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islamisme - Page 38

  • Islamisme 2016 : parler avec les extrémistes ?

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    Du Père Edouard-Marie Gallez sur Eecho.fr :

    Islamisme 2016 : parler avec les extrémistes ?

    P. Edouard-M. Gallez

    Tandis qu’en ce début d’année 2016, on commémore les effroyables attentats de Paris de l’année 2015, en janvier et novembre, les réactions officielles semblent montrer bien davantage une politique fondée sur l’émotionnel que l’analyse froide et rationnelle des faits et de leurs causes. Elles reflètent toutes cette peur qui paralyse l’intelligence, qu’il s’agisse de celle qui affecte tout un chacun ou d’un calcul consistant à jouer sur l’effroi de la population.

    Les manipulations de la peur

         Le comble de la manipulation revient sans aucun doute aux nouveaux collaborateurs de Charlie Hebdo : la caricature de couverture du numéro du mois de janvier montre le Dieu des chrétiens en terroriste armé d’une kalachnikov – comme s’il était le responsable des attentats. La dénonciation de l’islamisme est devenue le prétexte d’un anti-christianisme primaire qui, il est vrai, constitue le commerce de fonds de cet hebdomadaire précédemment confidentiel mais aujourd’hui très médiatisé – et subventionné. Il est vrai aussi qu’ecclésiastiques et quantité de médiatiques « experts en religions » n’ont cessé de répéter au long de 2015 que le Dieu des chrétiens et celui des musulmans est le même. Il y a de quoi excuser la confusion d’esprit d’une large partie de la population.

         Plus encore que la haine, la peur et l’ignorance font dire, faire et accepter n’importe quoi. La peur est précisément ce que le terrorisme veut susciter dans une population. Or, comment ne pas voir que ce qui s’est passé après les attentats du 13 novembre dernier relève d’une telle volonté – à ceci près qu’elle procède directement de nos régimes en place ? Pourquoi susciter et entretenir un psychodrame médiatique durant des semaines en France… et en Belgique où Bruxelles fut même à moitié paralysée durant quatre jours, alors qu’il n’y avait là pas la moindre menace d’attentat ? Pourquoi jouer ainsi avec la peur, en recourant à des mesures « sécuritaires » dont tous les vrais spécialistes disent qu’elles sont parfaitement inutiles pour prévenir des actions terroristes ? Était-ce dans le but de les institutionnaliser ? Et également de convaincre la population que ses gouvernants sont « en guerre contre le terrorisme » comme ils le clament dans les médias ?

         De ce dernier point, ceux qui sont encore en état de réfléchir peuvent sérieusement douter. Des questions sérieuses de géostratégie se posent : nous les laissons à d’excellents sites américano-canadiens ou européens qui apportent les éclairages nécessaires sur les énormes ambiguïtés entourant nos régimes que l’on dit démocratiques et qui sont plus que jamais liés aux pourvoyeurs du terrorisme international que sont l’Arabie Saoudite, le Qatar ou la Turquie d’Erdogan [1]. Ce qui nous regarde ici est bien davantage le plan religieux, et en particulier ce qui concerne les représentations religieuses des islamistes.

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  • Daesh a réduit en poussière le plus ancien monastère d'Irak

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    Lu sur aleteia.org (Philippe Oswald) :

    L’État islamique a réduit en poussière le plus ancien monastère d’Irak

    Des photos satellites le confirment : l’antique temple Saint-Elie de Mossoul, vieux de 1400 ans, a été victime de la fureur destructrice de Daesh.

    Les autorités religieuses le redoutaient, depuis la prise de la ville par les djihadistes de l’Etat islamique, en juin 2014. Les photos satellites de l’agence de presse américaine Associated Press (AP)  le confirment : le plus ancien monastère chrétien d’Irak, le temple Saint-Elie de Mossoul, construit entre 582 et 590, a été rasé par l’État islamique.

    « Les murs ont été pulvérisés »

    Le vénérable sanctuaire a rejoint la longue liste des destructions perpétrées par Daech sur les territoires dont il s’est emparé en Irak (notamment les œuvres du musée de Mossoul cf. Aleteia) et en Syrie (en particulier le site antique de Palmyre cf. Aleteia). A ce jour, les islamistes auraient détruit une centaine de sites religieux et historiques, musées et sites archéologiques, bibliothèques, sanctuaires, églises et  mosquées, tombeaux, en Syrie et en Irak.

    « A la demande de l’agence de presse américaine AP, le cabinet d’imagerie spatiale DigitalGlobe a pris des photos satellite du site. En les comparant avec des images antérieures, DigitalGlobe a pu identifier la date du «crime» : entre le 27 août et le 28 septembre 2014. Avant le 27 août, même sans toit, le monastère avait encore ses 26 chambres, son sanctuaire et sa chapelle. Un mois plus tard, «les murs de pierre ont été littéralement pulvérisés», constate pour AP le spécialiste en imagerie satellitaire Stephen Wood, PDG de l’analyse AllSource » rapporte le magazineGeopolis de FranceTV.info.

     «Je ne peux pas décrire ma tristesse»

    « L’édifice avait survécu à des siècles de catastrophes naturelles et humaines. Des générations de moines avaient prié dans sa chapelle à la lumière de la bougie. Sur la porte d’entrée, avaient été creusées les lettres grecques «chi» et «rho», représentant les deux premières lettres du nom du Christ dans l’alphabet grec » relève Le Figaro.

    «Je ne peux pas décrire ma tristesse», a confié à l’AP (en anglais) le révérend Paul Thabit Habib, natif de Mossoul, depuis son exil dans la ville d’Erbil : «Notre histoire chrétienne à Mossoul est victime d’une barbarie jamais égalée. Nous voyons cela comme une tentative de nous expulser d’Irak et de nous éliminer de cette terre.»

    De fait, les chrétiens d’Irak qui étaient environ 1,3 million, ne seraient plus que 300.000, selon les estimations des autorités ecclésiastiques. La présence des chrétiens en Irak remonte à plus de 2 000 ans.

  • Réfugiés : les chrétiens malmenés dans les camps en Europe

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    De l'Observatory on Intolerance and Discrimination agains Christians in Europe :

    Muslims attacking Christians in Europe – A Disturbing Trend

    The Observatory has noticed a concerning rise in cases of intolerance, discrimination, and violence against Christians, particularly among migrants and asylum seekers in Germany and Sweden. 

    According to Pastor Gottfried Martens of the Trinity Lutheran Church, “In German refugee camps we have a situation like in Iran. The people are here because of their beliefs and now they live in fear.”

    This view is shared by the Abbot of the Russian Orthodox St. George’s monastery and member of the Integration Committee at the German Federal Chancellery, Father Daniel (Irbits): “Christian refugees from Syria, Eritrea and other countries are exposed to humiliation, manhunts and brutal harassment at the camps for refugees by Muslim neighbors. This also relates to the Yazidi religious minority. The cases when humiliation comes to injuries and threats of death are frequent”.

    In this special issue, we present instances of this trend:

    Germany:

    Islamists threaten Christians in German Refugee Camps

    Berlin Pastor Warns of Dire Situation for Christians in Refugee Camps

    Russian Orthodox Priest Reports Harassment of Christian Refugees

    Syrian Muslim Threatens to Kill Christian Woman's Baby: "I'll kill your baby while you are asleep."

    Refugee's Life Threatened After He Revealed Conversion to Christianity: “I will cut your throat. For this, I do not even need permission from IS."

    Christians Attacked in Berlin Mitte a Day After Christmas: “I am Muslim! What are you?”

    Christians Attacked by Guards in Berlin Refugee Camps

    Hamburg Police Arrest Refugee for Attempted Manslaughter

    Christian Convert Attacked in Hamburg Refugee Camp

    Christian Refugees are Subjected to Violence and Harassment: "They accused me of insulting Islam, beat me, and kicked me in the face," said the Christian convert.

    Sweden:

    Syrian Arrested on Suspicion of Beating and Threatening 16 Year Old Christian in Borgholm

    National Association of Assyrians in Sweden Victim of Arson

    Assyrian Christians in Sweden Threatened: "Convert or Die"

    Italy:

    12 Christians Killed by Muslims

    United Kingdom:

    Christian Convert Violently Attacked Outside His Bradford Home

  • Un rapport accablant de l'ONU concernant les exactions commises par l'Etat Islamique

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    Lu sur le site de Radio-Canada :

    L'EI détient quelque 3500 personnes en esclavage en Irak, selon l'ONU

    Les Nations unies estiment à 3500 le nombre de personnes actuellement détenues en esclavage par des membres du groupe armé État islamique (EI), selon un rapport dévoilé mardi à Genève.

    « Ceux qui sont ainsi détenus sont essentiellement des femmes et des enfants, issus en premier lieu de la communauté des yézidis, mais aussi d'autres minorités ethniques et religieuses », peut-on y lire.

    Le rapport, préparé par la Mission d'assistance des Nations unies pour l'Irak (MANUI) et le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, qualifie également de stupéfiantes les violences qui ravagent le pays.

    Depuis moins de deux ans, plus de 18 800 civils ont perdu la vie en raison de multiples violences. On a tiré sur certains à bout portant, tandis que d'autres ont été tués en étant décapités, brûlés vifs ou jetés du haut d'immeubles.

    Selon l'ONU, il s'agirait d'opposants à l'idéologie de l'EI, de personnes affiliées au gouvernement, telles que des policiers ou des combattants des forces de sécurité, des médecins, des journalistes ou des leaders religieux.

    Près de 36 500 autres personnes ont également été blessées, et 3,2 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays depuis janvier 2014, dont plus d'un million d'enfants.

    Un génocide évoqué, des fosses communes découvertes

    L'ONU affirme que les atteintes de l'EI aux droits de la personne et au droit humanitaire sont faites de « façon systématique et massive ».

    « Ces actes pourraient, dans certains cas, équivaloir à des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et peut-être à un génocide. »— Rapport de l'ONU sur la situation en Irak

    Les opérations des forces progouvernement sont également montrées du doigt par le rapport. Selon l'ONU, les précautions pour protéger les populations civiles ne sont pas suffisantes, et certains membres de l'EI auraient été la cible d'assassinats et d'enlèvements illégaux.

    Par ailleurs, le rapport fait état de la découverte de fosses communes, certaines trouvées sur le territoire contrôlé par l'EI, d'autres qui remonteraient au règne de Saddam Hussein.

    L'une de ces fosses communes contiendrait les corps de 377 personnes, y compris des femmes et des enfants. Elles auraient été tuées en 1991 durant l'insurrection qui s'est organisée contre l'ancien président irakien.

    Un an et demi de régime de l'EI

    Les djihadistes du groupe armé État islamique ont envahi le nord et l'ouest de l'Irak à l'été de 2014, plongeant le pays dans sa pire crise politique et de sécurité depuis le retrait des troupes américaines en 2011.

    Lire également : https://adfinternational.org/2016/01/19/appelons-la-tuerie-de-daesh-par-son-nom-face-a-un-genocide-le-langage-diplomatique-ne-suffit-pas/

  • Et si c'était le néant de la société de consommation qui suscitait le néo-djihadisme ?

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    De Frédéric Nissac sur le site de l'Observatoire Sociopolitique de Fréjus-Toulon :

    Le néo-djihadisme, réaction au néant de la société de consommation 

                Alors que la France se remet difficilement du traumatisme des attentats du 13 novembre, le temps est venu de chercher le sens profonds de ces événements. Pourquoi est-il si difficile d’appréhender l’impensable ? Sans doute parce que l’expérience a perdu contact avec la raison. D’un côté, les attentats posent avec acuité la question du Mal et du sens de la vie. D’un autre, ils soulèvent de nombreuse questions.

                Pourquoi naissent cette radicalisation et cette interprétation fondamentaliste de l’Islam qui conduit au terrorisme ? Pourquoi dans notre civilisation, le dialogue, la raison ne parviennent-ils pas à vaincre la folie religieuse qui s’empare de la violence pour la sacraliser ?  « Il ne s’agit pas de la radicalisation de l’islam, mais de l’islamisation de la radicalité (1). » répond le politologue Olivier Roy. Le djihadisme ne serait que le masque pris par une jeunesse révoltée au point de céder à la haine et au Mal le plus absolu. Peut-être, mais la question demeure : pourquoi la révolte se manifeste-t-elle aujourd’hui d’une façon aussi nihiliste, meurtrière et suicidaire ?

                Benoît XVI a rappelé que « l’homme doit chercher la vérité ; il est capable de de vérité. » Mais celui-ci doit « s’assurer qu’elle n’a pas été falsifiée [et] a besoin de critères qui permettent de la vérifier (2). »  Or, que constatons-nous ? Que l’Occident post-moderne, au nom de la « dictature du relativisme », a annihilé toute forme de réflexion et de pensée critique. En voulant libérer l’individu, l’Occident l’a asservi. Pourtant, l’idée prédomine qu’en arrachant la personne à tous ses enracinements, qu’ils soient familiaux, culturels ou religieux, nous l’aurions fait accéder à la liberté politique et individuelle. N’est-ce pas Vincent Peillon, ancien ministre de l’Éducation nationale, qui affirmait vouloir « arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel » afin de lui « donner la liberté absolu du choix. » ?

                Cette thèse est ancienne. Elle a été résumée dans les années 1980 par le philosophe américain Christopher Lasch. Selon elle, seuls les déracinés pourraient accéder à la liberté intellectuelle et politique, ce qui « exigerait au préalable un programme éducatif ou un processus social (ou les deux) capable d’arracher les enfants à leur contexte familier, et d’affaiblir les liens de parenté, les traditions locales et régionales, et toutes les formes d’enracinement dans un lieu (3) ». Le résultat de ce processus est l’apparition d’une culture de masse planétaire qui, en s’imposant aux hommes comme n’importe quelle autre marchandise, éradique les anciennes cultures populaires. Or, cette nouvelle culture, loin d’engendrer une mentalité éclairée et indépendante, a fabriqué un nouvel asservissement.

                Chez nous, ce phénomène s’impose aujourd’hui à tous, aux Français comme aux populations issues de l’immigration récente. Une société qui se décompose entièrement est évidemment moins apte à accueillir sans trop de heurts une grande quantité d’immigrés que pouvait l’être une société cohérente et relativement heureuse. Que constate-t-on dans les « quartiers difficiles » où le néo-djihadisme recrute si ce n’est l’illettrisme généralisé et la banalisation de la violence ? Conséquences funestes de ce double déracinement : les immigrés ont perdu leur culture et leurs pays, très notoirement, sans pouvoir en trouver d’autre. Et les Français sont dans le même cas, et à peine plus secrètement.

                La proposition de la revue de l’Association des maires de France de réclamer une loi interdisant les crèches de Noël dans les lieux publics illustre cette violence symbolique extrêmes contre les traditions populaires. La crèche est un symbole religieux qui fait partie de notre histoire depuis le haut Moyen Âge. Sous une forme mêlant le profane et le religieux, à travers la tradition des santons, elle fait partie de la culture populaire provençale depuis le XVIIIème siècle. Laisser croire que l’on résoudra le problème de l’islam radical en s’attaquant à la plus innocente des traditions chrétiennes est ahurissant.

                Français ou étrangers, issus de l’immigration ou non, nous incarnons tous ce post-humain sans attaches et sans possibilités de s’enraciner dans une culture qui s’est elle-même sabotée. Ce n’est donc pas en tant qu’étrangers à la France que les déracinés de banlieue posent problème, mais en tant qu’ils sont les parfaits produits de la nouvelle France, celle qui se renie elle-même.

                On impute aux jeunes issus de l’immigration le « rejet du mode de vie occidental », rejet qui résonne comme le pire acte de barbarie aux yeux de nos élites. Mais comment pourrait-il en être autrement lorsqu’une civilisation qui n’est plus que l’ombre d’une ombre se présente comme un modèle indépassable ? Lorsque celle-ci a noyé le souci du prochain dans les eaux glacées du calcul égoïste et ne propose d’autre horizon spirituel à la société que celui de la consommation ?

                Face à la chute du modèle occidental, la jeunesse déracinée que nous avons fabriquée, qu’elle soit issue de l’immigration – et donc doublement déracinée – ou qu’elle ne le soit pas, cherche à reprendre racine. Que certains se tournent vers l’islam radicalisé doit être compris comme une réaction au néant de la société de consommation et une quête de nouvelles racines. Le fait que tout rejet du mode de vie occidental et de sa culture de masse soit présenté comme la pire des barbarie explique la radicalité de ce rejet. Que cela se fasse exclusivement ou presque au profit de l’islam salafiste n’est pas étonnant : notre société veut, en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. Mais que l’on ne s’en étonne pas. Christopher Lasch nous avait prévenu, « le déracinement détruit tout, sauf le besoin de racines. » Il est temps de retrouver nos racines.

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    (1) Olivier Roy, « Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste », Le Monde, 24 novembre 2015.

    (2) Benoît XVI, Lumière du monde, éditions Bayard, 2010.

    (3) Christipher Lasch, Culture de masse ou culture populaire ? Éditions Climats, 2001.

  • Cologne : des exercices techniques de soumission

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    Un article de Riccardo Cascioli dans la Nuova Bussola Quotidiana traduit sur le site "benoît-et-moi" :

    ESSAIS TECHNIQUES DE SOUMISSION

    «Je pense que l'Europe ou bien redeviendra chrétienne ou bien deviendra musulmane. Ce qui me semble sans avenir c'est la "culture du néant", de la liberté sans limites et sans contenus, du scepticisme vanté comme conquête intellectuelle, qui semble être l'attitude dominante dans les peuples européens, tous plus ou moins riches de moyens mais pauvres de vérité. Cette "culture du néant" (soutenu par l'hédonisme et l'insatiabilité libertaire) ne sera pas en mesure de supporter l'assaut idéologique de l'islam, qui ne manquera pas: seule la redécouverte de l'évènement chrétien comme unique salut pour l'homme - et donc seule une résurrection décisive de l'antique âme de l'Europe - peut offrir une issue différente à cette confrontation inévitable» (cf. benoit-et-moi.fr/2015-I..le-cardinal-biffi-sur-limmigration).


    Le tableau qui émerge d'heure en heure dans le sillage de ce qui est arrivé à Cologne dans la nuit du Nouvel An et dont il est désormais clair qu'il affecte l'ensemble de l'Europe, ne peut pas ne pas faire penser que la prophétie prononcée par le cardinal Giacomo Biffi il y a plus de vingt ans est en train de se réaliser. Peut-être les modalités ne sont-elles pas exactement celles que nous attendions, mais il ne fait aucun doute que nous assistons à un assaut idéologique de l'Islam, dont les violence sur les femmes sont un facteur important. Mais plus grave encore, il y a l'égarement absolu des institutions européennes, civiles et religieuses, incapables de comprendre ce qui se passe, et encore moins de gérer la situation. Plus de dix jours après ce qui s'est passé en Allemagne, il n'y a eu pratiquement aucune réaction visible des autorités contre les responsables, seulement les habituelles polémiques et un fonctionnaire quelconque qui perd son poste.

    Pire encore, ce qui se passe en Angleterre, où pendant des années les fonctionnaires publics ont gardé le silence face aux abus et aux violences - sexuelles et psychologiques - perpétrées par la communauté islamique locale contre 1400 mineurs anglais; et en Suède, où face à des cas tels que ceux qui ont eu lieu à Cologne, la police a caché la vérité pendant des mois. Et qui sait combien d'autres histoires du même genre émergeront encore. Il y a une paralysie évidemment, qui n'est pas seulement dûe à l'incompétence des autorités, c'est plutôt une impuissance, fruit d'un vide culturel. Comme l'a dit hier le Pape François: «L'extrémisme et le fondamentalisme trouvent un terrain fertile, non seulement dans l'exploitation de la religion à des fins de pouvoir, mais aussi dans le vide idéologique et la perte d'identité - y compris religieuse - que caractérise de façon dramatique le dit Occident».

    On parle de défendre les valeurs de la personne et de la liberté, mais ayant perdu la racine dont elles naissent, les mots se perdent dans le vent. La liberté de la femme dont on parle tant, ne naît pas de la révolution sexuelle; au contraire, celle-ci a engendré une nouvelle forme d'esclavage, exprimée de façon exemplaire dans l'utilisation du corps de la femme qui est faite dans la publicité et dans le spectacle.

    Seul l'avènement du christianisme a amené dans l'histoire l'égale dignité de tous les êtres humains - hommes, femmes, enfants, personnes âgées, handicapés - malgré les différents rôles sociaux, une égale dignité inconnue dans toutes les autres cultures et les autres religions (et pas seulement l'islam). Seule la conscience d'une appartenance commune au Christ empêche que la relation entre un homme et une femme devienne violente, que s'impose la loi de la jungle, qu'elle devienne la possession de la femme par l'homme.

    Avoir coupé et refusé les racines chrétiennes de l'Europe, a signifié remplacer la vraie liberté par le libertarisme, la valeur sacrée de la personne par l'individualisme, la masculinité et la féminité par la fluidité du genre, le bien par le bien-être, la certitude par le relativisme, la responsabilité de protéger par l'indifférence (le je-m'en-foutisme) et ainsi de suite, de caricatures en caricature. Pas étonnant alors que face au harcèlement et aux violences sexuelles, et plus généralement à l'offensive idéologique de l'islam, on ne sache pas comment réagir, donnant le feu vert à ces communautés qui veulent imposer la loi islamique aussi chez nous. Attendons-nous donc à les épreuves de force encore plus éclatantes.

    Comme prévu, la «culture du néant» s'effrite devant les nouveaux maîtres. En Allemagne et en Angleterre, on reconnaît déjà les tribunaux islamiques pour les litiges familiaux, dans les grandes villes européennes les quartiers musulmans sont off limits pour les autorités locales et la polygamie est tolérée.
    Et maintenant, après les événements de Cologne, nous avons même des groupes féministes européens qui invitent les femmes de toutes fois et croyancse à participer le 1er février prochain à la Journée mondiale du voile islamique en solidarité avec les musulmans et contre la présumée islamophobie de l'Europe.
    Porter le voile pour une journée, une tragique préparation à l'avenir. Le processus de soumission a déjà commencé.

  • 100.000 déplacés internes au Niger à cause de Boko Haram ! (Caritas International)

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    Newsletter Caritas International
    Janvier 2016

    Le Niger dans la tempête

    Boko Haram multiplie ses attaques (vol de bétail, pillage des habitations, crimes violents) contre la population au sud-est du Niger, dans le gouvernorat de Diffa, causant ainsi le déplacement de 100.000 personnes et la fermeture de 151 écoles ces deux derniers mois.

    Une situation humanitaire et sécuritaire alarmante

    Ces milliers de déplacés internes sont aujourd’hui contraints de vivre dans des tentes de fortune, cherchant à s’abriter tant bien que mal de l’Harmattan (un vent terriblement chaud en journée et froid la nuit), sous un arbre. Ils doivent faire face à des conditions de vie tout à fait déplorables. C’est aujourd’hui tant la question humanitaire que sécuritaire qui inquiètent les ONG’s sur place. 

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    C'est un appel d'urgence !  

    Grâce à l’appel d’urgence lancé en juin par les collaborateurs locaux, Caritas a pu venir en aide à 15.000 personnes, avec de l’argent en cash ou des biens de première nécessité : de quoi se laver, des moustiquaires, de l’eau,…  Si, comme nous, la situation dramatique des déplacés du Niger vous touche, n’hésitez pas à soutenir nos actions d’aide d’urgence en versant un don sur le compte

    BE88 0000 0000 4141, avec Niger en communication.  Merci. 


         BE88 0000 0000 4141

         infofr@caritasint.be
         www.caritasinternational.be


       

     Caritas International Belgique

    Rue de la Charité 43 - 1210 Bruxelles
  • Réflexion sur le "terrorisme sexuel"

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    De Guillaume Bernard, sur le site de la Nef, cette réflexion qui peut notamment contribuer à "éclairer" les évènements de Cologne :

    Le terrorisme sexuel 

    L’islamisme ne se rend pas seulement coupable de tueries. Il pratique aussi une autre forme de guerre : le terrorisme sexuel. Celui-ci prend deux visages qui, tel un Janus, sont intimement liés, l’un étant le revers justifiant l’autre : le premier consiste en un discours moralisateur vestimentaire, le second en tire les conséquences quant au respect de l’intégrité physique dû à la personne.

    Le terrorisme sexuel prend, d’abord, la forme intellectuelle de l’apologie de la pudeur féminine. Pour être décente en public, la femme devrait non pas seulement habiller son corps mais le dissimuler le plus possible, certains considérant même qu’il lui faudrait cacher son regard. Pour masquer ses intentions ? Nombre de celles qui se soumettent à de telles prescriptions – souvent avec une fierté, elle, non-dissimulée – semblent sûres de donner ainsi des leçons de vertu. Une telle position revient à considérer que la vue du corps de la femme – même non dénudé ! – provoque immédiatement chez tout homme un irrépressible désir. Voilà le mâle réduit à des instincts primitifs qui le pousseraient inéluctablement à vouloir posséder physiquement la femme qu’il décide de regarder. Ainsi, le vêtement extérioriserait-il la vertu réelle de la personne et la morale profonde de l’être serait-elle enfermée dans l’apparence.

    Le rejet viscéral de telles considérations est, par un raccourci manichéen, interprété comme une acceptation, voire une promotion de la débauche par la société occidentale. Or, ce ne sont ni le voile couvrant la tête et les cheveux ni la robe longue descendant jusqu’aux chevilles qui, en soi, la heurtent. Les religieuses ne portent-elles pas de telles tenues ? C’est la combinaison de deux revendications contradictoires qui la scandalise : la première met en avant (au nom d’une liberté individuelle) une singularité culturelle, la seconde instrumentalise (dans le cadre public) le souci d’égalité exploité dans le sens d’un égalitarisme entre l’identité du lieu et une pratique exogène. La tenue de la sœur catholique témoigne de son engagement spirituel ; en entrant dans le noviciat, puis en prononçant ses vœux, elle meurt au monde, elle sort de la politique et ne prétend pas y exercer de pression communautariste. À l’inverse, le vêtement islamiste exprime la volonté délibérée de transformer l’ordre social.

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  • Nouvel attentat meurtrier contre des chrétiens en Syrie

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    Lu sur Radio Vatican :

    Les chrétiens de Syrie visés par un attentat à Kamichli

    Les Unités de protection du peuple (YPG) se sont révélées être un allié précieux de la coalition sous commandement américain en Syrie dans le combat contre l'État islamique. En octobre, l'YPG a rejoint la nouvelle alliance soutenue par les États-Unis, les Forces démocratiques de Syrie. Cette formation a lancé en décembre une offensive contre la province d'Hassaké dans le nord-est syrien chassant les djihadistes d'une ville proche de la frontière irakienne. De l'autre côté, en territoire irakien, les forces kurdes ont repris le contrôle de Sindjar. En représailles, l'EI a mené au cours des dernières semaines une série d'opérations dans les zones tenues par les peshmergas dont une qui a fait plusieurs dizaines de morts.

    Cette fois, le 30 décembre, l'attaque a essentiellement frappé des chrétiens. Ce lundi 4 janvier, dans un communiqué diffusé depuis Paris, le directeur générale de l’Œuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch, a déclaré que son organisation «est horrifiée par l’attentat perpétré dans la ville de Kamichli où près de vingt chrétiens ont trouvé la mort de manière ciblée et de nombreux autres blessés dans deux restaurants. Il est plus que jamais nécessaire de prendre les moyens pour arrêter les violences en Syrie et en Irak.»

    Voici par ailleurs le message du Patriarche syriaque catholique, S.B. Ignace Youssef III Younan :

    «À peine le Pape François venait de lancer son message de paix pour le Nouvel An, "Gagne sur l’indifférence et remporte la paix!", que la communauté chrétienne de Kamichli, l’une des deux villes importantes du Nord-Est de la Syrie, jusqu’ici relativement épargnée, a été le cible d’un massacre terroriste inouï. La nuit du mercredi 30 décembre, une vingtaine de personnes ont été tués et plus de quarante blessés, dont plusieurs dans un état très grave gisant toujours aux hôpitaux. La plupart des victimes étaient des jeunes voulant fêter le Nouvel An dans l’espérance et la joie. Ce fut un message très lugubre que des terroristes ont voulu adresser aux chrétiens de cette ville, en semant la mort et les larmes. Un message d’horreur à la communauté chrétienne de ce pays meurtri depuis cinq ans !

    Les funérailles des victimes eurent lieu dans un rite œcuménique auquel ont présidé deux archevêques de l’Église syriaque catholique, Mgr Elias Tabé et Mgr Behnan Hindo, un évêque de l’Église syriaque orthodoxe ainsi que des membres de clergé arménien catholique et orthodoxe. Un témoignage de communion que les chrétiens du Proche-Orient ne cessent de donner, en célébrant «l’œcuménisme du sang», comme l’a souvent répété le pape François.

    Opprimés avec le psalmiste, notre peuple crie vers le Seigneur Dieu, «Seigneur, pourquoi te tiens-tu éloigné ?», et appelé à revivre son espérance contre tout espoir humain, ne cesse de l’implorer : «... ne garde pas le silence... Mon Dieu lève-toi pour me rendre justice...» (Psaumes 10 et 35)»

    (CV avec Reuters et l'Œuvre d'Orient)

    Lire aussi : Chrétiens persécutés, jusqu'à quand l'Europe se contentera-t-elle de regarder ?

  • Chrétiens d'Orient, le courage et la foi

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    1786986-gf.jpgDes chrétiens martyrs en Orient

    Essai
    Chrétiens d’Orient. Le courage et la foi
    Jean Mohsen Fahmy
    Médiaspaul
    Montréal, 2015, 196 pages

    Compte-rendu de Louis Cornellier publié sur le site de "LeDevoir.com" :

    Les médias en parlent si peu qu’on finit par l’oublier, mais le fait demeure, rappelé ici par Jean Mohsen Fahmy : « Les adeptes de la religion la plus persécutée aujourd’hui dans le monde sont les chrétiens. » On estime, en effet, que ces derniers« subissent aujourd’hui 75 % de toutes les persécutions religieuses dans le monde ». En Corée du Nord, en Chine, au Vietnam, à Cuba, au Congo, en Inde, au Pakistan et en Malaisie, être chrétien vous expose à de mauvais traitements.

    Franco-Ontarien d’origine égyptienne, diplômé en littérature de l’Université du Caire, de l’Université de Montréal et de l’Université McGill, le romancier, essayiste et professeur Jean Mohsen Fahmy, dans Chrétiens d’Orient, se penche plus spécifiquement sur la difficile situation des chrétiens de l’Égypte, de l’Irak, du Liban, de la Syrie, de la Palestine et d’Israël, victimes, écrit-il, d’un « lent génocide silencieux », résultat de vagues d’émigration et de conversion engendrées par les persécutions qu’ils subissent.

    Il y avait 1,3 million de chrétiens en Irak du temps de Saddam Hussein. Aujourd’hui, terrorisés par al-Qaïda et le groupe État islamique, ils ne sont plus que 300 000. En Terre sainte (Palestine et Israël), il y a 40 ans, les chrétiens représentaient 20 % de la population. Aujourd’hui, ils ne comptent que pour moins de 2 %. En Égypte, les Coptes restent nombreux, malgré une forte émigration, mais ils sont en proie à d’incessantes exactions.

    Cri du coeur

    Le malheur des chrétiens d’Orient, déplore toutefois Fahmy, ne fait pas souvent les manchettes en Occident. Serait-ce, comme le suggère le philosophe Régis Debray, parce qu’ils sont « trop chrétiens pour intéresser la gauche, trop étrangers pour intéresser la droite » ? Fahmy, pour sa part, invite les chrétiens occidentaux à se préoccuper du sort de leurs coreligionnaires, qui sont à l’origine de leur foi, et ajoute, dans un cri du coeur, que tous les humains de bonne volonté doivent faire de même,« car, au-delà de la dimension religieuse, le sort des chrétiens d’Orient est manifestement une question de défense des droits humains [sic] ».

    Le portrait actuel de la situation est désespérant. Voir, en début de 2015, 21 Coptes se faire décapiter sur une plage libyenne par des assassins affiliés au groupe État islamique donnait froid dans le dos. Assister au sauve-qui-peut des chrétiens arméniens de la ville syrienne d’Alep, ville qui les avait accueillis 100 ans plus tôt alors qu’ils fuyaient la tentative de génocide orchestrée par les Ottomans, afflige.

    L’histoire des chrétiens d’Orient, Fahmy le montre bien, est jalonnée de persécutions. Dans cette région, les disciples du Christ, jusqu’au début du IVe siècle, ont subi les attaques de l’Empire romain. Après l’arrivée des armées musulmanes sur le territoire, au VIIe siècle, ils ont été sans cesse ostracisés et maltraités. Les violences dont ils sont actuellement les victimes rappellent ces sombres épisodes et menacent leur existence même.

    Islam moderne

    Le fatalisme, pourtant, ne doit pas s’imposer. La guerre civile n’est pas inscrite dans l’ADN de ces régions. « Partout en Orient, rappelle Fahmy, musulmans et chrétiens, pendant les soixante premières années du XXe siècle, s’allièrent pour construire ensemble une société moderne et pour dépasser les clivages d’antan. » L’affirmation, évidemment, doit être nuancée, quand on tient compte du génocide arménien en 1915-1916.

    Il reste, écrit Fahmy, que cette époque fut, en Égypte, « le véritable âge d’or de la coexistence des musulmans et des Coptes ». Cette détente est attribuable à la présence d’un courant moderniste dans l’islam, qui conteste l’interprétation littérale des textes sacrés et prône une alliance nationale entre musulmans et chrétiens contre l’occupant anglais. La Confrérie des Frères musulmans, fondée en 1928, s’opposera violemment à cette bonne entente, au nom d’un islam radical.

    La coexistence pacifique dans cette région n’aura pas duré longtemps, mais le fait qu’elle a déjà existé montre qu’elle n’est pas impossible, à condition que l’interprétation rétrograde de l’islam soit remplacée par une version moderne de cette religion. On veut croire Fahmy quand il écrit que « cette évolution est souhaitée par la grande majorité des gens d’Orient, chrétiens et musulmans confondus », et qu’elle« dépendra, dans une large mesure, d’un débat qui a cours au sein des populations musulmanes ». En attendant, nous avons, en Occident, le devoir moral de nous informer de la situation, d’aider matériellement ces chrétiens persécutés et de veiller à ce que nos gouvernants ne les abandonnent pas.

    Excellent résumé de la riche histoire des chrétiens d’Orient et plaidoyer très senti pour leur survie sur la terre d’origine du christianisme, l’essai de Jean Mohsen Fahmy, dont le seul petit défaut est de ne pas citer suffisamment ses sources, est un retentissant coup de semonce visant à briser notre indifférence envers des alliés en danger de mort.

  • Le lourd bilan des destructions des sites chrétiens en Syrie

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    Lu sur ihsnews.net (P. L. Meiren) :

    Bilan des sites chrétiens détruits par les djihadistes en Syrie

    eglise détruite

    Ce ne sont pas moins de 17 églises et sanctuaires chrétiens qui ont été détruits, profanés ou occupés par les groupes djihadistes au cours du conflit syrien. La liste – qui ne prétend pas être complète – a été diffusée par des sources liées aux communautés chrétiennes locales telles que l’Assyrian International News Agency. Dans cette liste sont par ailleurs soigneusement documentées les dévastations perpétrées par les militants l’Etat islamique contre les lieux de culte chrétiens des villages à majorité assyrienne de la vallée du Khabur, et qui ont été attaqués par les djihadistes en février dernier. Dans cette seule zone, les églises et sanctuaires détruits – certains rasés au sol à la dynamite – sont au moins au nombre de 11. Dans de nombreux cas, la violence djihadiste s’est acharnée contre les lieux de culte conservant la mémoire commune de différentes communautés chrétiennes locales, comme cela a été le cas à Deir el-Zor pour ce qui concerne le mémorial des martyrs du génocide arménien. Mémorial détruit par les miliciens de l’Etat islamique en septembre 2014. Dans d’autres cas, les djihadistes ont pris volontairement pour cible les reliques des saints conservées dans les églises, comme en août dernier au monastère Saint Elie. L’antique sanctuaire du V° siècle, situé à la périphérie de Quaryatayn, avait retrouvé vie ces dernières années, se transformant en une filiation du monastère de Deir Mar Musa al Habashi, refondé par le Père Paolo Dall’Oglio SJ, enlevé le 29 juillet 2013 alors qu’il se trouvait à Raqqa, chef-lieu syrien maintenant sous contrôle de l’Etat islamique. Le prieur de Saint Elie, le Père Jacques Mourad, avait été lui aussi pris en otage par les djihadistes le 21 mai dernier et libéré le 11 octobre.

  • Quelle réponse apporter face à la violence de l'islam ?

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    Quelle réponse face à la violence de l'islam ?

    Une interview d'Annie Laurent parue le  (dans Société) sur le site de l'Homme Nouveau :

    Fondatrice de l'association Clarifier et spécialiste du monde arabe, Annie Laurent répond à quelques questions pour clarifier notre situation face à un islam déroutant.

    Quelle est votre analyse sur la situation de l'islam en France et en Europe après les attentats de l'année 2015 (Charlie, Hyper Casher et Bataclan) ?

    Pour moi, ces agressions (et n’oublions pas Toulouse, Montauban et Grenoble, ainsi que les attentats manqués dans le Thalys et l’église de Villejuif) sont le signe évident de la faillite de la France et de l’Europe en ce qui concerne l’intégration des musulmans. Ce qui me frappe c’est que le recours à la violence se déploie parmi les jeunes générations issues d’ascendants immigrés musulmans qui, il y a quarante ou cinquante ans, semblaient vouloir vraiment devenir pleinement français, c’est-à-dire adopter nos mœurs, notre culture et nos traditions, autrement dit aimer la France avec tout ce qui la constitue. Aujourd’hui, on assiste à un rejet croissant et massif, voire haineux, de tout cela. En se réislamisant, en s’organisant sur le mode communautariste, en multipliant les revendications confessionnelles, les musulmans de France expriment leur refus de s’assimiler, démarche qui relève d’une volonté libre, comme l’explique très bien Malika Sorel-Sutter dans son dernier livre, Décomposition française (1), dont je recommande la lecture. Le plus terrible à mes yeux c’est que nos élites, par leur aveuglement et leurs utopies idéologiques, ont favorisé cette évolution dangereuse qui menace la cohésion nationale et la paix civile. La déchristianisation et le développement de l’indifférentisme religieux ont aussi leur part dans ce processus délétère qui conduit tant de nos jeunes compatriotes à se faire musulmans et même à s’enrôler dans le djihad. Il faut le reconnaître et l’Église en France doit en tirer les conséquences. Pour répondre précisément à votre question, l’Islam est en France mais il n’est pas de France et c’est pareil pour le reste de l’Europe.

    Quelle réponse devons-nous apporter politiquement à cette violence et à la guerre engagée par l'État islamique ?

    Je pense tout d’abord que nos dirigeants doivent opérer des révisions en profondeur en ce qui concerne nos rapports avec le monde musulman, rapports marqués du sceau de l’hypocrisie, de l’injustice et de la soumission. Il faut cesser de se prévaloir de la démocratie et des droits de l’homme d’un côté, comme on l’a fait sans aucune légitimité en Libye puis en Syrie, tout en maintenant par ailleurs des échanges avec des régimes, comme ceux de la péninsule Arabique, qui violent ouvertement ces principes. La richesse de ces derniers, ainsi que le profit que nous pouvons en retirer, ne doivent plus servir de prétexte à fermer les yeux sur leurs entraves aux libertés les plus élémentaires. Il y a là de notre part une attitude incohérente et profondément immorale qui ne peut qu’inspirer le mépris des sociétés islamiques à notre égard. Nous devons aussi arrêter de céder au chantage de la Turquie et oser dire au Président Erdogan que son pays ne peut pas adhérer à l’Union européenne, tout simplement parce qu’il n’est pas européen, ce qui n’empêcherait pas d’instaurer des partenariats dans certains domaines. Les Turcs, comme les Arabes musulmans, observent nos faiblesses et ils en profitent pour accélérer l’islamisation de l’Europe. Les révisions géopolitiques qui s’imposent exigent du courage et de l’humilité. Je sais qu’il n’est pas facile de reconnaître que l’on s’est trompé mais tel est le prix à payer pour retrouver des relations saines avec les États et les peuples musulmans et pour obtenir leur respect. Ces changements pourraient rejaillir positivement sur l’attitude de nos compatriotes musulmans envers les pays européens qui les ont généreusement accueillis. Il s’agit là d’un combat de longue haleine mais sans ces révisions l’action militaire ne suffira pas pour gagner la guerre que nous livrent les djihadistes de l’État islamique et d’autres mouvements apparentés.

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