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Défense de la Vie - Page 121

  • Pourquoi un médecin catholique ne peut pas recourir à l'euthanasie

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    Le 21 septembre, sur le site de La Croix, Isabelle de Gaulmyn faisait écho en des termes assez ambigus à la parution du livre de Corinne Van Oost ("Médecin et catholique, je pratique l'euthanasie"). Le Docteur Catherine Dopchie a réagi à cet article en ces termes : 

    De quoi parle-t-on, en effet ?

    En cette rentrée, c’est par des militants que l’euthanasie revient au-devant de la scène. La loi belge définit clairement le terme « euthanasie » et met le cadre. Elle l’a imposée au colloque singulier de la relation soignants-soignés. Faire un livre d’une pratique, un article d’une demande acceptée, n’a rien de neutre. Un médecin qui pose un acte d’euthanasie, même si à côté de cela il a une pratique en soins palliatifs, sort du cadre des soins palliatifs. Ces derniers, en effet, « n’entendent ni accélérer ni repousser la mort » (définition O.M.S.2002). Celui qui se dit catholique a rencontré Jésus. « Qui dit : «  Je le connais » , alors qu’il ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est pas en lui. » (1 Jn 2, 4). « Le droit à l’euthanasie » n’existe pas, même en Belgique, seul le droit à la demander est l’objet d’une loi de dépénalisation sous conditions pour le médecin qui accède à cet homicide.

    Maintenir des clivages qui sont loin d’être simplistes.

    Le courage n’est pas toujours où l’on croit. En étant confronté au quotidien à la souffrance globale de nos patients, en devant faire face à la demande d’euthanasie dans un pays qui l’a dépénalisée, la tentation euthanasique existe. Elle est parfois vive, violente, oppressante.

    Nous avons, le Dr Van Oost et moi, commencé à travailler en soins palliatifs à la même époque. Nous avons appris, ensemble et avec nos équipes interdisciplinaires, à soulager les souffrances physiques et sommes devenus experts. Mais soulager la souffrance physique ne suffit pas. La souffrance humaine touche à toutes les dimensions de la personne. Nous sommes faits pour la plénitude de la vie. On voit combien aujourd’hui l’euthanasie est le remède proposé pour la souffrance de la perte de sens à vivre ou même de la perte du sens d’une vie. Nous avons dû apprendre à discerner où était notre juste place quand nous voulions offrir notre compétence à ceux qui souffrent au point de demander l’euthanasie avec insistance. 

    La souffrance de la non maîtrise, souvent à l’origine de la demande d’euthanasie, atteint aussi la personne du médecin. Comment soulager l’autre dans cette souffrance si personnelle alors qu’il n’arrive plus à en avoir le désir ? Comment se respecter soi-même tout en respectant l’autre qui maintient sa demande d’euthanasie ? Comment continuer à se donner pleinement à celui qui souffre comme c’est notre vocation et éviter la compromission avec un acte que l’on juge mauvais, alors que l’on souhaite éviter un maximum d’euthanasies grâce aux soins palliatifs? Le piège était là. Devant le manque, l’être humain vit une vraie crise existentielle. L’attention que nous portons les uns aux autres dans la vie quotidienne ou dans la relation de soin, si elle est respectueuse, patiente, persévérante et espérante, nous porte. Mais nous ne pouvons sauver l’autre dans sa globalité. Un jour ou l’autre, le souffrant, comme l’aidant, doit affronter sa solitude face au manque. Celui qui souffre, s’il accueille la vie qui est en lui jusqu’au bout, garde la liberté de se tourner vers elle et la choisir.

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  • BXL : l'Institut Sophia organise un Atelier de bioéthique ouvert à tous

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    201409euthanasie.jpgAtelier de bioéthique pour tous!

    Le lundi 29 septembre commence cet atelier de bioéthique !

    Il est ouvert à TOUS !

    L’objectif poursuivi est de donner les outils aux participants pour comprendre, dialoguer et accueillir.

    L’actualité souligne la nécessité d’avoir des chrétiens bien formés : demain l’EUTHANASIE des personnes atteintes de démence mais aussi la question de la GPA (mères porteuses).

    Cet atelier INTERACTIF se donnera tous les LUNDIS - De 13h30 à 15h40 durant 12 semaines. (congés scolaires exclus)
    Les échanges sont très riches de par la dynamique du petit groupe (8 à 15 participants)

    Lieu : IET, boulevard Louis Schmidt 24 – 2ème étage – 10 40 Bruxelles (Square Montgomery)

    Animatrice : Carine Brochier Tél. 00 32 (0) 477 042 367

    Il est important de s’inscrire par mail :  institutsophia@yahoo.fr

    • La bioéthique est-elle réservée aux scientifiques et aux politiciens ? 
    • Le public comprend-t-il toujours les termes techniques utilisés dans la presse ? 
    • Comment le citoyen peut-il s’informer pour participer au débat et exercer judicieusement certains choix difficiles ? 
    • Quid de l’engagement et de la communication en tant que catholiques?

     

  • La Fondation Lejeune / Gènéthique tiennent à votre disposition un manuel gratuit sur l'euthanasie

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    Après le Manuel Bioéthique des Jeunes et le Manuel Théorie du Genre et SVT, la Fondation vient de publier un Manuel EuthanasieCe manuel sur l’euthanasie, rédigé par un comité d’experts, s’adresse aux jeunes et aussi aux éducateurs, formateurs, professeurs, parents et professionnels de la santé.

    Pour commander vous pouvez envoyer votre demande (les manuels sont gratuits, mais les frais de port sont à votre charge.  N'hésitez cependant pas à participer en faisant un don) :

    Fondation Jérôme Lejeune

    37 rue des Volontaires

    75725 Paris cedex 15

    Par Mail envoyez votre commande à :

    lesgratuits@fondationlejeune.org

  • Ce que Titouan, au travers d'une très brève existence, pourrait nous dire

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    Emmanuel Sapin, chirurgien pédiatre et Néonatale, explique quelles questions éthiques et médicales posent le cas du petit Titouan sur Figaro Vox :

    Ce que nous dit le cas du petit Titouan, enfant très prématuré

    Une décision vient d'être prise pour Titouan, petit garçon né très prématurément chez lequel ont été détectées des complications lourdes de conséquences. L'attitude d'arrêter la réanimation et d'accompagner la fin de vie de ce petit garçon tout juste né a été décidée en accord avec ses parents - et sur leur demande - et les personnes du Service de néonatalogie qui s'occupaient de lui au CHU de Poitiers.

    Envisager la fin de vie de quelqu'un au tout début de sa vie est une épreuve extrêmement douloureuse, et demande une démarche qui n'est ni naturelle ni aisée, que ce soit pour les parents ou pour les soignants.

    Une naissance très prématurée ne permet pas que le développement normal des fonctions des organes soit suffisant pour que le nouveau-né puisse s'adapter au défi de la vie néonatale hors de l'atmosphère protectrice de l'utérus maternel. Dans les cas de grande prématurité, dès la naissance, cet enfant considéré comme une personne membre à part entière de la société, bénéficie des premiers soins pour lui donner ses chances. Si, aujourd'hui, de nombreux nouveau-nés vont évoluer favorablement, dans certains cas, le nouveau-né ne survivra pas et dans d'autres cas, certains survivront, malheureusement, au prix de très lourds handicaps, en grande dépendance, en faisant porter un très lourd fardeau sur les épaules de leurs parents, de leur famille. Les soins apportés durant les premières semaines doivent-ils, en ces cas, être considérés comme de l'acharnement thérapeutique? Le problème qui a été posé par l'état de santé de Titouan à ses parents et aux médecins-réanimateurs néonatalogistes est que les examens effectués ont décelé de grosses anomalies (hémorragie intra-cérébrale grave) compromettant lourdement ses chances de survie. Titouan encore non autonome était alors encore dépendant d'un traitement de support vital. Dans l'intérêt de l'enfant, et de sa famille, la poursuite de la réanimation a été considérée comme une obstination déraisonnable.

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  • Une ligne de crête délicate entre ne pas tuer et ne pas s'acharner

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    Lu sur Alliance Vita :

    Titouan : “Une ligne de crête délicate entre ne pas tuer et ne pas s’acharner ” T. Derville.

    Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, invité de Wendy Bouchard sur Europe 1 midi, vendredi 19 septembre, réagit sur le traitement de la situation de Titouan, grand prématuré de Poitiers et pose la question de l’accueil du handicap.

    Extraits des propos de Tugdual Derville :

    “Comme chacun de nous, je suis rempli d’émotion devant la détresse de ces parents face à cet enfant né trop tôt et victime de graves séquelles, d’une hémorragie cérébrale. J’ai entendu ce matin qu’il était décédé, avec un état qui s’est dégradé, selon les médecins. Je voudrais rendre hommage à l’amour de ses parents, à ce petit bout ’chou qui est un petit frère humain qui est passé quelques semaines parmi nous, et aussi aux soignants qui font un travail très difficile en néonatologie.

    Nous sommes devant une ligne de crête très difficile : on n’a pas le droit de tuer, mais on ne doit pas s’acharner non plus, ce n’est pas « la vie à tout prix ».

    Il est très difficile de savoir à partir de quand s’arrêter (…). Mais ce qui me préoccupe, c’est si on commence à dire d’une personne par exemple hémiplégique ou lourdement handicapée, « il vaut mieux qu’elle ne vive pas ». Le handicap est une catastrophe, mais les personnes handicapées méritent notre accueil dans tous les cas.

    On comprend les parents, ils ont été dans la sidération, dans la souffrance, dans la colère devant ce drame. Ils disent ne pas avoir été entendus, mais je ne suis pas dans le dossier médical. Sur un cas aussi douloureux, on ne peut pas avoir de position personnelle, sans savoir ce qui s’est réellement passé.

    Nous méconnaissons la qualité de la prise en charge par les équipes soignantes des tout-petits handicapés ou porteurs d’anomalies, ou très prématurés. Les parents n’ont pas droit de vie et mort sur leur enfant, c’est trop lourd. Par ailleurs, ils n’ont pas l’expertise nécessaire pour évaluer les séquelles possibles. Il faut un dialogue avec l’équipe médicale et un soutien de toute la société.

    Personne ne souhaite un enfant handicapé, mais attention à ne pas créer une désespérance par rapport aux personnes handicapées, elles ont leur place parmi nous.

    Comme fondateur de l’association « A bras ouverts », j’ai beaucoup appris et reçu de jeunes handicapés… Autour des personnes handicapées, la solidarité de la société est nécessaire, c’est un enjeu de civilisation majeur.

    Lire également : Le CHU de Poitiers décide de l'arrêt des soins pour Titouan, prématuré de quatre mois

  • Bulletin de l'I.E.B. (18/9): Euthanasie et psychiatrie : le cas d’un interné belge - Le refus maltais à l'avortement

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    header_fr.jpgSommaire

  • Quand la Belgique dépasse les bornes

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    Nous l’avons déjà annoncé : un détenu belge, criminel sexuel en grande fragilité psychique, demande à mourir. La Justice le lui accorde. Il sera donc extrait de sa cellule pour être euthanasié. Voici le commentaire de Philippe Oswald, publié sur le site « aleteia ». Ancien  professeur-assistant à la Faculté Libre de Philosophie Comparée (IPC) fondé par Marcel Clément, Philippe Oswald est journaliste depuis 1978. Il a été rédacteur en chef (1985-1990) puis directeur de la Rédaction (1990-2010) de l’hebdomadaire Famille Chrétienne :

    « Cela se passe au cœur de l’Europe, au XXI siècle (précision utile, parce qu’on a déjà vu des choses semblables se passer dans un pays voisin, soixante-dix ans plus tôt). Frank Van Den Bleeken, 52 ans, détenu depuis près de 30 ans dans le centre psychiatrique d'une prison située près d'Anvers pour divers crimes sexuels dont le viol et le meurtre d'une étudiante de 19 ans, demande à être tué depuis trois ans, évoquant « une souffrance psychique insupportable » selon la formule de la loi belge sur l’euthanasie (RTL).

    Après diverses procédures, la Justice belge vient d’accéder à sa requête. Il sera donc transféré dans un hôpital du pays pendant 48 heures « pour faire ses adieux à sa famille » avant d'être euthanasié par un médecin (20 minutes).

    Ainsi un prisonnier qui déclare « être un danger pour la société » peut être exécuté à la faveur de la loi autorisant l’euthanasie en Belgique. Pour être volontaire (mais au fait, un malade psychique a-t-il le discernement requis par la loi elle-même ?), ce n’en est pas moins la peine de mort que la paisible et pacifique Belgique vient de rétablir dans le sillage de la légalisation de l’euthanasie. C’est ce que Mme Jacqueline Herremans, présidente belge de l'Association pour le droit de Mourir dans la Dignité, appelle « la solution de moindre mal» (Le Figaro). « Solution », n’était-ce pas déjà le mot qu’on employait il y a soixante-dix ans dans ce pays voisin de la Belgique pour en finir avec beaucoup de personnes jugées inutiles ou nuisibles ?

    La Belgique a ouvert la boîte de Pandore en autorisant l'euthanasie en 2002. On y enregistre actuellement 5 euthanasies par jour. Et l’escalade se poursuit : en février dernier, la Belgique est devenue le premier pays au monde où l’on peut euthanasier des enfants. Mais ce n’est pas encore assez pour les activistes du « droit à mourir » : la Société belge de soins intensifs réclame l'autorisation de l'euthanasie « non demandée » (une démarche logique, puisqu’on l’applique déjà aux enfants). Et il ne s’agit plus de mettre un terme à des souffrances jugées insupportables : « Raccourcir le processus de fin de vie par l'usage de médicaments comme les agents analgésiques/sédatifs peut parfois être approprié même en l'absence d'inconfort » peut-on lire dans un document publié par cette association en mai dernier (Aleteia).

    En attendant, Frank Van Den Bleeken fait des émules : 15 autres détenus demandent à être euthanasiés !  (Le Vif). Qu'importe s'il n'y a plus de bourreaux : des médecins feront le job...Mais la Justice belge aura-t-elle la largesse de leur accorder...cet élargissement, cette grande évasion ? Et si demain, Mehdi Nemmouche, le tueur du Musée juif de Bruxelles, demandait lui aussi à être exécuté au nom de ses « souffrances psychiques » ? Comme le disait le regretté Pierre Dac : « Quand les bornes sont franchies, il n'y a plus de limites »...

    Ref. Euthanasie : la Belgique rétablit la peine de mort…à la demande

     JPSC

    A lire également : C'est une peine de mort inversée

    et aussi : Euthanasie d'un détenu en Belgique, ou victoire de l'indignité

  • Que pensent les enfants lorsque leurs parents soutiennent l'avortement ?

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    Fribourg: Mgr Morerod adresse un «message aux survivants» de l’interruption de grossesse (source)

    Que pensent les enfants lorsque les parents soutiennent l’avortement?

    Prenant la parole en toute fin de matinée sur le thème «Message indirect aux survivants», l’évêque a rendu la centaine de participants attentifs aux conséquences sur la société, et en particulier sur les «survivants», d’un soutien à l’avortement et au suicide assisté. Il a lui-même perçu des sentiments de culpabilité (Pourquoi suis-je en vie?) de la part d’enfants dont les parents ont préalablement procédé à des interruptions de grossesse. Ou au contraire, certains de ces «rescapés» s’en sortent avec un sentiment de toute-puissance, voire d’invincibilité après avoir échappé à un risque de non-naissance.

    Motivations «utilitaires» en faveur de l’avortement

    Mgr Morerod a recherché sur internet des études récentes au sujet des motivations affichées par les femmes ayant eu recours à l’interruption de grossesse. Il a été étonné par le caractère «utilitaire» de ces motifs. Ainsi, 38% des femmes interrogées ont souhaité privilégier leur carrière professionnelle, 34% ont souligné qu’elles étaient encore aux études, et 20% ont évoqué en premier lieu des difficultés liées à la grandeur de leur logement. «La plupart affirmaient leur volonté de devenir mère, mais ce n’était pas le bon moment», ajoute-t-il. «Beaucoup sont heureuses d’avoir un enfant plus tard, lorsqu’elles ont accompli un bout de carrière ou terminé leurs études. Mais quel message est véhiculé à l’enfant qui vient au monde, lorsqu’il prend conscience qu’il a eu droit à la vie, contrairement à son frère ou à sa sœur?, se demande le conférencier.

    Le critère fondamental dans l’argumentaire en faveur de l’avortement est le respect du choix de la femme. On ne se préoccupe pas de l’enfant et on transmet un message négatif aux enfants qui viendront, souligne Mgr Morerod, qui est membre de la commission «éthique» de la Conférence des évêques suisses.

    Quel droit à l’autodétermination?

    La même question se pose face à l’euthanasie. L’argumentaire affiché par l’association Dignitas prône une attitude éminemment libérale: le droit à l’autodétermination. Le particulier dispose de toute sa liberté, pour autant qu’il ne nuit pas à autrui. «Dans ce système de pensée, l’individu existe en lui-même et non en fonction d’une religion ou d’une société», affirme l’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg. Le plus faible devient celle soit qui ne veut pas de son enfant, soit celui qui ne veut plus vivre. Lui venir en aide consiste alors à ôter la vie, souligne l’évêque, en dénonçant une perversion de l’aide aux plus pauvres prônée par le christianisme.

    En se mettant à disposition des personnes âgées ou malades pour leur ôter la vie, on véhicule le message suivant: vous coûtez trop cher à la société. «C’est un message terrible», estime le conférencier. De même pour les enfants nés de parents ayant avorté pour des motifs économiques. Quelle valeur privilégier? La vie ou le bien-être matériel?

    Mgr Morerod a fait référence au pape Benoît XVI qui, en visitant une institution pour personnes âgées en 2012, leur a assuré que la vieillesse était un don de Dieu. «Malheureusement la société ne l’accueille pas ainsi. Faire place à la personne âgée, c’est faire place à la vie», avait affirmé le pape allemand. «Lorsque les personnes âgées entendent leurs proches soutenir l’euthanasie, ne se sentent-ils pas appréciés que dans la mesure où ils ne représentent pas une trop grande charge pour la société», a conclu le conférencier. (apic/bb)

  • Lettre ouverte à Frank Van Den Bleeken

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    Une amie nous adresse cette lettre adressée à Frank Van Den Bleeken à qui la Belgique propose l'euthanasie faute de pouvoir lui administrer les soins appropriés :

    Cher Frank,

    Sais-tu que certains pensent à toi même si tu te trouves derrière les barreaux ? Comme nous pensons aussi à tous ceux qui sont exclus du monde... et enfermés à tes côtés.

    Ta souffrance est sans nul doute énorme et elle dure depuis tellement longtemps. Toi seul peut voir comment elle t'enferme sur toi. 

    Alors, je voudrais juste réfléchir et comprendre...

    Ta demande de mort n'est-elle pas révélatrice d'un IMMENSE échec de la psychiatrie belge ? Les Pays-Bas seraient mieux que nous pour les prisonniers qui ont besoin de soins psychiatriques ? Cafouillage politique et juridique ?

    Ton avocat dit que "les médecins sont seuls juges" Quel paternalisme...

    Mais il y a pire : nous citoyens, en ne réagissant pas, en ne te signifiant pas notre "CARE", n'allons-nous pas avaliser ta demande de mort ? En restant silencieux et passifs, n'allons pas, dans l'ombre, armer le bras du médecin qui, pour le coup, sera non pas ton bourreau, mais ton "sauveur" ?

    Cher Frank, quoique tu aies fait, au nom de ta dignité d'être humain avec nous, accepte que nous prenions ensemble soin de toi....

    Ton combat, ton vrai combat pour d'autres aussi avec toi, est de nous appeler à rendre les prisons dignes ! 

    Bats-toi avec nous ! Reste en vie car elle est tellement précieuse...

  • Protection de la vie : le gouvernement de Rajoy se dégonfle

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    Lu sur le blog de Jeanne Smits :

    Le gouvernement Rajoy renonce à modifier la loi sur l'avortement (presse espagnole)

    La presse hispanophone reprend largement cette information d'El Mundo qui s'appuie sur des « sources gouvernementales » non identifiées : pris entre son opposition de gauche et le ventre mou de son Partido Popular, le Premier ministre espagnol aurait déjà pris la décision de remiser son projet de durcissement de la loi sur l'avortement, sans même avoir pris la peine d'en avertir le ministre de la justice qui porte le projet, Alberto Ruiz-Gallardon.

    Je n'ai certes pas la possibilité de vérifier l'exactitude de l'information, mais – comme le signale elperiodico.es pour s'en réjouir – le fait est que le projet a rencontré des résistances au sein du parti au pouvoir qui s'était pourtant fait élire, en 2011, sur la promesse d'abroger la « loi des délais » introduite sous Zapatero. Cette loi fait de l'avortement un droit de la femme pendant les délais légaux.

    Vrai encore : devant l'absence de consensus au sein de son parti, Rajoy a tenté d'apaiser les uns et les autres en ouvrant des consultations internes et en laissant s'exprimer les chefs de régions affolés à l'idée de perdre leurs mandats sur cette polémique.

    Vrai aussi, le recours de Rajoy aux divers atermoiements qui font qu'en près de trois ans, et malgré les avis favorables : une première version avait été approuvée en décembre dernier et le projet définitif présenté au gouvernement par Ruiz Gallardon en juin, un peu retoqué pour tenir compte des résistances, aurait pu être soumis au Parlement dès la rentrée. S'il avait été dans l'intérêt de Rajoy de le faire, note El Periodico, il n'aurait pas tardé.

    Mais la restriction significative des conditions de dépénalisation de l'avortement, que le projet entend réserver aux seuls cas de danger pour la vie de la mère et de grossesse résultant d'un viol. Ruiz Gallardon avait mis un point d'honneur à éliminer des cas de dépénalisation la « malformation grave » de l'enfant à naître, aux relents évidemment eugéniques. C'est sur ce dernier point que portaient les dernières discussions en date, sous la pression du lobby de l'avortement.

    Lire la suite sur le blog de Jeanne Smits

  • Pologne : l'objection de conscience sous le feu des pro-avortement

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    Du bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    L’objection de conscience sous le feu des pro-avortement en Pologne

    Un médecin polonais, professeur et obstétricien de renom, a invoqué sa clause de conscience en refusant de pratiquer un avortement sur une femme enceinte par fécondation in vitro d’un enfant malformé. Le Pr Bogdan Chazan de l’hôpital de la Sainte-Famille à Varsovie, a proposé de prendre le meilleur soin possible de la mère et de l’enfant jusqu’après l’accouchement, et de procurer des soins palliatifs au bébé dont la malformation laissait en effet prévoir qu’il ne survivrait guère. La santé de la mère n’était pas menacée par cette grossesse.

    La loi polonaise dépénalise l’avortement jusqu’au terme en cas de malformation grave du fœtus mais n’en fait pas un « droit » de la mère. Et elle prévoit le bénéfice de la clause de conscience pour le médecin qui ne peut en aucun cas se voir contraint de pratiquer un avortement ou d’y participer. En revanche, la loi polonaise l’oblige à diriger la femme vers un praticien disposé à réaliser l’avortement. 

    S’appuyant sur le non-respect par le Dr Chazan de cette dernière disposition, les autorités publiques ont infligé à l’hôpital qu’il dirige une amende de 70 000 zloty et le Maire de Varsovie, Mme Gronkiewicz-Walz, a décidé de vous démettre de vos fonctions. Nombreux sont les médecins qui soulignent que l’obligation faite au médecin objecteur de renvoyer la femme vers un collègue qui pratique l’avortement, ruine l’objet même de la clause de conscience en le faisant participer à l’avortement contre sa volonté.

    Une bataille juridique fait rage désormais autour de cette disposition légale obligeant l’objecteur de conscience à participer indirectement à la réalisation d’un avortement en indiquant à la femme un autre moyen de l’obtenir. L’hôpital fait désormais l’objet d’inspections à répétition. Cet hôpital est pourtant le meilleur de Varsovie ; depuis l’arrivée du Pr Chazan, les accouchements y ont triplé ; la mortalité périnatale y est deux fois inférieure à la moyenne nationale.

    L’une des parlementaires les plus virulentes dans la dénonciation des droits à l’objection de conscience, Wanda Nowicka, proche du groupe pro-avortement IPAS. Une pétition en faveur du Pr Chazan a déjà recueilli 60 000 signatures et une manifestation de soutien a eu lieu aux abords de l’hôpital de la Sainte-Famille.

    Un entretien avec le Dr Chazan est repris par le site consacré aux témoignages de soignants et à l'objection de conscience ICI

  • Le discours positif de l'Eglise sur la procréation

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    Jacques Berset de l'agence Apic se fait l'écho d'une communication de Thierry Collaud lors d'un colloque sur l'accueil de la vie qui se tient à Fribourg :

    L'Eglise catholique présente un discours positif sur la procréation

    Fribourg, 12 septembre 2014 (Apic) La morale chrétienne ne se limite pas à la connaissance d'une liste de choses permises ou défendues, notamment en matière d'éthique de la procréation, souligne Thierry Collaud, professeur de théologie morale à l'Université de Fribourg. A l'occasion du colloque «La joie d'accueillir la vie», tenu les 12 et 13 septembre 2014 à l'Université de Fribourg, il a demandé de sortir des alternatives binaires – le permis, l'interdit – et d'élargir le regard dans une perspective d'une éthique qui implique nécessairement la justice sociale.

    «Il est important de faire résonner, dans tout ce qui touche à la procréation, la bonté de la parole chrétienne, parole infiniment plus riche que les interdictions auxquelles elle se trouve en général réduite», ont souligné les organisateurs du colloque. Une bonne centaine de personnes ont participé à la rencontre mise sur pied à l'initiative du Département de théologie morale et d'éthique de l'Université et la Commission de bioéthique de la Conférence des évêques suisses (CES).

    Le malaise du moraliste: tout ramener au permis ou à l'interdit

    A l'origine de ce colloque, note Thierry Collaud, il y a le malaise qu'il a souvent ressenti, en tant que moraliste et président de la Commission de bioéthique de la CES, en face des questions de journalistes ou de parlementaires, souhaitant savoir si l'Eglise est pour ou contre, par exemple, la contraception, le préservatif, la fécondation in vitro, l'avortement ou encore le diagnostic prénatal ou préimplantatoire. «Ce mode de questionnement est à tel point omniprésent que, dans l'Eglise, nous en avons été contaminés. Le recours au magistère va se faire alors principalement pour savoir s'il autorise ou réprouve telle ou telle pratique. On construit là une vision de la morale chrétienne qui consisterait en la connaissance de deux listes: une des choses permises et une des choses défendues…»

    Pour le moraliste fribourgeois, si la société voulait bien reprendre dans sa législation l'ensemble de la liste négative de l'Eglise et interdisait l'avortement, le divorce, le mariage pour tous, «nous n'aurions rien gagné, au contraire, ce ne seraient là que des lettres d'une loi, et nous savons que depuis saint Paul, la lettre ne suffit pas, bien plus, à elle seule, elle est mortifère».

    Tenir compte de la complexité des affaires humaines

    Car s'il est légitime de se battre pour une législation plus respectueuse de toute vie, «cela n'est pas le cœur, mais seulement une toute petite partie, peut-être la plus facile, du devoir de ce que nous avons à dire et de ce que nous avons à faire en tant que chrétiens». Et il s'agit de construire une culture positive, comme le demande le pape Jean Paul II dans son encyclique «Evangelium vitae», et ne pas se contenter d'opposer, comme le font certains, la «culture de la vie» et la «culture de la mort».

    D'aucuns utilisent trop facilement cette image pour diviser le monde en deux: les gentils, dont ils seraient, et les méchants, qu'il s'agit de dénoncer. Une vision trop simpliste qui ne tient pas compte de la complexité des affaires humaines. «Si fracture il y a entre culture de la mort et culture de la vie, la frontière passe bien plutôt, comme le suggère Jean Paul II lui-même, à l'intérieur de chacun de nous».

    L'Eglise, «un baume sur les plaies du monde»

    Alors qu'on se dit que l'avortement est interdit et que l'on va tout faire pour que ce soit vraiment le cas en construisant un cadre législatif bétonné, poursuit Thierry Collaud, Jean Paul II nous dit: «Construisez plutôt un écrin pour accueillir la vie!». Après avoir dénoncé la mentalité contemporaine, le pape engage ainsi les chrétiens à un combat positif non pas en dénonçant exclusivement des actes particuliers, mais en proposant «un nouveau style de vie». Pour le professeur de théologie morale, il ne peut y avoir de hiatus entre une éthique de la procréation et une éthique sociale.

    L'Eglise ne peut dire de manière crédible ce qu'elle pense du diagnostic prénatal ou préimplantatoire (DPN, DPI), de la gestation pour autrui (GPA) ou de la fécondation in vitro (FIV) «que si elle montre d'abord ce qu'elle est, c'est-à-dire le corps du Christ illuminant, faisant du bien, prenant soin du corps social», insiste-t-il. Et, selon l'expression d'Etty Hillesum, une jeune juive morte en camp de concentration, que si elle est «un baume sur les plaies du monde».