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Religions - Page 85

  • Chrétiens d’Orient : l’armée irakienne entre dans Qaraqosh

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    Lu sur le site web de "Famille chrétienne"

    liberation-qaraqosh_article.jpgEnfin ! Plus de deux ans après la prise de Qaraqosh par les hommes de Daech, la ville où résidaient près de 50 000 chrétiens est en partie libérée.

    Au deuxième jour de l'offensive visant à reprendre Mossoul des mains des islamistes, l'armée irakienne a pénétré dans Qaraqosh, située à une dizaine de kilomètres à l'est de Mossoul. « Ce n'est qu'après 17 h 30 que des éléments plus clairs nous parviennent enfin. L'armée irakienne a réussi à s'ancrer dans plusieurs points des quartiers périphériques de la ville après un affrontement avec des éléments de Daech au sud de Qaraqosh. Plusieurs témoignages font état de la présence de tireurs embusqués dans la ville » peut-on lire sur le site de Fraternité en Irak, association humanitaire qui suit en direct l'avancée de l'offensive.

    « Les jeunes dansaient de joie ! »(photo) raconte Ibrahim Lallo, le directeur adjoint du camp de déplacés chrétiens d'Ankawa 2, situé en périphérie d'Erbil. C'est ici que des milliers de chrétiens sont réfugiés depuis l'été 2014 et attendaient le moment de la libération. « Les jeunes se sont retrouvés sur le terrain de football du camp, ils chantaient, ils dansaient. Les autres ont de nouveau un peu d'espoir. Ils ne pensent plus à quitter l'Irak mais veulent rester pour voir comment la situation va évoluer. Tout le monde est content de cette nouvelle ».

    ︎ À lire aussi : La bataille de Mossoul est lancée

    Peu d'informations circulent concernant l'état de Qaraqosh. « On dit qu'il n'y a pas beaucoup de maisons détruites. Ce qui est une bonne chose : les églises seraient debout. Il n'y aurait pas eu beaucoup de bombardements » rapporte Ibrahim Lallo, ajoutant que « les spécialistes de l'armée travaillent à enlever les mines et les pièges ».

    Si la ville de Qaraqosh est sur le point d'être totalement libérée, il ne faut pas s'attendre à un retour rapide des populations déplacées. L'expérience montre que Daech a l'habitude de piéger et de miner les maisons, les rues ou les champs. « Ça prendra quelques mois. Trois, quatre ou six… Mais ici, on pense que même s'il faut attendre 6 mois, c'est bien. C'est une telle joie de savoir Qaraqosh libérée » s'exclame le directeur adjoint du camp d'Ankawa 2.

    Dans un communiqué, Mgr Gollnisch, directeur de l'Œuvre d'Orient, appelait, lundi 17 octobre, à une « libération rapide et totale des villes chrétiennes de la plaine de Ninive […] Cela redonnera aux chrétiens qui le souhaitent l'espoir de pouvoir rentrer chez eux. Cependant, cela suppose d'assurer, sans délai, le déminage et le dépiégage de cette zone ainsi que le rétablissement des infrastructures de base. »

    La vaste offensive visant à reprendre Mossoul et sa région est menée principalement par les forces irakiennes et kurdes, aidées de l'aviation occidentale. La coalition compterait environ 30 000 hommes tandis que le nombre d'islamistes à Mossoul est évalué à 5 000.

    Ref. L’armée irakienne entre dans Qaraqosh

    JPSC

  • France : petit poisson deviendra grand ?

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    Le président du Parti chrétien démocrate a mis en avant ses différences avec les six autres prétendants à l’investiture pour la présidentielle lors du débat jeudi soir. Lu dans « Le Monde » du 14 octobre 2016 :

    « Jean-Frédéric Poisson, lors du débat télévisé sur TF1, le 13 octobre.

    Lui n’avait rien à perdre et tout à gagner. Jeudi 13 octobre, Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien démocrate (PCD), a pu exposer sa ligne politique devant des millions de téléspectateurs lors du premier débat entre les candidats à la primaire de la droite. L’occasion était belle de mettre en avant ses différences en défendant le syndicalisme ou en critiquant la sortie des 35 heures prônée par tous ses concurrents.

    « Il faut se méfier de la complexité de cette opération. Je ne sens pas une liesse collective chez les entrepreneurs à modifier la durée du temps de travail », a expliqué le député des Yvelines. Ou encore sur l’interdiction du burkini à laquelle il s’oppose par crainte de la « police des vêtements » et surtout au nom de la liberté religieuse. « La loi de 1905 garantit la liberté religieuse. C’est pour ça que je suis contre l’interdiction du burkini. L’Etat doit respecter la liberté de s’exprimer », a poursuivi M. Poisson sur BFMTV, vendredi 14 octobre.

    Lire aussi :   Une primaire, deux postures

    Ce proche de Christine Boutin n’est donc pas venu pour faire de la figuration et il n’a pas hésité à critiquer la droite au pouvoir qui n’aurait fait « qu’aménager des pauses, des parenthèses dans les projets que conduisait la gauche  ». « Je n’ai pas participé à ces renoncements », a-t-il lancé lors du débat. Il profite en revanche à fond de sa participation à la primaire. Une opportunité qui lui a été offerte car son parti est allié au parti Les Républicains. Il n’a pas eu besoin de récolter les parrainages qui ont bloqué la route d’autres prétendants, comme Hervé Mariton, député de la Drôme, ou Nadine Morano, député européenne.

    Un traditionaliste pur 

    Au fur et à mesure du débat, certains téléspectateurs ont dû se demander s’il n’était pas le plus à gauche. Impression trompeuse. M. Poisson est fidèle à la tradition du catholicisme social : il se méfie du libéralisme, des dérives de la mondialisation et est opposé à l’Union européenne actuelle – il a voté contre le traité de Maastricht. « Je ne suis pas libéral, je suis plus à gauche qu’Emmanuel Macron », a-t-il affirmé fin septembre à L’Express. Mais ce député est un traditionaliste pur.

    Lors de cette primaire, il est le seul à défendre l’abrogation du mariage pour tous, une cause pour laquelle il s’est fait connaître en ferraillant à l’Assemblée nationale ou en battant le pavé dans les premiers rangs de la Manif pour tous. Dans son programme, il fait de la baisse des avortements un « objectif de santé publique », promet « d’enterrer cet esprit soixante huitard, fossoyeur depuis presque cinquante ans de la vitalité française » et s’emporte contre l’islam « dans la mesure où ses déclinaisons sociales et politiques entrent en collision avec les principes fondateurs de notre société, en tout cas avec notre mode de vie ».

    Lire aussi :   Les sujets qui divisent les candidats de la primaire à droite

    Poisson est l’héritier politique de Christine Boutin, combattante acharnée du Pacs qui n’avait pas hésité à brandir la bible à l’Assemblée. Il a été son suppléant aux législatives de 2007 avant de récupérer son siège en 2007 quand elle était devenue ministre de la ville. Il a longtemps été son numéro 2 au sein du PCD avant d’en devenir président en 2013. Croyant fervent, il a rédigé une thèse de philosophie avec comme sujet « Bioéthique, éthique et humanisme » et est docteur en philosophie à la Sorbonne.

    A l’Assemblée, cet ancien DRH dans une entreprise de métallurgie est respecté pour sa connaissance du droit social. Vice-président de la commission des lois, il a aussi été vice-président de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi Macron. Pilier gauche de l’équipe de rugby parlementaire, il est plutôt apprécié à l’Assemblée, notamment pour son humour. Le 1er avril 2013, il avait annoncé dans Le Parisien qu’il allait déposer une proposition de loi « pour protéger les députés portant nom d’animal aquatique ». Un Poisson d’avril.

    Matthieu Goar

    Journaliste au Monde »

    Ref. Jean-Frédéric Poisson profite du débat de la primaire à droite pour se faire un nom

    JPSC

  • Pourquoi il nous est très difficile de penser l'islam sans plaquer sur lui des idées d'origine chrétienne

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    Du Figaro Vox (Alexandre Devecchio) - lefigaro.fr - :

    Rémi Brague : « Nous sommes tombés dans une marmite chrétienne quand nous étions petits »

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Rémi Brague a accordé un entretien fleuve au FigaroVox. Revenant sur les obsèques du père Hamel qui ont pris la forme d'un appel à la paix, le philosophe décrypte les ressorts du pardon chrétien.

    Rémi Brague est un philosophe français, spécialiste de la philosophie médiévale arabe et juive. Membre de l'Institut de France, il est professeur émérite de l'Université Panthéon-Sorbonne. Auteur de nombreux ouvrages, notamment Europe, la voie romaine (éd. Criterion, 1992, rééd. NRF, 1999), il a dernièrement publié Le Règne de l'homme: Genèse et échec du projet moderne(éd. Gallimard, 2015) et Où va l'histoire? Entretiens avec Giulio Brotti (éd. Salvator, 2016).

    FIGAROVOX. - Les obsèques du père Hamel ont pris la forme d'un appel à la paix, au pardon, à la prière pour les assassins. Que cela vous inspire-t-il?

    Qu'aurait-on pu faire d'autre? Appeler à la vengeance? Montrer la chemise ensanglantée, comme dans Colomba? Promener le cercueil en hurlant qu'on allait rendre au centuple? Ce n'est pas vraiment le genre des obsèques chrétiennes.

    Prier pour les assassins ne veut pas dire qu'on souhaite que d'autres fassent de même, ni qu'on les soustrait à la justice des hommes. Cela veut dire qu'on croit qu'ils ont, ou auraient eu, la possibilité de changer.

    Il en est ici un peu comme du sacrement de la confession ou pénitence, que l'on appelle maintenant «réconciliation». Recevoir l'absolution pour les péchés que j'ai avoués à un prêtre ne me dispense en rien de demander pardon à ceux à qui j'ai fait tort, de réparer ce qui peut l'être, et éventuellement de purger la peine que les tribunaux humains m'infligeront. Le prêtre qui recueillerait la confession d'un criminel aurait même le devoir, non certes de le dénoncer, mais de l'encourager à se constituer prisonnier s'il a échappé à la justice.

    Ce pardon peut-il être accordé par quelqu'un d'autre que le père Hamel ou Dieu lui-même?

    La difficulté du pardon est que l'on ne peut pas l'accorder à qui ne le demande pas, voire à qui se vante d'avoir agi comme il l'a fait. On peut certes dire à l'autre qu'on est prêt à lui pardonner, s'il le demande. Cette demande n'est pas un signe d'humiliation, elle montre simplement que l'on est prêt à accepter d'être pardonné. Ce n'est donc pas une condition, encore moins un «donnant, donnant». Mais c'est toujours un risque à prendre. Car qui sait s'il acceptera de me pardonner?

    Demander pardon n'est de toute façon jamais commode, et en un premier temps c'est même très désagréable. Surmonter ce désagrément initial demande une éducation que tous n'ont pas eu la chance de recevoir. Je n'ai pas à me prononcer sur les autres traditions culturelles, mais je constate, pour rester entre des gens dont la famille est française depuis longtemps, que, là où le christianisme s'est effacé, on a du mal à dépasser le niveau du: «c'est sa faute, c'est lui qui a commencé, moi je n'ai rien fait…»

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  • Le drame de notre époque : la négation du religieux

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    Du Figaro Vox (Alexis Feertchak) - lefigaro.fr - :

    Jean-Pierre Dupuy : « Le drame de notre époque, c'est que nous nions le religieux »

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Auteur d'un essai publié juste après le 11 septembre 2001 sur la question du mal, le philosophe Jean-Pierre Dupuy a accordé un entretien fleuve au FigaroVox. Il y explore notamment l'incompréhension occidentale face au djihadisme.

    Jean-Pierre Dupuy est un philosophe français, connu pour sa théorie du «catastrophisme éclairé». Ancien élève et professeur émérite de Philosophie sociale et politique à l'École Polytechnique, il est aujourd'hui professeur à l'Université Stanford en Californie. Membre de l'Académie des Technologies, il est président de la Commission d'Éthique et de Déontologie de l'Institut français de Radioprotection et de Sécurité Nucléaire. Il a notamment publié: Pour un catastrophisme éclairé(Seuil, 2002); Avions-nous oublié le mal? Penser la politique après le 11 septembre (Bayard, 2002); La Marque du sacré (Carnets Nord, 2009; Flammarion, coll. Champs, 2010; prix Roger Caillois de l'essai) ; L'Avenir de l'économie. Sortir de l'économystification (Flammarion, 2012) et dernièrement La Jalousie. Une géométrie du désir (Seuil, 2016).

    FIGAROVOX. - Scientifique à l'origine, passé par l'économie, vous vous êtes tourné progressivement vers la philosophie. Depuis une vingtaine d'années, vous analysez les grandes «catastrophes» du monde contemporain. En 2002, vous publiiez un an après les attentats du World Trade Center un livre intitulé Avions-nous oublié le mal? Penser la politique après le 11 septembre. Vous y émettez notamment une critique du rationalisme occidental en expliquant que l'on confond «cause» et «raison». Qu'entendez-vous par là? Avons-nous encore et toujours oublié le mal?

    Le mal que nous avons oublié n'est pas celui du jugement moral, mais le mal comme principe d'explication des phénomènes. Le premier prolifère et il est le principal ingrédient de ce que le grand François Tricaud, traducteur de Hobbes et auteur d'un livre magistral, appelait l'«agression éthique» (1). Souvenons-nous de Saddam Hussein et de George W. Bush se vouant mutuellement aux gémonies.

    Le modèle individualiste et rationaliste qui domine aujourd'hui les sciences humaines et, au-delà, le sens commun, nous pousse à rendre raison des actions d'autrui mais aussi de nos propres actions, en en cherchant les causes et en tenant ces causes pour des raisons. Si Jean a fait x, c'est qu'il désirait obtenir y et qu'il croyait qu'il obtiendrait y en faisant x. Toute action, même la plus apparemment insensée, apparaît dotée d'une rationalité minimale si on la conçoit comme mue par des désirs et des croyances. Il suffit de trouver les bons désirs et les bonnes croyances, celles qui permettent de reconstituer le puzzle. Et l'on a vu des hommes raisonnables prêter à d'autres êtres humains les croyances les plus invraisemblables (des croyances qu'eux-mêmes seraient incapables de former), faisant mine de croire en leur réalité en les affublant du label de «religieux»! Pour sauvegarder le schéma explicatif qui assimile les raisons et les causes de l'action, ces rationalistes vont, dans le cas d'une action insensée, croire que les acteurs croient de façon insensée. Quelle pauvreté d'analyse et quel manque d'imagination! Comme si des croyances religieuses pouvaient avoir la force suffisante pour causer de tels actes! Souvenons-nous des analyses brillantes de Sartre dans le chapitre de L'Être et le néant consacré à la «mauvaise foi». On y lit: «La croyance est un être qui se met en question dans son propre être, qui ne peut se réaliser que dans sa destruction, qui ne peut se manifester à soi qu'en se niant: c'est un être pour qui être, c'est paraître, et paraître, c'est se nier. Croire, c'est ne pas croire». Ou encore: «Croire, c'est savoir qu'on croit et savoir qu'on croit, c'est ne plus croire. Ainsi croire c'est ne plus croire, parce que cela n'est que croire» (2).

    S'il y a de l'horreur ou de la démence dans un acte, toute la détestation qu'il inspire se portera sur les croyances et les désirs qu'on lui impute comme causes, mais l'acte lui-même se trouvera justifié par ces mêmes causes devenues raisons. L'universalité du jugement pratique se paie de l'attribution à autrui d'attitudes ou d'états mentaux qui n'appartiennent qu'à lui et dont la singularité et le caractère privé vont dans certains cas jusqu'à faire de lui l'étranger absolu.

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  • Vient de paraître : Magazine « Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle » : n° 100, automne 2016

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    Le magazine trimestriel « Vérité & Espérance – Pâque Nouvelle » édité par l’association « Sursum Corda » (responsable de l'église du Saint-Sacrement à Liège) a publié sa livraison d'été. Tiré à 4.000 exemplaires, ce magazine abondamment illustré parcourt pour vous l’actualité religieuse et vous livre quelques sujets de méditation (les articles mentionnés ci-dessous en bleu sont disponibles en ligne sur le blog de l’église du Saint-Sacrement: cliquez sur le titre de l’article).

    mag_100_sept2016_corr02-page-001.jpg

    Au sommaire de ce numéro n° 100 (automne 2016) : 

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    Brève histoire du sacrement de pénitence (II)

    Anima Christi

    Notes de lecture :

    Les racines juives de la messe – le Testament du Roc

    contrat Delta ingenieur stabilité340.jpg 

    Rome et le monde : 

    France : deux attentats islamistes endeuillent les vacances

    Le sacrifice du matin

    Aux JMJ de Cracovie : le pape appelle les « jeunes divans » à la fraternité multiculturelle

    Benoît XVI : Dernières Conversations

     

    Belgique:

    Fraternité des Saints Apôtres : la décision qui fâche

    15 juillet : le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles décrète la dissolution de la Fraternité des Saints Apôtres

    Quelques réactions dans la « cathosphère »

    La dissolution de la Fraternité des Saints Apôtres et l’obéissance à l’Eglise

     

    Secrétaires de Rédaction : Jean-Paul Schyns et Ghislain Lahaye

    Editeur responsable: SURSUM CORDA a.s.b.l. ,

    Vinâve d’île, 20 bte 64 à B- 4000 LIEGE.

    La revue est disponible gratuitement sur simple demande :

    Tél. 04.344.10.89  e-mail : sursumcorda@skynet.be 

    Les dons de soutien à la revue sont reçus  avec gratitude au compte IBAN:

     BE58 0016 3718 3679   BIC: GEBABEBB de Vérité et Espérance 3000, B-4000 Liège

    JPSC

     

  • Les catholiques et les protestants peu enclins à accueillir de nombreux réfugiés désirant se convertir

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    De Nathalie Versieux sur rfi.fr :

    Allemagne: le désir de conversion de réfugiés au christianisme

    En Allemagne, de nombreux réfugiés - pour la plupart iraniens ou afghans - veulent se convertir au christianisme. Mais il ne leur est pas facile de trouver une église qui accepte de les baptiser. Catholiques et protestants sont particulièrement réticents. Quelle est l'ampleur du phénomène ? Eclairage.

    De notre correspondante à Berlin,

    C'est un mouvement qui prend de l'ampleur : de plus en plus d'Iraniens et d'Afghans arrivés en Allemagne pour y demander l'asile politique cherchent à se convertir au christianisme. A Berlin, l'Eglise de la Trinité est tout simplement prise d'assaut par les candidats au baptême. Le prêtre de cette paroisse évangéliste a converti 850 Iraniens et Afghans au cours des trois dernières années.

    Quelque 350 autres réfugiés suivent en ce moment les cours de préparation au baptême, se rendant deux fois par semaine au cours de catéchisme donné par le père Martens. Chaque mercredi et chaque samedi, ils prennent place dans l'église, face à la grande croix de la nef.

    Un des premiers convertis, arrivé en Allemagne voici trois ans, traduit les propos du prêtre en farsi. Les questions fusent. Pourquoi dieu se fait-il appeler Roi dans la bible ?, demande par exemple un jeune Afghan. Pour ces réfugiés, c'est un vrai chemin de croix. Un peu plus de la moitié réussissent leur examen de conversion après trois mois de catéchisme intensif.

    Les motivations de ces réfugiés sont diverses. Certains, c'est clair, espèrent tout simplement augmenter leurs chances d'obtenir l'asile politique en Allemagne. L'apostasie est interdite par l'islam, passible de la peine de mort en Iran. Un converti ne sera pas expulsé d'Allemagne. A la différence de la Norvège, par exemple, qui ne reconnaît pas la conversion comme un motif suffisant pour accorder l'asile.

    Les fêtes religieuses chrétiennes ressenties comme joyeuses

    Bien des candidats au baptême qui se rendent chaque semaine chez le père Martens ont fui la Norvège pour trouver refuge en Allemagne. D'autres ont fui l’Iran parce qu'ils fréquentaient les nombreuses églises clandestines qui se tiennent dans des appartements privés dans les grandes villes du pays.

    Selon les estimations du prêtre, l'Iran compterait 500 000 à un million de chrétiens clandestins, qui ne peuvent vivre leur foi au grand jour. Ces personnes rejetteraient l'islam ressenti comme une religion triste et violente, là où les fêtes religieuses chrétiennes, Pâques ou Noël par exemple, sont ressenties comme joyeuses et pleines d'espoir. Bien des musulmans désireux de quitter l'islam n'imaginent pas vivre athées et veulent partager la religion du pays qui les a accueillis.

    Mais il n’est pas facile de trouver un prêtre qui accepte de convertir les musulmans. C'est même le principal problème de ces candidats au baptême. Eglises catholique et protestante sont très réticentes, au nom du dialogue inter-religieux. Les deux Eglises dominantes en Allemagne ne veulent pas être accusées de prosélytisme dans le contexte actuel de tensions religieuses.

    Les Eglises catholique et protestante, qui perdent chaque année des dizaines de milliers de fidèles, ferment ainsi leurs portes aux musulmans désireux de devenir chrétiens. Et ils sont, ainsi, livrés aux Eglises évangélistes comme celle du père Martens, voire aux sectes, qui elles n'hésitent pas à missionner devant les portes des foyers de réfugiés.

  • Le pape François à la rencontre des périphéries dans le Caucase

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    De Jean-Marie Guénois, envoyé spécial à Tbilissi (Géorgie) et Bakou (Azerbaïdjan), dans le « Figaro » du 2 octobre 2016

    « Le pape François poursuit, ce dimanche, son voyage dans le Caucase, par une dernière étape en Azerbaïdjan. Il doit quitter aux aurores Tbilissi, la capitale de Géorgie, où il a passé deux jours dans l'indifférence populaire et une relative tension avec les orthodoxes largement majoritaires dans ce pays pour rentrer, dans la soirée de dimanche, à Rome. Mais l'accueil des musulmans chiites d'Azerbaïdjan ne pourra pas être pire que celui des chrétiens orthodoxes de Géorgie… Même si la glace a fondu en surface, ces chrétiens ont confirmé leur réputation d'être les plus anticatholiques de toute l'orthodoxie mondiale.

    Le paradoxe est que les musulmans chiites d'Azerbaïdjan se montrent beaucoup plus bienveillants pour la poignée de catholiques - une paroisse, sept prêtres, 570 catholiques recensés! - puisque le grand Mufti du Caucase, Allahs Hukur Pashazade, a financé une partie de leur église catholique de Bakou consacrée en 2007.

    L'Église catholique serait donc mieux accueillie dans le sud du Caucase par les musulmans que par des chrétiens orthodoxes? Oui, probablement mais une nuance près. Les catholiques sont ultraminoritaires dans les deux cas: 2,5 % de la population en Géorgie ; 0,01 % en Azerbaïdjan. Ils sont donc totalement inoffensifs. L'Azerbaïdjan, en frontière avec l'Iran, est musulman à 88 % mais à majorité chiite (62 %). L'islam y est, de plus, en pleine expansion: lors de l'indépendance vis-à-vis de l'Union Soviétique, le 30 août 1991, le pays comptait 17 mosquées, il y en a 2000 aujourd'hui.

    Absence de délégation orthodoxe dans un stade aux trois-quart vide

    Après avoir dit la messe du dimanche dans l'église catholique de Bakou, la capitale d'Azerbaïdjan, le pape François doit rencontrer le président de la République, Ilham Heydar Aliyev. Il visitera, l'après-midi, la grande mosquée flambant neuve - inaugurée en 2014 elle porte le nom du président financeur - pour un entretien avec le grand Mufti du Caucase. Entrevue suivie par une rencontre interreligieuse avec un discours très attendu du pape François qui sera le clou de son 16° voyage hors d'Italie.

    Quel souvenir le pape François emportera-t-il, dimanche soir, dans son avion de retour? Il le confiera peut-être aux journalistes qui l'accompagnent lors d'une conférence de presse aérienne devenue rituelle en rentrant de chaque voyage, mais il est certain que jamais encore, depuis son élection en 2013, le pape François n'aura reçu un accueil aussi froid qu'en Géorgie même s'il a vécu des moments très chaleureux aux contacts de la petite communauté catholique de ce pays.

    L'absence, en particulier, d'une délégation orthodoxe à la messe papale de samedi matin dans le stade - au trois quart vide - de Tbilissi alors que cette présence officielle orthodoxe avait été annoncée par le Vatican, quelques jours avant le départ, comme un pas historique vers une réconciliation, a été plutôt mal vécu par la délégation vaticane. »

    Ref. Caucase : le pape à la rencontre des musulmans, après un accueil glacé des orthodoxes

    JPSC

    Lire aussi : les mariages entre catholiques et orthodoxes sont interdits par l'Eglise orthodoxe géorgienne

  • Orissa (Inde) : les massacres des chrétiens sont le résultat d'une planification orchestrée par des groupes nationalistes hindous

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    ASIE/INDE - Reconnaissance du caractère planifié des massacres antichrétiens en Orissa de la part de l’enquête d’un journaliste indien 

    Bhubaneswar (Agence Fides) – Les massacres antichrétiens survenus dans l’Etat de l’Orissa en 2008 sont le résultat d’une planification attentive orchestrée au plus haut niveau par des groupes nationalistes hindous du réseau Sangh Parivar. Des masses analphabètes de militants ont été manipulées par la propagande et instiguées jusqu’à tuer. Grâce à l’enquête menée par le journaliste indien Anto Akkara, « il est possible de réécrire l’histoire de Kandhamal », le district de l’Orissa théâtre des pogroms antichrétiens de 2008. Et aujourd’hui, « c’est une honte pour la nation et pour le système judiciaire que sept chrétiens innocents languissent en prison pour un crime qu’ils n’ont jamais commis » remarque Anto Akkara dans le cadre d’une conférence au cours de laquelle il a présenté son dernier livre enquête intitulé « Qui a tué Swami Laxmanand ? ».

    Le livre – qui fait suite à d’autres travaux tels que « Kandhamal : une tache sur la laïcité indienne » et « Kandhamal crie justice » - fait la lumière sur le mystérieux assassinat du responsable hindouiste Swami Laxmanand, dont les chrétiens furent accusés et qui représenta le prétexte pour déchaîner la violence.

    Suite à l’homicide du responsable âgé de 81 ans, le 23 août 2008, les communautés chrétiennes présentes dans le district de Kandhamal, sis dans l’Etat de l’Orissa, subirent une attaque de masse indiscriminée. Environ 100 chrétiens furent tués, 300 églises et 6.000 maisons saccagées et 56.000 personnes durent évacuer, cherchant refuge dans les bois pour échapper au féroce nettoyage ethnique.

    Après l’homicide du responsable hindouiste, revendiqué par la suite par des guérilleros maoïstes, sept chrétiens furent arrêtés et condamnés à la réclusion à perpétuité en 2013 pour homicide « bien qu’il n’y ait aucune preuve » note Anto Akkara, dénonçant une authentique « parodie de justice ». La Cour suprême doit encore fixer la date du procès en appel « mais le présumé complot chrétien contre les hindous est totalement privé de fondement » note le journaliste.

    Telle est la reconstruction d’Anto Akkara : « Dans le calcul politique du réseau extrémiste Sangh Parivar, après avoir brutalisé les chrétiens de Kandhamal, le groupe de pression chrétien international aurait induit Sonia Gandhi à démettre le gouvernement de l’Orissa, dont le parti nationaliste Baratiya Janata Party était partenaire de coalition. Ceci aurait facilité la victoire des groupes nationalistes hindous et du BJP aux élections de 2009, en revanche remportées par la suite par le Parti du Congrès ».

    Anto Akkara remarque la réticence des institutions à affronter cet argument, vu que « la Commission nationale pour les droits fondamentaux n’a pas même émis un communiqué de presse sur Kandhamal en huit ans », relevant par ailleurs que « les sept chrétiens innocents en prison représentent une tache sur le système judiciaire du pays » alors que « Kandhamal demeure une tache sur le visage de l’Orissa et sur la laïcité indienne ». (SD PA) (Agence Fides 23/09/2016)

  • Euthanasie pour un mineur en Belgique : toujours plus loin

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    les moutons de panurge.jpgVox clamantis in deserto , à ce jour, une seule voix discordante dans le marais de la société belge, tous partis politiques et toutes religions confondues. Lu sur le site Figarovox :

    « FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour la première fois en Belgique, une euthanasie a été pratiquée sur un mineur. Pour le sénateur belge Alain Destexhe, la frénésie législative en matière sociétale ne semble pas avoir de limites alors que les abus sont nombreux.

    Alain Destexhe est sénateur belge. Ancien secrétaire général de Médecins sans frontières (MSF) et ex-président de l'International Crisis Group, il est, entre autres, l'auteur de Mouvement flamand expliqué aux francophones et Lettre aux progressistes qui flirtent avec l'islam réac. Lire également ses chroniques sur son blog.

    La Belgique vient d'inscrire un nouveau curieux record au Livre Guinness. Il y a quelques jours, elle devenait le premier pays où une euthanasie était légalement pratiquée sur un mineur. Cette possibilité, ouverte par l'extension d'une loi de 2002 sur l'euthanasie, n'avait toujours pas été saisie depuis son adoption en 2014.

    À lire une partie de la presse belge, il y aurait lieu de s'en réjouir. Le journal francophone Le Soir écrit «cette loi est une richesse. Préservons-la. Et sachons en forger d'autres, en gardant le souffle éthique qui l'a inspirée». Et l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (l'ADMD, qui est aussi active en France) souligne, avec lyrisme, «le courage du médecin qui a ouvert la voie à une autre ère».

    On peut légitimement se demander de quelle ère il s'agit alors qu'aucune demande sociale ou individuelle n'avait motivé l'extension de la loi aux mineurs. Le Docteur Sariban, pédiatre et cancérologue réputé du principal hôpital pour enfants de Bruxelles, avait à l'époque publié un texte pour dénoncer la future législation. Alors qu'il avait soigné 1250 enfants cancéreux dont 260 étaient décédés, jamais il n'avait sur toute sa carrière été confronté à la situation envisagée par la proposition de loi. Cette dernière n'était donc, selon lui, qu'une «mascarade» au regard des progrès des soins palliatifs et de la sédation de la douleur qui permettaient de faire face à ces situations. Et d'accuser les parlementaires à l'origine de la loi de permettre «à des gens de se poser en défenseurs de la veuve et de l'orphelin en utilisant des prétextes fallacieux».

    L'autorisation de la pratique de l'euthanasie sur les adultes puis les mineurs que la Belgique est la seule au monde à autoriser, s'inscrit dans la droite lignée d'autres réformes «progressistes» et de lois «éthiques» que la Belgique a adoptées avec entrain à partir de 1999, après l'éviction pour la première fois depuis la Seconde guerre mondiale des partis d'inspiration catholique de la coalition gouvernementale. Le mariage et l'adoption homosexuelle ont été coulés dans la loi, la recherche sur les embryons autorisée, et la PMA et la GPA tolérées avec, depuis, le défilé permanent de Françaises qui viennent se faire inséminer dans les meilleures cliniques de la capitale belge. Le PS belge qui se veut «créateur de progrès» a fait de ces lois éthiques un étendard et «entend défendre ses victoires, notamment en matière d'euthanasie des mineurs, et se battre afin que les avancées engrangées ne faiblissent pas devant la résurgence de positions conservatrices».

    La Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie se contente dans les faits d'enregistrer les cas déclarés.

    Une Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie est censée, comme son nom l'indique, contrôler les euthanasies et empêcher les abus. Composée en majorité de personnes et d'associations favorables à la pratique, dont la très active Association pour le droit de mourir dans la dignité, elle se contente dans les faits d'enregistrer les cas déclarés. Aider un patient atteint d'une maladie incurable, souffrant atrocement et souhaitant mettre un terme à sa vie, reste souvent un acte pratiqué - faut-il s'en plaindre? - dans l'intimité de la relation entre le médecin, le patient et sa famille. Selon le Journal of Medical Ethics, «les barrières de sécurité prévues par la loi sont inadéquates et insuffisantes». En 2012, le président de cette commission affirmait que les médecins préféraient dans la moitié des cas rester dans la clandestinité et ne pas déclarer les euthanasies.

    La frénésie législative sur la fin de vie semble ne devoir jamais s'arrêter. Cette année, trois nouvelles propositions ont été déposées par des députés socialistes. L'une d'entre elles cherche à «supprimer la liberté institutionnelle des établissements» de pratiquer des euthanasies et vise les hôpitaux encore gérés par des associations catholiques. Une résolution du Conseil de l'Europe affirme pourtant le droit à l'objection de conscience dans le cadre des soins médicaux légaux. «Nul hôpital, établissement ou personne ne peut faire l'objet de pressions, (...) ou subir des discriminations d'aucune sorte pour son refus de réaliser, d'accueillir ou d'assister un avortement, une fausse couche provoquée ou une euthanasie, ou de s'y soumettre, (...) quelles qu'en soient les raisons». 

    Ref. Euthanasie pour un mineur en Belgique : toujours plus loin

    Pour mémoire, le Dr Alain Destexhe est un sénateur libéral: rien à voir avec le parti "humaniste" (ex-social-chrétien).

    JPSC

  • Assise

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    Sur zenit.org :

    Un Appel d’une seule voix au terme d’une journée de rencontres

    « La paix est le nom de Dieu »

    Allocution du pape François avant l’engagement final d’Assise pour la paix

    Méditation du pape François pour la prière oecuménique d’Assise pour la paix (texte complet)

    Supplication oecuménique pour la paix dans le monde

    Les menus de la paix, Journée de prière avec le pape

    Premier geste de la Journée pour la paix

    Paroles du pape à Sainte-Marthe

    Le dialogue est indispensable, l’alternative, c’est la guerre

  • Mgr Lebrun à Assise : une parole à méditer

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    Hier, 19 septembre 2016, Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, était à Assise, invité par la communauté de Sant’Egidio pour ce rassemblement interreligieux auquel le Pape se joindra mardi. Dimanche, il s’est exprimé devant les délégations présentes à Assise. Le texte intégral de l’ intervention de Mgr Lebrun  se trouve sur le site de « Riposte catholique » :   

    «La Providence me conduit à Assise quelques semaines après l’assassinat du Père Jacques Hamel, à la fin de la messe, par deux jeunes hommes se réclamant de leur foi musulmane.  Oui, l’esprit d’Assise est bien présent, et il porte du fruit un peu partout ! Mais voilà que le mystère du Mal semble nous submerger et venir troubler ce chemin.

    Ici, je voudrais demander la grâce de continuer le chemin du dialogue, un dialogue qui soit plus fort et plus vrai, plus intérieur. Je demande quatre grâces :

    1. Je demande à Dieu, par l’intercession de saint François et du père Jacques Hamel, la grâce du pardon. Pardonner les assassins ? Ce n’est pas si difficile de pardonner deux assassins, mais ceux qui les commanditent, les encouragent, les approuvent, cela est plus rude. Que la Parole de Jésus s’accomplisse : «Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font» (Lc 23;34).
    1. Lorsque des responsables de Daech sont tués par des bombardements, quelle est ma pensée : ils ont ce qu’ils méritent ? Ouf, en voilà quelques-uns d’éliminés ? Ou bien que va-t-il se passer pour eux en paraissant devant Dieu ? Suis-je capable de prier pour leur salut, de les aimer ? Je demande la grâce de les aimer comme des frères, c’est à dire de désirer les retrouver dans le Royaume des Cieux. Que la Parole de Jésus nous stimule : «Moi, je vous dis : aimez vos ennemis» (Mt 5;44).
    1. Le père Jacques appartient à la lignée des martyrs. Il est bienheureux, dit le Pape François. Il n’est pas encore béatifié. Je reçois des lettres qui le demandent. Certaines m’incitent à demander la dispense de cinq ans. Je demande la grâce que la reconnaissance du martyre ne soit pas une bannière levée pour combattre et condamner ; mais la joie de rendre grâce pour le don d’un prêtre qui a donné sa vie comme le Christ. Que la Parole de Jésus m’habite : «Dieu a envoyé son Fils unique… non pas pour juger le monde, mais pour que par Lui, le monde soit sauvé» (Jn 3;17).
    1. Enfin, je demande la grâce d’un dialogue en vérité avec mes amis musulmans. Des questions se posent sur notre possible cohabitation. Dans la vie sociale et familiale, tout est-il compatible entre nos religions ? J’aimerais aussi interroger avec un infini respect ce qu’ils appellent leur soumission à un Dieu qui est au-dessus de l’humanité. Ce qu’ils perçoivent de Dieu n’est-il pas d’un tel absolu que toute réalité, même la vie humaine, n’aurait guère d’importance en comparaison ? Je voudrais, en même temps, témoigner de ma foi en Dieu qui s’est fait homme en Jésus : il est entré dans l’humanité, et ainsi dans ses limites. Quel beau mystère qui élève l’homme à la dignité divine et qui, en même temps, se mêle à son histoire chaotique.

    Je demande ces grâces, non sans remercier déjà pour celles reçues depuis l’offrande de la vie du père Jacques Hamel. Qu’il suffise de souligner la visite rendue par de nombreux musulmans à nos assemblées dominicales le dimanche 31 juillet. C’était bien une famille rendant visite à une famille en deuil,  et cela est bon. Nous sommes de la même famille humaine, promis donc à la même famille divine. Par Jésus le Christ.»

    Ref. Mgr Lebrun à Assise

    JPSC

  • Demain, nouvelle rencontre du pape à Assise avec les représentants de toutes les religions

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    Le 20 septembre, le pape François sera de nouveau à la rencontre avec des gens de toutes les religions que Jean-Paul II avait inaugurée il y a trente ans. Mais les observations de celui qui était alors le cardinal préfet de la doctrine existent toujours. Et elles sont encore plus radicales. Lu sur le site « Chiesa » de Sandro Magister :  

    «  La mémorable rencontre entre Jean-Paul II et des gens de toutes les religions  qui eut lieu à Assise il y a trente ans, fut peut-être le seul moment de désaccord entre le saint pape polonais et celui qui était alors son très fiable maître de doctrine, le cardinal Joseph Ratzinger, qui ne fit même pas le déplacement.

    C’est Ratzinger lui-même qui rappelle ce fait dans son livre d’entretiens publié ces jours-ci : "Il savait – affirme-t-il – que je suivais une autre ligne".

    Cependant, maintenant que le pape François, leur successeur à tous les deux, est sur le point de renouveler cet événement à Assise, le 20 septembre, le contraste apparaît encore plus fort.

    Un dialogue paritaire entre les religions – Ratzinger a en effet lancé cet avertissement à plusieurs reprises, y compris depuis qu’il a renoncé au souverain pontificat – serait "mortel pour la foi chrétienne". Parce que chaque religion "serait réduite à n’être qu’un symbole interchangeable" d’un Dieu supposé identique pour toutes :

     "La renonciation à la vérité est mortelle pour la foi"

    Bien entendu, Jorge Mario Bergoglio ne se reconnaît pas dans ce type de dialogue paritaire, de même qu’il n’a jamais pensé que l’Église catholique devait renoncer à prêcher l’Évangile à chaque être humain. 

    Toutefois certains de ses gestes et de ses propos ont effectivement servi de point d’appui à de telles dérives, à commencer par sa définition du prosélytisme comme "une solennelle sottise", sans qu’il ait jamais indiqué en quoi celui-ci se différenciait de l’authentique mission. Il y a un assez grand nombre de missionnaires de terrain qui, ayant passé toute leur vie à prêcher et à baptiser, ont aujourd’hui comme l’impression d’être trahis au nom d’un dialogue qui rend inutile toute conversion. 

    Avec les autres chrétiens aussi, qu’ils soient protestants ou orthodoxes, François se comporte autrement que ses prédécesseurs.

    Par exemple, alors que Benoît XVI encourageait et facilitait le retour dans l’Église catholique de ceux des anglicans qui étaient en désaccord avec le virage "liberal" pris par leur Église, François ne le fait pas. Il préfère qu’ils restent au sein de leur Église, comme l’ont révélé deux évêques anglicans de ses amis, Gregory Venables et Tony Palmer, qu’il a dissuadés de se faire catholiques :

    Œcuménisme à huis clos

    Mais c’est surtout une courte vidéo diffusée très largement, en dix langues, au mois de janvier de cette année, qui a le plus donné à penser qu’il cédait au syncrétisme, à la mise à égalité de toutes les religions :


     "Nous sommes tous des enfants de Dieu"

    Dans cette vidéo, François invite les hommes de toutes croyances à prier ensemble, par amour de la paix. Et en effet on voit apparaître, en plus du pape, une bouddhiste, un juif, un musulman, chacun avec ses symboles, tous présentés sur un pied d’égalité. Le pape affirme : "Beaucoup de gens cherchent Dieu ou trouvent Dieu de différentes manières. Dans cette vaste gamme de religions, il y a une seule certitude pour nous : c’est que nous sommes tous des enfants de Dieu". 

    De belles paroles, effectivement. Mais elles ne coïncident pas avec celles du Nouveau Testament, en particulier avec celles de l’Évangile de Jean selon lesquelles tous les êtres humains sont des créatures de Dieu, mais seuls ceux qui croient en Jésus-Christ deviennent ses "enfants".

    À Assise, le 20 septembre, François se retrouvera de nouveau à côté de bouddhistes, de juifs, de musulmans, et d’autres encore. Et on peut prévoir que son langage sera plus contrôlé que celui qu’il a tenu sur la vidéo.

    Cependant il y a un impact des images qu’il sera difficile de contrôler et de rationaliser. C’est ce que beaucoup de gens ont valorisé, depuis 1986, sous le nom d’"esprit d’Assise", une expression que Ratzinger, en tant que cardinal puis en tant que pape, s’est toujours efforcé, mais sans succès, de désamorcer afin qu’elle ne soit pas comprise dans le sens que lui donnent beaucoup de gens, c’est-à-dire un sens "syncrétiste" et "relativiste" :

     "L'esprit d'Assise" dont Benoît XVI se méfie 

    Par conséquent Assise est le lieu où va se produire à nouveau, avec une grande intensité dramatique, la véritable tempête qui avait secoué l’Église catholique pendant l’été 2000, lorsque la congrégation pour la doctrine de la foi, présidée par Ratzinger, avait publié la très contestée déclaration "Dominus Jesus" précisément pour s’opposer à l'idée que toutes les religions sont égales et pour rappeler, au contraire, qu’il n’y a qu’une seule voie de salut pour toute l’humanité  : Jésus :

    Dominus Jesus

    Ref. Avec Bergoglio, c’est le triomphe de l’"esprit d’Assise". Mais Ratzinger gâche la fête

    Sandro Magister note par ailleurs que le Dalaï-Lama, qui était présent à la rencontre de 1986 avec Jean-Paul II, ne figure en revanche pas parmi les personnes invitées à celle du 20 septembre à Assise. Le Saint-Siège n’a rien dit pour expliquer cette exclusion. Mais une confirmation indirecte du fait qu’elle a été dictée par la volonté de ne pas irriter les autorités chinoises est ce qui s’est passé ces jours derniers à la suite d’une invitation adressée au Dalaï-Lama par un haut responsable politique de Taïwan qui lui a demandé de venir faire une série de conférences sur cette île. Ma Xiaoguang, le porte-parole du bureau chinois pour les affaires taïwanaises, a réagi en brandissant la menace de "conséquences très graves", qu’il a motivées de la manière suivante : "Le Dalaï-Lama est un loup vêtu d’une robe de moine qui, avec sa clique d’indépendantistes et de terroristes, cherche à déstabiliser la Chine et à en détacher le Tibet. Mais nous ne resterons pas inertes : quiconque le soutient est notre ennemi”.

    JPSC