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Société - Page 451

  • L’avortement en recul dans plus de la moitié des pays d’Europe

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    L’AVORTEMENT EN NET RECUL DANS PLUSIEURS PAYS D’EUROPE

     

    L’avortement recule dans « plus de la moitié des pays d’Europe », selon Eurostat.

    En Slovaquie et en Estonie, il y a moitié moins d’avortements qu’il y a dix ans. Après un pic dans les années 2000, la baisse est observable aussi en Espagne et au Portugal où l’avortement a été dépénalisé en 2007. La France et le Royaume-Uni restent stables.

    En Suède et en Belgique, au contraire, on enregistre une légère hausse, tandis que la Pologne avec 1044 avortements en 2015 et le Luxembourg, 651 avortements en 2015, font face à une explosion de demandes ces dernières années[1].

    Le Luxembourg est le pays où le taux d’avortement par femme (12-55 ans) est le plus fort en Europe avec 0,37% d’avortement par femme en 2015, contre 0,12% en France et 0,001% en Pologne. 

  • Comment être chrétien dans un monde qui ne l'est plus ?

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    Du Blog 'Domini', blog officiel de la Famille Missionnaire de Notre-Dame :

    1) Les racines de la crise

    1er enseignement donné lors du WE Jeunes des 27-28 janvier à Saint Pierre de Colombier 

    Cet article s’inspire du deuxième chapitre de l’ouvrage de R. Dreher, Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus, le pari bénédictin. Éditions Artège, 2017.

    Se demander comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus, c’est commencer par s’interroger sur ce monde, par se demander pourquoi il n’est plus chrétien, pourquoi le monde tel qu’il est est tel qu’il est. Dans un monde qui change, comment être fidèle à l’Évangile et à Dieu qui, eux, ne changent pas.

    Mais, n’est-il pas plus urgent, me direz-vous, de s’attaquer aux problèmes du monde (justice, paix, liberté…) ? Justement, c’est précisément en étant vraiment chrétiens (le radicalisme chrétien, c’est l’extrémisme de la charité) que nous apporterons la lumière de la vérité à tous ceux que nous rencontrerons : « Soyez ce que vous devez être et vous mettrez le feu de l’amour dans le monde ! »[1]. C’est ce qu’on fait les Apôtres : ils étaient Douze, nous sommes aujourd’hui deux millions de chrétiens !

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    2) Les clefs pour un réveil chrétien authentique

    2e enseignement donné lors du WE Jeunes des 27-28 janvier à Saint Pierre de Colombier 

    Notre chemin sera éclairé, balisé par Benoît de Nurcie, plus connu sous le nom de st Benoît.

    Si nous voulons survivre, il nous faut retourner aux racines de notre foi, dans nos pensées comme dans nos actes. Il va falloir renouer avec des habitudes intérieures que les croyants occidentaux ont délaissées. Il va falloir radicalement changer nos vies, notre vision du monde. En un mot, il va nous falloir être l’Eglise, sans compromis, quel qu’en soit le coût ! Il va falloir collaborer avec les chrétiens de notre entourage pour bâtir des réponses aux défis que ce monde lance à l’Eglise. Pour que le sel ne perde pas sa saveur, nous devons agir.

    Arrêter de vouloir colmater les fuites, sauver ce qui est existant. Non ! car bien souvent les structures existantes n’ont plus l’Esprit, elles sont corrompues, elles sont compromises. Il faut créer des structures nouvelles dans lesquelles il n’y pas de compromission, dans lesquelles le monde ne peut faire entrer son venin. C’est un travail passionnant mais aussi c’est un travail qui nécessite des choix radicaux, qui nécessite  de la générosité, des convictions, un changement de vie. Qui nécessite de renoncer parfois à une belle carrière.

    Aujourd’hui, il y a des métiers qui ne peuvent plus être exercés : pharmaciens, médecins jusqu’à quand ?

    Attention cela ne veut pas dire que l’on sera clos sur nous-mêmes, que nous ferons un repli identitaire.

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  • Les attaques hindoues contre les chrétiens sur le continent indien ont doublé en 2017

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    De Saji Thomas, Bhopal, sur le site Eglises d'Asie des Missions Etrangères de Paris

    Inde : en un an, les attaques contre les chrétiens ont doublé

    Selon un nouveau rapport, les victimes de persécution sont souvent accusées de crimes graves comme le blasphème. Avec la montée du nationalisme hindou, les chrétiens se sentent de moins en moins en sécurité.

    En 2017, selon un nouveau rapport, les attaques hindoues contre les chrétiens sur le continent indien ont doublé. Cette montée du nationalisme tend à représenter les chrétiens comme agissant contre l’état, contre sa tolérance religieuse et ses valeurs, selon ce rapport. Selon Persecution Relief (Secours contre la persécution), un forum œcuménique enregistrant les persécutions et soulageant les victimes, le pays a connu, en 2017, 736 attaques contre des chrétiens, contre 348 attaques en 2016.

    Selon ce rapport, la police reçoit également des dépôts de plaintes contre les chrétiens, les accusant d’esprit de révolte, de discrimination, de travailler contre la tolérance religieuse et contre l’unité nationale, de dégrader des lieux de prière ou encore d’insulte contre les religions… « C’est une nouvelle vague d’accusations contre les chrétiens », rapporte Shibu Thomas, fondateur de Persecution Relief. « Si les accusations sont prouvées, l’accusé peut parfois être condamné à perpétuité. »

    Le fait que certains déposent de telles plaintes « montre bien que ceux qui s’opposent aux chrétiens veulent les représenter comme une menace sérieuse contre la sécurité de l’état », analyse Thomas. Les responsables chrétiens affirment que depuis que le parti pro-hindou Bharatiya Janata Party (BJP) a pris le pouvoir en 2014, des groupes hindous multiplient les violences contre les chrétiens. Ces groupes tentent de représenter les minorités religieuses, comme le christianisme ou l’islam, comme antipatriotiques. 

    Cette année, les chrétiens ont subi des violences dans tout le pays, des incidents ayant été rapportés dans 24 des 29 états indiens. La plupart de ces actes de violence sont des « attaques physiques » contre des représentants de l’Église ou contre des fidèles, selon le rapport. Près de 57% des incidents ont eu lieu dans les quatre états de l’Uttar Pradesh, de Madhya Pradesh, de Tamil Nadu et de Chhattisgarh.

    Accusés à tort

    L’Uttar Pradesh, dans le nord du pays, où le BJP a pris le pouvoir en 2017, a enregistré 96 attaques (contrairement à 39 incidents en 2016, quand le parti socialiste Samajwadi était au pouvoir). L’état de Madhya Pradesh, que le BJP dirige depuis quinze ans, a enregistré 52 incidents, une augmentation de 54% par rapport à 2016, tandis que l’état du Tamil Nadu a rapporté 48 incidents (pour une augmentation de 60%).

    Le pasteur Anil Andrias, qui vit dans l’Uttar pradesh, confie que depuis que le très charismatique Yogi Adityanath est Chief Minister (ministre en chef) de l’état, il est devenu risqué pour les chrétiens d’y vivre, à cause de groupes hindous croyant bénéficier du soutien du gouvernement. « Dans ces conditions, les chrétiens ne sont plus en sécurité en Inde », regrette Anil Andrias, ajoutant que le BJP est au pouvoir à New Delhi ainsi que dans 19 des 29 états indiens. « Les difficultés que les chrétiens vont devoir surmonter risquent de se multiplier si le parti au pouvoir remporte également les élections nationales de 2019. » 

    Anil Andrias ajoute que des hindous se sont attaqués à des assemblées en prière, s’attaquant physiquement aux responsables et aux congrégations ayant défié les interdictions de rassemblement. Andrias confie que les attaquants ont ensuite déposé des plaintes auprès de la police, accusant les victimes d’avoir provoqué eux-mêmes les attaques en offensant les gens et leurs sentiments religieux. «Ils menacent les croyants de mesures restrictives comme le boycott social », ajoute le pasteur. Parmi les tentatives de harcèlement, explique-t-il, les chrétiens sont par exemple exclus des plans sociaux, interdits de collecte d’eau auprès des puits publics, ou encore d’embrunter les routes publiques… 

    Shibu Thomas, de Persecution Relief, confie que certaines affaires sont montées de toutes pièces : «Dans 99% des cas, ils font appel à des faux témoins et les victimes chrétiennes sont parfois condamnées à des peines sévères. Si les victimes font appel à l’aide de la police, elles se retrouvent accusées. ‘C’est vous les coupables’ se voient-ils répondre. C’est un signe inquiétant. Malheureusement, la police est de mèche avec les fanatiques et choisit des membres qui soutiennent leur action. »

    Pourtant, Sheela Santiago, une catholique et membre dirigeante du BJP dans l’état de Madhya Pradesh, assure que son parti et ses membres n’ont été impliqués dans aucun incident contre des chrétiens : « Le BJP est un parti national qui travaille au service de tous, sans aucune discrimination. » Sheela admet que« certains groupes hindous extrémistes » ont été impliqués dans des incidents parce qu’ils pensent que les chrétiens tentent de convertir les hindous par la force. Les chrétiens représentent 2,3% (29,9 millions) de la population indienne (1,3 milliards d’habitants), 80% des indiens étant hindous.

    Lire également : http://www.fides.org/fr/news/63785-ASIE_INDE_Appel_des_responsables_religieux_contre_la_violence_ciblee_a_l_egard_des_minorites

  • Les réflexions de "Paix liturgique" sur le livre de Guillaume Cuchet "Comment notre monde a cessé d'être chrétien"

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    Du site "Paix liturgique" :

    « On nous a changé la religion ! » : le grand effondrement de 1965

    Réflexions à propos de la parution du livre Comment notre monde a cessé d'être chrétien, Anatomie d'un grand effondrement (Seuil, février 2018), un livre de Guillaume Cuchet. 

    Ce livre-diagnostic, qui vient à peine de sortir, fera date. L'auteur, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris-Est Créteil, entend préciser à quel moment et pour quelles raisons a commencé, en France, le recul spectaculaire du catholicisme. 

    Pour lui – et c'est sous cet aspect qu'il intéresse particulièrement Paix Liturgique – le catholicisme d'une population se mesure extérieurement, qu'on le veuille ou non, par sa pratique dominicale régulière, qui manifeste et entretient, avec bien entendu des variantes et des nuances, un attachement à l'Église et à son corpus doctrinal. À défaut de cette pratique, une culture chrétienne peut persister un certain temps (ainsi Emmanuel Todd, dans Qui est Charlie ? Sociologie d'une crise religieuse, Seuil, 2015, a montré que les anciennes provinces françaises catholiques avaient plus fortement manifesté contre l'Islam radical), mais par la force des choses cette culture catholique elle-même va disparaissant. 

    C'est entre 1965 et 1966, que la pratique dominicale a décroché, c'est-à-dire à la fin du concile Vatican II, alors que la réforme liturgique avait commencé. Guillaume Cuchet combat l'idée reçue qui veut que Mai 68 et l'encyclique Humanæ Vitæ de Paul VI condamnant la contraception, publiée en juillet 68, aient été les déclencheurs de ce décrochement. Ils l'ont accentué, mais il a eu lieu avant, en 1965.


    > Ouverture du concile Vatican II par saint Jean XXIII.

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  • La persécution des chrétiens dans le monde : commander le DVD

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    Commander le DVD "La persécution des Chrétiens dans le monde"

    Commander le DVD "La persécution des Chrétiens dans le monde"

     

    • Auteur : Raphaël Delpard
    • Editeur :
    • Année : 2018
    • Nombre de pages :
    • Prix : 10,00 €

    215 millions de femmes, d'hommes et d'enfants, dans 50 pays, sont persécutés en raison de leur foi.

    Imaginez si, sur les 508 millions d'habitants d'Europe, les Français, les Italiens, les Allemands et les Belges étaient chaque jour en bute aux pires maltraitances : bastonnade, lapidation, torture en tous genres, viols, emprisonnement, discrimination, assassinat. Sur simple dénonciation, pouvant à tout moment être accusés de blasphème. Et cela, dans le silence assourdissant des Etats, des Commissions des droits de l'homme de l'ONU, et de l'Union européenne.

    Prenez 90 minutes de votre temps, et venez découvrir l'ethnocide qui se déroule à un jet de pierre de notre conscience. Car, si rien n'est fait pour arrêter le flot destructeur, plus tard, que restera-t-il des chrétiens en dehors des lieux sanctuarisés ? Si un tel malheur arrivait, vous ne pourrez pas dire que vous en saviez pas.

    Raphaël Delpard

    1h30 - Couleurs

    Produit par : Tapis Franc productions - Portes ouvertes - Sas T&l et Metaction

    Le prix s'entend frais de port inclus

  • L’avenir de l’Eglise: une apostasie sans fard ?

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    Une opinion de Jacques Meurice, prêtre ouvrier en retraite, publiée par « La Libre Belgique ». Selon lui, le pape François veut ouvrir l’Eglise mais, pour en faire une démocratie, cela ne suffit pas. Il faudrait inventer des syndicats, y créer des partis, y favoriser une liberté d’options et de parole. Peu de chances :

    « Eh oui ! les religions sont comme les êtres humains, elles naissent un jour, elles vivent, grandissent, prospèrent, puis elles sont malades et un jour aussi elles meurent et disparaissent. Leur vie est seulement habituellement plus longue que celle des hommes, elle se compte en siècles plutôt qu’en années, à tel point que beaucoup d’adeptes et de fervents adhérents ont souvent été persuadés de leur immortalité. Au cours de son histoire, l’humanité a cependant connu bien des exemples de mort de religions. A Babylone on en a déjà fait l’expérience, puis les religions des Hittites, des Egyptiens, des Grecs, des Celtes, des Etrusques, des Romains, toutes y ont passé. Certaines ont vécu plus de trois mille ans, mais la moyenne se situe plutôt vers les deux millénaires. Il y a quelques exceptions comme pour confirmer la règle : le judaïsme en est une, le bouddhisme aussi, mais le bouddhisme est-il vraiment une religion ?

    Trois siècles de retard

    Pourquoi la religion catholique échapperait-elle à ce qui paraît être une loi universelle ? Le cardinal Martini, jadis archevêque de Milan et père du Concile Vatican II, a parfois dit que l’Eglise catholique avait dans la société un retard de deux siècles au moins. Maintenant il faudrait bien lui en reconnaître trois. Quand les peuples ou les nations ont à surmonter des obstacles importants comme des guerres, des invasions, des migrations obligées, il n’y a qu’une seule règle et chance de survie, c’est l’adaptation. S’adapter aux changements c’est sauver sa vie. C’est, semble-t-il, ce que l’Eglise catholique n’a pas su ou pu ou voulu faire, depuis quelques siècles.

    Elle n’a pas accepté les grandes révolutions, ni en France, ni en Italie, ni en Russie, ni en Espagne, et les petites seulement où et quand cela l’arrangeait. Elle n’a jamais été pour le progrès par les lumières ou par la science. Prisonnière de ses dogmes et d’une morale dite naturelle, elle n’a pu accepter spontanément Darwin et l’évolution, Voltaire et le goût des libertés, Marx et le socialisme, Einstein et la relativité, Gandhi et l’autonomie des peuples dans la paix, pour n’en citer que quelques-uns.

    Elle a toujours refusé d’envisager le droit au divorce, à l’avortement, à l’homosexualité, à la pilule contraceptive, à la procréation médicalement assistée, au mariage pour tous, au suicide, à l’euthanasie. Elle s’oppose avec obstination à l’ordination des femmes, au mariage des prêtres, à la franc-maçonnerie et à la liberté de pensée. Bref, elle a multiplié à l’infini les blocages et les refus.

    Tant de questions sans réponses

    Pourquoi la fréquentation des églises a-t-elle baissé de façon aussi catastrophique depuis la dernière guerre mondiale ? Pourquoi les sacrements ne font-ils plus partie des signes sensibles de la vie pour beaucoup ? Pourquoi les vocations sacerdotales et religieuses sont-elles devenues si rares, alors que les ONG continuent à recruter parmi les jeunes ? Tant de questions qui sont restées sans réponse, qui bien souvent n’ont même pas été posées, car il y a une sorte de silence orgueilleux de sa hiérarchie qui s’est appesanti sur les difficultés de l’Eglise.

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  • Québec : une Église en crise depuis les années 1960

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    Un effet de la « révolution tranquille » (un prodrome québécois de mai 68) ou de Vatican II ? C’est un peu l’histoire de la poule et de l’œuf. En quelques années, les catholiques du Québec ont vu leur Église vaciller et la société se séculariser à une vitesse accélérée. D’Yves Chiron sur le site du mensuel « La Nef » ( n° 297):

    "Jusqu’au début des années 1960, 88 % de la population du Québec était catholique et l’Église était impliquée dans toutes les œuvres sociales, dans le système hospitalier comme dans l’éducation. La quasi-totalité des « collèges classiques » (l’équivalent de nos lycées) et toutes les universités francophones étaient rattachées à l’Église. Les mouvements, organisations et œuvres liés à chaque paroisse couvraient tous les aspects de la vie religieuse mais aussi de la vie sociale (loisirs, services sociaux, syndicalisme, mouvements coopératifs, culture). À la fin des années 1950, un catholique sur cinq était actif dans un de ces secteurs de la vie paroissiale.

    En 1960, par la victoire électorale du Parti libéral québécois et l’arrivée au pouvoir de Jean Lesage s’engage une « Révolution tranquille » qui veut mettre fin à la « Grande Noirceur », terme polémique pour désigner les gouvernements de l’Union nationale qui avaient dirigé le Québec depuis 1944 et la politique conservatrice qui avait été menée avec l’appui de l’Église.

    La Révolution tranquille aboutira en quelques années à la création d’un système d’hôpitaux publics, d’un Ministère de l’Éducation et d’un Ministère des affaires sociales, à l’abaissement du droit de vote de 21 à 18 ans, à l’adoption d’un statut légal de la femme mariée, à la mise en vente de la pilule contraceptive dès 1961.

    Ces évolutions, peu « tranquilles » en fait, se sont accompagnées d’une transformation du catholicisme québécois, ce qu’on a appelé la « décléricalisation » de la société québécoise. L’Église a perdu le contrôle du système d’éducation, du système hospitalier et du système des aides sociales. Les syndicats se sont déconfessionnalisés. La pratique religieuse a très fortement baissé, passant, entre 1961 et 1971, de 61 à 30 % dans le diocèse très urbanisé de Montréal, et de 90 à 37/45 % dans les petites villes du Québec et des campagnes. Les vocations religieuses et sacerdotales se sont effondrées : quelque 2000 entrées au couvent ou au séminaire en 1946, un peu plus d’une centaine en 1970. Le nombre des ordinations sacerdotales a baissé de plus de 57 % entre 1960 et 1969. Des milliers de prêtres, de religieux et de religieuses sont retournés à la vie laïque.

    Certains analystes et commentateurs ont expliqué, a posteriori, cet effondrement comme une conséquence de la Révolution tranquille qui a fait perdre à l’Église son pouvoir institutionnel et qui a laïcisé la société. D’autres explications ont mis en lien la crise du catholicisme québécois avec le concile Vatican II qui se déroulait au même moment (1962-1965).

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  • Un christianisme sans dogmes n’a pas d’intérêt

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    De Gérard Leclerc sur le site de « France Catholique » :

    « Comment annoncer l’Évangile aujourd’hui ? La question n’est pas nouvelle, mais elle acquiert une importance singulière dans une société qui a perdu toute culture chrétienne, celle qui baignait hier les générations précédentes. Au tournant des années soixante, lorsque, comme l’explique si bien Guillaume Cuchet, « notre monde a cessé d’être chrétien » (1), toute la pastorale avait été modifiée, afin de gommer l’aspect rébarbatif que pouvait revêtir une catéchèse perçue comme « rigide ». Mais ainsi, il y avait un risque d’abandonner des aspects essentiels de la foi, concernant par exemple les fins dernières, au profit d’un style qui se voulait plus en phase avec la mentalité contemporaine. L’adaptation ne fut pas toujours des plus heureuses, comme le montre Jean-Pierre Le Goff dans le magnifique essai d’ethnographie contemporaine qu’il vient de publier (2). Du rébarbatif d’hier qu’il avait mal supporté, on passait à un style jeuniste un peu démagogique, qui faisait bon marché de l’accès au cœur du mystère chrétien. Il pouvait y avoir un moment où la sensibilité adolescente était touchée par une proximité qui privilégiait l’affectif et les modes du moment. Mais au terme, on n’avait pas appris grand-chose et le manque de consistance doctrinale laissait la plupart insatisfaits.

    Depuis lors, il y a eu de sérieuses mises au point, notamment à propos de la catéchèse. Mais il subsiste souvent un certain flottement, qui apparaît encore lorsqu’on fait compliment à tel prédicateur de ne pas être « un dogmatique ». Sans doute, le mot peut prêter à confusion avec un usage qui a peu à voir avec ce que la théologie entend par là. Il ne faut pas avoir peur de l’affirmer : un christianisme sans dogmes n’a pas d’intérêt, il a tout risque de s’effondrer dans une sentimentalité sans consistance. C’est pour le coup que l’on « vide les églises ». Guillaume Cuchet n’a pas tort d’établir une relation étroite entre le décrochage des années soixante et l’abandon de la prédication des fins dernières.

    C’est pourquoi il importe de revenir à l’essentiel. Ainsi que l’écrivait le cardinal de Lubac : « Le chrétien qui ne fait pas confiance à la fécondité de la vérité révélée, qui ne consent à s’y intéresser que dans la mesure où il en reçoit d’avance le bienfait, qui n’accepte pas de se laisser saisir et modeler par elle, celui-là ne sait pas de quelle lumière et de quelle force il se prive. » Et d’ajouter : « Si, au lieu de s’engluer dans le misérable masochisme où tant de prophètes à rebours s’acharnent à les plonger, les chrétiens se décidaient à croire – je veux dire, à faire confiance à leur foi – cette foi ferait d’eux aujourd’hui même, en vérité, l’âme du monde. (3) » Et les églises loin de se vider, deviendraient trop petites, car on y apprendrait l’extraordinaire nouvelle d’un Amour qui sauve.

    (1) Guillaume Cuchet, Comment notre monde a cessé d’être chrétien, Seuil.

    (2) Jean-Pierre Le Goff, La France d’hier, Stock.

    (3) Henri de Lubac, La foi chrétienne, Aubier.

    Ref. Un christianisme sans dogmes n’a pas d’intérêt

    Comme disait Benoît XVI : « le danger le plus menaçant, ce sont ces christianismes adaptés, dont la société s’empare avec joie comme d’autant de variantes philanthropiques de l’engagement chrétien, et que l’on oppose au prétendu fondamentalisme de ceux qui n’aiment pas avoir le profil aérodynamique » (Le Sel de la Terre, p.149)

    JPSC

     

  • La mise en œuvre du Concile a été l’élément déclencheur du décrochage du catholicisme

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    005323031.jpgD'Isabelle de Gaulmyn sur le site du journal La Croix :

    Catholicisme français, la rupture de Vatican II

    Guillaume Cuchet montre que la mise en œuvre du Concile a été l’élément déclencheur du décrochage du catholicisme en France (et tout autant chez nous ndB), une évolution qui aurait de toute façon eu lieu.

    Comment notre monde a cessé d’être chrétien 

    de Guillaume Cuchet

    Seuil, 288 p., 21 €

    Comment le catholicisme français est-il devenu si rapidement une religion minoritaire, avec une chute de la pratique dominicale de près d’un tiers entre 1955 et 1975 ? La question n’est pas nouvelle. Depuis plus de trente ans, deux types de réponses sont avancés : pour les uns, plutôt à droite de l’Église, c’est la faute à Mai 68 ; pour d’autres, c’est à cause de l’encyclique Humanae vitae, qui, en interdisant la contraception, aurait découragé une génération de croyants.

    C’est en historien que Guillaume Cuchet cherche à répondre à cette même question, en exploitant les fameuses enquêtes du chanoine Boulard. Grâce à l’appui de l’épiscopat de l’époque, ce prêtre audacieux, féru de sociologie, a réalisé une photographie de la pratique du catholicisme dans tous les diocèses de la France des années 1955-1965. Et s’il a lui-même perçu le décrochage du catholicisme en France, il n’en a pas mesuré l’ampleur, notamment en ce qui concerne la chute massive de la pratique des plus jeunes, entre 12 et 24 ans. En exploitant ces données, et en les confrontant à d’autres enquêtes faites dans les années 1970, Guillaume Cuchet peut affirmer que cette rupture a eu lieu exactement juste après Vatican II en 1965. Donc avant 1968.

    La question est de savoir ce qui, dans le Concile, a pu provoquer la rupture. « A priori, le Concile lui-même n’y est pas pour beaucoup, quoi qu’en ait dit la polémique intégriste ou traditionaliste », écrit Guillaume Cuchet. En revanche, l’historien met en cause une pastorale post-conciliaire, en France, souvent « élitiste », peu adaptée à une pratique plus culturelle. Les prêtres de l’époque ont sans doute un peu vite considéré que le cadre qui permettait de tenir cette pratique (obligation dominicale, piété populaire, communion solennelle…) n’était que sociologique, et n’avait, au fond, pas de valeur.

    Tout un discours pastoral, qui n’est en rien écrit dans les documents conciliaires, va mettre en place une nouvelle hiérarchie des obligations du fidèle, où l’assiduité à la messe n’a plus la même importance que l’engagement dans la vie sociale ou associative, le respect aussi de la liberté de conscience. Cette « sortie collective de la pratique obligatoire sous peine de péché mortel », ainsi que la désigne Guillaume Cuchet, eut un effet désastreux sur la fréquentation des églises, effet d’autant plus important que ce mouvement s’inscrit dans une mutation plus générale des formes de l’autorité, que ce soit dans le domaine familial ou scolaire. Pour appuyer son propos, Guillaume Cuchet analyse le sacrement de la confession, qui baisse de manière spectaculaire autour de 1965, et l’évolution de la prédication autour des fins dernières et du Salut.

    Pour autant, ce livre n’est pas un réquisitoire contre Vatican II. Au contraire, refusant d’en faire un tabou, il permet de replacer cet événement dans un contexte plus général d’une histoire longue, commencée avec la Révolution française, et que toute l’évolution de notre société, à partir de 1968, a amplifié et démultiplié. Comme le remarque l’historien, la crise était inévitable. Le Concile n’a pas provoqué la rupture, qui aurait de toute façon eu lieu, mais il l’a déclenchée, en lui donnant une intensité particulière. Ce n’est pas tant l’évolution que la manière dont elle a été accompagnée pastoralement qui est ici en cause. Et sans doute la quasi-disparition du catholicisme populaire dans notre pays peut-elle aujourd’hui en partie s’expliquer par cette mise en œuvre d’une pastorale réservée à une élite ultra-formée, ultra-consciente, laissant sur le côté des pratiquants moins investis, qui tenaient à la religion à travers un cadre dressé par des sacrements plus accessibles. Des pratiquants dont on n’aurait pas suffisamment pris en compte les besoins.

    Voilà un travail qu’il aurait été difficile de mener plus tôt en raison de « la sanctuarisation du concile Vatican II », par crainte de donner des arguments aux intégristes. Il marquera sans aucun doute l’historiographie du catholicisme dans notre pays et devrait susciter des discussions passionnées.

  • Pédophilie cléricale : attention aux « scènes de chasse en Bavière » …

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    Un commentaire d'Arnaud Dumouch:

    JPSC

  • RDC : un pays où les ordinations sacerdotales ne manquent pas

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    Pour un peu changer de la morosité des statistiques  belges, quelques images d’une chrétienté vivante : ici à Muanda (au diocèse de Boma) dans le Bas-Congo, on fête les ordinations (avec la présence du gouverneur en prime).



    L’Afrique est certainement loin d’être parfaite et on a même dit qu’elle était « mal partie ». Mais il y a une chose que l’Europe peut à coup sûr lui envier : pour les fils de ce continent aujourd’hui « il fait Dieu » de la même façon que l’on constate qu’ « il fait soleil » un beau jour sans pluie: c’est une évidence qui rayonne sur leur foi et l’éloge qu’en fit Benoît XVI lors de sa visite au Bénin en 2011 n'est pas surfait :  « L’Afrique représente un immense 'poumon' spirituel pour une humanité qui semble en crise de foi et d’espérance.  Cette fraîcheur du oui à la vie qu’il y a en Afrique, cette jeunesse qui existe, qui est pleine d’enthousiasme et d’espérance, et aussi d’humour et de joie, nous montre qu’ici il y a une réserve humaine, il y a encore une fraîcheur du sens religieux et de l’espérance. Je dirais donc qu’un humanisme frais qui se trouve dans l’âme jeune de l’Afrique, malgré tous les problèmes qui existent et qui existeront, montre qu’ici il y a encore une réserve de vie et de vitalité pour l’avenir, sur laquelle nous pouvons compter ».

    D’une certaine façon, cette joie spontanée pourrait s'apparenter à celle des premiers chrétiens lorsque le message évangélique les libéra du destin aveugle que les croyances antiques ont fait peser sur les hommes et les dieux. C’est une chose que les vieilles chrétientés bimillénaires ne mesurent pas à sa juste valeur. JPSC

  • A Esneux, la citoyenneté remplace la religion

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    C’est la lutte finale…

    Ce 14 février, mercredi des Cendres, l’hebdomadaire Vlan (édition Ourthe-Amblève) se fend en première page d’un énorme titre : « A l’athénée d’Esneux, la citoyenneté a remplacé la religion ». La suite du texte nous apprendra qu’elle a également remplacé le cours de morale…

    « Si, dans nombre d’établissements scolaires, le cours de philosophie et de citoyenneté (CPC) a quelque difficulté à trouver sa place dans les grilles horaires, c’est loin d’être le cas à l’athénée d’Esneux. Depuis cette année scolaire, tous les élèves de 4e, 5e et 6e secondaires, tant dans l’enseignement général qu’en technique ou en professionnel, ont en effet opté pour les deux heures de CPC au détriment des cours de morale et de religion. ‘Et nous sommes un des seuls, sinon le seul établissement où c’est le cas’ note Philippe Halleux, professeur de morale à l’athénée d’Esneux depuis 1999 et par ailleurs président de l’Aphil, l’Association des Philosophes Issus de Liège. ‘Chez nous, ça représente environ 300 élèves ‘.

    Théoriquement, tous les élèves doivent suivre une heure de CPC obligatoire. Pour la deuxième heure, ils ont le choix : CPC toujours, religion ou morale. Un modèle que voudraient voir évoluer les membres de l’Aphil, qui plaident quant à eux pour le passage automatique à deux heures de CPC et la mise en place d’un cours de religion optionnel. Et l’exemple d’Esneux semble leur donner raison. ‘Tout est plus facile pour tout le monde, continue M. Halleux. A Esneux en tout cas, tout le monde s’en félicite : les horairistes, les professeurs, les élèves…’

    Impossible toutefois aujourd’hui d’exporter le modèle esneutois sans la collaboration des parents. C’est eux en effet qui ont le dernier mot dans le choix des options de leurs enfants […] Tous les parents ont opté pour le cours de philosophie et de citoyenneté. ‘Avec ma collègue qui donne le cours de religion, Delphine Jordant, nous avons écrit une lettre à tous les parents d’élèves fin de l’année dernière pour leur annoncer que nous donnerions désormais tous les deux CPC. S’ils voulaient garder leurs professeurs, nous leur suggérions donc d’opter pour le cours de citoyenneté. Mais si une seule personne avait voulu garder religion, il aurait évidemment fallu organiser ce cours […] Dans les faits, il n’y avait déjà plus trop de différences entre nos deux cours, mais maintenant on peut parler de choses communes et on organise des sorties en commun. Tout ça va vraiment dans le sens de ce qui était voulu par le parlement : la mixité et le vivre-ensemble’.

    Dans la même veine, « De Standaard » du 16 février laissait Bart Maddens, politologue à la KUL, exprimer les idées suivantes.

    Dans les années à venir, l’offensive de la libre-pensée ne deviendra que plus intensive. Il l’illustre par la discussion au sujet de la diffusion de services religieux sur la VRT, la place de la religion à l’école et le traitement des prêtres. Les catholiques sont de plus en plus contraints à la défensive. Les libres penseurs deviennent plus assertifs, pour ne pas dire agressifs. Selon Maddens, dans les années à venir, le camp des non-catholiques essaiera de réaliser ses vœux de laïcisation.

    Concluons par ce principe énoncé par Tocqueville : « Plus un phénomène tend  à disparaître d’une société, plus son reliquat est perçu comme intolérable ».

    P.L.