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Une demande de reconnaissance de l'islam comme religion officielle en Suisse est loin de trouver une majorité auprès des citoyens helvétiques, révèle un sondage.
Reconnaître l'islam au même niveau que le christianisme et le judaïsme en Suisse, n'est pas encore pour demain.
Seules 39% des personnes interrogées approuveraient une telle mesure.
A la question de savoir s'il est judicieux de placer l'islam au même niveau que le christianisme et le judaïsme en Suisse, 61% des sondés répondent «non» ou «plutôt non», indique une enquête du Matin Dimanche et de la SonntagsZeitung. Dix-neuf pour cent disent «oui» et 20% «plutôt oui».
Une majorité de 62% des Suisses estiment que l'islam n'a pas sa place en Suisse. Trente-huit pour cent pensent le contraire. Pour 80% des Helvètes, les valeurs chrétiennes font partie de l'identité suisse.
Opposition PS-PDC
Le sondage a été réalisé en ligne en se basant sur 15'617 réponses pondérées selon des variables démographiques, géographiques et politiques. La marge d'erreur est de /-1,2%.
Le président du parti socialiste Christian Levrat avait appelé en août à un débat de fond sur la place de l'islam en Suisse. «Nous devons réfléchir si nous voulons reconnaître l'islam en tant que religion officielle», cela éviterait notamment de laisser «la formation et le financement des imams à des cercles étrangers, voire fondamentalistes», avait-il expliqué.
Le président du PDC Gerhard Pfister s'est en revanche à plusieurs reprises déclaré opposé à une telle reconnaissance ces derniers temps.
En la Solennité de la fête de saint Hubert ce dimanche 6 novembre, à la messe dominicale de 10h à l’église du Saint-Sacrement (Boulevard d’Avroy, 132) la musique dédiée au culte sera une fois de plus mise à l’honneur: avec la messe grégorienne de saint-Hubert (schola ), des improvisations à l’orgue sur le plain-chant (Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers) et plusieurs duos pour violons de Vivaldi, Dancla et Haydn (interprétés par Anne Sylvie Primo et Frédéric Vandendunghen, membres de l’Ensemble Darius et de l’Orchestre de Chambre de Liège).
Des religions archaïques au christianisme, René Girard refait l'histoire d'une difficile conquête, celle de l'universalité, de l'amour, de la raison et de la liberté qui sont les traits distinctifs de " l'esprit du christianisme". Il est non seulement « le Darwin de la culture » (Michel Serres), mais aussi « le Darwin de la religion ». Du premier christianisme au catholicisme, Girard n'a pas poursuivi cette histoire, bien que tous les éléments se trouvent dans son oeuvre : il ne restait plus qu'à la reconstituer par son fil conducteur, « l'esprit du catholicisme », parfaite expression de « l'esprit du christianisme ».
Broché ISBN : 978-2-343-09811-1 • octobre 2016 • 114 pages EAN PDF : 9782140018879
Par un clin d'œil de la Providence est sorti en librairie, ce jeudi 27 octobre 2016, le dernier ouvrage de l'abbé Claude Barthe au moment même où celui-ci donnait, à Rome, le coup d'envoi du cinquième pèlerinage international du peuple Summorum Pontificum.
Originalement, le pèlerinage Populus Summorum Pontificum devait s'ouvrir à Nursie mais un double tremblement de terre, survenu la veille au soir, a empêché les pèlerins de rejoindre la ville natale de saint Benoît. C'est donc par une émouvante messe basse célébrée par l'abbé Barthe, qui est l'aumônier du pèlerinage, qu'a commencé ce périple auprès des Tombes des Apôtres. En attendant de revenir, dans nos prochaines lettres, sur cet événement qui a témoigné, une fois de plus, de la jeunesse de la liturgie traditionnelle, nous nous arrêterons cette semaine sur le missel qui la nourrit depuis des siècles et dont le pape Benoît XVI a restitué le libre usage à toute l'Église universelle en 2007.
En effet, c'est précisément à l'Histoire du missel tridentin et de ses origines que l'abbé Barthe vient de consacrer le volume sorti la semaine dernière aux éditions Via Romana. Afin de vous inviter à la lecture de cette précise et précieuse étude, nous sommes heureux de vous proposer la recension qu'en a faite le site ceremoniaire.net.
Fidèle à son titre, ce livre étudie son sujet en trois parties distinctes. Partant du développement parfois parallèle de la liturgie de l’église et de la synagogue, la première partie, d’une centaine de pages, examine l’origine tantôt du culte nouveau, réalisation de l’ancien, tantôt des sacramentaires, missels et ordo, tantôt du vénérable canon romain lui-même, sans oublier les abondants commentaires allégoriques tant aimés de l’auteur : « Ce commentaire spirituel de la liturgie commence dans le Nouveau Testament lui-même. On l’a évoqué pour le livre de l’Apocalypse qui précise que les sept lampes sont les sept esprits de Dieu, que les coupes d’or, pleines de parfums représentent la prière des saints, que le lin fin, dont est revêtu l’Époux, signifie la pure vertu des saints. » (p. 99)
De taille semblable, la seconde partie – débordant parfois le strict cadre du missel pour considérer les tendances musicales et architecturales, le jeûne eucharistique et la disparition des Vêpres dominicales – trace en détail l’histoire du missel depuis celui « dont hérite la Curie au XIe siècle », jusqu’à l’édition typique publiée quelques mois avant l’ouverture du concile Vatican II.Concernant ces ultimes éditions : « Il est étonnant que soient intervenues ces publications, et notamment celle du missel, dans la mesure où une commission préparait déjà activement le projet de texte conciliaire sur la liturgie annonçant une très profonde réforme. Peut-être que les deux préfets successifs de la Congrégation des Rites qui procédèrent à ces publications de 1960-1962 […] ont voulu ainsi dresser une borne témoin. Il était par ailleurs logique de recueillir tout le travail accompli par la Commission de Pie XII pour parvenir à une codification plus claire. » (p. 201)
La dernière partie du livre, bien plus brève (et qui fournit peut-être une clé de lecture de l’illustration allégorique qui embellit la couverture : la célébration d'une messe solennelle dans les ruines de la cathédrale de Münster en 1946), traite de Summorum Pontificum et de la très curieuse situation que nous vivons, où « cette législation s’adapte bien plus à un état de fait, en le formalisant et en le rationalisant, qu’elle ne le régit. En effet, le missel tridentin tel qu’aujourd’hui restitué, parce qu’il l’a été malgré et même contre une réforme liturgique qui était destinée à le remplacer, se trouve par le fait même en une sorte d’état d’autogestion ». « Au bénéfice de la liturgie anté-conciliaire, se réaliserait ainsi, de manière assez piquante, la fameuse "inversion de la pyramide hiérarchique", chère notamment à Yves Congar. » (p. 220)
Aujourd’hui une partie grandissante des catholiques reconnaît que la liturgie, tout comme la vie, est transmise et reçue, plutôt qu’inventée par chaque génération ex nihilo. Il s’ensuit que maintes questions liturgiques invitent non seulement des réponses littérales et des réponses allégoriques, mais aussi des réponses historiques, surtout lorsque cette réponse historique ne consiste pas seulement à indiquer la période ou l’auteur de quelque innovation (fût-elle retenue par la postérité ou non), mais aussi les circonstances qui ont présidé à son introduction. Ce précis historique, écrit dans un style lisible qui encourage une réflexion presque allégorique sur son sujet, se complète par d’amples références en bas de page permettant de poursuivre cette méditation, et témoigne non seulement de la maîtrise de l’auteur en ce domaine, mais de son évident amour pour la sainte Messe.
>>> Claude Barthe, Histoire du missel tridentin et de ses origines, 230 pages, 20 euros, disponbile en librairie et en ligne sur le site de Via Romana.
Le 19 novembre prochain s’ouvrira le cours de chant grégorien organisé à Bruxelles par l’Académie de chant grégorien de Belgique.
Bruxelles accueillera dès la mi-novembre une session de cours de chants grégorien, donnée par Isabelle Valloton, avec la collaboration de Jacques Zeegers. Ouverts à tous et organisé sur deux niveaux, l’un pour les débutants et l’autre pour ceux qui ont déjà une expérience musicale, les cours s’étendront sur huit samedis (de 14h à 17h) au Prieuré Sainte-Madeleine (avenue de Jette 225 à Jette). La messe de clôture du cycle sera célébrée le dimanche 19 mars 2017 à 9h.
Mais, pourquoi étudier le grégorien ? Pour Jacques Zeegers, l’étude du chant grégorien suscite un nouvel intérêt car, datant de près de 1500 ans, il est à l’origine de la musique occidentale. « Il représente un sommet, une forme d’art déjà parfaitement achevée. Il ouvre aussi notre cœur sur une réalité spirituelle qui nous dépasse ».
L’objectif de l’Académie de Chant grégorien est de réunir des personnes qui aiment ou pratiquent le chant grégorien, et qui désirent le promouvoir et en assurer la pérennité dans tous ses aspects, notamment dans sa fonction liturgique et dans sa valeur spirituelle, historique, musicale et vocale. En particulier, l’Académie a pour mission de favoriser la fondation de nouvelles chorales grégoriennes, d’enseigner le chant grégorien et d’organiser des activités pour le pratiquer, l’améliorer, l’étudier et le faire connaître. L’Académie organise des cours à Bruxelles et à Liège ainsi que des séminaires et des stages. Elle publie une revue trimestrielle « Canticum Novum » qui contient des articles de fond ainsi qu’un grand nombre d’informations relatives aux manifestations grégoriennes en Belgique et à l’étranger. Elle produit chaque mois une émission consacrée au chant grégorien sur RCF- Bruxelles (107.6)
Hier, c’était dans un entretien, aujourd’hui c’est dans un livre que la Reine Margrethe II du Danemark livre ses réflexions sur l’immigration. Son nouvel ouvrage « De Dybeste Rödder » (« Les racines les plus profondes ») est, certes, consacré à la longue histoire du pays ainsi qu’à son règne. Elle ne manque pourtant pas d’y évoquer les enjeux d’une immigration croissante et les questions qu’elle suscite, à travers un pays qui est « passé de la curiosité amicale au scepticisme »…
Ce n’est pas son premier coup d’essai. Mais selon Lars Hovbakke Sørensen, un professeur d’histoire expert sur la famille royale danoise, elle « devient de plus en plus tranchante dans ses commentaires ». Et les sourcils, danois et autres, commencent sérieusement à se froncer…
La Reine Margrethe II contre le multiculturalisme
« Nous pensions que les choses se feraient d’elles-mêmes. Que si vous marchiez dans les rues de Copenhague, buviez de l’eau municipale et montiez dans le bus municipal, vous seriez bientôt devenu un Danois. C’était si évident pour nous que nous avons pensé que cela devait l’être aussi pour ceux qui se sont installés et ont vécu ici. Il n’en a pas été ainsi ».
C’était évident il y a un siècle. Cela ne l’est plus.
Il y a comme une légère amertume dans les mots de la Reine, de celle qui dans les années 80, fustigeait certains de ses sujets pour leur frilosité à l’égard des immigrés. Et pour se rattraper, elle enfonce le clou : « Ce n’est pas une loi de la nature, on ne devient pas danois en vivant au Danemark. Ce n’est pas systématique ».
« Celui qui s’installe au Danemark doit se conformer aux normes et aux valeurs danoises ».
Bien sûr, est intéressant le fait qu’elle pointe très visiblement certains immigrants et réfugiés, pour leur difficulté d’intégration : « Ceux qui sont venus de l’Asie du Sud-Est ont généralement prospéré. D’autres ont eu plus de difficulté à s’adapter ». Dans une interview accordée à la presse, l’année dernière, pour son 75e anniversaire, elle avait même dit : « Ils peuvent se rendre dans les mosquées s’ils le veulent, mais s’ils font des choses incompatibles avec le modèle de la société danoise, ils doivent reconnaître que cela n’ira pas. »
Mais surtout, elle pose la question de ces normes et de ces valeurs auxquelles ces gens doivent s’adapter. « Nous pouvons les accueillir, mais nous devons aussi leur dire ce que nous attendons. Car il s’agit de notre société, dans laquelle ils se rendent. Ils doivent comprendre dans quel monde ils sont venus (…) et ne peuvent pas attendre pouvoir perpétuer leur modèle de société chez nous. (…) Si vous ne pouvez pas formuler ce que vous représentez, il est difficile de parler aux autres à ce sujet. »
...
Immigration-échec
La reine Margrethe, elle, ne semble pas vouloir d’un multiculturalisme à tout crin qui ruine l’identité de son pays. Elle l’a d’ailleurs dit au journal allemand « Der Spiegel », il y a quelques semaines : elle refuse de considérer le Danemark « comme un pays multiculturel », bien qu’elle assure être la représentante de tous ses habitants
Certains l’ont fustigée pour cela, en disant qu’elle se faisait influencer par le parti anti-immigration, qu’elle courait le risque de diviser le pays, en se mêlant de politique… comme l’imam Fatih Alev, du Centre islamique danois ou le sociologue communisant Johannes Andersen. Mais comme l’a souligné le journal de droite « Berlingske », elle est le pouls même du peuple danois, qui s’inquiète – trop tard ?
Le Pape François rend hommage à l'enseignement de Jean-Paul II sur la famille
(RV) «Les liens conjugaux et familiaux sont de nombreuses manières mis à l’épreuve». C’est ce que le Pape a dénoncé dans un discours prononcé ce jeudi matin au Vatican aux 400 membres de la communauté académique de l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, à l'occasion de l'ouverture de leur année académique.
Le Pape François a salué «l'intuition visionnaire de Saint Jean-Paul II, qui a fortement voulu cette institution académique, qui peut aujourd'hui être encore mieux reconnue et appréciée dans sa fécondité et actualité». Saluant le travail des membres de l’Institut et se félicitant du renforcement de leurs liens avec l’Académie pour la Vie, le Pape François a rappelé avec force les menaces que doit affronter la famille actuelle et appelé l’Église à bien comprendre les évolutions en cours pour mieux reproposer «cette extraordinaire “invention” de la création divine».
Xavier Sartre
La famille contemporaine doit affronter plusieurs facteurs de crise détaille le Pape : «une culture qui exalte l’individualisme narcissique, une conception de la liberté qui ne prend plus en compte la responsabilité envers l’autre, une indifférence croissante envers le bien commun». Sans oublier des idéologies qui «agressent directement le projet familial», la «pauvreté» et les «nouvelles technologies qui rendent possibles parfois des pratiques qui entrent en conflit avec la vraie dignité de la vie humaine».
Toutes ces attaques déstabilisent «tous les liens, familiaux et sociaux, faisant prévaloir toujours plus le moi sur le nous, l’individu sur la société». «Un résultat qui contredit le dessein de Dieu», affirme François.
Ce dessein, il s’appuie sur l’homme et la femme ainsi que sur la famille qui nait de leur union. Or «quand les choses vont bien entre l’homme et la femme, même le monde et l’histoire vont bien» souligne le Pape. L’Église, «animée d’une grande compassion et de miséricorde pour la vulnérabilité et la faillibilité de l’amour entre les êtres humains» a pour tâche de diffuser ce dessein.
François rappelle alors ce qu’il avait écrit dans Amoris Laetitia, à l’issue des deux synodes sur la famille. Reconnaissant que l’Église a présenté «un idéal théologique du mariage trop abstrait, construit quasiment artificiellement», le Pape insiste pour que l’Église se fasse plus compréhensive et qu’elle encourage les familles à prendre conscience «du don de grâce» qu’elles portent, et à«devenir orgueilleuse de pouvoir le mettre à disposition de tous les pauvres et les abandonnés qui désespèrent de pouvoir le trouver ou retrouver».
Le Pape François a également affirmé que l’Institut Jean-Paul II est appelé «à soutenir la nécessaire ouverture de l’intelligence de la foi au service de la sollicitude pastorale du Successeur de Pierre». «Théologie et pastorale vont ensemble» a-t-il insisté, expliquant qu’une «doctrine théologique qui ne se laisse pas orienter et pétrir par la finalité évangélisatrice et par le soin pastoral de l’Église, est autant impensable qu’une pastorale de l’Église qui ne sait pas cueillir le trésor de la révélation et de sa tradition en vue d’une meilleure intelligence et transmission de la foi».
Tandis que nous approchons de la Toussaint (fête des baptisés, des "sanctifiés" par le baptême) et, le lendemain, du jour dit "des morts" (en liturgie, la "commémoraison de tous les fidèles défunts"), la Congrégation pour la Doctrine de la Foi publiait hier mardi 25 octobre une Instruction sur le traitement des corps de nos défunts.
Elle y recommande l'inhumation, plus conforme dans le temps qu'elle laisse aux familles pour le deuil, et aussi dans la révérence que l'on peut ensuite faire aux corps enfouis en terre, au respect que l'Eglise porte aux défunts, semence et source de leur corps glorieux, ressuscité.
Elle ne s'oppose nullement à l'incinération, pourvu que celle-ci se fasse avec respect et que les cendres soient ensuite conservées dans un endroit digne - une pelouse d'honneur, un columbarium.
Pas de "chipotage", comme on dirait en belge : pas de dispersion anarchique des cendres dans la nature ou dans des bijoux (cela se voit) - nous ne retournons pas au grand "Tout" indistinct! - mais le souci de prévoir un lieu de mémoire et d'espérance en la résurrection de la chair.
Je souscris entièrement à cette Instruction. Depuis trop d'années, je suis blessé personnellement par le manque de respect que l'on inflige quelquefois aux corps de nos défunts : incinérés à la va-vite, comme dans une usine, les cendres récupérées on ne sait comment, dispersées quelquefois avec fantaisie (deux amis parisiens, qui sont de bons amis, ayant perdu la mère de l'un d'eux, avaient cru bon de disperser ses cendres sur une plage de Normandie, alors qu'ils venaient de Paris en moto avec l'urne - seule occurrence, sans doute, où cette vieille dame a fait de la moto -, en l'arrosant auparavant et copieusement de champagne. Je ne doute pas de l'intention, mais du respect présent dans les rites ainsi inventés.) L'inhumation quelquefois souffre, du reste, de ce même manque de respect : nos cimetières ne sont pas toujours propres, nets, les pierres tombales et les allées en sont peu entretenues, je n'incrimine en disant cela personne en particulier, et j'incrimine tout le monde à la fois : quand le sens du respect dû aux corps défunts se perd, quelque chose se perd, de fondamental, dans notre civilisation, et, un jour ou l'autre, on en paie chèrement le prix.
L'Instruction de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi s'adresse aux chrétiens, certes et d'abord, les invitant à redoubler de respect pour le corps de leurs défunts, car c'est un signe de leur foi en la résurrection des corps eux-mêmes. Faut-il le rappeler : nous n' "avons" pas un corps, nous "sommes" un corps, et si quelque chose de nous doit ressusciter, c'est pour la foi chrétienne, un ensemble et non une partie, un ensemble qui évidemment comprend le corps, non pas sans doute sous sa forme actuelle, mais sous un mode profondément renouvelé, précisément "ressuscité", un mode que saint Paul appelle celui du "corps spirituel". Mais cette Instruction s'adresse aussi à "tous les hommes de bonne volonté" : la façon de traiter les morts - ou de les maltraiter - est un sujet de méditation qui court depuis l'Antiquité dans notre humanisme européen. C'est précisément, faut-il le rappeler, pour ce motif, que la petite Antigone, fille d'Œdipe, nièce de Créon, sœur des frères ennemis Etéocle et Polynice, mourut murée vive, pour avoir contrevenu à l'ordre de son oncle qui imposait à la Cité de Thèbes de laisser pourrir le cadavre de l'un de ses frères. Cette petite fille à laquelle la Tradition littéraire prête l'âge d'une adolescente (douze, treize ans?) n'aurait plus supporté de vivre si elle n'avait honoré comme il convenait le corps défunt de son frère. Elle n'aurait plus osé, comme on dit chez nous, "se regarder dans une glace".
L’Église accueille favorablement la crémation des défunts
Dans une instruction publiée mardi 25 octobre, la Congrégation pour la doctrine de la foi réaffirme la préférence de l’Église catholique pour l’inhumation des corps, tout en reconnaissant que « la crémation n’est pas interdite » et en établissant des normes pour la conservation des cendres.
« La crémation n’est pas interdite », même si, pour des raisons théologiques liées à la foi et à l’espérance en la résurrection des corps, l’Église continue à recommander « avec insistance que les corps des défunts soient ensevelis dans un cimetière ou en lieu sacré » : telle est, en résumé, la ligne dégagée par la Congrégation pour la doctrine de la foi dans l’instruction Ad resurgendum cum Christo, publiée mardi midi 25 octobre.
Parce que la crémation des défunts a longtemps été un acte d’opposition aux dogmes de l’Église, voire de négation de ceux-ci, l’Église l’a toujours regardée avec une certaine méfiance. Il a fallu attendre 1963 pour que le Saint-Office, tout en demandant de « maintenir fidèlement la coutume d’ensevelir les corps des fidèles », précise que la crémation n’est pas « contraire en soi à la religion chrétienne ».
« Foi en la résurrection de la chair »
En 50 ans, les sociétés ont évolué sur le sujet. « La pratique de la crémation s’est sensiblement répandue dans de nombreuses nations, mais, dans le même temps, se sont aussi diffusées de nouvelles idées en contradiction avec la foi de l’Église », relève la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Ad resurgendum cum Christo commence donc par rappeler que « suivant la tradition chrétienne immémoriale, l’Église recommande avec insistance que les corps des défunts soient ensevelis dans un cimetière ou en un lieu sacré ».
« L’inhumation est d’abord et avant tout la forme la plus idoine pour exprimer la foi et l’espérance dans la résurrection du corporel », explique le texte, soulignant qu’« en ensevelissant les corps des fidèles, l’Église confirme la foi en la résurrection de la chair et veut mettre l’accent sur la grande dignité du corps humain, en tant que partie intégrante de la personne, dont le corps partage l’histoire ».
« Pas de raisons doctrinales pour prohiber » la crémation
Pour ces raisons, l’Église catholique ne peut « tolérer des attitudes et des rites impliquant des conceptions erronées de la mort, considérée soit comme l’anéantissement définitif de la personne, soit comme un moment de sa fusion avec la Mère-nature ou avec l’univers, soit comme une étape dans le processus de réincarnation, ou encore comme la libération définitive de la “prison” du corps ».
Pour autant, « là où des raisons de type hygiénique, économique ou social poussent à choisir la crémation (…), l’Église ne voit pas de raisons doctrinales pour prohiber cette pratique ». Sauf, évidemment, « dans le cas où le défunt aurait, de manière notoire, requis la crémation et la dispersion de ses cendres dans la nature pour des raisons contraires à la foi chrétienne », auquel cas, l’Église lui refusera des obsèques.
Sur le fond, néanmoins, la crémation, en effet, « ne touche pas à l’âme et n’empêche pas la toute-puissance divine de ressusciter le corps : elle ne contient donc pas, en soi, la négation objective de la doctrine chrétienne sur l’immortalité de l’âme et la résurrection des corps ».
Les cendres doivent être conservées « dans un lieu sacré »
Ainsi, pour l’Église catholique, « la crémation n’est pas interdite », « à moins qu’elle n’ait été choisie pour des raisons contraires à la doctrine chrétienne ». Elle est même accompagnée « avec d’opportunes directives liturgiques et pastorales, en veillant surtout à éviter toute forme de scandale ou d’indifférentisme religieux ».
La Congrégation pour la doctrine de la foi va même plus loin en tentant d’organiser convenablement la conservation des cendres.
Celles-ci « doivent être conservées normalement dans un lieu sacré, à savoir le cimetière ou, le cas échéant, une église » afin de « réduire le risque de soustraire les défunts à la prière et au souvenir de leur famille et de la communauté chrétienne » et d’éviter les « éventuels oublis et manques de respect qui peuvent advenir surtout après la disparition de la première génération, ainsi que des pratiques inconvenantes ou superstitieuses ».
De fait, « la conservation des cendres dans l’habitation domestique n’est pas autorisée » (1), pas plus que dans des souvenirs, des bijoux ou d’autres objets.« Pour éviter tout malentendu de type panthéiste, naturaliste ou nihiliste, la dispersion des cendres dans l’air, sur terre, dans l’eau ou de toute autre manière, n’est pas permise », insiste aussi la Congrégation pour la doctrine de la foi.
(1) Ce qui est déjà interdit depuis 2008 par la loi française.
Le texte intégral de l'instruction est sur zenit.org
UNESCO: Sant’Egidio plaide pour “la vérité historique sur le Mont du Temple de Jérusalem”
La ville sainte du judaïsme, du christianisme et de l’islam ne peut être «manipulée politiquement»
La Communauté catholique d’origine italienne de Sant’Egidio exprime sa “désapprobation” après la récente résolution – déclaratoire et non contraignante – de la “Commission du Programme et des Relations extérieures” de l’UNESCO à propos de « la protection du patrimoine culturel de la Palestine et le caractère particulier de Jérusalem Est », dans un communiqué en italien publié à Rome le 20 octobre 2016.
Pour Sant’Egidio « le choix d’utiliser la dénomination « Noble sanctuaire » (en italien, ndlr)qui indique, en arabe la mosquée Al-Aqsa, et d’ignorer le terme de l’hébreu « Mont du Temple » contredit la vocation de l’organisme international devant protéger le patrimoine culturel du monde, ce qui dénote des finalités politiques ».
« Le texte, adopté par la Commission de l’UNESCO, en dépit de la perplexité de la Directrice elle-même, Irina Bokova, nie le lien millénaire du peuple d’Israël avec le lieu où surgissait le Temple », fait observer Sant’Egidio.
Et de préciser : « De cette façon, non seulement on offense la sensibilité de millions de juifs, mais on ignore les éléments historiques et archéologiques irréfutables qui ne mettent pas en question la sainteté du même espace pour les croyants des autres religions. »
« Que Jérusalem, dont le nom signifie « ville de la paix », ne soit plus instrumentalisée à des fins politiques, mas devienne un lieu de rencontre et de cohabitation dans une recherche de la paix renouvelée qui passe par le « nécessaire dialogue entre chrétiens, juifs et musulmans », conclut le communiqué de Sant’Egidio, cheville ouvrière des grands rassemblements de Religions pour la paix dans « l’esprit d’Assise ».
Présenté par 7 pays, approuvé par 25 États, contre 6 et 26 abstentions, le texte de l’UNESCO – Organisation des Nations Unies pour l’Education, la science et la culture – reconnaît bien le caractère sacré de Jérusalem pour les trois monothéismes. Mais la référence à l’esplanade des mosquées Omar (au dôme doré) et Al-Aqsa (au dôme noir), 3e lieu saint de l’Islam, qui est aussi le Mont du Temple pour juifs et chrétiens, apparaît sous son nom arabe « Al-Haram Al-Sharif ».
Le texte désigne plus loin le « Mur Occidental » – Kotel, Mur Occidental ou Mur des Lamentations – qui est un mur de soutènement du Temple d’Hérode, d’abord sous son nom arabe « Place Al-Buraq » (du nom du « cheval ailé » de Mahomet), et les termes « Place du Mur Occidental » sont mis seulement entre parenthèses.
Dans une déclaration du 14 octobre, la directrice de l’UNESCO, Mme Bokova, réaffirme que « la Vieille ville de Jérusalem est la ville sacrée des trois monothéismes, le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam » et que c’est « au titre de cette diversité et de cette coexistence religieuse et culturelle que la ville a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ».
La directrice précise notamment que « dans ce microcosme de notre diversité spirituelle, des peuples fréquentent les mêmes lieux, parfois sous des noms différents ». Et elle précise : « La reconnaissance, l’usage et le respect de ces noms sont essentiels. La Mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif, sanctuaire sacré des musulmans, est aussi le Har HaBayit – ou Mont du Temple – dont le Mur Occidental est le lieu le plus sacré du Judaïsme, à quelques pas du Saint-Sépulcre et du Mont des Oliviers, révérés par les chrétiens. »
Mme Bokova affirme « l’esprit multiconfessionnel » de Jérusalem: « Nous avons une responsabilité collective qui consiste à fortifier cette coexistence culturelle et religieuse, par la force des actes, et aussi par la force des mots. Cette exigence est plus forte que jamais pour apaiser les divisions qui portent atteinte à l’esprit multiconfessionnel de la ville. (…) La responsabilité de l’UNESCO est de faire vivre l’esprit de tolérance et de respect de l’histoire, et c’est mon engagement quotidien en tant que Directrice générale, auprès de tous les Etats membres. »
Dans le judaïsme certains interprètent le verset du Cantique des cantiques (2, 9) « le Bien-aimé est derrière notre Mur » en référence à la Présence de Dieu au Mur du Temple.
Notons que le « Mont du Temple » est omniprésent dans les Evangiles : Jésus y a été présenté étant enfant, il a fait les pèlerinages annuels depuis Nazareth, il y a prié et il y a prêché.
Ce « Second Temple » a été détruit par les troupes romaines de Titus en 70 ap. J.-C.
Télé, série : « The young Pope » Canal +. Pas la peine de regarder !
Sans être parano, quand Canal + annonce une série « évènement » ayant pour cadre le Vatican et mettant en avant un Pape « jeune », on peut craindre le pire. Qu’en penser ?
Beaucoup de médias sont élogieux à l’égard de la série et invitent « à ne pas (la) manquer » (RTL). Et 20minutes d’expliquer « Pourquoi « The Young Pope » va secouer les grenouilles de bénitier » puisque « La série de Paolo Sorrentino met en scène un jeune pape américain fondamentaliste, despotique et névrosé ». Le décor est planté.
Certes, il n’est pas question d’interdire quoi que ce soit mais, à la longue, on peut se demander pourquoi, dans la grande majorité des cas, le Pape, l’Eglise ou encore l’institution sont présentés comme des névrosés ? Bien sûr, cela signifie un intérêt profond de ces artistes, non pour le fait religieux, sinon ils feraient de pareille séries sur le Dalaï Lama ou sur un calife, mais pour le catholicisme. Est-ce de la haine ? Est-ce de l’envie ? A vrai dire on ne le sait pas vraiment.
Alors, si vous vous posez la question de savoir si vous allez regarder cette série, voici quelques critiques de médias chrétiens :
La Vie (qui a pu visionner les deux premiers épisodes) : « Si vous attendiez une série documentaire sur les arcanes du Vatican et les affres de la fonction, veuillez frapper à une autre porte. Le réalisateur Paolo Sorrentino dont la série The Young Pope, très attendue, a été montrée au compte-gouttes aux journalistes avant sa diffusion (sur Canal+ à partir du 24 octobre) jette le spectateur dans des intrigues de pouvoir et utilise la fonction papale comme une toile de projections pour ses fantasmes. La série témoigne néanmoins d’une certaine fascination pour l’Église et l’influence morale et politique qu’elle exerce. »
La Croix trouve de réelles qualités à cette série : « Oscarisé pour La Grande Bellezza, Paolo Sorrentino, successeur de Fellini, se lance dans l’aventure d’une série télévisée au long cours (dix heures) avec une maestria époustouflante, brillantissime. Il réalise un opéra visuel. » Avant de poser un jugement clair : « Une vision volontairement caricaturale et irrévérencieuse ».
Ce paragraphe de la critique de Jean-Claude Raspiengeas résume bien, me semble-t-il, ce double jugement (grande perfection au plan technique et jeu parfait des acteurs mais vision partisane de l’Eglise par le cinéaste) : « Cardinaux cacochymes, complotistes, cyniques, carriéristes, apparatchiks et courtisans, intrigues de couloirs et médisances auxquelles Pie XIII tend l’oreille, sa description caricaturale de la Curie risque d’alimenter les préjugés sur le Saint-Siège mais, au fond, elle s’inscrit dans la grande tradition du cinéma local. En flirtant avec les limites, Sorrentino se comporte en Italien. Irrévérencieux envers cette institution omniprésente, impressionné par sa puissance symbolique et esthétique. »
Même son de cloche pour France Catholique : « Avec des images et une photographie superbes, Paolo Sorrentino (Il Divo, La Grande Bel lezza, Youth) confirme son grand talent. Mais, pour faire vivre une série ayant pour personnage principal un pape, il faut respecter, au minimum, la vraisemblance, ce qui est loin d’être le cas dans cette œuvre inégale, qui oscille entre humour, satire, émotion, etc., sans jamais approfondir. Malgré une interprétation exceptionnelle, le spectateur finit par s’ennuyer avec cette histoire peu crédible et peu palpitante. Au milieu des combines du Vatican et du comportement pour le moins bizarre du pape, il y a quelques pépites de spiritualité. Mais il y a aussi une brève scène suggestive. »
Malheureusement, je crois que tout est dit et il n’est peut-être pas nécessaire de s’abonner immédiatement à la chaine cryptée pour regarder cette série.
Une quinzaine d’églises du Brabant wallon nécessitent des travaux importants. Quatre d’entre elles devraient même être désacralisées. Il y a plus de 160 églises en Brabant wallon. Et quelques-unes ne sont pas vraiment en bon état. Au point qu’une démolition fait parfois partie des hypothèses de travail. « Il n’y a pas de tabou, assure Laurent Temmerman, responsable des services du Temporel pour Bruxelles et le Brabant wallon. Mais ce n’est pas évident du tout car les riverains, qu’ils soient catholiques ou non, n’aiment pas qu’on touche à leur église. Ça reste l’église du village, qu’on a toujours connu. C’est un repère. Il y a un véritable attachement aux églises.» S’il n’y a aucun tabou, il n’y a pas davantage d’églises condamnées. Quatre églises du Brabant wallon devraient toutefois être désacralisées à court terme: deux à Orp-Jauche, une à Rebecq, et une à Nivelles. La difficulté étant maintenant de leur trouver une nouvelle affectation. Car pour désacraliser une église, il faut impérativement connaître sa future affectation. Histoire de ne pas se retrouver avec une église transformée en, par exemple, club de strip-tease. Mais ça n’est pas si simple. Surtout quand les églises sont en mauvais état. À Orp-Jauche, les églises de Maret et d’Orp-le-Petit sont à l’abandon depuis des années, sans changements immédiats en vue.
et à Nivelles (source : le Soir) :
Une église partiellement désacralisée à Nivelles
Bien connue des Nivellois pour son imposante silhouette de briques que l’on contourne lorsqu’on quitte la gare pour rejoindre le centre-ville, et pour ses grands vitraux, l’église du Saint-Sépulcre fête ses 125 ans d’existence. … Elle n’attire plus la toute grande foule des fidèles – on est à moins d’un kilomètre de la collégiale Sainte-Gertrude, dans un quartier relativement vieillissant – et il est question de désacraliser une partie de l’édifice. Un cahier des charges en est voie de finalisation : il devrait d’ailleurs être publié la semaine prochaine, afin de trouver un bureau d’architectes prêt à plancher sur un projet. L’idée est de préserver le chœur de l’église, et peut-être le transept, pour le culte. Le reste pourrait recevoir une autre affectation : salle publique, voire même logements, la porte est ouverte à toutes les possibilités toutefois que le patrimoine principal est préservé. « La décision de désacralisation n’est pas encore prise, précise Jean-Paul Etienne, le président de la fabrique d’église de la collégiale, chargé de superviser l’opération. L’évêché est a priori favorable, mais il décidera sur la base du projet qui lui sera présenté.»