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Culture - Page 221

  • La Lumière et les Lumières : compatibles ?

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    "C’est toute l’ambiguïté d’un mouvement intellectuel actuellement à l’œuvre et qui entend moins faire vaciller le navire que le remettre à flot. Tous sont habités intérieurement par la modernité, laquelle n’est pas simplement un moment historique, mais porte en elle une vision de Dieu, de l’homme et de la vie en société, contraire à la pensée chrétienne". Un éditorial de Philippe Maxence dans « L’Homme Nouveau » du 11 février 2017 :

    « L’émergence d’un courant

    Après des décennies de progressisme échevelé, le conservatisme est de retour. Certes, le mot a toujours mauvaise presse, mais il connaît aujourd’hui un regain de faveur, au moins au plan intellectuel. Des preuves ? Le philosophe conservateur Roger Scruton a été enfin traduit en France (De l’urgence d’être conservateur, L’Artilleur) pendant que deux autres ouvrages récents entendent présenter la pensée conservatrice (Vous avez dit conservateur ? de Lætitia Strauch-Bonart, Le Cerf ; Qu’est-ce que le conservatisme ? de Jean-Philippe Vincent, Les Belles Lettres).

    En 2002, l’essayiste de gauche Daniel Lindenberg avait pourtant sonné le tocsin : la réaction pointait à nouveau le nez. Il dénonçait donc la montée des nouveaux réactionnaires, censés incarner un retour au passé et aux idées nauséabondes

    Sus à la pensée progressiste !

    Depuis la parution du Rappel à l’ordre de Daniel Lindenberg (réédité en 2016), loin de refluer, le mouvement « néo-réactionnaire » n’a fait en quelque sorte qu’augmen­ter. Aux intellectuels alors visés, il convient d’ajouter aujourd’hui Éric Zemmour, Patrick Buisson, Élisabeth Lévy et ses amis de Causeur, Bérénice Levet, Natacha Polony, François-Xavier Bellamy ou Jean-Claude Michéa qui s’est fait une spécialité en tant qu’anarchiste anti-libéral de pilonner le progressisme de la gauche bobo et de la Fondation Terra Nova. De son côté, l’athée Michel Onfray joue une partition assez similaire.

    Peu à peu, le terme conservateur s’est substitué à celui de néo-­réactionnaire. Les intellectuels cités bénéficient, il est vrai, d’un public qui se reconnaît globalement dans leurs propos et leurs analyses. Les (gros) livres d’Éric Zemmour ne sont peut-être pas toujours lus intégralement, mais ils sont vendus en très grand nombre. Ses conférences attirent une foule suffisamment importante pour que l’on ait pu penser à lui comme candidat aux… élections présidentielles. Le désastre de l’école et de la transmission, contre lequel bataille Alain Finkielkraut, a certainement élargi l’audience du philosophe, bien au-delà de son (intéressante et souvent passionnante) émission Répliques, diffusée sur France-Culture. Dans ce sillon, une jeune garde monte aussi à l’assaut des bastions de la pensée progressiste et des citadelles de l’enfermement moral.

    Une ambiguïté de fond 

    Avec courage et talent, ces intellectuels « conservateurs » sont parvenus en raison de leur aura médiatique à enfoncer des coins dans le système intellectuel dominant en France. Ils s’expriment dans les « Tribunes » du Figaro, sont reçus à la télévision ou à la radio, agoras modernes dans lesquelles ils font entendre une voix dissonante. Ce qui, dans le même temps, n’empêche nullement le système dans un réflexe d’autodéfense de recourir à leur encontre à la dénonciation, l’amalgame ou la menace plutôt qu’au véritable débat d’idées. Finkielkraut ou Onfray se sont vus ainsi dénoncés comme des suppôts de Marine Le Pen. Zemmour s’est fait virer d’une chaîne de télévision et connaît l’ambiance des tribunaux. Pourtant, loin de diminuer leur succès, ces avanies renforcent l’adhésion de leur public, lequel ne cesse d’augmenter.

    Parmi ce public, les catholiques occupent une place importante. Peu importe qu’Éric Zemmour soit au fond un jacobin pour lequel les religions doivent se cantonner dans l’espace privé. Peu importe qu’Alain Finkielkraut ne voie de solution que dans la laïcité républicaine ou que Natacha Polony n’ait pour horizon que le monde des Lumières sans parler de Michel Onfray qui reste plus que jamais arc-bouté sur son athéisme épicurien. C’est toute l’ambiguïté de ce mouvement intellectuel actuellement à l’œuvre et qui entend moins faire vaciller le navire que le remettre à flot. Tous sont habités intérieurement par la modernité, laquelle n’est pas simplement un moment historique, mais porte en elle une vision de Dieu, de l’homme et de la vie en société, contraire à la pensée chrétienne. 

    Désespérer Billancourt ?

    Il n’est pas bien élevé de dire son malaise devant cette ambiguïté. Et de fait, un refrain semble constamment repris. Même si nous ne partageons pas entièrement leurs points de vue, ces intellectuels feraient trop de bien pour que l’on fasse apparaître clairement nos désaccords. C’est une version de droite du célèbre et sartrien « Il ne faut pas désespérer Billancourt ». Certes, dans une guerre, il faut savoir trouver des alliés, mais pas au point de se faire coloniser intérieurement et intellectuellement par eux. La réaction et le conservatisme sont aujourd’hui insuffisants pour remédier aux maux de notre société. Utiles comme alliés, ils n’en visent pas moins à redonner à la modernité et aux Lumières une visibilité qu’ils estiment trahies parce que d’autres sont allés trop loin. C’est une question de degré ou de curseur sur une échelle qui pourtant reste la même. Or, la bonne nouvelle, c’est que la modernité s’essouffle. Elle s’est emballée et a franchi des frontières que ses épigones n’imaginaient pas la plupart du temps. Faut-il donc se limiter à rêver au retour des Hussards de la République, au respect d’une laïcité originellement meurtrière, au réveil des Lumières dans une République restaurée ? Soyons sérieux ! Si nous nous félicitons des fissures provoquées dans le mur du mensonge et dans le retour d’un certain bon sens, il faut pousser plus loin. Porter la cognée sur les racines même de la destruction moderne et poser les fondements d’une restauration de ce que sont véritablement l’homme et la société. Oui, encore un effort, camarades ! »

    Ref. Notre quinzaine : Encore un effort, camarades !

    JPSC

  • Au Bangladesh, les manuels scolaires sont modifiés pour obéir à l'"islamiquement correct"

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    Lu sur le site "Eglises d'Asie" de l'Agence de Presse des Missions Etrangères de Paris :

    Bangladesh : des manuels scolaires modifiés pour les rendre plus conformes à un contenu jugé « islamiquement correct »

    Au mois de janvier dernier, les manuels scolaires fraîchement imprimés par le ministère de l’Education ont été distribués dans les 20 000 écoles secondaires et madrasas du Bangladesh. Si les élèves n’ont rien remarqué à première vue, les enseignants ont néanmoins été prompts à découvrir des modifications inattendues. Sans concertation, le ministère de l’Education avait en effet procédé à des innovations arbitraires, notamment dans les manuels de littérature bengalie, en gommant certains aspects profanes au profit d’un référentiel islamique.

    Depuis, et face aux protestations soulevées par ce changement mené en catimini, le gouvernement dirigé par le parti de la Ligue Awami a nommé une commission pour enquêter sur l’incident, mais il a refusé de confirmer que les manuels ont été modifiés sous la pression des milieux islamistes. Pourtant, en avril dernier, l’organisation Hefazat-e-Islam (‘Protecteurs de l’islam’) avait explicitement demandé aux autorités que les manuels scolaires présentent davantage l’image d’une identité islamique. Ses représentants ont exigé en particulier le retrait de 17 poèmes et récits écrits par des auteurs non musulmans et jugés « athées ». Le Hefazat-e-Islam a demandé par ailleurs l’application de la loi coranique de la charia et exigé une réforme du système éducatif, autant de demandes portées par d’importantes manifestations de rues à Dacca en 2013.

    L’école, terrain d’affrontement entre « laïcs » et « religieux »

    Dans le système éducatif du Bangladesh, pays de 163 millions d’habitants en grande majorité de confession musulmane, la religion est cantonnée à une discipline et à ses manuels, selon la confession des élèves ou l’affiliation religieuse des établissements. Bouddhistes, chrétiens et hindous ont donc leurs manuels religieux, tout comme leurs camarades musulmans. Mais dans les autres disciplines, les ouvrages scolaires se doivent d’être laïques. En 2014, pour contrer l’influence grandissante des musulmans radicaux au Bangladesh, le gouvernement avait même imposé ces principes éducatifs aux 10 000 madrasas (ou écoles coraniques) du pays, les obligeant à utiliser les manuels standards jusqu’à l’équivalent de la classe de quatrième, au collège.

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  • La méditation de l'abbé de Tanoüarn sur le film "Silence" de Scorcese

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    Lu sur "Metablog" :

    Silence_(2016_film).jpgSilence!

    Le dernier film de Martin Scorsese impose silence à la critique dès son titre. C'est pourquoi d'ailleurs ceci n'est pas une critique, mais une méditation sur ce film, sur la foi donc, et sur la trahison, telles qu'elles apparaissent à ce grand artiste, en quête de vérité.
     
    Cette oeuvre grandiose que le cinéaste aurait médité pendant vingt ans, est évidemment scandaleuse, elle est un objet de scandale pour qui la prend dans la figure : 2 H 40 sur une histoire de martyrs qui s'offrent ou se dérobent au sabre de l'Inquisiteur, ce n'est pas folichon comme intrigue ; 2 H 40 d'un terrible pilpoul dont l'enjeu est la vie ou la mort, la mort du martyre qui donne la vie ou la vie du pékin moyen qui se termine toujours par la mort : le film se termine d'ailleurs... dans un cercueil ! 2 H 40 d'images sur le Japon du XVIIème siècle, où les visages sont "impénétrables" et les tempéraments de feu, où les chrétiens japonais sont persécutés et menacés à tout moment de supplices qu'en français courant nous qualifions de chinois, mais où les communautés créées par saint François Xavier au Pays du Soleil levant n'ont pas vu de prêtres depuis des décennies.
     
    Toute la première partie du film s'engage sur le quiproquo que crée cette situation : deux jésuites portugais, le Père Garupe et le Père Rodrigues, débarquent clandestinement dans l'Archipel pour avoir des nouvelles de leur ancien Père maître le Père Ferreira, un personnage qu'ils admirent et dont ils ont fait leur idéal religieux. On pourrait presque dire qu'ils le vénèrent comme un saint. Mais très vite, leur mission prend une autre dimension : les deux hommes sont littéralement happés par les communautés chrétiennes clandestines qui vivent dans des villages au bord de l'eau. Leur foi d'écolier enthousiaste va mûrir, plus vite d'ailleurs chez l'un que chez l'autre, au contact des héros que sont les chrétiens japonais sans nom et leurs porte parole, Ichizo et Mokichi.

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  • Quand le monde occidental ne sait plus ce qu'il est

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    Lu sur Figaro Vox (lefigaro.fr) :

    Philippe Bénéton : «Le monde occidental ne sait plus qui il est»

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - A l'occasion de la sortie de son essai Le dérèglement moral de l'Occident, Philippe Bénéton a accordé un entretien fleuve au FigaroVox. Le philosophe en appelle à trouver un équilibre libéral-conservateur entre liberté et enracinement.


    Philosophe, agrégé et docteur en Science politique, Philippe Bénéton est professeur émérite à l'Université de Rennes-1 et à l'Institut Catholique d'Etudes Supérieures. Auteur de plusieurs classiques sur les régimes politiques, les classes sociales et le conservatisme, il vient de publier Le dérèglement moral de l'Occident (éd. Le Cerf, 2017).


    FIGAROVOX. - Comment expliquez-vous la crise des démocraties libérales que nous traversons? Est-elle liée à ce que vous appelez «le dérèglement moral de l'Occident»?

    Philippe BENETON. - Oui, il me semble. La raison première est celle-ci: la pensée dominante ne reconnaît au fond que deux catégories légitimes d'êtres humains, l'humanité et l'individu. La société politique ne saurait donc s'appuyer sur ce qui est commun à tous ses membres: des mœurs, une histoire, des références. Au contraire la diversité est une richesse comme ne cessent ou ne cessaient de le dire le président Obama, le Premier ministre Trudeau et tant d'autres. Mais plus la diversité s'entend, plus se réduit ce que les hommes ont en commun. Comment alors faire en sorte que des hommes, qui à la limite ne partagent rien sinon une égale liberté, s'accordent pour vivre en paix et coopérer les uns avec les autres? La réponse élaborée par les Modernes et radicalisée à l'époque contemporaine est celle-ci: puisqu'il faut renoncer à tout accord sur les règles de vie, il faut tabler sur des règles du jeu. La démocratie libérale prend alors un nouveau sens, elle devient une simple mécanique, elle se définit uniquement par des procédures.

    Le multiculturalisme suppose que tout le monde peut s'entendre avec tout le monde, l'accord sur les règles du jeu suffit. Tout le monde vraiment? Voyez les Serbes et les Croates, les Israéliens et les Palestiniens, les Flamands et les Wallons, les Grecs et les Turcs, les hindous et les musulmans etc. Prenez par ailleurs l'exemple donné par l'Union européenne telle qu'elle est pensée à Bruxelles depuis les années 2000: ce qui unit les Européens, ce sont seulement les règles qu'impliquent les droits de l'homme et le principe sacro-saint de la «concurrence libre et non faussée». Pour le reste, qui fut une civilisation commune, la table rase s'impose. L'Europe a vocation à devenir l'Europe des individus, elle se doit d'être ouverte à tous les vents. Mais les peuples font de la résistance.

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  • Bruxelles (N.D. de Stockel), 15 février : spectacle "L'appel, don et mystère" par les jeunes de la Fraternité franciscaine de Bitche

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    Bloquez la date !!!

    L’ÉVÉNEMENT DU MOIS À NOTRE-DAME DE STOCKEL !!!!

    « L’appel, don et mystère ».

    Mercredi 15 février à 20h30 dans notre église

    «Un splendide spectacle réalisé par des jeunes, pour les jeunes de 7 à ….99 ans

    Un témoignage parmi d’autres, à lire ci-dessous …

    De la page aux images!

    "Ma vocation, don et mystère", c'est d'abord un ouvrage de saint Jean-Paul II.  Il y raconte comment le Seigneur a touché  Karol Wojtyla au plus intime de lui-même, le conduisant à se donner tout entier à son Créateur à travers les joies, les doutes, les épreuves.

    Les jeunes de la Fraternité franciscaine de Bitche ont repris le flambeau.  A partir du texte de Jean-Paul II,  ils ont créé et monté un jeu scénique.  J'ai eu la joie d'en  voir l'avant-première en Lorraine, au printemps 2016.  Depuis lors ce spectacle a fait les beaux jours des JMJ à Cracovie et d'autres rencontres. Chants, danses, dialogues, textes de Jean-Paul  II en patchwork: ce jeu scénique offre un feu d'artifice de jeunesse, d'enthousiasme, de couleur et de  lumière.  Mais pas seulement.  Il  s'imprime dans le cœur et donne envie de marcher, par monts et par vaux,  avec  l'Etoile pour guide.

    Mettez-vous en route, vous aussi :   les jeunes de la Fraternité franciscaine montent sur  leurs tréteaux  dans  l'église Notre-Dame de Stockel  le mercredi 15 février  prochain à 20.30h. 

                                       Térèse-Marie Bernard (Belgique)

     

  • Le monde selon Google

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    De RCF :

    De la fin de la vie privée au transhumanisme, le monde selon Google

    Présentée par Stéphanie Gallet

    LE TEMPS DE LE DIRE - MARDI 7 FÉVRIER À 9H03 - DURÉE ÉMISSION : 55 MIN

    Fin de la vie privée, transhumanisme, eugénisme, totalitarisme économique, voitures connectées autonomes, intelligence artificielle... Christine Kerdellant décrit le monde selon Google.

    Cette émission est archivée. Pour l'écouter, inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous directement si possédez déjà un compte RCF.

    "Aujourd'hui, quand vous faites une recherche sur Google, en 1/120.000è de seconde, votre profil est mis aux enchères: on vend à des annonceurs qui vous êtes, votre adresse, votre âge, votre catégorie socio-professionnelle... tout ce que Google sait sur vous." Et l'annonceur prêt à débourser le plus d'argent remporte ces données vous concernant. Le livre de Christine Kerdellant fait froid dans le dos. Avec "Dans la Google du loup" (éd. Plon) la journaliste tente de "rendre concret" le monde que nous prépare Google. Après avoir écrit ce livre, elle a changé certaines de ses habitudes...

    "Google sera inclut dans le cerveau des gens. Vous aurez un implant et quand vous penserez à quelque chose, il vous donnera automatiquement la réponse."

    Larry Page, confondateur de Google (2004)

    ECOUTER ► LA DICTATURE DU PARTAGE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

    LE MONDE SELON GOOGLE / GEORGE ORWELL AVAIT TOUT COMPRIS

    Fin de la vie privée, transhumanisme, eugénisme, totalitarisme économique, voitures connectées autonomes, intelligence artificielle et robots... Les chapitres du livre de Christine Kerdellant explorent un à un les domaines que le géant californien a peu à peu investis. L'auteur y injecte des phrases de Georges Orwell (1903-1950), cet écrivain visionnaire connu pour son excellent roman, "1984".

    "Imaginez un État qui vous demande de porter en permanence sur vous une boîte qui dirait où vous êtes, avec qui vous parlez, quasiment ce que vous pensez: vous diriez que c'est un État totalitaire." Or, ces données nous concernant, Google les a. Et entretient des liens "très très proches avec la Maison blanche".

    "Ils ne se rendent absolument pas compte que c'est pas parce qu'on a rien à cacher qu'on a envie de tout dire tout le temps."

    HUMANITÉ SOUS SURVEILLANCE

    "Si vous faites des choses que vous ne voulez pas que les autres sachent, peut-être devriez-vous simplement ne pas les faire."

    Eric Schmidt, PDG de Google (2009)

    La vie privée et la confidentialité semblent inconcevable dans l'univers Google. Une pression de la transparence vue comme normale. "Ils ne se rendent absolument pas compte que c'est pas parce qu'on a rien à cacher qu'on a envie de tout dire tout le temps." Eric Schmidt disait lui-même, avec un drôle d'humour, qu'à 20 ans les gens devraient être capable de changer d'identité, car Google conserve des traces de tout, y compris des bêtises d'adolescent.

    "Nous savons où vous êtes, nous savons où vous étiez, nous savons plus ou moins ce que vous pensez."

    Eric Schmidt, PDG de Google (2010)

    ECOUTER ► REDONNER SA PLACE AU SECRET, AVEC ANNE DUFOURMANTELLE

    COLONISER NOS VIES NUMÉRIQUES

    Youtube, Picasa, Gmail... Google est partout et cherche à coloniser tous les espaces de la connaissance. Qui n'a pas vu les encarts publicitaires vanter des chaussures après avoir justement acheté des chaussures via internet? Google, qui est une filiale de la société Alphabet depuis août 2015, se veut désormais l’alpha et l’omega de nos vie numériques. Les sommes en jeux sont immenses et les projets engagés défient l’imagination. Christine Kerdellant raconte même que Google a déposé un brevet pour une lentille intra-oculaire. "Vous injectez une sorte de liquide dans l'œil, ça durcit et ça devient  à la fois une petite caméra, un GPS, etc."

    "Nous voulons que Google soit la troisième moitié de votre cerveau."

    Sergueï Brin, confondateur de Google (2010)

    INVITÉS

    Christine Kerdellant , journaliste

    BIBLIOGRAPHIE

    • Dans la Google du loup, Christine Kerdellant, éd. Plon (2017)

  • Quand Roland Joffé met en lumière l’histoire clandestine de l’Opus Dei pendant la guerre civile espagnole

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    De Sylvain Dorient sur le site "aleteia.org" :

    L’histoire clandestine de l’Opus Dei pendant la guerre civile espagnole

    Sorti le 25 janvier, le film "Au prix du sang" traverse la guerre avec Josémaria Escrima de Balaguer.

    Intitulé « Au prix du sang » dans sa version française, le film, paru en 2011 en Espagne, a débarqué en France le 25 janvier 2017, avec parmi les personnages centraux le jeune prêtre Josémaria Escriva de Balaguer. Le film fait le choix malin de ne pas traiter frontalement la vie du saint mais d’en parler « par la bande », en employant un deuxième personnage, fictif, qui serait né dans le même village que lui. Au fil des scènes on découvre la fondation de l’Opus Dei, dans le creuset de la guerre civile espagnole.

    « Pas un anti Da Vinci Code »

    Bien que sa description des Jésuites dans Mission demeure dans toutes les mémoires, le réalisateur Roland Joffé se déclare agnostique. Il souhaite « réaliser un travail qui parle sérieusement de la religion dans ses propres termes et ne s’amuse pas à en parler selon une approche qui en nie la validité ». Dans Au prix du sang, il présente l’Opus Dei sous un jour favorable, mais ce film, assure-t-il, n’est pas qu’une simple réponse au Da Vinci Code « il est bien trop cher pour ça ».

    L’Espagne arrivée à un point critique

    Le personnage qui témoigne de la vie de Josémaria Escriva, Manolo, rassemble les tourments de l’Espagne du début du XXe siècle. Partagé entre les deux camps, il cumule la colère, la trahison… « Fais attention à la colère et à où elle pourrait te mener », avertit Josémaria. Face à cette personnalité tourmentée, Josémaria continue, tant qu’il le peut, à exercer son métier de prêtre en refusant le piège mortel posé devant l’Église : devoir choisir son camp.

    Un regard authentique sur la guerre d’Espagne

    L’historien Benoît Pellistrandi, spécialiste de la guerre d’Espagne salue la qualité du point de vue du film : « Le réalisateur est parvenu à sortir de la vision manichéenne sur cette période historique ». Ce conflit résulte d’une ligne de fracture profonde, dans tout le pays. Il a été marqué par des exactions, des deux côtés. La tension grandissait depuis longtemps, entre l’Espagne traditionnaliste et libérale. Peu après la victoire des forces de gauche en 1931, le président de la République avait déclaré que : « L’Espagne a cessé d’être catholique ». Après ces paroles et jusqu’à la victoire des nationalistes menés par Franco, une série de vexations ont été imposées aux catholiques. Certains élus locaux ont interdit aux cloches de sonner, d’autres ont interdit les processions religieuses… La tension est montée jusqu’en 1936, date de la tentative de soulèvement militaire.

    L’irréparable est commis en 1936

    De juillet à septembre 1936, des massacres sont commis dans les deux camps. Il ne s’agit pas de massacres organisés et planifiés mais de mouvements locaux, d’une rare violence. Côté républicain, on s’en prend aux membres du clergé dont 7000 sont tués. Côté nationaliste, les professeurs sont visés, avec un nombre de victimes encore inconnu, à cause de l’omerta qui a longtemps régné sur cette question. Après cela, la guerre devient totale et sa violence préfigure le deuxième conflit mondial, encore en préparation.

    L’Opus Dei

    C’est ce contexte de violence et de persécution à l’égard du clergé qui explique que la jeune institution de l’Opus Dei ait cultivé la clandestinité. Une caractéristique qui lui sera reprochée par la suite. Pourtant, aux yeux de Benoît Pellistrandi, les facteurs politiques ne sont pas les plus déterminants pour expliquer la venue au monde de cette institution qui avait été créée avant la guerre d’Espagne.

    Une œuvre de prêtres et de laïcs

    Il s’agissait à l’origine d’une œuvre de prêtres qui a été élargie aux laïcs. Josémaria Escriva était persuadé qu’ils devaient jouer un rôle déterminant dans la rénovation de l’Église espagnole. Cette Église se sclérosait en raison des relations incestueuses qu’elle entretenait avec le pouvoir, analyse l’historien. Le roi d’Espagne, un Bourbon, était conçu comme un monarque de droit divin par une grande partie du clergé. « Bossuet aurait pu faire un sermon dans l’Espagne de 1920 sans choquer les évêques », s’amuse Benoît Pellistrandi. Dans ce contexte, le besoin d’approches différentes se faisait sentir. D’où l’utilité de l’Opus Dei, qui ne fut pas la seule œuvre, mais qui demeure la plus connue, pour aller à la rencontre des personnes.

    Attention à la musique !

    S’il n’aborde pas le fond de cette thématique, Au prix du sang a le mérite de présenter la complexité de la guerre d’Espagne et la nécessité d’avoir une grande âme pour ne pas s’empêtrer dans un tel conflit. Il pèche toutefois par manque de sobriété, une vertu devenue une denrée rare dans le monde cinématographique, appuyant outrageusement les scènes dramatiques. Au premier plan du grief, une musique trop présente, trop pressante, cassant l’émotion de certaines scènes au lieu de la souligner.

     

  • Qui sont les catholiques du Japon ?

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    À l’occasion de la sortie du film Silence de Martin Scorsese, mercredi 8 février, La Croix se penche sur cette petite minorité respectée et active qui représente moins d’1 % de la population de l’archipel.

    « Au fond du baptistère de la cathédrale Sainte-Marie de Tokyo se trouve le drapeau japonais, le « Hinomaru », représentant le soleil levant. Pour Régis Anouilh, rédacteur en chef d’Églises d’Asie, la présence de ce symbole national dans la cuve baptismale est emblématique de l’identité catholique au Japon.

    Une question qui peut être résumée, selon le spécialiste, de la façon suivante : « comment concilier une appartenance pleine et entière à l’Église catholique et le caractère japonais ? »

    « Le catholicisme a toujours été perçu comme étranger »

    « Dans l’esprit des Japonais, poursuit-il, il y a une forme d’incompatibilité entre les deux car le catholicisme a toujours été perçu comme étranger ». C’est d’ailleurs l’une des problématiques posées par le film Silence, qui sort mercredi 8 février dans les salles.

    À LIRE : « Silence », la quête spirituelle de Martin Scorsese

    Près de cinq siècles après l’arrivée des premiers missionnaires, il y a aujourd’hui, selon les chiffres des registres paroissiaux, environ un million de catholiques au Japon, dont plus de la moitié est issue de l’immigration.

    Ces derniers, arrivés à la faveur de l’ouverture au compte-gouttes du pays à l’arrivée d’étrangers il y a une vingtaine d’années, viennent principalement des Philippines. Mais ce sont aussi les représentants des deuxième et troisième générations de ces Japonais ayant émigré en Amérique latine au début du XXesiècle, où ils ont perdu leur langue d’origine et se sont convertis au catholicisme, avant de revenir au Japon. Une situation qui pose de nouveaux défis pastoraux.

    Quant aux catholiques japonais, ils ne sont que 450 000 sur près de 127 millions d’habitants, soit 0,36 % de la population totale, qui est à 71 % bouddhiste et à 15 % shintoïste. Il existe également une petite minorité protestante.

    Très peu de conversions

    Ce pourcentage est stable et la communauté ne connaît pas de croissance. « Au Japon, se convertir, c’est comme se retrancher d’une société fortement homogène », assure Régis Anouilh. Cette communauté pourrait toutefois être bientôt menacée par le déclin. L’année dernière, sur l’ensemble des 16 diocèses du pays, un seul jeune homme est entré au Grand séminaire japonais.

    Si l’ensemble de l’épiscopat est local depuis 1940, le poids du clergé étranger est encore important dans le pays. Sur environ 1 800 prêtres (religieux ou non), 519 sont des missionnaires étrangers, « un héritage historique », explique Régis Anouilh.

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  • Bruxelles, 17 février : Et les Mistrals Gagnants, avant-première exclusive à Bruxelles en présence d'Anne-Dauphine Julliand

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    affiche-et-20les-20mistrals-20gagnants-120-date.jpgDu site de l'Association "Emergences" :

    Et les Mistrals Gagnants : avant-première exclusive à Bruxelles en présence d'Anne-Dauphine Julliand

    Ambre, Camille, Charles, Imad et Tugdual ont entre six et neuf ans. Ils vivent dans l’instant. Avec humour et surtout l’énergie optimiste de l’enfance, ils nous prennent par la main, nous entraînent dans leur monde et nous font partager leurs jeux, leurs joies, leurs rires, leurs rêves, leur maladie. ​Avec beaucoup de sérénité et d’amour ces cinq petits bouts d’Homme nous montrent le chemin du bonheur.

    Anne-Dauphine Julliand, journaliste et auteure de "Deux petits pas sur le sable mouillé" et "une Journée particulière" nous avait émus lors de sa venue aux Journées Emergences, en septembre 2013.

    Elle sera de retour à Bruxelles (UGC de Brouckère) le vendredi 17 février à 19h30 pour la projection en avant-première de son nouveau documentaire intitulé "Et les Mistrals Gagnants".

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    Voici la bande-annonce, et les premières réactions de spectateurs. Apparemment, on sourit du début à la fin devant ce qui semble être un véritable hymne à la vie.

    Un film à hauteur d’enfant, sur la vie tout simplement, à voir en famille, et que nous vous proposons de découvrir en avant-première, en présence de la réalisatrice et d'Ilios Kotsou, qui débattront avec la salle après la projection.

    La séance aura lieu le vendredi 17 février à 19h30 à l'UGC de Brouckère (Bruxelles) et sera, pour les membres adhérents d'Emergences, la au tarif exceptionnel de 7 euros.

  • Liège : la collégiale Sainte-Croix sauvée de la ruine

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    Du site de LaMeuse.be (Liège) :

    Liège: 15 millions d’aide pour sauver Ste-Croix

    Les deux ministres ont confirmé l’aide de 15 millions.

    Les membres de l’ASBL Collégiale Ste-Croix avaient la larme à l’œil. C’est que, depuis 1998, ils multiplient les initiatives pour assurer la sauvegarde de « leur » collégiale Ste-Croix. Et tentent de convaincre les autorités qu’il y a urgence, sous peine de voir ce bâtiment exceptionnel tomber en ruines.

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    Le combat a été long mais a porté ses fruits. Ce mardi, les ministres régionaux Prevot et Marcourt ont annoncé qu’un financement wallon à hauteur de 15 millions d’euros avait été débloqué en faveur de Ste-Croix. «  La région a prévu un montant de 100 millions en faveur de biens exceptionnels, qui nécessitent des travaux importants  », a expliqué Maxime Prevot. «  Ste-Croix s’y inscrit. Le gouvernement wallon s’engage donc à soutenir les travaux de rénovation pour 15 millions, qui vont être libérés par tranche de 1,5 million durant 10 ans. »

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    Mais ces 15 millions, de par la convention-cadre, ne peuvent couvrir que 85 % du montant total des travaux. Il faut donc y ajouter 2.250.000 euros qui vont être apportés par la Ville et la Province. Le dernier audit des lieux, en 2015, estimait les travaux nécessaires à la rénovation totale à 12 millions. Le montant accordé les couvrira donc, et prémunira contre les surcoûts inévitables sur un tel chantier. «  Dix tranches en 10 ans, cela ne veut pas dire que les travaux dureront aussi longtemps. Ce subside régional est aussi une garantie de la Région qui peut permettre d’aller négocier un prêt  », a encore noté Maxime Prevot, qui a rappelé aussi «  qu’un tel chantier a aussi un impact sur l’économie locale, le tourisme  ».

    Jean-Claude Marcourt -qui, selon plusieurs, a effectué un gros travail de lobbying auprès de son collègue en charge du patrimoine- s’est dit pour sa part heureux de savoir Ste-Croix sauvée : «  Cela aurait été pour Liège une catastrophe de laisser ce patrimoine se détruire. »

  • Uccle, 14 mars : Le Dialogue des Carmélites de Bernanos par le Théâtre de l'Arc-en-Ciel

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    " Ne pas tomber dans le piège de croire le mal vainqueur !"

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  • Giorgio La Pira : un maître à penser dans la culture catholique européenne

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    Giorgio La Pira

    Un mystique en politique (1904-1977) (Desclée de Brouwer)

    AGNÈS BROT

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    Date de parution : 01.02.2017; nombre de pages : 228

    Présentation :

    Qui, en France, se souvient de Giorgio La Pira ? Et pourtant, cet acteur important de la vie politique italienne du siècle dernier reste un maître à penser dans la culture catholique européenne.

    Très investi auprès des pauvres, maire de Florence pendant de nombreuses années, l'admirateur de Dante et de Savonarole demeure un exemple de chrétien entré en politique, cohérent avec sa foi. Sa vie publique, témoignage de probité, de générosité et d'oubli de soi, a été celle d'un frère universel cherchant, envers et contre tout, le bien commun.

    Homme d'une foi profonde, nourri par une vie spirituelle intense, voire contemplative, le « saint maire » aura été un infatigable artisan de paix, réfléchissant et oeuvrant dans les débats de la politique internationale, du Moyen-Orient à l'Europe, des processus de décolonisation au conflit vietnamien. Contre vents et marées, sa vie fut une vivante illustration de sa devise : « Espérer contre toute espérance ». Son procès en béatification a été ouvert le 9 janvier 1986.

    Agnès Brot dresse un portrait original de ce témoin pour notre temps, mettant la pensée et l'action du tertiaire dominicain en résonance avec l'enseignement et le témoignage du pape François. Une autre façon d'affirmer, à la suite de Giorgio La Pira, qu'entrer en politique peut aussi être un chemin de sainteté.

    Diplômée de l'Institut d'études politiques de Toulouse, Agnès Brot a dirigé le Centre d'études Edmond Michelet. Elle est l'auteur, avec Guillemette de La Borie, de Héroïnes de Dieu. L'épopée des missionnaires au XIXe siècle(Artège Poche, 2016) et de À la recherche d'Edmond Michelet (Le Passeur, 2014).