Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Livres - Publications - Page 66

  • L'acharnement de Daech contre les chrétiens de Mésopotamie et leur patrimoine

    IMPRIMER

    De sur le Figaro Vox :

    «Dans les régions passées sous le contrôle de Daech, toutes les églises ont été vandalisées»

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le photographe Pascal Maguesyan a dirigé la publication d’un album photo montrant la richesse du patrimoine chrétien en Mésopotamie, et l’ampleur des destructions commises par Daech. Certains de ces monuments sont déjà en reconstruction.

    17 octobre 2020
     
    L’association Mesopotamia s’est donné le défi de faire l’inventaire du patrimoine religieux des chrétiens d’Orient et des Yezidis.
    L’association Mesopotamia s’est donné le défi de faire l’inventaire du patrimoine religieux des chrétiens d’Orient et des Yezidis. Editions Première Partie

    Pascal Maguesyan est photographe. Il a dirigé la publication d’un album intitulé Mesopotamia. Une aventure patrimoniale en Irak (éditions Première Partie, 2020).


    FIGAROVOX.- La présence chrétienne en Irak est menacée. Par ce livre, vous avez voulu retracer l’histoire qui lie les chrétiens à la Mésopotamie depuis les premiers temps de l’Eglise: le patrimoine chrétien est une part essentielle de la richesse culturelle de cette région?

    Pascal MAGUESYAN.- Le christianisme s’est implanté en Mésopotamie au premier siècle, c’est-à-dire au siècle de Jésus-Christ! Notamment sous l’impulsion de l’un des douze apôtres, Thomas, qui est parti en mission jusqu’en Inde en traversant toute la Mésopotamie. C’est lui le premier à avoir sensibilisé les communautés de la région à la parole chrétienne, et autour de lui se sont constituées les premiers groupes de chrétiens.

    L’Église qui aujourd’hui revendique la paternité de Saint Thomas est l’Église apostolique assyrienne de l’Orient, qu’on appelle parfois, tout simplement, Église de l’Orient, ou encre Église nestorienne, du nom du patriarche Nestorius qui fut jugé hérétique par Rome. Renvoyé dans son monastère à Antioche, puis exilé en Haute Égypte, sa théologie imprégna l’Église de l’Orient en Mésopotamie. Cette Église fut, jusqu’au temps des croisades, la plus répandue du monde puisqu’elle est allée évangéliser jusqu’en Chine! Les plus curieux pourront lire les travaux de l’historien Sébastien de Courtois, qui est l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire de cette communauté chrétienne. Paradoxalement, aujourd’hui, ce n’est plus qu’une petite communauté chrétienne. Elle est autocéphale et possède son propre patriarche.

    On compte 400 000 chrétiens d’Irak environ alors qu’ils étaient probablement 1,5 million encore en 1991.

    Le reste des chrétiens d’Irak (on en compte 400 000 environ, toutes confessions confondues, alors qu’ils étaient probablement 1,5 million encore en 1991) forme un paysage assez complexe. Il y a l’Église chaldéenne, née au XVIe siècle d’un schisme: ce sont des chrétiens de l’Église d’Orient qui ont choisi de rejoindre Rome. Ils sont les plus nombreux. Il y a aussi l’Église syriaque orthodoxe, qui est une église antiochienne répartie également entre la Syrie et la Turquie. Puis l’Église arménienne, qui n’est pas autochtone car ses fidèles ne sont pas natifs d’Irak et ne parlent pas le syriaque mais l’arménien. On les trouve essentiellement à Bagdad, et dans quelques villages du Kurdistan irakien. Enfin, quelques petites églises viennent s’ajouter au tableau: grecque orthodoxe, copte, et quelques évangéliques.

    Lire la suite

  • Un écrivain catholique parmi les Immortels

    IMPRIMER

    De C.P sur InfoChretienne.com :

    L’écrivain catholique François Sureau élu à l’Académie française

    François Sureau le haut-fonctionnaire devenu avocat et écrivain a été élu au premier tour au fauteuil de Max Gallo à l’Académie française.

    Ce jeudi 15 octobre, l’écrivain et avocat, François Sureau, rejoint les immortels de l’Académie française.

    Célèbre pour son attachement à la liberté et pour avoir publié une vingtaine de romans, il avait obtenu le grand prix du roman de l’Académie française en 1991 pour L’Infortune, publié chez Gallimard.

    François Sureau est également connu pour être un fervent catholique, en mai 2020, il n’avait pas hésité à affirmer son attachement à la religion dans un entretien publié dans Le Monde :

    « Je suis extrêmement attaché à la religion catholique. Elle nous donne comme maître quelqu’un qui a échoué sur la Terre, qui n’a pas voulu exercer le pouvoir, qui s’est trouvé environné de filles perdues, de soldats paumés, de percepteurs, et qui a choisi pour lui succéder un imbécile qui ne brillait pas par le courage, saint Pierre. Il n’y a rien au monde de plus encourageant. »

    L’homme de lettres français a été élu au premier tour au fauteuil de Max Gallo, le numéro 24, vacant depuis le 20 février 2020.

    La nouvelle annoncée aujourd’hui est déjà célébrée sur les réseaux sociaux.

    La directrice de Franceinter, Laurence Bloch, s’est notamment exprimée sur Twitter à propos de cette élection « tellement juste et réjouissante ».

    C’est également le cas de la librairie chrétienne, La Procure, qui a félicité François Sureau, »un écrivain très apprécié », sur le compte Twitter de la chaine de magasins.

     

  • Ces collaborateurs de Pie XII qui sauvaient des juifs

    IMPRIMER

    les juifs de Pie XII

    De Jean-Baptiste Noé sur Aleteia.org :

    Les hommes de Pie XII qui sauvaient des juifs

    15/10/20

    Autour du pape travaillait une petite équipe organisant les secours et les fuites des juifs, transmettant les informations, servant de relais entre le Vatican et les réseaux de résistance européens.

    Un nouveau livre vient compléter les nombreuses informations que l’on connaît déjà quant à l’action menée par Pie XII pour sauver des juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Avec Le Bureau. Les juifs de Pie XII (Michel Lafon), Johan Ickx met en forme les informations et documents découverts au cours de ses recherches dans les archives. Archiviste de la Secrétairerie d’État depuis dix ans, auteur de nombreux livres et articles sur la diplomatie du Saint-Siège, Ickx maîtrise parfaitement les pièces du dossier. Ce qu’il présente dans cet ouvrage, c’est la structure créée par Pie XII pour s’occuper des réfugiés et maintenir les liens avec les réseaux de résistance en Italie et en Europe. Autour du pape travaillait une petite équipe organisant les secours et les fuites, transmettant les informations, servant de relais entre le Vatican et les réseaux européens. On y retrouve Mgr Luigi Maglione, le Secrétaire d’État, mais aussi Giovanni Battista Montini, futur Paul VI. Ces hommes ont travaillé en étroite collaboration autour du pape, permettant le sauvetage de milliers de juifs romains ainsi que de leurs frères européens. 

    La grande histoire par des petites histoires

    Johan Ickx a fait un choix rédactionnel qui peut surprendre de prime abord. Son livre est organisé en une série de petites histoires qui racontent des situations, des opérations et la vie des personnes rencontrées dans les archives. Toutes ces histoires sont documentées et référencées par de nombreuses notes de bas de page qui renvoient aux documents d’archives et aux sources. Choix surprenant, car il contrevient aux livres d’histoire classique, mais choix qui permet de rendre la lecture de l’ouvrage plus agréable et facile et qui a le mérite de donner une vie aux archives et aux documents. 

    Lire la suite sur aleteia.org

  • Fratelli tutti : un « autre christianisme », dans lequel « Jésus ne serait qu’un homme » ?

    IMPRIMER

    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (traduction française sur Diakonos.be) :

    Tous frères, mais sans Dieu.  Un philosophe critique la dernière encyclique de François

    Quelques jours après sa publication, l’encyclique « Fratelli tutti » est déjà reléguée aux archives, étant donné l’absence dans cette dernière de la moindre nouveauté par rapport aux précédentes déclarations archiconnues du Pape François sur ces mêmes thèmes.

    Et si en fait cette prédication-fleuve franciscaine sur la « fraternité » donnait naissance à un « autre christianisme », dans lequel « Jésus ne serait qu’un homme » ?

    Voilà le très sérieux « dilemme » dans lequel le philosophe Salvatore Natoli voit l’Église plongée aujourd’hui, sous le pontificat de Jorge Mario Bergoglio.

    C’est la thèse qu’il défend dans un livre écrit à plusieurs mains qui commente « Fratelli tutti », sous la direction de l’évêque et théologien Bruno Forte, et qui est en vente depuis aujourd’hui à Rome et en Italie.

    Les experts appelés à commenter l’encyclique sont des pointures dans leurs domaines respectifs : le bibliste Piero Stefani, l’hébraïste Massimo Giuliani, l’islamologue Massimo Campanini, l’historien du christianisme Roberto Rusconi, la médiéviste Chiara Frugoni, l’historien de l’éducation Fulvio De Giorgi, l’épistémologue Mauro Ceruti, le pédagogue Pier Cesare Rivoltella, le poète et écrivain Arnoldo Mosca Mondadori.

    Natoli est l’un des plus grands philosophes italiens.  Il se dit non croyant, mais par sa formation et ses centres d’intérêts, il a toujours réfléchi à la frontière entre foi et raison, en portant une attention toute particulière à ce qui se passait dans l’Église catholique.

    En décembre 2019, au moment où le comité pour le « projet culturel » de l’Église italienne, sous la direction du cardinal Camillo Ruini, lançait un impressionnant congrès international sur ce thème crucial : « Dio oggi.  Con lui o senza di lui cambia tutto »  [Dieu aujourd’hui.  Avec ou sans lui, ça change tout], Natoli fut l’un des trois philosophes appelés à intervenir, aux côtés de l’allemand Robert Spaemann et de l’anglais Roger Scruton.

    Ce congrès ne consistait pas en une juxtaposition d’opinions diverses mais visait directement cette « priorité » qui, pour le pape de l’époque Benoît XVI, « était au-dessus de toutes les autres », aujourd’hui plus que jamais, à une époque « où dans de vastes régions du monde, la foi est en danger de s’éteindre comme une flamme privée de nourriture ».

    Donc – comme ce Pape l’avait écrit dans sa lettre aux évêques du 10 mars de cette même année – la priorité consistant à « rendre Dieu présent dans ce monde et à ouvrir aux hommes l’accès à Dieu.  Et pas à n’importe quel Dieu mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï ; à ce Dieu sur le visage duquel nous reconnaissons l’amour poussé jusqu’à l’extrême, en Jésus crucifié et ressuscité ».

    Or, il n’y a pas la moindre trace de cette urgence dramatique dans les 130 pages de « Fratelli tutti ».

    Mais donnons à présent la parole au philosophe Natoli, dans ce commentaire qu’il a rédigé sur l’encyclique.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    *

    « Et si Jésus n’était rien d’autre qu’un homme ? »

    de Salvatore Natoli

    La modernité a mené des débats acharnés sur l’existence de Dieu ; il suffit de penser à l’examen des preuves de l’existence de Dieu, de Descartes à Kant : peut-on la démontrer, est-ce impossible à démontrer ?  En fait, le conflit sur l’existence de Dieu démontrait clairement que Dieu était la question centrale de cette culture, aussi bien pour ses détracteurs que pour ses partisans.  C’était le thème dominant, dont il était impossible de ne pas parler.

    Lire la suite

  • "Fratelli tutti" : comment lire l'encyclique ?

    IMPRIMER

    De Thierry Boutet sur Smart Reading Press :

    COMMENT LIRE L’ENCYCLIQUE « FRATELLI TUTTI » ?

    Le pape serait, dit-on, un homme de gauche. Possible. Certaines de ses positions rejoignent en effet celles soutenues par la gauche, mais le Saint-Père est un peu plus subtil que cela, et sa fonction le met à l’abri des étiquettes un peu faciles. Beaucoup de points de l’encyclique relèvent aussi d’une doxa de droite, et même de droite conservatrice. Ce qu’il dénonce, c’est le libéralisme, spécialement dans sa forme actuelle, mais ni le droit de propriété, ni la liberté d’entreprendre, qu’il défend, et il ne fait nullement l’apologie de l’étatisme et du collectivisme, au contraire. Quant à son mondialisme, il est nettement tempéré par le principe de subsidiarité.

    SORTIR DE CETTE DIALECTIQUE DROITE/GAUCHE

    Lire l’encyclique comme un catalogue serait commettre un énorme contresens. Elle exige d’abord de sortir de cette dialectique droite/gauche. Le pape François ne casse pas, loin de là, les codes et toutes les références de la doctrine sociale de l’Église depuis Léon XIII. Il s’emploie même à les rappeler soigneusement les uns après les autres.


    Il est impossible d’entrer dans la perspective du pape avec des a priori politiques ou idéologiques.


    L’encyclique, qui est plus une longue méditation – trop longue et parfois répétitive, diront certains – qu’un texte doctrinal, demande aussi de la bienveillance et de la docilité intellectuelle. Celles-ci ne semblent pas toujours au rendez-vous chez certains commentateurs. Or il est impossible d’entrer dans la perspective du pape avec des a priori politiques ou idéologiques. Ce texte, qui jette dans sa première partie un regard très sombre sur le monde, est d’abord un cri de détresse fasse à l’injustice, à la violence, et plus encore à l’incommunicabilité des consciences individuelles et collectives des nations. Elle est aussi un appel presque déchirant à une fraternité humaine illuminée, pétrie, élargie par la Charité surnaturelle. C’est au point que certains passages peuvent apparaître comme un rêve naïf. Le pape le reconnaît lui-même : il l’écrit. Mais ce n’est que le commandement du Christ.

    Sans percevoir l’intention du pape, sans lui faire crédit de cette intention, il est inutile de lire ce texte finalement plus difficile à comprendre que ne peut le laisser penser une lecture superficielle.

    Car le pape mêle, ce qui est assez nouveau pour le Magistère pétrinien, les considérations qui relèvent de grands principes de la philosophie, de la théologie ou de la spiritualité chrétienne et des propositions morales ou politiques très concrètes, qui appartiennent au jugement prudent de chacun ou à des décisions politiques très contingentes. Par exemple, lorsqu’il déclare qu’il faut abolir les frontières, il le dit en référence au principe de la destination universelle des biens, qui vient tempérer le droit de propriété dans l’enseignement de l’Église sur les droits fondamentaux de la personne. Il ne dit pas qu’il faut pour autant abolir les accords de Schengen, ni même ne pas les renforcer. Il dit seulement que, pour une nation, les frontières ne sont pas une réalité absolue, pas plus que le droit de propriété.

    Lire la suite

  • Il y a 50 ans, Soljenitsyne recevait le prix Nobel de littérature

    IMPRIMER

    De Charles-Henri d'Andigné sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Soljenitsyne, prix Nobel en 1970 : la voix des sans-voix

    Nourrie de témoignages d’ex-prisonniers du Goulag en plus de sa propre expérience, l’œuvre de Soljenitsyne eut un impact décisif.

    « Une parole de vérité pèse plus que le monde entier. » Ainsi Soljenitsyne conclut-il son discours de réception du prix Nobel de littérature en 1970. C’est une phrase clé, qui éclaire toute son œuvre. Sa vie durant, l’écrivain russe aura été possédé par un sentiment d’urgence : dire toute la vérité sur le totalitarisme marxiste, sur le matérialisme historique, expliquer, raconter, décrire le drame qu’a connu son pays, et prévenir le reste du monde des dangers mortels que courent les sociétés occidentales devant les idéologies athées qui les minent, notamment le libéralisme sans Dieu.

    D’où une œuvre gigantesque (15 000 pages !), protéiforme, empruntant à tous les genres littéraires, de la nouvelle au roman, de l’essai à la fresque historique, du théâtre à la poésie.

    L’homme qui croit pouvoir se passer de Dieu, il était bien placé pour en parler. Jeune, il s’était laissé séduire intellectuellement par le matérialisme historique, qui a l’avantage de fournir une explication clé en main à tous les événements, à toutes les questions que se posent les hommes.

    Dans Le Premier Cercle (1968), le personnage de Lev Roubine incarne le jeune Soljenitsyne défendant la société « rationnelle », basée sur la science : « La loi historique ! Tout va là où tout doit aller. » Pas besoin de littérature, la science explique tout. Et l’art ? L’art, oui, mais réaliste, objectif… Son arrestation, en 1945, lui dessillera les yeux. Prisonnier pendant huit ans, il découvre la réalité concentrationnaire qu’il décrit de façon saisissante dans Une journée d’Ivan Denissovitch (1962), qui raconte la journée d’un zek (bagnard). Récit imaginaire, mais nourri de son expérience des camps. C’est l’œuvre qui le fera connaître comme écrivain. Il dira dans Le Chêne et le Veau (1975) comment Krouchtchev lui-même autorisa ce livre, croyant y voir une dénonciation du système de Staline, sans s’apercevoir de sa charge explosive.

    Ces années de prison sont fondatrices. Ce sont celles de son retour à la foi orthodoxe, si fondamentale pour lui. Ce sont celles aussi où il forge ses convictions profondes sur l’homme et la société. « L’écrivain que vous avez devant vous, c’est la prison qui l’a fait », dira-t-il à « Apostrophes » en 1975. En outre, La Journée incitera de nombreux ex-prisonniers à lui faire parvenir leur témoignage. Ce sera la matière première de L’Archipel du Goulag. « Mes sources sont des morceaux de fonte d’une très haute qualité, dira-t-il. Je les jette dans ma fournaise intérieure et ils prennent une forme nouvelle. » Il se fait ainsi la voix des sans-voix.

    Écrit clandestinement, L’Archipel paraît en russe en 1973, à Paris, avant d’être traduit dans le monde entier. C’est une véritable bombe, dont l’onde de choc provoque les premières fissures dans le bloc soviétique. Le livre montre de manière limpide que le totalitarisme soviétique n’est pas une déviation, mais qu’il est dans la nature même du communisme léniniste, système gouverné par le mensonge. Ce qui explique l’accueil assez mitigé que l’intelligentsia germanopratine fit à l’auteur…

    ▶︎ À LIRE AUSSI : Soljenitsyne, combattant de la vérité

    Restait à tenter de comprendre la genèse de ce totalitarisme. Ce sera La Roue rouge (1993), grand roman historique de la Révolution russe. Soljenitsyne y emploie la méthode des « nœuds ». Il l’expliquera lui-même à la télévision russe : « Ce sont des segments de temps de deux à trois semaines, là où se passent les événements les plus pittoresques, les causes les plus fondamentales de ces événements. Je décris ces nœuds avec force détails. Et c’est en reliant ces nœuds que je restitue la courbe sinueuse du mouvement révolutionnaire. »

    Comment expliquer l’impact extraordinaire de son œuvre ? D’abord par ses années d’exil : chassé de son pays en 1974, il s’installe en Suisse, voyage en Europe et s’installe aux États-Unis, dans le Vermont, jusqu’en 1994. Autant d’occasions de faire entendre sa voix. Ensuite, et surtout, par son génie d’écrivain. Soljenitsyne est un géant de la littérature, dont le style est l’expression d’une pensée charpentée, de convictions profondément ancrées dans le réel, d’un courage et d’une force d’âme exceptionnels. Héritier de Pouchkine, de Tolstoï, il est comparable à Dante, pour son côté spirituel, à Bernanos, pour son souffle prophétique, à Dostoïevski, pour sa puissance et sa capacité à aller à l’essentiel. Rien de poseur, chez lui, rien de précieux, souligne le romancier Antoine Rault : « Une écriture vive à la Hemingway, teintée d’humour et d’ironie, d’une précision qui s’interdit toute fioriture, toute préciosité, toute emphase, mais surtout d’un souffle qui vous emporte dès la première page, et que complète un sens parfait du dialogue. »

    Russe, Soljenitsyne ? Oui, ô combien. Mais universel.

    Charles-Henri d'Andigné

    (archive 2018)

  • "La force de la Vérité" : le nouveau livre du cardinal Müller est en librairie

    IMPRIMER

    Du site des Editions Artège :

    image la-force-de-la-verite-9791033609520

    Date de parution : 23.09.2020
    Nb. de pages : 184
    EAN : 9791033609520
    16,90€

    La force de la vérité

    Les défis posés à la foi catholique dans un monde qui n’est plus chrétien

    Gerhard Müller

    François Rosso (Traduction)

    La crise politique, culturelle et morale que traverse l'Occident, immense, affecte l'humanité tout entière. Il n'existe plus de système de valeurs communément partagé à partir duquel avancer. Même les crimes contre l'humanité se voient justifiés par des fanatiques idéologiques et pseudo-religieux qui ambitionnent de contraindre les peuples à céder à leur exigence d'un pouvoir totalitaire.

    Ces dérives désastreuses sont la conséquence du déni de la vérité objective, fondée sur Dieu, Créateur du monde, et sur la loi naturelle telle qu'elle se manifeste dans sa création.

    En abordant la question de Dieu, de la Vérité objective, de la place de l'Église dans la société contemporaine, le cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, montre que notre attitude à l'égard de la vérité que Dieu nous a révélée ne peut dépendre de notre état psychologique ni de notre tournure d'esprit, qu'elle soit plutôt conservatrice ou plutôt progressiste.

    Au coeur des bouleversements, il en appelle au courage des catholiques pour témoigner, fut-ce au risque de leur vie, du Christ sauveur de l'Humanité.

    Archevêque et cardinal allemand, Ludwig Gerhard Müller a été préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, la plus haute autorité doctrinale de l'Église de 2012 à 2017.

  • Un guide pratique pour lire la nouvelle encyclique du pape

    IMPRIMER

    D'Arnaud Dumouch :

    Guide pratique pour lire l’encyclique « Fratelli Tutti » (pour les personnes de sensibilité traditionnelle) (25 mn)

    octobre 2020

    Les personnes de sensibilité sociale-chrétienne n’ont pas de problème avec cette encyclique. Les personnes attentives à la doctrine traditionnelle peuvent être troublées.

    Cette vidéo vise à donner un guide, avec l’aide des clefs de lecture du pape Benoît XVI, pour recevoir avec fruit et sans trouble cette encyclique.

    Plusieurs questions sont traitées :

    • Qu’est ce qui engage l’infaillibilité dans ce long texte ?
    • Comment recevoir les parties pastorales selon l’avis de Benoît XVI ?
    • Le pape change-t-il la doctrine universelle infaillible sur la peine de mort, sur la guerre juste ?
    • Le pape entre-t-il dans une folie immigrationiste en invitant l’Europe à accueillir tout migrant ?

  • Fratelli tutti : une fraternité universelle sans le Christ ?

    IMPRIMER

    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana

    Tous frères, mais avec une liberté religieuse sans le Christ

    7-10-2020

    Fratelli tutti omet l'affirmation première de la seule vraie religion en soumettant l'Église et la liberté à une fonctionnalité horizontale. La relativisation de la foi chrétienne est avalisée et l'idée est avancée selon laquelle l'Evangile est une des sources d'inspiration pour la réalisation de la fraternité universelle. L'Église devient ainsi l'un des artisans d'un monde sans le Christ.

    Dans la nouvelle Encyclique Fratelli tutti, chacun peut trouver un peu de tout, sans ordre et sans clarté. En fait, ce n'est pas lui faire un grand compliment, mais il est difficile de dire le contraire. Dans ce genre de bazar, l'attention s'est portée en particulier sur les paragraphes consacrés à la liberté religieuse. Au n° 279, François écrit : "Nous, chrétiens, nous demandons la liberté dans les pays où nous sommes minoritaires, comme nous la favorisons pour ceux qui ne sont pas chrétiens là où ils sont en minorité. Il y a un droit fondamental qui ne doit pas être oublié sur le chemin de la fraternité et de la paix. C’est la liberté religieuse pour les croyants de toutes les religions. Cette liberté affirme que nous pouvons « trouver un bon accord entre cultures et religions différentes ; elle témoigne que les choses que nous avons en commun sont si nombreuses et si importantes qu’il est possible de trouver une voie de cohabitation sereine, ordonnée et pacifique, dans l’accueil des différences et dans la joie d’être frères parce que enfants d’un unique Dieu".

    La liberté religieuse, dans le paragraphe susmentionné, est liée à la contribution que toutes les religions peuvent apporter à la réalisation d'une forme de coexistence pacifique ; sa fonction est de contribuer à la création d'une fraternité universelle, à laquelle chaque religion offre les "nombreuses choses" qu'elle a en commun avec les autres. Il est intéressant de noter que le texte ne fait pas référence, comme on aurait pu s'y attendre, à la déclaration conciliaire sur la liberté religieuse ; au contraire, il est précédé, au n. 277, par la citation soigneusement tronquée du n. 2 de Nostra Aetate. Ces deux précisions - l'omission de Dignitatis Humanae et la présence de la déclaration sur le dialogue interreligieux chirurgicalement sélectionnée - ne sont pas sans effet, comme nous le verrons. Et malheureusement, cette disposition semble menacer les fondements de la Révélation, pour être au contraire rapportée au "nouvel humanisme" sans Jésus-Christ, qui s'établit à grands pas.

    Lire la suite

  • Fratelli tutti : de l'auto-référencement ?

    IMPRIMER

    De Kath.net :

    Lettre encyclique "Fratelli tutti" : le pape François se cite lui-même

    7 octobre 2020

    Avec près de soixante pour cent, la grande majorité des citations de la nouvelle Encyclique papale sont de l'auteur lui-même.

    Près de soixante pour cent des citations de la nouvelle lettre encyclique "Fratelli tutti" qui ne sont pas tirées de la Bible proviennent du pape François lui-même. C'est le résultat d'une évaluation réalisée par Sharon Kabel. Kabel a un blog sur lequel elle analyse les documents papaux pour leurs citations, entre autres. (Voir photo ci-dessus)

    "Fratelli tutti" comporte 288 notes de bas de page. Plusieurs d'entre elles citent plus d'une source. Au total, il y a 301 références selon le recensement de Kabel. Parmi celles-ci, 177 sont des citations du pape François. Cela représente 58,8 %. Sharon Kabel a examiné un certain nombre de documents des papes François, Benoît XVI, Jean-Paul II, Paul VI, Pie XII et Pie X. Aucun autre n'a une proportion aussi élevée d'auto-citations que "Fratelli tutti".

    Avec un peu plus de vingt références, le pape Benoît XVI est le deuxième après François pour le nombre de personnes citées.

  • Fratelli Tutti : la nouvelle encyclique du pape François est publiée

    IMPRIMER

    Lecture brève sur "Chrétiens dans la Cité" (blog de la lettre d'information de Denis Sureau)

    Du site du Vatican :

    LETTRE ENCYCLIQUE
    FRATELLI TUTTI
    DU SAINT-PÈRE
    FRANÇOIS
    SUR LA FRATERNITÉ ET L'AMITIÉ SOCIALE

    1. « Fratelli tutti »,[1] écrivait saint François d’Assise, en s’adressant à tous ses frères et sœurs, pour leur proposer un mode de vie au goût de l’Évangile. Parmi ses conseils, je voudrais en souligner un par lequel il invite à un amour qui surmonte les barrières de la géographie et de l’espace. Il déclare heureux celui qui aime l’autre « autant lorsqu’il serait loin de lui comme quand il serait avec lui ».[2] En quelques mots simples, il exprime l’essentiel d’une fraternité ouverte qui permet de reconnaître, de valoriser et d’aimer chaque personne indépendamment de la proximité physique, peu importe où elle est née ou habite.

    2. Ce Saint de l’amour fraternel, de la simplicité et de la joie, qui m’a inspiré l’écriture de l’encyclique Laudato si´, me pousse cette fois-ci à consacrer la présente nouvelle encyclique à la fraternité et à l’amitié sociale. En effet, saint François, qui se sentait frère du soleil, de la mer et du vent, se savait encore davantage uni à ceux qui étaient de sa propre chair. Il a semé la paix partout et côtoyé les pauvres, les abandonnés, les malades, les marginalisés, les derniers.

    Sans frontières

    3. Il y a un épisode de sa vie qui nous révèle son cœur sans limites, capable de franchir les distances liées à l’origine, à la nationalité, à la couleur ou à la religion. C’est sa visite au Sultan Malik-el-Kamil, en Égypte, visite qui lui a coûté de gros efforts du fait de sa pauvreté, de ses ressources maigres, de la distance et des différences de langue, de culture et de religion. Ce voyage, en ce moment historique marqué par les croisades, révélait encore davantage la grandeur de l’amour qu’il voulait témoigner, désireux d’étreindre tous les hommes. La fidélité à son Seigneur était proportionnelle à son amour pour ses frères et sœurs. Bien que conscient des difficultés et des dangers, saint François est allé à la rencontre du Sultan en adoptant la même attitude qu’il demandait à ses disciples, à savoir, sans nier leur identité, quand ils sont « parmi les sarrasins et autres infidèles … de ne faire ni disputes ni querelles, mais d’être soumis à toute créature humaine à cause de Dieu ».[3] Dans ce contexte, c’était une recommandation extraordinaire. Nous sommes impressionnés, huit-cents ans après, que François invite à éviter toute forme d’agression ou de conflit et également à vivre une ‘‘soumission’’ humble et fraternelle, y compris vis-à-vis de ceux qui ne partagent pas sa foi.

    4. Il ne faisait pas de guerre dialectique en imposant des doctrines, mais il communiquait l’amour de Dieu. Il avait compris que « Dieu est Amour [et que] celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu » (1Jn 4, 16). Ainsi, il a été un père fécond qui a réveillé le rêve d’une société fraternelle, car « seul l’homme qui accepte de rejoindre d’autres êtres dans leur mouvement propre, non pour les retenir à soi, mais pour les aider à devenir un peu plus eux-mêmes, devient réellement père ».[4] Dans ce monde parsemé de tours de guet et de murs de protection, les villes étaient déchirées par des guerres sanglantes entre de puissants clans, alors que s’agrandissaient les zones misérables des périphéries marginalisées. Là, François a reçu la vraie paix intérieure, s’est libéré de tout désir de suprématie sur les autres, s’est fait l’un des derniers et a cherché à vivre en harmonie avec tout le monde. C’est lui qui a inspiré ces pages.

    5. Les questions liées à la fraternité et à l’amitié sociale ont toujours été parmi mes préoccupations. Ces dernières années, je les ai évoquées à plusieurs reprises et en divers endroits. J’ai voulu recueillir dans cette encyclique beaucoup de ces interventions en les situant dans le contexte d’une réflexion plus large. En outre, si pour la rédaction de Laudato si´ j’ai trouvé une source d’inspiration chez mon frère Bartholomée, Patriarche orthodoxe qui a promu avec beaucoup de vigueur la sauvegarde de la création, dans ce cas-ci, je me suis particulièrement senti encouragé par le Grand Iman Ahmad Al-Tayyeb que j’ai rencontré à Abou Dhabi pour rappeler que Dieu « a créé tous les êtres humains égaux en droits, en devoirs et en dignité, et les a appelés à coexister comme des frères entre eux ».[5] Ce n’était pas un simple acte diplomatique, mais une réflexion faite dans le dialogue et fondée sur un engagement commun. Cette encyclique rassemble et développe des thèmes importants abordés dans ce document que nous avons signé ensemble. J’ai également pris en compte ici, dans mon langage personnel, de nombreuses lettres et documents contenant des réflexions, que j’ai reçus de beaucoup de personnes et de groupes à travers le monde.

    Lire la suite

  • Une lettre du Pape Benoît XVI à Mgr Léonard

    IMPRIMER

    Du site "Benoît et moi" :

    Benoît XVI écrit à Mgr Léonard

    Le texte de la lettre qui sert de préface à l’ouvrage collectif offert à l’Archevêque émérite de Malines-Bruxelles par ses anciens étudiants pour ses 80 ans,  « Montrer aux hommes le chemin qui mène au Christ » :

    Le Seigneur vous avait réservé un autre fardeau, plus lourd: porter l’ar­chidiocèse de l’intérieur en souffrant pour l’Église et, à travers le renoncement à la fonction extérieure, travailler de l’intérieur pour l’Église de Belgique, selon la volonté du Seigneur, en offrant votre amour et votre souffrance.

    Lettre de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI

    Cité du Vatican, 6 juillet 2018

    Excellence,

    Très cher Monseigneur,

    Lorsque vous célébrerez votre quatre-vingtième anniversaire, je ne serai sans doute plus de ce monde. Voilà pourquoi je profite bien volontiers de la possibilité que m’offrent vos amis de vous écrire dès à présent quelques lignes, qui, dans deux ans, pourront vous exprimer mes voeux les plus cordiaux et, avant tout, ma gratitude pour ce que vous avez représenté pour moi et pour ce que vous avez fait et souffert pour l’Église de Dieu en ces temps troublés.

    Ce doit être en 1983 environ que Mgr Jean Jérôme Hamer o.p., alors archevêque secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, attira mon attention sur votre ouvrage philosophique fondamental, « Pensées des hommes et foi en Jésus-Christ », que vous m’aviez aussi fait parvenir: dans l’état de confusion que traversait la philosophie de notre temps, cet ouvrage était devenu pour Mgr Hamer une véritable boussole, montrant comment le regard lumineux de la raison, quand il s’exerce avec toute la vigilance requise, peut nous faire découvrir, même dans le paysage philosophique actuel, le chemin qui mène au Dieu de Jésus-Christ et le chemin de Dieu vers nous. Lorsque bien plus tard, le pape Jean-Paul II m’eut chargé de préparer une encyclique sur la foi et la raison, sur « Fides et ratio », il m’apparut clairement que c’était à vous, en premier lieu, que je devais demander d’y collaborer Malheureusement, cette collaboration devait cesser avant d’avoir vraiment commencé, puisqu’en 1991 le Saint-Père décida de vous nommer évêque de Namur. Vous avez accueilli avec joie ce ministère de pasteur qui devait s’exercer dans une situation difficile, assumant cette fois auprès des gens simples le service que vous aviez rendu auparavant comme professeur: montrer aux hommes ce chemin de vie qu’est celui qui mène au Christ. Bien que vous soyez resté attaché, autant qu’il le fallait, à votre tâche d’enseignant, il était émouvant de voir à quel point les gens simples vous tenaient à cceur et comment ils ont accepté de se laisser conduire par vous.

    Lorsque le cardinal Godfried Danneels se retira, en 2010, vous avez accepté, sans réticence aucune, de prendre sur vous la charge que représen­tait, en notre temps, le gouvernement de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles. Mais le Seigneur vous avait réservé un autre fardeau, plus lourd: porter l’ar­chidiocèse de l’intérieur en souffrant pour l’Église et, à travers le renoncement à la fonction extérieure, travailler de l’intérieur pour l’Église de Belgique, selon la volonté du Seigneur, en offrant votre amour et votre souffrance. Pour ce renoncement et l’abnégation qu’il exige, je voudrais vous remercier de tout cœur

    Puisse le Seigneur vous assister chaque jour dans ce service de guide et de chef que vous accomplissez intérieurement, de manière cachée.

    C’est en ce sens que je vous adresse mes voeux les plus cordiaux en ce jour de votre quatre-vingtième anniversaire,

    Bien Vôtre dans le Seigneur,

    6 juillet 2018