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Santé - Page 97

  • Euthanasie : peut-on encore poser des questions ?

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    Lu sur Euthanasie Stop :

    Pouvons-nous encore poser des questions ?

    85 personnalités proches des malades psychiatriques

    Soignants

    La Belgique joue un rôle de pionnier en matière d'euthanasie, mais cela ne veut pas dire pour autant que tout fonctionne parfaitement, estime un collectif d'éthiciens et de médecins.

    La Commission fédérale de Contrôle et d'Évaluation de l'Euthanasie (CFCEE) a récemment publié son rapport bisannuel. Nous nous permettons d'en faire quelque peu la critique

    Quiconque critique certains aspects relatifs à la pratique de l'euthanasie ces dernières années, se voit généralement taxé d'être, fondamentalement, opposé à l'euthanasie. De notre côté, nous n'avons aucune objection de principe contre l'euthanasie, mais nous estimons qu'en Belgique, il est devenu « tabou » de nommer les problèmes liés à cette pratique. Cette évolution nous préoccupe. Nous n'exposerons ici que trois problèmes, l'objectif étant de provoquer un débat constructif avec tous ceux et toutes celles qui y sont ouverts.

    Les chiffres

    Les rapports de la CFCEE ne font que refléter la pratique officiellement déclarée en matière d'euthanasie. Selon la Commission, 1,8 % de tous les décès survenus en Belgique sur la période 2014-2015 sont dus à l'euthanasie.

    Or, selon le groupe de recherche 'Zorg Rond het Levenseinde' (ZRL), un partenariat entre la VUB et l'UGent, l'euthanasie représentait déjà, en 2013, 4,6 % de tous les décès survenus uniquement en Flandre. Le taux moins élevé en Belgique francophone a certes pour effet d'abaisser le pourcentage national vers le bas. Ces études ne sont que des estimations (l'intervalle de crédibilité appliqué dans cette étude, à savoir 95%, indique au moins 3 pour cent), mais on peut tout de même encore arriver à la conclusion qu'une euthanasie sur trois n'est pas déclarée ! Selon l'étude du groupe ZRL, cela s'explique principalement par le fait que les médecins eux-mêmes ne qualifient pas les cas en question comme étant des euthanasies. Il s'agit souvent d'une sédation, demandée par le patient avec, dans le chef du médecin, l'intention réelle d'écourter sa vie.

    De tels cas tombent donc bien sous le coup de la loi dépénalisant l'euthanasie.

    Toutes les études du groupe ZRL sont publiées dans des revues médicales de référence. Il est dès lors regrettable de lire systématiquement que la Commission n'a pas la possibilité d'évaluer la proportion du nombre d'euthanasies déclarées par rapport au nombre d'euthanasies réellement pratiquées. Ce n'est bien sûr pas de la faute de la Commission si autant de médecins ne déclarent pas certaines euthanasies, mais ce qui est incompréhensible, c'est que la Commission ne dénonce pas cela. Elle mentionne dans sa brochure d'information que lorsque de fortes doses de morphine et de sédatifs sont administrées à la demande du patient, afin d'écourter sa vie, on est face à une euthanasie qui se doit d'être déclarée, mais en réalité, ces déclarations n'ont presque jamais lieu.

    De plus en plus de médecins font aussi savoir ouvertement qu'ils refusent de déclarer des euthanasies. Si les médecins ne respectent pas l'obligation de remplir une déclaration officielle, un contrôle sérieux de la pratique de l'euthanasie est impossible. Encore une fois, c'est à la Commission de le dénoncer. Il est aussi déplorable que la législation belge ne prévoie aucune sanction en cas de non-déclaration par un médecin.

    Le médecin est-il indépendant ?

    Un autre problème concerne la qualité des documents d'enregistrement.

    Une déclaration sur quatre est manifestement mal complétée. Et pourtant, la Commission déclare que 'la qualité des documents d'enregistrement a encore été nettement améliorée depuis le rapport précédent'. On peut dès lors se demander ce qu'était alors dans le passé, le niveau de 'qualité'. Se pose aussi la question de savoir si le document d'enregistrement est assez clair, pour qu'un nombre important de médecins soient disposés à le compléter sérieusement.

    Le document d'enregistrement des euthanasies aux Pays-Bas est bien meilleur à plusieurs points de vue. Le médecin n'est pas anonyme, par exemple, et les avis des médecins conseils doivent être joints. Alors qu'en Belgique, il suffit que le médecin qui pratique l'euthanasie rédige lui-même un résumé des avis donnés par les médecins conseils, qui resteront a priori anonymes.

    A cause de cet anonymat cher à la Belgique, bien des choses restent cachées. Toutefois, en 2016, il y a eu au moins un cas d'euthanasie dans lequel le médecin qui a pratiqué l'euthanasie et le médecin consulté pour avis, étaient frères (un d'entre eux est d'ailleurs membre de la Commission). C'est ce qu'a révélé un jugement du tribunal de première instance de Louvain (DS 30 juin et DS 8 juillet). Néanmoins la Commission a approuvé ce cas d'euthanasie clairement illégal (le deuxième médecin doit être indépendant du premier. 0r, il ne peut en être question à partir du moment où il existe un lien familial entre les deux médecins). Aux Pays-Bas, cette situation ne serait pas passée inaperçue.

    La Commission comme tribunal

    Le rôle que la Commission s'adjuge est lui aussi problématique. La Commission rapporte que 'dans quelques rares cas, l'une ou l'autre exigence procédurale n'a pas été dûment respectée, mais la Commission a tout de même approuvé la déclaration après s'être systématiquement assurée que " les conditions de fond essentielles de la loi avaient été correctement respectées".

    En lisant cela, on ne peut se défaire de l'idée que la Commission s'attribue parfois les prérogatives d'un 'tribunal': elle approuve ainsi des cas d'euthanasies dans lesquels une ou plusieurs exigence(s) procédurale(s) n'ont pas été satisfaites, pour autant que – selon elle – les conditions 'essentielles' aient été respectées. Or, la loi a donné mission à la Commission d'examiner si les 'conditions' telles que spécifiées par la loi relative à l'euthanasie étaient remplies. Le législateur ne fait aucune distinction entre les 'conditions de fond essentielles' et les autres conditions. Selon la loi, la Commission (moyennant une majorité des deux tiers) transmet l'affaire au procureur si les conditions légales ne sont pas respectées. La Commission doit bien entendu pouvoir demander des précisions aux médecins, pour lever les imprécisions ou ambigüités pouvant mener à des interprétations erronées. Mais elle ne peut en aucun cas décréter que le non-respect de certaines conditions ne pose aucun problème.

    La Commission a, en outre, déjà interprété la loi à diverses reprises et se comporte donc comme un 'législateur'. Deux exemples.

    (1) Peu après l'adoption de la loi, la Commission a déclaré que la loi autorisait le suicide médicalement assisté, alors qu'elle porte exclusivement sur l'euthanasie, définie comme 'l'acte, pratiqué par un tiers, qui met intentionnellement fin à la vie d'une personne à la demande de celle-ci'.

    (2) Tout récemment, il a été ajouté au document d'enregistrement que la demande d'euthanasie restait valable pendant tout le temps nécessaire à la pratique de l'euthanasie, même si après sa demande, le patient perdait connaissance. Cela signifie, dans un tel cas, que, au moment de l'euthanasie, le médecin ne peut plus s'assurer que le patient souhaite encore l'euthanasie.

    Cet élément ajouté au formulaire d'enregistrement est contraire à la règle (qui, dans la pratique, est toujours considérée comme primordiale) et selon laquelle le patient, jusqu'au dernier moment, puisse encore refuser et selon laquelle le médecin puisse obtenir cette confirmation du patient. Nous ne prétendons pas qu'il n'existe aucun argument en faveur de ces deux exemples. Ce que nous contestons, par contre, c'est que la Commission s'autorise à élargir le cadre de la loi. Nous sommes reconnaissants à l'égard des auteurs du dernier rapport en date car ils ont travaillé d'arrache-pied. Néanmoins, le législateur a gravé dans un texte de loi pénale des conditions strictes et nous estimons que ce rapport doit donner lieu à un débat sur le travail conséquent qui reste à faire pour que cette loi soit respectée et, si nécessaire, adaptée.

    Signé par Kasper Raus (UZ Gent; Bioethics Institute Ghent UGent; VUBUGent Groupe de recherche Zorg Rond het Levenseinde), Sigrid Sterckx (Bioethics Institute Ghent UGent; VUBUGent Groupe de recherche Zorg Rond het Levenseinde), Marc Desmet (Service des soins palliatifs Jessa Ziekenhuis Hasselt), Ignaas Devisch (Médecine généraliste et soins de santé de première ligne UGent), Farah Focquaert (Bioethics Institute Ghent UGent), An Haekens (Médecin-chef Alexianen Zorggroep Tienen), Gert Huysmans (président de la 'Fédération des soins palliatifs en Flandre - Federatie Palliatieve Zorg Vlaanderen), Jo Lisaerde (Academisch Centrum voor Huisartsgeneeskunde KULeuven), Senne Mullie (Président honoraire de la Fédération des soins palliatifs en Flandre), Herman Nys (Prof. émérite Droit médical KU Leuven), Guido Pennings (Directeur Bioethics Institute Ghent UGent), Veerle Provoost (Bioethics Institute Ghent UGent), ...

    Traduction libre de l'opinion parue dans De Standaard 15/11/2016

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  • Dysfonctionnement à la commission de contrôle de l'euthanasie

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    BELGIQUE : DYSFONCTIONNEMENT À LA COMMISSION DE CONTRÔLE DE L’EUTHANASIE

     de genethique.org

    En Belgique, la commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie (CFCEE) « vérifie si l’euthanasie pratiquée par le médecin a été effectuée selon les conditions et la procédure prévues par la loi ». Elle est constituée de huit docteurs en médecine, quatre professeurs de droit ou avocats, et quatre membres chargés de la problématique des malades atteints d’une maladie incurable. Les mandats de ces membres et de leurs suppléants sont valables quatre ans.

    Nommés en octobre 2011, les membres actuels sont arrivés au terme de leur mandat en octobre 2015. Mais près de quatorze mois plus tard, la commission n’est toujours pas renouvelée. Le parlement fédéral a reporté l’échéance à 2017. Après deux appels à candidature infructueux en 2015, « le nombre de candidatures est désormais atteint. Mais le pluralisme politique au sein de la commission doit être respecté. Des discussions sont en cours et cela prend du temps », explique Gilles Genicot, avocat et président francophone de la commission.

    Une des raisons évoquée pour expliquer cette difficulté est le manque de valorisation financière de cette fonction, comparant avec les Pays-Bas où «les candidats se bousculent au portillon, parce que la fonction est reconnue ».

    Sources: Belga (21/12/2016)

  • Quand des psychiatres américains veulent agir contre la loi belge sur l'euthanasie

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    De Simon Demeulemeester sur le site du Vif.be :

    Des psychiatres américains veulent agir contre la loi belge sur l'euthanasie 

    L'Association américaine de psychiatrie (AAP), l'une des associations professionnelles de psychiatres les plus influentes du monde, souhaite agir contre les lois sur l'euthanasie en Belgique, aux Pays-Bas, et "partout ailleurs où l'on aide des patients psychiatriques qui ne sont pas en stade terminal à se suicider, ou qui sont littéralement tués à coup d'injections mortelles, souvent par leurs propres psychiatres traitants."

    Pour l'organisation, il est "immoral" pour un psychiatre d'assister au "suicide". "Un psychiatre ne pourrait pas prescrire ou effectuer d'intervention, qui a la mort comme conséquence, sur des malades qui ne sont pas en phase terminale", lit-on dans leur déclaration officielle. Pour l'association professionnelle américaine, tant "la mise à disposition de moyens (prescriptions, cuves à hélium...) que l'administration de l'injection mortelle" sont inadmissibles.

    Geert Dom, président de l'Union professionnelle belge des médecins spécialistes en psychiatrie et membre du comité de l'Association européenne de Psychiatrie (EPA), n'est guère étonné. Pour lui, nous sous-estimons très fort le regard qu'on porte à l'étranger sur nos lois très progressistes à l'échelle internationale sur l'euthanasie. "Ce qui est possible n'est absolument pas évident."

    Il appelle à prendre leur déclaration au sérieux, surtout au vu de l'influence de l'AAP. "Par exemple, l'association professionnelle américaine publie le DSM (Manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux, NDLR), notre bible diagnostique. Cette position peut donc certainement susciter le débat et j'espère qu'on pourra le faire sans paniquer."

    La ministre de la Santé, Maggie De Block(Open VLD), n'est guère émue par la prise de position américaine. "Chacun a le droit d'avoir une opinion. Le parlement a mené un débat de fond sur la loi sur l'euthanasie. Et notre loi en est le résultat final. Je ne vois pas ce que les Américains viennent faire dans ce débat."

  • Québec : 35 médecins dénoncent le "désastre de l'euthanasie"

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    Lu sur LaPresse.ca :

    Aide médicale à mourir : le désastre de l'euthanasie

    « Nous sommes toujours d'avis que la réponse passe par des soins de qualité, par un plus large accès à des soins palliatifs et par un accompagnement humain, respectueux de la personne », écrivent les signataires.

    MD, chirurgien orthopédiste, Montréal, et 35 autres médecins généralistes et spécialistes*

    Au début du mois de novembre, les médecins d'un hôpital de Montréal ont reçu une lettre de la Direction des services professionnels, dans laquelle on leur faisait part du « besoin de médecins supplémentaires pour l'aide médicale à mourir ».

    Déjà, le ton amical de la lettre pour solliciter « l'aide » des médecins réfractaires à l'euthanasie tranchait nettement avec le discours politique des derniers mois. Cependant, le timbre suppliant de la lettre a surtout dévoilé l'inexactitude de nombreuses idées reçues en démontrant avec clarté le désastre causé par l'euthanasie au Québec.

    Tout d'abord, la direction avoue, dans sa lettre, qu'il n'y a que « quelques médecins ayant donné leur accord de participation à ce processus », alors que l'idée populaire attribue le refus de participer à un groupe minoritaire seulement. Nous pouvons donc conclure que, dans les faits, la réalité est exactement à l'opposé de ce préjugé : la vaste majorité des médecins s'oppose toujours à toute participation à l'euthanasie.

    Incidemment, quand il a été question de « mater les médecins réfractaires », nous savons désormais qu'il s'agissait là d'une menace faite à la majorité des médecins...

    Ensuite, nous voyons apparaître dans la lettre les conséquences d'une année d'euthanasie au Québec, alors que le discours politique nous assure encore que tout va « très, très, très bien ». Pendant cette première année, l'accent a été mis essentiellement sur l'accessibilité à cette mesure exceptionnelle pour des cas exceptionnels.

    Or, le résultat (prévisible) d'une telle approche nous place maintenant devant un déferlement croissant d'euthanasies - utilisées « de plus en plus régulièrement dans nos milieux » pour reprendre les mots de la lettre. Paradoxalement, la solution envisagée par la direction pour remédier à ce comportement irresponsable impliquerait la participation des médecins « réfractaires ».

    Finalement, la lettre nous rappelle que l'euthanasie ne sera jamais un geste banal, bien que beaucoup d'efforts soient déployés pour en faire une « procédure » socialement acceptable. En rappelant que « le groupe interdisciplinaire de soutien (GIS) vous assure son support dans le processus », la direction montre bien que la véritable exception dans ce geste faussement qualifié de « soin » réside dans la gravité de son impact sur le médecin qui le pratique.

    En conclusion, nous, les médecins soussignés, tenons à réaffirmer que nous ne participerons pas à ce drame social qui ne fait qu'ajouter de la souffrance à la souffrance. Nous sommes toujours d'avis que la réponse passe par des soins de qualité, par un plus large accès à des soins palliatifs et par un accompagnement humain, respectueux de la personne.

    Avec le soutien des signataires suivants : 

    Evelyne Huglo, MD, médecin de Famille, Montréal ; Richard Haber, MD, professeur associé de pédiatrie, MUHC ; Michel Brouillard, MD, médecine générale, Rouyn-Noranda ; Tommy Aumond-Beaupré, MD, médecin de famille, Montréal ; Jean-Pierre Beauchef, MD, endocrinologie, Greenfield Park ; Mark Basik, MD, chirurgie générale, Montréal ; Jacques R Rouleau, MD, CSPQ, FRCPC, FACC, cardiologue, Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, Université Laval ; Mathieu Gazdovich, MD, médecin de famille, Montréal ; Liette Pilon, MD, médecin de famille, Montréal et Rive-Sud de Montréal ; Renata Sava, MD, médecin de famille, Montréal ; Simon Wing, MD, endocrinologie, Montréal ; Catherine Ferrier, MD, médecin de famille, Montréal ; Michel R. Morissette, MD, médecin retraité ; DrNathalie de Grandpré, MD, médecin de famille, Montréal ; Melanie Ghobril, résidente médecine familiale, Université de Montréal ; Marie Jetté-Grenier, MD à la retraite ; Guy Bouchard, MD, omnipraticien et médecine du travail, retraité ; Odile Michaud, MD, médecine familiale, Otterburn Park ; José A. Morais, MD, FRCPC, gériatrie, Montréal ; Abdallah Dallal, MD, psychiatre, Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme ; Sonia Calouche, MD, psychiatre, Saint-Eustache ; Bernard H. Doray, MD, pédiatre retraité ; Michel Masson, MD, pédiatre retraité, Québec ; Judith Trudeau, MD, rhumatologue, Lévis ;  Céline Devaux, MD, hémato-oncologue, Hôpital Charles LeMoyne ;  Pierrette Girard, MD, orthopédiste, clinique médicale McDermot ; Louis Martel, MD, médecin de famille, Trois-Rivières ; Ibrahim Mohamed, MD, pédiatre-néonatalogiste à l'hôpital Sainte-Justine, Montréal ; Jacques Beaudoin, MD, cardiologie, Québec ; Julien Marc-Aurèle, MD à la retraite ; Katia Khoukaz, MD, médecin de famille, Montréal ; Daniel Viens, MD, médecine interne, Drummondville ; Louis Morissette, MD, FRCP ;  Rosaire Vaillancourt, MD, FRCSC, chirurgien thoracique, IUCPQ, Québec ; Suzanne Labelle, MD, médecine de famille, Laval.

  • Belgique : l’euthanasie bientôt considérée comme un « soin de santé » ?

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    Du bulletin d'information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Belgique : l’euthanasie bientôt considérée comme un « soin de santé » ?

    Le 10 mai 2015 a été promulguée une « Loi coordonnée relative à l’exercice des professions de soins de santé », qui reprend un ancien arrêté royal, l’arrêté n°78 de 1967. Maggie De Block, Ministre des Affaires sociales et de la santé publique propose de modifier cette loi, notamment en y incluant une nouvelle définition des soins de santé.

    La définition actuelle des soins de santé est libellée comme suit : « des services dispensés par un praticien professionnel en vue de promouvoir, de déterminer, de conserver, de restaurer ou d’améliorer l’état de santé d’un patient, de modifier son apparence corporelle à des fins principalement esthétiques ou de l’accompagner en fin de vie ».

    La nouvelle définition des soins de santé comporterait deux types de services : les services à visée diagnostique ou thérapeutique dispensés à un patient, en ce compris son accompagnement individuel, et les services sans objectif diagnostique ou thérapeutique dispensés à un patient, pour lesquels un praticien des soins de santé a la compétence exclusive. 

    La Ministre énumère ensuite 9 actes dans « les soins de santé sans objectif thérapeutique », dont l’accompagnement en fin de vie, l’euthanasie et l’interruption (non thérapeutique) de grossesse. La Ministre ajoute ensuite que ces nouvelles définitions des soins de santé « seront également reprises dans les autres lois relatives aux soins de santé où ces concepts sont définis ». Elle entend donc par-là modifier également la loi de 2002 relative aux droits des patients. Avec des conséquences non négligeables.

    Comme le souligne Herman Nys dans une Opinion dans le Journal du Médecin, l’on pense premièrement à l’article 5 de la loi sur le droit des patients qui stipule que « Le patient a droit, de la part du praticien professionnel, à des prestations de qualité répondant à ses besoins ». Si l’euthanasie est un soin de santé, le patient y aurait donc droit. L’on pense également à l’article 31 de la loi coordonnée du 10 mai 2015 qui stipule que « Tout praticien d’une profession de soin de santé a la responsabilité de renvoyer son patient vers un autre prestataire de soin compétent en la matière lorsque le problème de santé nécessite une intervention qui excède son propre domaine de compétence ». Un médecin qui n’a pas suivi de formation à l’euthanasie et qui souhaite faire « objection de conscience » pourrait se voir contraint de renvoyer son patient vers un confrère plus « compétent », vidant ainsi tout le contenu de l’objection de conscience.

    Par cette réforme à venir, Maggie de Block souhaite mettre un terme à la controverse de savoir si l’euthanasie peut être considérée comme un acte médical ou un acte de soin de santé. Elle ferait de fait entrer l’euthanasie dans les soins de santé, du seul fait que c’est un acte réservé par la loi à un médecin, alors que le législateur n’a jusqu’à ce jour jamais retenu cette définition.

    Voir le Flash Expert : Pourquoi l’euthanasie n’est ni un acte médical, ni un soin de santé

    Lire aussi : Belgique : des experts inquiets quant aux dérives et contrôle de l’euthanasie

  • IVG médicamenteuse : « Je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie. Une douleur sans nom », « la douleur a été foudroyante »

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    ETUDE SUR L’IVG MÉDICAMENTEUSE : « JE N’AI JAMAIS EU AUSSI MAL DE MA VIE. UNE DOULEUR SANS NOM »

    Gènéthique vous informe

    La Fondation de l’Avenir[1] a dévoilé ce matin les résultats d’une enquête menée dans 11 centres hospitaliers auprès de 453 femmes pour évaluer le niveau de douleurs dans les IVG médicamenteuses. Un sujet qui fait l’objet de peu d’études.

    Aujourd’hui en France, avec 220 000 avortements par an, 1 femme sur 5 avorte. Un chiffre stable, bien que la contraception soit très largement accessible : 80% des femmes utilisent un moyen de contraception (cf. La contraception réduit le nombre d’avortements ? Réponse d’experts).

    Depuis 1990, date de l’autorisation de l’IVG médicamenteuse, sa part n’a cessé d’augmenter : elle représente aujourd’hui 57% des avortements pratiqués en France. Les résultats de l’étude montrent que 27% de femmes ayant réalisé une IVG médicamenteuse ont ressenti des douleurs très intenses au 3e jour de l’IVG. Elles témoignent : « Je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie. Une douleur sans nom », « la douleur a été foudroyante », « la méthode médicamenteuse est très douloureuse. Même si on nous parle de la douleur, on ne l’imagine pas à ce point ». 83% des femmes affirment avoir pris des antidouleurs lors des cinq jours du traitement. Plus d’une femme sur 4 a déclaré avoir été inquiète des saignements provoqués par la prise des médicaments.

    Les femmes notent les effets ressentis au cours des 5 jours de traitements : de la fatigue (88%), des nausées (70%), des vertiges (42%), des maux de tête (42%), des diarrhées (37%), et enfin des vomissements (28%). Au total, 94% des femmes ont déclaré au moins un des symptômes, autres que la douleur, dans les cinq jours qui suivent l’IVG.

    Elles décrivent aussi un sentiment de frayeur, l’anxiété qui les a saisies. Elles sont effrayées par ce qui se passe. Certaines ont commenté : « Qu’est-ce que je suis en train de faire ? ». Marie-Josèphe Saurel-Cubizoles, chercheur épidémiologiste à l’INSERM, explique avoir été impressionnée par « la gravité des commentaires spontanément laissés par les femmes ». Elle rappelle que « l’IVG n’est jamais un acte anodin, ni banal ». Elle « insiste sur une certaine solitude ressentie lors de cette épreuve voire une culpabilité pour certaines » : « C’est une souffrance psychologique et physique très importante, assortie d’un sentiment de honte », note une femme. Ces femmes déplorent « le manque d’information sur les effets secondaires liés au traitement comme l’intensité des saignements ». 27% d’entre elles les ont trouvés « inquiétants ». L’une d’elle écrit en commentaire : « Les saignements ont duré plus de 20 jours. C’est éprouvant, on a du mal à passer à autre chose ».

    Finalement, seuls 40% des femmes ont répondu au questionnaire. Pour Marie-Josèphe Saurel-Cubizoles, « certaines femmes ne veulent pas revenir sur un évènement douloureux ».Paradoxalement, 81% de celles qui étaient interrogées ont répondu qu’elles choisiraient la méthode médicamenteuse si la question d’une IVG se posait à nouveau. Mais certaines le reconnaissent : « Je ne tiens pas à refaire une IVG, c’est traumatisant ».

    [1] La Fondation de l’Avenir encourage et soutient la recherche médicale appliquée, passerelle entre la recherche fondamentale et l’application aux patients.

  • La fille aînée d'Asia Bibi témoigne de l'état de santé de sa mère

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    Du site web de christianophobie.fr :

    Asia Bibi : entretien exclusif avec sa fille Eisham

    Le site MasLibres.org vient de diffuser un entretien exclusif avec Eisham Ashiq, la fille aînée d’Asia Bibi, qui a pu rencontrer sa mère voici deux mois. Elle donne beaucoup d’informations sur la santé délicate de sa maman qu’elle a trouvée très triste et qui nous appelle à la prière. Cette courte vidéo est sous-titrée en français.

    Source : ACI Prensa, 2 novembre

  • Aux Pays-Bas : bientôt le suicide assisté pour les personnes qui ont « accompli leur vie » ?

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique (27 octobre)

    Pays-Bas : bientôt le suicide assisté pour les personnes qui ont « accompli leur vie » ?

    Le gouvernement des Pays-Bas a exprimé sa volonté de faire promulguer une loi autorisant le suicide assisté pour lespersonnes qui considèrent que leur vie est « accomplie ».Dans une lettre officielle de 11 pages adressée au Parlement (la « Deuxième Chambre » néerlandaise) au nom du gouvernement, les ministres de la Santé, Edith Schippers, et de la Sécurité et de la Justice, Ard van der Steur, déclarent vouloir travailler au développement d’un nouveau cadre juridique pour l’assistance au suicide.

    D’après les deux ministres, les personnes « âgées » (sans autre précision) qui estiment que leur vie est arrivée à son terme devraient pouvoir bénéficier d'une aide dans des « conditions strictes » si elles veulent mettre fin à leur vie, même si elles ne sont pas malades. Ce type de demande serait alors pris en charge par un travailleur social spécialement formé à l’aide à mourir et par un expert indépendant. La lettre adressée aux députés est une réponse au rapport « Vie accomplie » de la commission Schnabel, mandatée fin 2013 par le Parlement pour étudier la question.

    Ce rapport, publié en février 2016, concluait qu’une extension de la loi néerlandaise actuelle sur l’euthanasie et le suicide assisté, connue sous le nom de Loi WTL, n’étaitpas souhaitable.

    Mais dans leur lettre, les ministres Schippers et van der Steur estiment que, tout en laissant inchangée la loi actuelle sur l’euthanasie, une nouvelle législation devrait pouvoir répondre aux demandes des personnes qui n’entrent pas dans les critères actuellement en vigueur et désirent néanmoins mourir. Schippers et van der Steur espèrent ainsi pouvoir présenter un projet de loi au Parlement avant la fin de l’année 2017.

    La demande formulée par les ministres Schippers et van der Steur bénéficie déjà du soutien d’une majorité de partis au Parlement : VVD, PvdA, D66 et GroenLinks. Le député Pia Dijkstra (D66) prépare une proposition de loi d’initiative parlementaire en ce sens et souhaite coopérer avec le gouvernement.

    En revanche, l’Appel démocrate-chrétien (CDA), le Parti politique réformé (SGP) et le Parti socialiste (SP) se montrent fermement opposés au projet. Selon Emile Roemer (SP), « le désir d’un petit groupe risque de donner lieu à des pressions sur d’autres personnes susceptibles de se sentir de trop dans la société ».

    Par ailleurs, la Société royale néerlandaise pour la promotion de la médecine (KNMG) s’est déclarée « surprise » de la position adoptée par le gouvernement à l’encontre des conclusions de la commission Schnabel. Selon le porte-parole de la KNMG, la position de la commission Schnabel rejoignait celle que l’association médicale avait exprimée dans son propre rapport, « Le rôle des médecins dans la fin de vie choisie ».

  • Les effroyables dérives provoquées par la législation sur la mort assistée en Belgique

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    Lu sur Atlantico :

    Augmentation de 41% des euthanasies en 4 ans : les effroyables dérives provoquées par la législation sur la mort assistée en Belgique

    En deux ans, ce sont près de 4000 individus qui ont eu recours à l'euthanasie en Belgique, dont 124 en raison de "troubles comportementaux, mentaux ou psychologiques".

    Inquiétant

    En Belgique, des patients atteints de démence, de troubles psychologiques, d'Alzheimer, de dépression, ont été euthanasiés. Les chiffres sont effrayants : entre 2014 et 2015, 124 individus ont été euthanasiés pour des troubles mentaux notamment.

    Atlantico : Selon la note de Synthèse de l’Institut Européen de Bioéthique, basée sur le Rapport 2016 de la Commission d’Évaluation et de contrôle de l’euthanasie en Belgique, les euthanasies sont en hausse de 41% sur les 4 dernières années en Belgique. Les motifs invoqués en cas d'euthanasie vous semblent-ils toujours légitimes ? Quelles sont les principales dérives à craindre ? 

    Carine Brochier : Ces chiffres font part des euthanasies officielles.

    Il est bien sûr impossible de chiffrer le nombre réel de personnes euthanasiées et pour lesquelles, contrairement à ce que la loi de 2002 exige, le médecin n’aurait pas rempli le formulaire de déclaration. Cette précision est importante dans la mesure où, de leur aveu même, un certain nombre de médecins prennent parfois des libertés avec la loi. Ces chiffres ne présentent qu'une partie de la vérité sur l'euthanasie en Belgique.

    Si l'on accepte malgré tout de prendre pour base de travail les chiffres contenus dans le Rapport de la Commission, deux enseignements majeurs peuvent être tirés.

    Premièrement, un grand nombre des « affections médicales » fréquemment invoquées pour demander l'euthanasie sont difficiles à circonscrire. 

    Je ne prendrais qu'un exemple en vous parlant des « polypathologies », qui représentent une part non négligeable du total des euthanasies au cours de ces deux dernières années. (385 personnes)

    En pratique, il s'agit de situations où une personne, parce qu'elle vieillit notamment, est en proie à plusieurs fragilités physiques dues au grand âge et, qui, se cumulant, la font souffrir et la rendent dépendante de son entourage. On peut par exemple penser à l'ostéoporose, à une baisse de la capacité auditive ou à une vue déclinante. Ces affections médicales sont courantes, elles font partie de la vie lorsque le corps vieillit. Nous connaissons tous dans notre entourage proche des personnes âgées qui, subitement ou lentement, voient leur santé se dégrader. 

    Dans un certain nombre de cas, cette nouvelle donne rend la personne qui la subit de plus en plus dépendante de son entourage et de son environnement domestique. Avec le temps, un certain isolement peut advenir : les contacts sociaux s'amenuisent graduellement, les proches et la famille ne se rendent plus aussi souvent qu'ils ne le voudraient à son chevet. A la souffrance physique s'ajoute alors la solitude. 

    Combinées, souffrance physique et psychique peuvent engendrer une volonté d'en finir. C'est ce que le Rapport officiel de la Commission euthanasie mentionne sous le terme « désespoir ». 

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  • L'euthanasie est bien rentrée dans les moeurs en Belgique

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    Du bulletin d'information de l'Institut Européen de Bioéthique (19 octobre) :

    Belgique : publication du 7ème Rapport de la Commission de contrôle de l'euthanasie

    Analyse du Rapport de la Commission d'évaluation de l'euthanasie réalisée par l'IEB :  ICI

    Depuis 2002, 12.726 personnes ont été euthanasiées en Belgique. Les chiffres pour les deux dernières années (2014 et 2015) sont respectivement de 1928 cas et 2022 cas.
    Ces chiffres et beaucoup d’autres figurent dans le dernier Rapport de la Commission d’Evaluation de la loi dépénalisant l’euthanasie, qui couvre les années 2014-2015.

    Alors que 76.1% des personnes euthanasiées avaient entre 60 et 89 ans, 44% l’ont été à leur domicile.Les affections à l'origine des euthanasies ont été dans une très large majorité des cas des cancers généralisés ou gravement mutilants (67,7%). Parmi les autres motifs de demande d’euthanasie, relevons les polypathologies (9,7%), les maladies du système nerveux (6,9%), les maladies de l’appareil circulatoire (5,2%), les troubles mentaux et du comportement (3,1%) et les maladies de l’appareil respiratoire (3,1%).
    Dans le cas des polypathologies, ce sont principalement les personnes âgées qui sont concernées : aux multiples fragilités corporelles s’ajoutent la dépendance, la solitude et le désespoir, facteurs sociétaux mentionnés dans le Rapport de la Commission et sur base desquels l’euthanasie a été demandée et pratiquée sur près de 385 personnes.

    Un autre chiffre pose question. En deux ans, 124 personnes souffrant de troubles mentaux et de comportement ont été euthanasiées. Sur ces 124 personnes, 41 souffraient de dépression et 36 étaient atteintes de la maladie d’Alzheimer.
    A n'en pas douter, l'euthanasie est aujourd'hui bien rentrée dans les mœurs en Belgique et continue sa progression. Face aux souffrances dues au cancer, aux fragilités psychologiques, aux pathologies multiples et à la solitude dont souffrent nombre de personnes, et en particulier les personnes âgées, les enjeux en matière de soins et d'accompagnement familial et social sont d'une importance capitale. Il est temps pour tous les acteurs concernés d'en prendre la mesure, au risque que l’euthanasie ne finisse par devenir un remède expéditif aux souffrances des personnes vulnérables.

    Lire analyse détaillée du Rapport  :  ICI

    Source : Septième Rapport de la Commission d'Evaluation euthanasie 2016 (couvrant les années 2014 et 2015)

  • Les contraceptifs hormonaux augmenteraient-ils le risque de dépression?

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    Les contraceptifs hormonaux augmentent-ils le risque de dépression? (CBIP)

    source

    Les médias attirent l’attention sur un risque possible de dépression chez les femmes sous contraception hormonale, écrit le CBIP. L’étude à l’origine de cette médiatisation est une étude observationnelle dont les résultats indiquent un risque accru de dépression surtout chez les adolescentes et pendant les six premiers mois de traitement. Bien que les résultats d’une telle étude observationnelle ne permettent pas de conclure à l’existence d’un lien de causalité, ils s’ajoutent aux suspicions qui existent déjà à ce sujet et incitent à la vigilance, surtout chez les adolescentes à risque de dépression.

    Le risque de tendances dépressives avec les contraceptifs oraux n’est pas nouveau; il serait dû essentiellement à la composante progestative des associations estroprogestatives. Une étude de cohorte prospective récente s’est penchée sur le lien possible entre l’utilisation de contraceptifs hormonaux et la survenue d’une dépression. Les femmes avec des antécédents de dépression ou d’autres troubles psychiatriques majeurs étaient exclues de l’étude. Les résultats de cette étude montrent une augmentation statistiquement significative de l’utilisation d’un antidépresseur ou du diagnostic de dépression dans un hôpital psychiatrique, chez les femmes sous contraceptif hormonal, comparé aux femmes qui n’en prennent pas. Le risque relatif (RR) pour les associations  estroprogestatives était: 1,23; pour la. minipilule: 1,34; pour le DIU au lévonorgestrel: 1,4; pour l’anneau vaginal: 1,6; pour les patches: 2,0; pour l’implant: 2,1; pour la piqûre contraceptive: 2,7. Ce risque était d’autant plus élevé chez les jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans [RR pour les associations estroprogestatives: 1,8; pour la minipilule: 2,2; les risques relatifs n’étaient pas mentionnés pour les autres préparations] et ce durant les six premiers mois de traitement. Les résultats de cette étude ne permettent pas de savoir si ce risque de dépression est plus élevé avec certains progestatifs.

    Vu les limites d’une telle étude observationnelle, ces résultats ne permettent pas d’apporter la preuve d’un lien de causalité, mais ils s’ajoutent aux suspicions qui existent déjà à ce sujet et incitent à la vigilance, notamment chez les adolescentes à risque de dépression (p.ex. avec des antécédents de dépression ou de troubles psychiatriques), conclut le CBIP.

    Sources

  • Aux Pays-Bas : l'aide au suicide après "une vie accomplie" ?

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    D'Alliance Vita.org :

    Pays-Bas: l’aide au suicide après « une vie accomplie » ?

    Les Pays-Bas envisagent d’autoriser l’aide au suicide pour les personnes âgées qui ont le sentiment d’avoir « accompli » leur vie, même si elles sont en parfaite santé.

    Les ministres de la santé et de la justice ont adressé une lettre en ce sens au Parlementdans laquelle ils expriment que « les personnes qui pensent, après avoir mûrement réfléchi, avoir achevé leur vie, doivent, sous de strictes conditions et selon des critères très précis, être autorisées à finir leur vie d’une manière qui leur semble digne ». Les personnes concernées « ne voient plus de possibilité pour donner un sens à leur vie, vivent mal leur perte d’indépendance, ont un sentiment de solitude », assure le gouvernement.

    Ce futur texte, qui n’est pas encore finalisé, ne concernerait que les personnes âgées, mais le gouvernement n’a pas évoqué d’âge spécifique. Un « assistant à la mort », une personne avec une éducation médicale et des formations spécifiques, devra autoriser la procédure après avoir exclu qu’un traitement puisse effacer ce « souhait de mort ». Le processus sera examiné après le décès par une commission spécialisée.

    Plusieurs partis de l’opposition ont critiqué le projet, craignant qu’un éventuel texte conduise à « une pression sur les autres personnes âgées qui vont se sentir de trop dans la communauté ». Certains Néerlandais éprouvent la même inquiétude évoquant « les personnes fragiles, solitaires, désespérées ».

    Les Pays-Bas ont légalisé l’euthanasie en 2002. Les dispositions mises en place sont régulièrement sujettes à interprétations et génèrent des polémiques, en particulier concernant l’euthanasie des personnes souffrant de maladies mentales ou de démence, et celle des enfants à partir de 12 ans.

    Depuis que l’euthanasie est légalisée, leur nombre ne cesse d’augmenter : en 2015, les Pays-Bas ont enregistré 5.516 cas d’euthanasies, soit 3,9% des décès dans le pays, contre 3.136 cas cinq ans plus tôt. Parmi ces personnes, plus de 70% souffraient de cancer et 2,9% de maladies psychiatriques ou de démence.

    Pour Henri de Soos, Secrétaire général d’Alliance VITA :

    « Ce pays est sur une pente glissante. La légalisation de l’euthanasie imprègne inévitablement la culture de fin de vie d’un pays. Il est inquiétant de voir que selon un sondage publié début 2016, 64% des Néerlandais seraient favorables à la mise à disposition d’une « pilule de fin de vie » ! Selon ce projet de loi, les personnes pourraient demander le suicide assisté, sans aucune raison médicale, seulement en démontrant que leur opinion est mûrement réfléchie, et que leur vie est terminée ? Il y a urgence qu’un sursaut éthique s’exprime pour accompagner et soutenir les personnes seules, âgées, dépendantes. Celles-ci ont certes besoin d’aide, mais il est indigne d’une société de n’avoir que le suicide à proposer comme solution à leurs difficultés.