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Religions - Page 83

  • France : un catholique pratiquant sur deux voterait François Fillon

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    Un sondage exclusif Ifop pour Famille Chrétienne confirme une certaine adéquation entre François Fillon et le vote catholique pratiquant, à hauteur de presque 50 %. Mais Marine Le Pen reste en embuscade avec 25 % de suffrages. De Samuel Pruvot  dans l’hebdomadaire ‘Famille chrétienne » :

     

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    « Le match devrait se jouer entre François Fillon et Marine Le Pen. Selon un sondage exclusif Ifop pour Famille Chrétienne, le candidat LR totaliserait au premier tour de la présidentielle 49 % du vote des catholiques pratiquants (allant à la messe au moins une fois par mois) contre 25 % en faveur de Marine Le Pen. « Ce qui est nouveau dans ces résultats, » explique Jérôme Fourquet Directeur du Département Opinion d’Ifop, « c’est moins le tropisme des catholiques à droite que la répartition des voix entre François Fillon et Marine Le Pen. » Si le candidat de la Sarthe capte l’essentiel du vote catholique pratiquant, il perd presque 20 points chez les catholiques en général. « Les chrétiens pratiquants ont reçu cinq sur cinq tous les signaux envoyés par Fillon », analyse Jérôme Fourquet. Le dernier en date étant sa profession de foi de « gaulliste et chrétien » sur le plateau de TF1. On observe un phénomène inverse chez la candidate du Front national qui séduit plus les catholiques non pratiquants que les autres.

    Le vote catholique en faveur du FN est une relative nouveauté. « C’est le fruit du travail d’une Marion Maréchal-Le Pen », estime Jérôme Fourquet, « mais aussi l’impact des récents attentats en France. » Lors de la présidentielle 2012, un sondage Ifop pour Famille Chrétienne montrait que le vote des catholiques pratiquants pour le candidat FN était inférieur de 3,5 points à celui de la moyenne nationale. Tel n’est plus le cas aujourd’hui. Lors des élections départementales, en mars 2015, les catholiques pratiquants votaient à 15 % en faveur du FN. La percée du FN remonte aux régionales, en décembre 2015, avec un score de 25 %. Marine Le Pen bénéficie donc d’une sorte de marée montante, alimentée par le tsunami émotionnel des attentats notamment l’assassinat du Père Hamel. « Un quart du vote catholique va en direction de Marine Le Pen », résume Jérôme Fourquet. « Ce vote est stabilisé. C’est sans doute l’effet Fillon qui a entravé sa progression. »

    Le candidat Macron obtient certes 9 % des suffrages des catholiques pratiquants, mais cela reste très inférieur à sa moyenne nationale (17 %).

    On peut se demander où sont passés les catholiques de gauche. Les résultats sont cruels, à l’image des affres de la rue Solférino. Le candidat Valls obtient 7 % du vote catho pratiquant. « La gauche totalise à peine 20 % des suffrages si on compte Macron dedans », reprend Jérôme Fourquet. « Il faut dire que Macron a essayé d’envoyer des signaux aux catholiques, mais en usant des codes de la droite : Jeanne d’Arc à Orléans, le Puy du Fou ou encore la basilique Saint-Denis. Il aurait pu parler des migrants ou visiter Emmaüs ! »

    Dans le cas d’un second tour entre Marine Le Pen et François Fillon, ce dernier arriverait largement en tête chez les catholiques pratiquants avec 71 % de suffrages (63 % pour la totalité des catholiques).

    Cette photographie de l’opinion catholique est forcément mouvante. « Le scrutin peut réserver des surprises », admet Jérôme Fourquet. Sondages ou pas, les événements restent nos maîtres, comme disait le personnaliste Emmanuel Mounier.   »

    Ref. Présidentielle : un catholique pratiquant sur deux voterait François Fillon

    JPSC

  • A l’Ulg, l’Union des Etudiants Catholiques de Liège et le Groupe « Ethique sociale » organisent un nouveau cycle de lunchs débats inauguré par Mgr Delville le mardi 17 janvier 2017 : les inscriptions sont ouvertes

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     aimable rappel: les inscriptions sont reçues jusqu'au 12 janvier inclusivement (téléphone, email ou réservation en ligne, comme indiqué ci-dessous)  

    « Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe », par Monseigneur Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, professeur honoraire d’histoire du christianisme à l’Université catholique de Louvain (U.C.L.) : un lunch-débat organisé  le mardi 17 janvier 2017 à 18h00, à la Salle des professeurs dans le bâtiment du Rectorat de l'Université de Liège, place du XX août, 7, 1er étage (accès par la grande entrée : parcours fléché).

    Participation aux frais : 15 € (à régler sur place) – 5 € pour les étudiants

    Inscription nécessaire au plus tard trois jours ouvrables à l’avance (12 janvier 2017)

    soit par téléphone : 04 344 10 89

    soit par email : info@ethiquesociale.org 

    Plus de renseignements et  s’inscrire en ligne, cliquez ci-dessous:

    http://www.ethiquesociale.org/

      

    CYCLE DE CONFÉRENCES 2017

    L’EUROPE, SES FONDEMENTS, AUJOURD’HUI ET DEMAIN 

    Le cycle complet comportera quatre rencontres :

    Mardi 17 janvier 2017

    1. Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe

    par Mgr Jean-Pierre DELVILLE, évêque de Liège

    L’Europe a-t-elle des racines spirituelles, et plus précisément des racines chrétiennes ? Les invasions germaniques qui ont suivi la chute de l’Empire romain ont bouleversé l’Europe. Le christianisme, et plus spécifiquement l’Église latine, s’est alors affirmé comme fondement de valeurs créatrices d’une culture commune, enracinée dans une histoire des peuples où la mémoire biblique et l’héritage chrétien jouent un rôle majeur.

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  • A propos de l’identité de l’Europe et de la France

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    Pour l’hebdomadaire « Famille chrétienne », Antoine Pasquier interroge le P. Benoît-Dominique de la Soujeole, professeur à la Faculté de Théologie de l’Université de Fribourg :

    restauration-statue-charlemagne-5.jpg" Deux ouvrages à paraître le 12 janvier1 s'interrogent sur le rôle des catholiques, et de l'Eglise en général, dans l'affirmation et la défense de l'identité chrétienne de la France et de l'Europe. Cette identité chrétienne existe-t-elle ? Doit-on choisir entre le Christ et la patrie ? Le discours du pape François sur les migrants menace-t-il l'identité de l'Europe ? Eléments de réponse avec le père Benoît-Dominique de la Soujeole2, professeur de théologie dogmatique à la Faculté de théologie de l'Université de Fribourg (Suisse).

    L'identité d'une nation peut-elle être définie comme chrétienne ?

    L'identité d'une nation comprend plusieurs éléments dont le principal est la culture, c'est-à-dire une sensibilité et une mentalité communes façonnées par l'histoire. La culture française, en son état actuel, possède des éléments venus du droit romain (le mariage par échange des consentements par exemple), d'autres – les plus nombreux et les plus profonds – venus du christianisme, d'autres encore plus récents, les Lumières notamment. La culture française continue aujourd'hui de recevoir d'autres éléments qui s'intègrent plus ou moins harmonieusement au patrimoine déjà possédé. Il résulte de ce donné d'abord historique que l'élément chrétien ne suffit pas à définir la culture française : un juif, par exemple, est tout aussi français qu'un catholique.

    L'identité d'une nation est-elle immuable, figée ou évolue-t-elle au fil du temps ?

    La culture est une réalité humaine fondée dans l'exercice commun de l'intelligence et de la volonté des membres de la communauté nationale. Comme toute réalité humaine, elle est évolutive. Il faut noter la différence entre évolution et révolution. L'évolution, sur le modèle du vivant qui grandit harmonieusement (de la graine à l'arbre par exemple), est l'idéal souhaitable, car elle dit un enrichissement. Malheureusement, l'histoire connaît aussi des révolutions, c'est-à-dire des discontinuités plus ou moins radicales. Cependant, la culture peut, avec le temps, intégrer après discernement ce qui s'est présenté comme une révolution pour en faire, en définitive, une évolution. Pour la culture française, la révolution française mérite bien son nom, et nous voyons depuis deux siècles comment notre culture tâche de discerner dans cet apport ce qui permet une évolution. Ce processus n'est pas achevé !

    La défense de l'identité chrétienne d'une nation peut-elle aller jusqu'à refuser certains préceptes évangéliques, comme l'accueil de l'étranger ?

    Une culture nationale qui doit tant au christianisme, comme l'est la culture française, ne saurait affirmer à un moment de son histoire qu'une valeur évangélique aussi profonde que l'accueil de l'étranger (c'est un des « critères » du jugement dernier en Mt 25,35) pourrait être mis de côté. Ce serait, non seulement bafouer l'Évangile, mais être infidèle à notre culture.

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  • Un tiers des élèves néerlandophones de la Région Bruxelloise suit les cours de religion islamique

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    D'après Het Nieuwsblad (10 janvier), près d'un tiers des élèves de langue néerlandaise de la Région Bruxelloise suit les cours de religion islamique. C'est presque le double des chiffres d'il y a une dizaine d'années quand ce pourcentage s'élevait à 16,6%. Cette année scolaire, 5420 élèves néerlandophones dans les écoles primaires et 4.331 dans l'enseignement secondaire suivent les cours de religion islamique. La majorité des élèves suivent encore les cours de religion catholique : dans l'enseignement primaire le pourcentage s'élève à 55% (plus de neuf mille étudiants), dans les écoles secondaires, il est de 57%, ce qui équivaut à environ huit mille étudiants.

  • Deux visions et un débat au sujet des catholiques et de la "tentation identitaire"

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    De Jean-Pierre Denis sur le site de La Vie :

    Catholiques et tentation identitaire : deux visions, un débat

    Deux essais à paraître le 12 janvier – Église et immigration, le grand malaise de Laurent Dandrieu et Identitaire. Le mauvais génie du christianisme d'Erwan Le Morhedec – proposent des regards radicalement différents sur la question de la foi brandie comme un étendard. Analyse.

    Laurent Dandrieu et Erwan Le Morhedec sont chrétiens. Ils sont de droite. Ils publieront, le 12 janvier, deux livres qui feront un certain bruit dans le Landerneau, du moins le Landerneau catholique. Une même question les taraude, qui travaille à la fois des fidèles et des électeurs, des communautés et des partis, et la campagne électorale tout entière. Une double question, en fait. Qu'est-ce qu'être Français dans une Europe sécularisée où l'islam s'enracine ? Et qu'est-ce qu'être catholique ?

    On pourrait croire qu'ils se sont donné le mot. En fait, tout les sépare. À ma droite donc, ou plutôt à la droite de ma droite, celle qui charrie dans ses bagages l'héritage maurrassien, Laurent Dandrieu. Contre un dialogue interreligieux jugé au mieux naïf, contre les discours faisant de l'islam une « religion de paix », en un mot contre le catholicisme tel qu'il va depuis Vatican II, le rédacteur en chef de Valeurs actuelles publie un livre sérieux et fouillé, mais dont le titre, explicite, et le sous-titre, explosif, traduisent bien la philosophie : Église et immigration, le grand malaise. Le pape et le suicide de la civilisation européenne (Presses de la Renaissance). Il reproche à l'Église de participer à son propre effacement en reniant, à coups de bons sentiments et d'approximations théologiques, plus de 1000 ans de résistance à l'islam. La faute à tous les papes depuis Paul VI ! Dandrieu explicite ce que pensent nombre d'adversaires de François, un pape auquel il réserve des flèches acérées, insistant sur ses gestes les plus controversés et sur quelques phrases que l'on peut sans doute juger malheureuses. Son point de vue est proche de celui qu'exprimait l'an dernier, dans une interview à La Vie, Marion Maréchal-Le Pen.

    À ma droite toujours, mais cette fois une droite modérée, de filiation démocrate-chrétienne, Erwan Le Morhedec publie Identitaire. Le mauvais génie du christianisme (Cerf). Dans cet essai vigoureux, passionné et bien informé, l'avocat et blogueur en vue s'attaque à des réseaux et des courants d'extrême droite toujours marqués par l'héritage antirépublicain, et qui tentent de récupérer le malaise symbolique ambiant. On croisera au fil des pages toute une galerie de personnages assez peu recommandables. Mais il ne s'agit pas de nous faire visiter un cabinet de curiosités. L'auteur s'exprime au nom de la foi au Christ. Il veut avertir ces croyants que la « tentation » ronge. Les prémunir de cette contagion qui est aussi une terrible illusion, une sorte de nécrose du christianisme, le coup de grâce porté par ceux qui prétendent tout sauvegarder.

    De fait, depuis quelques années, aux frontières de la « cathosphère », l'identité se transforme en idéologie, en refus, en refuge. Le christianisme devient le charbon dont on charge la machine. Le feu ne demande qu'à être attisé, surtout quand les catholiques éprouvent le sentiment de ne pas être compris par les principaux journaux ou par le pouvoir en place. Des chrétiens pensent qu'il faut rivaliser, de manière mimétique, avec le zèle communautaire, l'affirmation de soi, l'agressivité ambiante. La « panique identitaire » suscite « une exploitation morbide de notre angoisse », constate Le Morhedec, qui dénonce une « mystification spirituelle ». Une myriade de sites ou de blogs traquent le « grand remplacement » des populations « de souche » par les immigrés. À coups de « soupe au cochon », de banderoles sur la mosquée de Poitiers, voire de « bar identitaire » ouvert à Lille, cette stratégie de la tension rappelle les ressorts de mobilisation utilisés par Act Up ou par les mouvements gauchistes d'autrefois. Elle s'assure d'un fort impact médiatique, pour des effectifs militants très limités.

    Comment les « identitaires » veulent peser en politique

    Faut-il le préciser ? Parce que nous partageons son inquiétude, nous avons choisi de publier, en avant-première, des extraits du livre d'Erwan Le Morhedec. Certes, il n'y a rien de plus légitime que l'identité religieuse et nationale, surtout en une époque de « société liquide », où tout semble flotter. Malgré le refoulement contemporain, on ne peut complètement évacuer le rôle que le christianisme joua dans l'histoire des nations européennes et dans celle de notre pays. Pour s'en convaincre, il suffit de lire le précieux ouvrage de François Huguenin, les Grandes Figures catholiques de la France (Perrin), ou celui de Camille Pascal Ainsi, Dieu choisit la France (Presses de la Renaissance), tous deux parus à l'automne. Mais cela n'empêche pas de déjouer un piège gros comme la couverture de Noël de Valeurs actuelles, cette une qui exalte la « France chrétienne et fière de l'être ! », et qui fait du triptyque traditions, culture, identité le fer de lance d'une reconquête. Non, l'Évangile ne dit pas ça ! Et non, cette voie ne mène nulle part, sinon vers la catastrophe. Emblématique à cet égard est le destin d'un écrivain aussi cultivé que sulfureux, Dominique Venner. En 2013, l'historien se suicidait devant Notre-Dame de Paris en déplorant que n'existe pas de « religion identitaire à laquelle nous amarrer ». « Je n'attends rien au-delà, sinon la perpétuation de ma race et de mon esprit », confessait-il dans un écrit testamentaire, soulignant les contradictions d'un courant qui ne peut qu'échouer en voulant faire du national-catholicisme le soleil noir de son désespoir.

    Identitaire. Le mauvais génie du christianisme : extraits du livre-manifeste d'Erwan Le Morhedec

  • Mgr Delville en lunch débat le mardi 17 janvier 2017 à l’Ulg

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    « Avec pour thème Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe, Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, animera le mardi 17 janvier prochain la première rencontre du cycle de lunchs débats de l’année 2017 organisé à l’Université de Liège par le Groupe de réflexion sur l’éthique sociale et le Cercle inter-facultaire de l’Union des étudiants catholiques de Liège, avec le concours du Forum de conférences Calpurnia.

    Le cycle de cette année est intitulé « L’Europe, ses fondements, aujourd’hui et demain ». Quatre rencontres seront proposées pour réfléchir sur des enjeux majeurs de la crise actuelle de l’Europe. Parmi les prochains conférenciers figureront notamment Hamza Fassi-Fihri, député à la Région de Bruxelles-Capitale, et Pierre Defraigne, directeur exécutif du Centre Madariaga-Collège de l’Europe.

    Programme : apéritif à 18h ; exposé suivi du lunch débat de 18h15 à 20h30. La rencontre se tient à la Salle des professeurs, dans le bâtiment du Rectorat de l’Université de Liège, place du XX août, 7, 1er étage » (La Libre Belgique , 27 XII 2016).

    Participation aux frais : 15 € (à régler sur place) – 5 € pour les étudiants

    Inscription nécessaire au plus tard trois jours ouvrables à l’avance (12 janvier 2017)

    soit par téléphone : 04 344 10 89

    soit par email : info@ethiquesociale.org 

    Plus de renseignements et  s’inscrire en ligne, cliquez ci-dessous:

    http://www.ethiquesociale.org/

     

     JPSC

  • Le gouvernement « très chrétien » de Donald Trump

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    trump-2_1.jpgDécouvrez les hommes à la foi chrétienne chevillée au corps qui composeront le cabinet du nouveau président des États-Unis d'Amérique. D’Alexandre Meyer sur le site « aleteia » (extraits) :

    « [… ] Si Donald Trump n’avait pas fait jusqu’ici la brillante démonstration de ses vertus chrétiennes ni de son adhésion aux valeurs évangéliques, les inquiétudes de nombreux américains de confession chrétienne se sont dissipées à mesure que « The Donald » a dévoilé les membres de son futur gouvernement. Il faut dire que son attitude vantarde et colérique durant les primaires, ses antécédents intimes et affectifs étalés partout, l’histoire rocambolesque de sa fortune ou sa vie tumultueuse de show-man n’avaient pas été d’un grand renfort. A contrario, le « President elect » s’est entouré d’hommes d’affaires, de politiciens chevronnés et de militaires dont la foi chrétienne détermine la vision du monde et devrait largement inspirer la mise en œuvre de son projet politique. Pour le meilleur ou pour le pire ?

    Lire aussi : Clinton ou Trump ? Pour les catholiques, la peste ou le choléra !

    Voici la liste des personnalités de confession chrétienne qui composeront la garde rapprochée du 45e Président des États-Unis d’Amérique :

    Mike Pence, le Vice-président, numéro 2 du pouvoir exécutif américain

    Homme de confiance de Donald Trump, Mike Pence est un chrétien croyant et pratiquant. Né dans une famille irlandaise catholique à Colombus, dans l’Indiana, ancien élève de l’école paroissiale et enfant de chœur dans sa jeunesse, il se convertit au protestantisme évangélique au lycée. La gauche américaine le déteste depuis que, gouverneur de son État natal, il a fait adopter des restrictions à l’accès à l’avortement et une clause de consciences pour les officiers municipaux ne souhaitant pas célébrer de mariages gays. Les chrétiens qui n’y sont pas favorables ne pourront plus être menacés de prison ni accusés de nier les « droits de l’homme ». « I’m a Christian, a conservative and a Republican, in that order » : Je suis chrétien, conservateur et républicain, dans cet ordre, affirmait-il en octobre dernier.

    Steve Bannon, conseiller spécial du Président, l’éminence grise

    Le principal stratège de la campagne électorale de Donald Trump est désormais son conseiller politique principal à la Maison Blanche. Steve Bannon, catholique pratiquant, croit fermement que les États-Unis ont une responsabilité dans la défense de la civilisation occidentale. Étant entendu que la civilisation occidentale s’appuie sur l’héritage judéo-chrétien qui lui a offert la primauté du droit et l’égalité devant la loi, le concept de droits de l’homme et les limites au pouvoir du gouvernement. Bannon considère que les démocrates ont bafoué ces règles civilisationnelles essentielles en tentant de dépouiller la sphère publique et politique de toute influence chrétienne.

    Steve Bannon avait donné une conférence au Vatican en 2014 via Skype, décrivant devant un public de responsables du Saint-Siège la « crise, tant du capitalisme que des fondements de l’Occident judéo-chrétien que nous traversons » appelant à un sursaut « dans nos croyances ».

    Lire aussi : Qui est vraiment Stephen Bannon ?

    Reince Priebus, White House Chief of staff, numéro 1 de l’administration présidentielle

    Directeur de cabinet du Président et premier fonctionnaire de la Maison Blanche. Ancien chef du Parti républicain, il est grec-orthodoxe pratiquant. Il anime toujours un cercle d’étude biblique et un groupe de prière pour les jeunes couples mariés.

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  • Congo : le miracle escompté par Colette Braekman n’a pas eu lieu

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    L’analyse des vieux cultivateurs coloniaux l’emporte sur celle des politologues distingués : le miracle escompté par Colette Braekman dans le Soir  n’a pas eu lieu; c’est plutôt la prévision de « Belgicatho » qui se réalise : avec ou sans excommunication…

    Lu dans le « Soir » du 20 décembre :

    manifestations kinshasa.jpg« Le miracle n’a pas eu lieu : sans attendre le retour des membres de la Conférence épiscopale, qui avaient prévu de reprendre mercredi les négociations avec les derniers récalcitrants de l’opposition, Joseph Kabila, dans les dernières minutes de son mandat présidentiel, a nommé son nouveau gouvernement. Autrement dit, craignant peut-être le vide du pouvoir, il a pris de court les hommes de bonne volonté qui, suivant le conseil du pape François, essayaient encore de « construire des ponts ». Défiant l’opinion, il a ainsi adressé une sorte de pied de nez aux évêques qui, à sa demande d‘ailleurs, avaient entrepris une « négociation de la dernière chance ».

    Alors qu’il était jeune militaire dans les rangs de l’AFDL, (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo), un mouvement piloté par le Rwanda et qui finit par renverser Mobutu en 1997, Joseph Kabila, dans l’ombre de son père Laurent Désiré, apprit l’une des tactiques de base des rebelles auprès desquels il s’initiait au métier des armes : talk and fight. Parler, c’est à dire négocier, mais aussi combattre. Et ne jamais perdre de vue l’objectif final.

    Depuis les élections de 2011, contestées à cause de nombreuses fraudes et irrégularités, Joseph Kabila n’a jamais cessé de mettre en œuvre cette méthode éprouvée : faire mine de négocier mais aussi combattre afin de rester au pouvoir au-delà de délais prévus. C’est ainsi qu’il organisé en 2012 les « concertations nationales », vaste forum réunissant l’opposition et la majorité présidentielle, qui accouchèrent de résolutions qui ne furent jamais mises en œuvre. Le « dialogue politique » mené à la cité de l’Organisation africaine, avec l’appui du médiateur nommé par l’Union africaine, Edem Kodjo, eut la même finalité : réunir la majorité présidentielle et des membres de l’opposition dans une vaste palabre, distribuer généreusement indemnités financières et promesses de partage du pouvoir, convaincre tout ce beau monde de l’impossibilité matérielle d’organiser les élections à la date prévue. Evidemment : la Commission électorale se révélait sous financée, les listes n’étaient pas prêtes, les nouveaux électeurs n’avaient pas été recensés…La nécessité s’imposait donc d’ organiser une transition sur mesure, avec délai élastique. Autrement dit le «glissement », c’est-à-dire un maintien au pouvoir qui ne porte pas ce nom. Si le président demeure taiseux, ses proches s’expriment, promettent, tentent de rassurer, s’engagent à soutenir un gouvernement de transition associant une partie de l’opposition. Durant des semaines, le « talk » occupe le devant de la scène. Mais dans les coulisses, c’est le « fight » qui domine : les forces de sécurité reçoivent du matériel neuf, la garde républicaine est renforcée, les agents de renseignements redoublent d’activité et la répression se durcit.

    Cependant, on ne peut tromper tout le monde tout le temps : s’il devait se confirmer que, comme bien d’autres avant eux, les évêques eux aussi ont été roulés, il faut craindre le coup de crosse. Sinon pire. ».

    Ref. Talk and fight, négocier et combattre…

    JPSC

  • En marge d'un nouvel attentat, le 11 décembre 2016 au Caire: qui sont les coptes d'Egypte ?

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    Plus grande communauté chrétienne du Moyen-Orient, les coptes d’Égypte représentent près de 10 % de la population du pays.

    En dépit de gestes symboliques du président Al-Sissi en faveur des chrétiens, ceux-ci restent discriminés et cibles d’attaques fréquentes, notamment dans les campagnes. De Marie Malzac, sur le site du journal La Croix :

    « Quelles sont les origines de l’Église copte ?

    Cette Église fut fondée selon la tradition en 43 par l’évangéliste saint Marc à Alexandrie, où il serait mort en martyr en l’an 68. L’Église d’Alexandrie, célèbre depuis les premiers temps du christianisme par la multitude de ses martyrs mais aussi pour la diffusion du monachisme, se sépare des autres Églises au moment du concile de Chalcédoine, en 451. L’Église copte est qualifiée d’orthodoxe car séparée de Rome, mais elle n’appartient pas pour autant à l’orthodoxie gréco-slave.

    +> À LIRE Égypte : les coptes visés en pleine célébration au Caire

    L’appellation « copte » – contraction arabe du mot grec aïguptios, « égyptien » – recouvre également une langue dont l’usage s’est perdu (sauf dans la liturgie) au profit de l’arabe à la faveur de la conquête musulmane, mais aussi une culture et une histoire collective qui se confondent avec celle de l’Égypte. Si copte signifie donc avant tout « égyptien », ce mot est attribué avant tout aux chrétiens d’Égypte, principalement orthodoxes, mais aussi catholiques (250 000 fidèles) et protestants.

    Quel est le poids des coptes en Égypte ?

    En l’absence de tout recensement des coptes, le gouvernement égyptien donne une estimation basse de 4-5%, les coptes de 15% et plus et les spécialistes estiment qu’ils représentent environ 10% de la population du pays, sur un total de près de 90 millions d’habitants.

    Très bien intégrés dans le tissu économique égyptien, les coptes sont toutefois sous-représentés dans les institutions et dans les instances de pouvoir.

    Très bien intégrés dans le tissu économique égyptien, ils sont toutefois sous-représentés dans les institutions et dans les instances de pouvoir.

    Comment leur statut a-t-il évolué au cours de l’histoire ?

    Avec la conquête arabe, au VIIe siècle, les coptes vont peu à peu perdre de leur importance, jusqu’à devenir minoritaires à partir du XIVe. Leur poids va continuer de décliner dans les siècles suivants.

    Dès le début de l’islam, les chrétiens sont considérés comme dhimmis (c’est-à-dire des « soumis ») avec un statut juridique inférieur et ils sont assujettis au calife en échange de sa protection. C’est XIXe siècle, dès la modernisation de l’Égypte sous Méhémet Ali (1805-1849), puis au début du XXe siècle dans l’entre-deux-guerres, sous le règne de Fouad Ier, qu’ils retrouvent une place non négligeable, en particulier après la fondation du parti nationaliste Wafd en 1919 qui rassemble musulmans et chrétiens. En 1924 et en 1930, des ministres coptes furent nommés ainsi qu’un certain nombre de députés parfois proportionnellement supérieur à leur représentation démographique. « C’est notamment l’occupation britannique qui va permettre à cette époque aux musulmans et chrétiens de se serrer les coudes dans un grand élan national», estime Christine Chaillot, spécialiste des coptes et auteur du livre « Les Coptes d’Égypte ».

    Le président Anouar el-Sadate (1970-1981) permit certaines libertés aux islamistes et en relâcha des prisons alors que Nasser (1954-1970) les avait fait emprisonner. « Dès les années 1970 et jusqu’à présent, des groupes islamiques s’en prirent à la communauté coptes : églises brûlées, assassinats, kidnappings », rappelle Christine Chaillot.

    Les coptes constituent aujourd’hui dans le monde entier une importante diaspora, en particulier en Amérique du Nord, mas aussi en Australie et en Europe, y compris en France.

    Quelle est leur situation actuelle ?

    Tous les coptes peuvent être discriminés, qu’ils vivent en ville ou à la campagne, notamment en Haute-Égypte, en particulier dans les régions d’Assiout et de Minyia.

    Avec l’éclatement des printemps arabes en 2011, les coptes ont été au cœur des convulsions de la société égyptienne. Le 1er janvier 2011, la communauté fut durement frappée par un attentat perpétré dans une église d’Alexandrie, causant plusieurs morts.

    Le 25 janvier 2011, le début de la Révolution donna l’espoir de développer une société plus égalitaires entre les citoyens égyptiens des différentes confessions.

    L’engagement de certains coptes très actifs dans la révolution fut cependant marqué par le massacre de Maspéro, en octobre 2011, commis par les forces de l’ordre égyptiennes pour réprimer leur manifestation pourtant pacifique.

    > À LIRE : Mina Thabet, défenseur des coptes, est détenu par les autorités égyptiennes

    À la suite du coup d’État et du départ forcé du président issu des Frères musulmans, Mohamed Morsi, de nombreuses églises furent incendiées et des magasins appartenant à des coptes vandalisés.

    Si le nouveau président égyptien depuis juin 2014, le général Abdel Fattah al-Sissi, a tenu à rassurer les chrétiens, par exemple en faisant preuve d’autorité face aux islamistes et en se rendant notamment à la cathédrale pour présenter ses vœux lors du Noël copte orthodoxe en janvier 2016, il n’y a pas eu pour le moment d’évolution concernant la totale liberté religieuse et la citoyenneté des chrétiens en Égypte. Certaines discriminations sont toujours d’actualité, par exemple dans l’administration, l’armée ou l’université.

    En dépit des efforts du président Al-Sissi en leur faveur, ces chrétiens restent discriminés et cibles d’attaques fréquentes, comme le prouve l’attentat du 11 décembre 2016 à côté de la cathédrale au Caire. »

    Ref. Qui sont les coptes ?

    JPSC

  • oecuménisme : le dialogue en vérité

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    Retour sur la visite pontificale en Suède: une réflexion de Christophe Geffroy dans « La Nef « n°287, décembre 2016 :

    « Le pape François était en Suède les 31 octobre et 1er novembre à l’occasion de l’ouverture de l’année fêtant pour les protestants le 500e anniversaire de la Réforme, lorsque Luther afficha ses 95 thèses à Wittemberg le 31 octobre 1517. Ce voyage est l’occasion d’une petite réflexion sur l’œcuménisme.

    Dans l’Église catholique, le déplacement du pape François en Suède pour fêter un événement qui marqua une rupture dramatique des chrétiens n’a pas fait l’unanimité. Cela peut se comprendre, mais nul ne peut ignorer l’injonction du Christ d’être « un » et donc de travailler inlassablement à l’unité des chrétiens quelles qu’en soient les difficultés. C’est assurément ce souci qui travaille le pape, comme c’était déjà le cas avec ses prédécesseurs. Le dialogue œcuménique est une réalité assez récente au regard de l’histoire de l’Église et le concile Vatican II a été une étape essentielle du rapprochement entre chrétiens. Comment ne pas se réjouir que des chrétiens, hier encore « frères ennemis », aujourd’hui se rencontrent, se parlent, apprennent à mieux se connaître et à se respecter ? Le « dialogue » qui s’est instauré au fil des ans, même s’il ne conduit pas à l’unité dans l’immédiat, est utile et bienfaisant, et préférable à une situation d’ignorance, voire de mépris réciproque.

    Une distinction doit ici être faite entre les Églises orthodoxes, avec lesquelles une pleine unité semble possible à échéance plus ou moins proche, et les communautés protestantes avec lesquelles les différences sont trop profondes pour qu’une telle unité puisse être bientôt envisagée à vue humaine. Même la fameuse déclaration commune sur la doctrine de la justification du 31 octobre 1999 entre catholiques et luthériens, si elle est certes une avancée œcuménique, ne résout pas tous les problèmes autour de cette pomme de discorde (1).

    Force est au reste de constater que si les relations demeurent fraternelles avec les protestants – et c’est tant mieux ! –, les divergences de fond ne cessent concrètement de s’accroître par l’engagement de plus en plus libéral de la plupart des courants protestants, sur l’ordination des femmes, y compris évêques, le « mariage » des homosexuels ou même leur ordination quand ils continuent à vivre en « couple » comme Mgr Eva Brunne, évêque de Stockholm, qui est une lesbienne revendiquée, leur acceptation du « crime abominable » (Vatican II) de l’avortement, etc. Bref, sur les questions de morale et de mœurs, la plupart des protestants (2) ont tout lâché pour épouser sans réserve toutes les évolutions les plus mortifères du libéralisme ambiant, quand l’Église catholique et les Orthodoxes sont bien seuls à résister à ce vent de folie. Et cela ne leur a pas réussi, tant ces branches protestantes sont aujourd’hui sécularisées et sans fidèles, à l’image des luthériens suédois. Osons le dire : le rameau directement issu de la Réforme est quasiment mort, le luthéranisme et le calvinisme d’aujourd’hui n’ayant plus grand-chose à voir avec la religion de leurs fondateurs.

    Quel dialogue envisager ?
    Cet écart grandissant entre catholiques et protestants peut être démoralisant et repousse toujours plus loin toute espérance d’unité. C’est dans ce contexte que certains en arrivent à des positions relativistes et d’indifférentisme religieux pourtant clairement condamnées par les papes, comme si le but était de trouver un plus petit dénominateur commun en bradant ce qui divise !
    D’autres pensent que les questions doctrinales arrivent en second derrière l’urgence d’une réponse commune des chrétiens au phénomène de la sécularisation et face à la montée de l’islam, et qu’il faut donc se concentrer sur le cœur de la foi, le kérygme : l’idée est sympathique, sauf que les désaccords doctrinaux que l’on veut ignorer atteignent précisément ce « cœur de la foi » et que nombre de protestants sont d’ardents défenseurs de la sécularisation ! 

    Enfin, dernière attitude : puisque la doctrine nous sépare, mettons-la de côté et voyons plutôt ce qui nous unit. La démarche peut être recevable à condition que ceux qui s’y engagent soient conscients de la réalité des divergences doctrinales, ce qui permet alors de se concentrer sur les choses concrètes de la vie qui nous réunissent, ce que l’on nomme le « dialogue de vie » : celui-ci n’a pas la prétention de conduire à l’unité, mais permet au moins, dans un monde ouvert et mélangé, de se rencontrer, de mettre en avant notre même amour du Christ et de mener à bien des actions communes dans des domaines déterminés de convergence (des actions humanitaires, par exemple).

    Si l’on veut bien sortir de la langue de buis, c’est ainsi qu’il faut lire la « déclaration conjointe » du 31 octobre 2016, à Lund, du pape François et de l’évêque luthérien Munib Younan. Il est en effet significatif qu’elle n’aborde aucune question de fond (sauf un couplet sur l’inter-communion qui n’affirme que vouloir « progresser ») pour demeurer au niveau des généralités et… appeler « à travailler ensemble pour accueillir les étrangers » – sujet sur lequel, d’ailleurs, le pape, dans l’avion qui le ramenait à Rome, a mis un bémol certain à l’accueil inconditionnel en justifiant qu’un État y mette une limite selon sa capacité d’intégration.
    Le dialogue œcuménique est nécessaire, mais il doit être fait en vérité, en se réjouissant des rapprochements opérés, principalement avec les Orthodoxes, et sans nier la distance qui s’accroît avec les protestants sur nombre de points. Le refus de la réalité ne peut conduire qu’à la désillusion, et finalement à saboter ce que l’on prétend construire – en bâtissant sur le sable et non sur le roc… »


    Ref. oecuménisme : le dialogue en vérité

    JPSC

     

  • Retour sur l’encyclique « Laudato si » et la question du mal

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    gustave doré.jpegDe Monseigneur Léonard interrogé par Drieu Godefridi, in « Un évêque dans le siècle » (éditions du CEP, septembre 2016) sur la question du mal et l’encyclique « Laudato si » (extraits) :

    → Dieu et l’univers (*)

    Mgr Léonard : « […] C’est intelligent de croire en Dieu, c’est tout à fait raisonnable, même si c’est transrationnel d’adhérer à Jésus tel qu’il est présenté dans le Nouveau Testament. Mais, après tout cela, les gens sont confrontés à tout ce qui fonctionne, dans cette admirable mécanique de l’univers, de manière peu sympathique, de notre petit point de vue en tout cas. Et pour les chrétiens qui mettent leur foi en un Dieu qui, en principe, serait tout-puissant et qui serait un père bienveillant, comment est-ce qu’on met cela en rapport avec le mal qui défigure et abîme la vie des hommes sur la terre et avec tout ce qui ne tourne pas rond dans l’univers, y compris dans notre fonctionnement biologique ? »

    → Je me méfie des apologétiques qui justifient le mal

    Mgr Léonard : « […] Je dénonce toujours avec force, y compris dans le monde chrétien, les justifications du mal, qui me paraissent souvent odieuses et qu’on ne devrait jamais employer en présence d’une personne qui souffre […] en disant, comme Spinoza par exemple […],  c’est négatif de votre petit point de vue, parce que vous voyez la mort de votre enfant, de votre petit point de vue de mère. Mais, dans la totalité de la substance, qui nous apparaît dans les deux attributs de l’étendue et de la pensée, cela fait partie du positif. Tout est plein, positif dans la substance ! Votre mal, un peu comme dans le bouddhisme, est donc une illusion liée à la perspective que vous avez. De même, on peut dire, d’un point de vue biologique, que la mort des individus d’une espèce fait partie de l’économie du fonctionnement de la vie. Ne pleurez donc pas vos morts! Oui, cette attitude stoïcienne a une certaine dignité, elle a une grandeur, mais qui passe au-dessus du drame des personnes. Je suis devenu allergique aux pensées systématiques, hégéliennes, pour lesquelles, de manière très subtile, le mal est finalement positif. Je me méfie des aologétiques qui justifient le mal en disant : Dieu permet le mal en vue d’un plus grand bien, le mal fait partie d’un premier état pédagogique de la création. Dieu a fait volontairement une création inachevée pour que ce soit l’homme qui l’achève. C’est joli à dire, comme cela, quand on écrit à son bureau, mais cela n’arrange pas les gens qui sont frappés par la douleur.

    Drieu Godefridi : Alors, que leur dites-vous par rapport à cette question du mal ? 

    → ἐδάκρυσεν ó ἰησοῦς.

    Mgr Léonard : «  D’abord, Jésus est sensible au mal et ne fait jamais de raisonnements pour dire qu’il n’y a pas de mal. L’attitude de Jésus, dans l’Evangile de Jean, devant la tombe de Lazare c’est d’abord de pleurer : « Jésus pleura » (ἐδάκρυσεν ó ἰησοῦς). C’est le verset le plus court de toute la Bible. Ces pleurs sont pour moi plus éloquents que beaucoup de théories. Jésus n’a pas fait une théorie. Il dit bien que la mort de Lazare va servir à la manifestation de la gloire de Dieu. Mais il ne dit pas à Marthe et à Marie : non, ne pleurez pas, la mort de Lazare c’est pour un bien. Non, il pleure ! Ce que je trouve admirable chez lui, c’est qu’il n’a pas expliqué le mal comme tant de religions ou de philosophies l’ont fait. D’abord, il en a éprouvé la dureté. Puis il l’a porté. Cela, c’est quand même unique dans l’histoire religieuse de l’humanité, un Dieu qui non seulement se fait homme mais qui en outre endure l’absurdité de la mort, l’angoisse qui est liée à la mort. L’attitude de Jésus face à sa mort n’est pas du tout héroïque, ce n’est pas une attitude de héros, c’est l’attitude d’un homme qui est submergé par l’angoisse, par la tristesse et qui, pour la première fois dans les Evangiles, où il a toujours une maîtrise des événements, mendie un peu de secours, de réconfort de la part de ses disciples : veillez avec moi, priez avec moi – et ils dorment pendant ce temps-là ! Eh bien, cela me paraît plus crédible que Spinoza, cela me paraît plus humain que le stoïcisme : «  Je savais que mon fils était mortel, donc je ne m’attriste pas de sa mort ». C’est grand, mais en même temps c’est mesquin, pourrait-on dire, d'une telle attitude : cela ne prend pas au sérieux le drame de la vie humaine. »

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  • La liberté religieuse en recul dans le monde

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    D'Eugénie Bastié sur le site du Figaro :

    La liberté religieuse est en recul dans le monde

    L'association Aide à l'Église en Détresse (AED) pointe dans son rapport bisannuel la montée de «l'hyper-extrémisme islamiste» et d'une «nouvelle vague de répression» en Chine notamment, pour expliquer une «nette augmentation de l'intolérance religieuse» dans le monde.

    ● La situation a empiré dans 14 pays

    La liberté religieuse est en net recul dans le monde. C'est ce que montre le rapport 2016 de l'association Aide à l'Église en Détresse (AED) qui vient en aide aux chrétiens persécutés aux quatre coins du globe. Ce rapport bisannuel, qui couvre donc la période juin 2014-juin 2016, fait un point détaillé sur la situation de 20 pays pratiquant la persécution religieuse. «Sur les 196 pays étudiés, 38 ont montré des preuves indubitables de violations importantes de la liberté religieuse», écrivent les auteurs. Sur ces 38 pays, la situation a empiré dans un tiers des cas (37 %, soit 14 pays). Parmi les pays où la liberté religieuse a empiré, on trouve la Chine, le Pakistan, le Soudan, le Niger, ou encore les pays en guerre comme la Libye et le Yémen. Les pays où il y a eu une amélioration sont rares:  le Qatar, l'Égypte (notamment en raison des signes encourageants pour l'unité nationale entre musulmans et chrétiens donnés par le général Al-Sissi), et le Bouthan.

    Carte de l'intolérance religieuse, établie par l'AED dans son rapport de 2016.



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