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Livres - Publications - Page 64

  • Dieu n'a pas disparu de la littérature

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    Des Propos recueillis par Christophe Geffroy sur le site de La Nef :

    Ce monde est tellement beau - broché - Sébastien Lapaque - Achat Livre ou  ebook | fnac

    Dieu et la littérature

    Sébastien Lapaque, chroniqueur au Figaro Littéraire, romancier, a récemment publié Ce monde est tellement beau (1). Il nous parle ici de ce roman inspiré et du rapport entre la littérature et la foi.

    La Nef – Pourquoi un tel roman contant une conversion ? Est-ce pour vous une façon de témoigner de votre foi, d’être « missionnaire » ?

    Sébastien Lapaque – Le romancier allemand Thomas Mann, prix Nobel de littérature en 1929 et auteur d’une tétralogie biblique intitulée Joseph et ses frères, considérait qu’il n’y avait que deux sujets de roman : l’ascension d’un homme et la chute d’une famille. L’ascension et la chute sont des motifs obsessionnels des romans au long cours du XXe siècle. La descente aux enfers et la remontée vers la lumière ont fourni le motif de nombreux livres, souvent sur un mode prosaïque, avec des éléments empruntés à la mythologie grecque : Hadès, Perséphone, Orphée, etc. Hanté moi aussi par le couple contraire de la chute et de l’ascension, j’ai ressenti le besoin de le mettre en scène sous le regard du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, avec un dispositif allusif biblique et évangélique appartenant à ma tradition et à ma foi. C’est une façon de témoigner, comme vous le dites, mais d’abord d’être en accord avec moi-même.

    « Ce monde est tellement beau », écrivez-vous ; pourtant la description que vous en faites de façon détaillée, avec tous les travers de la société moderne, conduit votre héros à nommer cette société « l’immonde » : alors, qu’est-ce qui l’emporte, la beauté ou l’immonde ?

    Ce monde est tellement beau est la première phrase du roman. Dans cette phrase qui donne son titre au livre, l’on peut entendre un écho de Genèse 1,31 : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon (tov meod). Il y eut un soir, et il y eut un matin : sixième jour. » Mot à mot, « tov meod » signifie « bon et beau beaucoup ». Autrement dit « tellement beau ». Mais la première phrase de mon roman est un peu plus longue : « Ce monde est tellement beau, cependant ». L’adverbe, après la virgule, marque une opposition, une restriction. Qu’est-ce qui s’est passé pour que la splendeur de la Création et la beauté du Sixième Jour nous soient devenues invisibles et même indisponibles ? Un monde s’est glissé sur le nôtre, il l’a littéralement enveloppé. Ce monde artificiel et sans regard, Lazare, le narrateur, le nomme « l’Immonde ». Qui finit par l’emporter ? C’est toute l’intrigue d’un livre que l’on peut dévorer comme un roman policier théologique qui poserait la question « Who done it ? » : « Qui a fait le coup ? » A cette question, Lazare, en écoutant un sermon sur les tentations du Christ dans la cathédrale de Chartres, est tenté de répondre avec le titre d’un film de Robert Bresson : Le diable probablement…

    (1) Sébastien Lapaque, Ce monde est tellement beau, Actes Sud, 2021, 330 pages, 21,80 € (cf. notre recension dans La Nef n°334 de mars 2021, p. 37).

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  • "Un cheminement spirituel vers l'intérieur" : un nouveau livre du Frère René Stockman

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    Un cheminement spirituel vers l'intérieur (€ 18,00)
     
    Un nouveau livre a été publié par Fr. René Stockman: « Un cheminement spirituel vers l'intérieur ».

    Le livre s’efforce avant tout d’aborder ce premier mouvement de notre chemin vers la sainteté : le chemin de la prière, de la contemplation, de la croissance en intimité avec le Père. C’est le chemin de Jésus vers la montagne, vers l’isolement pour, de là, rempli de l’amour de Dieu, aller au monde.

    D’abord, nous nous demandons comment nous pouvons nous ouvrir à cette grande réalité que nous pouvons appeler Dieu. Il s’agit alors d’arriver à une relation avec Dieu, que nous pouvons appeler Père et qui nous invite à entrer dans son amour. Cette ouverture et cette entrée dans une relation d’amour avec Dieu, nous l’appelons prière. Une prière incarnée, où notre vie de prière auprès de Dieu aboutit là où elle doit toujours aboutir : à l’homme, qui nous met à nouveau en chemin vers Dieu. 
     
    Le second mouvement, le mouvement vers l’extérieur, c’est un cheminement spirituel qui doit justement nous rendre plus sensibles et attentifs aux personnes qui nous entourent, au monde dans lequel nous vivons.
     
    Le livre est publié par Parole et Silence, qui a également édité deux autres livres de Fr. René Stockman: « Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux » et 
    « Qu'aucun de ces petits ne se perde ».
     
    Vous pouvez commander le livre auprès de l'éditeur ou bien auprès du secrétariat de l’administration générale via ce lien.
     
    Parole et Silence – 2021 – 217 p.

    Généralat Frères de la Charité

    Service Communication
    Stropstraat 146
    9000 GENT
  • "J'élève mon enfant avec le Christ" : un guide de l'éducation chrétienne

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    De Transmettre :

    J'élève mon enfant avec le Christ

    J'élève mon enfant avec le Christ

    Guide de l'éducation chrétienne

    Comment faire grandir ses enfants dans une vision catholique? Voici le premier guide qui propose non seulement des éléments d'analyse sur les fondamentaux de l'éducation chrétienne et les étapes de la croissance psychologique et spirituelle, mais aussi des conseils pratiques sur la formation religieuse, la prière en famille et la liturgie de l 'Église, ainsi que des questions / réponses complètes sur les sacrements.

    Facile à consulter et à lire, ce livre de référence est riche de nombreux encadrés, conseils de lecture, précisions de vocabulaire qui en font un outil accessible à tous.

    Un cadeau idéal de naissance ou de baptême !

    Vu dans la presse:

    "Un outil pratique, vraiment bien fait, à recommander" (La Nef).

    "Un guide complet qui traite de la question de l’éducation dans toutes ses dimensions (psy et spi)" (Famille chrétienne)

    "Croisant réflexions théologiques et psychologiques, assorties de conseils de lecture et de nombreux encadrés, c’est un précieux outil pédagogique" (France catholique)

    "Nous espérons que J’élève mon enfant avec le Christ deviendra une référence incontournable des familles" (Liberté politique)

    Pour feuilleter des extraits et commander

    Sommaire

    • Les fondamentaux de l’éducation chrétienne
    • Les étapes de la croissance psychologique et spirituelle
    • Transmettre la foi
    • La prière et la liturgie
    • Les sacrements en questions
    • Les grandes questions
    • Index

    www.transmettre.fr

    270 pages, 29 €,

  • Sainte Catherine de Sienne, une femme exceptionnelle, mystique et pleinement engagée dans les affaires du monde

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    Catherine de Sienne est l'objet du "gros plan de la semaine" sur Canal Académie (archive 2016):

    unnamed.jpgLa vraie grandeur de Catherine de Sienne

    « Catherine de Sienne mérite d’abord de retenir toute notre attention car elle est la première femme du Moyen Âge sur laquelle on dispose d’une documentation aussi abondante, à commencer par ses propres œuvres. Ensuite, elle a été victime, au cours des siècles, de malentendus et de jugements hâtifs qui nous empêchent souvent de la comprendre : ainsi, on lui a attribué le mérite - ou le tort, selon les cas - d’avoir fait revenir la papauté d’Avignon à Rome, ce qui est très discutable, comme nous le verrons, ou bien l’on s’est focalisé avec un certain voyeurisme sur ses états mystiques (extases, stigmatisation, lévitations), dont elle-même n’a guère parlé dans ses écrits et qui ne constituent que le reflet le plus voyant de son expérience religieuse intime. Aujourd’hui, ces aspects de sa vie ne sont pas ceux qui intéressent le plus et ils nous empêchent même parfois de saisir où réside la vraie grandeur de cette femme exceptionnelle.  »

    Extrait de Catherine de Sienne. Vie et passions, par André Vauchez, Éditions du Cerf, octobre 2015, 254 p., 24 euros.

    Vie et passions de Catherine de Sienne

    Entretien avec André Vauchez, ancien directeur de l’École française de Rome, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres à propos de son ouvrage sur la sainte médiévale
     
     
    Sainte Catherine de Sienne est largement méconnue en France. Pourtant, au cœur de l’Europe médiévale, cette femme exceptionnelle, à la fois mystique et pleinement engagée dans les affaires du monde, a joué un rôle de premier plan dans les crises politiques et religieuses de son temps : guerre de Cent Ans, rivalités fratricides entre cités italiennes exil des papes à Avignon… Le portrait qu’en brosse André Vauchez la restitue dans sa vérité, faisant le lien entre son humilité devant Dieu et son audace face aux puissants que ceux-ci soient princes, rois, évêques ou pontifes. Il rend aussi justice à une époque souvent mal connue de notre histoire.
  • "Quand nous voyons le linceul, nous voyons vraiment le visage de Jésus"

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    Du National Catholic Register (Thomas L. McDonald) :

    Un scientifique : "Quand nous voyons le linceul, nous voyons vraiment le visage de Jésus".

    Un entretien avec Gerard Verschuuren jette un éclairage sur le tissu sacré dans le nouveau livre "A Catholic Scientist Champions the Shroud of Turin".

    New book highlights interesting insights into the venerated fabric.
    Un nouveau livre apporte des informations intéressantes sur le tissu vénéré. (photo : Sophia Institute Press)

    24 avril 2021

    Gerard Verschuuren est un biologiste et philosophe catholique qui travaille à la jonction de la science et de la religion. Sa formation très variée comprend la génétique, l'anthropologie biologique et les statistiques, mais il a également obtenu un doctorat en philosophie des sciences et a enseigné la philosophie de la biologie, la génétique humaine et la programmation informatique dans des universités américaines et européennes. Il vit aujourd'hui dans le New Hampshire et profite de sa retraite pour écrire des livres sur la foi et la science, parmi lesquels Aquinas and Modern Science, The Myth of an Anti-Science Church, In the Beginning : How God Made Earth Our Home et, plus récemment, A Catholic Scientist Champions the Shroud of Turin (Sophia Institute Press, 192 pages, $17.95). Dans ce livre, Verschuuren examine les preuves pour et contre l'authenticité du linceul dans la double perspective de la science et de la foi. L'une des raisons qui l'ont poussé à reconsidérer les preuves à ce moment-là est la disponibilité des données brutes des tests au carbone 14, dont il a été fait état pour la première fois en 1988. Retenues pendant des décennies par le British Museum, les données brutes n'ont été divulguées qu'en 2017, suite à une demande de liberté d'information du chercheur français Tristan Casabianca. L'analyse ultérieure de ces données et la comparaison avec le rapport original ont conduit l'équipe de Casabianca à conclure que " l'homogénéité fait défaut dans les données et que la procédure devrait être reconsidérée ", jetant le doute sur les résultats de la date au carbone 14. Le correspondant du Register, Thomas L. McDonald, a discuté de ces questions avec G. Verschuuren.

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  • Benoît XVI : futur docteur de l'Eglise ?

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    De Kath.net/news (Lothar Rilinger) :

    Le cardinal Müller : "Je considère Benoît XVI comme un docteur de l'Église du futur"

    16 avril 2021

    Müller à l'occasion du 94e anniversaire de Joseph Ratzinger : "A 20 ans, son livre 'Introduction au christianisme' m'a ouvert la porte à la compréhension de la Révélation en tant que vérité historiquement présente de Dieu" Interview de Lothar Rilinger sur kath.net

    Vatican (kath.net) Le pape émérite Benoît XVI/Joseph Ratzinger fêtera son 94e anniversaire le 16 avril 2021. A l'occasion de cette journée mémorable, l'ancien Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Gerhard Ludwig Müller, évoque sa relation désormais amicale avec le Pape émérite dans une interview exclusive à KATH.NET.

    Nous avons suivi avec le cardinal Müller le chemin qu'il a parcouru avec Benoît XVI/Ratzinger, d'abord comme étudiant à distance, puis comme professeur de dogmatique et d'histoire du dogme, comme évêque de Ratisbonne et enfin comme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, donc comme le plus proche collaborateur du pape, pour contribuer aujourd'hui, en tant qu'éditeur du recueil des écrits du jubilaire, à rendre cette œuvre considérable accessible au monde savant, mais pas seulement à celui-ci.

    Cette conversation est un hommage qui vise à exprimer la gratitude des deux interlocuteurs Müller et Rilinger pour avoir rencontré Benoît XVI à travers les écrits à distance, d'une part, et à travers les conversations personnelles avec le Cardinal, d'autre part, et avoir ainsi été influencés dans leur réflexion. Mais la conversation vise également à exprimer des félicitations à l'occasion de son anniversaire, ainsi que le souhait que le Seigneur continue à tenir sa main protectrice sur le pape émérite Benoît XVI.

    Professeur titulaire et professeur honoraire à Munich

    Lothar Rilinger : Quand avez-vous connu le professeur Ratzinger ?

    Cardinal Gerhard Müller : Je veux dire qu'en tant qu'étudiant, j'ai entendu les conférences du professeur Ratzinger sur le baptême à l'Académie catholique de Bavière à Munich. En raison de la surpopulation, tout a dû être transféré dans la rue. Le professeur Ratzinger était alors en 1969/70 la grande étoile dans le ciel théologique allemand.

    Rilinger : Avez-vous, avec lui, discuté publiquement ou publié un article avant d'être chargé de reprendre la rédaction des "Joseph Ratzinger Gesammelte Schriften" (JRGS), publiés par le Herder-Verlag de Fribourg/Brg.

    Card. Müller : L'édition de ses Collected Works a commencé en 2008 avec le 11ème volume des Collected Writings sur le thème de la "Théologie de la Liturgie". Le pape souhaitait que l'édition complète en 16 volumes commence par la liturgie, qui, par sa nature même, est le culte de Dieu et la communication du salut aux hommes. Avant cela, j'ai également discuté et présenté certains de ses écrits. Mais il faut garder à l'esprit qu'avec un écart d'âge de 20 ans en tant que professeur, je n'ai jamais été son collègue.

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  • Houellebecq, le bluff euthanasique et sœur Morphine

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    Houellebecq 20313494lpw-20313507-article-michel-houellebecq-confinement-coronavirus-jpg_7089608_1250x625.jpgLe débat euthanasique n’a hélas plus cours en Belgique : le pire est advenu et l’opinion inerte est chloroformée depuis longtemps déjà. Il n’en va pas encore de même en France. Entre autres, l’écrivain Houellebecq démontait, voici peu, la manipulation du discours publicitaire euthanasique avec l’objection retentissante d’un seul mot : la morphine. Oui, mais encore ? L’absence de douleur ne donne pas nécessairement un sens à la vie. Voici un commentaire D’Henri Quantin, lu sur le site web « aleteia » (21 avril 2021) :

    «De la récente tribune percutante de Michel Houellebecq contre l’euthanasie, beaucoup ont essentiellement retenu la conclusion : « Lorsqu’un pays — une société, une civilisation — en vient à légaliser l’euthanasie, il perd à mes yeux tout droit au respect. Il devient dès lors non seulement légitime, mais souhaitable, de le détruire ; afin qu’autre chose — un autre pays, une autre société, une autre civilisation — ait une chance d’advenir. » De la part d’un auteur qui préfère son travail de romancier aux postures des « guignols de l’engagement », la déclaration est de fait frappante. Aucun champion de la rébellion médiatique n’a, à notre connaissance, affirmé aussi clairement le droit non seulement à l’objection de conscience, mais même à l’insurrection salutaire. 

    La souffrance n’est plus un problème

    Il y a tout juste deux ans, le président Macron décorait Houellebecq de la légion d’honneur. À cette occasion, il tenta discrètement de minimiser la portée de sa critique de la Modernité, en le qualifiant de « romantique perdu dans un monde qui est devenu matérialiste ». Il aura sans doute quelques difficultés à réduire le propos à une mythologie adolescente de la révolte, héritée du XIXe siècle. Car l’argument principal de Houellebecq ne se trouve pas dans les nuages, mais dans la réalité la plus simple et dans un progrès décisif de la médecine, tout à fait compatible avec un monde matérialiste : la découverte de la morphine. Déjà au moment où l’État français décida de mettre à mort Vincent Lambert qui « n’était en proie à aucune souffrance du tout […] et n’était même pas en fin de vie », Houellebecq avait fait ce rappel magistral : « Une découverte extraordinaire, qui apportait une solution élégante à un problème qui se posait depuis les origines de l’humanité, a eu lieu en 1804 : celle de la morphine. Quelques années plus tard, on a vraiment commencé à explorer les étonnantes possibilités de l’hypnose. En résumé, la souffrance n’est plus un problème, c’est ce qu’il faut répéter, sans cesse, aux 95 % de personnes qui se déclarent favorables à l’euthanasie. »

    Houellebecq racontait qu’il avait connu lui-même des circonstances dans lesquelles il était prêt à supplier qu’on l’achève et qu’il avait suffi d’une piqûre de morphine pour que son point de vue change presque instantanément. 

    Étatisme et capitalisme réunis

    La grande force de Houellebecq est de mettre à nu en quelques mots les impostures du rouleau compresseur idéologique qui tente d’écraser toute objection. Houellebecq ôte à tous les arguments leurs parures compassionnelles et leurs atours publicitaires. La clé de voûte du « bluff technologique », jugeait Jacques Ellul, est la publicité. Le bluff euthanasique, qui n’est que l’application à l’homme des diktats de l’efficacité technique, fonctionne de la même façon. 

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  • La foi : à l'exact opposé du désespoir

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    De Diane Gautret sur le site de l'hebdomadaire "Famille Chrétienne" :

    Jérôme Alexandre : « La foi est l'exact opposé du désespoir »

    Qu’est-ce que croire ? Que signifie au juste l’expression « avoir la foi » ? Peut-on la « perdre comme on perdrait son trousseau de clés », ainsi que le faisait remarquer l’écrivain Georges Bernanos dans un de ses romans ? Sans doute parce qu’il s’en est longtemps fait lui-même une fausse idée, Jérôme Alexandre cisèle une définition audacieuse de la foi dans son dernier ouvrage. Ce spécialiste de Tertullien, professeur de théologie à la faculté Notre-Dame du Collège des Bernardins à Paris, avance ici pas à pas, à la lueur des Évangiles, ainsi que des écrits des plus grands spirituels (de saint Augustin à Simone Weil, de Jean de la Croix à Kierkegaard), pour nous ouvrir à sa dimension sensible et intuitive. Il ne s’agit pas de croire aveuglément à des vérités cachées, énonce-t-il délicatement, mais de se rendre avant tout attentif au monde, participant de la bonté qui le fonde et responsable de son histoire. Entretien.

    D’où vous est venue l’idée d’un livre sur la foi ?

    Qu’est-ce que je laisserai à mes petits-fils comme témoignage de ma foi ? Qu’est-ce pour moi croire ? Ce livre est parti de ces interrogations. Je me suis en effet vite rendu compte que je n’allais pas leur décliner le catéchisme de l’Église catholique, n’ayant eux-mêmes pas reçu d’éducation chrétienne. Si on n’a pas d’abord exprimé le sentiment que la vie est une merveille, que les êtres humains sont capables de bonnes et belles choses et qu’il est raisonnable de croire pour être heureux par-delà les peines, les fatigues, les erreurs ou les déceptions personnelles, il est vain de transmettre le contenu de la foi. Il y a dans l’humanité une disposition naturelle et universelle à la foi. La philosophie, quand elle fait bien son travail, n’y fait pas obstacle, bien au contraire.

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  • Bergoglio ou Imbroglio ?

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    Bergoglio 8513869_20171209-142400.jpgNotre confrère « Diakonos.be » publie cette traduction d’un récent article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso :

    « François, le pape qui s’autocontredit. Théorie et pratique d’un pontificat non-infaillible. Bravo à celui qui arrive à comprendre. Lisez plutôt :

    « Prenez quatre éléments : pour apprendre la réalité, il y a le concept et l’intuition et pour expliquer la réalité il y a les deux termes d’une antinomie. Ces quatre éléments entrent en tension entre eux. Nous ne pouvons pas dire que le signe de l’adéquation soit l’équilibre entre la réalité et le fait de la percevoir. Nous devons chercher un signe qui, en lui-même, renferme la tension des quatre éléments. À mon sens, ce signe est la consonance. »

    « La consonance dont le sujet qui connaît a l’expérience en lui-même est, dans ce cas, le reflet de la consonance qu’il y a entre la réalité en soi et la réalité connue. Je m’explique : celui qui connaît a une expérience directe de la consonance qu’il y a entre ce qu’il apprend et ce qu’il exprime. Sur base d’une telle consonance, il peut savoir quand on donne la consonance entre la réalité en elle-même et la réalité apprise. »

    « Saint Ignace utilise cette expérience pour s’assurer du fait qu’un esprit soit bon ou mauvais : la consonance figurée par l’eau qui tombe sur une éponge plutôt que sur la pierre. C’est une consonance ambivalente pour ce qui se réfère à l’identité des esprits, parce qu’il faut prendre son signe positif ou négatif de l’état habituel du sujet, qui soit monte du bien vers le mieux ou qui tombe de mal en pis ».

    Cet extrait que nous venons de citer est le cœur d’un texte inédit de Jorge Mario Bergoglio par lequel « La Civiltà Cattolica » a solennellement ouvert son dernier numéro afin d’en décortiquer le « style d’argumentation ».

    > Interpretare la realtà

    Ce texte remonte aux années 1987-88 et coïncide avec l’apogée du parcours intellectuel du jésuite argentin qui est aujourd’hui pape quand, alors âgé d’un peu plus de cinquante ans, il travaillait à une thèse de doctorat sur la pensée du théologien et philosophe Romano Guardini.

    Cette thèse n’a jamais été achevée, malgré que Bergoglio ait été envoyé en Allemagne pour cette raison. Mais un des chapitres, d’après l’auteur en personne, a été inséré tel quel dans « Evangelii gaudium », le document-programme du pontificat de François. Et il s’agit du chapitre avec les soi-disant « quatre postulats » si chers au pape actuel, selon lesquels le temps est supérieur à l’espace, l’unité prévaut sur le conflit, la réalité est plus importante que l’idée et que le tout est supérieur à la partie.

    À plusieurs reprises, le Pape François a reconnu qu’il avait une dette envers Guardini et en particulier avec son essai de 1925 « Der Gegensatz », en italien « L’opposizione polare ».

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  • La vie édifiante du vénérable cardinal Van Thuân, sous le signe du dévouement à son prochain

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org :

    « Aime-les comme Jésus t’a aimé »: l’appel entendu par le card. Van Thuân

    Flaminia Giovannelli évoque sa « douceur » et sa « simplicité »

    Dans L’Osservatore Romano en italien du samedi 17 avril 2021, Flaminia Giovannelli – sous-secrétaire du dicastère pour le service du développement humain intégral –  rend hommage au cardinal vietnamien dans un article intitulé : « La vie édifiante du vénérable cardinal Van Thuân, sous le signe du dévouement à son prochain. Il abordait le temps présent en le remplissant d’amour ».

    Cet appel à l’amour le cardinal Van Thuan l’a entendu, et c’est d’autant plus frappant, au cours d’une « nuit de désespoir », « devant l’inébranlable mur d’hostilité de ses gardiens de prison ».

    Le lendemain, comme l’a lui-même raconté l’ancien prisonnier des geôles communistes vietnamiennes, « il commença à les aimer » et à les « convaincre qu’il les aimerait même s’ils décidaient de le tuer ».

    S’il a su aimer ses ennemis, le cardinal n’en a pas moins aimé ses amis et ses collaborateurs, « premiers destinataires de ses attentions », affirme l’auteure, qui l’a côtoyé lorsqu’il fut appelé à Rome comme vice-président, puis président du Conseil pontifical Justice et Paix.

    Témoignant de sa « simplicité », de sa « douceur » et de son « affection, ou plutôt de son amour », elle souligne que « le cardinal avait sur son bureau un bouquet de fleurs en tissu, du même nombre que ses collaborateurs, justement, pour les avoir toujours présents dans son esprit et sa prière ».

    Huit ans après sa mort, le 22 octobre 2010, la phase diocésaine de la cause de béatification du cardinal exilé à Rome a été ouverte  au Latran. Et, en 2017, le pape François a autorisé la publication d’un décret de la Congrégation romaine sur le caractère « héroïque » de ses vertus humaines et chrétiennes.

    Voici notre traduction, de l’italien, de l’article de Flaminia Giovannelli.

    HG

    La vie édifiante du vénérable cardinal Van Thuân,

    sous le signe du dévouement à son prochain.

    Il abordait le temps présent en le remplissant d’amour.

    Sa fidélité au siège de Pierre fut un trait typique de la personnalité du vénérable cardinal François-Xavier Nguyen Van Thuân. En témoigne singulièrement un des nombreux épisodes qui ont constellé son existence marquée par de grandes souffrances qu’il affrontait avec espérance, force et sens de l’humour : l’épisode concernant L’Osservatore Romano. En effet, il racontait qu’une fois, au cours d’une de ses détentions sévères en prison – il passa treize années en prison, dont neuf en isolement – une « dame de la police » lui apporta, enveloppé dans deux pages de L’Osservatore Romano, le petit poisson qui lui était destiné pour le déjeuner. Le cardinal considéra ce fait comme providentiel, au point de nettoyer et de conserver jalousement les deux pages pour pouvoir les relire plusieurs fois.

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  • Pour changer notre regard sur la messe et y participer de l'intérieur

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    De XA sur le Forum catholique :

    L’abbé Guillaume de Tanoüarn, rédacteur en chef de Monde & Vie, vient de publier chez Via Romana un nouveau livre intitulé Méditations sur la messe.

    Pour Monde & Vie, Dominique Molitor a interrogé l'abbé de Tanoüarn. Je publie ci-dessous cet entretien avec l'aimable autorisation de l'ensemble des protagonistes.

    ***
    Sur l’aventure spirituelle - Monde & Vie du 10 avril 2021 - pp. 38 et 39

    L’abbé Guillaume de Tanoüarn, rédacteur en chef de notre magazine, vient de publier un nouveau livre intitulé Méditations sur la messe. Loin des soubresauts de l’actualité, il nous emmène au cœur de notre destinée, là où le Christ nous rattache à Dieu – si nous le voulons !. ››› Propos recueillis par Dominique Molitor

    Vous publiez aux éditions Via romana un nouveau livre intitulé Méditations sur la messe. Pouvez-vous nous préciser les circonstances et le contexte de ce travail que rien n’annonçait dans vos œuvres antérieures ?

    Je crois que je n’aurais jamais osé me lancer dans la rédaction d’un tel livre sans le confinement. Ce sont les circonstances du premier confinement, souvenez-vous, les églises fermées ; l’absence totale de messe en présence de peuple, et cet ordre péremptoire de nos autorités : « restez chez vous », voilà ce qui m’a décidé à parler de cette messe à laquelle on ne pouvait plus assister. Il se trouve que j’avais donné un cours sur ce sujet l’année précédente au Centre Saint Paul. Confiné à Saumur, dans ses beaux paysages dont la Loire a le secret, je n’avais pas ma bibliothèque : impossible d’aborder un sujet d’érudition ! Restait, dans le grand calme du confinement, à méditer. Qu’est-ce que la méditation ? Un regard particulièrement intense de l’esprit, animé par une volonté de comprendre dans laquelle se cache tout l’amour du monde. Le terme de cette volonté de comprendre, comme le dit bien Descartes, est l’évidence. Saint Ignace, dans ses célèbres Exercices spirituels, explique que l’on va de la méditation à la contemplation. La méditation n’est pas un détour, elle est la base dont il faut partir pour aller vers l’évidence contemplée. Dans nos vies, la foi recouvre ainsi tout ce que l’on fait avec évidence. Il m’a semblé que je devais partager cette évidence du rite latin, qui est, d’abord et avant tout l’évidence du sacré. Cela fait plus de trente ans que je suis prêtre, et la prière qui mobilise toutes les forces de mon esprit, c’est encore la messe. Or il y a tant de fidèles pour lesquels, à l’inverse, la messe est un long ennui, que l’on n’éprouve que par devoir ou par habitude ! J’ai voulu donner aux chrétiens, à travers ce petit livre, le goût d’une véritable méditation sur la messe. Qu’est-ce que la messe ? Il s’agit en réalité d’une initiation au Mystère chrétien lui-même.

    Vous étiez donc tel un ermite, mais nous précisez-vous d’emblée, vous aviez des compagnons de route… ?

    Certains sujets, je les ai tournés et retournés dans mon esprit et je garde précieusement telle ouverture, tel trait de lumière, telle émotion aussi, comme renfermant un savoir précieux et non une science gratuite. C’est en ce sens que j’évoque au début de ce livre mes compagnons de route. Je n’ai pas la prétention d’avoir écrit une œuvre scientifique sur la messe. Il me manque trop de références. Mais je garde précieusement toutes celles que j’ai citées dans cet ouvrage. Pas besoin d’une bibliothèque pour l’écrire. Quelques livres suffisaient, des livres lus et relus, des auteurs qui sont comme des compagnons, des thèmes récurrents et, entre tous, outre le thème de la messe elle-même, de l’origine et de la signification des prières qui y sont dites, le thème du sacrifice, dans toutes ses dimensions : liturgiques, théologiques, mais aussi anthropologiques, métaphysiques, spirituelles, c’est-à-dire simplement quotidiennes, car le sacrifice fait forcément irruption dans la vie de chacun, qu’on ait cherché ou non à l’y inviter. Mes compagnons de route ont tous été touchés par cette grande question de l’acte sacré et de la présence de Dieu à travers la terrible présence du mal, la présence d’un Dieu qui seul est sauveur du mal. Outre Thomas d’Aquin et l’étonnant article de la Somme théologique sur le sacrifice, il y a Cajétan, en réponse aux protestants, il y a Joseph de Maistre, en réponse à la Révolution française, il y a enfin René Girard, inépuisable source de réflexion sur la violence et le sacré, c’est-à-dire sur le sacrifice. J’en oublie la merveilleuse école française de spiritualité, en particulier un petit livre du Père de Condren sur L’idée de sacerdoce et de sacrifice, co-écrit au cours du siècle dix-septième avec le célèbre janséniste Pasquier Quesnel. Ces gens m’ont nourri et m’ont donné ce que je tente de rendre aux lecteurs d’aujourd’hui. Je voudrais aussi, puisque vous parlez de compagnons de route, rendre hommage à Mgr Guérard des Lauriers et à l’originalité de son approche de la notion de sacrifice, au sein de la messe elle-même.

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  • Charles et Zita de Habsbourg, l'itinéraire spirituel d'un couple

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    Date de parution : 07.04.2021

    Nb. de pages : 232
    EAN : 9791033610809

    Charles et Zita de Habsbourg

    Itinéraire spirituel d'un couple

    Elizabeth Montfort

    Rudolf d'Autriche (Préface)

    Commencée comme un conte de fées par un mariage d'amour, la vie de Charles et Zita de Habsbourg, derniers souverains d'Autriche et de Hongrie, devient tragédie : guerre, calomnies, trahisons, solitude, exil, mort prématurée de Charles… Pourtant, chez eux, aucune amertume, aucune critique. Bien au contraire, le pardon nourrit leur coeur.

    Quel est donc le secret de leur vie d'époux pour garder cette attitude humainement si difficile, voire impossible ? Ce livre dévoile ce mystère en parcourant leur vie de foi, de courage et d'abandon à la divine providence. Une vie d'oblation pour leurs peuples dont le sommet est l'offrande ultime de sa vie pour Charles. Offrande à laquelle s'associe pleinement, mais douloureusement, Zita.

    Une vie résumée par deux paroles de Charles : « Maintenant, nous devons nous aider mutuellement à aller au ciel », le matin de leur mariage, et « Je t'aime infiniment. Dans le coeur de Jésus, nous nous retrouverons », quelques instants avant de remettre sa vie entre les mains du Père.

    Un exemple magnifique pour tous les couples en quête d'un chemin vers Dieu.

    Elizabeth Montfort, diplômée en droit et en philosophie, a été députée au Parlement européen de 1999 à 2004. Elle est responsable pour la France de la Ligue de prière du bienheureux Charles d'Autriche pour la paix des peuples et secrétaire générale de l'Association pour la béatification de l'impératrice et reine Zita, épouse et mère de famille.

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    18,90€