Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Justice - Page 57

  • La Cour d'appel de Londres rejette les recours introduits par les parents d'Alfie Evans; le petit garçon est condamné à mourir...

    IMPRIMER

     

    Les recours des parents d’Alfie Evans rejetés par la cour d’appel de Londres : il est dans son « intérêt bien compris » de mourir

    Ecœurant. La décision de la cour d’appel de Londres de rejeter les recours de Tom Evans et de Kate James en affirmant que rien ne permet de dire que le juge de Manchester, Justice Anthony Paul Hayden avait eu en tous points raison d’empêcher les parents d’Alfie Evans d’essayer de le faire soigner à Rome ou à Münich relève à la fois de l’horreur, de la torture et du mensonge. C’est toujours la même histoire : Alfie, dont le cerveau a subi des dommages « irréversibles » selon les médecins et les juges, ne doit plus recevoir autre chose que des « soins palliatifs » par ce qu’il est dans son intérêt « bien compris » de mourir.

    Ce juge Hayden qui a noté dans son jugement du 20 février dernier que Tom Evans s’est « entiché » (ou « obnubilé » : besotted) de son petit garçon…

    Ecœurant parce que ce sont les autorités judiciaires qui ont sollicité les pauvres parents, qui depuis lundi soir se battent aux côtés de leur petit « guerrier », entourés de forces de l’ordre, surveillés, fouillés chaque fois qu’ils reviennent dans la chambre de leur enfant, en leur expliquant que trois juges se tenaient prêts pour eux.

    Trois juges prêts, en effet : prêts à simplement confirmer ce qu’avait dit leur confrère la veille. Lord Justice Andrew McFarlane, Lord Justice Peter Coulson et Lady Justice Eleanor King, dans toute la majesté de leurs robes et de leurs perruques, ont dit au bout de cinq heures d’audience et de délibéré, par la voix du premier d’entre eux : « Tout cela est affreux pour tous ceux qui sont impliqués. Nous sommes au milieu d’un plan de soins palliatifs à Alder Hey et je  ne vois aucun fondement pour affirmer que le juge [Hayden] avait tort. »

    Le juge Andrew McFarlane, qui connaît les appels en matière de droit familial, a jugé en novembre dernier qu'un couple d'homosexuels devait obtenir la garde de l'enfant né sur commande d'une mère porteuse qui prétendait le garder sans avoir de lien biologique avec lui parce qu'il était dans l'intérêt de l'enfant de vivre avec son parent génétique.

    Pour quoi cette torture de l’attente et des faux espoirs ? Etait-ce pour donner encore plus de solennité à la décision, plus de poids au droit de l’Etat et de la justice de décider ce qui est « bien » pour un enfant, intimider davantage des parents aussi intrépides ? Dans un pays de droit jurisprudentiel, c’est en tout cas une décision qui compte. Il faut réduire à rien, écraser les droits de ces parents qui luttent. Tom Evans, épuisé, a fait savoir qu’il n’avait pas dormi depuis trois jours. Il continue. M’est avis qu’on l’utilise : il s’agit de montrer que rien ne sert de résister une fois que l’Etat a décidé ce qui est « bien ».

    (Saluons donc le pape François, le président Duda de Pologne, le président du parlement européen Tajani qui ont vigoureusement pris fait en cause pour le petit Alfie – et ce père qui reste lucide, concentré, volontaire face à ceux qui ont décidé que cette petite vie ne vaut pas d’être vécue…)

    Mensonge, parce que des médecins de l’hôpital d’Alder Hey sont venus expliquer à la barre que tout le monde parmi le corps médical a trouvé normal qu’Alfie continue de respirer de manière autonome après le retrait de la ventilation. Devant un juge antérieur, ils avaient déclaré tout aussi doctement que l’on pouvait s’attendre à une mort dans les quelques minutes, en tout cas « très rapide ». A l’heure d’écrire, cela fait plus de 48 heures qu’Alfie respire seul.

    Au bout de 33 heures, il a enfin reçu un peu de nourriture… Mais les médecins et leurs conseils ont fait savoir à la cour de Londres qu’il est tout à fait possible qu’atteint par telle ou telle infection respiratoire, Alfie ne meure subitement dans l’unité de soins intensifs où il se trouve toujours (sans soins intensifs).

    On a appris au cours de la procédure ce mercredi que la veille, Tom Evans a cherché à porter plainte pour conspiration pour meurtre à l'encontre de trois médecins.

    De son côté, la police de Merseyside a publié un communiqué menaçant de conséquences et de poursuites ceux qui, sur les médias sociaux, se laissent aller à des commentaires excessifs à l’encontre du personnel soignant ou des juges. « On surveille tous les messages »…

    C’est une abominable tyrannie qui s’installe. L’affaire Alfie Evans a des répercussions dont on commence tout juste à percevoir les débuts.

  • Pakistan : une journée spéciale de prières et de jeûne pour Asia Bibi

    IMPRIMER

    De l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Appel de l’Archevêque de Lahore en faveur de la journée spéciale de prières et de jeûne pour Asia Bibi

    Lahore (Agence Fides) – « Notre espérance et notre cœur sont avec elle. Le 27 avril, nous nous unirons à la Journée spéciale de prière et de jeûne avec Asia Bibi, en invoquant Dieu pour sa liberté et sa paix ». C’est ce que déclare à l’Agence Fides l’Archevêque de Lahore, S.Exc. Mgr Sebastian Shaw, accueillant l’appel que la chrétienne condamnée à mort pour blasphème et incarcérée à la prison de Multan a diffusé hier par l’intermédiaire des membres de sa famille.

    Ainsi que l’indique à l’Agence Fides Joseph Nadeem, responsable de la Fondation pour la renaissance de l’éducation de Lahore, tuteur de la famille d’Asia Bibi, la femme a invité les chrétiens et les hommes et femmes de bonne volonté du monde entier à vivre avec elle le 27 avril une journée spéciale de prière et de jeûne.

    Avec les membres de sa famille qui lui ont rendu visite ces jours derniers, Asia Bibi s’est montrée émue lorsqu’elle a appris la récente annonce du Président de la Cour Suprême du Pakistan, Saqib Nisar, qui s’occupera personnellement de son cas et fixera très prochainement la date de l’audience devant la plus haute juridiction du pays.

    L’évêque protestant Khadim Bhutto, Président du conseil épiscopal du Pakistan, en parlant à Fides, a déclaré : « J’apprécie la décision du Président de la Cour Suprême. Il s’agit d’une évolution nécessaire. La pauvre femme souffre depuis longtemps. Le juge devrait également considérer les autres cas de nombreuses personnes innocentes se trouvant en prison depuis longtemps et qui réclament justice ». 
    Le conseil épiscopal du Pakistan regroupe plus de 40 évêques de différentes dénominations protestantes – pentecôtistes, évangéliques, adventistes, méthodistes etc. – qui oeuvrent en communion et en collaboration avec l’Eglise catholique pour construire l’unité entre les chrétiens au Pakistan. L’évêque protestant Khadim Bhutto remarque par ailleurs que le Président de la Cour Suprême du Pakistan « travaille actuellement durement pour rendre justice à la population du Pakistan ».

    La semaine passée, dans le cadre d’une rencontre avec l’avocat d’Asia Bibi, Maître Saiful Malook, le Président de la Cour Suprême du Pakistan a assuré que l’audience relative au cas de sa cliente serait convoquée prochainement, ordonnant par ailleurs de restaurer les mesures de sécurité et de protection, précédemment révoquées, en faveur de l’avocat qui s’occupe par ailleurs de quatre autres cas de blasphème.

    Asia Bibi est incarcérée depuis 2009 et accusée faussement de blasphème par des musulmanes et par un imam suite à une dispute. En novembre 2010, le tribunal de première instance l’a condamnée à mort et quatre ans plus tard, la décision a été confirmée par la Haute Cour de Lahore. Le cas se trouve désormais devant la Cour Suprême. Au cours de l’affaire, nombreux ont été les reports, notamment dictés par la peur de délibérer un cas aussi sensible aux vues des menaces et des pressions exercées par les groupes islamiques radicaux. Sabir Michael, activiste catholique promoteur des droits fondamentaux commente pour Fides : « Le retard dans l’administration de la justice est la mort de cette dernière. L’Etat de droit doit prévaloir sur les groupes fondamentalistes ». (AG-PA) (Agence Fides 25/04/2018)

  • Initiative citoyenne européenne "One of Us" ("Un de nous") : la Cour de Justice de l'Union Européenne a rendu son jugement

    IMPRIMER

    INITIATIVE CITOYENNE EUROPÉENNE "UN DE NOUS" : LA COUR DE JUSTICE DE L'UNION EUROPÉENNE REND SON JUGEMENT

    Avec plus 1,7 millions de signatures, l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) Un de Nous a rassemblé le plus grands nombre de signatures de l’histoire de l’Europe. Cependant, en 2014, la Commission Européenne refuse de transmettre la proposition législative issue de l’ICE au Parlement européen. Un de nous saisi la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), qui a rendu son jugement le 23 avril 2018. Grégor Puppinck, docteur en droit et Directeur du Centre Européen pour le Droit et la Justice (ECLJ-Strasbourg), analyse la décision pour Gènéthique.

    Sur l’aspect institutionnel du recours, le Tribunal a donné raison à Un de nous en décidant que l’acte par lequel la Commission a décidé de ne pas donner suite à l’Initiative citoyenne produit des effets juridiques et qu’il est donc attaquable devant le Tribunal de l’Union européenne (§77). Le Tribunal adopte la position d’Un de nous lorsqu’il reconnaît que : « le défaut de soumission du refus de la Commission […] à un contrôle juridictionnel compromettrait la réalisation de cet objectif [« encourager la participation des citoyens à la vie démocratique et de rendre l’Union plus accessible »], dans la mesure où le risque d’arbitraire de la part de la Commission dissuaderait tout recours au mécanisme de l’ICE, eu égard, également, aux procédures et conditions exigeantes auxquelles ce mécanisme est soumis. » Ainsi, le Tribunal donne raison à Un de nous sur un élément important de son recours et sauve le mécanisme d’Initiative citoyenne européenne à l’arbitraire le plus complet de la Commission en décidant qu’il peut faire l’objet d’un contrôle juridictionnel. Le quasi-monopole d’initiative législative de la Commission s’en trouve d’autant réduit.

    Néanmoins, le Tribunal a aussitôt limité la portée de son contrôle en jugeant, d’une part, que « la Commission dispose d’un large pouvoir d’appréciation aux fins de décider d’entreprendre ou pas une action à la suite d’une ICE » (§§145 et 169) et d’autre part, que la décision de la Commission : « doit faire l’objet d’un contrôle restreint de la part du Tribunal, visant à vérifier, outre la suffisance de sa motivation, l’existence, notamment, d’erreurs manifestes d’appréciation viciant ladite décision » (§ 170). Dès lors, le Tribunal n’a pas examiné de façon approfondie les griefs relatifs aux questions éthiques soulevés par Un de nous. Il ne leur a consacré qu’une dizaine de paragraphes sur les 185 que compte le jugement pour conclure, au terme de ce survol, que l’argumentation de la Commission n’était pas « entachée d’erreur manifeste » (§182).

    Ainsi, ce jugement constitue une victoire sur le plan institutionnel, et une défaite sur le plan éthique pour Un de Nous Il est surtout une victoire pour la Cour de Justice qui a étendu son pouvoir de contrôle sur la Commission en matière d’initiative législative. Les partisans d’une démocratisation de l’Union européenne s’en réjouiront car le mécanisme d’Initiative citoyenne s’en trouve quelque peu renforcé.

    Finalement, l’Initiative Un de Nous n’est certes pas parvenue à renverser le choix de la Commission européenne de sacrifier le respect de la vie humaine prénatale à l’intérêt de la technoscience et au contrôle démographique des pays pauvres. Mais cette Initiative a néanmoins permis :

    • de porter, avec une puissance inégalée, le témoignage de l’humanité de chaque vie individuelle, dès avant la naissance ;
    • de rassembler, au sein de la Fédération Un de Nous, un grand nombre de personnes et d’organisations porteuses de ce témoignage à travers l’Europe ;
    • de placer l'Union européenne face à ses contradictions en matière de démocratie et de rendre un peu moins arbitraire le pouvoir de la Commission européenne.
  • Le petit Alfie Evans condamné à mourir de faim ?

    IMPRIMER

    Du blog de Jeanne Smits :

    Et maintenant, ils attendent qu'Alfie Evans meure de faim ?

    A l’issue de 3 heures d’audience devant la Haute Cour de Manchester, en Angleterre, mardi, le sort d’Alfie Evans est désormais scellé, selon le juge Hayden pour qui l’on est en train de vivre « le dernier chapitre de l’affaire de cet extraordinaire petit garçon ». Alors que l’enfant respire seul depuis plus de 24 heures, à l’heure d’écrire, le magistrat qui avait déjà décidé une première fois qu’il était opportun de priver Alfie de la ventilation que l’on croyait alors indispensable à sa survie, a pris de nouveau et sans surprise une décision de mort.

    Le fait qu’Alfie respire seul et que, manifestement, il ne souffre pas, n’a rien changé à sa détermination. Malgré la présence du chef de cabinet de l’ambassadeur d’Italie – l’enfant est officiellement citoyen italien désormais – le juge Hayden insiste : c’est dans « l’intérêt » d’Alfie de rester sous la responsabilité de l’hôpital pédiatrique Alder Hey qui doit poursuivre son « plan de fin de vie » pour le courageux petit bonhomme de 23 mois qui a pourtant manifesté si magnifiquement sa volonté de vivre.

    Le juge a donné raison aux médecins de Liverpool qui estiment qu’Alfie aurait des convulsions incessantes s’il devait faire le voyage à Rome (ou à Münich, où un autre hôpital est prêt à le soigner), qu’il n’y survivrait pas et que le déplacement serait « erroné et sans objet ».

    Tout au plus envisagera-t-on de le laisser rentrer chez lui, mais pas avant « trois ou cinq jours » pour pouvoir préparer ce transfert – les médecins ont précisé que cela serait de toute façon « impossible » en cas d’« hostilité » à leur encontre et qu’ils vivaient dans une « peur véritable ».

    Une fois de plus, les parents d’Alfie, Tom Evans et Kate James n’ont rien à dire. On les a définitivement spoliés de leur droit de prendre des décisions médicales pour leur enfant. Ces décisions prises désormais par les médecins et confirmées par la justice reposent sur plusieurs faits avancés par ceux-ci : le cerveau d’Alfie est profondément atteint comme l’ont montré plusieurs IRM, et il ne saurait se regénérer, tous ses mouvements sont réflexes ou convulsifs, il n’entend, ni ne voit, ni ressent le monde extérieur, il ne ressent probablement pas de douleur ou d’inconfort mais cela reste incertain, il n’a aucun espoir de voir sa condition s’améliorer et sa vie dans l’unité de soins intensifs d’Alder Hey pourrait être prolongée « longtemps ». Dans une précédente décision, datée du 20 février, le juge Hayden avait ainsi justifié le retrait de la ventilation et des soins intensifs au motif de la « futilité » de la vie d’Alfie qui n’avait aucun espoir d’amélioration, et qu'il ne communiquerait « très probablement » jamais avec ses proches.

    On y lisait aussi qu’« Alfie n’a pas de réflexe de déglutition, il est incapable d’avaler et de gérer efficacement ses secrétions orales. Alfie est à 100 % dépendant du soutien du ventilateur ».

    Sur ce dernier point, avancé sans la moindre réserve par l’un des médecins qui soignent Alfie, le petit garçon a prouvé que le corps médical peut avoir spectaculairement tort. Il semble aussi d’après les photos que l’on voit d’Alfie depuis l’extubation qu’il ne bénéficie d’aucune traitement pour évacuer ses secrétions orales : les avalerait-il donc ?

    En proposant de le maintenir dans un protocole de fin de vie, la « solution finale » appliquée à Alfie Evans semble en outre devoir passer par le retrait de la nourriture qu’il recevait jusqu’à présent par sonde orale. Mardi soir, à 24 heures de son extubation, il n’avait reçu qu’un peu de fluides, et aucune nourriture. En même temps il consent des efforts inouïs pour continuer de respirer…

    Si cela se confirme, il faut dire clairement qu’il n’est pas question de « laisser » mourir Alfie, mais d’abréger délibérément sa vie après qu’il a échappé à une première tentative qui avait pour objectif sa mort.

    On notera que lorsque l’avocat de Tom Evans et Kate James, Paul Diamond, a plaidé sur le plan des « normes de civilisation », le juge lui a rétorqué qu’il ne voulait pas voir la cour servir de « plateforme pour des platitudes et des phrases choc ». Et à chaque phrase au contenu « chargé » il l’a rabroué en dénonçant ses « ridicules sottises émotives ».

    Dans une déclaration mardi soir aux manifestants devant la clinique, Tom Evans a déclaré qu’avec Kate, il a dû soutenir plusieurs fois son fils en lui faisant du bouche à bouche ou en le désobstruant. Il a précisé que les médecins et infirmières avaient plusieurs fois essayé d’empêcher Kate de toucher son fils. Pour ce qui est de la « peur » dont ces médecins ont parlé, il a rappelé que la chambre d’Alfie est gardée par 6 policiers en uniforme et portant des Tasers, et ce ne sont pas les médecins qu’ils menacent. Son sentiment est que les soignants attendent le moment où l’état d’Alfie se détériorera puisqu’ils restent impassibles lorsqu’il montre des signes de détresse.

    En clair : puisqu'une grande partie de son cerveau est atteint, on peut au fond considérer que sa vie humaine ne mérite plus protection.

  • "One of us" : jugement attendu le 23 avril; l'initiative citoyenne en sortira-t-elle gagnante ?

    IMPRIMER
    1. Si le Tribunal déclare inattaquable le refus de la Commission de donner suite à l’ICE, il confortera le monopole d’initiative de la Commission reconnaissant à celle-ci le pouvoir d’éconduire, sans aucun recours possible, des initiatives portées pourtant par des millions de personnes. Cet instrument de démocratie participative s’avèrerait alors purement factice : un leurre démocratique.
    2. A l’inverse, si les juges estiment attaquable l’acte de la Commission et acceptent par-là de se prononcer au fond, ils donneront alors une réelle effectivité au mécanisme de l’initiative citoyenne européenne. Ce serait là un profond bouleversement institutionnel pour l’Union : la Commission européenne perdrait son monopole d’initiative législative et se verrait obligée de le partager avec les citoyens européens, sous le contrôle de la Cour !

  • Constance du Bus présente la Marche pour la Vie sur cathobel

    IMPRIMER

    De cathobel.be :

    AUDIO – En débat: La marche pour la vie

    Emission diffusée le jeudi 29 mars 2018 à 11h sur RCF.

    Constance du Bus est la porte-parole de la marche pour la vie qui se déroule ce dimanche 22 avril, à Bruxelles. Elle nous parle de son combat.

    Présentation: Jean-Jacques-Durré & Hervé Gérard

  • Sortir l'avortement du code pénal ? Une question pas si neutre...

    IMPRIMER

    SORTIR L’AVORTEMENT DU CODE PÉNAL BELGE ? UNE QUESTION PAS SI NEUTRE

    Gènéthique vous informe 

    Deux jour avant la « Marche pour la vie », certains reposent la question de l’avortement et du code civil : pour quelle raison ? Carine Brochier, de l’Institut Européen de Bioéthique (IEB), répond pour Gènéthique.

    A la veille de la « Marche pour la Vie » qui aura lieu ce dimanche 22 avril à Bruxelles à 15 heures, le Centre d’action laïque présente les chiffres d’un sondage qui montrent qu’une grande majorité des Belges ignorent que l’avortement est toujours inscrit dans le code pénal. Cette enquête publiée dans les deux organes de presse principaux du Royaume est signée par de nombreuses personnalités : des gynécologues, des universitaires, des représentants du monde académique et intellectuel. Elle n’est pas le fait des femmes qui ne sont pas interrogées, ni d’associations de terrain confrontées à ces enjeux au quotidien.

    Au-delà de l’effet d’annonce, l’inscription de l’avortement dans le code pénal rappelle que, même dépénalisé, depuis 1990 en Belgique, aucun médecin n’a jamais été condamné pour des faits d’avortement. Pourquoi l’avoir inscrit et le garder dans le code pénal ? C’est que l’acte en lui-même n’est pas un acte médical comme un autre puisque cette intervention chirurgicale conduit immanquablement à mettre fin à la vie d’une personne, si petite soit-elle. Cet acte d’avortement ne peut être banalisé. Le droit met en œuvre certains repères qu’il est bon de conserver, et sortir l’avortement du code pénal conduirait à son ultime banalisation pour en faire un droit : « L’intérêt fondamental protégé deviendrait, en définitive, exclusivement ‘l’autodétermination de la femme’, au moment-même où sa décision sera bien souvent prise dans un contexte de fragilité »[1]. Comme tel, il serait opposable au médecin qui ne pourrait plus le refuser et ne serait donc plus en mesure d’exercer son objection de conscience : « la femme n’aurait pas seulement la faculté de demander un avortement », mais celle « de l’exiger »[2].

    En Belgique, 500 000 avortements auraient été pratiqués depuis 28 ans. Officiellement car, depuis 2011, la structure chargée de recueillir ces données est « en panne », les chiffres de l’IVG ne sont donc pas disponibles : politiquement, il n’y a pas de volonté de contrôler ou de maîtriser l’avortement.

    Il serait pourtant urgent de s’interroger sur les moyens à mettre en œuvre pour la prévention (cf. L’obligation des Etats de prévenir le recours à l’avortement) : que faire pour que l’avortement devienne impensable et pour qu’en termes de prévention, les femmes enceintes ne se laissent pas proposer l’avortement comme unique solution « raisonnable » ?

    L’avortement est une question de santé publique. Il serait courageux de s’atteler à mettre en place une vraie réponse à ces questions.

    [1] Institut Européen de Bioéthique, Sortir l’avortement du Code Pénal ?

    [2] Institut Européen de Bioéthique, Sortir l’avortement du Code Pénal ?

  • RDC : l’Eglise et l’Etat en chiens de faïence 8 mois avant l’échéance électorale présumée.

    IMPRIMER

    la cenco rdc 000_JI9H6.jpgVendredi 13 avril, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a exprimé sa préoccupation quant à la situation qui prévaut en RD-Congo. À 8 mois des élections, la Cenco s’est inquiétée des tensions entre le gouvernement congolais et la communauté internationale et a demandé des garanties sur la « machine à voter ». Lu sur le site de la Croix-Africa :

    « Vendredi 13 avril, en marge de l’Assemblée générale ordinaire de leur institution financière, les évêques congolais ont fait le point sur le processus électoral et ses enjeux sociopolitiques actuels de la RD-Congo. L’épiscopat congolais s’est dit « peiné » de constater les tensions entre l’État congolais et la communauté internationale.

    À lire aussi : Cardinal Laurent Monsengwo : « On ne peut refuser de l’aide quand on a les mains vides »

    Les divergences entre la communauté internationale et le gouvernement de RD-Congo se sont cristallisées autour de deux crises diplomatiques : la fermeture fin janvier de la Maison Schengen et le refus l’État congolais de participer à la conférence des donateurs en faveur de la RD-Congo qui a eu le 13 avril.

    Fermeture de la Maison Schengen

    La Maison Schengen, représentation consulaire en RD-Congo commune à dix-sept pays de l’Union Européenne et à la Norvège, est gérée par la Belgique. Elle a été fermée par les autorités congolaises après la décision de la Belgique de confier ses 25 millions d’aide en RD-Congo à des organismes humanitaires et acteurs de développement. Cette décision de la Belgique était intervenue en guise de protestation contre la répression des manifestations organisées par l’Église catholique et les mouvements citoyens entre décembre 2017 et février 2018.

    La déclaration des évêques congolais a été faite le jour où avait lieu à Genève la conférence des donateurs en faveur de la RD-Congo. Cette rencontre, qui avait pour but de collecter 1,7 milliard d’euros en vue d’aider la RD-Congo, a été boudée par le gouvernement congolais. La situation humanitaire est jugée particulièrement dramatique dans trois provinces de ce pays d’Afrique centrale : Tanganyika, Sud-Kivu et Kasaï. Cette conférence a été boudée par le gouvernement congolais.

    Le refus de Kinshasa de participer à la conférence des donateurs fait suite au classement de la RD-Congo au niveau L3, le plus haut degré de crise humanitaire. Dans le monde, seuls trois pays sont classés à ce niveau maximum d’alerte humanitaire : la Syrie, le Yémen et l’Irak.

    « On ne peut pas assister quelqu’un contre son gré »

    « Ce classement projette une image de catastrophe extrême et généralisée assimilant la situation en RD-Congo à certains pays du monde où se déroulent des guerres à haute intensité, a réagi le ministre congolais des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, mardi 3 avril. Ce n’est absolument pas le cas de la RDC qui fait plutôt face à des attaques non conventionnelles et asymétriques de groupuscules terroristes et groupes armés criminels ».

    La RD-Congo estime, en outre, n’avoir pas été associée à l’organisation de cette conférence des donateurs de Genève. « Nous ne permettrons pas à des gens de faire un travail si nous n’avons pas participé au programme, a déclaré Lambert Mendé, ministre de la communication, à RFI. On ne peut pas assister quelqu’un contre son gré ».

    Dans sa déclaration du 13 avril, la Cenco a plaidé pour que le « soulagement de la souffrance du peuple congolais soit mis au-dessus des revendications politiques que peuvent avoir les uns et les autres ». Elle a déploré que les citoyens congolais soient les victimes collatérales des tensions entre Kinshasa et la communauté internationale.

    À lire aussi :Joseph Kabila : « Nulle part, dans la Bible, Jésus-Christ n’a jamais présidé une commission électorale »

    Machines à voter

    Les évêques congolais se sont aussi prononcés sur la controverse liée aux machines à voter. La Commission électorale nationale indépendante de la RD-Congo (Céni) ambitionne d’introduire un système de vote par écran tactile lors des élections du 23 décembre 2018. La fiabilité de ces machines est remise en cause par les États-Unis et l’opposition congolaise qui craignent qu’elles ne soient des instruments de tricherie massive.

    La Cenco, dans sa déclaration du 13 avril, a exigé la certification de ces machines à voter par des « experts nationaux et internationaux afin de trouver un consensus capable de rassurer toutes les parties prenantes sur le volet technique et sur le volet juridique. »

    Ref. En RD-Congo, l’Église s’inquiète des tensions entre le gouvernement et la communauté internationale

    Et comme d’habitude, d’une dictature à l’autre,  la Belgique se trouve dans le rôle du bouc émissaire du pouvoir en place : un vieux fantasme post-colonial qui peut toujours servir.

    JPSC

  • Déni de justice romaine (et pontificale) pour la Fraternité des Saints Apôtres

    IMPRIMER

    Du site "Benoît et moi" :

    La justice au Vatican, un cas emblématique

    Celui de la Fraternité des Saints Apôtres, à Bruxelles. Comment le Pape a signé son arrêt de mort. Article de Marco Tosatti (12/4/2018)

    On apprend aujourd’hui que le recours contre la dissolution de la Fraternité des Saints-Apôtres, introduit au Tribunal Suprême de la Signature Apostolique, a été court-circuité par une intervention directe du cardinal Stella auprès du Pape. Il s’agit là d’un acte d’une rare violence, privant les justiciables du droit d’appel qui est un droit fondamental.

    Outre qu’elle consacre l’inexorable déclin de l’Eglise belge, endigué pour un temps par le grand archevêque Mgr Léonard, cette lamentable affaire met en lumière la ligne de fracture qui traverse et décrédibilise tout le pontificat bergoglien : l’antinomie totale entre les paroles et les actes, en l’occurrence ici dans le domaine de la justice et de la protection des plus faibles. 

    Cette ligne de fracture signe l’échec du pontificat en cours. La Belgique qu’Antonio Socci appelle le « laboratoire du bergoglisme », en paie le prix fort : nouvelle baisse dramatique des vocations, fermeture d’églises, départ de congrégations religieuses, lâcheté et transparence des évêques (cf. l’affaire du professeur Mercier), tout cela sous le regard passif d’un primat sans la moindre envergure, dont le seul acte de gouvernement notable est justement la destruction de la Fraternité.

    BERGOGLIO ENTERRE LA FRATERNITÉ « DES MIRACLES »

    de Marco Tosatti sur la www.lanuovabq.it du 12 avril 2018 (Traduction d'Isabelle sur Benoît et moi)

    Le pape confirme par sa signature le décret de dissolution de la Fraternité des Saints Apôtres de Bruxelles, qui, dans le désert ecclésial de la Belgique, avait suscité un nombre considérable de prêtres et de séminaristes. Un coup fatal, porté sans attendre que la justice ecclésiastique suive son cours normal et se prononce sur le recours introduit par les paroissiens.

    Lire la suite

  • Paris : Emmanuel Macron a rencontré l’Église catholique au Collège des Bernardins (lundi soir, 9 avril)

    IMPRIMER

    Après une rénovation complète achevée en septembre 2008, le collège des Bernardins (XIIIe siècle) est aujourd’hui un lieu de rencontres, de dialogues, de formation et de culture proposant une programmation riche de conférences et colloques, d’expositions, de concerts, d’activités pour le jeune public ainsi qu’un centre de formation théologique et biblique. Depuis 2009, il abrite l'Académie catholique de France.

    Organisée par la Conférence des évêques de France (CEF), une grande soirée inédite s’y est tenue ce lundi 9 avril au soir, en présence du président de la République et de 400 invités. Après trois témoignages émouvants illustrant en binôme la plus grande des trois vertus théologales et le discours Mgr Pontier, Président de la CEF, on a pu entendre, en retour, celui du Président de la République consacré à la place du catholicisme dans la vie politique et sociale de la France. Nous y reviendrons. Voici l’enregistrement video de cette soirée (JPSC) :

  • France : Le héros de l’attentat terroriste de Trèbes, le Lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, est mort en chrétien

    IMPRIMER

    Lu sur le blog du « Salon beige (extrait):

    attentat attnt6a00d83451619c69e201bb09fe0679970d-800wi.jpg"Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime".

    « Le lieutenant-colonel du groupement local de gendarmerie de l'Aude, âgé de 45 ans, a succombé à ses blessures dans la nuit de vendredi à samedi. Il avait négocié avec le terroriste pour prendre la place des otages dans le Super U de Trèbes. 

    Alors que le terroriste venait d'abattre deux personnes, il a pris la place des otages au terme de négociations avec l'auteur des faits. L'assaillant a ensuite ouvert le feu à plusieurs reprises sur le gendarme, le blessant grièvement. Le gendarme avait laissé son téléphone ouvert sur la table et c'est lorsqu'ils ont entendu les coups de feu que le GIGN est intervenu et a abattu le terroriste, qui se réclamait du groupe djihadiste État islamique.

    Son sacrifice rappelle celui de saint Maximilien Kolbe, qui, à Auschwitz, s'est offert de mourir à la place d'un père de famille.

    Son père a été enterré récemment par un aumônier militaire avec lequel il préparait depuis son mariage religieux. Il venait de se convertir. Il a reçu hier soir des mains d'un chanoine de Lagrasse les derniers sacrements de l'Eglise. Requiescat in pace.

    La mère d'Arnaud Beltrame se confie :

    "Il a toujours été comme ça. C'est quelqu'un qui, depuis qu'il est né, fait tout pour la patrie." "C'est sa raison de vivre, défendre la patrie". "Il me dirait : 'Je fais mon travail maman, c'est tout.'". "Cela fait partie de sa façon d'être."

    Le directeur général de la gendarmerie nationale, le général Richard Lizuret a souhaité «rendre solennellement hommage à l'héroïsme de notre camarade» et «s'incliner devant le courage, le sens du sacrifice et l'exemplarité de cet offficier qui a donné sa vie pour la liberté des otages». Les drapeaux et étendards de la gerndarmerie sont mis en berne ce samedi.

    Né à Etampes, dans l'Essonne, Arnaud Beltrame n'avait pas d'enfant. Après Saint-Cyr et l'École des officiers de la Gendarmerie nationale, il a été nommé dans un peloton de véhicules blindés à Satory (de 2002 à 2006), puis a rejoint le premier régiment d'infanterie (RI) de la Garde républicaine (chargé de la protection du président de la République), jusqu'en 2010. De 2010 à 2014, il a été chef de la compagnie d'Avranches dans la Manche, puis officier d'état major auprès du ministère de l'Écologie et du Développement durable à Paris de 2014 à 2017. Il a accédé au rang de lieutenant-colonel en 2016. Le 1er août 2017, il est devenu officier adjoint de commandement (OAC) au groupement de gendarmerie de l'Aude. Arnaud Beltrame est décoré de l'ordre national du Mérite. 

    Par son sacrifice, il nous rappelle que nous devons retrouver la cohésion d'une nation. C'est grâce à ce genre d'acte héroïque que nous retrouverons ce qui nous permettra de vaincre ce nouveau totalitarisme […] »

    Ref.Le héros de Trèbes, le Lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, est mort

    Et sur le site du journal " Le Monde ":

     « [...] Vendredi 23 mars, la nuit était tombée depuis deux heures déjà lorsque le père Jean-Baptiste est arrivé au pas de course dans le hall moderne de l’hôpital de Carcassonne, comme s’il avait peur qu’il ne soit déjà trop tard. Le religieux, pas loin du double mètre, a demandé à voir Arnaud Beltrame, ce lieutenant-colonel de 44 ans dont le « courage » et l’« héroïsme » ont été unanimement salués par la classe politique et sur les réseaux sociaux pour s’être substitué à l’une des otages du supermarché de Trèbes. Touché par plusieurs tirs du terroriste Radouane Lakdim, le militaire est mort, quelques heures plus tard, samedi matin.

    Voilà des semaines que le prêtre préparait l’union religieuse d’Arnaud et de Marielle, déjà mariés civilement. Le couple et l’homme d’Eglise avaient consacré « une trentaine d’heures » à la préparation de la cérémonie, prévue pour début juin. « Je prie pour que ce mariage ait lieu, confiait le père Jean-Baptiste après une heure passée au service de réanimation auprès du militaire et de sa compagne. Je lui ai donné le sacrement du mariage, et le sacrement des malades. »

    « Mort pour la patrie »

    Le gendarme et le prêtre s’étaient rencontrés à l’été 2016, lors d’une visite guidée du couple dans une abbaye. A l’époque, Arnaud Beltrame travaille à Paris, au ministère de l’écologie, après avoir commandé la compagnie de gendarmerie d’Avranches de 2010 à 2014. Mais il vient régulièrement dans le Sud, où il retrouve Marielle, vétérinaire à la réserve africaine de Sigean, tout près de Narbonne. « On a sympathisé, c’est un homme extrêmement intelligent et courageux, et le contact a tout de suite été excellent, résume le père Jean-Baptiste. C’est un homme qui avait retrouvé la foi... »

    Ref. Le gendarme Arnaud Beltrame, « un mec bien, humain avec ses troupes »

    JPSC

  • Laïcité française et Convention européenne des droits de l'homme (CEDH): les conditions d'octroi de la personnalité juridique aux associations religieuses conventuelles seraient discriminatoires

    IMPRIMER

    L’Afrique du Sud avait autrefois son "petty" apartheid, l’apartheid mesquin (le "grand" apartheid qui organisait la séparation du développement des communautés était-il plus raisonnable ?). Mutatis mutandis, la France nous apporte aussi chaque jour des manifestations plus ou moins  anecdotiques de sa « petty » laïcité dont la dernière concernait l’exclusion de la statue de saint Jean-Paul de l’espace public à Ploërmel en Bretagne. Mais voici, plus grave, une atteinte séculaire à la liberté d’association telle que la définit la convention européenne des droits de l’homme (CEDH) à laquelle la France a souscrit : lu sur le site « Liberté politique.com » cet article (extrait)  rédigé par l’ European centre for law & justice, le 14 mars 2018 :

    "Vincent Cador et Grégor Puppinck ont publié en janvier 2018 un article de doctrine en droit public intitulé « De la conventionnalité du régime français des congrégations », dans la Revue du droit public et de la science politique en France et à l'étranger.

    Les deux auteurs sont docteurs en droit et Grégor Puppinck, directeur de l'ECLJ, est membre du panel d'experts de l'OSCE sur la liberté de conscience et de religion. L'article passe le régime français des congrégations religieuses au crible de la Convention européenne de sauvegarde des libertés fondamentales et des droits de l'homme (la Convention européenne). Ce régime contraignant, dérogatoire au droit commun des associations, est un double héritage de la Révolution française et de la République anticléricale du début du XXe siècle. Il apparaît en décalage avec le processus d’apaisement des relations entre l’État et l’Église depuis les années 1970 et surtout avec la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme (la CEDH), protectrice de la liberté de religion (art. 9), de la liberté d'association (art. 11) et du principe de non-discrimination (art. 14). 

    Vincent Cador et Grégor Puppinck expliquent que, dans l’hypothèse d'un litige porté devant la CEDH opposant une congrégation à l’État français, « il est fort probable que les juges strasbourgeois condamneraient le régime français des congrégations, obligeant le gouvernement à faire procéder à sa révision ». Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs s'appuient sur la jurisprudence de la CEDH pour reproduire le raisonnement en trois étapes habituellement utilisé par cette dernière pour trancher les litiges qui lui sont soumis.

    Tout d'abord, ils analysent la législation française sur les congrégations comme une ingérence dans les droits à la liberté de religion et à la liberté d'association. Contrairement aux associations de droit commun qui sont tenues à une simple déclaration, l'octroi de la personnalité juridique est pour les congrégations subordonné à un décret après avis conforme du Conseil d’État. De plus, la constitution d'une congrégation est soumise à des conditions particulièrement intrusives et la teneur de ses statuts est encadrée de manière stricte. À titre d'illustration, le Conseil d'État continue d'interdire aux congrégations de mentionner dans les statuts qu’elles doivent joindre à une demande reconnaissance les vœux « solennels », « perpétuels » ou « définitifs » de leurs membres[1]. Une fois constituées, les congrégations subissent un contrôle rigoureux de la part des autorités publiques portant sur leur fonctionnement. Ces contraintes constituent une ingérence de la part de l’État dans la liberté de religion des religieux, qui s'exerce à travers leur liberté d'association et l'autonomie de leur organisation.

    Lire la suite