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Médias - Page 81

  • Comment le succès du pape et l'insuccès de son Eglise peuvent-ils aller de pair ?

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur diakonos.be :

    Le « succès » du pape François sous la lorgnette d’un sociologue des religions

    Panama, Émirats arabes unis, Maroc, Bulgarie, Macédoine, Roumanie… Au cours des cinq premiers mois de cette année à peine, le pape François a inscrit à son agenda autant de voyages hors d’Italie qu’il n’en effectuait auparavant en toute une année.  Et d’autres suivront encore en Afrique et en Asie.  C’est aussi cela qui fait de lui une « star » internationale.  L’image de l’Église catholique s’identifie toujours plus avec la personne du pape et de son « succès » planétaire.

    Dans l’opinion publique, Jorge Mario Bergoglio joui certainement d’une vaste popularité, même si elle a récemment baissé dans un pays-clé tel que les États-Unis. Rien de tel en revanche pour l’Église catholique qui souffre pratiquement partout d’un « insuccès » flagrant.

    C’est cette contemporanéité du succès du Pape et de l’insuccès de son Église qui constitue l’un des casse-têtes de la sociologie des religions d’aujourd’hui.

    Un casse-tête auquel Luca Diotallevi, professeur de sociologie à l’Université de Rome Trois et ancien senior fellow au Center for the Study of the World Religion de la Harvard Divinity School, qui a également été le politologue de référence de la Conférence épiscopale italienne durant le pontificat précédent, apporte une réponse originale dans son dernier essai qui vient de sortir de presse.

    > L. Diotallevi, “Il paradosso di papa Francesco. La secolarizzazione tra boom religioso e crisi del cristianesimo”, Rubbettino Editore, Soveria Mannelli, 2019.

    *

    Toutefois, avant de tenter d’apporter une réponse à ce casse-tête, Diotallevi commence par en affronter un autre qui s’impose d’emblée.  Il consiste à s’interroger sur la validité ou non du paradigme classique de la sécularisation selo lequel « plus la modernité avance, plus la religion est marginalisée voire disparaît, et avec elle le christianisme ».

    En effet, cet ancien paradigme fonctionne dans de nombreux cas mais pas dans d’autres, comme justement par exemple dans le cas du pape François.

    Tandis qu’au contraire, dans d’autres cas, c’est la théorie de la différenciation sociale élaborée par le sociologue et philosophe allemand Niklas Luhmann (1927-1998) qui semble être un instrument d’analyse très efficace.

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  • Ozon, un ami nous interpelle

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    Ce petit mot parvient à notre messagerie électronique :

    Je lis avec consternation l'accueil fait par la presse au dernier film d'Ozon: Grâce à Dieu. Il reçoit une pluie d'étoiles qui, à mon avis, tiennent plus au sujet abordé plus qu'aux qualités cinématographiques. Il en est de même pour les films qui montrent avec une complaisance positive les relations homosexuelles ou la "charité" euthanasique... L'air du temps l'emporte sur toute autre considération et la mode est impérative!

    D'après ce que j'ai pu lire, seuls les Cahiers du cinéma réputés à gauche, ont gardé intactes leurs exigences artistiques et rangent le film dans la catégorie des enquêtes sociologiques sans recherche cinématographique. Ils vont plus loin et renvoient les cinéphiles vers M, de Yolande Zauberman, film digne de ce nom mais qui passera inaperçu: il aborde avec un vrai talent le problème de la pédophilie dans une communauté juive...

    Hélas... Comme c'était prévisible, l'occasion de la programmation de "Grâce à Dieu" sur nos écrans était trop belle pour ne pas faire de ce film l'instrument d'une nouvelle campagne contre l'Eglise. La RTBF tout particulièrement en remet des couches et fait une propagande insistante pour engager ses auditeurs et téléspectateurs à aller voir ce film. La pédophilie intéresse beaucoup moins ces gens que l'entreprise de dénigrement de l'Eglise et de sa hiérarchie. Sinon, ils tenteraient de la débusquer partout où elle sévit et pas seulement dans l'Eglise. Pour le reste, tout ce qui peut alimenter le libertarisme moral et les "avancées éthiques" est bon à prendre. Il peut cependant arriver que de bonnes surprises surviennent comme lundi de la semaine dernière (25 mars) où "la Confession" et "les Innocentes" ont été programmées durant la même soirée sur la Une de la RTBF, mais cela reste vraiment exceptionnel.

    On pourrait espérer qu'ils se fatiguent de ce matraquage mais je pense qu'ils ne lâcheront pas prise et qu'ils poursuivront cette offensive comme en témoigne cette émission sur ARTE où ils ont exploité un nouveau dossier, celui des violences sexuelles commises contre des religieuses, émission que la RTBF s'est empressée de rediffuser la semaine suivante.
     
    Face à ce déferlement, on peut se demander si les réponses des responsables religieux sont adéquates. Saluer ce film et ce genre d'émission comme des occasions providentielles de faire la lumière sur des réalités tenues cachées jusque là et se battre la coulpe sans voir l'exploitation qui en est faite me paraît constituer une attitude de faiblesse, en tout cas insuffisante.

    YW

  • Le pape François dénonce le journalisme qui ne fait rien d’autre que « salir » les personnes

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    De Marie Malzac sur le site de la Croix :

    Le pape met en garde les journalistes contre « l’amour des choses sales »

    Dans une interview diffusée par la chaîne espagnole La Sexta dimanche 31 mars, le pape François a dénoncé le journalisme qui ne fait rien d’autre que « salir » les personnes.

    Le pape François s’est livré, dans une interview retransmise dimanche 31 mars en Espagne sur La Sexta, à une critique des dérives du métier de journaliste.

    Ainsi, le pape a déploré une façon de faire de l’information comme des « flashs », en prenant l’exemple du « grand drame » oublié des Rohingyas. « Lorsque le sujet a commencé, il a beaucoup mobilisé, et aujourd’hui presque plus personne n’en parle », a-t-il relevé, dénonçant une façon « injuste » de pratiquer le journalisme.

    Les journalistes, a poursuivi le pape, « ont la possibilité de tomber dans quatre mauvaises attitudes, qui les menacent constamment et desquelles ils doivent se défendre ».

    « Il y a des médias qui calomnient sans aucun problème »

    Le premier écueil, explique-t-il, est celui de la « désinformation » : « Je donne une nouvelle, mais j’en donne la moitié. Ceci va à l’encontre du droit qu’ont les personnes à être informées. Tu les informes à moitié, tu les informes mal ».

    Deuxième risque, celui de la calomnie. « Il y a des médias qui calomnient sans aucun problème et qui ont tellement de pouvoir qu’ils peuvent le faire impunément, a regretté le pape. Qui va leur intenter un procès ? Personne ».

    Le troisième, la diffamation, « est encore plus subtil ». « Toute personne a droit à la réputation, souligne-t-il. Si tu as commis une erreur il y a 20 ans et que tu as payé ta dette et ta peine, alors tu es une personne libre et sans tache. On ne peut ressortir dans les médias une histoire passée et déjà payée ».

    Mise en garde contre l’amour pour les « scandales »

    Enfin, dernière tentation du journaliste, « la coprophilie », qu’il définit comme « littéralement, l’amour pour le caca, l’amour pour les choses sales, pour les scandales ». « Certains médias vivent de la publication de scandales, qu’ils soient vrais ou faux », assure encore François.

    Certains médias catholiques ne sont pas à l’abri de cette façon de faire, regrette le pape. « Ce sont des catholiques du dimanche, et ils ont des médias qui ne font rien d’autre que salir les autres ». 

    Ce n’est pas la première fois que le pape François adresse ses conseils aux journalistes. Ainsi, en 2016, dans un discours particulièrement marquant adressé à l’Ordre des journalistes italiens, il avait invité la presse à travailler avec honnêteté et conscience. François avait demandé aux professionnels du secteur d’être des « instruments de construction » et de ne pas alimenter les « peurs », notamment face aux migrants.

    Mais le pape n’hésite pas, aussi, à remercier les journalistes pour leur travail. Le 21 décembre 2018, à l’occasion des vœux à la curie romaine, il avait ainsi salué les journalistes « honnêtes et objectifs et qui ont cherché à démasquer ces loups et à donner la parole aux victimes » d’abus dans l’Église.

  • Le pape défend sa stratégie à l'égard de la pédophilie dans l'Eglise

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    Du site Huffpost (huffingtonpost.fr) :

    Pédophilie dans l'Église: Le pape François défend sa stratégie

    Le souverain pontife a répondu aux critiques qui lui reprochent l'absence de concret à l'issu du sommet sur la pédophilie.

    CAPTURE D'ÉCRAN LA SEXTA
    Le pape François est revenu sur les reproches de ceux qui regrettent qu'il n'y ait pas eu plus d'annonces concrètes au terme du sommet sur la pédophilie organisé au Vatican en février.

    ÉGLISE CATHOLIQUE - Le pape François a espéré avoir lancé un processus d’“assainissement” de l’Église catholique, tout en reconnaissant s’être abstenu de sanctionner pour l’exemple des prêtres coupables d’abus sexuels, dans une interview diffusée dimanche 31 mars.

    Dans un entretien avec la chaîne de télévision espagnole La Sexta, le souverain pontife a dit comprendre que beaucoup aient été déçus du manque de résultats concrets du sommet sur la pédophilie qui s’est tenu en février dernier au Vatican.

    “Si j’avais pendu 100 curés sur la place Saint-Pierre (on aurait dit) comme c’est bien, voilà du concret. (...) J’aurais occupé le terrain, mais ce qui m’intéresse, ce n’est pas d’occuper le terrain, c’est de lancer des processus d’assainissement et cela prend du temps”.

    Au terme du sommet destiné à responsabiliser les évêques de la planète, le Pape a promis “une lutte à tous les niveaux” contre les abus sexuels sur mineurs qui ne devront plus jamais être dissimulés. Mais de nombreux porte-parole des victimes ont exprimé leur frustration, lui reprochant de ne pas avoir abordé directement le problème. 

    Jordi Évole pregunta al papa Francisco en Salvados si recomendaría a alguna víctima de abusos sexuales de la Iglesia denunciar los casos.
    LaSexta / 31 mars

    et de Vatican News :

    La lutte contre les abus sur mineurs

    Interrogé sur la question des abus sexuels sur mineurs, le Pape a expliqué que partout où les abus sont couverts, ces drames se diffusent, mais qu’une fois qu’entre en jeu «la culture de la transparence», les choses ne se diffusent plus. Il a toutefois précisé que l’objectif de ce sommet était d’ouvrir des processus, et que ceci demande du temps.

    Cette interview a aussi abordé la question de la discrimination vis-à-vis des femmes. Le Pape François a déclaré qu’il est nécessaire de promouvoir les femmes dans l’Église et donc de les écouter, au-delà de la seule question des répartitions de postes et de fonctions. Il souligne aussi que la traite des femmes est un phénomène énorme. Certaines filles migrantes sont amenées en Europe avec ce piège. «L’esclavage des filles est un esclavage de terreur», a-t-il dénoncé.

  • Quand le jour baisse sur l’Eglise catholique…

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    Sur le site web « Pro Liturgia » :

    Sarah le jour baisse ob_08de29_5bfba909-bb73-4651-a196-ba891908020e.jpeg

    Quelques petites vidéos dans lesquelles le cardinal Sarah, à l’occasion de la parution de son dernier livre, rappelle des points fondamentaux:
    ... sur la crise de la foi : cliquer ici
    ... sur la crise de l’Eglise : cliquer ici
    ... sur les raisons du combat à mener : cliquer ici
    ... sur la crise sacerdotale : cliquer ici.
    Le cardinal Sarah sait que la situation est grave; il descend donc dans l’arène pour mener “le bon combat de la foi”.

    Ref.  https://www.proliturgia.org/actua.html

    JPSC

    A lire également l'article de Christophe Geffroy sur le site de La Nef : Un monde à reconstruire

  • Le cardinal Barbarin : un bouc émissaire ?

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    De Pierre-Yves Gomez sur le site du Figaro Vox :

    Philippe Barbarin est-il un bouc émissaire?

    FIGAROVOX/TRIBUNE - S'il ne remet pas en cause le jugement, Pierre-Yves Gomez émet des réserves contre la condamnation publique de Philippe Barbarin. Il s'inquiète de la dérive de nos sociétés vers des formes les plus archaïques de règlement des tensions. 


    Pierre-Yves Gomez est économiste et directeur de l'Institut français de gouvernement des entreprises.


    D'abord ce fut le silence. Près de trente ans de silence. Entre les années 1970 et 1985, à Lyon, un prêtre catholique a abusé de jeunes scouts. Il s'est tu. Les victimes aussi se sont tues ; les psychologues savent ce qui se noue dans ces moments ; combien ils murent la victime dans un silence où les blessures s'enveniment. Les familles des jeunes se sont tues ; on croyait vaguement avoir entendu que ; on soupçonnait un peu, on chuchotait ; on ne cherchait pas à en savoir davantage ; silence. La hiérarchie catholique s'est tue, entre incrédulité, honte et défense de l'institution, encore un mélange complexe de motivations ; quoi qu'il en soit: silence. Les médias se sont tus ; aucune enquête de société dont elles sont coutumières n'a été menée à l'époque ; silence radio. La société s'est tue; la pédophilie n'était pas un sujet d'indignation en ce temps-là ; encore moins un combat ; on plaisantait même parfois sur les scouts, on faisait des blagues en clignant de l'œil sur le tourisme sexuel ; il arrivait que des prédateurs évoquent cela librement, au détour de leurs souvenirs ; dans l'indifférence générale ; notre silence.

    Des décennies de silence.

    Une société c'est un bouillon de culture : ça fermente; et subitement voilà qu'on soulève le couvercle.

    Et soudain, on parle. En 2014, une victime se confie. Elle rencontre le cardinal Barbarin. Il faut plusieurs mois au prélat pour lui demander de porter plainte, le temps d'enquêter, de prendre la mesure de ce que furent ces événements déjà lointains. Plainte est finalement déposée, le crime est dénoncé ; des mots sont mis sur des actes; abjection ; la parole est libérée. Grâce à quelques victimes qui ont repris courage.

    Mais cela n'est pas suffisant pour ramener la paix. Le trop long silence de ces décennies a fait grouiller les culpabilités ; une société c'est un bouillon de culture: ça fermente; et subitement voilà qu'on soulève le couvercle. Ceux qui se sont tus si longtemps, c'est-à-dire presque tout le monde, s'expriment à présent: ils n'ont rien su ; et s'ils ont su, ils n'ont rien fait ; ils pensent qu'ils ne pouvaient rien faire parce qu'on leur avait caché la vérité; et, de plus en plus fort, ils disent que certains étaient sûrement au courant ; que l'Église, des puissants, savait, sans aucun doute ; que quelqu'un les a donc trompés, qu'on a voulu étouffer l'affaire, sans quoi, ils auraient agi ; bien sûr. Il y a un coupable pour leur long silence ; eux ne savaient pas ; mais lui devait tout savoir.

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  • Faut-il que nous prenions "Le Monde" au sérieux ?

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    De Gérard Leclerc sur le site de France Catholique :

    Faut-il prendre « Le Monde » au sérieux ?

     

    Quand l’éditorialiste du Monde fait la leçon à l’Église catholique dans un style comminatoire, faut-il dire merci et enregistrer ladite leçon avec crainte et tremblement, pour parler comme Kierkegaard ? Ou bien à la manière du général de Gaulle en privé : « De ce que pense machin, je me tape comme d’une pomme » ? Je suis tenté par les deux attitudes. D’un côté, je sais assez quel trouble agite l’Église catholique et désoriente beaucoup de fidèles. Par ailleurs, je récuse les leçons d’un quotidien qui n’a aucune autorité pour m’asséner ce que je dois penser du fonctionnement interne de l’Église, du célibat des prêtres ou de l’autorité du Pape et des évêques.

    Pour pouvoir juger de ce qui concerne une institution comme l’Église, encore faut-il avoir quelque relation avec ce qui est au cœur de sa pensée et de la substance de sa foi. Désolé, mais Le Monde est à des années lumières d’un pareil souci, dont sa rédaction se moque comme d’une guigne. Ce n’était pas vrai du Monde d’Hubert Beuve-Méry, le fondateur légendaire de ce qui fut un quotidien de référence. Beuve avait le plus vif intérêt pour les choses de la foi, dont il s’entretenait avec son ami le père Bernard Bro. Il assista même à la totalité des conférences de carême à Notre-Dame prêchées par le fils de saint Dominique et de Lacordaire. On ne sache pas que Le Monde d’aujourd’hui prête de l’intérêt aux conférences actuelles de Notre-Dame, où s’énonce pourtant l’essentiel de ce que l’Église a mission de transmettre.

    Et pourtant, indépendamment de cet essentiel je ne vois pas la possibilité de juger l’Église dans ses faiblesses, ses fautes, et les crimes des siens. Ce que le quotidien anciennement de référence défend c’est une vague idéologie progressiste. De cela, oui, on peut se taper comme d’une pomme. Quant aux choses sérieuses qui donnent prétexte à règlement de compte, je fais confiance à l’Église pour les traiter sérieusement. Ce qu’elle fait d’ailleurs publiquement avec des réunions au sommet qui ne cachent rien. On me permettra enfin de m’étonner : il y aurait absence totale de débat dans l’Église, où certains sujets seraient interdits et où les laïcs seraient muets ? Pardon, mais laïc je suis et j’ai une entière liberté de parole sur tous les sujets. Cette liberté me permet de récuser les idéologues qui profitent de la crise actuelle pour nous imposer leur dictature intellectuelle, notamment à travers le magistère de l’éditorialiste du Monde.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 26 mars 2019

  • Par quels procédés sont exercés la surveillance et le contrôle de la parole dans le débat public ?

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    L'empire du correctivisme politique

    Dans L’Empire du politiquement correct, son dernier ouvrage, le sociologue québécois se demande qui s’est arrogé le droit d’affirmer qu’une opinion est acceptable dans l’espace médiatique. Figure de la vie intellectuelle québécoise, le sociologue Mathieu Bock-Côté est un observateur pénétrant des États-Unis comme de l’Europe, et tout particulièrement de la France, pays cher à son cœur. Chroniqueur au Figaro, auteur de plusieurs essais remarqués, en particulier Le Multiculturalisme comme religion politique (Éditions du Cerf, 2016), Mathieu Bock-Côté bâtit une œuvre consacrée, notamment, à réhabiliter l’idée nationale et un certain conservatisme. Dans son nouveau livre, L’Empire du politiquement correct (Éditions du Cerf), l’auteur affronte une question capitale : Par quels procédés sont exercés la surveillance et le contrôle de la parole dans le débat public ? Le Figaro publie, en exclusivité, de larges extraits de cet ouvrage, vaillante défense de la liberté de l’esprit.

    La puissance d’une orthodoxie

    S’il y a une pluralité de points de vue possibles au sein d’une société, ils se déploient néanmoins à partir d’une orthodoxie préalablement établie — on pourrait aussi parler du noyau idéologique du régime. Celui qui détermine les codes de la respectabilité structurant l’espace public et décide quels sont les grands interdits qui le fondent en plus de pouvoir en chasser ceux qui ne les respectent pas exerce l’hégémonie idéologique. […] Mais quand l’espace public semble trop en décalage avec les préoccupations populaires, la confiance dans le système politico-médiatique s’érode et le scepticisme prend sa place, quand ce n’est pas l’aversion. Nous en sommes là. Depuis un demi-siècle, environ, dans la plupart des sociétés occidentales, le système médiatique a peu à peu transformé la conversation démocratique en monologue progressiste. […] À cause de cela, des franges de plus en plus nombreuses de la population se sentent exclues du débat public. Souvent, elles s’identifient au peuple, et dénoncent l’avènement d’une oligarchie. À tout le moins, elles font le procès des élites, accusées de vivre dans une bulle, séparées du commun des mortels et ne désirant pas s’y mêler. La tentation naturelle de ceux qui se sentent rejetés de la vie politique et du discours public est d’y voir un déni de démocratie : qu’est-ce qu’une démocratie qui sélectionne à l’avance les options politiques qui pourront être débattues publiquement, qui accorde des certificats de respectabilité aux uns et des contraventions morales aux autres, en plus d’interdire certains sujets sensibles ?

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  • RCF : je signe pour une radio libre, porteuse de sens, accessible à tous les francophones

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    Pour une radio libre porteuse de sensaccessible à tous les francophones

    Vous aimez les bonnes nouvelles ? Vous souhaitez écouter un contenu positif, ouvert, de qualité et porteur de sens ? Vous voulez une radio libre et sans publicité? Soutenez RCF dans sa quête d’une diffusion plus large. Savez-vous que près de 4 millions de Belges francophones n’ont pas encore accès à RCF via leur poste de radioDonnez-leur accès en rejoignant les 150 grands signataires de la campagne sur www.RCFjeSigne.be

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    Dans le cadre du processus d’attributions des fréquences pour les 9 prochaines années, RCF a demandé au CSA :

    • Pour ses 3 radios locales, Bruxelles, Liège et Namur, le renouvellement des bandes FM et l’extension locale en DAB+.
    • Pour toucher 99% des Belges francophones, RCF postule pour 1 des 5 places disponibles pour une radio en DAB+ diffusant dans la Fédération Wallonie-Bruxelles, avec la création de la nouvelle radio "1RCF" basée à Wavre.

    RCF enrichit le paysage radiophonique par des contenus culturellement positifs : 30% d’interviews; 15% de magazines, 10% de méditations et seulement 30% de musique, par rapport à 60% pour le paysage global. 

    Dans ce contexte, nous sollicitons votre soutien: en effet, les places sont comptées et nous avons besoin de tous ceux qui pensent que la pluralité des opinions, y compris religieuses, est essentielle dans notre démocratie. Ne laissons pas disparaitre RCF avec la fin progressive de la FM attendue vers 2025. Nous savons déjà que la FM sera arrêtée en Flandre en 2021, en la Suisse entre 2019 et 2024. L'avenir c'est le DAB+ et la radio par internet, aussi pour RCF.

    RCF est écoutée par 130.000 Belges francophones et portée par 200 bénévoles, une dizaine de salariés et financée uniquement par ses 5.000 donateurs. Cette campagne, c'est avant tout leur campagne.
    Pour une RCF ouverte, culturellement positive, porteuse de sens, une radio libre et non commerciale disponible pour 5 millions de Belges francophones, rejoignez les signataires !

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    Ajoutez votre nom à la liste des 150 grands signataires, et partagez la campagne à vos amis:

    1. Mgr Jean-Luc HUDSYN, Evêque auxiliaire du Brabant Wallon, référent pour les media, 1300 Wavre
    2. Colette NYS-MAZURE, Ecrivaine, conférencière et journaliste, 7503 Froyennes
    3. Edmond BLATTCHEN, Journaliste retraité, 4000 Liège
    4. Eric DOMB, Président Pairi Daiza, 7940 Brugelette
    5. Radouane ATTIYA, Assistant à l’ULiège, 4030 Liège
    6. Charles DELHEZ, Jésuite, enseignant à l’UNamur, curé de Blocry, Conseiller Spirituel national des Equipes Notre-Dame, 1348 Louvain-la-Neuve
    7. Yolande ILIANO, Ancienne présidente WCRP (World Conference on Religion and Peace), 1180 Bruxelles
    8. Peter ANNEGARN, Ancien président du conseil interdiocésain des laics, 1080 Buxelles
    9. Albert GUIGUI, Grand Rabbin de Bruxelles, 1050 Bruxelles
    10. Jean-Baptiste DE FRANSSU, Président de l’Istituto per le Opere di Religione, Vatican, 1150 Bruxelles
    11. Patrick DEBUCQUOIS, Secrétaire général de Caritas catholica., 1000 Bruxelles
    12. Hervé HASQUIN, Professeur et historien, 1030 Schaerbeek
    13. Vanessa MATZ, Députée fédérale CdH, 4920 Aywaille
    14. Michel DELLOYE, Entrepreneur et co-gérant de 1RCF FWB, 1050 Ixelles
    15. Bruno COLMANT, Professeur d'universités (UCLouvain et ULB), membre de l'Académie Royale de Belgique, 1200 Bruxelles
    16. Clotilde NYSSENS, Administratrice RCF bruxelles, 1090 Bruxelles
    17. Jean DE CODT, Magistrat, 1050 Woluwe-Saint-Pierre
    18. Etienne MICHEL, Directeur général Segec, 1150 Bruxelles
    19. Philippe LE HODEY, Président de KTO Belgique ASBL, 1150 Bruxelles
    20. Jean-Marc NAMOTTE, Secrétaire fédéral CSC Liège verviers- ostbelgien, 4020 Liège
    21. Marie-Christine ter HARK-d'URSEL, Criminologue et ancienne aumônière de prison, 1310 La Hulpe
    22. Mgr Jean-Pierre DELVILLE, Evêque de Liège, 4000 Liège
    23. Bernard FOCCROULLE, Musicien, 1150 Woluwe-Saint-Pierre
    24. Emmanuel CORNU, Avocat et Président des Grandes Conférences Catholiques, 1000 Bruxelles
    25. Olivier DE CLIPPELE, Parlementaire MR, 1050 Bruxelles

    Voir la liste des 150+ grands signataires

  • Elucider l'acharnement contre le cardinal Pell

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    De Pierre Hardon sur Smart Reading Press :

    CONDAMNATION DU CARDINAL GEORGE PELL : UNE AUTRE VOIX S’ÉLÈVE DANS LA PRESSE ANGLO-SAXONNE

    Le 11 décembre 2018, le cardinal George Pell, «numéro 3» du Vatican1 selon la presse, a été jugé coupable de pédophilie sur deux enfants de chœur dans la cathédrale de Melbourne, diocèse dont il était l’archevêque dans les années 1996-2001. Le 13 mars 2019, il a été condamné à 6 ans de prison. Il a depuis fait appel de sa condamnation. Selon ses avocats, le verdict est «déraisonnable», et cet argument aurait de bonnes chances de permettre à une nouvelle cour d’examiner l’affaire2 : l’audience d’appel3 est fixée aux 5 et 6 juin prochains.

    Dans le contexte mondial de scandales dans l’Église, il est difficile pour la presse chrétienne de faire la différence entre un jugement juste contre une personne coupable et une peine injuste destinée à faire un exemple dans un pays violemment anticlérical.

    L’appel est une procédure juridique qui a pour objectif de présenter le cas, en fait et en droit, devant une nouvelle cour, nommée «cour d’appel». Elle fait partie des «garanties» d’un procès équitable. Son objectif est de vérifier la conformité au droit du jugement de première instance, en examinant les faits et les preuves apportées. Son rôle est d’éviter la condamnation d’un innocent, ce que la presse française semble avoir omis.

    La condamnation du cardinal George Pell entrerait-elle dans ce cas ? C’est une hypothèse qui se fait de plus en plus entendre dans le monde anglo-saxon, sans trouver aucun écho en France.

    EN AUSTRALIE, LE CONTEXTE ANTICLÉRICAL A NUI AU PROCÈS

    L’Australie est un pays où existe traditionnellement un fort sentiment anticlérical, qui s’est amplifié dans les années 1990 (cf. article du 25 mai 2018, sur la Smart Reading Press) en raison des nombreux scandales de pédophilie dans l’Église australienne qui ont défrayé la chronique. Un rapport de la Commission royale4 de décembre 2017 évoque le chiffre de 7 % de prêtres abuseurs, un chiffre impressionnant par rapport aux autres pays où la pédophilie (selon sa définition stricte : une agression sur un enfant pré-pubère) n’atteint pas ces sommets.

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  • Xi Jinping va-t-il rencontrer le pape ?

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    En visite d’État à Rome, le président Xi Jinping pourrait rencontrer le pape

    Officiellement, une visite au Vatican et une rencontre du pape François n’étaient pas prévues dans le programme officiel du président chinois Xi Jinping, durant sa visite d’État en Italie, à Monaco puis en France, prévue du 21 au 26 mars. Xi Jinping, en visite à Rome jusqu’au 23 mars, pourrait, selon plusieurs sources, rencontrer le pape en dernière minute. Une telle rencontre entre un dirigeant chinois et un pape serait une première historique. Sans forcément aboutir à de véritables avancées, ce serait un geste d’une forte portée symbolique. De son côté, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères n’a pas confirmé les rumeurs, tout en assurant de la sincérité du gouvernement chinois en faveur de l’amélioration des relations entre Pékin et le Saint-Siège.

    Les rumeurs annoncent une possible rencontre entre le pape François et le président chinois Xi Jinping, en visite à Rome du 21 au 23 mars. Officiellement, un passage au Vatican n’était pas prévu dans le programme officiel de Xi Jinping, durant sa visite d’État en Italie, à Monaco puis en France, prévue du 21 au 26 mars. Pourtant, selon une publication de l’agence Reuters, une source vaticane aurait affirmé que le pape est prêt à rencontrer le président chinois, et que des proches du président Xi Jinping avaient contacté le Vatican. Reuters a également cité une autre source vaticane, affirmant qu’une visite pourrait être insérée dans le programme du président chinois « à la dernière minute ». Le 18 mars, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, a déclaré qu’il n’était pas au courant des rumeurs d’une possible rencontre entre le pape et Xi Jinping à Rome. « La Chine reste sincère, comme toujours, dans sa volonté d’améliorer ses relations avec le Vatican et y travaille sans relâche », a-t-il ajouté.

    Le 14 mars, le quotidien italien Corriere Della Sera rapportait que selon le pape, même s’il n’y a pas de relations diplomatiques officielles entre le Vatican et la Chine, il avait toujours la possibilité de rencontrer Xi Jinping en dehors du Vatican. Une telle rencontre entre un dirigeant chinois et un pape serait une première historique. « Le Saint-Siège n’entretient aucune méfiance ni hostilité envers aucun pays », a écrit le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, dans une préface qu’il a écrite pour un nouveau livre intitulé « L’Église en Chine. Un avenir à écrire », publié le 19 mars aux éditions Ancora. Le cardinal Parolin a également affirmé que l’Église catholique n’est pas une « étrangère » en Chine mais qu’elle fait partie intégrante de l’histoire chinoise. De son côté, Sang Pau, un chroniqueur politique catholique de Hong-Kong estime que même si Xi Jinping rencontre le pape ou le cardinal Parolin, cette rencontre n’aboutirait sans doute à aucun véritable accord. « Ce serait surtout une rencontre politique symbolique sans véritables résultats concrets immédiats », confie Sang Pau. « Même si la Chine et le Vatican se sont rapprochés, il serait regrettable d’apprendre que les diplomates du Vatican croient encore à un Parti communiste chinois qui vienne en aide aux pauvres et aux défavorisés. » Pourtant, pour de nombreux observateurs, une telle rencontre, même sans aboutir à de véritables avancées, aurait déjà une forte portée symbolique.

    (Avec Ucanews)

  • Eglise : des scandales à la persécution

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    D'Aline Lizotte sur Smart Reading Press :

    CRISE DANS L’ÉGLISE : DES SCANDALES À LA PERSÉCUTION

    Nihil novi sub sole… Depuis ses origines, à la suite de son fondateur, l’Église est vouée à la persécution. Celle qui se déchaîne aujourd’hui contre elle, dans le contexte de scandales qui sont l’occasion pour les médias de la caricaturer en la ridiculisant, s’en prend à sa nature même et à son pouvoir de juridiction. Mais les persécuteurs actuels savent-ils seulement ce qu’ils font… ?

    «Donnez-nous de saints prêtres !» Cette prière est souvent dite au bas de l’autel, c’est-à-dire qu’elle est une prière de dévotion qui ne se rattache pas à la liturgie sacramentelle, mais qui est dite en forme d’action de grâces ou d’intercession. La coutume de dire des prières de dévotion après la messe remonte probablement à Léon XIII qui, en des temps de combat pour la préservation de l’autonomie juridique de l’Église, demanda l’aide de l’archange saint Michel. Aujourd’hui, la coutume s’est établie de dire une prière à la Vierge Marie et d’intercéder pour une moisson de vocations sacerdotales et pour la sanctification des prêtres.

    LA SAINTE ÉGLISE EST COMPOSÉE DE PÉCHEURS

    «Donnez-nous de saints prêtres». La prière est éloquente ! Si l’on demande à Dieu de sanctifier les prêtres, c’est que l’on admet, de prime abord, qu’ils ne sont pas des «saints» et qu’il ne suffit pas de porter un col romain, une petite croix au revers de son veston ou une soutane pour se déclarer «saint».


    L’Église n’est pas dite «sainte» parce qu’elle est une communauté de saints, mais parce qu’elle a comme mission d’amener à la sainteté tous les hommes.


    En fait, l’Église, qui est une, sainte, catholique et apostolique, n’est pas dite «sainte» parce qu’elle est une communauté de saints, mais parce que, composée de pécheurs – comme nous le sommes tous –, elle a comme mission d’amener à la sainteté tous les hommes, principalement les plus pécheurs. Le cardinal Bellarmin avait coutume de dire que ce qui compose l’Église, ce ne sont pas des saints, mais des pécheurs, les prostitués, les voleurs, les menteurs…. Et les pédophiles, ainsi que leurs victimes1

    L’Église n’est pas une société d’élites, un super-club de gens au-dessus des autres, qui jugent tous les hommes depuis leurs hauteurs. Son fondateur est mort sur une croix, le supplice le plus infamant de son époque. Bien qu’il fût profondément innocent, il fut jugé par les élites religieuses de son temps comme un blasphémateur et, sur une seule de ses paroles, condamné à la crucifixion. Et il n’a pas pu faire appel de cette condamnation, dont l’iniquité ne pourra jamais être dépassée ! Telle est la justice des hommes, que François Devaux juge supérieure à la justice divine2. Mais, le troisième jour, Dieu l’a ressuscité !

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