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islamisme - Page 36

  • Réinterprèter le Coran de façon ouverte et humaniste ?

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    Lu sur ihsnews.net :

    Une nouvelle interprétation du Coran est une obligation face à la lecture qu’en font les terroristes

    Le père Samir Khalil Samir, jésuite, professeur d’islamologie à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (Liban) et à l’Institut pontifical oriental de Rome, appelle à une « interprétation ouverte et humaniste » des textes du Coran.

    Le père égyptien a commenté une rencontre entre le pape François et le grand imam d’Al-Azhar, Ahmed Mohammed Al-Tayeb, ainsi que la possibilité de différentes interprétations du Coran sur les ondes de Radio Vatican le 30 mai.

    « Le pas accompli par le pape et Al-Tayeb va dans la bonne direction, souligne le père égyptien. À nous maintenant de l’encourager à poursuivre dans la bonne direction pour récupérer ce qui existait déjà depuis les années 50-60, c’est-à-dire l’interprétation ouverte et humaniste adaptée à nos jours, au XXIe siècle, des textes du VIIe siècle. »

    « Quatorze siècles sont passés, poursuit-il, donc l’interprétation doit être changée. Comme nous les catholiques qui  ne saurions interpréter à la lettre certains textes de l’Ancien Testament qui parlent de violence et de guerre au nom de Dieu, mais dans un tout autre contexte. Il faut bien comprendre cela : un texte doit toujours être compris dans son contexte ».

    Le père Samir estime que « le vrai devoir » de l’université d’Al-Azhar « serait de faire en sorte que l’enseignement donné au millier d’imams … s’inspire réellement de la paix et d’une nouvelle interprétation du Coran ».

    L’auteur de l’ouvrage « Violence et non-violence dans le Coran et dans l’Islam » réaffirme l’existence de deux concepts dans l’islam, qui ne doivent pas être cachés. C’est pourquoi, le père Samir ne partage pas une affirmation du recteur d’Al-Azhar qui a dit en mars dernier devant le parlement européen, que « l’islam n’a rien à voir avec le terrorisme, et les textes islamiques sont mal compris par les terroristes ». C’est un « argument peu plausible », selon l’islamologue.  

    «  Aujourd’hui, explique le père Samir, le chemin de violence choisi par Daesh sort de l’ordinaire, c’est du pur terrorisme. Mais le fait est que ces terroristes, hélas, agissent au nom de l’islam. Alors, on doit reconnaître que cette possibilité de lecture existe et que le travail d’Al-Azhar doit consister justement à expliquer, que même si dans le Coran il y a de la violence, son usage ne se limite qu’à une période historique et à des circonstances précises. Il ne s’agit pas d’une norme générale que quiconque peut appliquer quand il veut, et ce pseudo état islamique n’a pas le droit de proclamer quelque chose pour lui-même au nom de tout l’islam, mais cela ne revient qu’aux autorités musulmanes ».

    Le père Samir estime que l’Église catholique et tout l’Occident, pour pouvoir arracher les racines du terrorisme, doivent appuyer le travail de l’université d’Al-Azhar. « Collaborer fait partie de la vocation du catholique et c’est d’ailleurs ce que fait le pape, commente-t-il. Il n’y a aucune autre voie évangélique possible que celle de se gagner l’amitié des musulmans et de les aider en frères, en croyants. Leur offrir une aide sur le plan humain ».

    En revenant à la rencontre entre le pape et le grand imam, le père Samir souligne qu’elle s’inscrit bien dans un processus commencé il y a un peu plus d’un an par Al-Azhar « pour réagir au terrorisme de matrice musulmane et améliorer le dialogue islamo-chrétien ».

  • Rémi Brague et les religions: la singularité du christianisme

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    JPSC

  • Une sous-commission du Parlement Européen a entendu les représentants des minorités menacées par l'Etat Islamique

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    Du site du Parlement Européen :

    Minorités en Irak et en Syrie : au bord de la disparition

    De gauche à droite : Sundus Abbas, Sam Andrews et Archimandrite Emanuel Youkhana

    En Irak et en Syrie, les Chrétiens, les Yézidis ainsi que d’autres minorités religieuses sont la cible de persécutions menées par l’État islamique. Massacrées en masse et parfois obligées de fuir, ces populations risquent de disparaître. Lundi 30 mai, les députés de la sous-commission des droits de l’homme ont organisé une audition autour de leur situation. Nous avons rencontré quelques représentants de ces minorités pour en savoir plus.

    Sundus Abbas, représentant des Turkmènes d’Irak

    « Troisième plus grand groupe ethnique en Irak, les Turkmènes sont victimes depuis 2003 d’attentats à la bombe, d’assassinats et d’enlèvements. Leurs terres sont confisquées par les Kurdes. Une résolution du Parlement européen de 2013 demande aux autorités irakiennes et kurdes d’assurer la protection des Turkmènes d’Irak. Malheureusement, les deux parties nous ont laissé seuls face à l’État islamique. Les forces irakiennes et kurdes se sont retirées de Tall Afar, une ville composée à 90 % de Turkmènes d’Irak. 350 000 personnes ont dû fuir et plus de 500 femmes et 150 enfants ont été enlevés. La même chose est arrivée dans d'autres régions peuplées par des Turkmènes irakiens. À Taza, juste au sud de Kirkouk, l’État islamique a récemment mené une attaque chimique.

    Nous demandons aux pays européens de comprendre que l’Irak est une mosaïque, bien plus que seulement des Chiites, des Sunnites et des Kurdes. Si les autorités irakiennes et kurdes ne peuvent pas nous protéger, alors les Turkmènes d’Irak ont le droit de former une armée, de se défendre et de défendre leurs terres. Nous condamnons bien sûr les atrocités commises par l’État islamique contre les Yézidis et les Chrétiens, mais les Turkmènes d’Irak doivent également être protégés. » 

    Sam Andrews, Académie arabe des droits de l’homme

    « Toute personne qui ne se conforme pas à l’Islam fondamentaliste de l’État islamique est forcée de se convertir ou tout simplement exécutée. Les petites minorités en Irak sont de plus en plus prises en étau entre les forces du gouvernement et l’État islamique. Le gouvernement cherche à écrire une nouvelle histoire de l’Irak où Sunnites, Chiites et Kurdes seraient unifiés, mais il néglige des minorités dont les droits fondamentaux disparaissent peu à peu.

    Nous devons nous assurer que les personnes déplacées soient en mesure de survivre. À cause d’une persécution de longue date, certaines personnes n’ont pas de papiers et ne peuvent donc pas prétendre à une aide de la part du gouvernement. Il faut empêcher que ceux qui sont traditionnellement marginalisés n’obtiennent aucune aide. Sur le long terme, la société civile en Irak doit être renforcée. »

    Archimandrite Emanuel Youkhana, représentant des Assyriens

    « L’existence de notre communauté, vieille de plus de 2000 ans et antérieure à l’Islam, est aujourd’hui sérieusement menacée. On comptait plus d’un million de Chrétiens en Irak en 2003. Aujourd’hui, les estimations les plus optimistes parlent de 250 000 personnes. La richesse du Moyen-Orient vient de sa diversité. De l’école primaire à l’université, un enfant irakien n’entendra jamais parler de minorités non-musulmanes telles que les Juifs, les Mandéens, les Yézidis ou les Chrétiens. Nous avons déjà été éloignés de la conscience nationale, désormais Daesh nous déracine physiquement.

    S’ils visent tous ceux qui ne partagent pas leur idéologie, les Yézidis et les Chrétiens sont tout particulièrement touchés. Les gens doivent quitter leurs maisons, les femmes et les filles sont prises en otage, les églises sont bombardées et pillées. 120 000 Chrétiens ont été chassés de leurs villes et villages autour des villes de Ninive et de Mossoul. Pour la première fois en 2000 ans, il n’y a plus de messe de Noël dans la ville biblique de Ninive. Je remercie le Parlement européen pour cette discussion, mais les minorités d’Irak sont fatiguées d’entendre des déclarations de solidarité : nous avons besoin d’une action immédiate. »

    La réunion de la sous-commission des droits de l’homme a été présidée par la députée Elena Valenciano.

    L’activiste des droits des Yézidis Nadia Murad Basee Taha et le Père Ziad Hilal, ancien responsable du service jésuite des réfugiés à Homs, étaient également présents.

    Cliquez ici pour retrouver toutes les interventions de la réunion.

  • Les chrétiens du nord du Nigeria exposés aux raids meurtriers des bergers musulmans Fulanis

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    De l'Agence Fides :

    AFRIQUE/NIGERIA - Témoignage de l’Evêque de Kafanchan concernant la fuite de chrétiens du nord du Nigeria 

    Abuja (Agence Fides) – Dans le nord du Nigeria, au cours de la période 2006-2014, environ 11.500 chrétiens ont été tués, 1,3 millions d’autres contraints à évacuer alors qu’ont été détruites ou abandonnées 13.000 églises. C’est ce qu’a affirmé S.Exc. Mgr Joseph Bagobiri, Evêque de Kafanchan, dans son rapport intitulé « L’impact de la violence persistante sur l’Eglise dans le nord du Nigeria », illustré lors d’une conférence tenue au siège new-yorkais de l’ONU.

    Les communautés les plus touchées par la violence de la secte islamique Boko Haram ont été les Etats septentrionaux d’Adamawa, de Borno, de Kano et de Yobe. Les communautés chrétiennes contraintes à fuir se sont réinstallées dans les Etats à majorité chrétienne de la Middle Belt, à savoir les Etats du Plateau, de Nassarawa, de Benue, de Taraba et la partie méridionale de celui de Kaduna.

    Au cours de ces derniers mois cependant, ces zones ont été touchées par les violences des bergers Fulanis (voir Fides 02/05/2016). « Les communautés chrétiennes au sein des Etats à majorité chrétienne de la Middle Belt sont celles qui ont été les plus touchées par les attaques et les invasions des bergers musulmans Fulanis. Il s’agit là d’une invasion étrangère patente de terres ancestrales appartenant aux chrétiens et à d’autres communautés minoritaires » a affirmé Mgr Bagobiri dans son rapport parvenu à Fides. « Dans ces zones, les bergers Fulanis terrorisent incessamment différentes communautés, en annihilant certaines et dans des endroits comme Agatu, au sein de l’Etat de Benue, et Gwantu et Manchok, dans celui de Kaduna, ces attaques ont pris le caractère d’un génocide, avec 150 à 300 personnes tuées en l’espace d’une nuit » a-t-il souligné.

    Mgr Bagobiri a adressé un appel à la communauté internationale afin qu’elle exerce des pressions sur les autorités nigérianes pour que ces dernières garantissent la liberté de culte aux chrétiens et aux autres minorités dans le nord du Nigeria et qu’elles affrontent l’urgence humanitaire représentée par les populations évacuées. (L.M.) (Agence Fides 30/05/2016)

  • Entre la mort et la survie les chrétiens au Moyen-Orient sont-ils voués à l’extinction ?

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    Conférence donnée par l'Abbé Musa YARAMIS :"Entre la mort et la survie les chrétiens au Moyen-Orient sont-ils voués à l'extinction?" Outre la situation sur place, est abordée également la question des réfugiés. Ne manquez pas l'interview de la petite fille irakienne, Myriam (52e minute). Le Père YARAMIS est prêtre de l'Eglise Chaldéenne Catholique du Patriarcat de Babylone des Chaldéens (Bagdad - Irak), curé de la paroisse Ste Thérèse d'Avila à Bruxelles et prêtre responsable de l'Eglise Chaldéenne MAR ADDAÏ et MAR MARI, membre du CSCO - Comité de soutien aux chrétiens d'Orient - Belgique. eglisechaldeenne.bxl@gmail.com

    Cette conférence a pu être réalisée grâce à la Fédération PRO-EUROPA CHRISTIANA - FPEC, organisatrice de la conférence. fpec@outlook.fr dont je remercie M. Edmond BIANCHINI et M. J. Gabriel SUHETT

    Si vous souhaitez aider les Chrétiens d'Orient, vous pouvez adresser vos dons au Comité de soutien aux Chrétiens d'Orient - Belgique CSCO-Belgique, ou encore à l'AED - Aide à l'Eglise en Détresse, ou à l'Oeuvre d'Orient, ou encore au CSCI - Comité de soutien aux Chrétiens d'Irak.

    www.mission-web.com

  • Malawi : un islam en voie de radicalisation

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    Lu sur le site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    MALAWI : l’Église s’inquiète d’une islamisation croissante

    L’islam traditionnel est certes modéré au Malawi, reconnait Mgr Monfort, évêque de Mangochi, et la coexistence entre les religions a toujours été pacifique. D’ailleurs, les chefs religieux dans le diocèse de Mangochi, dont la population est majoritairement musulmane, entretiennent de bons contacts. L’évêque a évoqué la fondation d’un comité christiano-musulman, qui se réunit en cas de problème et recherche ensemble des solutions. Toutefois, il déplore une radicalisation croissante de la population musulmane.

    «  ils veulent apporter le ‘vrai islam’ au Malawi »

    Selon Mgr Monfort, des prédicateurs musulmans venus du Soudan entrent de plus en plus souvent au Malawi pour y prêcher un islam plus radical. Ils sont difficiles à contrôler, ils se disent « insatisfaits » de l’islam traditionnel local et veulent apporter « le véritable islam » au Malawi. Il y a déjà eu des exactions au cours des années passées. La plupart du temps, elles ont été commises après les prières du vendredi. Mgr Monfort a interpellé les chefs religieux islamiques à ce sujet, qui ont  en effet reconnu que les imams appelaient les gens à la violence, rajoutant « vous devez prier pour les imams, car ils sont mal formés. »

    L’évêque souligne que même pour les chefs religieux, il est difficile de contrôler les imams, car « n’importe qui disposant de suffisamment d’argent a le droit de construire une mosquée. Et celui qui l’a construite contrôle aussi l’imam. Ainsi, dans certains villages, il y a quatre mosquées : une mosquée traditionnelle, qui s’y trouve depuis toujours, ainsi que d’autres mosquées nouvellement construites. »

    Mgr Monfort affirme en outre que de plus en plus d’adolescents obtiennent des bourses pour suivre des études au Soudan ou en Arabie Saoudite, et qu’ils retournent ensuite au Malawi, mais radicalisés. Concernant le nombre de musulmans, l’évêque explique que « beaucoup d’entre eux ont plusieurs épouses, ce qui augmente le nombre de leurs enfants et accroît le taux de musulmans dans la population. Souvent, ces familles n’ont pas les moyens pour permettre une éducation scolaire régulière à autant d’enfants, de sorte qu’elles peuvent seulement les envoyer dans les écoles coraniques, les madrasa. »

    « Pour certains croyants, c’est une grande tentation de se convertir à l’Islam »

    Selon l’expérience de l’évêque, la polygamie joue aussi un rôle pour les adeptes des religions traditionnelles africaines souhaitant rejoindre une grande communauté religieuse. Tandis que la polygamie est inacceptable pour l’Église catholique, les personnes qui se convertissent à l’islam peuvent conserver ce mode de vie familial. Il explique que ces gens sont donc « plus faciles à convertir ». Les musulmans sont invités à épouser les jeunes filles chrétiennes, car même lorsque l’épouse ne se convertit pas à l’islam, ses enfants sont automatiquement des musulmans.

    Selon Mgr Monfort, la mission de l’Église consiste dans l’approfondissement de la foi. « Nous encourageons les prêtres à être proches des gens et, comme le dit le pape François, à sortir de la sacristie. Pour certains croyants, c’est une grande tentation de se convertir à l’Islam – surtout lorsque le seul établissement scolaire du village est une institution musulmane. Ils ont besoin d’aide et d’encouragement. »

    Alors que la population totale du Malawi se compose d’une majorité d’environ 80 % de chrétiens et de seulement 13 % de musulmans, le taux de musulmans dans le diocèse de Mangochi atteint entre 50 et 90 %, selon les régions. En moyenne, environ 75 % de la population totale du diocèse sont musulmans.

  • D’où vient l’islamisme radical ?

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    De Jacques Bichot sur magistro.fr :

    Pourquoi Daech ?

    La mutilation de Palmyre a conduit Paul Veyne, historien fin connaisseur de l’antiquité, à écrire et publier dans un délai record un petit livre (1) dont la lecture est du plus grand intérêt à bien des égards. Ce qui suit nous a été inspiré par deux pages de ce livre écrites pour répondre à la question : "Pourquoi, en août 2015, avoir détruit le temple de Baalshâmin ?" Ces deux pages amorcent en effet la réponse à une question beaucoup plus vaste : d’où vient l’islamisme radical, celui qui démolit, massacre, mais aussi restaure ou instaure des mœurs basées sur le machisme et l’intolérance ?

    Pour Paul Veyne, c’est le désir d’un retour aux mœurs anciennes qui est le ressort de la violence djihadiste. "Partout dans le monde, les filles font des études, les femmes conduisent", constate-t-il, et pourquoi ? "Car la culture de l’Occident et ses mœurs s’étendent partout". Une forme de vie en société est menacée de disparition. Pour la préserver, une tentative de solution consiste à construire un État islamique là où ces règles de vie existent encore – un État coupant radicalement ses sujets de l’Occident tentateur.

    La violence sert à opérer cette coupure. Elle est le refus du vivre-ensemble, et l’opération grâce à laquelle cette vie commune devient impossible. L’Occident possède une forte capacité d’absorption, d’assimilation des apports extérieurs, et aussi de conversion à ses manières d’être et de faire ; il faut donc se couper de lui en attaquant ce qui pour lui est sacré.

    Les temples de Palmyre comme les Bouddhas afghans manifestaient la façon dont la culture occidentale parvient à faire sienne des chefs-d’œuvre qui ont une autre source que l’Europe. C’est notre ouverture d’esprit, notre aptitude à nous enrichir spirituellement, intellectuellement et économiquement de ce que d’autres ont découvert, qui fait de nous, aux yeux des intégristes musulmans, des hommes dangereux, qui doivent être dressés, soumis, ou éliminés.

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  • La fin des chrétiens d'Orient?

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    JPSC

  • "Nous sommes fatigués des promesses de ceux qui disent que Daesh va être éradiqué rapidement"

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    Du site de Famille Chrétienne via aleteia.org :

    Mgr Sharaf : « Nous sommes fatigués des promesses de ceux qui disent que Daesh va être éradiqué rapidement »

    L’archevêque syriaque orthodoxe de Mossoul, exilé au Kurdistan irakien depuis 2014, est en colère contre l'Occident qui se désintéresse du sort des minorités d’Irak.

    Mgr Nicodemus Daoud Sharaf est l’archevêque syriaque orthodoxe de Mossoul. Il entame une série de conférences en France pour témoigner de la situation de son Église.

    Famille Chrétienne : Quelle est la situation actuelle des Syriaques orthodoxes chassés de Mossoul en août 2014 ?

    Mgr Nicodemus Daoud Sharaf : Lorsque Daesh est arrivé à Mossoul, toute notre communauté a fuit vers le Kurdistan irakien. C’est à partir de là que certains ont commencé à émigrer vers la Turquie, le Liban ou bien la Jordanie. Aujourd’hui, il y a environ 6 500 familles syriaques orthodoxes déplacées au Kurdistan irakien. Elles se trouvent principalement à Erbil, mais aussi à Dohuk (au Nord) et à Kirkouk (au Sud). La moitié de ces familles vit dans des appartements partagés où une famille entière loge dans une chambre. Environ mille autres familles sont dans des caravanes. Enfin, le reste loue des appartements. Même si la sécurité est assurée au Kurdistan irakien, la vie y est difficile car il n’y a pas de travail et que le prix des loyers est élevé.

    Sentez-vous une amélioration depuis votre arrivée à Erbil ?

    La réalité n’a pas changé et nous supplions Dieu pour que notre situation s’améliore. Nous sommes fatigués des promesses de beaucoup de gens qui nous disent que Daesh va être éradiqué rapidement. Cela fera bientôt deux ans qu’ils ont pris Mossoul !

    Rester au Kurdistan irakien, est-ce une possibilité envisagée ?

    Le Kurdistan est aussi notre terre. Nous, chrétiens des origines, nous sommes les vrais habitants de l’Irak. Il n’y a pas de problème à demeurer au Kurdistan. Mais rester vivre dans la situation actuelle n’est pas acceptable. Que des familles vivent dans des caravanes ou bien dans une seule chambre d’appartement est insupportable. Nous avons besoin d’argent pour les aider à financer les loyers. Nous demandons également des soutiens pour construire des écoles et développer l’aide médicale.

    Avez-vous l’espoir de retourner un jour à Mossoul ?

    Dans l’état actuel des choses, un retour à Mossoul est évidemment impossible. Mais si Daesh part, cela ne voudra pas dire non plus que nous y retournerons ! Nous avons besoin de garantie, avoir l’assurance d’une sécurité forte et durable. Parce que nous avons déjà tout perdu et que nous ne voulons pas perdre davantage. En tant que chrétiens, nous n’avons pas les capacités et les armes pour combattre comme les autres. Nous sommes une minorité, et comme toutes les minorités, nous devons faire confiance aux lois du pays dans lequel nous vivons. Or, aujourd’hui, les lois ne garantissent rien.

    Quel regard portez-vous sur la politique de l’Occident au Moyen-Orient ?

    On ressent chez les Occidentaux une certaine cupidité diabolique. En politique internationale, ils ont toujours tout fait pour servir leurs propres intérêts. Regardez : l’Europe et les États-Unis mettent continuellement en avant leurs nouvelles technologies, et notamment, les qualités de leurs satellites. Ils disent même qu’ils peuvent lire l’étiquette d’un pull-over depuis l’espace ! Et comment peut-on croire qu’ils n’aient pas réussi à voir la montée de Daesh et la prise de Mossoul ? Qui peut croire que Daesh est né tout seul, comme par surprise ? Les Occidentaux cherchent toujours à tirer profit de la situation. Ici, c’est le pétrole qui gouverne tout.

    De l’autre côté, les élites irakiennes ne sont pas irréprochables. Il y a un vrai aveuglement, une certaine inintelligence de nos élites orientales dans les choix qu’ils opèrent et dans la manière de s’entendre. Alors, quand la cupidité occidentale rencontre la folie des orientaux, les premiers qui souffrent sont toujours les minorités.

    Cette tragédie qui touche les chrétiens d’Irak renforce-t-elle les liens entre les Églises orthodoxes et catholiques ?

    Le malheur qui nous frappe nous fait marcher vers l’unité. En arrivant à Mossoul, les hommes de Daesh ont chassé les chrétiens sans distinction. Alors pourquoi ferions-nous des distinctions entre nous ? L’ennemi a réussi à nous réunir ! À Erbil, je suis constamment en contact avec Mgr Petros Moshe, archevêque syrien-catholique de Mossoul, et Mgr Bashar Warda, archevêque chaldéen d’Erbil. Nous travaillons ensemble sur tous les sujets. Je vois que les fidèles sont très heureux de cette unité dans l’épreuve. En 1984, le pape Jean Paul II et le patriarche syriaque orthodoxe Zakka Ier Iwas s’étaient rencontrés et avaient signé un accord selon lequel ils affirmaient qu’il n’y avait pas de différence fondamentale entre les deux Églises mais des spécificités d’usages et de pratiques. Cette déclaration a permis à nos fidèles d’échanger et de prier les uns pour les autres. Car si les hommes de Daech nous ont tout pris, ils ne nous ont pas pris notre foi. Aujourd’hui en Irak, nous travaillons comme une seule Église chrétienne.

    Propos recueillis par Hugues Lefèvre

    Lire aussi : L'Occident-est-complice-du-genocide-qui-se-deroule-en-syrie/

  • L’Union européenne face au Monde arabo-musulman

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    L’Union européenne (UE) a réagi au coup par coup et souvent très maladroitement aux tremblements de terre successifs qui, en cinq ans, ont jeté le Monde arabo-musulman dans un chaos inextricable. Les défis qui s’imposent à Bruxelles nécessiteraient la mise en œuvre d’une politique commune ferme et déterminée, qui dépasse les divisions nombreuses que les flots de réfugiés arrivés en Europe ont ravivées et exacerbées. En dépit des tous les freins entravant son action, l’Union européenne détient un certain nombre des clés d’une influence diplomatique. Mais rien n’est possible sans l’émergence d’une volonté politique des Etats qui la constituent. Analyse par Pierre Ménat dans « Le Courrier du Maghreb et de l’Orient » du 16 avril 2016. Juriste et Politologue, Chargé d’Enseignement en Questions européennes à l’Université Toulouse-Capitole et Assesseur à la Cour nationale du Droit d’Asile (France), Pierre Ménat fut  ambassadeur de France en Tunisie pendant le « Printemps arabe » 

    Après la chute du Mur de Berlin, Francis Fukuyama publia un livre célèbre, La fin de l’histoire, qui entendait proclamer le triomphe des principes démocratiques. 

    L’histoire n’était pas finie, mais la guerre froide l’était. 

    Nombreux furent ceux qui perçurent le danger d’un détournement vers l’Est de l’attention et de l’assistance jusque-là portées, modestement, au Sud. Mais peu de commentateurs se penchèrent sur l’effet sur le Monde arabo-musulman de cet événement majeur.

    Et pourtant, que de bouleversements survenus en vingt-sept ans ! 

    En 1989, le Proche et le Moyen-Orient  étaient dotés d’États solides, édifiés peu à peu depuis 1945, certes, pour la plupart, sous la férule de pouvoirs autoritaires. Comme d’autres, ceux-ci subissaient la tutelle des deux Grands, qui y exerçaient leurs influences respectives, et sifflaient, conjointement ou séparément, la fin de la partie lorsque des conflits menaçaient de dégénérer. L’exemple de l’ultimatum américano-soviétique qui stoppa l’expédition franco-britannique de Suez en octobre 1956, ou celui de la mise en alerte maximale des forces soviétiques face à la contre-offensive israélienne de la guerre du Kippour en octobre 1973, en fournissent des illustrations. 

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  • Un grand nombre de réfugiés non-musulmans seraient victimes de violence dans les centres d’accueil allemands

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    Lu sur le site du journal La Croix (G.V.) :

    Des ONG alertent sur le harcèlement de réfugiés non-musulmans en Allemagne

    Plusieurs ONG, dont Portes Ouvertes et l’Aide à l’Église en Détresse, ont présenté, lundi 9 mai à Berlin, un rapport affirmant qu’un grand nombre de réfugiés non-musulmans sont victimes de violence dans les centres d’accueil allemands.

    Des dizaines de milliers de réfugiés chrétiens ou appartenant à d’autres minorités non-musulmanes souffriraient de discriminations, de menaces voire de violence ou d’agressions sexuelles dans les centres d’accueil des migrants, partout en Allemagne. Un harcèlement qui viendrait de demandeurs d’asile ou de gardiens musulmans.

    Accompagné de plusieurs organisations de défense des droits humains, dont l’Aide à l’Église en Détresse (AED), Markus Rode, responsable de la branche allemande de l’organisation Portes Ouvertes, a présenté lundi 9 mai, à Berlin, le rapport de l’enquête « Persécution des chrétiens en Allemagne », effectuée auprès des minorités non musulmanes hébergées dans les centres d’accueil du pays.

    Affirmant que ces personnes vivent dans un climat « de peur et de panique », il dénonce également le silence qui entoure cette réalité.

    88 % des migrants chrétiens disent avoir été harcelés

    Le responsable de Portes Ouvertes dénonce les discriminations dont souffrent jusqu’à 40 000 réfugiés chrétiens et non-musulmans actuellement entassés dans ces centres. Ils se font harceler par les nouveaux arrivants, ainsi que par les gardiens en raison de leur religion, selon le rapport.

    Ces ONG ont publié les résultats d’un sondage effectué auprès de 231 migrants chrétiens, venus principalement d’Irak, de Syrie et d’Afghanistan. Ce ne serait que « la pointe de l’iceberg », affirme Markus Rode, qui demande aux responsables politiques d’agir.

    8 % des réfugiés interrogés disent avoir été harcelés par des musulmans à cause de leur religion. De plus, la moitié d’entre eux disent avoir eu maille à partir avec les gardiens des centres de réfugiés, qui sont en majorité des musulmans, selon les médias allemands. 42 % des migrants interrogés ont subi des injures, tandis que 37 % ont reçu des coups et blessures et 43 % ont reçu des menaces de mort.

    Des femmes ayant réussi à fuir l’esclavage sexuel pratiqué par Daech dans la ville syrienne de Raqqa auraient rencontré plusieurs de leurs anciens tortionnaires dans les camps de réfugiés, affirme Karl Hafen, président de la Société internationale pour les droits de l’Homme (IGFM), basée à Francfort.

    « J’ai vu des familles chrétiennes quitter volontairement l’Allemagne en raison des menaces », déclare pour sa part Paulus Kurt, du Conseil central des chrétiens d’Orient en Allemagne.

  • Les chrétiens, indésirables au Soudan

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    De Sylvain Dorient sur le site web « aleteia »

    soudan.jpg"Depuis le début de l’année 2016, des lieux de culte ou de réunion chrétiens ont été arbitrairement fermés par les autorités soudanaises. Deux pasteurs sont détenus depuis la fin de l’année 2015. Rien de neuf selon Tut Kony, pasteur du Presbytère de l’Église évangélique du Sud Soudan qui assure : « Pratiquement tous les pasteurs sont passés par les geôles du gouvernement soudanais ». Selon lui, les destructions d’églises à Khartoum, la capitale du pays, s’inscrivent dans la même logique : c’est leur façon d’appréhender la minorité chrétienne, conclut-il, fataliste.

    Discriminations entre « Arabes » et « Africains »

    La République du Soudan du Sud s’est officiellement détachée de la République du Soudan le 9 juillet 2011. Elle abrite une majorité de chrétiens et d’animistes alors que le Nord du pays est surtout habité par des musulmans sunnites. Les deux groupes se sont souvent affrontés par le passé et le gouvernement du pays a progressivement laissé l’islam radical régenter la vie de toute sa population. Il a notamment donné autorité aux tribunaux islamiques soudanais, dont les méfaits ont été dénoncés internationalement avec le cas de Meriam Yahia Ibrahim Ishag. Cette jeune Soudanaise qui avait embrassé la foi de sa mère chrétienne orthodoxe plutôt que celle de son père, musulman, a épousé un chrétien. Elle a été condamnée pour « apostasie » : musulmane par son père, elle ne pouvait pas quitter cette religion, et devait être pendue. Cette peine était assortie de cent coups de fouets pour « adultère » : en tant que musulmane, elle n’avait pas le droit d’épouser un chrétien. Grâce à la mobilisation internationale, elle a finalement été libérée en 2014.

    « Ce ne sera plus le moment de parler de diversité » 

    Peu avant la partition du Soudan, le président soudanais Omar el-Béchir l’envisageait dans un discours demeuré célèbre : « Ce ne sera plus le moment de parler de diversité ». Il promettait alors d’inspirer la Constitution du Soudan de l’islam et de faire de l’arabe la langue officielle. Il prenait aussi publiquement la défense de policiers filmés sur YouTube fouettant une femme : « Si elle est fouettée conformément à la Charia, il n’y aura aucune investigation. Pourquoi y a-t-il des gens qui ont honte [de cette vidéo ndlr] ? C’est la Charia ». 

    Divisions entretenue par le gouvernement 

    Contrairement aux discriminations savamment entretenues par le gouvernement soudanais, plusieurs ethnies dans le pays comprennent des pratiquants des deux religions. Comme les Noubas, majoritairement chrétiens mais dont une partie est musulmane. Il arrive même que dans une même famille les deux religions soient représentées, un symbole de coexistence que le gouvernement soudanais s’évertue à écraser. Les chrétiens ne sont pourtant pas en mesure de constituer une menace pour la stabilité du pays si l’on en croit les statistiques officielles : ils représenteraient 3% de la population de la République du Soudan.

    Ref. Les chrétiens, indésirables au Soudan

    JPSC