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Livres - Publications - Page 65

  • Cette "menace vient de la dictature universelle d’idéologies apparemment humanistes" (Benoît XVI)

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    D'Antonio Socci sur Libero traduit sur le site "Benoît et moi" :

    Les mots dramatiques de Benoît XVI:

    « la menace vient de la dictature universelle d’idéologies apparemment humanistes… avoir peur de cette puissance spirituelle de l’Antéchrist n’est que trop naturel ».

    15 novembre 2020

    En mai, une polémique a suivi l’anticipation de certaines déclarations faites par Benoît XVI à Peter Seewald et publiées dans sa biographie sur le point de sortir en Allemagne. Cet ouvrage est maintenant traduit en Italie sous le titre « Benedetto XVI, una vita« , on a donc la possibilité de mieux comprendre les paroles du pape.

    La question cruciale de Seewald à Ratzinger est la suivante: « Une phrase de votre première homélie en tant que pontife est restée particulièrement gravée dans la mémoire: ‘Priez pour moi, afin que je ne fuie pas, par peur, devant les loups‘. Avez-vous prévu ce qui vous attendait?« .
    Le pape répond qu’il n’y a pas d’allusion aux problèmes du Vatican (comme les Vatileaks), comme beaucoup l’ont pensé.

    « La véritable menace pour l’Église, et donc pour le service pétrinien -explique Benoît XVI -, ne vient pas de ce genre d’épisode : elle vient plutôt de la dictature universelle d’idéologies apparemment humanistes, les contredire conduit à l’exclusion du consensus de base de la société. Il y a cent ans, n’importe qui aurait trouvé absurde de parler de mariage homosexuel. Aujourd’hui, ceux qui s’y opposent sont socialement excommuniés. Il en va de même pour l’avortement et la production d’êtres humains en laboratoire. La société moderne entend formuler un credo anti-chrétien: ceux qui s’y opposent sont punis par l’excommunication sociale. Avoir peur de cette puissance spirituelle de l’Antéchrist n’est que trop naturel et il est vraiment nécessaire que les prières de diocèses entiers et de l’Eglise mondiale viennent à la rescousse pour y résister ».

    Les médias ont simplifié tout cela de manière superficielle, déclenchant la polémique sur ces exemples. Mais ce n’est pas le centre du raisonnement de Benoît XVI, qui a un tout autre souffle. Il parle de la « menace » représentée « par la dictature universelle d’idéologies apparemment humanistes ».
    C’est cela qui est important. Qu’un homme de grande culture, de spiritualité profonde et d’autorité reconnue, parle de la « menace » d’une « dictature universelle » ne peut laisser indifférent.

    On peut objecter, mais ce thème a aussi émergé dans le débat public. Même les intellectuels laïcs se sont montrés préoccupés par l’imposition évidente d’une « pensée unique » et même « MicroMega » [ndt: revue de culture, politique, science et philosophie dirigée par Paolo Flores d’Arcais, avec qui le cardinal Ratzinger avait accepté de débattre en 2000, donnant naissance à un essai intitulé « Est-ce que Dieu existe? »]  a pointé l’index contre « la nouvelle saison d’excès que connaît l’idéologie du politiquement correct et qui a conduit à la redécouverte ‘progressive’ de la censure ».

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  • L'Église ne se renouvelle pas en se conformant à l'esprit du monde, mais par l'esprit du Christ

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    De Laurent Dandrieu sur Valeurs Actuelles :

    Cardinal Müller : “L'Église ne se renouvelle pas en se conformant à l'esprit du monde, mais par l'esprit du Christ”

    14/11/2020

    Face aux diverses interrogations auxquelles se retrouvent confrontés les catholiques en ces temps d'épidémie, le cardinal Müller invite à rester fixés sur le Christ. Entretien.

    Propos recueillis par Laurent Dandrieu.

    Préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi de 2012 à 2017, le cardinal Müller, ancien évêque de Ratisbonne, est une personnalité qui pèse dans l'Église, n'hésitant pas à prendre position d'une voix forte. À l'occasion de la parution de son livre la Force de la vérité, où il rappelle les fondamentaux de la foi catholique, il confie à Valeurs actuelles ses convictions sur le rapport des fidèles au pape, la récente encyclique, l'attitude de l'Église pendant le confinement ou sur l'immigration. Et rappelle que l'Église est là pour témoigner du plan de salut de Dieu et non pas proposer des solutions humaines à des problèmes terrestres.

    Valeurs actuelles. Vous avez publié, en 2019, un “Manifeste de et pour la foi”, repris en conclusion de votre livre la Force de la vérité. Pourquoi écrire ce texte qui énonce les vérités fondamentales de la foi, que tout catholique est censé déjà connaître ?
    Cardinal Müller. 

    Le Manifeste contient en effet les vérités les plus importantes que tout catholique devrait connaître, mais malheureusement ce n'est pas le cas de tout le monde. Il indique également que les évêques et les prêtres doivent prêcher avant tout sur la Trinité, l'Incarnation, les sacrements, le Christ que nous devons suivre et la vie éternelle. Ce n'est qu'ensuite que l'on peut aussi parler d'environnement, de climat et du thème de l'immigration. L'Église n'a pas la même mission que l'État de veiller au bien-être temporel des citoyens, bien que dans ce domaine aussi elle énonce les fondements moraux de la politique. Jésus a envoyé les apôtres dans le monde pour annoncer l'évangile du royaume de Dieu et permettre à ceux qui croient d'être baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. L'Église est un signe d'espérance au-delà des limites étroites de la vie terrestre. Elle est le témoin du plan de salut de Dieu, qui veut que tous les peuples soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité du Christ.

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  • Fabrice Hadjadj reçoit le prix du cardinal Lustiger attribué par l'Académie française

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    De Christophe Henning sur le site du journal La Croix :

    L’Académie française attribue le prix du cardinal Lustiger à Fabrice Hadjadj

    Le philosophe catholique Fabrice Hadjadj est distingué par les académiciens. L’écrivain engagé est aussi directeur de l’institut Philanthropos.

    12/11/2020

    L’Académie française a décerné, jeudi 12 novembre, le prix du cardinal Lustiger au philosophe Fabrice Hadjadj « pour l’ensemble de son œuvre ». Créé en 2012, par les Immortels du quai de Conti, ce prix doté de 3 000 € vient distinguer tous les deux ans une œuvre « répondant aux intérêts du cardinal Jean-Marie Lustiger et portant sur les enjeux spirituels des divers phénomènes culturels, sociaux et historiques ».

    S’étant déjà présenté comme « juif, de prénom arabe et de confession catholique », Fabrice Hadjadj porte, à l’instar du cardinal Lustiger, une philosophie sans frontière, explorant les racines juives d’un christianisme en mouvement perpétuel. Volontiers provocateur, la plume incisive, Hadjadj développe une approche éclectique de la foi chrétienne.

    Succès de librairie

    Né en 1971 dans une famille athée, il s’est converti au christianisme après être entré dans une église du quartier latin. Baptisé à l’abbaye de Solesmes, cet agrégé de philosophie attaque avec impertinence – au moins dans les titres – les sujets tels que le corps, le salut, la foi. Ainsi Réussir sa mort (2005), La Profondeur des sexes (2008) ou encore Dernières nouvelles de l’homme (et de la femme aussi) (2017) s’imposent comme des succès de librairie.

    Ce touche-à-tout prolixe s’essaie encore au théâtre avec Massacre des innocentsJeanne et les post-humains ou plus récemment La Confession de Don Juan. Il se fait à l’occasion auteur-compositeur-interprète et se lance dans la littérature pour la jeunesse avec L’Attrape-malheur (Ed Joie de lire, 2020). Longtemps enseignant de philosophie dans le sud de la France, ce père de famille nombreuse est aujourd’hui directeur de l’institut Philanthropos, à Fribourg (Suisse), qui propose une formation intellectuelle et spirituelle d’une année à de jeunes étudiants.

    Débat public

    Déjà distingué par plusieurs prix, notamment le grand prix catholique de littérature (2006) et le prix spiritualités aujourd’hui (2013), il participe au débat public, signe régulièrement des tribunes dans la presse et accompagne les travaux de la revue d’écologie intégrale Limite. Le prix du cardinal Lustiger vient encourager ce cinquantenaire déjà distingué « pour l’ensemble de son œuvre ». Un prix remis les années précédentes à des auteurs tels que Jean-Louis Chrétien, Pierre Manent ou Nicolas Diat.

    C’est traditionnellement à l’automne que l’Académie française attribue 62 prix dans diverses disciplines. À noter qu’un prix d’académie a été remis à Frédéric Boyer pour la nouvelle traduction des Georgiques de Virgile, sous le titre Le Souci de la terre (Gallimard, 2019), et aussi « pour l’ensemble de son œuvre de traducteur ». Frédéric Boyer, chroniqueur à La Croix L’Hebdo, a notamment traduit les Confessions de saint Augustin (sous le titre Les Aveux, POL, 2008) et dirigé la nouvelle traduction de la Bible dite Bible des écrivains chez Bayard (qui possède La Croix).

  • "Françoisphobes"

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    Françoisphobie

    Françoisphobie

    de Yves Chiron

    352 pages - nov. 2020 - À paraître

    20,00€

    Du jamais vu ! Partout, aux quatre coins du monde, des milliards d’individus qui ne sont pas chrétiens reconnaissent dans l’actuel successeur de Pierre le témoin et le champion de l’humanité. Dans les frontières du Vieux Continent, aux États-Unis, et jusque entre les murs du Vatican, il se trouve toutefois des catholiques pour voir en lui le diable. Ce sont eux, les phobiques de François, qui distillent un François bashing permanent.

    Pourquoi le pape le plus apprécié hors de l’Église est-il le plus mal apprécié au sein de l’Église ? Il fallait l’historien Yves Chiron pour décrypter les mensonges et les manœuvres de militants et idéologues qui ont perdu le sens de l’Église et qui s’appuient sur certains hiérarques conservateurs. Ces « Françoisphobes » refusent de voir dans ce pontificat « un coup de poing dans l’estomac que nous a administré l’Esprit Saint pour nous réveiller », selon l’expression du cardinal Scola.

    Que François apporte à toutes et à tous, sans discrimination, la Bonne nouvelle de l’amour, voilà l’intolérable pour ces nouveaux inquisiteurs. Quitte à ce que, complotant contre le pape de la compassion, ils se retrouvent à conspirer contre le Dieu de la miséricorde.

    Une démonstration implacable, nourrie de révélations, au service de la vérité.

    Historien de l’Église, biographe de plusieurs papes contemporains traduit en diverses langues, ayant consacré différentes enquêtes aux grandes controverses qui agitent le monde catholique, Yves Chiron est l’auteur d’une œuvre abondante et rigoureuse.

  • Apprivoiser la mort avec Monseigneur Aupetit

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    De Bosco d'Otreppe sur le site de La Libre :

    "Regarder la mort en face, c’est aussi contempler la beauté de la vie"

    Opinions

     
     
    La pandémie mondiale qui nous a touchés nous a fait "prendre conscience d’une réalité que nous avions occultée", d’une réalité "devenue insupportable dans une société hédoniste" : la mort. Tel est le constat de l'Archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit. Mais pourquoi devrions-nous la réintégrer dans nos vies? Et comment?

    Est-ce parce qu’il préférait, enfant, les aventures de Popeye aux vies des saints, comme le notait Le Monde, que Mgr Michel Aupetit reste un adepte des punchlines efficaces et des passes d’armes intellectuelles, notamment sur les questions de bioéthique ? Qui sait. Fils de cheminot, né en 1951, médecin généraliste pendant onze ans, désormais archevêque de Paris, Mgr Aupetit a terminé durant la pandémie un ouvrage sur la mort. Au regard de la "terreur absolue" que provoque le Covid, la question centrale qu’il y pose est celle-ci : pourquoi avons-nous peur de la mort, celle que nous n’avons cessé de cacher ces dernières décennies pour cesser d’en faire "un mystère familier" ? Si son livre prend racine dans le confinement, son propos se déploie et présente une large réflexion sur la manière de penser cette mort et, par là, notre vie.

    Après avoir pris des mesures sanitaires pour les églises, Mgr Aupetit ne critique pas le confinement en tant que tel. Il redoute cependant que le dernier mot soit donné à de telles mesures. Le "Protégez-vous les uns des autres" est une injonction à manier avec prudence, sous peine de mettre notre humanité entre parenthèses, fait-il comprendre. Car c’est bien dans le don de soi, dans le risque de la rencontre, que grandit cette humanité. Par ces réflexions, son ouvrage préface adéquatement les fêtes de la Toussaint et de la Commémoration des morts que célèbrent les catholiques ce week-end.

    L'entretien

    La pandémie mondiale qui nous a touchés nous a fait "prendre conscience d’une réalité que nous avions occultée", d’une réalité "devenue insupportable dans une société hédoniste" : la mort. Et la réponse que nous avons eue fut "de nous protéger de la mort par tous les moyens . En réalité, nous nous sommes protégés de la vie. La vie est un risque, mais un risque magnifique. Le fameux principe de précaution désormais inscrit dans la Constitution revient, au fond, à refuser de vivre vraiment pour ne pas risquer de mourir". Tels sont les mots par lesquels Mgr Aupetit ouvre son ouvrage. Des mots qui soulignent une conviction profonde : c’est en acceptant sereinement sa mort, sans en faire ni une obsession ni un tabou, qu’elle devient une "condition essentielle de la présence à sa propre vie". Non pas qu’il faille se dérober aux soins, ni à la médecine, mais "s’y préparer paisiblement quand elle arrive", car "l’obsession permanente de la mort, même enfouie, empêche de vivre pleinement". Tout son ouvrage, sous-titré "Méditation pour un chemin de vie", s’attache à ce défi de donner à la mort sa juste place, pour que ce moment du départ devienne un acte d’abandon, de don et de communion.

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  • Benoît XVI : "Le dernier pape d'Occident" ?

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    De Stefano Fontana sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Seul Benoît XVI a défendu l'Occident

    02-11-2020

    La violence islamiste de ces derniers jours en France est une forte attaque contre l'Occident. L'Église catholique, qui ne mentionne même pas l'islam et l'islamisme, montre qu'elle ne veut pas défendre l'Occident. Le contraire du pontificat de Benoît XVI.

    La terrible violence islamiste qui a eu lieu en France ces derniers jours est une forte attaque contre l'Occident et l'Église catholique qui minimise ou prétend classer ces événements dans la catégorie générique du terrorisme sans adjectifs, montre qu'elle ne veut plus défendre l'Occident et qu'elle a perdu la conscience de son lien profond avec lui. Sur ce front, nous vivons des moments dramatiques. En ce moment, l'Occident est attaqué sur tous les fronts, y compris, comme toujours, le front interne de l'Occident contre l'Occident, et si l'Église l'abandonne aussi à lui-même, cela peut être sa fin. La sienne au sens de l'Occident ou aussi au sens de l'Église ?

    Benoît XVI a défendu l'Occident. Toute l'Eglise ne l'a pas suivi, en effet... mais il a défendu l'Occident. Il l'a d'abord défendu contre lui-même, contre le rien qui le dévore, contre la honte de son passé, contre la haine de sa propre identité, contre la méfiance envers la raison occidentale, contre le marécage du relativisme, contre la tendance à se vendre pour une assiette de lentilles. À Ratisbonne, il l'avait défendu d'une part contre la sécularisation d'origine protestante au sein de son histoire et d'autre part contre l'Islam : toutes deux contredisent - disait-il - la relation entre la foi et la raison qui est le plus beau fruit de la civilisation occidentale, si on la ramène à son âme. Il l'avait défendu contre le relativisme, expliquant au Parlement allemand sur quoi repose l'autorité politique et invitant l'Europe à se retrouver, chose impossible à faire si, comme le veulent Macron et Comte, les églises sont fermées. Il l'a défendu contre l'immigration généralisée, soutenant le droit primaire des personnes à ne pas émigrer, et contre l'écologisme des élites, parlant toujours d'écologie humaine et jamais seulement d'écologie environnementale.

    Benoît XVI ne défendait pas tout de l'Occident, mais il était sûr d'une chose : en Occident, il s'était passé quelque chose de providentiel et donc d'essentiel, à savoir la rencontre du christianisme avec la métaphysique grecque ; et puisque cette relation était rompue ici même en Occident, il fallait la rétablir. Il s'est passé ici quelque chose dont la foi chrétienne ne peut se passer et qu'aucune chrétienté africaine ou asiatique ne pourra remplacer si la chrétienté occidentale devait s'éteindre. Le christianisme est effectivement universel, mais en Occident, quelque chose d'universel s'est produit. Défendre l'Occident, c'est défendre non pas un espace géopolitique, mais une civilisation, y compris certains éléments sans lesquels l'Église ne peut être ce qu'elle est.

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  • Le chat est-il si drôle ?

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    De Judikael Hirel sur la Sélection du Jour :

    LE CHAT N'EST PAS DRÔLE

    Il est une chose de plus que l’on peut reprocher aux terroristes islamistes : d’avoir fait de l’humour selon Charlie Hebdo le parangon de la liberté et de la laïcité, en exécutant froidement toute la rédaction de l’hebdomadaire satirique. On peut se dire "Charlie", rendre hommage à ces dessinateurs morts le crayon à la main, sans partager un instant leur humour et leurs opinions. Reconnaître qu’en France, la caricature est libre et certainement pas passible de mort. Pas plus que d’enseigner la liberté d’expression en montrant ces mêmes caricatures, comme ce fut le cas de Samuel Paty.

    Pour autant, les réflexes ont la vie dure, et d’aucuns entendent bien profiter de la lutte annoncée (enfin !) contre l’islamisme pour en revenir à leurs vieilles lunes anticléricales. C’est sans doute moins dangereux, et plus facile. "Je suis convaincue que le combat pour la laïcité cache chez bien des confrères et des collègues députés un anticléricalisme. C’est de l’Eglise qu’on ne veut pas", déclarait ainsi il y a peu Agnès Thill, députée de l'Oise, exclue de LREM. Il ne faudrait pas longtemps, entre deux lectures de lettres de Jaurès, pour que la machine politique remonte le temps jusqu’en 1901, 1904 ou 1905. Le bon vieux temps de la Séparation entre Eglise et Etat, quand le président du Conseil Émile Combes faisant fermer des milliers d’établissements scolaires, interdisant l’enseignement aux congrégations, voire les expulsant. À l’époque, sans même parler de l'Ouest, rien qu’à Roubaix, la République mandait un millier de fantassins et une centaine de cavaliers pour les six églises de la ville... Que ne dirait-on aujourd’hui devant de tels déploiements de forces dans des lieux de culte ?

    Il n’est pire anticlérical qu’un catholique déçu : c’est sans doute ce que l’on peut retenir d’Émile Combes, séminariste dans sa jeunesse auquel on refusa le sous-diaconat, sa foi n’était pas assez sûre… C’est aussi lui  qui, par une circulaire du 29 septembre 1902, imposa aux prêtres, en Bretagne, que les instructions religieuses et le catéchisme soient faits en français. Imaginons un instant, en 2020, l’obligation de prêcher en français, dans une mosquée de France, afin de lutter contre l’islamisme ! Quelle serait sans doute la levée de bouclier… Lutter contre l’Eglise Catholique est sans doute encore aujourd’hui, plus confortable.

    La République se serait-elle à ce point ramollie, elle qui n’hésita pourtant jamais à tirer sur le peuple ? Elle semble ne pas être la seule à s’être soumise, comme dirait Michel Houellebecq. A rester prisonnière de ses vieux démons, de ses réflexes anticléricaux. Philippe Geluck, le très médiatique auteur du Chat, se retrouve ainsi remis en lumière dans une vidéo de 2005 refaisant surface au lendemain de l’assassinat de Michel Paty. Interrogé alors sur Maghreb TV après les attentats de Charlie Hebdo, le dessinateur expliquait alors : “Je ne veux pas blesser les musulmans”. "On m’a toujours demandé, « vous ne faites pas de dessins sur l’islam ». Je dis non parce que c’est une autre culture. Je dois faire très attention, je ne connais pas assez pour me permettre de faire de l’humour. Il y a une chose que je trouve qu’il ne faut pas faire. Le tabou absolu pour les musulmans, c’est représenter leur prophète."

    Le même dessinateur, en 2013, à la sortie de La Bible selon le Chat, prenait moins de gants quand il s’agissait de blesser les catholiques : "Si on y réfléchit, donner une religion à des enfants, c'est un peu leur enlever leur liberté de réfléchir. On leur donne les réponses avant qu'ils ne se posent les questions. C'est une forme de manipulation mentale dès le berceau. (…) Quand on pense aux millions de vies foutues, abîmées, salies par cette manipulation de masse, c'est quand même effrayant." "Je n'ai pas l'impression de blasphémer parce que je ne suis pas dans cette règle, je ne suis pas baptisé. Et je pense que c'est ce qui donne la plus grande liberté de pensée", expliquait-il également. À condition de ne pas blesser les musulmans, bien sûr.

  • "Une époque de grande déraison collective"

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Extraits de La Grande Déraison; Race, genre, identité de Douglas Murray

    « La politique de l’identité » est-elle en train de combler le vide laissé par l’effondrement des grands récits dans les sociétés postmodernes ? C’est la thèse que défend Douglas Murray dans son livre La Grande Déraison (Éditions L’Artilleur).

    L’obsession des « minorités intersectionnelles » pour la « race », le « genre » et l’« identité » lui paraît potentiellement destructrice pour les sociétés occidentales. « On dresse les gays contre les hétéros, les Noirs contre les Blancs, les femmes contre les hommes », déplore le journaliste et essayiste britannique. C’est en Occident que la situation des minorités est la plus enviable au monde, rappelle-t-il, et c’est paradoxalement la victoire des grandes causes égalitaires qui, selon lui, provoque une surenchère de revendications aussi contradictoires que dangereuses. 

    Douglas Murray est un homosexuel revendiqué de l'école libérale classique. 

    Succès de librairie en Angleterre, La Grande Déraison paraît en français ce jeudi. En voici quelques extraits:

    NAISSANCE D’UNE NOUVELLE IDÉOLOGIE

    Nous vivons une époque de grande déraison collective. En public comme en privé, sur internet, dans la vie en général, le comportement des gens est de plus en plus irrationnel, fébrile, grégaire et tout simplement désagréable. On en voit les effets, omniprésents dans l’actualité. Mais bien que nous en observions partout les symptômes, les racines de ce phénomène nous échappent encore. L’origine même de cette situation est rarement reconnue. […] Elle tient au simple fait que nous avons traversé une période de plus d’un quart de siècle au cours de laquelle tous nos grands récits se sont effondrés. Un à un, ils ont été récusés, devenus trop impopulaires pour être défendus ou impossibles à conserver. […] Il était inévitable qu’un nouveau discours vienne occuper le terrain ainsi déserté. Les citoyens des prospères démocraties occidentales actuelles ne pouvaient être les premiers dans l’histoire du monde à ne disposer d’aucune explication sur l’aventure humaine, ni d’aucune vision globale capable de donner un sens à leur existence. 

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  • La conversion fulgurante du plus grand marchand d'art de France

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    D'Agnès Pinard-Legry sur aleteia.org :

    La conversion fulgurante d’Hervé Odermatt, le plus grand marchand d’art de France

    20/10/20

    Connu comme l’un des plus grands marchands d’art de France, Hervé Odermatt, aujourd’hui âgé de 94 ans, a eu une vie digne des meilleurs romans d’aventure. Mais c’est certainement sa conversion qui demeure l’un des épisodes les plus fondateurs et mystérieux de son histoire.

    Certaines vies semblent directement sorties de romans d’aventure dont on dévore les pages, le soir, et qu’il est impossible de reposer sans l’avoir terminé. Celle d’Hervé Odermatt en fait incontestablement partie. Aujourd’hui âgé de 94 ans, il a été l’un des plus grands marchands d’art de France. Mais ce serait bien dommage de le cantonner à sa profession. Tout au long de sa vie, qu’il raconte dans un livre autobiographique, Le Chinois (Mame), la petite histoire n’a cessé de s’entremêler à la grande. Né en 1926 d’une jeune fille de bonne famille alsacienne et d’un étudiant chinois, père qui a disparu lorsqu’il était âgé de 5 ans sans jamais l’avoir reconnu, Hervé Odermatt a connu une enfance néanmoins aimante, élevé au sein d’une famille de paysans de la Loire.

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    Le Chinois : itinéraire d’un enfant placé jusqu’au cœur du gotha mondial, par Hervé Odermatt, Mame, septembre 2020, 17 euros.

  • Le leadership vertueux : un idéal de vie, très concret et très enthousiasmant

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    De Véronique Depreter sur didoc.be :

    Le Leadership Vertueux

    .

    Le leadership vertueux - Le Laurier

    « Il faut casser la pierre pour y trouver le diamant caché à l’intérieur ». Cette phrase, prononcée par Edouard Michelin (1859-1940), résume ce qu’est le Leadership Vertueux.

    Le livre « Le Leadership Vertueux » écrit par Alexandre Dianine-Havard est le résultat de nombreux séminaires animés par son auteur sur le sujet. Alexandre Havard a été amené à donner ces formations pour répondre aux questions de ses étudiants à propos de grands hommes, c’est-à-dire d’hommes ayant réalisé de grandes choses, d’hommes ayant rêvé de grands rêves et les ayant concrétisés, en l’occurrence les pères fondateurs de l’Union Européenne.

    Le Leadership Vertueux n’est pourtant pas réservé à une élite intellectuelle ou économique : il est à la portée de tout le monde, professionnels, parents, étudiants…, quels que soient la culture, l’option philosophique, l’âge, la profession. Il n’est pas non plus une technique de plus sur le marché : l’essence du Leadership Vertueux n’est pas l’ambition, l’habileté ou le charisme, mais le caractère. Il s’agit vraiment d’un idéal de vie, très concret et très enthousiasmant et ce livre nous donne une méthode pour se lancer.

    Ce qui fait le leader, c’est son caractère, lequel se construit en développant une série de vertus. Une vertu est une force, une énergie d’ordre spirituel (dans le sens de non-biologique) que l’on acquiert en répétant des actes de ladite vertu, de façon à ce qu’elle devienne une habitude stable.

    Alexandre Havard aborde dans son ouvrage les quatre vertus de base déjà repérées par Aristote comme étant fondamentales.

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  • Le parcours d’Olave Baden-Powell ou l’aventure scoute au féminin

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    bol.com | Olave Baden-Powell (ebook), Philippe Maxence | 9791033610120 |  Boeken

    De Malo Tresca sur le site du journal La Croix :

    « Olave Baden-Powell », une vie au service du guidisme mondial racontée par Philippe Maxence

    Critique 

    Journaliste et écrivain, Philippe Maxence publie une première biographie en français de l’épouse du fondateur du scoutisme. Il brosse le portrait d’une femme forte, qui s’est engagée avec ténacité contre les conformismes de son époque.

    Olave Baden-Powell, L’aventure scoute au féminin

    de Philippe Maxence,

    Ed. Artège, 320 p. 20,90 €

    Dans la conscience collective, elle demeure toujours largement cantonnée à l’ombre de son mari, l’iconique fondateur du scoutisme mondial. Aucune biographie d’elle n’existait d’ailleurs encore en français… Un « affront » désormais réparé. Dans son dernier livre, le journaliste Philippe Maxence a en effet choisi de braquer les projecteurs sur l’atypique et trépidant parcours d’Olave Baden-Powell (1889-1977), qui joua aux côtés de son époux un rôle clé dans l’essor du scoutisme féminin. Sans toutefois en avoir été la fondatrice, ni même l’inspiratrice.

    Cadette d’une famille aisée de trois enfants, la jeune Olave St Clair Soames a la petite vingtaine quand elle rencontre, lors d’une croisière à bord de l’Arcadian en 1912le célèbre général britannique en retraite Lord Robert Baden-Powell. Le mouvement de jeunesse qu’il a fondé, quelques années plus tôt, jouit déjà d’une certaine notoriété. En dépit de leur trentaine d’années d’écart, des affinités se nouent entre les deux, et ne tardent pas à se muer en amour caché. En octobre de la même année, ils se marient, faisant fi de réticences familiales.

    Grande dévotion

    Peu conformiste - elle était notamment excédée par les us et coutumes du modèle de la femme victorienne, contrairement à sa mère qui s’en faisait le chantre -, spontanée et très sportive, Olave a rapidement su se faire apprécier au sein du mouvement. Dépassant sa timidité d’adolescente, elle s’est éperdument dévouée à la cause du guidisme naissant pour conduire son développement en Angleterre, puis dans le monde entier - en France, en Afrique, sur le continent nord-américain… -, au cœur d’un siècle profondément tourmenté par les guerres.

    Son investissement aura toutefois eu quelques répercussions moins heureuses, notamment sur sa vie de famille. Dans un univers fantaisiste largement inspiré par Peter Pan, les trois enfants du couple Baden-Powell ont en effet reçu une éducation très libre, bien qu’entachée par certaines souffrances liées aux absences parentales récurrentes.

    En janvier 1941, la mort de Lord Robert a aussi plongé Olave dans des pensées suicidaires. Alors portée par son combat pour le scoutisme, la fidèle anglicane poursuivra pendant ses 35 dernières années l’œuvre de son époux décédé. Bien documenté, cet ouvrage retrace avec finesse la vie de cette personnalité engagée, sans prétendre explorer les recoins de son âme.

  • 1001 chrétiens dans la cité qui ont changé le monde

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    Du blog de la lettre d'information de Denis Sureau "Chrétiens dans la Cité" :

    Incroyables chrétiens

    Salvator, 412 p.

    1001 personnes qui ont changé le monde : c'est le sous-titre du livre de Dominique Boulc'h, qui en fait aurait pu être : 1001 chrétiens dans la cité qui ont changé le monde. Car c'est une vaste promenade au milieu des initiatives chrétiennes disséminées dans l'histoire et sur les cinq continents que nous propose ce journaliste. Toutes ne sont pas également convaincantes, et certains commentaires peuvent également exaspérer. Mais si l'on accepte les limites de l'exercice, il ne reste plus qu'à admirer les œuvres de nos frères dans la foi. Rien de ce qui est humain ne leur est étranger :  combat contre l'esclavage et pour la justice, lutte prophétique face aux totalitarismes nazi et communiste, médiations pour la paix, promotion d'une économie au service de l'homme et d'un commerce équitable, défense prophétique de la nature, service des populations les plus démunies, innovation éducative, créativité de l'Europe chrétienne,  développement des loisirs en tant que vecteurs du lien social, bénévolat infatigable... En ces temps où les chrétiens sont souvent vilipendés et font pâle figure, ces histoires vraies de chrétiens fiers de leur foi réveillent l'espoir.

    ... et de Clémence Houdaille sur le site du journal La Croix :

    Ces « Incroyables chrétiens » qui ont amélioré le monde, selon Dominique Boulc’h

    Dans un ouvrage encyclopédique, le journaliste indépendant fait l’inventaire de 1 001 personnalités qui, depuis plus de 2000 ans, ont « changé le monde », inspirées par leur foi chrétienne.

    Incroyables chrétiens, 1 001 personnes qui ont changé le monde

    de Dominique Boulc’h, Salvator, 410 p., 22 €

    « Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves », écrivait René Char. Les mots du poète sont cités par Patrick Poivre d’Arvor en préface de l’ouvrage de Dominique Boulc’h. Ce ne sont pas les traces de poètes que cherche le journaliste indépendant, dans son ouvrage encyclopédique recensant « 1 001 personnes qui ont changé le monde », mais celles de chrétiens, à travers le monde et l’histoire, qui ont d’une manière ou d’une autre laissé leur empreinte, et celle de leur foi. Car, ajoute le préfacier, « il en va des religieux comme des poètes. Pas de preuves à distribuer, et d’ailleurs ils en seraient bien embarrassés ! ». Mais, poursuit-il, « c’est par l’exemple que le chrétien peut se distinguer ».

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