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Justice - Page 59

  • RDC : « Que les médiocres dégagent » (Cardinal Laurent Monsengwo)

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    On imaginerait évidemment mal l'archevêque De Kesel s'exprimer sur ce ton pour crosser l'un ou l'autre politicien belge: le temps du cardinal Joseph Van Roey, surnommé "le Rhinocéros de Malines", n'est plus qu'un lointain souvenir dans une Belgique déchristianisée. Mais il n'en va pas partout ainsi. Lu sur le site de "La Libre Afrique":

    "L’archevêque de Kinshasa Laurent Monsengwo Pasinya, figure de la puissante Eglise catholique congolaise et du Vatican, ressort la carte du défi frontal au pouvoir en ce début d’année 2018 cruciale pour la République démocratique du Congo (RDC), un an après la médiation de l’épiscopat dans la crise liée au maintien du président Joseph Kabila. « Il est temps que les médiocres dégagent », « barbarie », « mensonge systémique », « brutalités policières »…: il a suffi de quelques mots bien sentis en 48 heures pour que Mgr Monsengwo, 78 ans, fasse honneur à sa réputation d’opposant numéro un. D’autant que les appels à manifester de l’opposition politique ont sonné creux fin 2017 face à l’interdiction et la dispersion systématique de tout rassemblement.

    L’archevêque de Kinshasa, une capitale d’environ 10 millions d’habitants et plus de 130 paroisses, est la figure de proue de l’Eglise romaine dans un pays de quelque 80 millions d’habitants très majoritairement catholiques malgré la prolifération des Eglises évangéliques dite du « réveil » (dont certains avancent qu’elles soutiennent le président Kabila).

    Puissant à Kinshasa, le prélat congolais pèse lourd aussi à Rome. Elevé au rang de cardinal par le pape Benoît XVI, Mgr Monsengwo représente l’Afrique dans le collège des neuf cardinaux nommés par le pape François pour travailler sur la réforme de la Curie.

    Le Vatican lui a apporté son soutien après ses déclarations fracassantes. A Kinshasa, le nonce apostolique, Luis Mariano Montemayor, un Argentin proche du pape, a aussi dénoncé « la réaction disproportionnée des forces de sécurité congolaises » face à la marche des catholiques du 31 janvier.

    Dans un premier temps, Mgr Monsengwo n’avait pas commenté cet appel de laïcs proches de l’Eglise à une marche pour demander au président Kabila de déclarer publiquement qu’il quitterait bien le pouvoir.

    La réponse des forces de sécurité (au moins cinq morts, 134 paroisses encerclés, cinq messes interrompues…, d’après la nonciature) semble avoir réveillé une profonde colère chez cet homme de taille moyenne, qui lit ses homélies à voix basse entrecoupée de longs silences.

    Communiqué souhaitant la fin du « mensonge systémique » et que « les médiocres dégagent », interview à radio Vatican, messe du 4 janvier à la mémoire des martyrs de l’indépendance (*), qu’il compare « aux morts d’aujourd’hui » victimes des « brutalités policières »…: ses prises de position ont suscité une mise en garde du gouvernement frisant la menace de poursuites.

    « Monseigneur Laurent Monsengwo a tenu des propos injurieux à l’endroit des dirigeants du pays ainsi que des forces de l’ordre », a indiqué vendredi un compte-rendu du Conseil des ministres diffusé par le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga.

    Archevêque de Kinshasa depuis 2007, Mgr Monsengwo s’inscrit dans l’histoire de l’Église du Congo, engagée depuis l’indépendance de la Belgique, le 30 juin 1960, dans les questions de société, selon le père Léon de Saint-Moulin, jésuite et historien du Congo.

    Noël 2016 déjà. M. Kabila n’a pas organisé d’élections alors que son deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre, provoquant des manifestations étouffées dans le sang en septembre et décembre.

    « Il est révolu le temps où l’on cherchait à conserver le pouvoir par les armes, en tuant son peuple. Celui qui respecte la Constitution n’a rien à craindre de la justice », glisse le cardinal pendant la messe de minuit entre deux citations tirées des Evangiles. Quelques jours plus tard, pour enrayer la violence, le puissant épiscopat congolais parraine un accord majorité-opposition prévoyant des élections en décembre 2017 au plus tard.

    Des élections finalement reportées au 23 décembre 2018. Mgr Monsengwo s’est-il senti floué? La conférence épiscopale fait en tous cas savoir qu’elle regrette ce report et demande au président Kabila de déclarer publiquement qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession.

    En 2011, le cardinal avait déjà contesté la réélection du jeune chef de l’Etat, en estimant que les résultats de la présidentielle – face à l’opposant historique Etienne Tshisekedi wa Mulumba – n’étaient « conformes ni à la vérité, ni à la justice ».

    A l’époque du président Kabila père (Laurent-Désiré, 1997-2001), alors archevêque de Kisangani, Mgr Monsengwo se montre déjà critique envers le nouveau pouvoir. Pendant les guerres de 1998-2003 qui ravage l’est de l’ex-Zaïre, il doit à un moment quitter cette grande ville du nord-est de la RDC, théâtre d’une guerre entre forces du Rwanda et de l’Ouganda.

    Son parcours politique a commencé sous la dictature du maréchal Mobutu Sese Seko (1965-1997), qui a entretenu des relations ambivalentes avec l’Eglise, entre interdiction des noms chrétiens et accueil du pape Jean-Paul II en 1980.

    Déjà figure morale et populaire, Mgr Monsengwo a pu apparaître dans les années 90 comme le Desmond Tutu congolais en prenant la tête de la Conférence nationale souveraine (CNS) supposée libéraliser le pouvoir, puis d’une sorte de Parlement de transition, avant d’être écarté. Un quart de siècle plus tard, cet homme polyglotte se trouve plus que jamais au centre du jeu en cette année 2018 de toutes les attentes."

    ______

    (*) Le 4 janvier 1959 un match de football à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa) dégénéra en émeute politique violente contestant le fait que l’Abako (alliance des Bakongo) n’aurait pas reçu l’autorisation administrative de manifester ses revendications sur la voie publique. Les forces de l’ordre, surprises par l’ampleur de la manifestation et vite dépassées, ripostèrent sans ménagement au prix d’une cinquantaine de morts. Cet événement inattendu marqua profondément l’esprit des indigènes comme des coloniaux et l’autorité politique belge, s’exprimant par la voix du Roi Baudouin dès le 13 janvier suivant, enclencha une marche forcée du Congo vers  l’indépendance : dix-huit mois plus tard, le jeudi 30 juin 1960, le Congo accéda en effet à une indépendance improvisée, immédiatement suivie par la rébellion de la force publique (5 juillet 1960), un effondrement structurel de l’Etat et une anarchie endémique dont le Congo  actuel continue de subir les conséquences : le temps se venge toujours de ce qu’on fait sans lui.

    Ref.« Que les médiocres dégagent »: Mgr Monsengwo, la bête noire de Kabila et de son régime

    A noter que, malgré les efforts de la Belgique,  deux pays européens -la France et l’Espagne- ont empêché l’Union européenne de voter une résolution condamnant l’attitude de Joseph Kabila. On devine pourquoi.

    JPSC

  • Kinskasa : les bons vœux de Kabila aux Congolais

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    De Hubert Leclerq sur le site de La Libre Afrique :

    Voeux Kabila.jpg« Plusieurs morts, entre 6 et 11, des dizaines de blessés, des églises profanées et une population congolaise à bout de patience: tel pourrait être le premier bilan de cette journée lors de laquelle les catholiques congolais voulait marcher pacifiquement pour démontrer leur détermination à obtenir de Joseph Kabila qu’il dise enfin publiquement qu’il ne chercherait pas à briguer un troisième mandat et la mise en oeuvre de l’accord de la Saint-Sylvestre, signé entre majorité et opposition sous l’égide des évêques congolais, le 31 décembre dernier, qui prévoit notamment la libération des prisonniers politiques, la fin  des poursuites contre les opposants, la fin des dédoublements des partis politiques, la réouverture des médias,…

    Lire aussi:
    RDC : Des civils en armes à côté de militaires qui parlent anglais

    Des demandes visiblement inacceptbales pour le régime de Joseph Kabila, président dont le dernier mandat s’est terminé le 19 décembre 2016, qui n’a pas hésité à opposer la force brutale face à ces paroissiens qui, la plupart du temps, n’ont pas pu sortir de l’édifice religieux ou ont été « chargés » sur le seuil de leur église. Car pour cette répression, la police, les militaires et la garde présidentielle n’ont pas hésité à pénétrer au sein même des églises pour tirer à balles réelles et des gaz lacrymogènes. « Un régime qui ne respecte pas les églises est un régime qui porte en lui les gènes de sa destruction », prophétisait dimanche en début d’après-midi un prêtre d’une commune populaire du nord de Kinshasa qui, comme tant d’autres, a été cloîtré dans son édifice avec ses paroissiens « pendant de longues heures sous les tirs de gaz lacrymogènes. Beaucoup de mamas âgées ont fait des malaises. La solidarité entre les paroissiens a été exemplaire », souligne le prêtre pour qui la « diabolisation du régime en place resserre les liens entre les différentes couches de la société congolaise ».

    Plusieurs prêtres ont été blessés comme à Lemba ou à Limete. Ici, le père Jean a été atteint par une balle en caoutchouc en pleine tête. (Photo) La plupart des personnes blessées ou tuées l’ont été au sein même des édifices religieux.

    Face à une telle barbarie, la communauté internationale qui a multiplié les mises en garde à l’intention du pouvoir ne peut demeurer silencieuse. Que ce soient les Nations unies, à travers les responsables de la Monusco, l’Union européenne, à travers son ambassadeur à Kinshasa, la Belgique, via les tweets des ministres de la Coopération et des Affaires étangères, le Canada, via son ambassadeur, etc… tous ont mis en garde le régime de Joseph Kabila l’enjoignant de laisser les Congolais jouir de leur droit de manifester pacifiquement. Tous ajoutaient qu’ils seraient attentifs à cette journée du 31 décembre, laissant clairement entendre qu’en cas de dérapage, les sanctions pourraient suivre.

    Lire aussi:
    Marche des catholiques : le pouvoir de Kabila mis en garde !

    Si ces ministres et diplomates n’étaient pas trop affairés aux préparatifs du réveillon du Nouvel An, ils ne peuvent que constater l’échec total de leur appel. Une fois de plus, Kabila a opté pour la fuite en avant. Une théorie kamikaze qui, à chaque épisode entraîne son lot de morts et de blessés.

    Ne rien faire serait signer un chèque en blanc à tous les débordements de violences de ce pouvoir illégitime.  Alors Messieurs, que fait-on après cette répression ? Un constat ne suffit plus. Il faut des sanctions… et pas contre des lampistes de troisième zone. Personne n’ignore qui sont les vrais responsables de ces violences, de ces tueries, le clan Kabila doit être directement ciblé par les futures sanctions. La justice internationale doit aussi intervenir. Des milliers de morts, plus de 4 millions de déplacés (un chiffre qui a doublé en 2017), deux experts civils des Nations unies abattus, dix-sept casques bleus abattus et, aujourd’hui, des meurtres de paroissiens jusque dans les églises,…   Une liste non exhaustive qui démontre que les mois qui passent ne font qu’accroître la violence et l’absence de toute limite dans le chef d’un pouvoir qui a démontré qu’il entend coûte que coûte se maintenir au pouvoir. »

    Ref. RDC : Silence interdit pour la communauté internationale

    JPSC

  • RD du Congo : Mokristu azali Mwinda (le Christ est la Lumière), Kabila te…

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    De Hubert Leclercq sur le site de La Libre Afrique :

    "Alors que le pouvoir congolais semble être frappé de panique face à l’ampleur de la mobilisation derrière la marche des catholiques, que les plans ourdis par les services de renseignements congolais sont dévoilés, les prêtres, eux, poursuivent l’organisation de cette marche de la Saint-Sylvestre pour réclamer le respect de l’Accord de la Saint-Syvestre 2016 pour permettre des élections démocratiques, crédibles et apaisées.

    Lire aussi:
    RDC: un curé de Kinshasa opposé à Kabila entendu par le parquet

    Ce jeudi en début de soirée, les prêtres de Kinshasa, qui ont envoyé une lettre au gouverneur de la ville-province pour demander que leur mouvement soit encadré par les forces de l’ordre, ont donné les grandes lignes de leur mouvement et les directives à suivre pour tous les « marcheurs ». Des directives qui démontrent tant leur volonté de mener une action pacifique, que leur détermination à marcher pour la démocratie.

    On apprend ainsi qu’il n’y aura qu’une seule messe dimanche dans chaque paroisse de 6h30 à 8h30. Les paroissiens accompagnés de leur curé débuteront ensuite la marche selon un itinéraire qui sera donné le dimanche même lors de la messe.

    Il y aura différents points de ralliement selon les paroisses et les zones géographiques.

    Les consignes sont claires et démontrent la détermination des Congolais à se faire entendre.

    • Ne jamais fuir devant les forces de l’ordre, mais serrer les rangs et chanter les cantiques ou se mettre à genoux.
    • Rester solidaires et si les forces de l’ordre veulent arrêter quelqu’un, tous les marcheurs sont invités à se constituer prisonniers.
    • Face aux gaz lacrymogènes, se servir des serviettes mouillées et avoir de l’eau.
    • Etre en possession d’une Bible, de rameaux, chapelet, etc.
    • Se munir de sa carte d’identité ou autres références de son identité, etc.
    • Ne pas arborer des calicots ou autres effigies des partis politiques, mouvements citoyens, etc.
    • Pour la tenue : vêtements de l’église, « moklisto azali mwinda », Marie, etc. Ou tout simplement T-shirt blanc, chemise blanche, autre vêtement de couleur blanche."

    Ref. RDC : Les prêtres déterminés à aller au bout de ce bras de fer

    Pour mémoire, la filière des Kabila, Laurent puis Joseph, a pris naissance dans les maquis de contrebandiers « communistes » suscités (sans grand succès) dans les années 1960 par la Chine et Cuba au Sud Kivu, du côté de Fizi, au bord du lac Tanganyika, à la frontière entre le Congo et la Tanzanie. L’effondrement du régime Mobutu, à la fin des années 1990,  leur a fourni une occasion en or de ramasser le pouvoir dans la rigole, sous le regard cynique des grandes puissances. Un peu d’air frais ne ferait pas de mal à ce qui fut, jusqu’en 1960, le Congo Belge. Vœux pieux ?

    JPSC  

  • En Birmanie, « je n’ai pas négocié la vérité », affirme le pape François

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    Lu sur le site du journal « Le Monde » à propos des Rohingya musulmans pérsécutés par les Birmans bouddhistes :

    «Le pontife est revenu sur le reproche qui lui a été fait de ne pas employer la dénomination « Rohingya » sur le sol birman, alors même qu’il était venu plaider leur cause auprès des autorités. Pour l’Etat birman, qui refuse leur refuse la nationalité, et pour une bonne partie de la population, en grande majorité bouddhiste, qui les considère comme des immigrés illégaux venus du Bangladesh, les appeler ainsi revient à les reconnaître comme une composante de la mosaïque ethnique et culturelle birmane, ce qu’ils refusent.

    Lire nos explications :   Pourquoi le terme de « Rohingya » est tabou en Birmanie

    François a commencé par rappeler qu’il avait employé ce terme à plusieurs reprises depuis le début de l’année, place Saint-Pierre :

    « [Avant que je n’arrive] on savait déjà ce que je pensais ». « Ce qui m’intéresse, c’est que le message parvienne [à mes interlocuteurs birmans]. Si j’avais prononcé ce mot dans un discours officiel, je leur aurais fermé la porte au nez. »

    Et, selon lui, le message ne serait pas passé.

    Entretiens privés

    Le pape a donc choisi de s’abstenir de le prononcer en public. Mais l’a-t-il fait lors de ses entretiens privés avec ses interlocuteurs institutionnels, et notamment avec le général Min Aung Hlaing, le chef de l’armée et, à ce titre, responsable de l’action des militaires dans l’Etat Rakhine ?

    « J’ai utilisé les mots pour arriver à [faire passer] le message. Quand j’ai vu que le message était accepté, j’ai osé dire tout ce que je voulais dire. »

    Avec lui, a insisté le pontife, « je n’ai pas négocié la vérité. Je l’ai fait de telle sorte qu’il comprenne un peu que la voie des époques sombres, aujourd’hui, n’est pas viable. Ça a été une belle rencontre, civilisée, et le message est parvenu. »

    François est revenu sur sa rencontre avec seize réfugiés, vendredi, à Dacca, à l’occasion d’une prière interreligieuse, au terme de laquelle il a prononcé le mot « Rohingya ». Ces réfugiés avaient été amenés d’un camp de la région de Cox’s Bazar.

    « Je pleurais, je cherchais à ce que cela ne se voie pas. Eux pleuraient aussi. »

    « [Cette rencontre] n’était pas programmée comme cela. Je savais que je rencontrerais les Rohingya, je ne savais pas où et comment. Mais pour moi, c’était une condition du voyage. »

    « La prière interreligieuse a préparé nos cœurs. Nous étions religieusement très ouverts. Moi du moins je me sentais ainsi. Ils sont venus me saluer, en file indienne. Et subitement on a voulu les chasser de l’estrade et là, je me suis mis en colère. (…) Et ils sont restés là. Je les ai écoutés un à un. Je commençais à sentir des choses à l’intérieur de moi. Je me suis dit : je ne peux pas les laisser partir sans leur dire un mot. J’ai demandé le micro. J’ai commencé à parler, je ne me souviens plus ce que j’ai dit. Je sais qu’à un certain moment j’ai demandé pardon. A deux reprises. A ce moment je pleurais, je cherchais à ce que cela ne se voie pas. Eux pleuraient aussi. L’un d’entre eux a dit une prière. »

    « J’ai senti que le message était passé. Avez-vous les couvertures des journaux [bangladais] ? Je n’ai pas entendu de critique ».

    Ref. En Birmanie, « je n’ai pas négocié la vérité », affirme le pape François

    Défendre -dans un esprit humaniste interconvictionnel, sans aucune référence explicite au Christ- des Musulmans persécutés par des Bouddhistes "génocidaires" (pour reprendre les termes d'Emmanuel Macron), est un bel exercice de diplomatie jésuite. Reste à en évaluer les résultats concrets. Mais oublions alors aussi les mauvais procès faits à Pie XII pour sa prudence lors de la persécution des juifs par les nazis installés jusqu’aux portes mêmes du Vatican lors de la Shoah.

    JPSC

  • L'enfer est-il vide ?

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    Du Père Nicolas Buttet, dans l’hebdomadaire « Famille chrétienne » :

    77211301_o.jpg« La parole de Dieu est claire: Dieu «veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité» (1Tm 2,4; 2 P 3,9). Simultanément, la même parole présente une réalité réservée à celles et ceux qui décident de se dérober à lamour fraternel et à la miséricorde divine. Cette réalité, c’est l’enfer, qui est un thème majeur dans la prédication de Jésus: «Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges» (Mt 25,41).

    Comment donc concilier la volonté du salut pour tous et la réalité de l’enfer pour certains? Jésus nous dit que « beaucoup sont appelés, mais peu sont élus» (Mt 22,14). Cette phrase a donné lieu à une vaste littérature sur le salut des personnes, leur nombre ou leur prédestination... Face à ces thèses, certains auteurs ont développé l’idée d’un enfer «hypothétique»: lenfer existe certes, mais il est possible despérer un salut universel où personne ne serait damné. Lenfer apparaît alors comme une possibilité, voire une menace, mais pas comme une réalité. C’est « l’espérance pour tous» (Hans Urs von Balthasar).

    D’autres ont parlé de l’enfer «provisoire»: à la fin des temps, tous anges déchus et hommes «damnés» seront rétablis dans la communion damour avec Dieu. Cette doctrine de la restauration universelle (apocatastase) défendue par Origène (IIIe s.) a été reconnue par l’Église comme contraire à la parole de Dieu. Cette double conception de l’enfer comme «vide» ou «à la fin vidé» semble séduisante, mais elle soppose à deux principes essentiels de notre foi: lamour infini et miséricordieux de Dieu, et la grandeur de la liberté humaine.

    Le Dieu d’amour ne peut pas nous forcer à Lui dire «oui»: lamour qui simpose sappelle un viol. Autrement dit, si Dieu est amour, l’enfer en est une exigence incontournable: au nom de lamour, il est nécessaire quil y ait un «lieu» hors de Dieu pour que ceux qui refusent de Laimer puissent ne pas se voir imposer sa «vision». LApocalypse nous révèle quun tiers des anges se dérobèrent à l’amour et suivirent Lucifer dans sa chute (Ap 12,4).

    L’amour infini de Dieu et la grandeur de la liberté humaine s’opposent à un enfer vide.

    L’enfer est donc peuplé de ces anges déchus qui apparaissent pour nous comme une révélation de la grandeur de la liberté: celle-ci peut acquiescer à lamour, mais aussi se dresser contre la miséricorde infinie de Dieu. Cest du sérieux! La parole de Dieu au sujet des fins dernières constitue alors «un appel à la responsabilité avec laquelle lhomme doit user de sa liberté en vue de son destin éternel et un appel pressant à la conversion» (Catéchisme de l’Église catholique § 1036). Le cardinal Journet affirme qu’en enfer aucune créature n’aura même l’idée d’accuser Dieu de se trouver en ce lieu, tellement elle sait avec certitude que c’est elle-même qui a choisi ne pas vivre dans l’amour de Dieu.

    L’Église, donc, affirme l’existence réelle de l’enfer et son éternité tout en priant sans cesse pour que personne ne se perde. À la question «Combien y aura-t-il d’élus?», Jésus répond en renvoyant à la responsabilité personnelle: « Efforcez-vous dentrer par la porte étroite!» (Lc 13,23-28). «Oh when the saints, go marchin’in...»: quand les saints savanceront, je veux être du nombre!  »

    Ref. L'enfer est-il vide ?

    Comme l’a si bien écrit le pape Benoît XVI dans l’encyclique  Spe salvi, « le Jugement de Dieu est espérance, aussi bien parce qu'il est justice que parce qu'il est grâce. S'il était seulement grâce qui rend insignifiant tout ce qui est terrestre, Dieu resterait pour nous un débiteur de la réponse à la question concernant la justice – question décisive pour nous face à l'histoire et face à Dieu lui-même. S'il était pure justice, il ne pourrait être à la fin pour nous tous qu’un motif de peur. L'incarnation de Dieu dans le Christ a tellement lié l'une à l'autre – justice et grâce – que la justice est établie avec fermeté: nous attendons tous notre salut « dans la crainte de Dieu et en tremblant » (Ph 2, 12). Malgré cela, la grâce nous permet à tous d'espérer et d'aller pleins de confiance à la rencontre du Juge que nous connaissons comme notre « avocat » (parakletos) (cf. 1 Jn 2, 1) »

    Et sur la mystérieuse solidarité qui unit, depuis la chute originelle,   la famille humaine dans le péché comme dans la rédemption, Benoît XVI ajoute cette note d’espérance qu’apporte la croyance des catholiques au « purgatoire » :

     «  Un motif doit encore être mentionné ici, parce qu'il est important pour la pratique de l'espérance chrétienne. Dans le judaïsme ancien, il existe aussi l'idée qu'on peut venir en aide aux défunts dans leur condition intermédiaire par la prière (cf. par exemple 2 M 12, 38-45: 1er s. av. JC). La pratique correspondante a été adoptée très spontanément par les chrétiens et elle est commune à l'Église orientale et occidentale. L'Orient ignore la souffrance purificatrice et expiatrice des âmes dans « l'au-delà », mais il connaît divers degrés de béatitude ou aussi de souffrance dans la condition intermédiaire. Cependant, grâce à l'Eucharistie, à la prière et à l'aumône, « repos et fraîcheur » peuvent être donnés aux âmes des défunts. Que l'amour puisse parvenir jusqu'à l'au-delà, que soit possible un mutuel donner et recevoir, dans lequel les uns et les autres demeurent unis par des liens d'affection au-delà des limites de la mort – cela a été une conviction fondamentale de la chrétienté à travers tous les siècles et reste aussi aujourd'hui une expérience réconfortante. Qui n'éprouverait le besoin de faire parvenir à ses proches déjà partis pour l'au-delà un signe de bonté, de gratitude ou encore de demande de pardon?

    À présent on pourrait enfin se demander: si le « purgatoire » consiste simplement à être purifié par le feu dans la rencontre avec le Seigneur, Juge et Sauveur, comment alors une tierce personne peut-elle intervenir, même si elle est particulièrement proche de l'autre? Quand nous posons une telle question, nous devrions nous rendre compte qu'aucun homme n'est une monade fermée sur elle-même. Nos existences sont en profonde communion entre elles, elles sont reliées l'une à l'autre au moyen de multiples interactions. Nul ne vit seul. Nul ne pèche seul. Nul n'est sauvé seul. Continuellement la vie des autres entre dans ma vie: en ce que je pense, je dis, je fais, je réalise. Et vice-versa, ma vie entre dans celle des autres: dans le mal comme dans le bien. Ainsi mon intercession pour quelqu'un n'est pas du tout quelque chose qui lui est étranger, extérieur, pas même après la mort.

    Dans l'inter-relation de l'être, le remerciement que je lui adresse, ma prière pour lui peuvent signifier une petite étape de sa purification. Et avec cela il n'y a pas besoin de convertir le temps terrestre en temps de Dieu: dans la communion des âmes le simple temps terrestre est dépassé. Il n'est jamais trop tard pour toucher le cœur de l'autre et ce n'est jamais inutile. Ainsi s'éclaire ultérieurement un élément important du concept chrétien d'espérance. Notre espérance est toujours essentiellement aussi espérance pour les autres; c'est seulement ainsi qu'elle est vraiment espérance pour moi. En tant que chrétiens nous ne devrions jamais nous demander seulement: comment puis-je me sauver moi-même? Nous devrions aussi nous demander: que puis-je faire pour que les autres soient sauvés et que surgisse aussi pour les autres l'étoile de l'espérance? Alors j'aurai fait le maximum pour mon salut personnel. »

    JPSC

  • Une émission de KTO à revoir : les enjeux du droit canonique

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    Dans un dialogue de grande qualité, deux éminents canonistes Liégeois ont mis en lumière l’an dernier l’importance d’une discipline dont le rôle est souvent  dévalorisé, à tort, dans la mentalité dominant la vie d’une Eglise qui compte aujourd’hui près d’un milliard trois cent mille fidèles: rigueur, clarté et pédagogie pour un exposé à deux voix de haut niveau. JPSC.

  • France : mobilisation autour de la Croix

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    Du site du Point.fr :

    Croix de Ploërmel : les internautes se mobilisent avec #MontreTaCroix

    Le Conseil d'État a demandé mercredi le retrait d'une croix sur une statue de Jean-Paul II, en Bretagne. Une décision qui fâche anonymes et politiques.

    Cet emblème religieux doit disparaître : le Conseil d'État a rendu sa décision mercredi sur la croix installée au-dessus d'une statue du pape Jean-Paul II dans la ville de Ploërmel, en Bretagne. « Dès lors que la croix constitue un signe ou un emblème religieux au sens de l'article 28 de la loi du 9 décembre 1905 et que son installation par la commune n'entre dans aucune des exceptions ménagées par cet article, sa présence dans un emplacement public est contraire à cette loi », a fait valoir la plus haute juridiction administrative française, mettant fin à un feuilleton judiciaire commencé il y a plus de 10 ans, rappelle France 3. Pour elle, cette croix est contraire à la loi de 1905, qui sépare l'Église et l'État, et interdit « d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public ».

    Sauf que depuis cette annonce, de très nombreux anonymes ont fait savoir leur mécontentement sur les réseaux sociaux. Ce samedi, le sujet est même devenu viral avec le hashtag #MontreTaCroix, via lequel de très nombreux internautes ont partagé des images de croix prises un peu partout dans l'Hexagone ; une manière de revendiquer leurs racines chrétiennes, indissociables selon eux de l'Histoire de France.

    Mobilisation

    L'initiative a été saluée par Valérie Boyer notamment, qui a écrit samedi après-midi sur Twitter : « De nombreux Français heurtés se mobilisent contre la suppression des croix. Le hashtag #MontreTaCroix devient viral... » Le sujet agite depuis plusieurs jours la droite conservatrice, mais aussi l'extrême droite. Jean-Frédéric Poisson, Christine Boutin, Isabelle Balkany, Louis Aliot, Gilles Pennelle… Ils sont nombreux à dénoncer la décision du Conseil d'État sur les réseaux sociaux.

     
  • Ordre de Malte : le pape a-t-il toujours raison ?

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    Lu sur le site « Salon Beige »

    Dans L'Homme Nouveau, Daniel Hamiche rapporte :

    "[...] Pour avoir demandé et obtenu la révocation d’Albrecht von Boeselager, Grand Chancelier de l’Ordre, convaincu d’avoir fait distribuer des préservatifs dans le cadre des interventions de Malteser International dont il était le dirigeant, c’est le Grand Maître Matthew Festing qui fut contraint à la démission. [...] Albrecht von Boeslager, quant à lui, était réintégré dans l’Ordre et dans ses hautes fonctions à la demande du Pape et du secrétaire d’État.

    La réintégration triomphale de Boeslager n’a pas éteint en lui l’esprit de vengeance contre la presse catholique jugée par lui coupable d’avoir rapporté les actions peu flatteuses de Malteser International. [...] En mars dernier, Kath.net reçut une mise en demeure de l’avocat allemand de Boeslager, en sa qualité de Grand Chancelier de Malte, pour avoir notamment signalé aussi, en décembre 2016, une donation de 30 millions de francs suisses, acceptée par Boeslager. La lettre de mise en demeure exigeait une rétractation de ­Kath.net, à défaut de laquelle l’agence catholique serait traînée devant les tribunaux. [...] Kath.net proposa une tribune libre à l’avocat pour expliquer la position et les remarques de Malte. Ce fut refusé et l’avocat déposa au nom de son client une plainte au tribunal du Land de Hambourg.

    Ce dernier a rendu son jugement le 6 juin et les attendus ont été communiqués à ­Kath.net qui les a reçus le 12 septembre dernier. Ils sont accablants pour Boeslager. Dans un article du 20 septembre titré : « Malteser : Boeslager perd un point décisif au tribunal », Kath.net commente :

    « La cour a ainsi reconnu le fait que Malteser International a continué son programme d’aide pendant plusieurs mois même après qu’il ait été rendu public que les produits de secours ainsi que des préservatifs dans un programme au Myanmar [avaient été distribués], et que cela s’est passé aussi à la connaissance et avec la volonté de M. von Boeslager. Avec cette décision, l’injonction provisoire – que Boeslager a fait signifier après la publication d’un rapport sur ­Kath.net – a été annulée sur ce point décisif. (…)

    Dans les attendus du jugement du tribunal de Hambourg (…) il est statué, relativement à l’article de Kath.net de décembre 2016, contre lequel Boesleger s’est pourvu en justice : “Dans son ensemble, le troisième paragraphe de l’article traite de manière critique de différents aspects du travail du plaignant (Boeslager) en tant qu’Hospitalier, de manière à démontrer la thèse qui était placée à son début, à savoir qu’un petit cercle du groupe germanophone (de Malte) veut préserver les avantages du caractère exclusif et souverain (de Malte) tout en desserrant les liens avec l’enseignement catholique et le pape, qui sont à ses yeux (du petit cercle) trop étroits. Pour le lecteur, les conclusions irréfutables sont, selon la conviction de la chambre [cour], que le plaignant est lui-même responsable des accusations ci-dessus mentionnées, ce qui implique aussi nécessairement qu’il était au fait de toutes les circonstances pertinentes” (…) ».

    Kath.net s’interroge : « Le ­Pape a-t-il été mal informé ? Festing était-il dans son droit et a-t-il été injustement contraint à la démission ? Est-ce que la position de Boeslager comme Grand Chancelier d’un ordre catholique, est tenable ? ». On partage ces interrogations…"

    Ref. Rebondissement à l'Ordre de Malte : Boeslager est vraiment coupable

    JPSC

  • Nés d’un mariage nul, ils témoignent

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    Il n’est un secret pour personne qu’à défaut de pouvoir les dissoudre, la mentalité « pastorale » qui a produit ’Amoris Laetitia'  est aux petits soins pour faciliter les reconnaissances de nullité canonique des mariages litigieux. Mais, dans les jugements de ses tribunaux, l’ Eglise d'aujourd'hui tient-elle vraiment compte de tous les paramètres ? Une réflexion d’Élisabeth Caillemer sur le site de « Famille chrétienne » :

    « EXCLUSIF MAG – Le mariage de leurs parents a été déclaré invalide par un tribunal ecclésiastique. Une décision difficile à admettre pour certains enfants dont la souffrance commence timidement à être reconnue dans l’Église.

    Repères

    700 mariages ont été reconnus nuls en France en 2007.

    Source : L’ABC des nullités de mariages catholiques, Père Jacques Vernet et Béatrice Draillard, Nouvelle Cité, 2011.

    On ne parle jamais d’eux, l’Église ne parle jamais d’eux. Des enfants du divorce, si. Dans son exhortation apostolique Amoris laetitia ( 246), le pape François évoque « la montagne qui écrase l’âme d’un enfant, dans les familles où l’on se fait du mal jusqu’à briser le lien de la fidélité conjugale ». Mais spécifiquement de ceux dont le mariage des parents a été déclaré nul, jamais. Pourtant, certains en souffrent cruellement et restent seuls, parfois pendant des années, face à leur douleur et à leurs interrogations.

    « Quand le jugement de reconnaissance en nullité du mariage de mes parents a été prononcé, j’avais 13 ans, raconte Johanna, 45 ans. Passées la sidération et l’incompréhension sont arrivés les doutes, puis la révolte. Qui étais-je devenue aux yeux de Dieu ? L’Église, par son jugement, avait-elle fait de moi un être illégitime ? Où était ma place ? » Brisée par cette suspicion de bâtardise, la jeune femme a néanmoins gardé la foi tout en prenant ses distances avec l’institution. « Je me sentais proche de Dieu, mais loin de l’Église. Je dissociais les deux. J’avais la phobie des prêtres : ils étaient solidaires de ce jugement. Pour eux, j’étais forcément un mouton noir. »

    Caroline, 32 ans, en avait 12 quand ses parents ont divorcé, 18 quand leur mariage a été reconnu invalide. Un père et une mère qui se déchirent, se séparent, se partagent le service de table, les week-ends et les vacances scolaires, tout cela n’a certes pas été une partie de plaisir. « Mais pour moi le divorce n’avait rien changé à leur statut : ils étaient toujours mariés devant Dieu. C’était le principal, je m’accrochais à ça, j’espérais qu’ils reviendraient ensemble. » Jusqu’au jour où sa mère lui a fait part de cette curieuse invalidité de mariage déclarée par un juge ecclésiastique. « J’ignorais l’existence d’une telle procédure. On ne m’a donné aucun détail. Cette nullité m’obligeait à faire le deuil définitif du mariage de mes parents. Peu de temps après, chacun s’est remarié de son côté, à l’église, puisqu’on considérait qu’ils n’avaient jamais été mariés. Tout cela m’a laissée perplexe. D’une famille unie, j’étais passée à une famille éclatée, puis recomposée, tout cela avec la bénédiction de l’Église. »

    Florence, elle, n’a jamais digéré cette décision qu’elle estime en contradiction totale avec le catéchisme de son enfance. « La nullité, c’est violent. Ça revient à affirmer qu’il ne s’est jamais rien passé entre mes parents. L’Église nous dit que le mariage est un lien sacré, indissoluble, mais elle se donne le droit de tout effacer. » Depuis, la jeune ado de 17 ans dit avoir cessé de croire en Dieu.

    Violentes et mystérieuses, ces nullités de mariage provoquent d’importants dégâts psychologiques et spirituels sur les enfants. L’Église, qui dans sa sollicitude se penche sur les couples en difficulté, n’en a, semble-t-il, pas pris la mesure. Pas d’accompagnement spirituel pour les victimes collatérales de ces mariages avortés. Un clergé peu formé en droit canonique, parfois désarçonné face à leurs questions. Des parents qui, sous-estimant les blessures entraînées par leur démarche (« Ils sont surtout bouleversés par le divorce »), l’expliquent sommairement à leur progéniture ou pensent le faire « plus tard » ; et finalement, le disent au moment d’annoncer leur « remariage ». Sans parler de ceux qui n’ont pas digéré la procédure, intentée contre leur gré par leur ex-conjoint. Benoît se souvient avoir appris « la nouvelle » lors d’une dispute avec sa mère : « Ton père a fait annuler notre mariage en nous faisant passer pour immatures. » Un choc.

    Des enfants conçus dans l’amour

    « C’est un sujet qui se heurte au droit canon », analyse Brigitte Leroy-Lebailly, psychologue clinicienne, experte auprès d’une officialité. « J’ai toujours été étonnée que les tribunaux ne prennent pas en compte les effets de ces nullités sur les enfants. Je m’en suis ouverte auprès de l’official. Il m’a dit que, pour le droit canon, la reconnaissance de nullité ne concernait pas les enfants… Mais je pense que cela ne dispense pas d’en tenir compte dans la pratique. »

    Mandatés pour analyser les circonstances et l’état d’esprit dans lesquels les futurs époux se sont engagés dans la voie du mariage, les psychologues n’interviennent pas auprès des enfants. Du moins directement. « À titre personnel, je leur réserve toujours une place dans mes entretiens, poursuit l’experte. J’explique aux parents la façon dont ils peuvent leur parler de cette nullité. Ils doivent eux-mêmes être apaisés face à cette situation, ne pas être dans la négation de leur passé, expliquer qu’ils y ont cru, mais que cela n’a pas fonctionné. Ils peuvent éventuellement leur donner les raisons de cette nullité en faisant attention aux mots qu’ils choisiront. Surtout, les enfants doivent savoir qu’ils ont été conçus dans l’amour, ce qui est différent de dire qu’ils ont été conçus dans un mariage chrétien. »

    [...]

    Ref. Nés d’un mariage nul, ils témoignent

    JPSC

  • Asia Bibi bientôt libérée ?

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    Lu sur christianophobie.fr :

    Asia Bibi bientôt libre ?

    Selon un article de Radio Vatican (service en langue allemande), Asia Bibi pourrait être libérée prochainement. Le service radiophonique du Saint-Siège a repris, le 5 octobre dernier, des informations parues dans le Kirche bunt, l’organe du diocèse catholique de St. Pölten en Autriche, qui, dans sa dernière livraison (n° 43), publie un entretien que lui a accordé Khalil Tahir Sandhu, le ministre catholique des Droits de l’homme et des Affaires des minorités du gouvernement de la province du Pendjab. Le ministre et avocat y déclare : « Je suis convaincu que d’ici deux à trois mois [Asia Bibi] sera libre ». Khalil Tahir Sandhu représente, avec d’autres avocats, Asia Bibi auprès de la Cour suprême du Pakistan. Il a en outre estimé dans cet entretien, que les pressions internationales, les déclarations de solidarité, les reportages dans les médias et les initiatives diplomatiques sont « très utiles » dans ce combat visant à la faire libérer.

    On ne peut accueillir qu’avec espoir l’affirmation du ministre. Toutefois, à la fin du mois d’août 2016, Khalil Tahir Sandhu se disait déjà convaincu qu’Asia Bibi serait acquittée par les juges de la Cour suprême où devant se tenir, en octobre suivant, l’audience tant attendue. On sait que cette dernière fut annulée et repoussée sine die et il n’y a pas, à l’heure où j’écris cet article de date officiellement annoncée pour une audience.

    Continuons donc à prier aux intentions d’Asia Bibi !

  • Selon Eugenio Scalfari, le pape François ne croit pas à l’immortalité de toutes les âmes…

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    La question n’est pas d’accorder foi à la relation que le fondateur du grand journal italien la « Repubblica » fait de ses entrevues avec le pape actuel mais de savoir pourquoi ce dernier s’obstine à lui accorder des interviews.

    Du vaticaniste Sandro Magister traduit par notre confrère « Diakonos.be » on peut lire cette note :

    « Dans le grand quotidien « la Repubblica » fondé par Eugenio Scalfari, autorité incontestée de la pensée laïque italienne, ce dernier est revenu le 9 octobre dernier sur ce qu’il considère comme une « révolution » de ce pontificat, recueilli de la bouche même de François au cours de l’un des fréquents entretiens qu’il a eu avec lui :

    « Le Pape François a aboli les lieux où les âmes sont censées aller après la mort : enfer, purgatoire et paradis.  La thèse qu’il soutient, c’est que les âmes dominées par le mal et impénitentes cessent d’exister tandis que celles qui ont été rachetées du mal seront admises dans la béatitude de la contemplation de Dieu ».

    Et d’ajouter immédiatement :

    « Le jugement universel qui se trouve dans la tradition de l’Eglise devient donc privé de sens.  Il se réduit à un simple prétexte qui a donné lieu à de splendides tableaux dans l’histoire de l’art.  Rien de plus ».

    On peut sérieusement douter que le pape François veuille liquider les « choses dernières » comme le décrit Scalfari.

    Il y a cependant dans sa prédication des éléments qui tendent effectivement à éclipser le Jugement final et les destinées opposées des bienheureux et des damnés.

    *

    Mercredi 11 octobre, au cours de l’audience générale place Saint-Pierre, François a déclaré qu’il ne fallait pas craindre un tel jugement parce qu’ « au terme de notre histoire il y a Jésus miséricordieux.  Tout sera sauvé.  Tout. ».

    Ce dernier mot, « tout », était imprimé en caractères gras dans le texte distribué aux journalistes accrédités auprès de la salle de presse du Vatican.

    *

    Dans une autre audience générale remontant à il y a quelques mois, celle du mercredi 23 août, François a dépeint une image totalement et uniquement consolatrice de la fin de l’histoire, évoquant une « demeure immense, où Dieu accueillera tous les hommes pour habiter définitivement avec eux ».

    Une image qui n’est pas de lui mais qui est tirée du chapitre 21 de l’Apocalypse mais dont François s’est bien gardé de citer les déclarations du Christ qui suivent ce passage :

    « Tel sera l’héritage du vainqueur ; je serai son Dieu, et lui sera mon fils.  Quant aux lâches, perfides, êtres abominables, meurtriers, débauchés, sorciers, idolâtres et tous les menteurs, la part qui leur revient, c’est l’étang embrasé de feu et de soufre, qui est la seconde mort. »

    Lire la suite