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Société - Page 498

  • 20.000 Croates dans la rue pour défendre la vie

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    Du site du Monde.fr :

    Croatie : 20 000 manifestants contre l’avortement

    Pour la deuxième année consécutive, des groupes conservateurs ont organisé une marche contre l’avortement à Zagreb, et dans la deuxième ville du pays, à Split. 

    Environ 20 000 personnes ont participé samedi 20 mai en Croatie à une marche anti-avortement organisée par des groupes conservateurs pour la deuxième année consécutive dans ce pays majoritairement catholique.

    Cette « Marche pour la Vie » a attiré environ 15 000 personnes à Zagreb selon la police et 5 000 autres, selon les médias locaux, à Split, deuxième ville du pays sur la côte adriatique. L’an dernier pour sa première édition cette marche s’était déroulée dans la capitale seulement.

    Pour les organisateurs, l’objectif est « d’attirer l’attention sur le respect dû à chaque vie humaine, de la conception jusqu’à la mort naturelle ». « Choisissez la vie » ou « La vie est toujours un cadeau » pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants. Les participants à la marche chantaient des airs religieux et des chansons populaires croates, agitant des drapeaux aux couleurs nationales et tenant des ballons blancs et bleus. (...)

    Une pression grandissante des groupes anti-avortement

    La question de l’avortement divise profondément la Croatie, membre de l’Union européenne, où les militants pro-avortement dénoncent la pression grandissante de groupes soutenus par l’Eglise catholique croate et le refus de nombreux médecins des hôpitaux publics de pratiquer des avortements.

    La législation existante depuis 1978, lorsque la Croatie faisait partie de la Yougoslavie, autorise l’avortement jusqu’à 10 semaines de grossesse. En mars, la Cour constitutionnelle de Croatie a rejeté une demande, soutenue par l’Eglise catholique (90 % des 4,2 millions de Croates sont catholiques), de révision de cette loi.

    La Cour a toutefois ordonné au Parlement de préparer dans les deux ans une nouvelle législation sur l’avortement, estimant la loi en vigueur dépassée. Les associations des droits de l’homme craignent une remise en cause de la loi.

  • Rien ne peut justifier la destruction d'embryons humains

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    LE PAPE FRANÇOIS INTERPELLE LA COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE SUR LE RECHERCHE SUR L'EMBRYON HUMAIN

    Synthèse de presse bioéthique de genethique.org

    Lors d'une rencontre visant à sensibiliser à la maladie de Huntington qui s’est tenue ce jeudi à Rome, le Pape a encouragé les scientifiques à mener à bien leurs recherches sans contribuer à nourrir la « culture du déchet » qui peut parfois se glisser dans le monde scientifique. Il a précisé qu’ « aucune fin, même noble comme l'attente d'un bénéfice pour la science, pour d'autres humains ou pour la société, ne peut justifier la destruction d'embryons humains ». 

    En Belgique, plus de 12.000 embryons ont été utilisés pour la recherche de 2008 à 2012. Mais on ne connaît pas le nombres d’embryons surnuméraires qui s’amoncellent chaque année dans les congélateurs des 18 centres de PMA en Belgique ou dans les frigos des universités...

  • Belgique : appel urgent pour financer les soins palliatifs

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    Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Belgique : appel urgent pour financer les soins palliatifs

    Alors que la Ministre des affaires sociales et de la santé publique, Maggie De Block, prépare un nouveau plan de financement hospitalier, les trois fédérations des soins palliatifs (bruxelloise, wallonne et flamande) demandent à ce qu’elle se positionne en faveur des soins palliatifs par la réaffectation des moyens du secteur curatif vers le secteur palliatif.

    Cela permettrait une véritable mise en application de la loi sur les soins palliatifs de 2016 qui bannit le prescrit légal de trois mois d’espérance de vie pour l’instauration des soins palliatifs et prône une introduction plus précoce et progressive en fonction des besoins du patient.

    En effet, d’après une enquête PICT de 2015, 16% des patients atteints de cancer en Belgique reçoivent une chimiothérapie au cours de leur dernier mois de la vie, alors que ces soins sont à ce stade souvent inutiles et très coûteux. En Belgique, plus qu’ailleurs en Europe, un grand nombre de personnes décèdent à l’hôpital, bien qu’elles préfèreraient généralement vivre leurs derniers instants chez elles.

    Alors que les soins palliatifs ont prouvé leur valeur et que les équipes soignantes croulent sous la charge de travail, il est grands temps d’investir dans les soins palliatifs, affirment les Fédérations.

     Source :  communiqué de presse des Fédérations des Soins Palliatifs

    Voir aussi Dossier de l'IEBStructure et évolution des soins palliatifs en Belgique

  • Euthanasie : une forme de barbarie pseudo-humani­taire ?

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    Une opinion de Mathieu Bock-Côté sur le site du Journal de Montréal :

    Le suicide assisté n’est pas un droit fondamental 

    On le sait, depuis 2014, le Québec s’est ouvert aux soins de fin de vie. Ils permettraient de mourir dans la dignité.

    C’est-à-dire que le Québec a reconnu un droit au suicide­­ assisté. Ou pour le dire plus brutalement, il a légalisé­­ l’euthanasie.

    Certes, on a cherché à encadrer­­ cette pratique avec des balises rigoureuses. Il ne fallait pas banaliser une mesure­­ devant demeurer exceptionnelle­­.

    Certaines personnes nous mirent pourtant en garde: une fois que l’on consentait au principe du «suicide assisté», on verrait ces balises tomber peu à peu.

    Exception ?

    L’exception serait de moins en moins exceptionnelle. Les candidats au suicide assisté se multiplieraient. C’est exactement ce qui est en train de se passer.

    Le Devoir nous mettait au courant hier d’une inquiétude présente dans la communauté médicale. Cette dernière­­ s’inquiète de la pression qui monte pour qu’on élargisse les conditions d’accès au suicide assisté.

    Chacun a ses raisons, mais une tendance­­ lourde se dégage: dans notre société qui entretient un véritable culte de l’autonomie, l’individu veut de plus en plus être maître de sa propre mort.

    Depuis toujours, le suicide représente l’ultime défi lancé par l’individu à l’existence: c’est lui qui décidera à quel moment et dans quelles conditions il la quittera. C’est surtout l’ultime­­ recours des désespérés.

    Avec les «soins de fin de vie», notre société a tendance à le banaliser inconsciemment­­.

    Ce qui est aussi particulier, c’est que dans notre société encore com­mandée par la logique de l’État-providence­­, on veut faire de l’accès au suicide assisté un des symboles de la justice sociale.

    «J’ai le droit» : telle est la phrase que l’homme contemporain préfère.

    Mais on se demandera: jusqu’où ira le droit à la mort assistée?

    Tout porte à croire qu’un jour, on verra dans le suicide assisté une réponse­­ convenable au malaise existentiel ou à la lassitude de vivre.

    On devine l’argument: qui est mieux placé que l’homme qui souffre pour savoir si sa vie vaut la peine d’être vécue­­ et poursuivie? Et qui sommes-nous pour juger de la souffrance d’un homme?

    Notre relativisme, à ce sujet, nous conduira un jour à voir dans l’euthanasie une manifestation supérieure d’humanisme.

    Houellebecq

    J’ai déjà parlé dans cette chronique du livre La carte et le territoire, un chef d’œuvre de l’écrivain français Michel Houellebecq.

    On y trouve une scène essentielle. Le père du personnage principal, un jour, en a assez de vivre. Tout simplement. Il trouve que son temps est venu­­.

    Alors il se rend dans une clinique en Suisse et demande qu’on le tue. La clinique est hygiénique et on le tue hygiéniquement. C’est terminé. Ainsi va la mort.

    Comment ne pas voir dans cela une forme de barbarie pseudo-humani­taire? Le marché s’est aussi emparé de la mort. Il l’offre à la manière d’un service comme un autre.

    C’est vers ce monde que nous nous dirigeons. Qui y résiste vraiment? Les pessimistes nous diront que nous y sommes déjà et qu’il faut nous y faire.

  • Le lien entre religion chrétienne et identité nationale dans les pays d'Europe orientale autrefois dirigés par des dictatures athées

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    D'Olivier Bault sur le site "Réinformation-TV" :

    Christianisme et identité nationale en Europe centrale et orientale : catholiques à l’ouest, orthodoxes tournés vers la Russie à l’est

    Une étude publiée par l’institut Pew Research le 10 mai met en évidence le lien entre religion chrétienne et identité nationale dans des pays autrefois dirigés par des dictatures athées. Selon cette étude, une majorité des habitants d’Europe centrale et orientale affirment désormais croire en Dieu, même si la pratique religieuse reste faible, surtout chez les orthodoxes qui ne sont que 10 % à se rendre à l’église chaque semaine, tandis que la proportion est généralement nettement plus élevée chez les catholiques de la région. Le retour du christianisme est néanmoins particulièrement net dans les pays à majorité orthodoxe, dont beaucoup sont des républiques issues de l’éclatement de l’URSS en 1991. En revanche, le catholicisme n’a pas connu la même progression, mais c’est aussi parce que même à l’époque communiste, la population de pays comme la Pologne ou la Hongrie était restée croyante et pratiquante.

    Un retour de l’Église plus marqué mais une pratique religieuse plus rare dans les pays orthodoxes

    D’une manière générale, la pratique religieuse en Europe centrale et orientale est plus élevée qu’en Europe occidentale. La République tchèque fait ici figure d’exception car c’est un des pays les plus sécularisés d’Europe, avec près des trois-quarts des adultes qui se considèrent athées, agnostiques ou sans religion particulière. Entre 1991 et 2015, la part de Tchèques qui s’identifient eux-mêmes comme catholiques est passée de 44 à 21 % tandis que cette proportion passait de 96 % à 87 % en Pologne et de 63 % à 56 % en Hongrie (qui compte par ailleurs 13 % de personnes s’identifiant comme protestants). Inversement, la part de Russes s’identifiant comme orthodoxes est passée de 37 % à 71 % dans le même temps. Chez les Bulgares et les Ukrainiens, cette proportion a connu un bond respectivement de 59 % à 75 % et de 39 % à 78 %.

    Le lien perçu entre christianisme et identité nationale plus fort en Europe centrale et orientale qu’en Europe occidentale

    Dans les pays de la région, christianisme et identité nationale sont souvent perçus comme allant de pair. C’est particulièrement vrai avec la notion de « Polonais catholique » et de « Russe orthodoxe » ou encore de « Grec orthodoxe ». En moyenne, 70 % des habitants des pays à majorité orthodoxe considèrent l’orthodoxie comme étant une composante essentielle de leur identité nationale contre 57 % des habitants des pays catholiques qui pensent de même pour le catholicisme.

    Pas le même rapport à la Russie dans les pays catholiques d’un côté et orthodoxes de l’autre

    Un autre enseignement intéressant de cette étude, c’est le rapport à la Russie et à l’Occident. Contrairement aux habitants des pays catholiques d’Europe centrale et orientale, les habitants des pays à majorité orthodoxe sont une majorité à considérer qu’il y a « conflit entre les valeurs traditionnelles de [leur] pays et celles de l’Occident » et aussi qu’une « Russie forte est nécessaire pour équilibrer l’influence de l’Occident ». En ce qui concerne cette dernière affirmation, l’Ukraine fait figure d’exception tandis que les Grecs, membre de l’OTAN mais majoritairement chrétiens orthodoxes, sont d’accord à 70 %. Côté russe, 77 % des gens interrogés pensent que la Russie a le devoir de protéger les orthodoxes ethniquement russes vivant hors de Russie. Par ailleurs, 68 % des habitants des pays de la région à majorité orthodoxe considèrent leur culture comme supérieure aux autres contre 45 % dans les pays non-orthodoxes.

     
  • Antichristianisme ou christianophobie : un blogue aux aguets

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    Du site de l'Homme Nouveau (Blandine Fabre) :

    La christianophobie : un phénomène mondial et en hausse constante

    Rédigé par Blandine Fabre le dans Religion

    La christianophobie : un phénomène mondial <br>et en hausse constante

    Le 24 mars dernier s’égrenaient à Notre-Dame de Paris les noms des martyrs de la foi à travers le monde tandis que sous les voûtes résonnaient les témoignages de catholiques ayant frôlé la mort en raison de leur foi, décrivant cette persécution en hausse constante. Le blogue « Observatoire de la christianophobie », tenu par Daniel Hamiche, rend compte de cet antichristianisme souvent insoutenable qui n’épargne pas nos nations d’ancienne chrétienté.

    Vous rédigez le blogue « Observatoire de la christianophobie ». Dans quel but ?

    Daniel Hamiche : C’est un blogue d’informations quotidiennes (1) sur les manifestations d’antichristianisme en France et dans le monde, qui a été lancé en mai 2010. Il doit beaucoup à la réflexion que nous avait inspirée la parution, en 2005, de l’Enquête sur la christianophobie de Michel De Jaeghere (Renaissance Catholique, 228 p., 15 €), un mot dont il est peut-être le « père » mais assurément le vulgarisateur. Nous avons estimé que le phénomène était suffisamment grave et ample pour qu’on s’efforce d’en rendre compte au quotidien dans un blogue dédié.

    Le public a-t-il suivi votre initiative ?

    Je pense que oui, si j’en crois les chiffres. En bientôt huit années d’existence, notre blogue a mis en ligne plus de 10 000 articles et il a enregistré 12 millions de pages lues. Nous avons ajouté à ce blogue une page Facebook qui compte 32 000 abonnés, et un compte Tweeter qui en rassemble pas loin de 7 900.

    Il y a eu des réserves voire des critiques sur le concept même de christianophobie. Qu’en pensez-vous ?

    Je pense que devant la gravité du phénomène on devrait s’abstenir de finasser sur le mot qui a désormais des transcriptions dans toutes les langues. On comprend bien que le concept de christianophobie recouvre les différents types de manifestation de haine contre les chrétiens. Qu’on le veuille ou non, les faits sont têtus : le christianisme est aujourd’hui la religion la plus persécutée dans le monde.

    Comment peut-on l’affirmer ?

    Par quelques chiffres qui sont régulièrement diffusés par des ONG chrétiennes comme « Aide à l’Église en détresse », chez les catholiques, et « Portes Ouvertes », chez les protestants, ou encore par des organismes universitaires comme le Centro Studi Nuove Religioni (CESNUR) qui estime à 90 000 le nombre de chrétiens tués dans le monde en 2016 à cause de leur foi, et entre 500 et 600 millions celui des chrétiens qui sont, avec plus ou moins d’intensité, empêchés de pratiquer ou de professer librement leur foi.

    Ce sont des chiffres qui peuvent bien sûr être contestés et qui le sont… Mais la réalité demeure, et personne ne la conteste, que les chrétiens constituent le groupe religieux le plus persécuté dans le monde.

    Cette tendance est-elle en récession ou en augmentation ?

    Tous les observateurs sur le terrain s’accordent à ­dire que la persécution des chrétiens est en hausse constante : elle a doublé entre 2014 et 2015 (ici), et a encore progressé en 2016 (ici).

    Quelle est la cause principale de cette persécution ?

    Il y a plusieurs causes. Les chrétiens sont persécutés en Occident par le laïcisme. Dans d’autres pays, c’est le système communiste qui les persécute. Dans d’autres encore, c’est la religion dominante (hindouisme et même bouddhisme…) qui s’en prend aux chrétiens. Mais la cause principale, sur laquelle on s’accorde, c’est l’extrémisme islamiste (ici et ici) tel qu’il est pratiqué dans certains États musulmans ou par des groupes djihadistes dans d’autres pays musulmans ou ailleurs, notamment en Afrique.

    Peut-on espérer un infléchissement de cette tendance en 2017 ?

    Pas selon de nombreux observateurs. On craint plutôt une croissance globale de la persécution cette année selon les prévisions de Release International (ici), et même en Europe, comme le craint le Saint-Siège (ici).

    Mais qu’en est-il en France ?

    La christianophobie en France est évidemment celle que nous suivons avec le plus d’attention. Les statistiques que nous tirons des cas que nous évoquons dans notre blogue, montrent que le phénomène est en progression constante année après année. Nous ne prétendons pas à l’exhaustivité, car tous les actes christianophobes ne sont pas signalés, mais la tendance que nous avons mise à jour « colle » parfaitement avec les statistiques du ministère de l’Intérieur qui a, évidemment, des moyens d’investigation autrement plus importants que ceux, bien modestes, dont nous disposons… Lors d’une conférence de presse, le 1er février dernier (ici et ici), celui qui était encore ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, a signalé qu’en neuf ans (de 2008 à 2016), les atteintes aux lieux de culte chrétiens avaient augmenté de 245 % ! Alors que les atteintes aux lieux de culte et aux sites confessionnels juifs et musulmans avaient respectivement baissé de 54 % et 37,6 % en 2016 par rapport à 2015, les atteintes aux lieux de culte chrétiens eux ont augmenté de 17,6 % !

  • Aider le pèlerinage du diocèse de Liège à Lourdes

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    Un appel du chanoine Eric de Beukelaer que nous relayons bien volontiers :

    Aider à Lourdes cet été, pourquoi pas ?
    Le pèlerinage du diocèse de Liège à Lourdes, qui se déroule du 17 au 23 août 2017, souhaite renforcer son équipe d’hospitaliers/ières pour accompagner, soigner et seconder les pèlerins moins valides, que ceux-ci résident en accueil hospitalier ou à l’hôtel.
    Agés de 18 ans au moins et encadrés par des professionnels de la santé, ces bénévoles (eux-mêmes professionnels ou non) s’engagent à vivre la semaine au service des moins valides en accomplissant toutes les tâches quotidiennes (du lever au coucher), en ce compris divers moments de détente.
    Il s’agit d’une expérience humaine unique qui permet également aux hospitaliers/ières de se retrouver de manière conviviale en-dehors de la mission qu’ils ont à assurer.

    Infos et prix : Bernadette Charlier, 04 367 72 39,

     bernacharlier@skynet.be
    www.liegealourdes.be

     

    JPSC

  • La condamnation pour « blasphème » du gouverneur de Djakarta et la montée d'un populisme islamique en Indonésie

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    Du site "Eglises d'Asie" (Agence d'Information des Missions Etrangères de Paris) :

    De quoi la condamnation pour « blasphème » du gouverneur de Djakarta est-elle le prélude ?

    Près d’une semaine après la condamnation pour « blasphème » à deux ans de prison du gouverneur de Djakarta, les commentaires et les analyses sur l’état de la jeune démocratie indonésienne sont nombreux. Plus qu’une simple mesure destinée à apaiser les éléments les plus radicaux de la scène musulmane indonésienne, le verdict prononcé par les juges Tribunal de Djakarta-Nord le 9 mai dernier inquiète et augure de difficultés profondes à l’approche des élections présidentielles de 2019, analysent certains.

    Le P. Franz Magnis-Suseno est un jésuite d’origine allemande. Arrivé en Indonésie en 1961, il dirige la faculté de philosophie de l’université catholique Driyarkara de Djakarta. Fervent artisan du dialogue interreligieux, il est une voix discrète mais influente de la vie intellectuelle en Indonésie, ce pays dont il a pris la nationalité en adoptant le nom javanais de Suseno.

    Montée d’un « populisme islamique »

    Interrogé par l’agence Fides, le P. Magnis-Suseno réagit avec vigueur à la condamnation et à l’emprisonnement de Basuki Tjahaja Purnama, connu de tous sous le nom de ‘Ahok’. « Il s’agit d’une décision injuste, prise par les juges à cause des fortes pressions des islamistes », explique-t-il à l’unisson des commentateurs « libéraux » du pays. Le 10 mai, l’éditorialiste du Jakarta Post parlait, lui, de la condamnation d’Ahok comme de « l’équivalent d’une erreur judiciaire ».

    Mais, au-delà du verdict du tribunal, le jésuite met en garde contre la montée d’un « populisme islamique » en Indonésie. Selon lui, « les extrémistes chercheront à poursuivre leur campagne en vue des élections présidentielles de 2019 afin de battre le président Joko Widodo ». Le missionnaire précise que « celui qui en bénéficierait serait Prabowo Subianto, l’homme que l’actuel chef de l’Etat a battu lors des élections de juillet 2014 ».

    Agé de 65 ans, Prabowo est loin d’être un inconnu. Ancien général, ancien chef des forces spéciales de l’armée, les Kopassus à la réputation de violence bien établie, Prabowo a laissé un souvenir cuisant lors de l’occupation du Timor-Oriental par l’Indonésie ou bien encore lors des enlèvements et tortures de manifestants pro-démocratie commis à la chute de Suharto en 1998. Lors de la campagne pour les élections présidentielles de 2014, il est intéressant de noter que la stratégie employée par le camp de Prabowo pour discréditer Joko Widodo, qui était alors gouverneur de Djakarta, a été étrangement similaire à celle mise en œuvre lors de la campagne électorale qui vient de s’achever pour l’élection du gouverneur de la capitale indonésienne. Parti avec, selon les instituts de sondage, une confortable avance sur son adversaire Prabowo, Widodo avait dû faire face à une campagne surgie sur les réseaux sociaux le présentant comme un chrétien d’origine chinoise ou bien encore dénonçant de supposées accointances passées avec les communistes. La manœuvre n’a finalement pas réussi, Widodo ayant été élu, mais ce n’était pas la première fois que l’entourage de Prabowo recourait à des rumeurs visant à disqualifier son adversaire en le désignant comme un chrétien. Dans les dernières années du régime Suharto, alors que Prabowo, longtemps marié à l’une des filles de Suharto, était chargé de courtiser les groupes musulmans conservateurs, des rassemblements furent organisés et des brochures distribuées pour affirmer que la crise financière de 1997-98 faisait partie d’un complot antimusulman orchestré par des intérêts chrétiens, sionistes et chinois ; l’adversaire d’alors de Prabowo était le chef de l’armée, Moerdani, un catholique, et Prabowo était dépeint comme la victime malheureuse d’un complot chrétien ourdi par Moerdani.

    Une coalition silencieuse entre les anciens généraux et les islamistes ?

    Près de vingt ans après la chute de Suharto et la mise en place d’un régime démocratique, les tactiques pour discréditer un adversaire politique représentant une perspective de renouveau ne changent donc pas véritablement. Toutefois, pour le P. Magnis-Suseno, le plus inquiétant n’est pas là. Selon lui, l’aspect le plus préoccupant de la scène politique actuelle est que « depuis plus d’un an, semble se mettre en place une coalition silencieuse faite de généraux à la retraite et de militants islamiques. Une montée des désordres et du chaos social pourrait « contraindre » les militaires à prendre le pouvoir, avec l’appui des islamistes ». Les vieux généraux n’ont jamais accepté les réformes démocratiques mises en œuvre après la chute du dictateur Suharto, au pouvoir de 1967 à 1998, explique encore le jésuite.

    Des élections qui viennent d’avoir lieu pour le gouvernorat de Djakarta, élections pour lesquelles les instituts de sondage donnaient le gouverneur sortant Ahok grand favori au départ, on peut tirer deux leçons pour les mois et les années à venir, continue le P. Magnis-Suseno. « La première est que l’extrémisme islamique a été sous-évalué, même par les grandes organisations musulmanes de masse que sont la Muhammadiyah et le Nahdlatul Ulama. Au cours des six derniers mois, derrière le responsable extrémiste Habib Rizieq Shihab [chef de l’organisation radicale, le Front des défenseurs de l’islam - FPI], se sont groupés de manière enthousiaste de jeunes militants du Nahdlatul Ulama et surtout de la Muhammadiyah. A l’avenir, il est possible que se vérifie un changement auquel nous sommes peut-être en train d’assister dans l’islam indonésien : les radicaux, en se proclamant représentants de l’ensemble de l’islam indonésien et en insistant sur l’identité islamique, vont jouer un rôle central sur la scène politique », analyse le missionnaire, qui rappelle que jusqu’à lors, les partis clairement revendiqués comme islamistes n’ont jamais dépassés, ensemble, les 13-14 % de suffrages aux élections nationales.

    La seconde leçon concerne la minorité chrétienne, une minorité représentant 10 % des 240 millions d’Indonésiens. « Les paroles de Basuki Tjahaja Purnama [qui ont conduit à une plainte contre lui pour « blasphème » déposée par le FPI] et sa présence même en tant que candidat [issu d’une double minorité, chrétienne et d’origine chinoise] ont représenté depuis le départ une provocation. » A l’agence Fides, le missionnaire précise que « le temps n’est pas encore venu pour l’Indonésie d’avoir un chrétien comme responsable national, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un chrétien d’origine chinoise – attendu qu’il existe un sentiment antichinois latent au sein de la société ». Le P. Magnis-Suseno ajoute que la personnalité de Basuki Tjahaja Purnama n’a pas aidé : sûr de lui, ce dernier n’a pas pris la mesure du danger en expliquant aux musulmans que ceux qui utilisaient la sourate al maidah du Coran leur mentaient lorsqu’ils leur disaient qu’il était illicite pour eux de voter pour un non-musulman.

    Dans l’immédiat, conclut le P. Magnis-Suseno, les Indonésiens chrétiens ont « offert à Ahok un appui pacifique ; en signe de solidarité, ils l’ont accompagné jusqu’aux portes de la prison, en chantant l’hymne national et en lançant ce message : les baptisés ne sont pas prêts à laisser l’Indonésie tomber entre les mains des fanatiques et des extrémistes ». Ailleurs dans le pays, des musulmans, des chrétiens, des hindous et des bouddhistes ont manifesté pour demander la révision du procès du gouverneur de Djakarta.

    Avant les présidentielles de 2019, le prochain test électoral sera celui des élections locales d’avril 2018 : les habitants de la province de Java-Ouest, la province la plus peuplée du pays et celle qui entoure la capitale Djakarta, seront appelés à élire leur gouverneur. Après deux mandats, Ahmad Heryawan, appartenant au Parti de la Justice et de la Prospérité, un parti islamiste, ne peut pas se représenter, mais sa femme pourrait le faire à sa place ; son adversaire sera l’actuel maire de Bandoung, le très populaire architecte et progressiste Ridwan Kamil. Ces derniers jours, les réseaux sociaux ont colporté l’information – fausse – selon laquelle Ridwan Kamil, qui est musulman, a autorisé en tant que maire de Bandoung la construction de 300 lieux de culte destinés à d’autres religions que l’islam. La campagne électorale est lancée…

  • Pour les députés roumains, le mariage consacre l'union d'un homme et d'une femme

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    Lu sur le site "Orthodoxie" :

    La Chambre des députés de Roumanie vote à une majorité écrasante la définition constitutionnelle du mariage comme étant celui d’un homme et d’une femme

    La Chambre des députés de Roumanie, chambre basse du Parlement roumain, a voté à une majorité écrasante en faveur de l’amendement de la Constitution nationale, définissant explicitement le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme. Son vote, par 232 voix sur 270, incluait également le renforcement des droits parentaux. Ce vote a eu lieu suite à la récolte de 3,1 millions de signatures sur l’initiative du mouvement « Coalition pour la famille », alors que seulement 500.000 signatures sont requises pour soumettre un projet législatif au parlement. « C’est un moment historique » a déclaré Mihai Gheorghiu, l’un des leaders de cette initiative, laquelle était soutenue par l’Église. « C’est une manifestation de solidarité sans précédent. Trois millions de Roumains ont signé l’amendement proposé », a-t-il ajouté. L’amendement concerné modifie l’article 48,1 de la Constitution roumaine qui dispose dans sa nouvelle rédaction : « La famille est fondée sur le mariage librement consenti entre un homme et une femme, leur pleine égalité et le droit et le devoir des parents d’assurer l’éducation et l’instruction des enfants ». La Cour constitutionnelle de Roumanie a approuvé la proposition législative de révision de la Constitution initiée par la Coalition pour la Famille le 20 juillet 2016, mentionnant que celle-ci était conforme à toutes les exigences constitutionnelles. L’initiative a trouvé un large soutien auprès de l’Église orthodoxe roumaine, les Églises catholique-romaine et évangélique, de même que des groupes juridiques internationaux comme ADF International, Liberty Counsel et European Center for Law and Justice. Toutefois, afin que l’amendement soit entériné, il faut encore l’approbation du Sénat. Si celui-ci se prononce en faveur de l’amendement, un référendum aura lieu automatiquement le dernier dimanche de la période de trente jours suivant le vote sénatorial.

  • Emmanuel Macron et Dieu

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    De Denis Sureau sur son blog "Chrétiens dans la Cité":

    Macron, la foi et la laïcité

    Né dans une famille de médecins soixante-huitards non croyants, Emmanuel Macron a rencontré la foi dans le collège jésuite d’Amiens, la Providence, à l’âge de 12 ans :

    « C’est lorsque je suis entré au collège que j’ai sollicité le baptême : familialement, cela n’avait pas été une priorité. Pendant ces années, j’ai été au contact de la foi catholique dans sa dimension intellectuelle, parfois plus que dans sa dimension proprement spirituelle. Il est néanmoins évident que les Exercices d’Ignace de Loyola qui sont au cœur de la spiritualité jésuite imprègnent la démarche intellectuelle de cet ordre et leur zèle d’enseignants. J’ai été très fasciné par ce mélange d’intelligence et de foi, par la fécondité et la sûreté de l’alliage entre réflexion libre et respect de la règle. Aujourd’hui encore, je crois qu’il faut toujours à l’exercice de la liberté une armature qu’on peut appeler foi, mais qui peut aussi être la recherche d’un sens. »

    Interrogé sur la présence de Dieu dans sa vie actuellement, il répond :

    « Je suis revenu depuis quelque temps à un certain agnosticisme. Mais pour autant je reste réceptif à la présence de la transcendance dans nos vies. Elle peut prendre plusieurs visages. Elle ne se résume pas nécessairement à l’appareil d’une foi construite. Mais il est certain que nos vies sont enrichies par la quête d’un absolu qui nous dépasse, que nous trouvons une plus grande satisfaction dans la quête de sens que dans le relativisme complet. La transcendance peut du reste être une impérieuse immanence, un germe qu’on porte en soi et qu’on épanouit. Il y a dans cette immanence-là aussi une part de mystère » (propos rapportés par Samuel Pruvot, Les candidats à confesse, Salvator).

    À la question « Parlez-vous à Dieu ? » posée par un journaliste de La Vie, il répond : « Pas actuellement. Mais j’ai une réflexion permanente sur la nature de ma propre foi. Et j’ai suffisamment d’humilité pour ne pas prétendre aujourd’hui parler à Dieu. Mon rapport à la spiritualité continue de nourrir ma pensée mais je n’en fais pas un élément de revendication. »

    Le candidat Macron a multiplié comme des clins d’œil à l’électorat chrétien : rencontre avec Philippe de Villiers au Puy-du-Fou, participation à la fête de sainte Jeanne d’Arc à Orléans, affirmant dans un entretien au Journal du dimanche que « la politique, c’est mystique », et inclut une « dimension christique » et une « transcendance » (un mot qu’il utilise souvent) au-dessus de la loi et du pouvoir. Sa vision de la France fait irrésistiblement penser à celle de Péguy : elle ne commence pas à la Révolution. Lors de son entrée en campagne, il s’est rendu en la basilique Saint-Denis. Pourquoi ? Réponse :

    "parce que je crois fondamentalement que l’histoire de France ne se limite pas à l’histoire de la République. La première plonge ses racines dans un passé beaucoup plus lointain, malheureusement moins connu, mais qui fait partie de ce que nous sommes, de ce que nous avons en commun. L’histoire de France est un bloc et je veux l’assumer entièrement. Les racines chrétiennes de la France marquent encore nos paysages, elles imprègnent encore une large part de notre morale commune. Mais je veux également assumer toutes les strates qui sont venues enrichir notre histoire. La sève de notre pays, ce sont aussi ces générations d’immigrés qui sont venus en France, ces Français athées ou d’autres confessions qui apportent eux aussi leurs bagages culturels. De fait, la force de la République, c’est de dépasser nos différences et de mettre la lumière sur ce que nous avons en commun : une langue, une culture, un patrimoine, une ambition universelle. C’est cela, la force et la beauté du projet français » (Famille chrétienne, 5/4/2017). Se démarquant des hommes de gauche, il a déclaré : « Sens commun fait partie des hommes et des femmes qui sont fiers de leur pays, attachés à leurs traditions, pour lesquels j’ai beaucoup de respect » (16/4/2017).

    Cohérente avec cette certaine idée de la France, sa conception de la laïcité est différente du laïcisme fermé d’un Manuel Valls :

    « On entend parfois que la religion devrait, au nom précisément du principe de laïcité, être confinée à l’espace privé. Je pense que c’est une conception erronée du principe de laïcité. Depuis la loi de séparation de 1905, nous vivons dans l’idée que je crois très féconde, d’une laïcité qui n’est pas l’ennemie des religions. Chacun, en France, a le droit de croire dans le Dieu qu’il s’est choisi, ou de ne pas y croire, ou de ne plus y croire. Chacun a le droit de le dire et de le manifester, y compris en dehors de son domicile ou des lieux purement privés » (ibid.)

    À La Vie il déclare : « Chaque individu est libre de croire de manière très intense. Je ne demande à personne d’être discret dans sa pratique religieuse, ou modéré dans ses convictions intimes Mais en tant que citoyen, l’attachement aux règles républicaines est un préalable. C’est notre socle commun. […] Ceux qui veulent réduire l’histoire de France à l’affrontement entre un monothéisme et d’autres religions font fausse route, tout comme ceux qui veulent lutter contre toute forme de spiritualité. Je ne crois ni à la République érigée en croyance religieuse ni à l’éradication des religions. » Et il ajoute : « À travers l’école, l’État doit aussi former les enfants au fait religieux tout en mettant les jeunes esprits à l’abri d’une emprise trop forte des religions. C’est la raison pour laquelle je suis favorable à la législation actuelle sur les signes religieux ostensibles à l’école. »

    Denis Sureau

  • L'évolution de la législation sur l'avortement aux USA

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    De genethique.org :

    AUX ETATS-UNIS, LA LÉGISLATION SUR L’AVORTEMENT ÉVOLUE

    Un certain nombre d’Etats américains tentent de faire évoluer les lois très permissives concernant l’avortement. Avec un certain succès.

    En légalisant l’avortement en 1973, la Cour Suprême des Etats-Unis a suspendu le droit à la vie des enfants à naître. Alors que de plus en plus de professionnels du milieu médical se montrent réticents à pratiquer l’avortement - en partie parce que les échographies modernes montrent de manière évidente qu’un fœtus n’est pas, en réalité, un amas de cellules mais une vie humaine - des groupes d’intérêts, largement financés, déploient leurs efforts pour contraindre les médecins à le pratiquer.

    A titre d’exemple, sous couvert de défense de la vie, une association américaine a intenté un procès à un groupe d’hôpitaux catholiques. Elle affirmait que pratiquer la médecine, sans pratiquer des avortements, allait contre les lois fédérales. La cour a rejeté l’affaire après l’intervention d’Alliance Defending Freedom, qui s’est exprimée au nom de plusieurs groupes de médecins.

    Une tendance de fond chez les jeunes

    En dépit de l’opposition, le mouvement de défense de la vie humaine des Etats-Unis gagne en puissance chaque année. Il est financé par des jeunes qui sont de plus en plus opposés à l’avortement. L’année dernière, une étude signalée par Students for Life of America a montré que 53% des jeunes entre 18 et 35 ans considéraient que l’avortement devrait être illégal ou possible seulement en cas de viol, d’inceste, ou dans le but de préserver la vie de la mère ; soit 9 points de plus qu’une étude similaire menée en 2012.

    Là encore, certains rapprochent cette nouvelle tendance aux possibilités accrues que donne la technique de voir les fœtus, notamment grâce aux échographies. Celles-ci montrent que les fœtus ont toutes les caractéristiques d’un être humain, dès 12 semaines de gestation et même plus tôt. Dès 5 semaines et demie de gestation, il est possible de détecter les battements de cœur, et c’est entre 8 et 12 semaines que l’enfant à naître commence à bouger.

    Des restrictions à l’avortement

    Dans le monde, 75% des pays autorisant l’avortement, dont la France, ne le permettent que jusqu’à la douzième semaine de gestation. Parmi ces pays, 92 % d’entre eux n’autorisent pas l’IMG après 12 semaines de gestation. Aux Etats-Unis, les lois sont beaucoup pelus laxistes. Et six Etats, dont le District de Columbia, n’ont absolument aucune restriction concernant l’avortement, et le pratiquent jusqu’au terme de la grossesse.

    Mais ces dernières années, seize états ont interdit l’avortement après 20 semaines. Des efforts remarqués, mais combattus. En effet, l’année dernière, les avocats de l’organisation Planned Parenthood, par exemple, ont poursuivi en justice l’Etat de Caroline du Nord. Ils estiment que la loi de Caroline du Nord est inconstitutionnelle parce qu’elle interdit l’avortement après 20 semaines de gestation, sauf en cas d’urgence médicale. L’affaire est toujours en cours, mais des cas similaires ont été jugés en Arizona et dans l’Idaho, et ils ont confirmés l’interdiction.

    L’issue du procès dépend largement de la capacité de l’enfant à naître à survivre en dehors de l’utérus maternel ou non. En 1992, la Cour suprême a jugé qu’un Etat ne pouvait interdire l’avortement qu’une fois l’enfant devenu viable. En 1994, dans l’affaire Planned Parenthood vs Casey, la Cour Suprême a jugé qu’une fois l’enfant viable, l’intérêt d’un Etat à protéger la vie d’un enfant à naître était supérieur au « droit » à l’avortement.

    Le critère de viabilité de l’enfant hors utérus

    Avec les progrès de la science, cette viabilité intervient de plus en plus tôt au cours de la grossesse. En 2015, The New English Journal of Medicine a publié une étude qui a révélé que certains bébés pouvaient survivre en dehors de l‘utérus et sans traitement à partir de 18-22 semaines. De ce fait, la Cour pourrait maintenir une interdiction de l’avortement après 20 semaines même au vue des lois actuelles. Cela dépendra de la nature des preuves délivrées à la Cour et si elle les considère comme étant recevables.

    Mais cette affaire laisse aussi l’éventuelle possibilité à la Cour Suprême de reconsidérer la viabilité comme étant un bon indicateur du moment à partir duquel protéger l’enfant à naître. La grande majorité des autres pays considèrent, en effet, que d’autres signes de vie, tels qu’un battement du cœur ou le mouvement, sont de meilleurs indicateurs de cette vie que la société se met en devoir de protéger, et cela même si la mère souhaite avorter.

    Il est difficile de savoir si cinq des neuf juges actuels à la Cours Suprême saisiront cette opportunité. La promesse du Président Donald Trump était de nommer des juges qui soutiendraient la constitution telle qu’elle a été écrite à l’origine. Les juges sont souvent qualifiés de « constructionnistes stricts ». Il n’y a aucun argument valable permettant de dire que les auteurs de la constitution et de ses amendements avaient en tête un droit à l’avortement quand ils l’ont rédigée. C’est pourquoi il est probable qu’un « constructionniste strict » revienne sur les décisions Roe vs Wade et Planned Parenthood vs. Casey, qui tirent une interprétation plus large de la Constitution afin d’en tirer un « droit » à l’avortement. Neil Gorsuch, le premier juge nommé par le président Donald Trump à la Cour Suprême, semble déterminé à interpréter la Constitution en ce sens. Mais, les quatre autres juges iront-ils jusqu’à revenir sur une décision qui a déjà été rendue ? 

    Il n’en demeure pas moins que la protection de l’enfant a positivement évolué aux Etats-Unis depuis un an. Nous espérons que le nouveau gouvernement redonnera aux enfants à naître la liberté et la vie que défend si fièrement la statue de la Liberté.

    Kevin Theriot est avocat-conseiller à Alliance Defending Freedom et vice-président de son centre Center for Life.

  • Présidence Macron : Alliance Vita invite à la vigilance

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    Chers amis,
     
    Nous voilà pour 5 ans sous la présidence d’Emmanuel Macron. Après le déplorable quinquennat de François Hollande, cette perspective appelle à la plus grande vigilance. Nous poursuivons notre mise en garde car, avec Emmanuel Macron, plusieurs menaces sont d’ores et déjà d’actualité.

    1. DES PRISES DE POSITION DANGEREUSES OU INCERTAINES

    À sa façon de traiter les questions de société, Emmanuel Macron pourrait ressembler au candidat Hollande de 2012, même si nous ignorons le calendrier des réformes qui menacent. Nous en avons alerté fortement les Français, notamment en publiant nos baromètres bioéthiques pendant la campagne :

      • Son soutien affiché à la procréation artificielle "sans père" pour les femmes célibataires ou homosexuelles sans problème d’infertilité ;
      • Sa tolérance accrue à la gestation pour autrui (GPA), au travers de la facilitation de la reconnaissance des enfants conçus à l’étranger par l’état civil français ;
      • Son discours ambigu sur la fin de vie ;
      • Ses positions libertaires sur l’avortement.
     
    2. SON ENTOURAGE TRANSGRESSIF

    De Pierre Bergé à Jacques Attali, en passant par Bernard Kouchner et Daniel Cohn-Bendit, plusieurs soutiens emblématiques du nouveau prési-dent appartiennent à la nébuleuse libertaire qui a déjà énormément contribué à l’effondrement de notre société. Mais d’autres proches d’Emmanuel Macron ne sont pas sur leur ligne.

    3. L'HORIZON CRUCIAL DES LÉGISLATIVES

    La première étape de notre action à venir se concentre donc sur les élections législatives. Les équipes VITA rencontrent actuellement les principaux candidats pour les mobiliser et les alerter sur la casse sociétale et les enjeux bioéthiques des prochaines années. C’est notre urgence !

    Pendant cinq ans, il faudra peser sur le monde politique, que nous savons fracturé et dispersé, pour éviter les lois transgressives et favoriser les lois de reconstruction ; il faudra aussi être capable de mobiliser dans la rue.

    Emmanuel Macron président : adoptons une « vigilance paisible »