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Religions - Page 81

  • Wallonie-Bruxelles : cours de Philosophie et de Citoyenneté, deux heures, enfin!

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    Flambeau_fond_bleu.jpgLu sur le site du Centre d’Action Laïque (C.A.L.)

    « Pour le Centre d’Action Laïque, la proposition d’étendre le Cours de Philosophie et de Citoyenneté (CPC) à 2 heures par semaine que le MR vient de déposer est une initiative qui ouvre enfin de nouvelles perspectives concrètes.

    Le dispositif actuel (1 heure obligatoire, la seconde facultative) engendre des situations ingérables sans répondre aux nécessités, pourtant reconnues par tous.

    Il était temps car, en effet, le dispositif actuel (1 heure obligatoire, la seconde facultative) engendre des situations ingérables sans répondre aux nécessités, pourtant reconnues par tous, de donner à nos enfants les outils indispensables pour affronter la complexité du monde d’aujourd’hui.

    Le Centre d’Action Laïque a souligné à de nombreuses reprises le caractère inachevé de la mutation en cours, notamment le 19 juillet dernier lorsque que le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté le décret sur l’extension du CPC à tout l’enseignement officiel (primaire et secondaire) pour la rentrée 2017.

    Cette fois, il s’agit de parachever le travail par l’instauration de deux heures/semaine obligatoires dans les écoles officielles organisées ou subventionnées et, ce, dès la rentrée scolaire 2019. De plus, la proposition de décret que le MR vient de déposer vise à rendre facultatif le cours de religion et de morale non confessionnelle.

    Laisser pourrir la situation actuelle et se fourvoyer dans des atermoiements partisans ne ferait que des perdants: les enfants en premier lieu mais également le corps enseignant qui n’en peut plus d’être assis entre deux chaises.

    Pour le Centre d’Action Laïque, cette proposition va sans aucun doute dans la bonne direction. Laisser pourrir la situation actuelle et se fourvoyer dans des atermoiements partisans ne ferait que des perdants: les enfants en premier lieu mais également le corps enseignant qui n’en peut plus d’être assis entre deux chaises.

    En allant résolument de l’avant dans ce dossier qui – rappelons-le – traîne dans les couloirs du Parlement depuis près de 20 ans, la classe politique donnera l’image positive d’une détermination qui, jusqu’ici, fait encore trop souvent défaut.

    Bien sûr, le Centre d’Action Laïque regrette que, malgré l’avancée que représente cette proposition du MR, persiste une incroyable différence de traitement entre les réseaux officiels (ainsi que certains établissements libres non-confessionnels) et les réseaux confessionnels. Sans doute faudra-t-il un jour ou l’autre régler ce problème au fond.

    Mais dans l’immédiat, le Centre d’Action Laïque se tourne vers les autres partis démocratiques pour les interpeller sans détour: pourquoi un vrai cours de Cours de Philosophie et de Citoyenneté à deux heures par semaine ne serait-il pas possible pour septembre 2019?"

    Ref. Cours de Philosophie et de Citoyenneté: deux heures, enfin!

    Selon l' "Echo", le MR (Mouvement Réformateur) a en effet annoncé le dépôt par MM. Wahl et consorts d'une proposition de décret datée du 7 décembre  visant à porter de 1 à 2 le nombre d'heures obligatoires par semaine de cours de philosophie et de citoyenneté dans l'enseignement officiel et libre non confessionnel. Et d'y rendre optionnelle l'heure de cours de religion ou de morale devenue surnuméraire. Les auteurs de la proposition invitent également le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles à convaincre le pouvoir organisateur de l'enseignement libre confessionnel de permettre une offre répondant aux mêmes conditions que celles proposées par l'enseignement officiel

    Quelle mouche a piqué le MR ?

    Depuis la rentrée scolaire 2017, dans l’enseignement obligatoire organisé par les pouvoirs publics (moins de cinquante pourcents du total de la population scolaire en Belgique) une heure de cours hebdomadaire est spécifiquement dédiée à l’enseignement de la philosophie et à la citoyenneté au détriment de celui de la religion et de la morale confessionnelle dont l’horaire passe de deux à une heure par semaine.

    Par ailleurs, compte tenu des derniers arrêts de la cour constitutionnelle, les élèves du réseau public peuvent désormais aussi refuser l’option qui leur est offerte entre un cours de religion ou de morale non confessionnelle mais, dans ce cas, ils sont astreints à une deuxième heure d’enseignement « neutre » de philosophie et citoyenneté.   

    Le MR propose maintenant de rendre cette deuxième heure obligatoire pour tous, espérant ainsi marginaliser l’heure, qui deviendrait alors surnuméraire, de la religion ou de la morale laïque. Que le cours de religion soit aujourd'hui l’option principale choisie par les élèves éclaire le sens oblique de cette proposition de décret. 

    Ce genre de manœuvre biaisée contre l'enseignement de la religion est-il bien respectueux de l’esprit de la convention européenne des droits de l’homme et ses protocoles additionnels comme de l’article 24 de la constitution  précisant que  les pouvoirs publics doivent offrir jusqu’à la fin de l’obligation scolaire le choix entre l’enseignement d’une des religions reconnues et celui de la morale non confessionnelle ? 

    JPSC

  • En Birmanie, « je n’ai pas négocié la vérité », affirme le pape François

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    Lu sur le site du journal « Le Monde » à propos des Rohingya musulmans pérsécutés par les Birmans bouddhistes :

    «Le pontife est revenu sur le reproche qui lui a été fait de ne pas employer la dénomination « Rohingya » sur le sol birman, alors même qu’il était venu plaider leur cause auprès des autorités. Pour l’Etat birman, qui refuse leur refuse la nationalité, et pour une bonne partie de la population, en grande majorité bouddhiste, qui les considère comme des immigrés illégaux venus du Bangladesh, les appeler ainsi revient à les reconnaître comme une composante de la mosaïque ethnique et culturelle birmane, ce qu’ils refusent.

    Lire nos explications :   Pourquoi le terme de « Rohingya » est tabou en Birmanie

    François a commencé par rappeler qu’il avait employé ce terme à plusieurs reprises depuis le début de l’année, place Saint-Pierre :

    « [Avant que je n’arrive] on savait déjà ce que je pensais ». « Ce qui m’intéresse, c’est que le message parvienne [à mes interlocuteurs birmans]. Si j’avais prononcé ce mot dans un discours officiel, je leur aurais fermé la porte au nez. »

    Et, selon lui, le message ne serait pas passé.

    Entretiens privés

    Le pape a donc choisi de s’abstenir de le prononcer en public. Mais l’a-t-il fait lors de ses entretiens privés avec ses interlocuteurs institutionnels, et notamment avec le général Min Aung Hlaing, le chef de l’armée et, à ce titre, responsable de l’action des militaires dans l’Etat Rakhine ?

    « J’ai utilisé les mots pour arriver à [faire passer] le message. Quand j’ai vu que le message était accepté, j’ai osé dire tout ce que je voulais dire. »

    Avec lui, a insisté le pontife, « je n’ai pas négocié la vérité. Je l’ai fait de telle sorte qu’il comprenne un peu que la voie des époques sombres, aujourd’hui, n’est pas viable. Ça a été une belle rencontre, civilisée, et le message est parvenu. »

    François est revenu sur sa rencontre avec seize réfugiés, vendredi, à Dacca, à l’occasion d’une prière interreligieuse, au terme de laquelle il a prononcé le mot « Rohingya ». Ces réfugiés avaient été amenés d’un camp de la région de Cox’s Bazar.

    « Je pleurais, je cherchais à ce que cela ne se voie pas. Eux pleuraient aussi. »

    « [Cette rencontre] n’était pas programmée comme cela. Je savais que je rencontrerais les Rohingya, je ne savais pas où et comment. Mais pour moi, c’était une condition du voyage. »

    « La prière interreligieuse a préparé nos cœurs. Nous étions religieusement très ouverts. Moi du moins je me sentais ainsi. Ils sont venus me saluer, en file indienne. Et subitement on a voulu les chasser de l’estrade et là, je me suis mis en colère. (…) Et ils sont restés là. Je les ai écoutés un à un. Je commençais à sentir des choses à l’intérieur de moi. Je me suis dit : je ne peux pas les laisser partir sans leur dire un mot. J’ai demandé le micro. J’ai commencé à parler, je ne me souviens plus ce que j’ai dit. Je sais qu’à un certain moment j’ai demandé pardon. A deux reprises. A ce moment je pleurais, je cherchais à ce que cela ne se voie pas. Eux pleuraient aussi. L’un d’entre eux a dit une prière. »

    « J’ai senti que le message était passé. Avez-vous les couvertures des journaux [bangladais] ? Je n’ai pas entendu de critique ».

    Ref. En Birmanie, « je n’ai pas négocié la vérité », affirme le pape François

    Défendre -dans un esprit humaniste interconvictionnel, sans aucune référence explicite au Christ- des Musulmans persécutés par des Bouddhistes "génocidaires" (pour reprendre les termes d'Emmanuel Macron), est un bel exercice de diplomatie jésuite. Reste à en évaluer les résultats concrets. Mais oublions alors aussi les mauvais procès faits à Pie XII pour sa prudence lors de la persécution des juifs par les nazis installés jusqu’aux portes mêmes du Vatican lors de la Shoah.

    JPSC

  • L’Église catholique ne veut pas tirer les conclusions de 50 ans d’échec du dialogue avec l'islam

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    D'Yves Casgrain sur presence-info.ca :

    Entrevue avec le jésuite Henri Boulad

    Dialogue islamo-chrétien: «50 ans d'échec»

    Selon le père Henri Boulad, le pape François fait fausse route en encourageant l'immigration.
    Selon le père Henri Boulad, le pape François fait fausse route en encourageant l'immigration.   (Présence/Yves Casgrain)

    Son nom est synonyme de controverse. Le père jésuite Henri Boulad a la critique dure et n’a pas peur de froisser, qu’il s’agisse de l’Église catholique, de judaïsme ou de l’islam. À 86 ans, l’homme qui se dit désormais persona non grata au sein de sa propre communauté s’en prend désormais à la politique d’ouverture du pape François envers les réfugiés musulmans.

    Lors de son passage à Montréal il y a quelques jours afin de sensibiliser les catholiques au sort des chrétiens d’Orient, il a rappelé son opposition à cette «l’idéologie des portes ouvertes». Il en veut particulièrement au pape d’avoir adopté cette vision.

    «J’ai fait part au pape François de mon opposition quant à sa position sur l’immigration massive en Europe qu’il encourage de façon systématique. Il ne comprend pas. Il adopte une idéologie libérale sud-américaine pour qui l’islam c’est très bien. Ceux qui ont vécu sous l’islam savent de quoi il s’agit.»

    Selon le polémiste, l’avenir des chrétiens d’Orient passe en partie par un changement d’attitude de l’Occident et de l’Église catholique envers l’islam. Il est temps, croit-il, que l’Église se questionne sur son dialogue avec l’islam.

    «Je suis tout à fait pour [ce dialogue]. Cependant, lorsque le dialogue occulte les vrais problèmes, nous ne sommes plus dans la vérité. Un homme comme Benoît XVI a voulu mettre au cœur du dialogue la vérité et la raison. Il s’est fait virer, d’une certaine manière. Il a démissionné, car il a été soumis à toutes sortes de pression», a-t-il fait valoir en entrevue.

    Le jésuite cite la taqîya pour développer son point de vue. Il s’agit d’un concept coranique qui évoque la dissimulation de sa foi, principalement pour éviter une persécution. Mais depuis deux décennies, elle est souvent invoquée pour critiquer l’islam et est brandie dans des discours islamophobes qui laissent entendre que des fidèles musulmans mentent pour faire avancer la cause de l’islam. C’est à cette seconde lecture que fait référence le père Boulad.

    «L’Église catholique ne veut pas comprendre cela. Elle ne veut pas tirer les conclusions de 50 ans d’échec du dialogue.»

    «L’Église catholique ne veut pas comprendre cela. Elle ne veut pas tirer les conclusions de 50 ans d’échec du dialogue», a-t-il insisté. Mais l’homme originaire d’Alexandrie se défend bien d’être atteint du «virus de l’islamophobie». Pour lui, il s’agit d’une étiquette apposée par le courant islamo-gauchiste sur ceux qui osent critiquer l’islam. «Ce courant est issu d’une alliance entre l’islam et la gauche. Derrière l’islam et la gauche, il y a les mondialistes qui manipulent la planète entière pour des intérêts économiques. Les islamo-gauchistes instrumentalisent la gauche.»

    Henri Boulad reconnaît volontiers qu’il dérange et qu’il est aujourd’hui «classé, étiqueté, ostracisé» pour ses propos. Sa défense des chrétiens d’Orient continue cependant d’être considérée attentivement.

    «L’Orient, qui a été le berceau du christianisme, risque d’être vidé de sa présence chrétienne. Au début du siècle dernier, les chrétiens représentaient 20 % de la population, maintenant ils représentent 2 % de la population. C’est une chute vertigineuse.»

    Devant ces sombres statistiques, le père Boulad reste optimiste, car il croit que «malgré les apparences, l’islam est en train d’imploser».

    «Les musulmans radicaux ont le verbe haut et beaucoup d’argent. Toutefois, l’islam est en lutte contre lui-même. Les chiites sont en guerre contre les sunnites, les libéraux contre les traditionnels. Ce sont des plaques tectoniques qui s’entrechoquent. Dans ce contexte, nul ne peut prédire l’avenir des chrétiens dans cette région.»

  • Jean-Paul II et l'Islam

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    Jean-Paul II .jpgBelgicatho a relayé ici Quand Jean-Paul II prophétisait l'invasion de l'Europe par l'Islam une surprenante « prophétie » attribuée à saint Jean-Paul II. Quoi qu’il en soit de la véracité de cette confidence de style apocalyptique, elle ne peut contredire la parole publique que ce grand Pape a exprimée à maintes reprises sur l’attitude que nous devons avoir vis-à-vis de l’Islam. Le site « Benoît et moi » propose à ce sujet la traduction d' un commentaire bien venu d’Aldo Maria Valli, un journaliste italien, licencié en sciences politiques de l’université du Sacré-Cœur à Milan. 

     «Je vois l'Église affligée d'une plaie mortelle. Plus profonde, plus douloureuse que celles de ce millénaire, celles du communisme et du totalitarisme nazi. Elle se nomme l'islamisme. Ils envahiront l'Europe. J'ai vu les hordes venir de l'Occident vers l'Orient».

    Ces paroles de Jean-Paul II, citées par Monseigneur Mauro Longhi, ont fait grand bruit. Monseigneur Longhi, prêtre de l'Opus Dei, a dit (durant une rencontre publique à Bienno) que la vision lui fut décrite directement par Jean-Paul II en 1992.

    Longhi, qui a pu fréquenter le Pape Wojtyla pendant des années, a confirmé dans son récit que Jean-Paul II avait une vie mystique intense, incluant même des visions. L'une d'entre elles concernait l'islam: «l'Europe sera une cave, vieilles reliques, pénombre, toiles d'araignée. Souvenirs familiaux. Vous, Eglise du troisième millénaire, vous devrez contenir l'invasion. Mais pas avec des armes, les armes ne suffiront pas, avec votre foi vécue intégralement»

    On m'a demandé: mais selon toi, il est possible que Wojtyla ait parlé ainsi? Je n'ai pas de réponse. D'autre part, je n'ai aucune raison de douter de la correction de Monseigneur Longhi et de la véracité de l'histoire.

    Je crois que l'épisode narré est de toute façon utile pour une réflexion, aussi brève soit-elle, sur la manière dont Jean-Paul II s'est mis en relation avec le monde islamique.

    Comme nous le savons, au cours de son long pontificat, le pape Wojtyla a accordé une grande importance au dialogue avec l'islam, à tel point qu'il s'est rendu plusieurs fois dans des pays musulmans et est entré, premier pape de l'histoire, dans une mosquée de Damas en 2001.

    Il existe de nombreux textes dans lesquels Jean-Paul II réfléchit sur le rapport avec l'Islam.

    La base de toutes les interventions se trouve dans "Nostra aetate", le document du Concile Vatican II (28 octobre 1965) consacré au dialogue avec les religions non chrétiennes, dans lequel il est dit que «l'Église regarde avec estime les musulmans qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes».

    Jean-Paul II a vraiment toujours fait preuve d'estime et de respect, mais nous ne pouvons pas ignorer les réflexions ultérieures qu'il a proposées. Des réflexions caractérisées par trois aspects: la loyauté dans la reconnaissance des différences, la nécessité de procéder toujours à la lumière de la vérité et la demande de garantir la réciprocité en matière de liberté religieuse

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  • Pourquoi le cours de religion est important dans l’enseignement secondaire

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    Belgicatho a reproduit le 20 novembre dernier une carte blanche d’Arthur Ghins parue sur le site de l’Echo, sous l’intitulé « Les cours de citoyenneté, un cache-misère ». Comment en est-on arrivé là ?

    Bref rappel 

     Au commencement était la Constitution de la Belgique stipulant que l’enseignement est libre. Historiquement, les établissements publics d’enseignement ont d’abord eu un rôle de suppléance. Et aujourd’hui encore, plus de la moitié des jeunes du pays sont scolarisés dans le réseau des écoles privées catholiques reconnues et subsidiées par les pouvoirs publics.

    Mais ces derniers, sous la poussée des gauches philosophiques, ont aussi développé progressivement leurs propres réseaux scolaires non confessionnels, pour offrir une éducation se réclamant du concept de  « neutralité ». 

    Le Constituant les oblige toutefois à proposer aux élèves des cours de morale laïque ou de la  religion de leur choix parmi celles qui sont reconnues par l’Etat. Récemment toutefois, il a été jugé par la Cour constitutionnelle que les élèves pouvaient être dispensés de faire le choix auquel ils étaient invités.   

    Que faire alors des abstentionnistes durant ces heures de cours ?

    En Wallonie et à Bruxelles, la Communauté française de Belgique a échafaudé un « compromis à la belge » en instaurant, pour tous les réseaux publics ou privés reconnus, une éducation à la philosophie et à la citoyenneté modalisée comme suit :

    Dans l’enseignement organisé par les pouvoirs publics, cette éducation philosophico-citoyenne fait l’objet, pour tous les élèves, d’un cours obligatoire d’une heure par semaine prélevée sur les deux heures  attribuées à l’enseignement de la religion ou de la morale et d’une deuxième heure obligatoire pour les élèves ne souhaitant pas suivre le cours de religion ou de morale.

    Cerise sur le gâteau du compromis : les professeurs de religion ou de morale des réseaux publics d’enseignement dépossédés d’une heure de cours seront prioritairement recyclés pour prendre en charge les cours philosophico-citoyens. Deuxième bémol : dans l’enseignement confessionnel reconnu, qui regroupe tout de même la majorité de la population scolaire, la nouvelle matière ne doit pas faire l’objet d’un cours spécifique : elle sera « dispersée » à travers les différents cours, y compris les cours de religion existants.

    Pourquoi le cours de religion est-il important dans les écoles secondaires ?

    Delville Christianisme médiéval creuset de l'Europe191.jpgRépondant à la question d’un jeune posée dans le cadre d’une conférence- débat organisée à l’Ulg  le 17 janvier dernier par l’Union des étudiants catholiques de Liège sur « le christianisme médiéval, creuset de l’Europe », Monseigneur Jean-Pierre Delville , évêque de Liège, déclarait ceci :

     « Oui, c'est sûr qu’une dimension comme la citoyenneté, le fait d’être membre d’une société, d’être un citoyen, d’avoir une éthique citoyenne, c'est quelque chose qui est fondamental au christianisme. Aujourd'hui, on vit cela de manière laïcisée. On a été un peu les victimes, en Belgique, d'une poussée laïcisante, demandant de supprimer une heure du cours de religion pour mettre une heure de citoyenneté à la place, il faut bien faire avec, alors que la citoyenneté est déjà éminemment présente dans les cours de religion eux-mêmes.

    Mais ce qui est important, pour nous comme chrétiens et en tout cas pour moi comme évêque, comme pour mes collègues, c'est qu’il y ait au moins une heure de religion sauvegardée parce que la Constitution le demande. Qu'une des deux heures soit devenue un cours de citoyennetéc’était constitutionnel, on n'a pas le droit de s'y opposer. Par contre si on supprimait l'heure de religion, cela deviendrait anticonstitutionnel. Cela demanderait une mobilisation générale contre une telle mesure.

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  • L'islam pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore)

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    De TVLibertés

    Annie Laurent, spécialiste incontestée de l'Islam et du Moyen-Orient publie un ouvrage sans concession intitulé "L'islam pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore)". Dans cet ouvrage soigné qui associe clarté et précision, Annie Laurent porte un regard lucide sur l'islam sans vaines polémiques. Elle offre des réponses aux nombreuses et légitimes interrogations que suscite l'islam, du fait de son omniprésence dans une actualité inquiétante, en France et dans le monde ; du fait aussi de son anthropologie juridique, social et politique dont les fondements heurtent ceux de la civilisation européenne. C'est donc un défi existentiel que l'Europe doit relever alors qu'elle connaît une crise d'identité d'une gravité sans précédent.

  • Une interview du Père Henri Boulad

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    Interview avec Père Henri Boulad par Eric Muth

    «Ma vie avec Dieu me donne la force de changer le monde» se plaît-il à redire à tous ses interlocuteurs, une formule presque en boucle, comme s’il était habité par une lumière particulière. Comme s’il voulait tout simplement nous dire, marchez tant que vous avez la lumière.

    Le Père Boulad est avant tout un penseur, un chrétien en terre d’Islam, confiant sa grande inquiétude devant la montée des islamistes en Egypte et en Europe. Déplorant au passage la faiblesse et la tiédeur de l’Église catholique de France.

    Il se situe dans la pure ligne de cet «Humanisme chrétien» qui caractérise la spiritualité jésuite et celle de son fondateur, Ignace de Loyola. «Je suis un fou, un ambitieux, un passionné, ayant une conscience aiguë de ma fragilité et de ma faiblesse. Je veux changer la face du monde et de l’Egypte, et me refuse à mettre aucune limite à mes rêves et à mes désirs, car je pense Dieu capable de faire fleurir sur le fumier de ma personne et de ma vie une immense Moisson d’Amour»

    Cette humilité n’est pas pour déplaire à son destin, homme en continuelle recherche, il ne se croit jamais arrivé. Son exigence de cohérence et de conciliation en foi et raison, tradition et modernité le pousse à se poser sans cesse des questions, il est à tout remettre en question.

    Petite anecdote, Père Boulad a demandé à deux reprises la nationalité française, elle lui a été refusée au plus haut niveau de l’État français. : «Parce que je suis dérangeant, parce que je n’ai pas la langue dans ma poche, parce que je dénonce ce qui se passe. «Amoureux du risque, ami du paradoxe, un brin provocateur, Henri Boulad est bien dans la lignée des grands visionnaires de notre temps. Il a publié un grand nombre d’ouvrages dans une quinzaine de langues. E.M.

    Vous êtes éducateur, conférencier, philosophe, écrivain et professeur de théologie, comment arrivez-vous à tout concilier ?

    Mes qualités d’éducateur, de philosophe et de théologie ne représentent plus à présent des activités ponctuelles, mais imprègnent l’ensemble de ma vie et de mon action. Ces dimensions s’imbriquent et se fécondent mutuellement. C’est pourquoi je me définis comme «un spécialiste de la non-spécialisation», qui rêve de réconcilier les domaines les plus variés : philosophie et théologie, physique et mystique, sexualité et chasteté, action et contemplation, sociologie et religion, économie, politique et foi. En cela, je me situe dans la pure ligne de cet «humanisme chrétien» caractéristique de la spiritualité jésuite et de la post-modernité marquée par l’interdisciplinarité. Mon exigence de cohérence et de conciliation entre foi et raison, tradition et modernité me pousse à me poser sans cesse des questions et à tout vouloir remettre en question.

    Toute votre vie vous avez eu de nombreux engagements, notamment au service des plus pauvres, chrétiens et musulmans. La couleur de peau n’est pas un problème pour vous, seul le cœur compte ?

    Dans mes engagements au service des plus déshérités, ce qui compte pour moi, c’est l’Homme, l’être humain, qu’il s’agit de soulager, de libérer, de construire. Au-delà des clivages religieux et confessionnels, sources de tensions, de discriminations et de fanatisme, ce qui nous unit et nous réunit, c’est notre commune humanité, comme me le disait récemment un musulman travaillant avec nous. La couleur de la peau n’a rien à voir dans tout ça, car l’ensemble des Egyptiens constitue une seule race.

    On vous décrit comme une personne douée d’une âme orientale et d’un esprit occidental. Pourriez-vous préciser cette belle métaphore ?

    Toute personnalité humaine comporte une double dimension : le masculin et le féminin, le yin et le yanganimus et anima. Il ne s’agit pas d’être l’un ou l’autre, mais l’un ET l’autre. Tel devrait être l’objectif de tout développement authentiquement humain. C’est ce que j’essaie de réaliser en conciliant en moi l’âme orientale, héritée de mes ancêtres, et l’esprit occidental, fruit de toute ma formation.

    Lors de vos prises de parole et de vos actions à travers le monde, comment réagissent les hommes politiques ? Vous suivent-ils ? Certains sont-ils dignes de vous suivre ?

    Je ne cesse de les interpeller, soit pour les encourager, soir pour fustiger leurs agissements, souvent ignobles. Dans quelle mesure mes prises de position ont une quelconque influence sur leurs orientations et sur le cours des choses, je ne saurais le dire. Mais en semant à tout vent à travers rencontres, conférences, livres… ou via Internet, je pense faire bouger les choses à ma toute petite mesure. C’est le combat de David contre Goliath. La Bible nous affirme que c’est le petit David qui l’a emporté. Il faut y croire et oser l’impossible. C’est quand même la Femme qui a écrasé la tête du Dragon.

    A propos du terrorisme radical, vous dites : «L’Occident est bien naïf et se fait avoir au nom de la démocratie». Les systèmes totalitaires seraient-ils mieux armés pour le combattre ?

    Aujourd’hui, la démocratie a été habilement confisquée et annexée par le mondialisme, qui tire les ficelles dans la plus totale opacité et impunité. Le gouvernement mondial est entre les mains d’une poignée de milliardaires– le Club Bilderberg– aux relents lucifériens, pour qui l’être humain n’a strictement aucune valeur. Pour contrer ce monstre, peut-être faut-il reprendre l’idée platonicienne du «despote éclairé» –éclairé et intègre. Un nouveau de Gaulle ?… Je n’en sais rien. Les choses sont tellement complexes et la désinformation tellement généralisée, qu’il est quasiment impossible de savoir ce qui se passe réellement aujourd’hui.

    Le piège du «politiquement correct» en France est-il un frein ?

    Bien sûr. Il vise à nous la boucler. Quand le port d’armes est interdit et que l’Etat est complice du mal, nous n’avons plus que la parole pour affirmer nos convictions. Si un tel droit nous est enlevé au nom du «politiquement correct», que reste-t-il au citoyen pour se défendre ? C’est pourquoi je crois voir pointer pour très bientôt une guerre civile en France.

    A la montée en puissance du discours islamiste, vous prônez un Islam modéré, n’est-ce pas un leurre quand on analyse de près le contenu du Coran ?

    Un islam modéré implique une réforme en profondeur de l’islam, qui s’avère utopique. Tous ceux qui l’ont tentée dans le passé ont lamentablement échoué. Pour nous limiter aux deux derniers siècles, je mentionnerais six tentatives, qui ont toutes avorté.

    1 – Le réformisme du 19e siècle (Afghani, Mohamed Abdou, Rachid Reda)

    2 – La Renaissance –ou Nahda– fin 19e– début 20e siècle (Yasji, Girgi Zeidan, Taha Hussein, Salama Moussa, Tewfik el-Hakim…)

    3 – Le Kémalisme et la laïcisation de la Turquie par Atatürk, en 1923

    4 – Le Baath et le panarabisme de Michel Aflaq, Bitar, George Habash et l’OLP

    5 – Le nationalisme égyptien et la neutralité de l’Etat (principe de la laïcité) avec Saad Zaghloul : «La religion est l’affaire de Dieu et la patrie celle de tous.»

    6 – La tentative d’inversion du décret de l’abrogeant et l’abrogé proclamé au 9e siècle. Pour avoir voulu privilégier les versets mekkois aux médinois, le grand cheikh soudanais, Mahmoud Mohamed Taha, sera pendu à Khartoum le 18 janvier1985, à l’instigation de l’Azhar.

    Le voile, avez-vous écrit, est un geste politique, l’Islam ne serait donc rien sans la politique ?

    Oui, le voile est un geste politique. Comme d’autres signes extérieurs (mosquées, minarets, prières de rue…) le voile vise à inscrire l’islam dans le paysage et à lui donner une visibilité. Car l’islam constitue un tout, intégrant religion, état et société– «dîn wa dawla». Et c’est ainsi qu’il a été depuis ses plus lointaines origines.

    L’Hégire, qui marque le passage de la Mecque à Médine et le début de l’ère musulmane, signifie que l’islam cesse d’être une simple religion pour devenir État et société, et Mohammed passe du statut de chef religieux à celui de chef d’État et de leader politique. Religion et politique seront désormais indissolublement liées. «L’Islam est politique ou n’est rien.» (Khomeiny)

    Il y a un plan de conquête de l’Occident qui est déclaré par Daech, alors que peut-on faire ?

    Ce qui est tragique, c’est que ce plan est soutenu en sous-main par les «mondialistes» dont je parlais plus haut. Mais, au-delà d’une lutte politique à mener, l’Occident doit impérativement retrouver ses valeurs, ses principes et ses racines chrétiennes. Sans un «supplément d’âme», il est condamné à disparaître, à l’instar de tant d’autres civilisations prestigieuses du passé. C’est au niveau spirituel que se situe le véritable enjeu, et c’est là que nous pouvons et devons agir. Dans le contexte des tragédies de la Deuxième Guerre mondiale, l’Europe et l’Allemagne ont inventé le concept de «réarmement moral». C’est une démarche analogue que l’Occident est appelé à entreprendre aujourd’hui.

    La religion catholique n’a plus sa place en France, même, certains «hommes de Dieu» baissent les bras. Cette faiblesse serait-elle à l’origine de la montée fulgurante de l’Islam radical ?

    Oui, c’est un des éléments, à côté de ceux mentionnés plus haut. Face à la débâcle de l’Eglise de France (perte de la foi traditionnelle, pratique religieuse et vocations en chute libre…), il semble que les responsables aient déclaré forfait et soient en train de s’enfoncer dans un genre de défaitisme, comme si la bataille était perdue d’avance. Dans une homélie récente, je disais que beaucoup de fidèles se demandent si leurs évêques ne seraient pas devenus les pasteurs des musulmans plutôt que des chrétiens. L’Eglise et la société françaises semblent avoir perdu leur système immunitaire, cet instinct de survie, cette volonté de lutter, cette capacité de réagir face aux agents toxiques qui attaquent l’organisme.

    Le Pape François se comporte comme si la religion catholique romaine n’était plus la seule et unique religion salvatrice. Qu’en pensez-vous ?

    En un sens, le Pape a raison, car il existe mille autres chemins de salut que celui de l’Eglise catholique. Saint Jean, dans sa première épître, nous en signale au moins deux, l’amour et la droiture de cœur : «Dieu est Amour, quiconque demeure dans l’Amour, demeure en Dieu et Dieu demeure en lui». Et encore : «Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché.». L’évangile lui-même distingue entre le baptême d’eau et le baptême d’Esprit-Saint. Il y a un immense malentendu sur les notions de «salut», d’Eglise et d’évangélisation. J’aurais bien des choses à dire là-dessus, mais cela déborderait largement le cadre d’une simple interview.

    Croyez-vous aux messages prophétiques des Saints et seront-ils toujours d’actualité ?

    Ces messages sont parfois riches de contenu, mais je ne leur accorde pas plus d’importance qu’à ceux de n’importe quel penseur ou visionnaire. L’essentiel pour moi c’est leur valeur morale et spirituelle, leur capacité à éclairer les événements et à opérer un changement.

    Votre combat au quotidien pour la liberté de croire et de penser vous anime-t-il encore aujourd’hui ?

    Plus que jamais.

    Le grand philosophe Omraam Mikhaël Aïvanhov a dit un jour : «Chacun de vous est habité par une flamme, une aspiration divine, et si faible soit-elle, il est en votre pouvoir de l’entretenir pour qu’elle devienne un brasier gigantesque.» C’est un peu vous Père Boulad ?

    C’est un peu moi, mais ça pourrait être n’importe qui d’autre qui s’ouvre totalement à l’Esprit. Merci.

    Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Eric Muth pour Dreuz.info.

  • Coexister : une charge haineuse contre la religion catholique

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    De Bruno de Seguins Pazzis sur le Salon Beige :

    Coexister : derrière les apparences d’une comédie, une charge haineuse contre la religion catholique

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    Synopsis

    Nicolas Lejeune est un producteur de musique de variété dont la carrière et la vie de famille battent de l'aile : il est en panne de talents à produire et sa femme le rejette en raison de ses infidélités. Sophie Demanche, qui dirige le groupe dont fait partie son petit label, lui lance comme défi de remplir le music-hall parisien l'Olympia avec un nouveau projet dans un délai maximum de six mois. Au pied du mur, Nicolas et son assistance Sabrina vont monter un groupe de musique composé d'un curé, le père Benoit, d'un rabbin, Samuel, et d'un imam, Moncef, pour chanter la diversité et le « vivre-ensemble ». Le recrutement n’est pas facile et les membres du groupe vont rencontrer quelques difficultés pour s'accorder. Avec : Fabrice Éboué (Nicolas Lejeune), Ramzy Bédia (Moncef, l'imam), Guillaume de Tonquédec (Benoit, le curé), Jonathan Cohen (Samuel, le rabbin), Amelle Chahbi (Alexia), Audrey Lamy (Sabrina), Mathilde Seigner (Sophie Demanche), Grégoire Foessel (un technicien du cinéma), Mylene Bude (une groupie), Michel Drucker (lui-même), Jean-Pascal Zadi (Pink Kalash). Scénario : Fabrice Éboué. Directeur de la photographie : Philippe Guilbert. Musique : Guillaume Roussel.

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  • "Luther avait raison" ? Vraiment ?

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    D'Anne Bernet sur le site de l'Homme Nouveau :

    Fallait-il brûler Luther ?

    Le monde protestant célèbre en ce mois d'octobre 2017 le 500 anniversaire de la révolte de Luther qui brisa l'unité de la chrétienté. L'Homme Nouveau vient d'éditer Martin Luther, le chant du coq de la modernité (236 pages, 12 €) du professeur Danilo Castellano qui, en peu de pages, démontre combien l'esprit protestant a façonné nos mentalités, la morale et plus précisément notre conception de la politique. Martin Luther, le chant du coq de la modernité est un livre novateur tout en reposant sur les fondements de la philosophie classique et du catholicisme. De son côté, Anne Bernet présente ici deux ouvrages également consacrés à Luther et au protestantisme, mais partant d'un autre angle.

    « Luther avait raison ». Cette déclaration du souverain pontife, dans le cadre du centenaire du père de la Réforme, n’est pas allée sans susciter un peu d’étonnement, d’autant que l’on ne sait pas précisément en quoi le moine défroqué avait raison contre l’Église et la tradition catholique.

    Tout le monde, au demeurant, n’est pas de cet avis. Deux petits ouvrages documentés et férocement intelligents viennent, sans s’abaisser à une vaine polémique ni manquer à la charité, remettre un peu les pendules à l’heure romaine.

    Le vrai visage de Luther, de l’abbé Jean-Michel Gleize (Clovis. 115 p. 12 €) méritait, dix ans après sa parution initiale, d’être réédité. C’est chose faite.

    Sans se lancer dans un travail biographique, il en existe d’excellents, et l’auteur y renvoie, l’abbé Gleize propose en moins de cent pages, denses, ramassées, pensées et pesées, une remarquable synthèse de la vie, la pensée et l’œuvre de Martin Luther examinées  à la lumière de la foi catholique.

    Ceux qui l’ignoreraient découvriront ici, en effet, « le vrai visage » de celui dont certains à  Rome feraient aujourd’hui quasiment un saint, oubliant qu’il en abhorrait le culte et la doctrine …

    Le vrai visage de Luther

    Entré dans les ordres à la suite d’un vœu imprudent, prononcé sous le coup irréfléchi d’une émotion violente, doté d’une intelligence brillante mais tourmentée, victime d’une formation théologique et morale insuffisante, Luther, en proie à ses démons intimes et dévoré d’orgueil, rompt avec la papauté, puis se pose en prophète d’une foi rénovée, débarrassée des scories qu’aurait accumulées sur elle le catholicisme.

    Père de la langue allemande moderne, plus encore du nationalisme germanique et de la doctrine de la soumission aveugle des consciences luthériennes à la volonté d’autorités voulues par Dieu, ce qui conduira l’Allemagne à s’incliner un jour sous le joug hitlérien, le réformateur est d’abord et avant tout un révolutionnaire.

    Derrière le personnage public, l’homme privé, pourtant, inspire une sorte de pitié. L’abbé Gleize, s’appuyant à des sources sûres, montre Luther dévoré de vices contre lesquels il a de longue date renoncé à lutter, doutant de son propre salut, rongé par des angoisses spirituelles, au bord parfois, semble-t-il, de la possession, gâchant ses talents, incontestables, et son charme réel, pris au piège des contradictions intrinsèques de sa propre pensée qui l’amène, s’étant coupé de la saine doctrine, à dire tout et le contraire de tout …

    À l’évidence, l’abbé Gleize en éprouve presque de la pitié.

    L’ensemble, s’il détonne dans le consensus actuel, est, cependant, conforme à toute la doctrine catholique des cinq derniers siècles.

    Un révolutionnaire

    C’est en réalité un discours très parallèle à celui de l’abbé Gleize que tient sur Luther (Martin Luther, la face cachée d’un révolutionnaire, Téqui ; 155 p ; 14, 50€.) Angela Pelliciari, professeur d’histoire de l’Église dans des séminaires, quoique l’aspect historique et politique ait tendance ici à prendre le pas sur l’analyse doctrinale.

    Ce qui intéresse Mme Pelliciari, c’est moins l’enseignement fautif, en rupture avec la pensée catholique, quoiqu’elle le tienne incontestablement pour tel, mais ses effets. Et force est d’admettre, à sa suite, qu’ils furent cataclysmiques.

    Si, au fond, Luther ne fait pas preuve d’une grande originalité car, quand il s’y essaie, il se débat dans des contradictions internes dont ses disciples n’ont jamais pu sortir, et se contente de reprendre des idées alors dans l’air du temps, il a le génie pour épouser les grandes crises de son époque, notamment celles propres à l’Allemagne, et leur apporter les réponses simples et simplistes que ses contemporains attendent.

    Avec Luther, débute la première grande révolte intellectuelle et sociale, prémices de l’entrée de l’Europe dans une modernité qui, justement, ne sera que révolte contre l’autorité et contre Dieu. Dans le discours de Luther, tout l’avenir sanglant de l’Europe est en germe, des révoltes paysannes qu’il contribuera à faire écraser après les avoir soutenues à la révolution bolchevique de 1917 en passant par la Révolution française et le nazisme.

    Le réquisitoire est sans concession. Il faut seulement déplorer que l’historienne, travers fréquent des universitaires catholiques italiens, soit animé d’une francophobie virulente et souvent injuste.

    Martin Luther, le chant du coq de la modernité de Danilo Castellano, (éditions de L'Homme Nouveau, 236 pages, 12 €) est disponbile sur ce site.

    Pour en savoir plus, voir la présentation de Philippe Maxence.

  • Houellebecq salue "le remarquable retour du catholicisme" en France

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    De Jules Germain sur aleteia.org :

    Houellebecq, impressionné par le renouveau du catholicisme en France

    Dans un entretien pour le magazine allemand Der Spiegel, le romancier Michel Houellebecq a évoqué le « remarquable retour du catholicisme » en France.

    Le site de la conférence des évêques allemands s’en est fait l’écho : dans un entretien accordé au journal Der Spiegel paru samedi dernier, Michel Houellebecq a évoqué l’importance qu’il donne à la religion. Selon lui, elle joue un rôle moteur pour la constitution des communautés et elle aide à leur pérennité. Il explique : « J’ai la conviction qu’une religion, une vraie foi, est beaucoup plus puissante sur les esprits qu’une idéologie. Le communisme était une sorte de fausse religion, un mauvais ersatz, quand bien même il se présentait avec toute une liturgie ». C’est pour cette raison que, selon lui, il a pu disparaître. Ce ne sera pas le cas, explique-t-il, de l’islam ou du catholicisme.

    « Le remarquable retour du catholicisme » en France

    Michel Houellebecq évoque également ce qu’il considère comme l’un des « moments les plus intéressants de l’histoire récente » et qu’il a pu observer en France. À l’occasion des manifestations contre le mariage pour tous, le monde politique a été abasourdi de découvrir une mobilisation de masse de cette population que l’on croyait disparue. « C’était un courant souterrain qui est remonté soudainement à la surface » : les catholiques français ont redécouvert à cette occasion leur poids et leur capacité de mobilisation.

    Pour le romancier, ces mobilisations étaient beaucoup moins inspirées d’élans réactionnaires qu’on a pu le prétendre. Il les attribue essentiellement au renouveau lié aux mouvements charismatiques, qui ont su développer de nouvelles formes d’expressions et transformer la communication en s’inspirant des mouvements pentecôtistes. Le catholicisme que certains croyaient morts est apparu bien vivant et plein de vitalité.

    Une thèse originale sur l’intégration des musulmans

    Au sujet de l’intégration des musulmans en France, l’auteur de Soumissiona développé une thèse originale. Selon lui, « si le catholicisme était une religion d’État, l’intégration des musulmans aurait beaucoup mieux fonctionné ». Avec une deuxième place, celle d’une minorité respectée dans un État catholique, les musulmans accepteraient mieux la légitimité de l’État français. Au contraire, au sein d’une société sécularisée avec une État laïc, ils considèrent la puissance publique comme un agent au service d’une guerre antireligieuse déguisée. Pour Michel Houellebecq, le régime de la laïcité n’est donc pas le meilleur garant de la concorde publique entre tous les citoyens pratiquant différentes religions.

  • Le sort des églises désertées

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    Lu sur InfoCatho, cet article d'un lecteur :

    Ces églises qui deviennent des mosquées

    Lorsque le diocese de Bourges a mis l’église St Eloi de Vierzon en vente, c’est une association islamique qui a fait une offre d’achat. Face à l’émotion provoquée, c’est ensuite une loge maçonnique qui s’est proposée d’acheter les locaux. Finalement, la ville a préempté : le maire communiste Nicolas Sansu a tenu promesse en signant en juin 2013 l’acte de vente de l’église Saint-Éloi, qu’il va transformer en salles d’activités sociales et sportives.

    • À Graulhet, en 2015, l’église a été transformée en mosquée. Elle s’appelle maintenant mosquée Al-Mohammadi, et appartient toujours à la mairie.
    • En 2015, Quai Malakoff, à Nantes, la chapelle Saint-Christophe a subi le même sort. Elle a été coiffée d’un minaret de 17 mètres de haut sous le nom de mosquée de Forqane.
    • Saint-Joseph de Clermont-Ferrand a été prêtée pendant 33 ans à la communauté musulmane de la ville qui a camouflé les symboles chrétiens derrière de nouvelles décorations. Devenue trop petite, les musulmans ont rendu les clefs en 2011 et ont construit une grande mosquée non loin.
    • A Lille la Chapelle des Sœurs Dominicaines est elle aussi devenue une mosquée après avoir été prêtée à titre gratuit en 1973 par l’Evêque de l’époque

    « ce qui arrive au Moyen Orient arrivera en Europe »

    Pour Isa Gürbüz, le responsable de l’Eglise orthodoxe syrienne en Suisse, « ce qui arrive au Moyen Orient arrivera en Europe », et il appelle les Chrétiens à la vigilance, car l’objectif de l’islam, c’est de prendre le pouvoir comme au Moyen Orient.

    Dans le journal zurichois Tages-Anzeiger, Isa Gürbüz qui parle en connaissance de cause, affirme que :

    « les musulmans sont en Europe pour prendre le pouvoir, comme au Moyen-Orient » et que « dans 20 ou 30 ans, il y aura en Europe une majorité de musulmans. La moitié des femmes européennes devra alors porter le hijab ».

    Gürbüz ajoute que c’est la version rigoriste et violente de l’islam qui s’exporte en Europe.

    « Ce que causent aujourd’hui les milliers de groupes terroristes de l’Etat islamique, des talibans ou d’al-Qaïda, est dans la continuité du génocide de 1915 » mené par l’Empire ottoman contre les minorités chrétiennes.

    A l’inverse, l’Eglise d’Allemagne demande que l’islam soit enseigné à l’école publique dans tout le pays afin d’éloigner les jeunes musulmans de la tentation fondamentaliste. L’évêque Heinrich Bedford-Strohm a déclaré au quotidien Heilbronner Stimme que l’enseignement de l’Islam dans les écoles donnerait aux jeunes musulmans une chance d’avoir une approche critique de leur religion.

    Dans la province hollandaise de Friesland, 250 des 720 églises ont été transformées ou fermées.

    En Allemagne entre 1990 et 2010, l’Eglise Évangélique a fermé 340 églises.

    L’an dernier, Dalil Boubakeur suggérait de convertir les églises vides en mosquées avant de se rétracter car il apportait des arguments contre les journalistes et intellectuels qui s’obstinent à nier qu’un remplacement est en cours.

    En janvier, la synagogue Or Torah de Marseille a été vendue à l’association musulmane Al Badr pour 400,000 euros. La synagogue était désertée en raison des agressions antisémites.

    • La mosquée Fatih Camii d’Amsterdam s’appelait encore Eglise Saint Ignatius en 1997.
    • Une synagogue de La Hague a été transformée en mosquée  Al Aqsa.
    • L’église St. Jacob, une des plus anciennes d’Utrecht, a été transformée en résidence de luxe.
    • A Maastricht, une bibliothèque a remplacé l’ancienne église des Dominicains.
    • La principale mosquée de Dublin est une ancienne église presbytérienne.
    • En Grande Bretagne, la cathédrale St Marks s’appelle maintenant « nouvelle mosquée de Peckham.
    • A Manchester, la mosquée de Disbury est une église méthodiste transformée.
    • Comme à Clitheroe, dans le Lancashire, où l’église anglicane Saint Pierre, a été transformée en mosquée.

    Et l’archevêque Jozef De Kesel encourage l’ouverture des écoles catholiques aux musulmans, car « la société occidentale n’a jamais été aussi laïque, mais en même temps la religion n’a jamais été aussi présente que maintenant. En partie grâce à l’islam, car celui-ci a favorisé le retour de la religion » explique l’archevêque belge, tout en ajoutant : « je sens cette peur [de l’islam] et je la comprends en partie, mais la peur est mauvaise conseillère. L’avenir est avec l’islam. »

    Répondant aux questions de Delphine de Mallevoüe pour Le Figaro, Maxime Cumunel, délégué de l’Observatoire du patrimoine religieux (OPR) expliquait en 2012 que « les campagnes comptent encore majoritairement des catholiques », mais sous la pression financière, les 5000 églises possédées par les diocèses de France construites au XXe siècle, seront « plus facilement vendables et transformables, car moins marquées religieusement dans leur architecture extérieure et intérieure ».

    En revanche, plus de 15 000 églises françaises sont classées au titre des monuments historiques, ce qui rend leur conversion impossible tant que la loi n’est pas modifiée.

    (Article envoyé par un lecteur)

  • Où en est la persécution des chrétiens dans le monde d'aujourd'hui

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    Du Père Jacques Tremblay (Canada) (Via le Salon Beige) :

    La persécution des chrétiens dans le monde d’aujourd’hui

    Les persécutions religieuses sont des mauvais traitements infligés à des personnes, ou à des groupes, en raison de leurs croyances. Saviez-vous qu’il existe, encore aujourd’hui, des chrétiens qui sont persécutés à cause de leur foi ?

    Chaque année, l’association d’origine protestante Portes Ouvertes publie un rapport détaillé concernant la persécution des chrétiens dans le monde. Chiffres à l’appui, on estime à 215 millions le nombre de chrétiens gravement persécutés dans 50 pays. Ces données montrent que le christianisme est la religion dont les membres souffrent le plus de persécutions à travers le monde.

    Ces faits correspondent aux données publiées par l’association catholique Aide à l’Église en détresse qui démontre, dans le rapport intitulé « Persécutés et oubliés ? », comment la persécution des chrétiens est un phénomène qui est en train de s’aggraver: des églises sont incendiées, des chrétiens sont pressés de se convertir, des violences collectives sont exercées contre les foyers chrétiens, des enlèvements et viols de jeunes filles chrétiennes sont commis, etc.

    Ces persécutions ne cessent de croître partout dans le monde, en particulier au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie du Sud-Est. D’autres rapports abondent dans le même sens: ceux du département d’État américain qui, chaque année, recense les atteintes à la liberté de religion, ceux d’Amnesty International, et ceux du Conseil œcuménique des Églises (à majorité protestantes); tous concluent à la dégradation de la situation des chrétiens (catholiques, protestants, orthodoxes) dans le monde.

    Des données à considérer

    En 2016, au moins 1 173 chrétiens ont été tués dans le monde en raison de leur foi. C’est peut-être six fois moins qu’en 2015 (où il y a eu 7 100 chrétiens assassinés), mais c’est encore beaucoup trop !

    Le pays où les persécutions contre les chrétiens sont les plus fortes est la Corée du Nord. Là-bas, le christianisme est vécu de manière souterraine. Le simple fait de posséder une Bible y est considéré comme un crime contre l’État. S’ils sont découverts, les chrétiens et leur famille risquent les travaux forcés à vie, ou la mort. On estime à 300 000 le nombre de chrétiens obligés de se cacher dans ce pays.

    En 2016, le pays où a été tué le plus grand nombre de chrétiens est le Nigéria, avec 695 assassinats, et le pays où a été ciblée le plus grand nombre d’églises est le Pakistan, avec 600 attaques perpétrées. Les pays d’Afrique où les persécutions contre les chrétiens sont les plus fortes sont la Somalie et le Soudan. Il faut également mentionner l’Érythrée; là-bas, pentecôtistes et chrétiens orthodoxes sont dans le viseur des autorités.

    Il convient de mentionner quelques autres pays où les chrétiens sont gravement persécutés: le Mali, l’Afghanistan, la Syrie, l’Irak, l’Iran, le Yémen, la Libye et l’Arabie Saoudite. On observe également une hausse de la violence en Inde (attaques, tabassages, femmes violées). Notons également qu’en Chine, où les chrétiens ont déjà subi une persécution sévère, seules les activités religieuses sous le contrôle de l’État sont autorisées; ainsi, les catholiques qui désirent rester fidèles au Vatican doivent vivre dans la clandestinité.

    Quelques faits publiés dans les médias

    Le problème de la persécution des chrétiens n’intéresse pas encore suffisamment les médias. Cependant, ces derniers ont tout de même relaté quelques faits qui méritent notre attention.

    En 2010, une chrétienne pakistanaise – Asia Bibi – a été condamnée à mort en raison d’une fausse accusation de blasphème envers l’Islam. Elle est actuellement en prison, et son sort demeure incertain.

    En 2014, des djihadistes ont crucifié, en Syrie, des chrétiens qui refusaient de prononcer la profession de foi musulmane. Témoin de ces atrocités, Sœur Raghida a donné une entrevue sur les ondes de Radio Vatican dans laquelle elle explique comment les chrétiens de Syrie subissent le martyre d’une façon extrêmement inhumaine.

    En 2015, des djihadistes de l’organisation ‘’État islamique’’ égorgent 21 chrétiens coptes égyptiens en Libye.

    En 2016, le père Jacques Hamel, un prêtre catholique français, est assassiné par deux terroristes islamistes alors qu’il célébrait la messe. Il est le seul prêtre catholique assassiné en Europe en 2016, sur un total de 28 assassinés cette année-là dans le monde.

    Bref, le phénomène de la persécution des chrétiens doit être davantage connu si nous voulons défendre, d’une manière crédible, les droits humains.

    jacques.tremblay4@forces.gc.ca