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Politique - Page 357

  • France : Mgr Aupetit alerte le gouvernement sur les bouleversements engendrés par une révision des lois de bioéthique

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    De Camille Lecuit sur le site du Point.fr :

    PMA : « La question de la filiation est essentielle pour l'avenir de notre civilisation »

    Le nouvel archevêque de Paris, monseigneur Aupetit, alerte le gouvernement sur les bouleversements engendrés par une révision des lois de bioéthique.

    Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a remis mardi 5 juin son rapport de synthèse à la suite des états généraux de la bioéthique. Un appel à la participation citoyenne lancé en janvier dernier, auquel les catholiques ont largement répondu. Le nouvel archevêque de Pariset ancien médecin, monseigneur Aupetit, a été consulté, notamment lors d'un dîner à l'Élysée sur la question de la fin de vie. Il rappelle que sur tous ces sujets l'Église doit s'exprimer avec des arguments « fondés en raison ». Et non pas sur le seule base de la foi.

    Le Point.fr : Alors que le CCNE vient de remettre sa synthèse des états généraux de la bioéthique, quelles conclusions tirez-vous de cette phase de consultation nationale ?

    Monseigneur Aupetit : La dernière loi de bioéthique de 2011 prévoyait une réévaluation au bout de sept ans sans qu'il s'agisse nécessairement d'une révision. Le gouvernement a voulu une large consultation de l'ensemble des Français par des états généraux. La question posée m'apparaît très importante, car elle situe exactement les enjeux : « quelle société voulons-nous » ? Il me semble très heureux que tout le monde ait pu s'exprimer, car les décisions qui seront prises vont avoir des conséquences durables sur nos façons de vivre et les valeurs qui les sous-tendent. Nous sommes, en effet, à la croisée des chemins entre deux visions sociétales. D'un côté, une société basée sur la fraternité où la personne est qualifiée par les relations qu'elle entretient avec autrui. Dans cette situation, la loi protège les plus vulnérables. D'un autre côté, une société individualiste où chacun revendique une autonomie. Dans ce cas, la loi s'ajuste au désir individuel avec le risque de revenir au droit du plus fort, du plus riche ou du plus puissant. Bien sûr, nous défendons une société fraternelle qui constitue encore l'humus de notre civilisation. Les débats ont été très ardents même si l'on peut regretter que l'ensemble de nos concitoyens n'ait pas mesuré l'importance des enjeux.

    Si la synthèse du CCNE laisse apparaître que la PMA ne fait pas l'unanimité, plusieurs indices peuvent laisser présager l'intention du gouvernement de l'ouvrir à toutes les femmes, conformément au programme du président de la République. Quelles conclusions cela vous inspire-t-il ?

    Il n'y a aucun consensus et d'importantes réserves ont été émises. Nombreux sont ceux qui se sont exprimés et il serait dommage de réduire la parole d'un si grand nombre à une simple mobilisation de « militants ». Lorsqu'il n'y a aucun consensus, ne faut-il pas adopter un principe de précaution ? Le président de la République a dit ne pas vouloir avancer en force, j'espère que le gouvernement et le Parlement sauront entendre les vives réserves qui se sont exprimées. Nous continuerons de faire entendre notre voix pour que notre société ne soit pas fondée sur la somme de désirs individuels, mais sur le bien commun. Et la question de la filiation est essentielle pour l'avenir de notre civilisation.

    Vous étiez présent lors du dîner organisé en février dernier à l'Élysée, au sujet de la fin de vie. Dans quel climat celui-ci s'est-il déroulé ? Ces échanges ont-ils été fructueux ?

    Le climat était tout à fait cordial entre les personnes présentes, pourtant d'opinions diamétralement opposées. Le président de la République a interrogé successivement chacun des convives, qui ont eu largement le temps de s'exprimer. Tout d'abord, les médecins et les personnels soignants en charge des malades en fin de vie. Puis, la parole fut donnée aux philosophes pour terminer par les représentants des religions. Il est difficile d'évaluer le fruit de cette consultation et l'impact les différents arguments sur nos gouvernants.

    Lors de ce dîner, vous êtes-vous exprimé davantage en tant que médecin ou en tant qu'archevêque de Paris, représentant de l'institution religieuse catholique ?

    Je me suis exprimé avec des arguments fondés en raison, seule façon de toucher l'intelligence et le cœur. J'ai insisté sur l'extraordinaire amélioration des fins de vie en France. Dans les années 1970, lorsque j'étais étudiant dans les hôpitaux, les patients qui ne pouvaient plus être accessibles à la thérapie étaient souvent abandonnés avec des antalgiques mineurs et des soins minimums. La formidable extension des soins palliatifs a permis une véritable réponse à la douleur de ces patients et une réelle prise en charge de la fin de vie. Contrairement à ce que l'on entend, on meurt beaucoup mieux en France aujourd'hui qu'il y a 40 ans. Ensuite, je me suis exprimé sur le plan philosophique en montrant que la dignité humaine tient à sa nature propre, comme l'affirme la Déclaration universelle des droits de l'homme. Elle ne dépend pas de son état de dépendance ou de fragilité. On meurt toujours dans la dignité quand la société est capable de vous accompagner parce que vous êtes précieux à ses yeux. À tout cela, l'archevêque de Paris ajouterait seulement que la dignité tient aussi à la transcendance qui habite la conscience de l'humanité depuis toujours.

    Le président de la République vous semble-t-il à l'écoute de l'Église ? Et de ses arguments concernant les questions bioéthiques ?

    Le président écoute chacun de nos arguments avec sérieux. Cela est vrai aussi de ceux qui ne pensent pas comme nous. Son discours au collège des Bernardins a montré qu'il ne considérait pas l'Église comme une quantité négligeable et qu'il reconnaissait son œuvre civilisatrice pour la France au cours des siècles.

    Sur les questions de PMA et fin de vie, qui préoccupent particulièrement les Français, son avis vous paraît-il tranché ?

    Je n'ai pas la faculté de lire dans les consciences, aussi je ne pourrais pas dire s'il a un avis tranché. Dans son programme présidentiel, il avait bien programmé le vote de la PMA qui ne serait pas seulement destinée aux personnes atteintes d'infertilité, mais qui répondrait également un « désir sociétal d'enfant ». La question qui se pose alors est celle-ci : « le désir d'enfant est-il plus important que le droit de l'enfant » ? La Déclaration des droits de l'enfant à l'ONU a déjà répondu non à cette question. Sur la fin de vie, qui ne faisait pas partie du programme des états généraux, le président m'a paru très prudent.

    Vous avez rencontré le Premier ministre Édouard Philippe, le 18 avril dernier. Que retirez-vous de cet échange ?

    Nous n'avons pas parlé que de bioéthique. Sur ce sujet, le Premier ministre m'a semblé en retrait sur la question de la fin de vie, malgré la pression de certains députés de sa majorité. Pour les autres questions, il m'a écouté avec bienveillance, mais je ne suis pas sûr de l'avoir convaincu.

    L'engagement de l'Église dans le cadre de la révision des lois de bioéthique s'est-il arrêté en même temps que la phase de consultation générale menée par le CCNE ? Sinon, comment se poursuivra-t-il ?

    Les chrétiens en général et les catholiques en particulier n'ont pas attendu les états généraux pour s'exprimer sur ce sujet crucial. À l'occasion de ces états généraux, nous avons voulu participer largement au débat et donner un argumentaire sérieux aux fidèles et à toutes les personnes de bonne volonté. La diffusion de plus de 100 000 petits livrets sur le diocèse de Paris et le travail fait par la Conférence des évêques qui publiera un livre en juin participent de ce dialogue. À Paris, nous continuons les soirées d'information où nous faisons intervenir des personnes spécialisées dans ce domaine. Ce travail, bien sûr, ne s'arrêtera pas avec la fin de la consultation. Il continuera même après le vote des lois, car, si nous obéissons aux lois de notre pays, nous devons toujours continuer d'éclairer les consciences de nos concitoyens.

  • Les Etats-Unis : isolationnistes et bienveillants ?

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    De Jean-Luc Basle sur Magistro.fr :

    Etats-Unis : le mythe de l’isolationnisme bienveillant 

    Il existe de nombreux mythes à l’égard des Etats-Unis. Dans la situation actuelle du monde, deux méritent que l’on s’y attarde. Ils seraient isolationnistes et bienveillants. Le premier remonte aux origines de la jeune république et à leur intervention tardive dans la Première Guerre mondial, le second au débarquement de juin 44, aux GIs et au chocolat qu’ils distribuaient aux enfants. C’est la vision qu’en ont les Européens. Les pays d’Amérique du sud qui vivent peu ou prou sous leur joug depuis deux cents ans, en ont une autre. La réalité diffère de cette image d’Épinal. 

    Dès l’origine, l’élite américaine s’est considérée comme dotée d’une mission envers le monde. Cette vision sous-tend encore aujourd’hui la politique extérieure des États-Unis. Elle est présente dans de nombreux documents dont deux publiés récemment : le National Security Strategy et le National Defense Strategy. L’un et l’autre réitèrent l’ambition hégémonique des États-Unis ce qui, du même coup, place l’Europe sous leur tutelle et rend impossible toute paix négociée avec la Russie et la Chine, perçues comme concurrents. George W. Bush a parfaitement exprimé cette vision manichéenne du monde dans son discours du 21 septembre 2001: "vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous…". Le message est univoque. Cette vision est dangereuse par les décisions qu’elle engendre. En voici les origines et l’évolution au cours du temps. 

    Les Pères fondateurs

    Deux discours sont à l’origine du mythe isolationniste. Dans son discours d’adieu, George Washington a donné ce conseil à ses successeurs : "il est de notre intérêt de ne pas nouer d’alliances permanentes avec quelque région du monde que ce soit". Dans son discours inaugural, Thomas Jefferson déclara : "Paix et commerce, amitié loyale avec toutes les nations ; alliances enchevêtrées avec aucune". En fait, l’un et l’autre exprimaient publiquement une opinion qui avait cours dans la nouvelle république. Ainsi, Alexander Hamilton s’inquiétait-il de la rivalité entre la Grande-Bretagne, la France et l’Espagne rivalité qui pourrait, par le jeu des alliances, entraîner les Etats-Unis dans le "pernicieux labyrinthe des guerres européennes". Il convient donc de se garder d’alliances enchevêtrées, et de s’équiper d’une marine puissante pour "être en mesure de dicter les conditions régissantes les relations entre le vieux et le nouveau monde". (1) Il y a dans cette déclaration les prémices d’une vision hégémonique qui se confirme avec la Doctrine de Monroe, la Destinée manifeste et "l’exceptionnalisme américain" auquel Barack Obama se référera dans l’un de ses discours à l’ONU. (2) Au plan stratégique, elle est théorisée par l’amiral Alfred Mahan qui préconise la construction d’une flotte de guerre. Ses sources sont les Pèlerins du Mayflower, partis fonder une nouvelle Jérusalem, et les philosophes du siècle des Lumières. Alliant spiritualité et matérialisme, cette vision est incohérente.

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  • RDC : l’opposition marque des points contre Kabila

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    De Hubert Leclercq sur le site web de « La Libre Afrique »

    « Il y  des jours comme ça où rien ne va ! C’est ce que doivent se dire les tenants du pouvoir en République démocratique du Congo qui viennent de recevoir coup sur coup deux uppercuts en plein menton.

    Vendredi, sur le coup de 16 heures, la cour d’appel de la Cour pénale internationale décidait d’acquitter Jean-Pierre Bemba, condamné en première instance à 18 ans de prison pour crime de guerre et crime contre l’humanité. Moins de 24 heures tard, c’est Kinshasa même qui envoyait un message fort en se mobilisant en masse pour le premier meeting d’Ensemble pour le Congo, la plateforme politique de Moïse Katumbi, l’ennemi numéro 1 du pouvoir.

    Les chiffres sont difficiles à établir. Seule certitude, comme pour le meeting de l’UDPS le 24 avril dernier, la place Sainte-Thérèse a été envahie par une foule dense et compacte. La première sortie officielle à Kinshasa d’Ensemble pour le Congo peut être vu comme une réussite qui montre que le mouvement qui porte la candidature de Moïse Katumbi peut s’imposer bien au-delà du Katanga et même plus largement de l’est de la RDC. Ensemble pour le Congo est d’ailleurs le seul mouvement politique actuel qui dépasse largement les clivages est-ouest avec dans ses bagages des leaders politiques qui ont un poids réel dans de nombreuses provinces de la RDC (Lumbi dans les Kivus, Endundo à l’Equateur, Kamitatu dans le Bandundu ou Kyungu dans le Katanga) , sans parler de la personnalité de Moïse Katumbi célèbre dans tout le pays.  Un Moïse Katumbi qui a surpris tout son monde en apparaissant sur le grand écran  de la place Sainte-Thérèse pour un discours en lingala. « C’est bien, on sait que c’est un swahilophone, mais il a fait l’effort de parler en lingala. Ce n’est pas la première fois qu’il s’adresse à Kinshasa en lingala et on sent qu’il s’améliore » , explique Bertin, un membre de l’UNC de Vital Kamerhe, venu ce samedi à Sainte-Thérèse « pour voir et pour entendre ». Verdict? « Jamais l’opposition congolaise n’a été aussi forte. S’il veut rester Kabila devra faire des miracles. Il ne peut rien face à Bemba, Katumbi ou même Kamerhe. Il ne joue pas dans la même catégorie qu’eux. Il faut que l’opposition reste encore unie le temps d’envoyer le coup final au pouvoir illégitime en place. Après, je pense et j’espère qu’on pourra organiser de vraies élections lors desquels tous les candidats pourront vraiment défendre leur chance ».

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  • IVG en Irlande : combien de morts légales supplémentaires ?

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    De RCF :

    IVG en Irlande : combien de morts légales supplémentaires ?

    CARTE BLANCHE DE RAPHAËL DE LA CROIX

    Avec 55 millions d'avortement dans le monde, il n'était pas nécessaire de rajouter le chiffre Irlandais. Chaque seconde ce sont près de dux avortement qui sont pratiqués sur la planète d'après l'OMS. Peut-on rester silencieux ?

  • Les uniates sacrifiés sur l'autel du rapprochement avec le patriarcat orthodoxe de Moscou ?

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    De Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

    Le pape François rejette fermement l’uniatisme et rassure Moscou

    Recevant mercredi 30 mai une délégation du Patriarcat de Moscou, le pape François a fermement rejeté l’uniatisme comme « chemin d’unité aujourd’hui » et rejeté les demandes de l’Église gréco-catholique d’Ukraine d’être érigée en patriarcat.

    Qu’est-ce que l’uniatisme ?

    Après la séparation entre catholiques et orthodoxes, au début du Ier millénaire, différentes tentatives d’union ont eu lieu, menant des éléments des Églises orthodoxes à s’unir à Rome – de façon plus ou moins volontaire – tout en conservant leur liturgie et leur discipline.

    Qualifiées péjorativement d’« uniates » par les orthodoxes, qui leur reprochent d’être des « loups déguisés en agneaux », ces Églises catholiques orientales ont subi la persécution à l’époque communiste, étant souvent réintégrées de force dans leurs Églises orthodoxes d’origine. Après la chute du Mur, elles sont demeurées des pierres d’achoppement entre catholiques et orthodoxes, ceux-ci leur reprochant leur prosélytisme en terre orthodoxe.

    Quelle est la position catholique sur l’uniatisme ?

    Réunie à Balamand (Liban) en 1993, la commission de dialogue théologique entre catholiques et orthodoxes avait convenu que « ce qui a été appelé uniatisme ne peut plus être accepté ni comme une méthode à suivre, ni comme un modèle de l’unité que nos Églises cherchent ».

    Cette « déclaration de Balamand » avait fait grand bruit, même si l’Église catholique ne l’a jamais officiellement ratifiée. Au contraire, en 2000, la lettre du cardinal Ratzinger aux évêques sur l’expression « Églises sœurs » semblait même remettre en question le fondement théologique de cette déclaration.

    Parallèlement, les velléités de l’Église gréco-catholique d’Ukraine d’être érigée en patriarcat de plein droit suscitent l’inquiétude de Moscou qui avait néanmoins obtenu que la déclaration signée le 12 février 2016 à La Havane par le pape François et le patriarche Kirill souligne que « la méthode de l’“uniatisme” du passé, comprise comme la réunion d’une communauté à une autre, en la détachant de son Église, n’est pas un moyen pour recouvrir l’unité ».

    Qu’a dit le pape François ?

    Mercredi 30 mai, en recevant une délégation du Patriarcat de Moscou, le pape François a tenu à rassurer les orthodoxes russes, prenant plusieurs fois soin de rappeler combien son interlocuteur, le métropolite Hilarion, responsable des relations extérieures de l’Église russe, était son « frère ».« À Moscou, en Russie, il n’y a qu’un seul patriarcat : le vôtre. Nous n’en aurons pas un autre. Et quand quelques fidèles catholiques, qu’ils soient laïcs, prêtres ou évêques, prennent la bannière de l’uniatisme qui ne fonctionne plus, qui est terminé, c’est aussi pour moi une douleur », a-t-il affirmé, dans un salut diffusé seulement samedi 2 juin par le Vatican. « Les Églises unies à Rome doivent être respectées, mais l’uniatisme comme chemin d’unité aujourd’hui ne va pas », a-t-il ajouté.

    Une fin de non-recevoir aux demandes répétées de l’Église gréco-catholique d’Ukraine propre à rassurer le Patriarcat de Moscou, alors que le pape François a invité notamment les Églises orthodoxes à une journée de prière et de réflexion sur la situation au Moyen-Orient, le 7 juillet à Bari. La présence du patriarche Kirill de Moscou, très influent chez les orthodoxes du Moyen-Orient, y est espérée.

    Dans son discours, le pape a aussi fait un geste supplémentaire vis-à-vis de Moscou, soulignant que « les Églises catholiques ne doivent pas s’immiscer dans les choses internes de l’Église orthodoxe russe, ni dans les questions politiques. Ceci est ma position et la position du Saint-Siège ». Façon de dire que l’Église catholique ne se prononcera pas sur le projet du président ukrainien d’obtenir une Église orthodoxe indépendante de la Russie, véritable casus belli pour Moscou.

  • Bazarder l'héritage de mai 68 : une nécessité selon Denis Tillinac

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    Du site de RTFrance :

    Denis Tillinac : «Il faut bazarder intégralement l'héritage de Mai 68» 

    Le gaulliste Denis Tillinac livre pour RT France une critique incisive de Mai 68 et de ses leaders, qu'il définit comme «des générations de jouisseurs égoïstes». L'écrivain constate d'ailleurs que «Mai 68 a désintégré toute la société».

    Ecrivain, Denis Tillinac est l'auteur de près de trente oeuvres littéraires. Il a reçu de nombreuses distinctions comme le prix Roger-Nimier ou le prix Paul-Léautaud. Cet ancien soutien et proche de Jacques Chirac vient de publier, aux éditions Albin Michel, Mai 68, l'arnaque du siècle.

    RT France : Denis Tillinac, vous publiez un livre, Mai 68, l'arnaque du siècle (aux éditions Albin Michel). Tout d'abord, racontez-nous votre Mai 68. Vous viviez à Bordeaux, vous étiez étudiant : comment l'avez-vous vécu ?

    Denis Tillinac (D. T.) : J’ai écrit ce livre pour dire que j’ai très mal vécu Mai 68. J’étais un étudiant de 20 ans, pas politisé, romantique, un peu anar’ – comme toujours à 20 ans – et je m’indigne de voir que, 50 ans après, on persiste à nous présenter Mai 68 comme un moment de ludisme, de créativité, de générosité et de libération, sexuelle entre autres – or ce n’est pas vrai. Personnellement, j’ai vécu quelque chose de très ennuyeux où les copains devenaient au fil des jours – ça avait commencé d’ailleurs dès mai 67 – de plus en plus politisés avec un langage de plus en plus manichéen, des mœurs de plus en plus policières.

    J’ai trouvé cela ennuyeux, oppressif et pas du tout créatif. Je trouvais que les slogans étaient ineptes. En définitive, j’ai pris mon solex et j’ai traversé la route sur des autoroutes désertes à 30 km/h pour aller retrouver à l’autre bout de la France la femme que j’aimais. C’était cela mon acte politique de Mai 68… Une fuite.

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  • Les martyrs russes du communisme sont mis à l'honneur au Latran (Rome)

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    De Delphine Allaire sur Vatican News :

    Les martyrs russes du communisme honorés en la basilique du Latran

    Une exposition consacrée aux martyrs de l’Eglise orthodoxe de Russie au XXe siècle a été inaugurée le 30 mai 2018 dans le Palais apostolique du Latran. La mémoire martyrielle faite par Rome à ces persécutés symbolise les rapprochements grandissants entre le Vatican et le Patriarcat de Moscou.

    «Le concept si noble du martyre est perverti par le fondamentalisme islamique», a regretté lors de cette inauguration le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture, rapporte imedia, l’agence de presse spécialisée sur le Vatican, jeudi 31 mai.

    «Compatriotes en esprits» des premiers martyrs romains

    Le cardinal Ravasi a rappelé à cette occasion combien le concept de martyre «unissait les Eglises catholique et orthodoxe». Sous le joug communiste, les Russes orthodoxes étaient «des compatriotes en esprit» des premiers chrétiens, persécutés par Rome, a souligné le métropolite Tikhon, président du Conseil patriarcal de Moscou pour la culture et primat de l'Église orthodoxe russe en Amérique, relève imedia.

    Cette exposition, organisée par le patriarcat orthodoxe de Moscou, a déjà été présentée dans différentes villes de Russie. Interactive, l’exposition relate les actes antireligieux commis par les bolcheviques, à partir de 1917. 

    Eradiquer la religion, centre du projet bolchevique

    Cette volonté d’éradiquer toute croyance religieuse était au cœur du projet de Lénine, à la suite de sa prise de pouvoir en 1917.

    Le révolutionnaire écrivait ainsi que la religion était semblable à «une sorte d’alcool spirituel dans lequel les esclaves du capital niaient leur image humaine et leur revendication d’une existence tant soit peu digne de l’homme».

    En 1932, Staline fit même lancer comme slogan de son plan quinquennal de «solution finale» sur la question religieuse : «Plus de Dieu en 1937». Ce travail sur les consciences modifia considérablement la paysage religieux russe. Entre 1927 et 1940 par exemple, le nombre d’églises orthodoxes dans la république soviétique chuta de 29 584 à moins de 500.

    Depuis, nombre de martyrs, morts pour la défense de la foi orthodoxe ont été alors canonisés, à l’instar du métropolite Vladimir de Kiev (mort en 1918), celui de Saint-Pétersbourg, Benjamin (mort en 1922) et la Grande-Duchesse Élizabeth de Russie, massacrée avec toute la famille impériale en juillet 1918, après être devenue moniale et dévouée aux plus pauvres à la suite de l'assassinat de son mari.

    Le rapprochement entre Saint-Siège et Patriarcat de Moscou

    Dans la foulée du prêt des reliques de St Nicolas, conservées à Bari (Italie) depuis 930 ans, et exposées en juillet dernier à Moscou et Saint-Pétersbourg; de la visite historique en Russie du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège en août 2017; ou de l’exposition «Rome éternelle», organisée par les Musées du Vatican et abritée par la prestigieuse galerie Tretiakov de Moscou, cet hommage rendu par la basilique papale Saint-Jean de Latran  aux martyrs orthodoxes russes, acte de la vivacité du dialogue œcuménique entre le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou.

  • L'heure est venue

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    guibert.jpg

    (source)

    L’heure est venue

    14,00

    Dans cet ouvrage, le père Guibert appelle les chrétiens à un sursaut de lucidité, à un embrasement spirituel. Ils ne peuvent continuer sur la voie du compromis ou de l’esprit mondain, souvent par souci du vivre ensemble ou d’avoir la paix, dans une société de plus en plus déchristianisée, car cela ne sera pas tenable pour eux longtemps. En effet, comme avertissait le cardinal Sarah en octobre 2015, ils seront bientôt pris en étau entre deux idéologies : « les deux grandes idéologies totalitaires qui menacent actuellement la société, la famille et l’Église : la mentalité libertaire des démocraties occidentales ainsi que l’islamisme radical, l’un et l’autre ouvertement christianophobes. »

    « Pas d’amalgame », « nouvelles discriminations », « victimes des oppresseurs », etc., dans un contexte où la pensée peine à se déployer face à un champ lexical de plus en plus réduit et tabou, l’urgence est déjà de voir clair et ne pas se leurrer face à l’immigration de masse ou le choc des civilisations : « En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire », écrivait George Orwell.

    L’auteur analyse donc cet air du temps, ses racines idéologiques, l’oppression qu’elle déploie avant de proposer quelques boussoles pour les chrétiens désireux de traverser la tempête dans la fidélité à leur Maître et dans l’amour de l’Église.

    L’heure est venue de poser les bons diagnostics et de ne plus avoir peur de nommer les choses ; et en fonction de cela, adopter une attitude résolument prophétique. L’Église comme son Maître ne pourra faire l’économie de la Passion mais cela conduira à la résurrection.

  • Europe : devrons-nous faire le choix entre la démocratie et notre modèle de liberté ?

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    Devrons-nous choisir entre la démocratie et notre modèle de liberté ?

    FIGAROVOX/TRIBUNE (via Magistro.fr) - Les Italiens rejoignent désormais Polonais, Hongrois et Tchèques dans leur volonté, non pas de sacrifier les libertés individuelles, mais de prendre aussi en compte leurs mœurs et leurs valeurs nationales, explique la professeur de philosophie politique (1).

    L'Italie s'ajoute à la Grèce, au Royaume-Uni, à la Pologne, à la Hongrie, à l'Autriche, à la République tchèque et à la Slovaquie, soit à la très longue liste des pays qui ont annoncé démocratiquement ne plus vouloir du modèle européen. Même si nombre d'entre eux ne souhaitent pas, contrairement au Royaume-Uni, sortir de l'Europe, ils expriment pourtant la ferme détermination de la transformer de l'intérieur. C'est dans cet espoir que s'est maintenu le groupe de Visegrad, lequel, encore sous présidence hongroise, a tenu ces derniers jours à Budapest un important colloque sur le thème "L'avenir de l'Europe", avec la participation de nombreux universitaires et politiques de tous les pays d'Europe centrale.

    L'euroscepticisme, développé à ce point, par tant de pays et tant d'acteurs, traduit pour commencer un échec de l'Europe institutionnelle, sur lequel il faut réfléchir et dont il faudra tenir compte. Au reste, on voit bien que les critiques de l'Europe s'affichent au nom d'une vision plus générale, qu'on pourrait dire illibérale - d'où l'existence d'une internationale dépassant les frontières de l'Europe : l'un des invités du colloque de Budapest était Steve Bannon.

    Il apparaît clairement que l'euroscepticisme est une conséquence de l'illibéralisme : l'Europe est fustigée parce que trop libérale. D'où la surprise : les peuples refusent-ils donc d'être libres ? D'où la question angoissée des élites de nos pays : faudra-t-il donc "les forcer à être libres", selon le mot d'ordre de Lénine - effaçant ainsi la démocratie ? Ou bien faudra-t-il, démocratiquement, nous plier à cette volonté populaire et abandonner des pans de liberté ? Allons-nous devoir choisir entre la démocratie et notre modèle de liberté ?

    La vieille Europe tremble et se défait devant cette question. La réponse a déjà été amorcée : une partie de nos élites ne croient plus à la démocratie, en raison précisément des préférences à leurs yeux inacceptables des peuples. L'Europe institutionnelle est dominée par une "idéologie des professionnels", pour utiliser l'expression de Thomas Frank (dans son livre Pourquoi les riches votent à gauche), Europe institutionnelle qui défend la liberté postmoderne contre les peuples. Ces derniers arguent de la démocratie (le nombre est de leur côté) pour imposer leurs opinions illibérales.

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  • Après le referendum irlandais : la manifestation d'un nihilisme satisfait

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    De Gérard Leclerc (source) :

    Un nihilisme satisfait

    L’éditorialiste du Monde est catégorique : « C’est le genre de référendum qui vous réconcilie avec les référendums ». Il s’agit, bien sûr, du référendum irlandais, dont nous parlions hier. Et Libération est au même diapason : « Une victoire pour les femmes, une victoire pour la société. C’est la fin d’un système inhumain. » Que voulez-vous objecter à pareil triomphalisme, sauf à passer pour un affreux réactionnaire ? L’avortement fait désormais partie des droits de la femme, et qui s’oppose à ce droit est passible des rigueurs de la loi. C’est à un point tel qu’il est question pour beaucoup de supprimer le droit à l’objection de conscience pour les médecins, ce qui constitue tout de même une atteinte caractérisée à la démocratie. Mais dans le climat qui prévaut en ce moment, toute objection est mal venue.

    Le Premier ministre irlandais a tenu à s’adresser à ceux et celles qui ne participent pas à l’euphorie : « Je veux les rassurer, l’Irlande d’aujourd’hui est la même que celle qu’elle était la semaine dernière, mais juste un peu plus tolérante, un peu plus ouverte et plus respectueuse. » Que répondre à tant de sollicitude et de bien-pensance ? Ne sommes-nous pas passés à une nouvelle ère de l’histoire, sur laquelle on ne reviendra pas ? L’éditorialiste du Monde nous assène le refrain d’une modernisation d’une société longtemps dominée par l’Église catholique. Et l’on peut pressentir que dans pareille logique, la modernisation entraînera la pratique du suicide assisté, tel qu’on nous l’a vantée il y a quelques jours avec le cas d’un Australien de 104 ans parti en Suisse pour se faire euthanasier. Seule l’Église catholique a eu le front de protester face à un tel étalage impudique, une cinquantaine de journalistes s’étant déplacés pour donner le plus large écho à pareil haut fait.

    Il faut être un mauvais coucheur pour refuser de se prêter à ce genre de macabre mise en scène. C’est le cas de notre Michel Houellebecq, qui n’a peur de rien et n’a pas craint, dans un de ses romans de dénoncer les pratiques de certaines officines de la mort. Il faut relire ces quelques pages de La carte et le territoire (prix Goncourt 2010). Elles sont au diapason du nihilisme qui pèse sur nos sociétés satisfaites et que Le Monde et Libération tentent de nous présenter aux couleurs d’un optimisme obscène.

    Il faudrait tout de même que ces beaux esprits nous expliquent pourquoi ils n’ont pas le courage de percer le rideau qui cache les coulisses de leur scène de liesse. Oui, car à l’arrière-scène, il se passe quand même des choses qu’il faut avoir le courage de nommer. Nos champions de l’émancipation seraient-ils volontaires pour tenir le bistouri destiné à trancher une jeune vie pleine de promesse ? Nos joyeux triomphateurs ne sont-ils pas de fameux hypocrites, incapables d’oser dire que le droit à l’avortement c’est la capacité de tuer une vie ?

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 29 mai 2018.

  • L’avortement ne peut pas constituer une mesure de "santé reproductive"

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    De Lisa Zengarini sur Vatican News :

    Le Saint-Siège rappelle que l’avortement ne peut pas être une mesure de "santé reproductive"

    Mgr Ivan Jurkovic, Observateur du Saint-Siège auprès de l’Onu, est intervenu ce matin à Genève pour rappeler que les services sanitaires ne peuvent pas être destinés à œuvrer contre la vie des enfants à naître.

    «Le Saint-Siège s’oppose fermement à tout effort des Nations Unies ou de ses agences spécialisées en vue de promouvoir des législations nationales qui permettent de tuer la vie de l’enfant à naître», a martelé Mgr Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès des institutions de l’Onu à Genève, à l’occasion de la 71e assemblée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dédié à l’examen de la nouvelle stratégie globale pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents lancée en 2015.

    Préoccupation face à l’inclusion du soi-disant “avortement sûr” dans les nouvelles lignes stratégiques globale

    Tout en partageant de nombreux objectifs fondamentaux de l’OMS, comme la promotion d’un service de santé universel, la lutte contre la violence faite aux femmes et aux enfants, la mise à jour des programmes en faveur de l’enfance pour l’étendre jusqu’au 18e anniversaire, Mgr Jurkovic s’est dit préoccupé de l’inclusion du soi-disant “avortement sûr” dans les nouvelles lignes stratégiques globales pour la santé, sur la période 2016-2030. «Le Saint-Siège, a-t-il affirmé, ne considère pas l’avortement et les services abortifs comme des mesures pour la santé reproductive», a précisé le diplomate pontifical.

    Le Saint-Siège est opposé à toute légalisation de l’avortemen

    Mgr Jurkovic a donc exprimé sa préoccupation face à la participation de l’OMS et d’autres organisations onusiennes à une banque de données contenant des informations complètes sur les lois et politiques en matière d’avortement, sous prétexte de protéger les droits des femmes. Pour le Saint-Siège, il est contradictoire et inacceptable de présenter «l’avortement sûr comme un moyen pour protéger les droits humains de femmes et d’enfants, quand de fait, il nie à l’enfant à naître le droit le plus fondamental : celui à la vie». Comme l’a souligné le Pape François, a conclu Mgr Jurkovic, le droit à la vie est «sacré et inviolable», et «il n’est subordonné à aucune condition».

  • Les Lumières portent en elles les germes de la Terreur et du totalitarisme

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    De Guillaume Desvignes sur aleteia.org :

    Bertrand Vergely : « Les Lumières nous rendent tranquillement sadiques » 

    Dans son dernier essai, le philosophe — professeur en classe préparatoire et à l’Institut Saint-Serge — entreprend de révéler les ressorts profonds des Lumières et d’en décortiquer l’héritage. Loin de libérer l’homme, pense-t-il, elles l’ont amputé d’une part essentielle de son identité et portent en elles les germes de la Terreur et du totalitarisme. Entretien avec un penseur orthodoxe… iconoclaste. 

    Aleteia : Le point de départ de votre réflexion porte sur la substitution par les « Lumières » du concept d’origine par celui de commencement. Quelle est la nuance ?

    Bertrand Vergely : L’origine n’est pas temporelle : elle est métaphysique. Certes, nous sommes ce que nous sommes parce que nous avons un commencement temporel : lorsque nos parents se sont unis, puis quand nos mères nous ont mis au monde. Mais nous venons d’ailleurs. Nous venons de la Vie, de la Création, de l’Absolu : telle est notre origine. Jusqu’à l’abolition de la monarchie en 1792, on considérait que la naissance du Christ permettait la datation de l’humanité, car elle rappelait qu’elle peut être sauvée. Mais avec la Révolution française, le salut n’est plus le Christ : c’est le droit. La politique va sauver l’humanité, et non plus la religion.

    Pourtant, dites-vous, 1792 marque l’avènement d’une nouvelle religion…

    On assiste en effet à une captation de l’origine. Les « Lumières » se proposent d’en finir avec la religion, mais c’est en fait la matrice d’une nouvelle religion qui va déboucher sur le positivisme au XIXe siècle et les mouvements révolutionnaires du XXe siècle, du communisme au nihilisme en passant par l’anarchisme. Pour imposer cette nouvelle religion, les révolutionnaires établissent un nouveau calendrier, font de 1792 l’an I de l’humanité et liquident tous les symboles qui renvoient au passé, en particulier les nobles et les prêtres. Plus tard, Staline, Mao ou Pol Pot procéderont de même en éradiquant toute trace du passé par le génocide.

    Lire la suite de cet entretien sur aleteia.org