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Culture - Page 224

  • Se taire est souvent préférable

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    De l'Abbé Dinouart dans l'Art de se taire (1771) :

    1. On ne doit cesser de se taire, que quand on a quelque chose à dire qui vaut mieux que le silence.
    2. Il y a un temps pour se taire, comme il y a un temps pour parler.
    3. Le temps de se taire doit être le premier dans l'ordre; et on ne sait jamais bien parler, qu'on n'ait appris auparavant à se taire.
    4. Il n'y a pas moins de faiblesse, ou d'imprudence à se taire, quand on est obligé de parler, qu'il y a de légèreté et d'indiscrétion à parler, quand on doit se taire.
    5. Il est certain qu'à prendre les choses en général, on risque moins à se taire qu'à parler.
    6. Jamais l'homme ne se possède plus que dans le silence : hors de là, il semble se répandre, pour ainsi dire, hors de lui-même, et se dissiper par le discours, de sorte qu'il est moins à soi qu'aux autres.
  • A Liège le samedi 19 novembre 2016 à 16 heures : deux chorales polonaises chantent le Petit Office de l’Immaculée (XVe siècle). A l’orgue : François Houtart.

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    Affiche_liquescentes.jpg

    A Liège, le samedi 19 novembre 2016 à 16 heures la chorale « Liquescentes » de Poznań et le « Studium » de Musique sacrée de Lódz chantent  le Petit Office de l’Immaculée (XVe siècle) à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132).

    Le Petit Office de l’Immaculée Conception est  une version populaire condensée des offices de Matines, Prime , Tierce, Sexte, None, Vêpres et Complies de la liturgie catholique. Sa composition est attribuée au franciscain milanais Bernardin de Busto (XVe siècle) mais c’est au jésuite espagnol saint Alphonse Rodriguez ( XVIe  siècle)  qu’on doit surtout sa diffusion  au temps de la Contre-Réforme. Les prières de ce Petit Office ont été approuvées solennellement par un bref du pape Pie IX, dans la foulée de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception (1854).

    L’Ensemble vocal polonais  « Liquescentes »  qui interprète ce Petit Office  avec le « Studium » de musique sacrée de Lódz s’est constitué en octobre 2004, lors de la Semaine de la Culture Chrétienne organisée par les Pères dominicains à Poznań . Il se spécialise dans l’exécution et la propagation du chant grégorien et collabore avec les Pères de l’abbaye bénédictine de Triors en France.

     François Houtart tiendra les parties d’orgue dans cette prestation. Il a été l’élève d’Hubert Schoonbroodt au Conservatoire royal de Bruxelles et a travaillé avec des  maîtres de l’orgue tels que Jean Guillou, Carlo Hommel,  Jean Boyer ou  André Isoir  et poursuivi une carrière internationale qui l’a mené dans quatorze pays enropéens, au Canada et en Amérique latine.

    P.A.F. : libre

    Autres renseignements : tel 04.344.10.89 ou email sursumcorda@skynet.be

    JPSC

  • Une lettre de Soloviev

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    publiée le 14 novembre 2016 sur son blog, par le P. Simon Noël, moine de l’abbaye bénédictine de Chevetogne :

    « Voici un extrait particulièrement intéressant d'une lettre que Vladimir Soloviev écrivait en mai ou juin 1896 à Eugène Tavernier, un de ses amis parisiens. Elle pourrait bien illustrer ce que j'ai écrit récemment sur l’œcuménisme et sur l'antéchrist :

    Vladimir-Soloviev.jpg"Il n'y a que trois choses certaines attestées par la Parole de Dieu :

    1° L’Évangile sera prêché par toute la terre, c'est-à-dire que la vérité sera proposée à tout le genre humain ou à toutes les nations ;

    2° Le Fils de l'homme ne trouvera que peu de foi sur la terre, c'est-à-dire que les vrais croyants ne formeront à la fin qu'une minorité numériquement insignifiante et que la plus grande partie de l'humanité suivra l'Antéchrist ;

    3° Néanmoins, après une lutte courte et acharnée, le parti du mal sera vaincu et la minorité des vrais croyants triomphera complètement. De ces trois vérités aussi simples qu'incontestables pour tout croyant, je déduis tout le plan de la politique chrétienne.

    Et d'abord la prédication de l’Évangile par toute la terre, pour avoir cette importance eschatologique qui lui a valu une mention spéciale de la part de Notre-Seigneur lui-même, ne peut pas être limitée à l'acte extérieur de répandre la Bible ou des livres de prières et de sermons parmi les nègres et les Papous. Ce n'est là qu'un moyen pour le vrai but, qui est de mettre l'humanité devant le dilemme : d'accepter ou de rejeter la vérité en connaissance de cause, c'est-à-dire la vérité bien exposée et bien comprise. Car il est évident que le fait d'une vérité acceptée ou rejetée par malentendu ne peut pas décider du sort d'un être raisonnable. Il s'agit donc d'écarter non seulement l'ignorance matérielle de la révélation passée, mais aussi l'ignorance formelle concernant les vérités éternelles, c'est-à-dire d'écarter toutes les erreurs intellectuelles qui empêchent actuellement les hommes de bien comprendre la vérité révélée. Il faut que la question d'être ou de ne pas être vrai croyant ne dépende plus des circonstances secondaires et des conditions accidentelles, mais qu'elle soit réduite à ses termes définitifs et inconditionnés, qu'elle puisse être décidée par un pur acte volitif ou par une détermination complète de soi-même, absolument morale, ou absolument immorale.

    Maintenant, vous conviendrez sans doute que la doctrine chrétienne n'a pas atteint actuellement l'état voulu, et qu'elle peut encore être rejetée par des hommes de bonne foi à cause de réels malentendus théoriques. Il s'agit donc :

    1° D'une instauration générale de la philosophie chrétienne, sans quoi la prédication de l’Évangile ne peut être effectuée ;

    2° S'il est certain que la vérité ne sera définitivement acceptée que par une minorité plus ou moins persécutée, il faut pour tout de bon abandonner l'idée de la puissance et de la grandeur extérieures de la théocratie comme but direct et immédiat de la politique chrétienne. Ce but est la justice ; et la gloire n'est qu'une conséquence qui viendra se soi-même ;

    3° Enfin, la certitude du triomphe définitif pour la minorité des vrais croyants ne doit pas nous mener à l'attente passive. Ce triomphe ne peut pas être un miracle pur et simple, un acte absolu de la toute-puissance divine de Jésus-Christ, car s'il en était ainsi toute l'histoire du christianisme serait superflue. Il est évident que Jésus-Christ, pour triompher justement et raisonnablement de l'Antéchrist, a besoin de notre collaboration ; et puisque les vrais croyants ne sont et ne seront qu'une minorité, ils doivent d'autant plus satisfaire aux conditions de leur force qualitative et intrinsèque ; la première de ces conditions est l'unité morale et religieuse qui ne peut pas être arbitrairement établie, mais doit avoir une base légitime et traditionnelle, — c'est une obligation imposée par la piété. Et, comme il n'y a dans le monde chrétien qu'un seul centre d'unité légitime et traditionnel, il s'ensuit que les vrais croyants doivent se rallier autour de lui (Note : c'est Rome dont parle ici Soloviev) ; ce qui est d'autant plus idoine qu'il n'a plus de pouvoir extérieur compulsif et que, partant, chacun peut s'y rallier dans la mesure indiquée par sa conscience. Je sais qu'il y a des prêtres et des moines qui pensent autrement et qui demandent qu'on s'abandonne à l'autorité ecclésiastique sans réserve, comme à Dieu. C'est une erreur qu'il faudra nommer hérésie, quand elle sera nettement formulée. Il faut s'attendre à ce que quatre-vingt-dix-neuf pour cent des prêtres et moines se déclareront pour l'Antéchrist. C'est leur bon droit et leur affaire."

    La dernière phrase citée est forte sans aucun doute ; elle concerne ce mystère de l'apostasie universelle à la fin des temps. La phrase qui précède me semble obscure et je ne vois pas ce que Soloviev entend par cette hérésie dont il parle. Je résume donc ainsi sa pensée : vers la fin des temps nous assisterions à un double mouvement : une apostasie massive dans l’Église et l'unité des vrais croyants en une seule Église, autour du pape de Rome. C'est cette conviction qu'il a voulu illustrer dans son Court récit sur l'Antéchrist.

    Ref. Une lettre de Soloviev

    Commentaire de Pierre-René Mélon sous ce texte : « SI je comprends bien Soloviev, l'hérésie dont il parle c'est de "s'abandonner sans réserve à l'autorité ecclésiastique, comme à Dieu". Il distingue donc Eglise et Dieu : on peut s'abandonner à Dieu, mais pas à l'autorité de Eglise... si elle enseigne un "autre évangile" comme disait S. Paul. Nous avons là une piste intéressante pour qui sait lire les signes des temps...

    JPSC

  • Deux causes qui n'ont pas bonne presse : défendre le droit de l’enfant à la vie et militer pour un environnement culturel et médiatique sain

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    De Benoît A. Dumas sur le site de France Catholique :

    Avortement et libéralisme sexuel avancé - les droits de l’enfant, les Nations Unies et l’ « l’Evangile de la Vie »

    Parmi les 0NGs, Associations, Comités (aux divers noms et statuts) qui s’engagent pour le développement de tout l’homme et de tous les hommes ou qui militent pour l’accès de tous et de chacun aux droits humains fondamentaux, il est deux groupes qui ne jouissent pas à l’égal des autres du soutien actif ou, à défaut, d’une approbation consensuelle minimale du public. Ce sont ceux qui défendent le droit de l’enfant à la vie, dès sa conception, et ceux qui militent pour un environnement culturel et médiatique, audio-visuel, publicitaire... qui soit moralement sain, préservant d’abord les enfants. Voici de façon synthétique quelques observations majeures sur cette réalité.

    • Ces deux causes appartiennent aux droits de l’enfant, l’une en première position - droit de vivre, premier des droits -, l’autre très proche car appartenant au domaine de l’éducation : le droit à un environnement culturel et moral sain.

    • Ces deux causes figurent dans les déclarations universelles des Nations Unies.

    • Malgré cela, elles sont ignorées par la plupart des législations nationales en Europe ; elles sont souvent moquées et activement combattues, ces deux causes, par des groupes militants ou des lobbies puissants qui récusent leur caractère naturel et universel et ne veulent y voir que des positions religieuses archaïques, contraires aux libertés publiques.

    • De fait, ce sont très majoritairement des chrétiens, qualifiés de traditionnels ou conservateurs (et autres religieux) qui soutiennent ces causes. Ils le font certainement entraînés et éclairés par la foi, mais aussi formellement déterminés par leur adhésion aux droits de l’homme - tels que discernés en conscience - et confortés par les déclarations internationales de droit. Leur combat est donc essentiellement laïque et républicain ; il est pleinement fondé à repousser l’accusation d’ingérence du religieux dans la sphère publique et profane. [1]

    • Majoritaires au sein de leurs associations, ces chrétiens se trouvent plus ou moins noyés dans la masse, composée de croyants et non croyants, dont la plupart sont devenus relativement indifférents à ces valeurs. Dans cette société occidentale, marquée par l’athéisme et le relativisme moral, dominent en effet l’acceptation de l’avortement et le libéralisme sexuel avancé (qui n’est pas sans rapport avec la déréglementation libérale de l’économie de marché)

    • L’Eglise officielle interpelle de temps à autre, et en général de façon plutôt molle, ses fidèles, les pouvoirs publics et l’opinion, en défendant la valeur absolue de la vie humaine ainsi que la dignité de l’amour d’expression corporelle ainsi que le respect et la considération qui lui sont dus.

    • On pourrait, sans forcer, imaginer Jésus à l’Heure du Jugement, poursuivant ainsi l’énumération de nos attitudes à l’égard des plus petits d’entre ses frères, ces “petits” qui parfois dans l’Evangile désignent précisément les enfants (Mt 18, 1-7) : “J’étais un petit enfant dont les parents voulaient se défaire par avortement et vous m’avez sauvé...”, ou encore : “J’étais un enfant (de zéro à 18 ans) abîmé par la pornographie et une image dégradée de l’amour humain... et vous ne m’avez pas délivré de ce fléau...”

    * * *

    Mais comment opérer ce salut et cette délivrance ? Conversations, accompagnement individuel, discussions, aide concrète aux personnes, réunions de formation, catéchèse et prédication pertinentes et courageuses, enseignement... sont évidemment les premiers moyens à mettre en oeuvre. Mais on s’aperçoit sans tarder qu’il faut se rassembler et entrer dans un mouvement qui porte spécifiquement le souci de ces graves problèmes, soit capable d’argumenter, d’éclairer, d’entraîner un public anesthésié, d’interpeller les pouvoirs publics... C’est ce que font des mouvements, associations, ONGs telles que Alliance Vita, Fondation Jérôme Lejeune, AFC (associations familiales catholiques), CLER, Action pour la Dignité Humaine, CitizenGo, Laissez-les-vivre - SOS futures mères, Mère de miséricorde, Avenir de la Culture, la Manif pour tous... Ces organisations agissent premièrement au sein de leur milieu associatif dont elles entretiennent la veille et mobilisent les membres ; et elles entreprennent des actions directes au niveau politique, national et européen, alertant les pouvoirs publics et mettant en oeuvre une pression de signe contraire à la pression exercée par de puissants lobbies. Ce qui en partie dément ce constat désabusé du Christ, visant à faire réagir les siens (à la fin de la parabole de l’intendant infidèle) : “les fils de ce monde-ci sont plus avisés envers leurs propres congénères que les fils de la lumière” (Luc 16, 8)

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  • L'avènement d'un eugénisme consensuel, mou et compassionnel

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    Lu sur genethique.org "Le coin des experts" :

    JACQUES TESTART DÉNONCE LA FABRIQUE DE L'HUMAIN

    Jacques Testart était l’invité des 4e assises Technologos, organisées avec la collaboration du CRIIGEN[1], les 16 et 17 septembre dernier, qui se tenaient à Paris à l’Ecole des Hautes études en sciences sociales. Il est intervenu  pour présenter les  considérations éthiques et des conséquences anthropologiques du recours à la logique techno-industrielle dans le domaine de la procréation humaine. Gènéthique reproduit le contenu de son intervention.

    On peut définir une fabrique de l'humain comme un ensemble de dispositifs techniques permettant de formater des individus conformes à un projet, personnel ou collectif. Les interventions réglementaires ou biomédicales dans la procréation constituent le premier pas dans l'ontogenèse des personnes.

    La sélection des individus

    Historiquement c'est l'eugénisme qui, depuis les temps les plus anciens et dans toutes les cultures, a permis la sélection des individus à la naissance, l'eugénisme négatif permettant de refuser les nouveau-nés non conformes selon des critères évalués par la médecine. Depuis moins de deux siècles, l'apparition et l'évolution de techniques de plus en plus sophistiquées a conduit à affiner mais aussi à étendre les pratiques eugéniques. Après l'infanticide historique, la stérilisation des femmes a concerné des centaines de milliers de personnes dès le début du vingtième siècle, puis le fœticide sélectif s'est imposé bien après la deuxième guerre mondiale et les capacités d'enquête génétique (analyse chromosomique) ou morphologique (échographie) sur le fœtus. Enfin la conjonction de la fécondation hors du corps (1978) et de l'examen de l'ADN embryonnaire (1990) a permis de développer le diagnostic préimplantatoire (DPI) sur les embryons issus de la fécondation in vitro (FIV) depuis les années 1990. Certaines recherches portent désormais sur une phase antérieure à la fécondation, les gamètes (spermatozoïde et ovules), mais rencontrent des limites techniques (le gamète est détruit par son analyse) et logistiques : les loteries génétiques qui précèdent et accompagnent la fécondation (méiose puis appariement des gamètes) ne permettent pas de prévoir l'identité de l'œuf avant sa conception. Des études chez l'animal portent sur la culture de lignées cellulaires (cellules souches) transformables en gamètes, éventuellement après avoir été génétiquement modifiées.

    Avant même la disposition des outils génétiques, l'eugénisme s'est développé dans les années 1970 grâce à la possibilité de congeler le sperme des hommes, permettant ainsi la création de banques de sperme et la sélection de donneurs selon des critères morphologiques, médicaux ou esthétiques. Des évaluations comportementales sont aussi pratiquées depuis que tous les traits humains sont réputés dépendre de la génétique. Ainsi, en 2016, la plus grande banque de sperme britannique recommandait d'éviter les donneurs présentant un déficit d'attention, une hyperactivité, des signes d'autisme ou de dyslexie... L'« appariement de couples reproducteurs », selon l'expression des médecins des Cecos (Centres d'étude et de conservation du sperme), prétend éviter de conjuguer les mêmes facteurs de risques pathologiques chez le donneur et la receveuse du sperme. Sélection et appariement du donneur ont constitué une pratique fondatrice du nouvel eugénisme de l'après-guerre : rompant avec l'eugénisme nazi ou même avec l'eugénisme autoritaire d'avant-guerre, le nouvel eugénisme a pris en compte l'évolution des sociétés, les obligations faites à la médecine (procès de Nuremberg) et les droits des personnes. La fabrique de l'humain relève désormais d'un eugénisme consensuel, mou et compassionnel. 

  • Le krach de la transcendance

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    Via Metablog :

    [verbatim] Philippe de Villiers, «Le krach de la Transcendance»

    téléchargement.jpgPhilippe de Villiers consacre un chapitre de son livre «Le Moment est venu de dire ce que j'ai vu» (2015) à ce qu’il nomme Le krach de la Transcendance. Voici le texte, repris du blog de Marc-Elie. Toute la première partie offre une similitude parfaite avec le constat de Michel Onfray que l'on re/lira ici: «J'ai vu les effets de Vatican II à la messe étant gamin...»

    J'avais grandi au rythme de la messe des anges et du credo grégorien. Je suivais les enfants de chœur du reposoir avec leurs paniers débordant de pétales de roses.Je tenais une petite bannière de sainte Thérèse, au milieu de la procession des Rogations qui implorait la clémence du Ciel, après les semailles, pour une juste récolte. Les surplis rouge et blanc tenaient les cordons du dais qui abritait l'ostensoir à paillettes dorées. C'était beau.

    En ce temps-là, la dévotion populaire était le terreau de la liturgie. On priait avec des gestes, avec son corps, on tombait à genoux, on joignait les mains pour supplier, on frissonnait en chantant le Lauda Sion immémorial.

    Au mois de mai, on marchait chaque soir d'une maison à l'autre, avec une Sainte Vierge portée à bout de bras sur un brancard. C'était le mois de Marie. J'aimais l'odeur d'encens et la plainte du requiem qui faisaient descendre en majesté un peu de ciel dans nos cœurs. Et puis la Fête-Dieu, les œufs de Pâques, la crèche, les pèlerins de Lourdes, les cloches du glas et du baptême, les croix de mission. C'était une société.

    Soudain, un dimanche, tout chavire. On nous exhorte à tutoyer Dieu, dans un nouveau Notre-Père. Les agenouillons ont été descellés dans la semaine. Ils ont disparu.

    On comprend que le remembrement ne s'est pas arrêté au porche de l'église, il est entré dans le chœur, en pleine messe.

    On a remembré les missels. On a voulu éloigner le faste et le triomphalisme. On a descendu les statues, les tentures, on a remisé le dais: il fallait du dépouillement, revenir aux pauvretés, aux austérités des origines, aux pieds nus des catacombes ; les accessoires chamarrés de la dramaturgie sacramentelle ont été placés «en dépôt» chez le «conservateur départemental des antiquités et objets d'art», ravi de l'aubaine. Bientôt le dépôt deviendrait un dépotoir.

    On nous avait expliqué, jadis, que l'autel était «orienté», qu'il devait regarder, avec les fidèles, en direction de l'est, vers le soleil levant qui triomphe de la nuit et symbolise le Christ ressuscité. Et voici qu'on installe une table à repasser au milieu du chœur, avec des tréteaux et des planches. Le curé nous regarde, convivial, collégial, «il faut participer». Il a congédié ses ornements et son calice. Il boit le vin consacré dans un verre à moutarde, il veut être comme tout le monde. Il a laissé la soutane et porte un débardeur marron. Selon le mot de Claudel, il dit «la messe à l'envers» pour «être à l'écoute des gens » et pour «faire église».

    Un jeune paroissien avec une guitare, qui ressemble à Leny Escudero, entonne le chant que j'apprendrai par cœur:

    Si tu en as envie,

    Comme Jésus-Christ lui-même,

    Tu peux faire de ta vie

    Un... je t'aime.  

    C'est la religion de l'amour. Enfin! On n'est plus dans un règlement. On est dans l'amour. Et, si on tutoie Dieu dans le nouveau Notre-Père, c'est pour se rapprocher de lui. Ce n'est plus un Dieu de tonnerre et qui condamne. Il n'est plus au-dessus de nous, il est en nous, au milieu de nous, il chemine. C'est un voisin et non plus un Père. Si les agenouilloirs ont disparu, c'est que Dieu n'a pas besoin de ces théâtrales démonstrations d'obéissance où l'on se couvre de cendre jusqu'à s'anéantir. Dieu est Esprit. Une religion trop sensible perd l'esprit.

    C'est l'aggiornamento, la nouvelle Pentecôte, le temps du Renouveau et du retour aux sources.

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  • Tolkien : un catholique traditionaliste, anti-moderne, réactionnaire et conservateur

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    De TVLibertés.com :

    LA PETITE HISTOIRE : LE VRAI VISAGE DE TOLKIEN, CATHOLIQUE ET RÉACTIONNAIRE

    A mille lieues de l’image d’un auteur d’heroic fantasy imprégné d’ésotérisme new age et adulé par les hippies, Tolkien était avant-tout un catholique traditionaliste, anti-moderne, réactionnaire et conservateur. Pétri de latin, il a fondé son oeuvre en s’inspirant de la mythologie nordique et de ce catholicisme médiéval plein de mystères et de légendes. Marqué par la Première guerre mondiale, il restera jusqu’à sa mort fidèle à ses idéaux, trouvant refuge dans son univers pour se couper de ce progrès qu’il haïssait tant. Dans ce nouvel épisode de La Petite Histoire, Christopher Lannes vous comte la véritable histoire de l’auteur du Seigneur des Anneaux. Un visage méconnu et fascinant.

  • Un cardinal dans l'air du temps...

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    D'Anne Kurian sur zenit.org, cette interview d'un prélat qui assurément ne fera pas de vagues; les tenants de la laïcité et de notre "modèle libéral avancé" avec ses pratiques éthiques les plus contestables n'ont vraiment aucun souci à se faire... :

    Belgique: le card. désigné Jozef De Kesel invite à découvrir « la liberté de la foi »

    Il souhaite une Eglise ouverte au monde et solidaire

    « Une Eglise vivante, ouverte au monde » et qui soit « solidaire ». C’est le souhait de Mgr Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles (Belgique), qui sera créé cardinal par le pape François le 19 novembre 2016.

    Dans un entretien accordé à Zenit, le cardinal désigné estime que les chrétiens doivent « accepter de tout cœur la culture dans laquelle nous avons à accomplir notre mission : une culture pluraliste, une société sécularisée ». « Cette culture est aussi une chance » car elle permet de « découvrir la liberté de la foi », ajoute Mgr De Kesel qui rejette les discours anti-modernes.

    Zenit – Eminence, vous attendiez-vous à cette nomination ?

    Mgr De Kesel – Je ne m’y attendais pas du tout. J’étais à Monaco pour la réunion des présidents des Conférences épiscopales européennes. C’était la fin, le dimanche après la messe. J’étais déjà dans le bus pour aller à l’aéroport et tout à coup des évêques sont venus me voir pour me féliciter. Je n’en savais rien. Je ne savais même pas que le pape avait l’intention de publier les noms. Je ne pouvais pas le croire, je n’y avais même pas pensé…

    Comment voyez-vous cette nouvelle mission ?

    La « création » aura lieu le 19 novembre. Je vais voir ce qu’on attend de moi à Rome. Peut-être dois-je devenir consulteur dans une congrégation mais pour le moment je n’en sais rien encore. Cette nomination est un signe de confiance du côté du Saint-Siège, pas seulement pour moi mais aussi pour notre Eglise en Belgique, qui vit certaines difficultés, confrontée à une culture sécularisée.

    Quelles sont vos souhaits d’archevêque pour votre diocèse ?

    Mon souci ici est de revitaliser un peu l’Eglise. Je pense que nous devons accepter de tout cœur la culture dans laquelle nous avons à accomplir notre mission : une culture pluraliste, une société sécularisée. C’est une conviction profonde en moi. Cette culture est aussi une chance, une grâce pour l’Eglise. En effet, auparavant les chrétiens étaient portés par la société elle-même. Ce n’est plus le cas mais cette nouvelle situation permet de découvrir la liberté de la foi. En tant que pasteur, je veux encourager nos communautés chrétiennes, je ne veux pas tenir un discours anti-moderne. C’est notre société, c’est dans cette société que nous sommes appelés à accomplir notre mission. Nous voulons une Eglise vivante, ouverte au monde, et une Eglise qui soit solidaire, même si elle est plus petite qu’auparavant. Les joies, les peines et les angoisses des hommes d’aujourd’hui sont aussi les joies, les peines et les angoisses des disciples du Christ. Je souhaite une Eglise qui a accepté la culture dans laquelle elle vit et qui s’ouvre au monde tout en restant fidèle au trésor qu’elle a reçu du Seigneur dans l’Evangile.

    Avez-vous des priorités pour la pastorale des vocations ?

    La question de la vocation c’est aussi la question de la revitalisation de nos communautés. C’est quand il y a des chrétiens que peuvent surgir des vocations. La pastorale des jeunes a toujours implicitement un pôle des vocations aussi, c’est évident, mais la question des vocations est celle de nos communautés chrétiennes en général.

    Bruxelles, c’est aussi un carrefour européen : est-ce que cela donne un visage particulier à votre mission ?

    Certainement. Peut-être cela a-t-il joué aussi pour le Saint-Père dans sa décision de me créer cardinal. Il y a ici le siège de la Commission des Episcopats de la Communauté européenne (Comece). Je pense qu’il y aura une certaine mission à y accomplir en tant que cardinal.

    Quel est votre regard sur l’Europe ?

    L’Europe est en crise et il s’agit aussi d’une crise « spirituelle ». Elle n’est pas simplement un marché commun. Dans les années 50, ce qui a inspiré les fondateurs était beaucoup plus profond, beaucoup plus vaste, que maintenant : c’était la question de la paix, de la justice. Aujourd’hui le projet européen est en question, notamment avec la montée des nationalismes. Mais je crois qu’il faut continuer, je crois que c’est un projet très important. Nous avons une riche tradition, l’Europe a quelque chose à donner au monde entier.

    Comment l’Eglise en Belgique intervient-elle sur les questions éthiques ?

    Nous vivons dans une société démocratique, il y a des lois, ce n’est pas l’Evangile ni la Charia ni la Torah qui décident de la loi. Mais l’Eglise est là et participe au débat de société. Elle appartient à la société civile et de ce fait doit faire entendre sa voix. En Belgique ce n’est pas facile pour nous sur nombre de questions éthiques. Il y a d’un côté la société démocratique qui décide et fait les lois et d’autre part la conscience du chrétien. A travers des chrétiens engagés en politique, nous pouvons faire entendre notre voix, être présents et participer à rendre la société plus humaine, plus fraternelle. Pour moi l’éthique englobe aussi la question du pauvre, la question du réfugié.

    Avez-vous déjà rencontré le pape ?

    Je suis allé à Rome le 29 juin dernier pour recevoir le pallium, en la fête des saints Pierre et Paul. J’ai pu échanger avec lui, il connaissait mon nom et est très accessible.

  • Les archives Marcel De Corte sont accessibles à l'Université de Liège

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    Du site de l'Université de Liège (rubrique "culture") :

    Les archives Marcel De Corte accessibles à l'ULg

    MarceldeCorte

    Les archives et la correspondance du professeur Marcel De Corte sont désomais en dépôt à l'Université et peuvent y être consultées. Ces nombreux documents ont fait l'objet d'un inventaire détaillé par le Pr André Motte, qui fut un de ses assistants. Elles  peuvent intéresser non seulement ceux qui désirent mieux connaître Marcel De Corte lui-même et sa pensée, mais aussi les historiens de la philosophie, de la politique belge, de l’Alma mater liégeoise et de la crise qu’a connue l’Église catholique pendant et après le Concile Vatican II.

    Marcel De Corte, philosophe érudit, engagé et «rebelle»

    Marcel De Corte est né à Genappe, village du Brabant wallon (Belgique), le 20 avril 1905. Après de brillantes humanités gréco-latines à l’Athénée de Nivelles et un doctorat en Philosophie et Lettres (Philologie classique) à l’Université libre de Bruxelles, diplôme qu’il obtient, en 1928, avec le plus haut grade et un mémoire sur la composition du corpus aristotélicien, il enseigne, pendant deux ans, les langues anciennes à l’Athénée de Hannut. Après quoi, lauréat du concours universitaire et boursier du Gouvernement belge, il suit des cours à Paris (École Normale, Sorbonne, Institut Catholique), puis effectue une enquête sur les manuscrits d’Aristote dans quatre universités italiennes. Engagé comme assistant à l’Université de Liège en juillet 1932, il est reçu deux ans plus tard, à l’unanimité, Agrégé de l’enseignement supérieur en philosophie avec une thèse sur la doctrine de l’intelligence chez Aristote. Chargé de cours en octobre 1935, il est fait professeur ordinaire le premier janvier 1940 et reçoit une chaire relevant principalement de l’histoire de la philosophie ancienne et de la philosophie morale.

    Durant cette première décennie d’activité scientifique, le jeune universitaire noue de nombreuses relations et s’acharne au travail pour approfondir son premier domaine de recherche, la philosophie grecque, en publiant trois livres et de copieux articles sur Aristote, Platon, Plotin, Jean Philopon, et pour étendre largement son éventail d’intérêts à la philosophie morale, à la philosophie de l’art, à la métaphysique et à la mystique, à l’histoire de la philosophie du Moyen Âge (Thomas d’Aquin), à la philosophie moderne (Descartes, Malebranche, Maine de Biran) et contemporaine (Bergson, Blondel, Marcel, De Coster). Cet apprentissage d’une richesse surprenante se prolongera durant toute sa carrière et sera partagé très généreusement, car il a enseigné la philosophie durant quarante ans (1935-1975) à des milliers d’étudiants, formé une série de disciples et accepté d’innombrables invitations à des conférences et rencontres scientifiques, en Belgique et à l’étranger, en France tout particulièrement où son rayonnement a été considérable. Il a été professeur invité aux universités de Québec et d’Élisabethville, et a bénéficié à plusieurs reprises des accords culturels franco-belges. Il a été doyen de la Faculté de Philosophie et Lettres et secrétaire du Conseil académique. Lecteur assidu, doté d’une immense culture et d’une excellente plume, il a écrit sur mille sujets, laissant une vingtaine d’ouvrages et plus d’un  millier d’articles. Parmi ceux-ci figurent un grand nombre de contributions à des journaux ou à des magazines, belges et français, dont il a été parfois un correspondant assidu. Ce fut notamment le cas de La libre Belgique, et lui ont ainsi valu de nombreux lecteurs et correspondants ses interventions relatives à des événements qui ont marqué le siècle, comme la crise royale, l’indépendance du Congo, le Concile Vatican II et ses suites.

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  • Une encyclique consacrée à la théorie du genre ?

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    De Simon Caldwell sur Catholic News Services (traduit par nos soins) :

    Un cardinal néerlandais dit qu'une encyclique pontificale sur la théorie du genre pourrait être nécessaire

    OXFORD, Angleterre (CNS) - La propagation de la théorie du genre induit en erreur tant de catholiques qu'un document de haut niveau pourrait être nécessaire pour corriger les erreurs de l'idéologie, a déclaré un cardinal néerlandais.

    Le cardinal Willem Eijk d'Utrecht (Pays-Bas) a déclaré qu'une encyclique pontificale ou tout autre document magistral «pourrait sembler nécessaire» pour contrer la propagation de la nouvelle théorie selon laquelle le genre peut être déterminé par le choix personnel plutôt que par la biologie.

    Il a dit que même des parents catholiques commencent à accepter que leurs propres enfants puissent choisir leur sexe notamment parce qu'ils «n'entendent rien d'autre». A présent, a-t-il dit, l'Eglise a  un devoir urgent de leur rappeler la vérité de son enseignement sur le corps humain.

    Il a déclaré à Catholic News Service, lors d'une entrevue le 7 novembre à Oxford, que le pape Benoît XVI et le pape François ont abordé le sujet au cours des cinq dernières années et que chacun a noté que la théorie s'est enracinée dans les sociétés occidentales.

    "Peut-être qu'un document sur ce problème pourrait être une question urgente", a déclaré le cardinal Eijk. "Elle (la théorie des genres) se répand partout dans le monde occidental, et nous devons avertir les gens", a-t-il dit. «Du point de vue de la théologie morale, il est clair - qu'on ne peut pas changer de sexe de cette façon», a-t-il ajouté. «C'est comme l'euthanasie et le suicide assisté», a poursuivi le cardinal Eijk. «Quand les gens ont commencé à en discuter, ils n'étaient pas sûrs», mais beaucoup de gens sont devenus tellement familiarisés à de telles pratiques qu'elles sont maintenant considérés comme ordinaires. Il a dit que beaucoup de catholiques acceptaient à présent la théorie de genre "d'une manière très facile, même les parents, parce qu'ils n'entendent rien d'autre."

    Les remarques du cardinal ont précédé la conférence commémorative d'Anscombe qu'il devait donner à Blackfriars, un monastère dominicain à Oxford, sur le thème, «la médecine est-elle perdante?»

    Théologien moraliste et ancien médecin ayant travaillé à l'hôpital universitaire d'Amsterdam avant de devenir prêtre, le cardinal Eijk, 63 ans, a déclaré qu'il aborderait la montée des pratiques médicales non thérapeutiques, y compris le changement de sexe, l'euthanasie et le suicide assisté. Il a expliqué que les progrès médicaux conduisaient à une culture dans laquelle l'individualisme prospére et où la théorie des genres trouve un terrain fertile.

    Mais il a averti CNS que l'une des conséquences de l'évolution des mœurs est l'émergence de l'intolérance envers les gens qui n'acceptent pas les nouvelles idées. "Nous vivons dans une société assez intolérante", a-t-il dit. «Les gens parlent de tolérance et ils disent que l'individu est libre de penser ce qu'il aime, mais dans la pratique ... les gens doivent accepter une certaine vision de l'homme, cette vision dualiste de l'homme et cette vue du corps comme quelque chose qui est modulable. "Et quand vous dites que, peut-être, ce n'est pas une approche moralement bonne, vous êtes exclus," a-t-il dit. "Vous devez penser selon ces théories modernes ou vous êtes exclus - cela imprègne le monde universitaire, le parlement, les mass médias. «C'est très douloureux et ils vont rendre les choses de plus en plus difficiles pour les chrétiens, j'en suis sûr», a-t-il affirmé, ajoutant que les catholiques doivent faire pression pour le droit de vivre selon leur conscience, à moins qu'ils ne soient harcelés ou même emprisonnés dans les temps qui viennent.

    Les jeunes, a-t-il poursuivi, sont une source d'espoir, car il constate que la minorité de ceux qui sont actifs dans l'Eglise «acceptent la foi dans son entièreté». "Ce sera la force de l'avenir", a-t-il dit. «Je pense que nous serons une petite Eglise, une petite fraction de la population au moins aux Pays-Bas, mais les chrétiens qui restent auront une vie de prière, une relation personnelle avec le Christ, et ils seront clairs sur la foi et prêts à en témoigner.» "Ce sera une petite Eglise, mais une Eglise convaincue, et elle sera prête à souffrir", a-t-il ajouté.

    La théorie du genre est si nouvelle que l'Eglise l'a rarement dénoncée en la désignant par son nom jusqu'aux cinq dernières années. En 2012, le Pape Benoît XVI, dans un discours à la Curie romaine, a évoqué la théorie du genre lorsqu'il a parlé des erreurs profondes qui sous-tendent la révolution anthropologique. Le pape François a implicitement critiqué la théorie du genre dans «Laudato Si», son encyclique papale de 2015 sur l'environnement et a condamné «l'endoctrinement de la théorie du genre» dans le cadre d'une «guerre mondiale contre la famille» lors d'une visite en Géorgie et en Azerbaïdjan.

  • "Tu ne tueras pas" : un film sur "l’agir en conscience", un grand film de Mel Gibson

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    De François de Lacoste Lareymondie sur aleteia.org :

    « Tu ne tueras point » : une grande leçon humaine et morale

    À propos du film de Mel Gibson, qui sortira en salles le 9 novembre.

    Je laisse à plus compétent que moi le soin de rédiger la critique cinématographique de ce film. Mon propos est différent et concerne le contenu éthique sur lequel il est d’autant plus justifié de se pencher qu’il s’agit d’une histoire vraie.

    Le film se découpe en deux parties bien distinctes : la première est celle du conflit moral qui s’apparente à la question de l’objection de conscience ; la seconde est celle de la vertu de courage au-delà de l’héroïsme. L’unité d’ensemble est donnée par le personnage de Desmond Doss qui se trouve au centre des deux parties. Elles convergent sur la question du bien possible au milieu du mal, qui est celle de « l’agir en conscience ».

    Objecteur ou « coopérateur de conscience » ?

    Il ne serait pas exact de placer d’emblée le film sur le terrain de l’objection de conscience [1]. En effet, le héros n’a pas été mobilisé contre son gré mais il s’est volontairement engagé dans l’armée américaine, d’ailleurs pour de nobles raisons : il estime qu’il est de son devoir de servir sa patrie et d’être solidaire des autres jeunes qui vont participer au combat.

    Mais Doss a donné une portée absolue au « sixième » commandement « Tu ne tueras pas » (Ex, 20, 13[2]. Aussi s’engage-t-il comme infirmier ; mais en unité combattante afin de sauver des vies au plus près du danger.

    D’ailleurs lui-même refuse le titre et le statut d’objecteur de conscience, se définissant comme un « coopérateur de conscience ». C’est l’armée américaine qui veut le qualifier ainsi pour le faire entrer dans une « case » connue et trouver une issue à un problème insoluble. En effet, dès lors qu’il s’était engagé, il devait accomplir la formation de base commune à tous les soldats, laquelle comportait nécessairement un apprentissage du maniement des armes.

    C’est là que se cristallise le conflit entre Doss et l’armée. En effet, il refuse à la fois de porter une arme, même à l’entrainement, et d’être qualifié d’objecteur de conscience, ce qui l’aurait renvoyé vers l’arrière.

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  • Chrétiens crétins ? « Comment croire les fariboles de ces gens-là ? »

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    Les éditions Mols annoncent :

    Nous avons le plaisir de vous annoncer la sortie du nouveau livre de François-Xavier Nève :

    Chrétiens crétins ?
    « Comment croire les fariboles de ces gens-là ? »

    François-Xavier Nève,

    Philippe SOLLERS a déclaré début 2016 lors d’un entretien au Point : « Dieu […] n’existe pas, sauf pour des abrutis fanatiques… » Autrement dit : il resterait quelques débiles pour croire à leur illusion.

    Aujourd’hui, autour de nous, il est de bon ton de donner le coup de pied de l’âne aux chrétiens. Le dernier carré de « crétins », assommés par le renoncement des clercs et le triomphe des sciences et des techniques, semble incapable de réagir. À bon compte, on passe pour un esprit fort, libre et scientifique.

    François-Xavier Nève démontre ici qu’il ne faut pas identifier foi chrétienne et inculture scientifique.

    Souvent l’espérance chrétienne grince ou coince parce qu’on n’en connaît pas le contenu ou qu’on le comprend de travers. L’auteur éclaircit le problème de la souffrance et l’horreur de la mort, trous noirs les plus fréquents. Il montre que le big bang et l’Évolution rendent l’Histoire naturelle chaque jour plus compatible avec l’Histoire sainte. Il explique le Credo, les fameux dogmes chrétiens, ridiculisés parce que méconnus, la trinité, l’immaculée conception, la naissance virginale de Jésus, les miracles et la Résurrection dans le cadre de l’ensemble de nos connaissances en ce début du XXIe siècle.

    L’auteur, très documenté, argumente avec force et virtuosité, sans oublier chaleur et joie de vivre, humour et originalité.

    Éditions Mols : Collection Autres Regards • 155 x 240 cm • 384 pages • 26 € • ISBN 978-2-87402-199-2 • En librairie : 15 octobre 2016 (France : 27 octobre 2016)

    François-Xavier NÈVE est un scientifique. Spécialiste de phonologie et de linguistique, il a publié des centaines d’écrits de recherche et de vulgarisation scientifique, y compris en astrophysique et en biologie.

    www.editions-mols.eu