apparaître comme une vraie réussite. Lorsqu’on pense à un quartier comme Molenbeek, vivier du djihadisme terroriste, avec ses trafics de drogue faisant bon ménage avec le salafisme. Et si Bruxelles est visée comme capitale de l’Europe, quel idéal représente-t-elle ? Le cosmopolitisme encore, admettons qu’il y a quelque chose d’intéressant dans la vision d’un monde réconcilié ou globalisé…

    cosmopolitisme (1).jpgMais l’Europe ainsi évoquée n’échappe pas au malaise de l’à peu près et du n’importe quoi. Pure construction juridique, elle manque singulièrement de substance et d’âme vivante. À force de n’avoir aucun contenu discernable, elle apparaît comme un projet non politique, hors histoire, hors héritage, hors culture. Mais l’ennemi se charge de nous rappeler à la réalité. Non, nous n’avons pas quitté l’histoire et son tragique. Par ailleurs, il ne faudrait pas confondre l’universalisme et l’indistinction. Sinon, pourquoi nous défendre ?"

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 24 mars 2016.

    Ref. Une Europe cosmopolite ?

    L’Islam est fragile et réactif: peu soluble dans l’esprit des « Lumières » sous le couvert duquel l'’Europe pousse cependant au compromis entre les sociétés d’accueil et les populations immigrantes: une démarche d’ « intégration mutuelle » qu’elle promeut comme une grande accolade entre les religions, malgré les échecs cuisants que l’on constate aujourd’hui...   

     JPSC

  • Appel du Pape contre les cruelles abominations des attentats terroristes de Bruxelles

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    Appel du Pape contre les cruelles abominations des attentats terroristes de Bruxelles

    Cité du Vatican, 23 mars 2016 (VIS). Au terme de la catéchèse de ce mercredi, le Pape a renouvelé ses condoléances pour les attentats de la veille à Bruxelles et a lancé un appel pour que toutes les personnes de bonne volonté s'unissent dans une condamnation unanime de cet acte cruel. "J'ai suivi le coeur meurtri les tristes informations des attentats terroristes commis hier à Bruxelles qui ont fait de nombreuses victimes et blessés -a-t-il dit-. J'assure de ma prière et de ma proximité le cher peuple belge, tous les proches des victimes et tous les blessés. Je lance de nouveau un appel à toutes les personnes de bonne volonté pour qu'elles s'unissent dans une condamnation unanime des ces cruelles abominations qui sèment seulement la mort, la terreur et l'horreur. Je demande à tous de persévérer dans la prière et de demander au Seigneur, en cette Semaine sainte, de consoler les coeurs affligés et de convertir ceux des personnes aveuglées par le fondamentalisme cruel, par l'intercession de la Vierge Marie". Le Pape a invité les personnes présentes à réciter un Je vous salue Marie et a ajouté: "Et maintenant, en silence, prions pour les morts, pour les blessés, pour leurs familles et pour tout le peuple belge".

  • Le Département d’État américain classifie comme « génocide » les souffrances infligées aux chrétiens et autres minorités par l’État islamique

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    De l'Aide à l'Eglise en Détresse :

    ÉTAT ISLAMIQUE : les États-Unis dénoncent un « génocide »

    L’Aide à l’Église en Détresse salue la décision du département d’État américain de classifier comme « génocide » les souffrances infligées aux chrétiens et autres minorités par l’État islamique.

    L’utilisation du terme – qui a un sens précis et technique en droit international – pourrait ouvrir la voie à une arrestation des groupes qui cherchent à éliminer le christianisme et offrir aux victimes la possibilité d’obtenir justice et réparation.

    L’AED a reçu des rapports faisant état d’attaques commises contre des communautés chrétiennes -désormais reconnues comme des actes de génocide – émanant de représentants de l’Église catholique en Irak, en Syrie, au Liban, en Jordanie, et récemment de plusieurs pays d’Afrique et d’Asie où l’État islamique a tenté d’éliminer les chrétiens.

    « La mort n’est pas la seule situation qui justifie le terme de génocide », explique le Président exécutif de l’AED, Johannes Heereman, « la Convention des Nations Unies (pour la prévention et la répression du crime de génocide) dispose que l’intention déclarée de détruire en tout ou en partie un groupe ethnique, culturel, racial ou religieux, veut dire que l’acte commis est un génocide. On ne doit pas – et en effet, on ne devrait pas – attendre qu’il ne reste plus personne pour en raconter l’histoire et pour appeler cela un génocide ».

    Les actes de génocide tels que ceux qui ont été révélés à l’AED par ses partenaires de projets incluent le meurtre, les violences physiques et mentales, le fait de forcer des personnes à subir des conditions de vie désastreuses, la ségrégation entre hommes et femmes, et le fait de séparer de force des enfants de leurs parents.

    « Il n’est pas nécessaire de créer de nouveaux termes pour décrire ce qui nous arrive », a déclaré Mgr Antoine Chbeir, évêque de Lattaquié, en Syrie. « Tous les actes de génocide sont des crimes contre l’humanité, mais l’inverse n’est pas vrai. Et [si une situation est considérée comme étant un génocide], l’ONU prescrit clairement les opérations que ses membres doivent accomplir, sans que cela inclue obligatoirement l’envoi de soldats sur le terrain ».

    La Convention des Nations Unies donne mandat à ses pays signataires d’arrêter le génocide tel qu’il se manifeste, non seulement du fait de ses auteurs directs, mais aussi du fait des personnes qui en sont complices ou le facilitent – y compris ceux qui le financent.

    La décision du département d’État américain se joint à d’autres initiatives récentes au sein d’un mouvement mondial pour arrêter le génocide des chrétiens et des autres minorités, notamment les résolutions du Parlement européen (4 février 2016) et du Conseil de l’Europe (27 janvier 2016).

  • #Bruxelles… Chez nous

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    Le message d’Eric de Beukelaer, Curé-Doyen de Liège (rive gauche) :

    "Voici ce que j’écrivais au soir des attentats du Bataclan : « Nous le savons : la guerre contre le terrorisme n’épargne personne. Le monde est devenu un village et les conflits s’exportent. Ce soir, Paris saigne. Notre cœur aussi. D’autres attaques sont possibles, voire probables… Demain ou dans un mois. Aucune métropole européenne n’est à l’abri. Aucun lieu n’est totalement sécurisé. Aucun terrorisme ne peut être totalement contrôlé. Comment réagir ? Ne tombons pas dans le piège qui nous est tendu. Contre la terreur, ni peur, ni haine. Restons debout. Soyons citoyens. Ce soir, Paris saigne. Mais la ville-lumière se redressera. Soyons solidaires. Nous sommes Paris. »

    Ce matin, c’est chez nous. Les pensées, larmes et prières vont vers les victimes – encore inconnues – et leurs familles. Dans les rues de Liège, pour la première fois, je marche en regardant derrière moi. J’essaie de joindre un proche, qui habite la capitale. Réseaux saturés. Pourtant, au cœur du marasme et de la stupeur, le message reste le même : Contre la terreur – ni peur, ni haine. Restons debout. Soyons citoyens. La cible, c’est la démocratie. Ce sont nos libertés qui sont visées. Contre ceux qui veulent renvoyer l’humanité aux ténèbres, réagissons en criant notre amour de la lumière.

    Et pour les chrétiens, qui me lisent – encore ceci : Nous sommes entrés dans la semaine sainte, la semaine de la Croix, qui ouvre sur la Résurrection. En cette heure de Pâques sanglantes à Bruxelles – où, une fois de plus, c’est l’innocent qui est visé – soyons témoins d’Espérance."

    Ref. #Bruxelles… Chez nous

    JPSC

  • Les attentats de ce 22 mars 2016 à Bruxelles

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    Le dessin de Plantu

    Vu sur le site web de "7sur7"

    JPSC

  • Des milliers de jeunes vont surfer sur les réseaux et s'identifier à leurs pairs qui mettent l'Europe au tapis

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    De LaLibre.be (Laurence Bertels) :

    "Les jeunes qui vont voir sur Internet que la Belgique est au tapis vont être encore plus motivés"

    La fascination des jeunes va encore s'accroître suite aux attentats de Bruxelles selon le neuropsychiatre Philippe van Meerbeeck. Entretien.

    Neuropsychiatre et psychanalyste, Philippe van Meerbeeck s'intéresse plutôt à la psychologie des kamikazes, à la fascination qu'ils exercent sur les non convertis. Cette fascination, selon lui, va encore s'accroître suite aux attentats perpétrés à Zaventem et à la station de métro Maelbeek ce mardi 22 mars. Puisqu'on est clairement, dit-il, dans la logique de la surenchère. Ce grand spécialiste de l'adolescence, professeur émérite à la Faculté de médecine de l'Université catholique de Louvain (UCL), regrette que certains médias s'intéressent surtout aux victimes et pas assez aux mécanismes de la conversion de jeunes. Cette presse-là ne joue pas, en ce sens, son rôle éducatif. 

    Il est, entre autres, l'auteur de “Mais qu'est-ce que tu as dans la tête?” (Ed. Racine), un ouvrage éclairant sur la soif d'idéal de l'adolescence et sur les raisons qui entraînent les jeunes, souvent belges, à s'engager dans l'Etat islamique (Cf La Libre du 4/ 11 et La Libre.be du 15/11). Nous l'avons interviewé deux heures après les attentats.

    Philippe van Meerbeeck, vous pensez donc à la politique de la surenchère suite à l'arrestation de Salah Abdeslam ?

    Tout à fait. Les jeunes convertis, d'origine musulmane ou non, sont très fort dans la loi du Talion, dans « l'oeil pour oeil, dent pour dent », dans celle de la main coupée au voleur. Si on porte atteinte à Ben Laden ou à quelqu'un qui passait pour héroïque comme Salah Abdeslam, la vengeance s'impose. Il faut venger le martyr, il est insupportable pour les islamistes de voir comment on a appréhendé Salah Abdeslam, comment cette arrestation a attisé la haine. Mais il ne s'agit là que du sommet de l'iceberg. Car les faits sont cumulatifs et les jeunes qui vont voir sur Internet que la Belgique est au tapis vont être encore plus motivés.

    La Belgique aurait-elle dû être plus discrète suite à cette arrestation ?

    Nous avons connu un week-end « cocorico ». La Belgique a retrouvé ses couleurs après avoir été montrée du doigt. D'où cette vengance sanglante et fascinante pour les jeunes non convertis.

    Comment s'en sortir ?

    C'est un cercle vicieux, un engrenage. Daech va revendiquer cet attentat avec des formules faisant référence aux Juifs, aux Croisés, à l'Europe. Pour lui, il faut que cette Europe soit réduite à la terreur. C'est un monde qui doit s'écrouler.

    Vous reprochez à une certaine presse de ne pas jouer son rôle...

    Elle n'aide pas les gens à mieux comprendre l'arrière-fond. Dans tous les commentaires qui ont suivi les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, j'ai vu trop peu d'analyses des revendications. Pourquoi l'apocalypse ? Quel est le discours qui sous-tend la revanche de Daech en Occident aujourd'hui ? Rien n'est laissé au hasard. Il est fondamental de bien expliquer cela. On parle de stress post-traumatique, de la peur, mais on ne dit rien sur les milliers de jeunes qui sont du côté des kamikazes.

    Les médias ont le devoir de donner des analyses intellectuelles pour comprendre les idées qui se trouvent derrière des termes comme « Apocalypse », « lutte contre les mécréants ». Ces discours de Daech ne sont pas assez commentés. Tout le monde a peur. On est de nouveau au niveau 4 . Des milliers de jeunes vont surfer sur les réseaux et s'identifier à leurs pairs qui mettent l'Europe au tapis. Il faut être très attentif à cela.

    Quelle va être la réaction de Salah Abdeslam aujourd'hui ?

    On dit qu'il collabore. Je pense que maintenant, il va se taire complètement pour ne pas mettre sa vie en danger. On est en train de recevoir une belle douche froide. Mais le cerveau n'est pas Salah Abdeslam. Ce sont des universitaires convertis, des « blancs aux yeux bleus » très sûrs de leur démarche, désireux d'instaurer le grand califat, de restaurer la Sharia, de revenir au Moyen Age musulman. De très nombreux adolescents sont fascinés.

    Comment arrêter ce processus ?

    C'est très compliqué. Je suis en train d'écrire un nouveau livre sur le sujet mais le travail est immense. Il faut donner les moyens aux jeunes de ne pas se laisser manipuler.

  • La crise migratoire : l’Europe face à son destin

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    Le sort des migrants est très présent dans les pensées du Pape François. Il en a reparlé au cours de la messe solennelle du dimanche des Rameaux sur la place Saint-Pierre. Le Saint-Père a évoqué les nombreuses personnes marginalisées, les réfugiés, les exilés. Beaucoup, a-t-il déploré, sans citer explicitement les pays européens, ne veulent pas assumer la responsabilité de leur destin. « Comme les migrants aujourd’hui, a-t-il commenté dans son homélie, Jésus a connu aussi l’indifférence lorsque personne n’a voulu assumer la responsabilité de son destin ».

    A propos de ce "destin", précisément, le  philosophe Thibaud Collin avait fait, voici quelques jours, sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » les réflexions que voici. JPSC.  :

    « De quoi la « crise des migrants » est-elle le symptôme ? Il convient avant tout de s’interroger sur la pertinence des termes choisis pour décrire un tel phénomène. Au sens strict une crise est un moment d’aggravation d’un processus appelant une décision. Or si l’on ne peut nier la gravité de ce qui est en train de se jouer sur les îles du sud de l’Europe, on reste pour l’instant dubitatif sur la capacité des différents acteurs à poser des choix permettant de résoudre la crise. Cette impuissance politique se révèle déjà dans la manière de voir et donc de nommer un tel phénomène. Ces millions d’êtres humains sont-ils des réfugiés politiques, des immigrés économiques, des envahisseurs ? Pour éviter de catégoriser et donc de « discriminer », la bien-pensance a décidé de les nommer des migrants, mot neutre et générique. Ce terme de migration a au moins le mérite de signifier qu’il s’agit d’un mouvement de populations et non d’une simple juxtaposition de drames individuels.

    Un même phénomène peut, en effet, être abordé selon différents points de vue déterminant chacun un type d’action. Ainsi, faut-il envisager la crise des migrants comme un drame humanitaire en valorisant la singularité des itinéraires de vie, ce qui exige une prise en charge déterminée par une attitude personnelle dont la parabole du bon Samaritain serait le modèle ? Ou bien comme un problème géopolitique en considérant les volumes et les caractéristiques culturelles et religieuses des populations déplacées, ce qui exige des choix politiques posés par les gouvernements soucieux du bien commun de leur pays ? La situation est telle que la réponse est évidente. Nous nous trouvons bien devant un phénomène de grande ampleur que l’on ne peut aborder selon les seuls critères de la sphère individuelle. Comme le disait à juste titre Jean Madiran « si un réfugié frappe à ma porte, mon devoir de chrétien est de l’accueillir comme un autre Christ (selon la parole de Matthieu 25) mais si 150 réfugiés frappent à ma porte, mon devoir est d’alerter les autorités politiques ». Il n’y a donc pas deux morales, celle du chrétien gouvernée par la générosité et celle du citoyen gouvernée par la Realpolitik car il n’y a qu’une seule exigence : celle du vrai bien humain à réaliser par des choix prudents et charitables dans des circonstances singulières.

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