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Culture - Page 229

  • Une crise de la foi et pas seulement une crise de la pratique...

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    Lu sur le site de France Catholique :

    Crise de foi, et non crise de pratique

    par le père Mark A. Pilon

    Les statistiques suivantes sont (ou devraient être) inquiétantes pour l’Église dans tout le pays car elles ne concernent pas exclusivement le Diocèse de Pittsburgh (Pennsylvanie) :

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    Le nombre de catholiques pratiquants dans le Diocèse de Pittsburgh a connu un rapide déclin au cours des dernières décennies, de 914.000 en 1980 à 632.000 en 2015, selon les chiffres tenus au diocèse.

    Depuis l’an 2000, le nombre de pratiquants à la Messe hebdomadaire a chuté de 40% — près de 100.000 pratiquants de moins ; les inscriptions en écoles primaires et collèges catholiques son tombées de moitié, et le nombre de prêtres en activité a dégringolé de 338 à 225. En 2025, si la tendance continue, le diocèse ne comptera plus que 112 prêtres en activité.

    Selon toutes les évaluations honnêtes, ces chiffres posent de très graves problèmes, et l’évêque de Pittsburgh a exprimé sa profonde inquiétude dans un grand journal laïc régional. Toute la Conférence U.S. des Évêques devrait être sérieusement concernée car on peut trouver le même genre de statistiques, à très peu d’exceptions près, dans la plupart des diocèses et archidiocèses du pays.

    Mais les solutions proposées par le brave évêque pour renverser ce déclin ne sont guère encourageantes, elles me rappellent les futiles plans quinquennaux de l’Union Soviétique qui persistaient à rabâcher les mêmes remèdes inefficaces : « La priorité N° 1 doit être : "il faut améliorer notre pratique du culte." — Mgr. David Zubik à The Tribune Review. — Puis nous devons faire de notre mieux afin non seulement d’avoir davantage d’ordinations, mais aussi d’ouvrir en grand les portes à des animateurs laïcs au sein de l’Église. » Selon ce journal, "meilleure pratique du culte" signifie "meilleures homélies, meilleure musique et meilleur accueil des églises aux étrangers". L’ êvêque ajoute d’autres remèdes éventuels tels que : "développer les ressources en animateurs hautement qualifiés, laïcs et diacres, . . . séduire les jeunes par de nouvelles formes de ministère tout en renforçant la relation pastorale avec les anciens."

    N’est-ce pas une redite : plus d’animateurs laïcs et de diacres permanents mieux formés, meilleurs programmes pour la jeunesse, meilleure action pastorale auprès des anciens ? Avec mon cynisme personnel, je pense que cette dernière suggestion serait une façon de résoudre les problèmes financiers en partie dûs aux paroisses et chancelleries aux trop nombreux salariés — causes de soucis de trésorerie.

    Mais celà mis à part, on nous répète sans cesse que les causes de la baisse du nombre de Catholiques pratiquants dans ce domaine fructueux sont principalement structurelles et dépendantes des programmes. De meilleurs programmes, une meilleure pratique du culte, un meilleur accueil, voilà,ce qu’il faut pour renverser le raz de marée que nul n’aurait prédit à la suite de Vatican II. Il serait peut-être temps d’envisager d’autres éventualités. Le véritable problème sous-jacent est simple : il s’agit d’une gigantesque chute de la foi. À cela nombre de raisons. Mais les Catholiques laissent tomber parce qu’ils ont perdu la foi, ou ne l’ont jamais vraiment eue, en l’Église ou en la véritable nature de ses sacrements. Ce n’est pas la faute des médiocres homélies. Il y en a eu de bien pauvres au temps jadis, alors que les églises étaient bondées. Ce n’est pas à cause de la musique qui n’est pas "dans le coup". En 1940, 1950, on n’avait pas de musique sauf à la Grand’Messe solennelle du dimanche et des fêtes. Cependant, les églises étaient remplies. Le problème : une effarante perte de la foi.

    Voici une trentaine d’années, une enquête digne de foi a révélé que seulement 30% des Catholiques croyaient encore à la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Pourquoi donc les évêques n’ont-ils pas réuni d’urgence un groupe de réflexion sur cette perte de foi, comme ils ont fait en 2002 à propos des abus sexuels ? Si les gens ne croient pas à la Présence Réelle du Christ dans l’Eucharistie, ni à l’Eucharistie offerte en véritable sacrifice présenté à Dieu pour les pécheurs, une meilleure musique les attirera-t-elle à la Messe le dimanche matin ?

    La perte de foi est à l’image de la perte du sens du péché et de sa gravité. Toutes deux sont sûrement liées au rejet de l’enseignement moral de l’Église, car la foi est certainement un tout. Alors, l’obligation dominicale n’a aucun sens et ne forcera pas les gens à venir à l’église s’ils ne sont pas conscients de la gravité du péché commis en manquant la Messe. En fait, si vous pensez que c’est un grave péché, ce péché est-il donc si grave si vous croyez que la Messe est essentiellement constituée de musique, de lectures, et d’un brin de souvenirs ? Pas du tout une vérité, l’authentique sacrifice, la présence réelle du Christ. Même les partisans de la Forme Extraordinaire, qui pensent aussi que le rétablissement de la liturgie rétablira la foi, devraient comprendre que ce n’est pas si simple. Bien des choses sont intervenues dans cette crise et méritent notre attention : cathéchèse apauvrie de longue date, mauvais exemples, scandales, et, certes, liturgie médiocre. Mais aussi le silence de l’Évangile en public. Puisque les gens ne vont plus à l’église, il faut leur prêcher l’Évangile là où ils sont. Si l’église n’est qu’un autre élément du domaine public, et si l’Évangile n’est pas ouvertement proclamé comme solution aux problèmes de société, alors, nous sommes partis pour un long et durable hiver ecclésial. Mgr. Zubik a cité en fait le problème de foi lorsqu’il déclara : « en même temps j’ai découvert qu’ils [les paroissiens] étaient fort intéressés par l’importance que nous attachons à notre action pour ranimer la foi de tous. » En vérité, Monseigneur, il faut tout d’abord avoir la foi pour la ranimer. La priorité Numéro Un se trouve dans cette question primaire : « quelle est la cause de cette gigantesque perte de foi, et comment agissons-nous pour ranimer cette foi perdue ? »

    24 août 2016.

    A Crisis of Faith, not of Worship

  • « L’Islam, c’est la paix » pour les uns, « l’Islam, c’est la violence » pour les autres : stop aux formules paresseuses.

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    candiard.jpg Lu sur le site Figarovox cette réflexion d’Adrien Candiard, frère dominicain et membre de l'Institut dominicain d'études orientales (Le Caire). Islamologue, il est notamment l'auteur  de En finir avec la tolérance? Différences religieuses et rêve andalou (Paris, PUF, 2014) et Comprendre l'islam. Ou plutôt: pourquoi on n'y comprend rien (Paris, Flammarion, 2016).»

    FIGAROVOX.  L'irréductible diversité de l'islam sert souvent d'argument pour mettre hors de cause le fait religieux. «Ce n'est pas l'islam» est un leitmotiv qu'on entend à chaque fois qu'une action déplaisante est commise au nom de l'islam. D'autre part, on assiste à une réduction qui consiste à considérer l'islam comme intrinsèquement violent. Comment échapper à ce double écueil?  

    « ADRIEN CANDIARD: En période troublée, on cherche des réponses simples. Il faut pourtant admettre que l'islam — religion qui a quatorze siècles d'histoire, sur des territoires immenses, et qui compte aujourd'hui plus d'un milliard de fidèles dans des cultures très différentes — est une réalité complexe. Complexe ne veut pas dire incompréhensible, mais impossible à réduire à des formules paresseuses: «L'islam, c'est la paix», «l'islam, c'est la violence»… Des formules qui n'aident pas à comprendre, parce qu'elles réduisent l'islam à une de ses dimensions, un de ses courants, voire une de ses caricatures. L'islam n'a pas un «vrai» visage: il en a plusieurs, et nous n'avons pas à choisir celui qui nous convient. Ne pas reconnaître cette diversité et disserter sur la nature de l'islam en général, c'est en fait se contenter chercher la confirmation de ses propres aspirations, de ses arrière-pensées politiques ou de ses angoisses ; cela ne nous apprend rien sur l'islam.

    Certains renvoient dos à dos la violence islamique et la violence d'autres religions. L'islam est-elle une religion spécifiquement violente? Cette violence est-elle à chercher dans le Coran, ou bien sa racine se trouve-t-elle ailleurs?

    Chaque religion a ses propres défis par rapport à la violence. Dans le cas de l'islam, la difficulté tient d'abord à l'ambiguïté des sources à cet égard: on trouve, dans le Coran ou les hadiths, des appréciations très différentes de la violence — d'où d'ailleurs notre désarroi. Ces textes réclament donc une interprétation, et ils ont pu être, dans la tradition musulmane, interprétés de manières très différentes. De plus, l'imaginaire lié à l'islam primitif n'est pas un imaginaire non-violent. L'islam offre une disponibilité à un usage violent. Cela ne fait pas de l'islam une religion violente par nature, car avec ces données, de très nombreux courants, nullement marginaux, ont pu et peuvent encore vivre un islam pacifique. Tout texte appelle une interprétation, spécialement un texte religieux, et même ceux qui prétendent qu'il ne faut pas interpréter ne font en fait pas autre chose ; or l'interprétation est un acte éthique, qui engage la responsabilité de l'interprète. Le croyant n'est pas seulement le jouet d'un texte ou d'une tradition ; la violence peut être favorisée par un contexte, mais elle est d'abord un choix.

    Vous écrivez que le schéma occidental hérité des Lumières, qui oppose la modernité rationnelle à l'obscurantisme de la Tradition est inopérant en ce qui concerne l'islam. Pourquoi?

    La crise que traverse aujourd'hui l'islam, dont nous subissons les conséquences, ne nous est pas opaque seulement parce que nous connaissons mal cette religion ; c'est aussi que nous appliquons spontanément une fausse grille de lecture. On demande un islam moderne, donc forcément ouvert, contre la tradition nécessairement obscurantiste, alors que le conflit de légitimité très violent auquel on assiste oppose justement une version à la fois moderne et intolérante de l'islam — le salafisme — à un islam traditionnel nettement plus à l'aise avec la diversité. Tous les terroristes d'aujourd'hui sont issus de cette réforme moderne de l'islam qu'est le salafisme.

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  • Burkini : un débat surréaliste dans l'ère du vide

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    Lu sur FigaroVox (lefigaro.fr) (Alexis Feertchak, Vincent Tremolet de Villers) :

    Chantal Delsol : le burkini, un débat surréaliste dans l'ère du vide

    Alors que le Conseil d'Etat a suspendu une circulaire anti-burkini, la philosophe Chantal Delsol s'étonne que les médias et les politiques aient été obsédés tout l'été par un «maillot de bain».


    Membre de l'Institut, fondatrice de l'Institut Hannah Arendt, Chantal Delsol est philosophe et historienne des idées. Elle a dernièrement publié Le Populisme et les Demeurés de l'Histoire (éd. Le Rocher, 2015) et La haine du monde. Totalitarismes et postmodernité (éd. Cerf, 2016).


    FIGAROVOX. - Suspendu par le Conseil d'Etat, l'arrêté «anti-burkini», qui n'évoquait pas directement le burkini, mais «une tenue correct», mentionnait le principe de laïcité. Le burkini présente-t-il un danger pour la laïcité?

    Chantal DELSOL. - Il faut dire d'abord que ce débat est complètement surréaliste! Au moment où nous avons tant de problèmes réels et cruciaux, les médias ne parlent que d'une question de maillot de bain! Pourtant ce débat est significatif d'une réalité française trop passée sous silence: la fameuse laïcité française n'est rien d'autre que l'obligation de taire sa religion, de ne pas en faire état, de faire comme si elle n'existait pas - manière de récuser les croyances, parce que celui qui est interdit de dire ouvertement ce qu'il pense, finit par cesser de penser. Et significatif aussi d'une autre réalité: la fameuse tolérance française des Droits de l'homme, ne s'applique finalement qu'à ceux qui nous ressemblent en tous points… étrange tolérance! Personnellement je trouve insensé qu'on interdise à ces femmes de se baigner dans leur tenue traditionnelle. Les arrêtés municipaux incriminés parlent de trouble à l'ordre public: sommes-nous incapables de tolérer une chose aussi bénigne? Arrêtons alors de nous faire les chantres de la liberté… Si la laïcité est mise en danger par le burkini, c'est qu'elle est dictatoriale: tout la dérange, absolument tout.

    Il y a encore un autre aspect des obsessions françaises qui surgit dans cette affaire et anime une partie de la gauche: la défiance vis à vis des municipalités qui ont le pouvoir de déposer des arrêtés sur des sujets sensibles. Certains déplorent que ce ne soit pas l'Etat qui s'en charge…

    Le député européen Florian Philippot, vice-président du Front National, a jugé dans la matinale de BFM TV, qu'il fallait «étendre la loi de 2004» car, précise-t-il, «on s'est rendu compte qu'elle était excellente. Nous allons la faire appliquer dans la rue. Le voile, la grande croix, la kippa. Pour que ce soit constitutionnel, il faut que ça concerne les signes religieux ostensibles». Une laïcité de combat peut-elle être efficace contre l'islamisme conquérant?

    Il est intéressant de voir comment une certaine droite profite de la face noire de la laïcité française pour s'opposer à la communauté musulmane. Je n'appartiens pas à cette droite-là. C'est une instrumentalisation de la laïcité, et même si personnellement je ne défends pas la laïcité à la française (je préfère la sécularisation occidentale en général, qui défend la diversité des religions au lieu de les évincer), je ne suis pas d'accord avec cette exploitation de la laïcité à des fins plus que douteuses.

    L'islam conquérant est une réaction contre un vide de sens, un matérialisme extrême, une indifférence affichée vis à vis de tout ce qui fait le tragique de la vie. Si on croit lutter contre lui en déployant un vide encore plus grand, quel aveuglement! Les cellules de déradicalisation, mises en place par les instances administratives, me font mourir de rire. On ne luttera contre l'islam conquérant que par deux moyens: en aidant les musulmans à moderniser leur religion, à se «protestantiser» (ce qui est fait pour une partie d'entre eux), et/ou, si l'on est intelligent et bienveillant, en les convertissant à des religions proches mais non-violentes. Les cellules de déradicalisation, qui expliquent que le seul idéal consiste en un humanitaro-capitalisme gluant et matérialiste, ne convaincront personne. Les jeunes radicalisés ne cherchent pas de grands discours: ils veulent donner un sens à leur vie.

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  • La vérité scientifique sur les méfaits de la télévision

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    D'Angélique Provost sur aleteia.org :

    9782315001453-2.jpgLa vérité scientifique sur les effets de la télévision

    Avec "TV Lobotomie", Michel Desmurget signe un ouvrage pertinent, quoiqu'un peu terrifiant, sur les conséquences du petit écran sur notre système cognitif.

    Contrairement à un avis déjà répandu, Michel Desmurget ne remet pas en cause uniquement le choix déplorable des programmes proposés par chacune des chaînes, mais la télévision elle-même. Combien de fois a-t-on entendu que « la télévision n’est pas mauvaise en soi, il suffit de savoir choisir ce que l’on regarde » ? Eh bien pour l’auteur, le problème n’est pas seulement là !

    « Je préfère qu’il n’y ait pas de télévision du tout » 

    Il cite à ce propos Alexandre Lacroix, écrivain et directeur de rédaction de Philosophe Magazine : « Le problème des intellectuels, c’est qu’ils reprochent à la télévision de n’être pas assez bonne. Ils sont suspects de vouloir mettre Arte sur toutes les chaînes et d’imposer leurs préférences culturelles à tout le monde. Pour ma part, je ne crois pas qu’il y ait une bonne ou une mauvaise télévision – je préfère qu’il n’y ait pas de télévision du tout ».

    S’il date de 2011, il reste un ouvrage phare des Éditions Milo. Ces quelques 320 pages sont lues plus vite qu’on ne le croit : chaque assertion est accompagnée de résultats précis d’études, de schémas, de graphiques… Rien n’est laissé au hasard, ainsi l’auteur ne peut être accusé d’anti-modernisme psychorigide et sectaire. Les faits sont là, il les énonce et les prouve. Il se permet même de souligner que « ces faits sont niés avec un aplomb fascinant par l’industrie audiovisuelle et son armée d’experts complaisants. La stratégie n’est pas nouvelle : les cigarettiers l’avaient utilisée, en leur temps, pour contester le caractère cancérigène du tabac… »

    Chaque chapitre présente un titre tout prêt à agiter les débats des défenseurs de l’objet incriminé :

    1 – La télé en tous lieux à toute heure

    2 – La télé étouffe l’intelligence

    3 – La télé menace la santé

    4 – La télé cultive la peur et la violence.

    Quelques extraits

    Puisque nous savons qu’un ouvrage de plus de 300 pages peut rebuter le lecteur pressé, nous avons là quelques extraits à vous proposer, pour éveiller votre curiosité :

    « Sophie, 2 ans, regarde la télé 1 heure par jour. Cela double ses chances de présenter des troubles attentionnels en grandissant.

    Lubin, 3 ans, regarde la télé 2 heures par jour. Cela triple ses chances d’être en surpoids.

    Lina, 15 ans, regarde des séries comme Desperate Housewives. Cela triple ses chances de connaître une grossesse précoce non désirée.

    Entre 40 et 60 ans, Yves a regardé la télé 1 heure par jour. Cela augmente d’un tiers ses chances de développer la maladie d’Alzheimer ».

    Proscrire la télévision aux enfants de moins de 6 ans

    Alors que faire ? Supprimer la télévision de nos salons ? Dans l’idéal, c’est ce que recommande le spécialiste. Il prévoit pourtant quelques résolutions moins drastiques pour les bonnes volontés : pas de télévision dans la chambre à coucher, maintenir le temps de télévision en dessous de quatre heures par semaine, en particulier pour la jeunesse, et surtout, proscrire la télévision aux enfants de moins de 6 ans. Elle a en effet une grande influence sur le développement psychomoteur de nos têtes blondes !

    Pour appuyer cette dernière recommandation, nous vous conseillons aussi la lecture de l’ouvrage des Éditions Chiré, Un enfant de 4 ans est achevé d’imprimer, par l’abbé Caillon, qui précise encore l’importance de ce genre de résolution dans les premières années de vie d’un enfant.

    TV Lobotomie de Michel Desmurget. Éditions Milo, 2011, 320 pages, 19,90 euros.

  • Al Andalus : mythe et réalités d'un paradis imaginaire

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    Lu sur le site de France Catholique (traduit par Yves Avril) :

    Le mythe – et la réalité – du “paradis d’Andalousie » par Jude P.Dougherty

    Dario Fernandez Morera, historien de profession aux brillantes références (y compris un diplôme de Stanford University et un PhD de Harvard) s’est attaqué dans un livre qui porte un titre saisissant, Le Mythe du paradis d’Andalousie, à un sujet dont l’intérêt est plus qu’académique.

    Dans les fréquentes controverses sur l’Islam militant, nous entendons souvent parler de ce paradis, particulièrement sous plusieurs formes identifiées dès les premières pages de ce livre :« Au niveau intellectuel l’Islam joua un rôle important dans le développement de la civilisation occidentale. »et « Au Moyen-Âge apparurent deux Europes : l’une, l’Europe musulmane, assurée dans ses défenses, tolérante en matière religieuse, et parvenant à un degré élevé de perfection culturelle et scientifique. L’autre, l’Europe chrétienne, un espace de luttes incessantes dans lequel la superstition passait pour de la religion et où le flambeau de la connaissance crépitait faiblement. » et « Les dirigeants musulmans du passé étaient bien plus tolérants pour les peuples d’une autre foi que ne l’étaient les dirigeants chrétiens. »

    De James Reston, un éminent journaliste américain, longtemps associé au New York Times, on a cette citation : « Dans les arts et l’agriculture, l’étude et la tolérance, Al-Andalusia était un phare de lumière pour le reste de l’Europe… parmi ses plus fines réalisations il y avait sa tolérance. » Reston qui n’est pas un universitaire islamique, se trouvait simplement refléter la mythologie à la mode, peut-être même la ligne éditoriale de son journal.

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  • En Flandre : un éloignement de plus en plus prononcé à l'égard de l'église

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    Ainsi, d'après Het Belang van Limburg, "de plus en plus de familles choisissent des funérailles en dehors de l'église".

    Les funérailles ont de plus en plus lieu à l'extérieur de l'église, notamment dans les espaces privés des funerariums. En Flandre, plus de la moitié des funérailles se tiennent dans des salles de ce type et cette tendance va en augmentant, d'après Johan Dexters, président de Funebra, l'association royale pour les directeurs d'entreprises de pompes funèbres. Il y a une tendance flamande à choisir le plus souvent un lieu de célébration privé pour organiser des funérailles plus intimes. Il y aurait plusieurs raisons à cela : la fermeture d'églises de plus en plus nombreuses, et en lien avec cela moins de services offerts par l'Eglise. Il faut aussi prendre en compte le fait que l'on fait de plus en plus appel à des laïcs et aux diacres pour la prise en charge des funérailles; les gens en concluent rapidement qu'il y a peu de différence entre une célébration à l'église ou en privé. De plus, les prêtres apparaissent souvent comme moins indulgents et moins disposés à accepter des présentations PowerPoint et autres. Et surtout, les pasteurs âgés restent fermement attachés aux règles liturgiques de base.

  • A propos de la Liturgie : s’agenouiller a-t-il encore un sens ?

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    procession Benoit XVI.jpgDans les liturgies réformées, ce geste a pratiquement disparu. A la consécration,  même le fait de se lever se raréfie, et ceux qui prennent au moins la peine de s’incliner à la communion, reçue debout, ne sont sûrement pas les plus nombreux. Mais pourquoi? Prostration, agenouillement, inclination : ces trois attitudes liturgiques apparentées ont cependant des racines profondes dans toute l’histoire de nos rites religieux. Lu sur le site de la revue « Item » :

    Benoît XVI , dans son livre  « l’esprit de la liturgie »,  parue aux éditions « ad solem »,  parle dans le chapitre 2 du livre 4 de la « gestuelle » liturgique. Il parle de la « participation active » ; du « signe de la croix » ; de « l’agenouillement et de l’inclination » ; puis de la station debout et assise » ; puis il revient sur « l’inclination » dans son § 5 consacré à certains « gestes » liturgiques ; enfin il parle des paroles et du silence liturgique. Son exposé théologique et liturgique est fort intéressant. J’extrais, pour votre lecture de vacances, ce qu’il écrit sur « l’agenouillement et l’inclination ». Je crois que l’on peut difficilement faire une meilleure présentation de ces gestes liturgiques :

    ΩΩ

    On voudrait aujourd’hui nous détourner de l’agenouillement. Ce geste ne serait plus adapté, paraît-il, à notre culture, il ne conviendrait plus au chrétien adulte qui doit faire face à Dieu, debout ; ou encore il ne s’accorderait pas avec le statut de l’homme sauvé, car l’homme libéré par le Christ n’aurait plus à s’agenouiller. Les historiens nous rapportent que les Grecs et Romains considéraient l’agenouillement comme indigne de l’homme libre. Envers les dieux partiaux et querelleurs que nous décrivent les mythes, cette attitude se justifiait sans doute : à l’évidence ces dieux n’était pas « Dieu » même si l’on dépendait de leur pouvoir capricieux et qu’il importait de s’assurer leur faveur. Pour Plutarque et Théophraste l’agenouillement était le fait du superstitieux ; quant à Aristote, il qualifiait les prosternements de pratiques barbares (Rhétorique 1361, a, 36). Dans une certaine mesure, saint Augustin leur donne raison : ces faux dieux n’étaient que les masques des démons enfermant l’homme dans l’amour de l’argent, la servilité intéressée, l’égoïsme et la superstition. Seule l’humilité du Christ, nous dit-il, son amour jusqu’à la Croix, ont pu nous libérer de ces puissances. C’est précisément devant cette humilité que nous nous agenouillons. En effet l’agenouillement des chrétiens n’est pas une forme d’assimilations des mœurs ambiantes, c’est au contraire l’expression de la culture chrétienne qui à son tour transforme la culture existante à partir d’une connaissance et d’une expérience de Dieu nouvelles et plus profondes.

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  • La révolution de l'écologie humaine selon Tugdual Derville

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    De Frédéric Aimard, directeur de l’hebdomadaire France Catholique sur zenit.org :

    « Le temps de l’homme », un livre sur la révolution de l’écologie humaine

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    La disparition du marxisme de l’horizon de la pensée n’a pas fait disparaître le temps des systèmes de pensée totalitaires qui prétendent inventer un « homme nouveau ». Ces idéologies sont même devenues plus dangereuses au fur et à mesure des progrès techniques et scientifiques. Ce qui n’était que vue de l’esprit, ou scénario de science-fiction, est désormais à portée de main : un surhomme, trié sur le volet avant de naître, débarrassé des tares et faiblesses physiques de ses ancêtres, augmenté de capacités artificielles transmissibles à sa descendance… est techniquement possible, voire inéluctable. L’idéologie du temps le voudrait « non-genré », c’est-à-dire libre de choisir son sexe et cela de manière réversible, au non du « droit à la différence ». Un zeste de charlatanisme, mêlant appât du gain sur fond de volonté de puissance, nous le promet bientôt immortel.

    À quel prix ? On devine que de tels progrès ne seront pas « pour tous » quoi qu’en dise la propagande scientiste. Les plus faibles, les blessés de la vie, les pauvres risquent de connaître le sort que la doctrine de l’eugénisme, un temps disqualifiée par sa récupération par le régime nazi, mais redevenue florissante et arrogante, réserve à tous ceux qui ne sont pas conformes à ses critères « moraux ».

    L’élimination des embryons féminins dans les sociétés asiatiques ou l’exploitation des mères porteuses, validée par la jurisprudence européenne, préfigurent une société qui deviendra totalement invivable si l’on ne réussit pas à mettre un frein à tous les possibles individuels qui ne sont pas tous souhaitables pour la collectivité.

    Mais sur ces thèmes a priori évidents, il est facile, avec les meilleurs sentiments du monde, de pontifier, de prophétiser, de déraper, d’être ridicule ou odieux. C’est le miracle permanent du militant associatif Tugdual Derville (délégué général d’Alliance Vita) de savoir échapper à tous ces pièges. Une longue pratique du débat contradictoire et des conférences tout public, la pratique des scientifiques et des intellectuels comme des hommes politiques, lui ont donné ce savoir-faire pédagogique. Ce programme de politique naturelle comporte son lot de métaphores prises dans la nature comme celle du mycélium, image douce d’un mouvement social que personne ne voit venir sauf quand il donne ses fruits prouvant une vitalité incomparable et indéracinable. L’on sait aussi Tugdual Derville passionné d’entomologie (Cf Les Animaux dans l’évangiles http://www.france-catholique.fr/ANIMAUX-DANS-L-EVANGILE,5839.html), ce qui lui permet d’imager un discours qui fuit les mots compliqués. Cet essai arrive à point nommé pour donner à ceux qui ont une ambition politique une connaissance apaisée des dossiers de bioéthique et de bonnes raisons de les remettre au centre de la campagne présidentielle.

    Ce livre est suffisamment imposant pour ne pas être pris à la légère : 320 pages dûment appareillées de notes renvoyant souvent à des données accessibles sur Internet et donc vérifiables, une bibliographie sérieuse et précieuse. Mais il ne doit pas intimider car ses trois parties sont en fait comme trois petits livres. Le premier donne des bases factuelles sur ce qui fait un homme digne de ce nom et comporte une très belle réflexion sur la maternité. Le second est un bilan épuré du grand mouvement social qui s’est révélé par les Manifs pour tous. Le troisième est un manuel d’anthropologie prospective, une base théorique à discuter et approfondir pour préparer la révolution de l’écologie humaine que Tugdual Derville appelle de ses vœux et à laquelle, malgré tous ses autres engagements, il a choisi de donner de son intelligence et de son action.

    Tugdual Derville, Le temps de l’homme – Pour une révolution de l’écologie humaine, Plon, 320 pages, 17,90 euros.

  • Pèlerinage jubilaire de la Miséricorde divine à Rome (4 - 7 octobre 2016)

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  • PokémonGo ? Non, JésusGo !

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    Du blog jeunes-cathos.fr :

    JésusGo !!

    Père François Triquet est prêtre du diocèse de Cambrai et auteur du «Journal d’un jeune prêtre » sur Jeunes Cathos blog. Il réagit aujourd’hui au phénomène PokémonGo.

    mont saint michel -

    Il y a quelques jours, je me promenais dans les rues du Mont Saint Michel, ce lieu rempli d’histoire et de spiritualité… Après quelques minutes de déambulation dans les petites rues du Mont, mon regard est attiré sur les personnes qui m’entourent : une majorité a les yeux scotchés sur l’écran de leur téléphone. Alors que nous sommes sur un site remarquable, que la beauté des maisons, de l’abbaye s’offre à nous, alors que la nature qui nous entoure nous fait le cadeau de couleurs magnifiques, bleu du ciel, bleu de la mer…, ces hommes et ces femmes, ces enfants, ces jeunes, ces adultes, ont les yeux collés sur leur téléphone… Que font ils ? Suivent-ils une visite commentée via une application pour mieux percer les mystères du Mont ? Filment-ils leur visite afin de partager avec leurs proche à leurs retours ? Je les observe. Rien de cela, ils recherchent des Pokémon ! Ils ont fait des kilomètres pour arriver sur ce lieu merveilleux rempli d’histoire et ils errent dans les rues à la recherche de bêtes virtuelles en oubliant le lieu où ils sont… Que retiendront ils de leur visite ? Le nombre de Pokémon attrapés ?

    Et je ne parle pas des personnes qui se rendent à l’ossuaire de Douaumont en quête de ces bêtes virtuels (comme l’a relaté la presse ce mois d’août) en oubliant la mémoire de ces hommes dont ils marchent aveuglement sur leurs tombes…

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  • Autriche : volte-face du cardinal Schönborn sur les migrants

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    Non, il ne s'agit pas d'une relecture de l'exhortation papale "Amoris laetitia" dont il serait l'exégète privilégié: l'archevêque de Vienne fait pour l'instant son autocritique sur l'accueil des réfugiés islamiques du Proche-Orient en Autriche. Lu sur le site "Aleteia":

    « Alors que l’Allemagne est à son tour prise pour cible par l’Etat islamique depuis l’attentat à la hache dans un train en Bavière, le cardinal et archevêque de Vienne s’est exprimé au sujet des problèmes posés par les politiques d’intégration des réfugiés en Autriche. 

    Une différence de culture

    Comme l’explique cet article du site katholisch.de, le cardinal Schönborn souhaite « se corriger quelque peu » concernant ses affirmations sur la politique d’asile. À de nombreuses reprises, il avait en effet comparé l’arrivée des réfugiés en Allemagne à l’accueil en d’autres époques, de populations immigrées venant de Hongrie ou de République Tchèque par l’Autriche. Il avait ainsi critiqué les restrictions récentes du droit d’asile mises en place dans son pays afin de lutter contre certains abus.

    « Mais il y a une différence » a expliqué ce dominicain, « ces réfugiés étaient tous européens, ils avaient à peu près la même culture, pour beaucoup la même religion. Même l’intégration des Bosniens, pour beaucoup des musulmans, est allée bien plus vite grâce à une grande proximité culturelle ». Or il s’agit aujourd’hui d’une immigration qui vient du Proche-Orient et « il y a là une différence culturelle et religieuse qui est un facteur de préoccupation ».

    La crainte du terrorisme  

    Le fait qu’une profonde volonté d’aider les migrants laisse place aujourd’hui en Autriche à un refus doublé de haine est expliqué par l’archevêque par les nombreuses craintes de ses habitants, tant par rapport à l’aspect social qu’à celui du terrorisme. L’Autriche est passée petit à petit d’une société prospère à une société dans laquelle tout devient de plus en plus difficile pour tout le monde. « J’ai grandi dans une société qui allait mieux d’année en année », affirme-t-il, alors que la génération actuelle « voit ses perspectives d’avenir se détériorer ».  Quant au potentiel d’actes violents commis au nom de la religion, le cardinal Schönborn réclame « un positionnement le plus clair possible des autorités musulmanes » puisque « que ce soit justifié ou non, la terreur a aujourd’hui une étiquette islamiste

    Ref. Autriche : volte-face du cardinal Schönborn sur les migrants

    JPSC

  • Quand on associe religions et violence, ce que l'on oublie de dire

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    Du père Laurent Stalla-Bourdillon, directeur du Service pastoral d'études politiques, sur le site de lavie.fr :

    Religions et violence : ce que l’on oublie de dire

    Pour pouvoir préciser les rapports que peuvent entretenir les religions et la violence, et pour dépasser les simplifications enfantines, il est nécessaire de bien voir d’abord ce qu’est l’être humain doué de foi et de raison. Alors seulement, devient-il possible de comprendre le mécanisme qui associe « la violence et le sacré » et d’y répondre de manière adulte. L'analyse du père Laurent Stalla-Bourdillon, recteur de la Basilique Sainte-Clotilde (Paris) et directeur du Service pastoral d’études politiques (SPEP).

    Les journaux n’ont pas manqué de relever et de commenter les propos du pape François de retour des JMJ de Cracovie, le 31 juillet 2016 : « Je n'aime pas parler de violence islamique, parce qu'en feuilletant les journaux je vois tous les jours que des violences, même en Italie, (...). Si je parle de violence islamique, je dois parler de violence catholique. Non, les musulmans ne sont pas tous violents, les catholiques ne sont pas tous violents. (…) Je crois que ce n'est pas juste d'identifier l'islam avec la violence, ce n'est pas juste et ce n'est pas vrai. » Nul ne connaît précisément son degré d’expertise en islamologie, et tant pis pour ceux qui s’imaginait que François serait le pourfendeur de l’Islam, de ses mœurs, de sa doctrine… François ne cède pas au relativisme, sa remarque porte tout simplement sur une autre réalité. 

    A lire aussi : Les propos complets du pape sur la violence et la religion 

    Si nous entendons correctement les propos du Pape, il ne serait pas juste d’identifier une religion – quelle qu’elle soit – avec la violence. François s’inscrit ici à rebours de ce que nous entendons souvent : « les religions sont intrinsèquement source de violence ». Naturellement des doctrines religieuses peuvent être attentatoires à la dignité humaine, elles ne sont probablement pas à mettre de facto sur le même plan, nous y reviendrons. Mais pour François, il est essentiel de comprendre que la violence est d’abord le fait de l’homme avant même toute adhésion à une doctrine religieuse.

    C’est toujours à partir de l’engagement d’une liberté humaine qu’une doctrine génère selon l’interprétation qu’on en fait, plus ou moins, peu ou pas de violence. Avant d’incriminer la doctrine religieuse, il faut regarder ce qu’il y a dans l’homme ! Si le Pape dit qu’il y a chez les catholiques aussi des fanatiques, c’est bien que – pour lui – la source de la violence n’est pas contenue dans le corpus de doctrines chrétiennes, mais dans l’homme lui-même. C’est d’abord le cœur de l’homme qui est malade, son intelligence blessée, et la religion peut devenir alors pour certains, le révélateur de cette violence déjà là. Le Pape a ainsi voulu dire qu’il sera toujours plus facile de défausser sa propre violence sur des doctrines religieuses, pour s’affranchir de la regarder au plus profond de soi-même.

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