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Religions - Page 80

  • "Religio depopulata" : quand les églises se muent en logements...

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    De J-M D sur le site du Vif.be :

    Enfin une solution pour la basilique de Cointe ?

    Enfin une solution pour la basilique de Cointe ?

    Le 4 août 2014, la célébration du centenaire du début de la guerre 1914-1918, en présence de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement, a montré urbi et orbi l'état de décrépitude avancé de l'église du Sacré-Coeur de Liège, cet édifice religieux jouxtant le mémorial interallié, et mieux connu sous le nom de "basilique de Cointe".

    Incapable de faire face aux frais inhérents à sa rénovation, l'asbl propriétaire avait d'ailleurs fini par la mettre en vente. Si quelques projets ont été rentrés, dont un, l'an dernier, muant l'édifice en logements, aucun n'a abouti. Mais voici à présent que l'évêque de Liège, Jean-Pierre Delville, porte sur les fonts baptismaux une fondation privée dénommée " Fondation Basilique de la Paix ".

    Même si l'acte constitutif publié au Moniteur belge ne le mentionne pas texto, l'évêque de Liège s'était déjà épanché sur sa volonté de muer ces lieux en un centre de formation et d'information sur la paix, le dialogue entre les nations et les religions, sur le thème de la réconciliation et du souvenir de la guerre, et sur sa volonté de trouver des fonds, notamment via le mécénat.

    J.-M. D.

    Il nous revient cependant qu'une partie seulement de l'édifice serait consacrée à un espace oecuménique pour la paix (le choeur ?) tandis que la crypte resterait affectée au culte catholique; quant au reste de l'édifice, il serait transformé en logements. Une telle solution a prévalu pour l'église de Boitsfort comme on pourra le lire ICI. De même, les carmes  de Chèvremont chercheraient un acquéreur pour leur couvent et la basilique en vue d'un projet immobilier... Vous avez dit "religio depopulata" ?

  • A quelles conditions pratiquer le dialogue interconvictionnel ?

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    De l'abbé Stéphane Seminckx sur didoc.be :

    Les conditions du dialogue interconvictionnel

    Que pouvons-nous attendre d’un dialogue interconvictionnel ? Voilà le titre d’un colloque organisé le 13 mai dernier, à l’ULB, par « La Pensée et les Hommes ». Il a réuni des représentants des grandes religions et de la laïcité. Dans son intervention, l’abbé Stéphane Seminckx a voulu présenter trois brèves réflexions sur les conditions de ce dialogue. 

    Vérité et dialogue

    Le dialogue n’est pas un simple échange d’idées, au risque de se réduire à un bavardage. Le dialogue vise à se comprendre, sur base d’une ambition commune de recherche de la vérité.

    Il est risqué — voire déplacé — d’évoquer ici la notion de vérité comme condition essentielle du dialogue. Aujourd’hui, se réclamer de la vérité — au singulier — est plutôt perçu comme un affront au dialogue, comme de la prétention et de l’arrogance, comme un manque d’ouverture à l’autre et à sa vérité.

    Nous parlons bien entendu ici de convictions, c'est-à-dire de vérités fondamentales (Dieu existe ou n’existe pas ; Jésus-Christ est Dieu ou ne l’est pas ; après la mort, soit il y a quelque chose, soit il n’y a rien). Dans ces domaines, la vérité est une, non modulable, et elle nous précède : nous ne la produisons pas. On peut dire de façon tout à fait légitime « Pour moi, Dieu n’existe pas » ou « Pour moi, il existe », mais le fait est que soit il existe, soit il n’existe pas : c’est la réalité qui nous intéresse, pas la perception que nous en avons. En bonne philosophie, la vérité est l’adaequatio rei et intellectus.

    Si quelqu’un est prêtre de l’Eglise catholique — avec tout ce que cela suppose comme engagement —, ce n’est pas en vertu d’une perception subjective ou d’un vague sentiment, mais en vertu d’une ferme adhésion à une réalité que l’intelligence, éclairée par la foi, perçoit comme certainement vraie.

    Cet homme de Dieu est-il pour autant un être arrogant, fondamentaliste, intolérant, foyer potentiel de conflit et de violence ? Si quelqu’un peut le penser, c’est probablement dû à différents malentendus, très répandus aujourd’hui.

    Le premier : pourquoi la revendication de la vérité est perçue aujourd’hui comme arrogante ? La réponse est bien connue : le climat post-moderne, écœuré par les grandes idéologies des derniers siècles, qui ont provoqué des désastres, est devenu allergique à cette revendication. La seule vérité admise dans beaucoup de cercles aujourd’hui est celle des sciences dites exactes. Les convictions sont réduites au rang des opinions, elles relèvent du goût et des couleurs.

    On est donc écœuré par les idéologies. Mais la religion relève-t-elle de l’idéologie ? Les idéologies sont des constructions humaines, alors que les grandes religions revendiquent pour elles-mêmes d’être une révélation venue d’en haut. S’il en est vraiment ainsi, accueillir la vérité d’en-haut n’est pas de l’arrogance, mais de l’humilité, et la partager devient un devoir de solidarité.

    C’est ici qu’intervient une réflexion fondamentale de Benoît XVI, cité ici non pas tant comme autorité religieuse que comme l’un des plus grands penseurs de notre époque. La religion peut prêter le flanc à l’idéologie. Nous le savons : on déclenche des guerres et on pose des bombes au nom de Dieu. Pour éviter ce danger, dit le pape, la religion doit être passée au crible de la raison. Ce qui est authentiquement divin est conforme à la raison, car Dieu se révèle comme le Logos, la parole, la raison créatrice. C’est le sens de son discours à Ratisbonne (12-9-06).

    Un corollaire de ce premier malentendu : la raison ne doit pas exclure la possibilité de la vérité qui vient d’en haut. Ce serait irrationnel, car il est raisonnable de penser qu’il y a des vérités qui sont au-delà de la raison, tout en restant conformes à la raison. Et non seulement ce serait irrationnel, mais cette exclusion du fait religieux serait un nouveau foyer de violence. On connaît tant de régimes qui, au nom de leur athéisme, ont déclenché — et fomentent aujourd’hui — de terribles persécutions religieuses.

    Benoît XVI ajoute encore une troisième considération propre à la foi catholique : la foi, dit-il, n’est pas un simple package de vérités à croire, elle est une grâce, une force divine, une lumière surnaturelle, un pouvoir de guérison pour notre raison humaine, souvent si faible et limitée. La foi permet à la raison de redevenir pleinement elle-même, ce qui est un message porteur d’une énorme espérance.

    La foi sauve. Elle sauve aussi la raison. C’est le message exactement opposé à ce que pense une certaine laïcité, mais aussi une certaine frange d’hommes de science qui vont jusqu’à penser que la foi empoisonne la raison et qu’elle doit donc être bannie de l’espace public ou du travail académique.

    Enfin, il faut lever un dernier malentendu : proclamer et vivre une conviction religieuse, quelle qu’elle soit, tant qu’elle ne porte pas atteinte au bien commun, constitue une liberté fondamentale, le premier droit de l’homme, car l’aspiration la plus profonde de l’homme est précisément de pouvoir adhérer librement à la vérité, et en premier lieu à la vérité la plus haute. Et donc, comme Voltaire, il nous faut être disposés à donner notre vie pour que chacun puisse vivre sa conviction, même si nous ne la partageons pas, avec comme seule réserve qu’elle ne porte pas atteinte au bien d’autrui.

    Liberté et autonomie

    Ceci nous amène à ma deuxième réflexion, sur le statut de la liberté. On vient de parler de liberté religieuse et de vérité sur l’homme.

    Les grands débats bioéthiques sont par essence très liés au dialogue entre convictions. Or ce dialogue est pratiquement impossible aujourd’hui, par exemple sur les questions de l’euthanasie et de l’avortement.

    Benoît XVI, parlant au Bundestag, le 22-9-11, en évoquant l’écologie, a précisé : Je voudrais cependant aborder avec force un point qui aujourd’hui comme hier est — me semble-t-il — largement négligé : il existe aussi une écologie de l’homme. L’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté. L’homme n’est pas seulement une liberté qui se crée de soi. L’homme ne se crée pas lui-même. Il est esprit et volonté, mais il est aussi nature, et sa volonté est juste quand il respecte la nature, l’écoute et quand il s’accepte lui-même pour ce qu’il est, et qu’il accepte qu’il ne s’est pas créé de soi. C’est justement ainsi et seulement ainsi que se réalise la véritable liberté humaine.

    Si la liberté est comprise comme une sorte d’autonomie absolue, d’émancipation de la nature humaine pour réinventer l’homme, comme dans l’idéologie du gender, si cette émancipation permet d’ériger notre désir en norme du bien et du mal, il n’y a plus de nature commune entre les hommes, il n’y a plus de vérité ni de liberté, plus de bien commun. Il n’y a plus que des individualités qui s’affrontent, il n’y a plus de force de loi, mais la loi du plus fort.

    Le droit à la vie n’est pas le fruit du dialogue ou d’un consensus démocratique. Il en est le préalable, la condition sine qua non. Si on ne dit pas « Un homme, une vie », on ne peut pas dire « Un homme, une voix ».

    Amitié

    La dernière considération est peut-être banale, mais sans doute pas inutile.

    Une conviction n’est pas un simple donné intellectuel dont on peut débattre. Une conviction configure une personne : on ne peut comprendre un croyant en faisant abstraction de la foi qui l’habite. Le contraire est vrai aussi : on ne peut comprendre une conviction qu’à travers son fruit, c'est-à-dire la personne que cette conviction a forgée. De fait, le chrétien n’est pas en première instance l’homme qui a été conquis par la puissance intellectuelle d’un catéchisme, mais par la personne de Jésus-Christ.

    Nos convictions s’échangent et nous enrichissent mutuellement par le dialogue académique — comme dans ce colloque — mais aussi par des expériences communes, par le temps partagé ensemble, par le travail conjoint au service d’idéaux communs, par l’appréciation sincère de l’autre, par la bienveillance, en un mot par l’amitié. Les grandes amitiés peuvent déplacer des montagnes.

    C’est une chose que, personnellement, j’ai apprise du fondateur de l’Opus Dei, saint Josémaria. Dès la fin des années 1940, il a demandé au Saint-Siège de pouvoir admettre comme coopérateurs de l’institution des non-catholiques, des juifs, des musulmans, des bouddhistes, des athées, etc. Il a dû insister par trois fois pour obtenir cette permission, car c’était inédit dans l’Eglise. Saint Josémaria était persuadé qu’au-delà des convictions, on pouvait toujours travailler et vivre ensemble entre hommes et femmes de bonne volonté.

    Stéphane Seminckx est prêtre, docteur en médecine et en théologie.

  • Pour clarifier notre vision de l’islam, sans déni ni passion

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    De François La Choue sur le site de l'Homme Nouveau :

    Clarifier notre vision de l’islam, sans déni ni passion

    Dans son dernier ouvrage L’islam pour ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore), Annie Laurent affirme avec vigueur qu’« entre islam et islamisme, il s’agit d’une différence de degré, mais pas de nature ». Sa démarche pédagogique exclut l’hostilité envers les musulmans qu’elle appelle à respecter comme le font les chrétiens d’Orient fidèles à montrer l’exemplarité évangélique.

    Comment expliquer l’incompréhension actuelle des Occidentaux envers l’islam (et notamment envers sa dimension politique) ? Simple méconnaissance ou manque de courage ?

    Je pense que l’incapacité actuelle des Occidentaux à comprendre vraiment l’islam résulte avant tout de l’ignorance. Celle-ci a, à mon avis, plusieurs causes. Il y a d’abord l’oubli de l’histoire, en particulier de la part des Européens. La conscience d’une identité européenne, enracinée dans la foi chrétienne, s’est pourtant largement forgée dans la confrontation avec l’islam, arabe, berbère et turc. Des épisodes marquants en témoignent : les Croisades pour libérer les Lieux saints, l’occupation musulmane d’une partie de l’Europe du sud (Espagne, Portugal, Italie méridionale, Provence) et de l’est (Grèce, Balkans) et les guerres de Reconquête qui y ont mis un terme, la résistance aux offensives ottomanes arrêtées à Lépante, Belgrade et Vienne, puis aux razzias opérées par les « Barbares » d’Afrique du Nord. Dans la lutte contre les avancées militaires musulmanes, des saints se sont illustrés (le roi Louis IX, Pierre Nolasque et Jean de Matha, respectivement fondateurs de l’Ordre de la Merci et des Trinitaires voués au rachat des captifs, le pape Pie V, initiateur de la Sainte Ligue, Jean de Capistran, Laurent de Brindisi et Marc d’Aviano, aumôniers des armées chrétiennes, Vincent de Paul, etc.). Du VIIIe au XXesiècle, les peuples d’Europe ont su que l’islam est fondé sur une idéologie qui pour être religieuse n’en est pas moins conquérante aux plans politique et culturel.

    Aujourd’hui, l’enseignement de l’histoire à l’école, qui tend à présenter l’islam comme une religion « tolérante » et victime de « l’arrogance » européenne, entretient l’ignorance. Cette amnésie fautive engendre un pacifisme qui anéantit la vertu de force, pourtant éminemment chrétienne. Enfin, les défaillances dans la transmission de la foi, le relativisme doctrinal ambiant et l’apostasie pratique ont achevé d’aveugler l’Europe sur les ambitions de l’islam.

    C’est pour remédier aux confusions qui en résultent qu’avec quelques amis j’ai fondé l’association CLARIFIER (Galaxy 103, 6 bis rue de la Paroisse, 78000 Versailles. Contact). Son objectif est d’abord pédagogique. À travers un périodique informatique, les Petites Feuilles vertes, ou à l’occasion de mes conférences et sessions de formation, qui traitent de l’islam dans toutes ses réalités, j’essaie d’aider ceux qui me lisent ou m’écoutent à adopter un regard lucide et des attitudes responsables.

    Mais, à entendre la plupart des commentateurs patentés, l’islamisme ne serait qu’une scorie de l’islam, voire n’aurait rien à voir avec ce dernier. Qu’en est-il ?

    Jusqu’au milieu du XXe siècle, un seul et même mot, « islamisme », servait aux Occidentaux à désigner la religion et la civilisation musulmanes. Le bienheureux Charles de Foucauld lui-même (1858-1916), dans ses nombreux écrits, ne parle que d’islamisme. La distinction est apparue dans l’Europe post-chrétienne et sécularisée qui a voulu cesser de voir dans l’islam un ennemi héréditaire de la chrétienté.

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  • En Inde : une attaque antichrétienne toutes les 40 heures

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    Du site christianophobie.fr :

    Inde : une attaque antichrétienne toutes les 40 h…

    Nos confrères du site protestant évangélique Info Chrétienne signalent l’augmentation sensible des attaques antichrétiennes en Inde. Préoccupant…

    Selon Release International, le dernier rapport du Conseil Chrétien de l’Inde enregistre une augmentation de près de 20 % des attentats contre les chrétiens en 2016. Et la violence physique contre les chrétiens aurait augmenté de 40 %.  Les meurtres auraient doublé. Dans certains états, les chrétiens ont été battus, menacés et tués. Des tentatives ont été faites pour les forcer à renier leur foi et embrasser l’hindouisme.

    De nombreux services d’églises et réunions de prière sont régulièrement perturbés. Des églises et des écoles chrétiennes ont été bombardées, incendiées, vandalisées et démolies. Des bibles ont été déchirées et brûlées. Des militants ont battu un évangéliste avec des chaînes, l’ont dépouillé et l’ont forcé à boire de l’urine. Un cimetière chrétien a été profané et les squelettes ont été répandus sur le cimetière.

    Selon ce rapport, l’Inde enregistre une nouvelle attaque contre les chrétiens toutes les 40 heures […]

    Source : Info Chrétienne, 8 mai

    ... ce que confirme l'Oeuvre d'Orient (Radio Vatican) :

    L'Œuvre d’Orient inquiète pour le respect de la liberté religieuse en Inde

    (RV) Après une visite de deux jours en Russie, Narendra Modi arrive en France ce vendredi 2 juin 2017 ; il sera reçu par le président Emmanuel Macron samedi. A l’occasion de cette visite officielle du Premier ministre indien, l’Œuvre d’Orient attire l’attention du gouvernement français sur les agressions répétées contre les chrétiens en Inde.

    L’Inde compte aujourd’hui 830 millions d’hindous et 140 millions de musulmans. Les chrétiens, estimés à 25 millions, constituent 2,3% de la population, et représentent la troisième communauté religieuse du pays. Or, «même si la convivialité et le vivre-ensemble sont réels, les chrétiens sont dans certains Etats, régulièrement victimes de violence», souligne le communiqué de l’Œuvre d’Orient.

    Le  20 mai dernier par exemple, dans un village de l’archidiocèse d’Hyderabad, l’église de Notre-Dame de Fatima, qui venait à peine d’être consacrée, a été prise d’assaut par une foule en furie. Des centaines de personnes ont saccagé l’édifice, brisant le crucifix et la statue de la Vierge Marie. «Plusieurs cas d’arrestations arbitraires et d’intimidations envers les chrétiens nous sont également régulièrement signalés», assure en outre l’Œuvre d’Orient. L’association en appelle donc aux autorités indiennes, afin que celles-ci fassent respecter les libertés religieuses et agissent avec fermeté contre les groupes fondamentalistes.

    (MA avec l’Œuvre d’Orient)

  • Le Ramadan : un "carême musulman" ?

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    Le Ramadan a commencé le 26 mai et s'achèvera le 24 juin. Mais de quoi s'agit-il vraiment ?

    D'Annie Laurent ("Petites feuilles vertes" n°9) :

    Le Carême et le Ramadan :

    L’homme étant âme et corps, l’âme a besoin des actes et des attitudes du corps pour s’engager. Cette réalité se vérifie notamment dans le sens à donner au jeûne que pratiquent chrétiens et musulmans. De profondes différences existent pourtant à ce sujet entre le Carême et le Ramadan, aussi bien quant à la forme des observances religieuses qui y sont requises que quant à la signification spirituelle de ces périodes.

    Dans l’Islam, le culte comporte cinq prescriptions que l’on appelle « piliers » : la profession de foi (chahâda), la prière rituelle (salât), l’aumône légale (zakat), le jeûne du Ramadan (sawm) et le pèlerinage à La Mecque (hajj).

    Le sens du mot « Ramadan »

    « Ramadan », mot dont l’étymologie évoque la chaleur brûlante, est le nom d’un mois sacré, le neuvième de l’année lunaire musulmane, durant lequel « le Coran fut descendu, comme guidance pour les hommes » (Coran 2, 185).

    Un jeûne obligatoire

    Pour le Coran, la prescription du jeûne durant le mois de Ramadan émane de Dieu Lui-même qui énonce aussi deux cas d’exemption, les voyageurs et les malades, quitte à eux de rattraper les jours perdus (2, 183-185). La tradition a étendu ces dispenses aux femmes enceintes (astreintes elles aussi au « rattrapage ») et aux enfants jusqu’à leur puberté.

    Les règles du jeûne

    Le Dieu du Coran précise les modalités de ce jeûne : « Mangez et buvez jusqu’à ce que se distingue pour vous le fil blanc du fil noir, à l’aube. Ensuite, faites jeûne complet jusqu’à la nuit » (Coran 2, 187). Il s’agit, du lever au coucher du soleil, de s’abstenir de toute consommation de nourriture et de boisson, y compris de la moindre goutte d’eau, de tabac et de relations sexuelles, sous peine de « rupture illicite du jeûne ». Même le fait d’avaler la salive est interdit. Dans certains pays musulmans, pendant le Ramadan, les dentistes ne travaillent que la nuit, afin d’éviter ce risque à leurs patients. Les cafés et restaurants sont fermés pendant la journée.

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  • Le lien entre religion chrétienne et identité nationale dans les pays d'Europe orientale autrefois dirigés par des dictatures athées

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    D'Olivier Bault sur le site "Réinformation-TV" :

    Christianisme et identité nationale en Europe centrale et orientale : catholiques à l’ouest, orthodoxes tournés vers la Russie à l’est

    Une étude publiée par l’institut Pew Research le 10 mai met en évidence le lien entre religion chrétienne et identité nationale dans des pays autrefois dirigés par des dictatures athées. Selon cette étude, une majorité des habitants d’Europe centrale et orientale affirment désormais croire en Dieu, même si la pratique religieuse reste faible, surtout chez les orthodoxes qui ne sont que 10 % à se rendre à l’église chaque semaine, tandis que la proportion est généralement nettement plus élevée chez les catholiques de la région. Le retour du christianisme est néanmoins particulièrement net dans les pays à majorité orthodoxe, dont beaucoup sont des républiques issues de l’éclatement de l’URSS en 1991. En revanche, le catholicisme n’a pas connu la même progression, mais c’est aussi parce que même à l’époque communiste, la population de pays comme la Pologne ou la Hongrie était restée croyante et pratiquante.

    Un retour de l’Église plus marqué mais une pratique religieuse plus rare dans les pays orthodoxes

    D’une manière générale, la pratique religieuse en Europe centrale et orientale est plus élevée qu’en Europe occidentale. La République tchèque fait ici figure d’exception car c’est un des pays les plus sécularisés d’Europe, avec près des trois-quarts des adultes qui se considèrent athées, agnostiques ou sans religion particulière. Entre 1991 et 2015, la part de Tchèques qui s’identifient eux-mêmes comme catholiques est passée de 44 à 21 % tandis que cette proportion passait de 96 % à 87 % en Pologne et de 63 % à 56 % en Hongrie (qui compte par ailleurs 13 % de personnes s’identifiant comme protestants). Inversement, la part de Russes s’identifiant comme orthodoxes est passée de 37 % à 71 % dans le même temps. Chez les Bulgares et les Ukrainiens, cette proportion a connu un bond respectivement de 59 % à 75 % et de 39 % à 78 %.

    Le lien perçu entre christianisme et identité nationale plus fort en Europe centrale et orientale qu’en Europe occidentale

    Dans les pays de la région, christianisme et identité nationale sont souvent perçus comme allant de pair. C’est particulièrement vrai avec la notion de « Polonais catholique » et de « Russe orthodoxe » ou encore de « Grec orthodoxe ». En moyenne, 70 % des habitants des pays à majorité orthodoxe considèrent l’orthodoxie comme étant une composante essentielle de leur identité nationale contre 57 % des habitants des pays catholiques qui pensent de même pour le catholicisme.

    Pas le même rapport à la Russie dans les pays catholiques d’un côté et orthodoxes de l’autre

    Un autre enseignement intéressant de cette étude, c’est le rapport à la Russie et à l’Occident. Contrairement aux habitants des pays catholiques d’Europe centrale et orientale, les habitants des pays à majorité orthodoxe sont une majorité à considérer qu’il y a « conflit entre les valeurs traditionnelles de [leur] pays et celles de l’Occident » et aussi qu’une « Russie forte est nécessaire pour équilibrer l’influence de l’Occident ». En ce qui concerne cette dernière affirmation, l’Ukraine fait figure d’exception tandis que les Grecs, membre de l’OTAN mais majoritairement chrétiens orthodoxes, sont d’accord à 70 %. Côté russe, 77 % des gens interrogés pensent que la Russie a le devoir de protéger les orthodoxes ethniquement russes vivant hors de Russie. Par ailleurs, 68 % des habitants des pays de la région à majorité orthodoxe considèrent leur culture comme supérieure aux autres contre 45 % dans les pays non-orthodoxes.

     
  • Emmanuel Macron et Dieu

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    De Denis Sureau sur son blog "Chrétiens dans la Cité":

    Macron, la foi et la laïcité

    Né dans une famille de médecins soixante-huitards non croyants, Emmanuel Macron a rencontré la foi dans le collège jésuite d’Amiens, la Providence, à l’âge de 12 ans :

    « C’est lorsque je suis entré au collège que j’ai sollicité le baptême : familialement, cela n’avait pas été une priorité. Pendant ces années, j’ai été au contact de la foi catholique dans sa dimension intellectuelle, parfois plus que dans sa dimension proprement spirituelle. Il est néanmoins évident que les Exercices d’Ignace de Loyola qui sont au cœur de la spiritualité jésuite imprègnent la démarche intellectuelle de cet ordre et leur zèle d’enseignants. J’ai été très fasciné par ce mélange d’intelligence et de foi, par la fécondité et la sûreté de l’alliage entre réflexion libre et respect de la règle. Aujourd’hui encore, je crois qu’il faut toujours à l’exercice de la liberté une armature qu’on peut appeler foi, mais qui peut aussi être la recherche d’un sens. »

    Interrogé sur la présence de Dieu dans sa vie actuellement, il répond :

    « Je suis revenu depuis quelque temps à un certain agnosticisme. Mais pour autant je reste réceptif à la présence de la transcendance dans nos vies. Elle peut prendre plusieurs visages. Elle ne se résume pas nécessairement à l’appareil d’une foi construite. Mais il est certain que nos vies sont enrichies par la quête d’un absolu qui nous dépasse, que nous trouvons une plus grande satisfaction dans la quête de sens que dans le relativisme complet. La transcendance peut du reste être une impérieuse immanence, un germe qu’on porte en soi et qu’on épanouit. Il y a dans cette immanence-là aussi une part de mystère » (propos rapportés par Samuel Pruvot, Les candidats à confesse, Salvator).

    À la question « Parlez-vous à Dieu ? » posée par un journaliste de La Vie, il répond : « Pas actuellement. Mais j’ai une réflexion permanente sur la nature de ma propre foi. Et j’ai suffisamment d’humilité pour ne pas prétendre aujourd’hui parler à Dieu. Mon rapport à la spiritualité continue de nourrir ma pensée mais je n’en fais pas un élément de revendication. »

    Le candidat Macron a multiplié comme des clins d’œil à l’électorat chrétien : rencontre avec Philippe de Villiers au Puy-du-Fou, participation à la fête de sainte Jeanne d’Arc à Orléans, affirmant dans un entretien au Journal du dimanche que « la politique, c’est mystique », et inclut une « dimension christique » et une « transcendance » (un mot qu’il utilise souvent) au-dessus de la loi et du pouvoir. Sa vision de la France fait irrésistiblement penser à celle de Péguy : elle ne commence pas à la Révolution. Lors de son entrée en campagne, il s’est rendu en la basilique Saint-Denis. Pourquoi ? Réponse :

    "parce que je crois fondamentalement que l’histoire de France ne se limite pas à l’histoire de la République. La première plonge ses racines dans un passé beaucoup plus lointain, malheureusement moins connu, mais qui fait partie de ce que nous sommes, de ce que nous avons en commun. L’histoire de France est un bloc et je veux l’assumer entièrement. Les racines chrétiennes de la France marquent encore nos paysages, elles imprègnent encore une large part de notre morale commune. Mais je veux également assumer toutes les strates qui sont venues enrichir notre histoire. La sève de notre pays, ce sont aussi ces générations d’immigrés qui sont venus en France, ces Français athées ou d’autres confessions qui apportent eux aussi leurs bagages culturels. De fait, la force de la République, c’est de dépasser nos différences et de mettre la lumière sur ce que nous avons en commun : une langue, une culture, un patrimoine, une ambition universelle. C’est cela, la force et la beauté du projet français » (Famille chrétienne, 5/4/2017). Se démarquant des hommes de gauche, il a déclaré : « Sens commun fait partie des hommes et des femmes qui sont fiers de leur pays, attachés à leurs traditions, pour lesquels j’ai beaucoup de respect » (16/4/2017).

    Cohérente avec cette certaine idée de la France, sa conception de la laïcité est différente du laïcisme fermé d’un Manuel Valls :

    « On entend parfois que la religion devrait, au nom précisément du principe de laïcité, être confinée à l’espace privé. Je pense que c’est une conception erronée du principe de laïcité. Depuis la loi de séparation de 1905, nous vivons dans l’idée que je crois très féconde, d’une laïcité qui n’est pas l’ennemie des religions. Chacun, en France, a le droit de croire dans le Dieu qu’il s’est choisi, ou de ne pas y croire, ou de ne plus y croire. Chacun a le droit de le dire et de le manifester, y compris en dehors de son domicile ou des lieux purement privés » (ibid.)

    À La Vie il déclare : « Chaque individu est libre de croire de manière très intense. Je ne demande à personne d’être discret dans sa pratique religieuse, ou modéré dans ses convictions intimes Mais en tant que citoyen, l’attachement aux règles républicaines est un préalable. C’est notre socle commun. […] Ceux qui veulent réduire l’histoire de France à l’affrontement entre un monothéisme et d’autres religions font fausse route, tout comme ceux qui veulent lutter contre toute forme de spiritualité. Je ne crois ni à la République érigée en croyance religieuse ni à l’éradication des religions. » Et il ajoute : « À travers l’école, l’État doit aussi former les enfants au fait religieux tout en mettant les jeunes esprits à l’abri d’une emprise trop forte des religions. C’est la raison pour laquelle je suis favorable à la législation actuelle sur les signes religieux ostensibles à l’école. »

    Denis Sureau

  • Belgique : les ministres du culte et la loi

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    Une chose est d’observer les dispositions impératives d’une loi, une autre d’en contester le bien fondé. La liberté d’opinion s’applique à tous les citoyens. Néanmoins les titulaires d’une fonction publique, assermentés ou non, ont à cet égard une obligation de réserve.

    Les ministres des cultes reconnus et salariés par les pouvoirs publics doivent-ils y être assimilés ? Ils l’étaient pratiquement sous l’Ancien Régime qui confond l’Eglise et l’Etat. Le "joséphisme" tatillon du XVIIIe siècle avait laissé de mauvais souvenirs aux constituants belges et le libéralisme ambiant fit le reste : ils instituèrent le régime de l’Eglise libre dans l’Etat libre.

    Néanmoins, les habitudes séculaires ont laissé des traces. Ainsi, après avoir aboli la reconnaissance civile du mariage religieux, le constituant précise :  « le mariage civil devra toujours précéder la bénédiction nuptiale, sauf les exceptions à établir par la loi, s’il y a lieu » et pour que nul n’en ignore l’article 267 du code pénal  sanctionne : « sera puni d’une amende de [cinquante à cinq cents euros] tout ministre du culte qui procédera à la bénédiction nuptiale avant la célébration du mariage civil » et, en cas de récidive « il pourra, en outre, être condamné à un emprisonnement de 8 jours à trois mois ».

    Par ailleurs, sans qu’elle établisse un lien statutaire ou contractuel entre le ministre d’un culte reconnu et la puissance publique, la loi pénale belge dispose, dans son article 268 : « seront punis d'un emprisonnement de huit jours à trois mois et d'une amende de [vingt-six euros à cinq cents euros] les ministres d'un culte qui, dans l'exercice de leur ministère, par des discours prononcés en assemblée publique, auront directement attaqué le gouvernement, une loi, un arrêté royal ou tout autre acte de l'autorité publique ».

    Ces vieilles dispositions pénales, jamais abrogées, éclairent peut-être le sens de l’obligation faite au clergé de « respecter les lois », que le récent décret wallon veut formaliser par une déclaration sur l’honneur.

    A libéralisme, libéralisme et demi…

    JPSC

  • Le pape en Egypte

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    Sur Zenit.org :

    Sur Radio Vatican :

  • L’Egypte du pape François. Entre mythe et réalité

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    pape en egypte.jpg

    Lu sur le site « diakonos.be » :

    "Après le père Henri Boulad, c’est un autre jésuite et islamologue égyptien qui recadre en des mots politiquement incorrects la visite imminente du pape François en Egypte.  Il s’appelle Samir Khalil Samir, il a 79 ans et il enseigne à l’Institut Pontifical Oriental de Rome à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth.

    Settimo Cielo avait publié un compte-rendu de l’interview du père Boulad à « L’Osservatore Romano » il y a une dizaine de jours:

    > « Islam, religion de l’épée ».  L’alarme d’un jésuite égyptien

    De son côté, l’entretien-fleuve que le père Samir à accordé à Giuseppe Rusconi a été publiée ce matin sur le blog italien Rossoporpora:

    > Papa in Egitto. Intervista al gesuita Samir Khalil Samir

    Sa lecture est indispensable pour bien comprendre ce qu’il y a derrière la visite du Pape François.

    Par exemple, voici ce que déclare le père Samir au sujet de l’université Al-Azhar qui est souvent portée aux nues:

    « Avant tout, elle n’a rien d’une université au sens occidental du terme puisque son rôle est de former des imams.  C’est en quelque sorte une grande faculté de théologie islamique.  L’aspect le plus problématique et le plus grave c’est qu’au cours du temps, le contenu de l’enseignement n’a pas changé: les livres sont toujours les manuels d’il y a sept cent ans ».

    Au sujet de la violence dans le Coran et de la nature musulmane de Daesh:

    « Tout ce que fait l’Etat Islamique se trouve dans le Coran ou la Sunna, c’est-à-dire le recueil des faits et gestes de la vie de Mahomet.  Je vous donne un exemple.  Quand Daesh a capturé un pilote jordanien, il l’a enfermé dans une cage et l’a brûlé vif.  Al-Azhar a réagi en affirmant que cet acte n’était pas islamique parce qu’il y a une citation de Mahomet qui affirme que le châtiment par le feu est réservé à Allah.  Malheureusement, il y a aussi une autre citation, du même Mahomet.  On s’approcha de lui avec deux hommes surpris en train d’entretenir une relation sexuelle entre eux.  Et il dit: « Brûlez-les et jetez leurs corps dans le désert ».  Cette diversité de citations possibles et contradictoires entre elles est une tragédie pour l’islam. »

    A propos des intentions du pape François et de sa connaissance de l’islam:

    « Son but est de tout faire pour se réconcilier publiquement avec le monde musulman.  Pour lui, toutes les religions sont des religion de paix et toutes les religions ont leurs fondamentalistes.  On peut également le déduire de certaines de ses déclarations à l’emporte-pièce.  Comme cette fois où, au retour d’un voyage apostolique en Pologne, il avait mis sur le même plan la violence des fondamentalistes musulmans avec celle de ceux qui, en Italie, pays catholique, tuent leur fiancée ou leur belle-mère.  Le fait est que le pape a connu l’islam à travers un brave imam de Buenos Aires.. ».

    *

    Un autre point sur lequel le père Samir insiste, c’est l’islamisation croissante, selon les canons imposés par l’Arabie Saoudite, non pas dans des franges extrémistes mais au sein de la population égyptienne dans son ensemble.

    Les données recueillies il y a deux ans par le Pew Research Center de Washington le confirme:

    Ce sondage mené dans de nombreux pays musulmans révèle en fait que l’Egypte est le pays le plus enclin au radicalisme.

    75% de la population égyptienne considère que la charia – c’est-à-dire la loi tirée du Coran et de la sunna – est la parole de Dieu révélée.

    74% souhaitent que la charia devienne la loi de l’Etat.

    75% voudraient que la charia s’applique non seulement aux musulmans mais également aux non-musulmans.

    95% voudraient que les conflits en matière de famille et de propriété soient tranchés par des juges religieux.

    70% sont en faveur de châtiments corporels pour punir des crimes comme le vol.

    81% sont en faveur de la lapidation de celui qui se rend coupable d’adultère.

    86% sont favorables à la peine de mort pour ceux qui abandonnent l’islam."

    Ref. L’Egypte du pape François. Entre mythe et réalité

    Voir aussi, sur le site « Benoît et moi »,  la traduction française de  l’interview du Père Samir publiée en italien sur blog « rossoporporato » :  LE PAPE EN ÉGYPTE: ENTRETIEN AVEC LE JÉSUITE SAMIR KHALIL SAMIR  

    JPSC

  • Les cultes reconnus en Belgique : la laïcité aura bientôt un petit frère.

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    De Claire Lesegretain dans « La Croix »

     " En Belgique, six religions sont officiellement reconnues par l’article 181 de la Constitution de 1830 : le catholicisme, le protestantisme, l’anglicanisme, l’orthodoxie, le judaïsme et l’islam. Ce même article reconnaît également la laïcité comme une « philosophie non confessionnelle ».

    C’est cette appellation que réclame depuis presque dix ans l’Union bouddhique belge (UBB). « L’objectif n’est pas de nous mettre sur un pied d’égalité avec les six autres confessions ou religions officiellement reconnues », explique Carlo Luycks, son président. « C’est logique, puisque nous ne sommes pas une religion : nous n’avons pas un dieu créateur. Chez nous, tout être sensible est un bouddha en puissance. »

    De fait, sur le site Internet de l’Institut d’études bouddhiques (IEB), centre francophone d’étude et d’enseignement sur le bouddhisme à Paris, on peut lire que « le bouddhisme n’est pas une religion puisqu’il ne s’appuie pas sur la croyance en l’existence d’un dieu créateur ».

    Il n’est pas non plus un culte ou un système de foi. Le bouddhisme est plutôt défini comme un art de vivre qui apprend à assumer l’entière responsabilité de ses actions, de ses pensées et de ses émotions. Par bien des aspects, pourtant, le bouddhisme ressemble à une religion : il existe des temples, des rituels, des statues et des actes de dévotion.

    « On a répondu à toutes les exigences »

    Toujours est-il que ce statut de « philosophie non confessionnelle » pourrait bientôt être appliqué au bouddhisme belge. « Un projet de loi pour que le bouddhisme soit officiellement reconnu par l’État belge est en fin de rédaction au cabinet de Koen Geens, ministre de la justice (1) », affirme Carlo Luyckx. Selon lui, le cabinet de Koen Geens est « satisfait car on a répondu à toutes leurs exigences ».

    Ce projet de loi « devrait passer devant le gouvernement avant l’été, puis être présenté au parlement et au Conseil d’État, si bien que, d’ici à la fin de l’année, ce statut devrait être entériné », poursuit Carlo Luyckx.

    Déjà une aide de l’État

    Cette reconnaissance officielle permettra aux « conseillers bouddhistes » (moines, lamas, bonzes…) en Belgique de percevoir un traitement de fonctionnaires, au même titre que les pasteurs, les prêtres ou les imams. « Actuellement, nous comptons une vingtaine d’aumôniers bouddhistes formés, tous bénévoles, dans les hôpitaux, les prisons et l’armée. Mais d’ici dix ans, nous souhaitons en avoir une centaine », précise encore Carlo Luyckx.

    À LIRE : En France, une communauté pour les « bouddhistes engagés »

    La nouvelle loi permettra aussi aux 28 associations bouddhistes membres de l’UBB d’être aidées financièrement, notamment pour l’entretien de leurs bâtiments. « Déjà depuis 2008, nous recevons 162 000 € par an pour nous aider à structurer le bouddhisme », ajoute le président de l’UBB.

    Plus de cent enseignants du bouddhisme

    Surtout, le bouddhisme pourra être enseigné dans les écoles publiques à raison de deux heures par semaine, selon les choix des parents, comme c’est le cas pour les autres religions reconnues par la Constitution belge. « Si des parents bouddhistes exigent que leur enfant reçoive un enseignement bouddhiste, c’est à l’école de trouver un professeur de bouddhisme », souligne Carlo Luyckx. Selon lui, l’UBB pourrait disposer rapidement de « plus de cent enseignants du bouddhisme francophones et néerlandophones ».

    À LIRE : En Belgique, l’Église planche sur ses cours de religion

    Autre avantage de ce statut : « une reconnaissance sociale et morale importante », selon Carlo Luyckx, et des facilités de visas pour les enseignants venant d’Asie. Enfin, des représentants bouddhistes seront désormais invités à la traditionnelle réception annuelle chez le roi de Belgique.

    Si aucun chiffre officiel n’indique le nombre de bouddhistes en Belgique, l’UBB revendique 100 000 pratiquants et membres de ses 28 associations. Et en septembre, près de 10 000 personnes étaient venues au grand stade bruxellois du Heysel écouter une conférence du Dalaï-Lama.

    Ref. Le bouddhisme, une « philosophie non confessionnelle » ou une religion ?

    Une contribution de plus, en tout cas, au relativisme pluraliste des croyances digne du déclin de la République romaine et subsidié par les collectivités publiques.

    JPSC 

  • La mise en garde d'un jésuite égyptien face à l'Islam, "religion de l'épée"

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    De Sandro Magister sur son blog Settimo Cielo traduit par Diakonos.be :

    « Islam, religion de l’épée ». L’alarme d’un jésuite égyptien

    Dans dix jour, le vendredi 28 avril, le pape François atterrira dans une Egypte encore marquée par les massacres du dimanche des rameaux perpétré par des musulmans dans deux églises chrétiennes bondées de fidèles.

    Pourtant, le mantra des autorités vaticanes, à commencer par le pape, continue à être que « l’islam est une religion de paix ».  Il est formellement interdit de parler de « guerre de religion » ou de « terrorisme islamique ».

    « Civiltà Cattolica » avait bien tenté à une occasion d’affronter la réalité en face dans un éditorial de 2014 signé par le père Luciano Larivera qui écrivait ceci à propos de l’aile la plus belliqueuse du monde musulman:

    « Il s’agit d’une guerre est une guerre de religion et d’anéantissement.  Elle instrumentalise le pouvoir pour la religion et non l’inverse. »

    Mais le père Antonio Spadaro était immédiatement intervenu pour démentir cette vérité simple inopinément parue dans la revue qu’il dirige.

    A la veille d’un voyage de François au Caire, voici pourtant que cette vérité refait surface, bien argumentée, cette fois dans les pages de l’Osservatore Romano, et à nouveau sous la plume d’un jésuite.

    Le nom de ce dernier est Henri Boulad.  Il a 86 ans et est né à Alexandrie en Egypte.  Il est issu d’une famille syrienne de rite melkite qui a fui les massacres antichrétiens de 1860.  Il vit au Caire et ce qui va suivre est une partie de l’interview qu’il a accordée au quotidien du Saint-Siège en date du 13 avril, le jour du Jeudi Saint.

    *

    Q. – Père Boulad, vous avez été recteur du Collège des jésuites au Caire où de nombreux musulmans et chrétiens ont étudié dans un exemple concret de vivre-ensemble. Et pourtant aujourd’hui le monde semble subir les assauts de ce même islam.

    R. – Mais de quel islam parlons-nous? Voilà toute la question. On trouve dans le Coran les versets de la Mecque et ceux de Médine. Dans ceux écrits à La Mecque, Mahomet tient un discours très ouvert qui parle d’amour et dans lesquels les juifs et les chrétiens sont nos amis, il n’y a pas d’obligation en matière de religion et Dieu est plus proche de nous. La première partie de la vie de Mahomet transmet donc un message spirituel, de réconciliation et d’ouverture.

    Mais quand Mahomet quitte La Mecque pour fonder Médine, il y a un changement. De chef spirituel, il devient un chef d’Etat, militaire et politique. Aujourd’hui, ces versets de Médine forment les trois quarts du Coran et sont un appel à la guerre, à la violence et à la lutte contre les chrétiens.

    Les musulmans des IXe et Xe siècles ont pris acte de cette contradiction et se sont mis ensemble pour tenter de la résoudre, le résultat fut qu’ils prirent cette décision désormais célèbre d’abrogeant et d’abrogé: les versets de Médine abrogent ceux de La Mecque. Mais ce n’est pas tout. Le soufisme fut mis à l’index et des bibliothèques entières furent incendiées en Egypte et en Afrique du Nord.

    Il faudrait donc reprendre les versets originaux qui sont à la source, c’est-à-dire précisément les versets de La Mecque, mais ceux-ci sont abrogés, ce qui fait de l’islam une religion de l’épée.

    Q. – De nombreux observateurs et analystes parlent pourtant d’un islam modéré.

    R. – L’islam modéré est une hérésie mais nous devons faire la distinction entre l’idéologie et les personnes, la majeure partie des musulmans sont des gens très ouverts, gentils et modérés. Mais l’idéologie présentée dans les manuels scolaires est quant à elle radicale. Chaque vendredi, les enfants entendent la prédication de la mosquée qui est une incitation permanente: celui qui quitte la religion musulmane doit être puni de mort, il ne faut saluer ni une femme ni un infidèle. Heureusement cela n’est pas mis en pratique mais les frères musulmans et les salafistes souhaitent en revanche appliquer cette doctrine, les musulmans modérés n’ont pas voix au chapitre et le pouvoir se trouve dans les mains de ceux qui prétendent interpréter l’orthodoxie et la vérité.

    Ceux qui ont le pouvoir aujourd’hui, ce ne sont pas les musulmans qui ont pris dans l’islam ce qui était compatible avec la modernité et avec la vie commune avec d’autres populations mais bien les musulmans radicaux, ceux qui appliquent une interprétation littérale et parfois instrumentale du Coran et qui refusent tout dialogue.

    Q. – Mais en agissant de la sorte, ils nient l’œuvre de tous les grands penseurs musulmans comme Avicenne ou Al-Ghazali.

    R. – Oui, et c’est là le point sensible. La réforme qui s’est produite dans l’histoire de l’islam a été réfutée. par exemple, le calife abbasside El Maamoun né à Bagdad en 786 et mort à Tarse en 833, disciple des mutazilites, les rationalistes de l’islam, a bien tenté une réforme mais qui se souvient de lui aujourd’hui? Ce qui a prévalu, c’est l’islam fermé et rigoriste de Mohammed ibn Abd al Wahhab. La dernière réforme en date fut celle tentée par le cheikh Mahmoud Taha au Soudan, qui a été cependant pendu sur la place de Karthoum parce qu’il affirmait que les versets de La Mecque devaient abroger ceux de Médine.

    Il s’agit d’un problème interne à l’islam qui ne propose pas de réponses aux questions de la vie moderne et se trouve face au besoin de se réformer. L’islam aurait besoin d’un Vatican II.

    Q. – Quels défis attendent aujourd’hui l’Egypte?

    R. – Un phénomène dont on parle assez peu, c’est l’athéisme. En Egypte, il y a plus de deux millions d’athées. Ils le sont devenus parce qu’ils ne supportent plus que la religion incite à la violence ou aux exécutions capitales. Dans cela, il n’y a rien de divin. Ils ne veulent plus du fanatisme ou de la liturgie comme répétition mécanique de gestes et de prières. Et abandonner la religion est quelque chose d’inédit en Egypte et dans le monde arabe.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.