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Société - Page 502

  • Serions-nous victimes du syndrome de Judas ?

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    De François Brunhes sur aleteia.org :

    Entre matérialisme et crise de foi, sommes-nous victimes du syndrome de Judas ? 

    « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent » (Mt 6, 24). Cette assertion de Jésus prend une résonance singulière dans notre époque, car elle émerge de manière particulièrement vive lorsqu’on explore les racines de la grave crise actuelle de la foi.

    La trahison de Judas, esclave de « l’argent malhonnête », motivée par l’avarice, la rancœur et la convoitise, devrait nous faire réfléchir à notre rapport aux biens matériels. La crise actuelle de la foi trouve son enracinement dans le sentiment de suffisance, voire de plénitude que les acquis technologiques et industriels développent chez l’homme, de sorte que Dieu ne lui apparaît pas, d’un point de vue existentiel, nécessaire. La dépendance compulsive aux objets technologiques et aux sensations qui y sont associées, finit par faire de ceux-ci des éléments de fixation ontologique, qui capturent l’être en totalité, ne laissant aucun espace à Dieu. L’homme est littéralement aspiré par son environnement techno-matériel, à un tel point que les produits de celui-ci ne s’apprécient plus selon leur utilité, mais en tant que valeurs existentielles.

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  • La Belgique en flagrant délit d'eugénisme

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    De genethique.org :

    LA BELGIQUE EN FLAGRANT DÉLIT D’EUGÉNISME

    En Belgique, le Conseil supérieur de la santé vient d’émettre un avis concernant le « dépistage généralisé en contexte de procréation ». Ce dépistage est proposé pour identifier les futurs parents en bonne santé porteurs d’une maladie génétique récessive.

    Ces tests génétiques préconceptionnels, remboursés, doivent permettre d’identifier « des troubles graves autosomiques et liés à l'X récessifs chez les couples ayant un projet de grossesse ». Ce dépistage pourra être élargi aux couples suivis pour des questions de fertilité ou pour une maladie génétique connue, qui pourraient également « bénéficier de l'identification d'autres risques génétiques susceptibles d'affecter leurs enfants ».

    La pertinence de cette démarche et son systématisme ne lassent pas d’étonner, car elle s’apparente clairement à un procédé eugéniste : il s’agit d’éclairer les parents, avant la conception de leur futur bébé, afin qu’ils puissent prendre « des décisions en matière de procréation ». Le procédé est justifié par les auteurs de l’Avis en ce qu’il doit leur permettre « de renforcer leur autonomie en matière de procréation » : l’Etat se met en situation de dépister des maladies qui sommeillent potentiellement chez des porteurs sains, sans antécédents familiaux, pour inviter les couples à ne pas avoir d’enfant, à recourir à la Procréation médicalement assistée (PMA) avec despistage pré-implantatoire, ou bien, en dernier recours si la femme est enceinte, à interrompre la grossesse... Le Comité estime en effet que le dépistage génétique « doit être réalisé pour des troubles suffisamment graves pour justifier une adaptation des projets en matière de procréation », et qu’il devra « se concentrer sur les troubles qui se manifestent dans la petite enfance plutôt qu'à l'âge adulte ». Sur la base de quels critères ces choix sont-ils opérés ?

    La motivation économique de cet avis pointe dans un discours qui se veut bienveillant puisqu’il vise à éviter toute souffrance. En effet, le dépistage doit « comprendre des troubles graves pour lesquels des interventions thérapeutiques existent, lorsque le traitement peut générer une importante charge physique, émotionnelle ou financière »…

    Cependant, quelle fiabilité accorder à ces tests ? Quelle sera la part d’enfants qui ne verront pas le jour dans la crainte de les savoir potentiellement imparfaits, puisque malades ? Quels nouveaux ressorts de culpabilité vont s’imposer aux parents qui ne souhaiteront pas entrer dans ce marchandage affectif et financier ? Toute vie, même fragile, ne vaut-elle pas d’être vécue ? En ouvrant sur un monde encore irréel mais terrorisant, ce document laisse une impression nauséeuse.

    Timidement, les auteurs reconnaissent que « l'identification du statut de porteur d'un individu en bonne santé peut impliquer des questions éthiques et juridiques importantes » et il préconise de de demander l’avis du Comité consultatif de bioéthique. Quelles seront ses conclusions ?

    Pour l’heure, une étude pilote doit être mise en place pour réfléchir aux questions juridiques, éthique et de vie privées, définir les troubles à dépister, organiser le Conseil préconceptionnel, évaluer l’impact économique…

  • En Egypte : le calvaire des Coptes

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    De Valérie Toranian sur le site de la Revue des Deux Mondes :

    Le calvaire des Coptes en Égypte

    Les Coptes sont la minorité chrétienne la plus importante du Moyen-Orient. On estime qu’ils sont entre 7 à 12 millions, soit 10% de la population égyptienne. Dimanche 9 avril, pendant la messe des Rameaux, dans des églises bondées à craquer, quarante-quatre d’entre eux ont trouvé la mort (le bilan est provisoire). Tués pendant l’office marquant le début de la Semaine Sainte. Une bombe placée sous un banc près de l’autel de l’église Mar Girgis (Saint Georges) à Tanta, ville du delta du Nil. Et un kamikaze se faisant sauter avec sa ceinture d’explosifs aux abords de la cathédrale Saint Marc à Alexandrie, où officiait Mgr Tawadros II, le patriarche copte orthodoxe.

    Les deux attentats ont été revendiqués par l’État islamique, dont beaucoup de membres chassés d’Irak et de Syrie se sont repliés sur le Sinaï égyptien : ils y sèment la terreur au sein des populations chrétiennes et même musulmanes, à qui ils tentent d’imposer leurs codes et leur mode de vie rétrograde. Malgré ses déclarations, l’armée du président Al Sissi est à la peine pour les déloger.

    Les Coptes, comme tous les chrétiens d’Orient, ne sont pas pourchassés par l’État islamique au seul motif qu’ils embrassent la religion du Christ et constituent des « poches » mécréantes dans la conquête et l’expansion du Califat. C’est aussi parce qu’ils habitent sur cette terre depuis les origines, bien avant l’arrivée de l’islam et qu’ils sont la preuve vivante que cette terre fut autre : païenne, zoroastrienne, chrétienne, bouddhiste… Toute origine, toute influence qui atteste d’une présence historique autre que musulmane est un affront pour Daech. C’est en cela que l’islamisme est une idéologie totalitaire. Du passé faisons table rase ! Un royaume nouveau doit voir le jour, pur de toute scorie étrangère à l’islam.

    Les Talibans dynamitaient les Bouddhas de Bamyan ; Daech détruit à l’explosif les chefs-d’œuvre antiques de Palmyre, ville classée au patrimoine de l’humanité : une première fois en 2015, une seconde fois en janvier dernier lors de la reprise de la ville par l’État islamique, avec notamment la destruction du tétrapyle, un édifice romain de seize colonnes daté du IIe siècle.

    Dans l’Égypte actuelle, les Coptes sont les Égyptiens « de souche », les « aegyptos », mot dont la contraction a donné naissance à « copte ».

    Dans l’Égypte actuelle, les Coptes sont les Égyptiens « de souche », les « aegyptos », mot dont la contraction a donné naissance à « copte ». Ceux qui, à partir de 43, date de l’arrivée de l’évangéliste Marc en Égypte, vont fonder une communauté chrétienne qui va grandir et prospérer. Six siècles avant l’arrivée de l’islam.

    Les Coptes assassinés lors de la fête des Rameaux se rajoutent à la liste déjà longue de leurs martyrs. Marc en premier lieu : le succès de sa communauté irrita l’administration romaine d’Alexandrie. Son corps fut traîné par un char et déchiqueté. Ses ossements furent l’objet d’une très grande dévotion. Jusqu’en 828, où ils furent volés par des marchands vénitiens envoyés par le Doge Justinien Partizipacio, qui en fit les reliques officielles de sa cathédrale Saint Marc. (Un épisode qui entacha durablement les relations entre l’église copte d’Égypte et l’église de Rome jusqu’à ce que le Pape Paul VI rende enfin aux Coptes ce qui leur appartenait… en 1968.)

    Persécutés par Byzance parce qu’ils ne ralliaient pas la doxa chrétienne officielle, les Coptes verront d’abord d’un très bon œil l’arrivée des musulmans qui venaient les délivrer des empereurs de Constantinople. Ils déchantèrent vite.

    Minoritaires à partir du XIVe siècle, ils deviennent de plus en plus des citoyens de seconde zone, héritant du statut de dhimmi sous l’Empire ottoman. Ils prennent part à la lutte d’indépendance de l’Égypte, puis à la révolution de 1958, mais Nasser les met à l’écart de la vie politique. Dans les années soixante-dix, leur situation se détériore. Persécutions, pillages, vols, destructions, enlèvements : plus l’influence des frères musulmans augmente, plus ils sont pris à partie. Non seulement les islamistes les poursuivent de leur haine, mais l’administration ne les voit pas d’un bon œil non plus. Ils sont exclus des fonctions supérieures dans l’armée, la police, la justice.

    Lors du printemps arabe, les Coptes sont place Tahir aux côtés de leurs compatriotes musulmans et laïcs, pour demander la fin de la dictature et de la ségrégation qui les frappe. Ils sont de nouveau dans la rue en 2013 pour réclamer, aux côtés de millions d’autres Égyptiens, le départ du président islamiste Morsi. Les Frères musulmans ne le leur pardonneront pas : quatre-vingts églises, bâtiments et œuvres sociales détruits, plusieurs familles coptes assassinées, chassées, torturées, rançonnées ; écoles, champs, maisons, bétails détruits ou volés. Les Coptes accusent les autorités de laxisme et de négligence systématique lorsqu’il s’agit de coincer les auteurs des forfaits.

    Têtus comme chrétiens en Orient, les Coptes font le dos rond, s’accrochent. Jusqu’à quand ?

    Pendant des siècles, ils furent discriminés. Désormais les Coptes sont régulièrement traqués, assassinés, égorgés sur leurs lieux de culte. Attentats en janvier 2011, vingt-trois morts dans une église d’Alexandrie ; en octobre 2013, quatre morts lors d’un mariage ; en décembre 2016, vingt-neuf morts dans l’attaque suicide contre l’église Saint-Pierre et-Saint Paul. Sans parler de l’assassinat des vingt-et-un coptes kidnappés en Libye et décapités par Daech en 2015, dans une mise en scène macabre largement diffusée par vidéo… Têtus comme chrétiens en Orient, les Coptes font le dos rond, s’accrochent. Jusqu’à quand ?

    On les dit proches du président Al Sissi et on le leur reproche. Certes, l’homme fort du Caire ne brille pas par son respect des droits de l’homme, mais « au moins, il nous protège un minimum des islamistes », murmurent les Coptes.

    Ces attaques interviennent dix-neuf jours avant la visite du pape François en Égypte, les 28 et 29 avril. Certains y voient un avertissement à l’égard du gouvernement égyptien qui s’apprête à recevoir le Saint-Père commue un chef d’État. Le Pape François rencontrera également le grand imam d’al-Azhar, prestigieuse institution de l’islam sunnite, avec qui les relations étaient plutôt fraîches depuis dix ans. Le pape Benoît XVI avait en effet provoqué l’ire des pays musulmans dans une conférence à Ratisbonne en 2006 où il avait rappelé que « Mahomet a prêché sa foi par l’épée, il a autant été chef de guerre que chef religieux ; que de nos jours « on ne peut pas utiliser la violence au nom de Dieu » et que « les religions devraient inciter à un usage correct de la raison et promouvoir des valeurs éthiques ». 

    Aujourd’hui, le christianisme est la religion la plus persécutée dans le monde.

    Changement de discours total avec le nouveau Pape qui refuse d’identifier l’islam à la violence, et ne cesse de défendre le dialogue. Dans son message de condoléance suite aux attentats anti-Coptes du 9 avril, il demande au Seigneur de « convertir le cœur de ceux qui sèment la terreur et aussi de ceux qui fabriquent les armes et en font commerce. » Ce n’est pas la première fois que François désigne l’argent comme ennemi principal de l’humanité et donc des chrétiens. Dans son message de Carême, il avait appelé à méditer sur « l’attachement à l’argent », source de tous les maux dans le monde, conformément à la vision très sociale qui est la sienne.

    C’est tout à son honneur.

    À condition, dans sa course contre « l’ennemi argent », de ne pas oublier le sort des plus persécutés de son Église. Les chrétiens d’Orient ont pratiquement disparu d’Irak, ils fuient la Syrie, le Sinaï. Aujourd’hui, le christianisme est la religion la plus persécutée dans le monde. Au Soudan, au Nigéria, au Congo, au Pakistan… Sans oublier les infâmes pogroms anti-chrétiens menés par les partisans hindouistes nationalistes en Inde.

    Même si l’État islamique, dans le futur, est vaincu, cantonné, repoussé, même si le califat est réduit à néant, il aura remporté cette triste victoire : avoir réussi en grande partie à chasser de leurs terres ancestrales les premières communautés chrétiennes de l’histoire.

    Lire également : 

    Persécution des chrétiens d’Orient – C’est une part de la civilisation européenne qui est agressée

  • Quatre spécialistes mettent en cause la légitimation de l'euthanasie pour souffrances psychiques

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    Du site "EuthanasieStop" :

    Euthanasie pour souffrances psychiques : le terrain glissant qui bascule de l'autre côté

    Ces quatre auteurs, à savoir le Fr. Dr. René Stockman, Dr. Marc Calmeyn, Dr. Marc Eneman et Prof. Dr. Herman De Dijn, ont écrit un essai qui est maintenant publié en format livre sur la question de la légitimation de l'euthanasie pour souffrances psychiques. Ils l'analysent d'un point de vue médical, philosophique et croyant, et arrivent à la conclusion que l'on prend un chemin très dangereux en pratiquant l'euthanasie pour souffrances psychiques. Ils fournissent ici une précieuse contribution dans le débat public qui en laisse peu indifférents.

    Depuis 2002, l'euthanasie pour des maladies sans espoir de guérison et souffrances intolérables sont légalisées sous certaines conditions. Si, au départ, on ne prenait en compte que les souffrances physiques pour envisager l'euthanasie, les patients avec des souffrances psychiques sont, ces dernières années, de plus en plus devenus également sujets d'euthanasie. Aujourd'hui, même les mineurs peuvent sans accord de leurs parents demander l'euthanasie, et les votes s'élèvent pour étendre cela aux personnes âgées démentes et aux personnes handicapées. Dans l'un des journaux, nous avons pu lire aujourd'hui, 1 Flamand sur 20 meurt par euthanasie. Nous nous situons clairement sur un terrain glissant qui est en train de basculer totalement. Ce qui était autrefois considéré comme une exception, devient maintenant une règle et bientôt élevée à un droit de patient, où l'euthanasie devra être acceptée sur simple demande du patient. Ou comment l'euthanasie est maintenant aussi élevée à une nouvelle forme de thérapie.

    Une réflexion d'un point de vue médical

    Les auteurs de l'essai sont, outre leur opposition fondamentale à toute forme d'euthanasie, profondément préoccupés par l'approche ...

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  • En marge de l’affaire Mercier : Université et Vérité

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    sapienza.jpgDans un discours qu'il devait prononcer à la « Sapienza » de Rome le 17 janvier 2008, mais que celle-ci a refusé d’entendre, le pape Benoît XVI a posé la question du rapport entre l'université, la raison, la vérité et la foi.

    Sa leçon manquée ne s'adressait pas à une université catholique mais à une université d'état, ce qui met en relief la portée universelle de son propos. Le souverain pontife part d'un principe: l'université comme communauté scientifique, l'Eglise comme communauté de croyants, cherchent toutes deux la vérité, dans une démarche autonome. La question est alors de savoir si, du fait de cette autonomie, elles n'ont rien à se dire, à apprendre l'une de l'autre. On pense par exemple, ici, aux enjeux de l'affaire Galilée  ou à ceux de la bioéthique.

    En premier lieu, précise le pape, l'Eglise a pour mission de maintenir la communauté des croyants sur le chemin vers Dieu indiqué par Jésus. Mais la foi n'appartient pas pour autant à la seule sphère privée ou subjective. Elle entretient des rapports avec la raison éthique universelle qui, affirme-t-il, s'impose à l'humanité. Et ceci concerne directement le monde universitaire qui puise son origine dans la soif de connaissance propre à l'homme.

    Comme Socrate, dans son dialogue avec Euthyphron , les premiers chrétiens ont compris leur foi comme une dissipation du brouillard de la religion mythologique: ils accueillent comme une partie de leur identité la recherche difficile de la raison pour parvenir à la vérité toute entière.

    C'est ainsi que l'université a pu et dû naître dans le cadre de la foi chrétienne.

    Mais, comme l'a observé saint Augustin, le simple savoir rend triste car la vérité est plus que le savoir, c'est connaître le bien. C'est le sens de la question de Socrate à Euthyphron: quel est le bien qui nous rend vrais ? La vérité rend bon et la bonté est vraie. Le Logos se révèle aussi comme le Bien et Benoît XVI conclut: la raison publique universelle qui fonde la démarche universitaire ne peut évacuer cette dimension de la recherche du vrai.

    L'université est confrontée à la juste relation entre connaître et agir: la médecine scientifique inscrit l'art de guérir dans la rationalité, le droit pose la question de la justice et de la liberté.

    A ce point du raisonnement, le pape pose, avec Habermas (1), la question du conflit entre ce qu'il appelle la "sensibilité aux intérêts particuliers" et la "sensibilité à la vérité" comme concept nécessaire dans le processus d'argumentation. Poser cette question, c'est introduire dans le débat, pour en justifier le rôle, les facultés de philosophie et de théologie auxquelles, précise le Saint-Père, l'université, dès le moyen âge, a confié la recherche sur l'existence humaine dans sa totalité, avec une vive sensibilité pour la vérité.

    Qu'est-ce qu'une raison vraie ? Il n'y a pas de réponse toute faite, observe Benoît XVI, mais la philosophie ne recommence pas chaque fois du point zéro d'un sujet pensant de manière isolée. Elle s'inscrit dans le dialogue du savoir historique et, à ce titre, elle ne doit pas se fermer à ce que les religions et, en particulier, la foi chrétienne ont reçu et donné à l'humanité comme indication du chemin. Parmi les choses dites au cours de l'histoire par les théologiens, plusieurs étaient fausses et nous troublent mais, en même temps, l'humanisme de la foi chrétienne constitue une instance pour la raison publique, un encouragement vers la vérité, une force purificatrice contre la pression du pouvoir et des intérêts.

    Le danger qui menace aujourd'hui les sciences exactes et, à travers elles, les sciences humaines c'est de baisser les bras face à la question de la vérité: la raison se plie face à la pression des intérêts, elle est contrainte de reconnaître l'utilité comme critère ultime; la philosophie se dégrade en positivisme; la théologie se confine dans la sphère privée d'un groupe; la raison, sourde au grand message de la sagesse et de la foi chrétiennes, se dessèche dans le cercle étroit de ses propres argumentations: elle se décompose et se brise.

    Oui, l'Eglise a un rôle vis-à-vis du monde universitaire: l'aider à maintenir vive la sensibilité à la vérité, inviter la raison à se mettre à la recherche du vrai et du bien pour découvrir finalement, en toute liberté, Celui qui est le chemin, la vérité et la vie.

    Un tel discours (2) s'impose avec plus de force encore, faut-il le dire, aux universités qui entretiennent des liens structurels avec l'Eglise, impliquant des devoirs spécifiques à l'égard de la communauté des croyants. C'est ce qu’au même moment Mgr Michel Schooyans a encore rappelé avec vigueur le 30 janvier 2008 à Neufchâteau, en célébrant la messe grégorienne des obsèques de Monseigneur Edouard Massaux, ancien recteur de l'Université Catholique de Louvain (U.C.L.). Désapprouvant les dérives sécularistes de cette université, le défunt avait exclu, dans ses dernières volontés, toute présence officielle (cardinal grand chancelier, pouvoir épiscopal organisateur, conseil d'administration, conseil académique) à ses funérailles

    Dans sa prédication remarquable (3), Monseigneur Schooyans, a notamment rappelé que le recteur Massaux "connaissait les pièges entrelacés du scientisme, des idéologies, du relativisme et du scepticisme corrosif". Pour lui, "sciences de la nature et sciences humaines étaient deux grands portiques ouverts à l'espérance et à la lumière: à ses yeux, comme aux yeux de Benoît XVI, la raison elle-même devait être sauvée. Comme saint Augustin, il considérait que pour l'homme il n'y a de pleine lumière que là où la grâce en a déjà ouvert le chemin" et "dans ce monde universitaire où les hommes ont souvent une estime fort flatteuse d'eux-mêmes, Massaux jugeait qu'il devait y avoir place pour le don que Jésus offrait à la  Samaritaine de l'Evangile: ce don, c'est ce que nous appelons la foi".

    Près de dix ans plus tard, ces témoignages forts n’ont rien perdu de leur actualité : ils interpellent une fois de plus le monde académique et singulièrement les universités qui se parent du nom de «  catholique » .

    JPSC

    _______________

    (1) Jürgen Habermas, philosophe et sociologue allemand, né en 1929, professeur aux universités de Heidelberg et de Francfort.

    (2) Allocution du pape Benoît XVI pour la rencontre avec les étudiants de l’université romaine de la « Sapienza »

    (3) Extrait de l’homélie publiée le 3 février 2008 par le journal La Libre Belgique  : « […]« Fier de l'Alma Mater, et par conséquent exigeant, le Recteur Massaux avait mis la barre très haut pour l'Université. Il la voyait comme une communauté de chercheurs de vérité, et, autant que possible, comme une communauté de chercheurs de Dieu. Il savait et il croyait que Dieu se révèle dans sa Création, qu'il parle à travers elle. Mais en brillant universitaire, notre ami savait les limites des sciences de la nature. Il savait ce que les sciences humaines pouvaient offrir, mais il en savait aussi les limites. Notre recteur connaissait donc les pièges entrelacés du scientisme, des idéologies, du relativisme et du scepticisme corrosif.

    Pour Mgr Massaux, sciences de la nature et sciences humaines étaient deux grands portiques ouverts à l'espérance et à la lumière. À ses yeux, comme aux yeux de Benoît XVI ou du Cardinal Lustiger, la raison elle-même devait être sauvée. Comme Saint Augustin, il considérait que pour l'homme il n'y a de pleine lumière que là où la grâce en a déjà ouvert le chemin. Contre les descendants de Pélage , le Professeur Massaux déclarait que l'homme échouait à se sauver seul, et qu'il se fourvoyait s'il se posait en maître ultime du sens de la vie et de la mort. Pour lui, le pilotage de l'Université ne pouvait se faire les yeux rivés sur les classements à la mode.

    En prenant ce risque, notre Université se mettait en danger de perdre son âme. Mgr Massaux a découvert très tôt qu'une vérité d'un autre ordre s'offre à l'homme et s’offre à son amour. À ce troisième niveau, c'est le Seigneur qui fait le premier pas pour se révéler à la connaissance de l’homme  et s’offrir à son amour.

    Dans ce monde universitaire, où les hommes ont souvent une estime fort flatteuse d'eux-mêmes, Massaux jugeait qu'il devait y avoir place pour le don que Jésus offrait à la Samaritaine de l'Évangile (Jn 4).Ce don, c'est ce que nous appellons la  foi. 0 rassurez-vous, chers Frères et Sœurs ! Mgr Massaux ne rêvait pas de voir l'Université transformée en pouponnière catéchétique pour jeunes adultes ! Il n'eut jamais la tristesse de voir sa Faculté de Théologie ployer sous le joug du magistère romain, moins encore du magistère national belge. Il souhaitait, au minimum, qu'en aucun domaine l'Université ne porte de contre-témoignage; et qu'au mieux elle s'ouvre, comme la Samaritaine (Jn 4), comme Zachée (Le 19, 1-10), comme l'Aveugle-né (Jn 9) au don de Dieu. Car ni les hommes ni les institutions ne sont à l'abri de la "renégation"...

    Sans attendre une reconnaissance qui ne lui fut distillée que parcimonieusement, Mgr Massaux a donné sa vie pour la communauté universitaire, pour son pays, qu'il voulait uni, et pour l'Église, qu'il aimait avec autant de tendresse que de lucidité. Il n'a jamais transigé sur les conditions de la solidarité, de la générosité et de l'amour. Ni celui-ci ni celles-là, estimait-il, ne sauraient reposer sur des compromis précaires ni sur des marchandages inavouables. L'union, oui; mais pas au prix de l'indignité. Lorsque le Pape Paul VI lui a conféré, en 1965, le titre de Prélat d'Honneur de Sa Sainteté, le Chanoine Massaux a choisi pour devise "In libertate veritatis" : la vérité fera de vous des hommes libres (cf. Jn 8, 32). A quelque niveau que l'on envisage la liberté, celle-ci est incompatible avec le mensonge, avec l'orgueil, avec toutes les formes de violence. Tous les hommes aspirent certes à la liberté, mais la fascination du mensonge survit à ce que nous croyons être nos libérations. Il nous en coûte en effet de reconnaître que nous préférons souvent consentir à la servitude plutôt que d'accueillir Celui qui, seul, peut briser nos entraves. En définitive, seul le péché fait obstacle à notre liberté. Le chemin du bonheur n'est pas à chercher dans les sagesses trompeuses stigmatisées par Saint-Paul (cf. Col 2, 8), ni dans les fables tarabiscotées dénoncées par Saint-Pierre (2 P 1, 16), ni non plus dans des concordats signés à la sauvette avec des puissances séculières. Le bonheur, c'est d'aller sur les routes du monde pour inviter tous les hommes aux noces de Dieu faisant alliance avec nous. En fin de compte, nous devons être des messagers d'espérance. Cette espérance, dont Massaux a été témoin, nous autorise à penser que, pas plus aujourd'hui qu'hier, notre Aima Mater ne doit craindre les vents qui la font tanguer.

    Mgr Massaux a vécu à Bioul une retraite dont peu de sollicitations épiscopales sont venues troubler la sérénité. Aussi longtemps que ses forces le lui ont permis, il a assisté à des réunions scientifiques et par ticipé à leurs travaux. Il a cultivé les amitiés solides, notamment avec des personnalités d'exception comme la Princesse Liliane ou le DocteurWynen. Ceux de ses amis qui étaient, comme on dit, "en recherche" occupaient une place spéciale dans son cœur. En même temps, le théologien se tenait très au courant des dernières publications de sa spécialité. Comme Karl Barth, il ne concevait pas qu'une journée puisse se passer sans la visite de Mozart. Et quand ses forces ont commencé à décliner irrémédiablement, il est devenu une colonne de prière pour l'institution à la nuque raide (cf. Ex 32, 9) qu'il avait porté pendant trente ans à bout de bras »

  • Un entretien avec Anne-Chantal André Dumont, fondatrice et porte-parole de la Marche pour la Vie

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    Sur le site de Liberté Politique :

  • "Le Kosovo, une chrétienté en péril" : KTO revient sur ces autres chrétiens martyrisés

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    Lu sur le site « Salon Beige »

    A découvrir : 

    "Le Kosovo-Métochié est une terre où la chrétienté orthodoxe est présente depuis plus de 700 ans. Ce "berceau" du christianisme orthodoxe en Serbie, compte plusieurs monuments placés sur la liste du patrimoine mondial de l´UNESCO mais aussi sur la liste du patrimoine mondial en péril. Le Kosovo, c´est une chrétienté en péril: depuis l´an 2000 on dénombre près de 150 lieux de culte chrétien pillés, détruits, incendiés...

    Pour les serbes orthodoxes, il s'agit donc d'un enjeu de première importance depuis l'autoproclamation d´indépendance du Kosovo : maintenir la flamme vivace et préserver tout ce qui peut l´être. Ce documentaire est une sorte d´état des lieux de la situation dans laquelle perdurent la tradition et la présence serbe orthodoxe, comment elle se maintient en vie dans ses monastères et rayonne dans ses villages, chez les fidèles. Une communauté soumise à épreuve face à la tentation de radicalisation d´un Islam démographiquement majoritaire au Kosovo".

     

    JPSC

  • Le Père Xavier Dijon vient en renfort à Stéphane Mercier en rappelant ce qu'est le rôle de l'Université

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    Du rôle de l’université

    Xavier Dijon, prof. émérite Université de Namur 

    Le professeur V. Hanssens, interviewé par Christian Laporte (LLB 3 avril 2017) nous propose, à l’occasion de l’affaire Mercier, un double commentaire sur le rôle de l’université : lorsqu’elle est catholique, l’université ne doit pas, pour autant, être confondue avec une institution ecclésiale ; en tant qu’académique, elle ne peut en tout cas pas être pervertie par le débat politique. Le premier point appelle une précision quant au statut public de la foi ; le second, quant à la sagesse politique.

    Le statut public de la foi

    Nous sommes d’accord pour dire qu’une différence sépare une université qui vise à former des citoyens capables de comprendre le monde en ses différentes facettes en vue d’y prendre des responsabilités et, par exemple, un séminaire qui forme des prêtres (et aussi des laïcs) dont la tâche sera de faire connaître la Parole de Dieu aux hommes et aux femmes qui pourront y trouver un éclairage sur le sens de leur vie. Mais s’il y a des institutions différentes selon les objectifs poursuivis, il reste qu’il n’y a pas deux vérités, celle qui vaudrait pour les séminaristes et celle qui vaudrait pour les universitaires. Car tel est peut-être aujourd’hui le malheur qui frappe la foi en général, la théologie en particulier, que son discours soit ramené à la sphère privée de la conviction personnelle sans lien avec le champ public du savoir.

    Quand le Pr. Hanssens dit que l’université catholique assure un enseignement axé fondamentalement sur la recherche scientifique et non sur la Révélation ou qu’elle mène son travail de recherche sans se soumettre aux acquis de la foi, on peut comprendre qu’il s’agit là d’un heureux rappel des affirmations du concile Vatican II quant à l’autonomie des réalités terrestres : l’Eglise n’a pas à s’immiscer en effet dans des débats scientifiques pour lesquels elle n’a pas de compétence particulière. Mais il serait tout de même dangereux que l’Université catholique évacue le message révélé du Dieu d’amour ou les acquis de la foi dans le Christ ressuscité pour développer un savoir scientifique qui ne tournerait plus que sur lui-même. On sait en effet combien la science peut faire du tort lorsqu’elle se détache de la conscience. Est-il sûr par exemple que la façon dont les embryons humains sont traités aujourd’hui dans nos centres de recherches correspond à la dignité dont ils sont titulaires ?

    La sagesse politique

    Quant au débat politique, il se distingue du débat académique en ce que le premier a pour but la prise de pouvoir dans les tensions du rapport de force tandis que le second vise la recherche de la vérité par l’échange des opinions sur telle ou telle question disputée. Le Pr. Hanssens a raison de maintenir la distinction de ces deux débats car l’exercice du pouvoir qui ne s’appuierait pas sur une certaine – osons le mot ! – contemplation de la vérité finirait par tourner en violence. Mais il faut bien voir que cette vérité sur le monde et sur l’homme est toujours à chercher, que donc il y aura toujours place pour le débat académique, alors même que le pouvoir politique s’est déjà prononcé sur la matière débattue.

    En l’espèce, passant outre l’objection de conscience du roi Baudouin, le pouvoir politique a pris, en 1990, une loi qui dépénalisait partiellement l’interruption de grossesse moyennant certaines conditions, parmi lesquelles l’état de détresse de la femme enceinte. Depuis lors, un fort mouvement s’est fait jour, d’abord pour ne plus ranger le fœtus humain dans la catégorie des êtres dont la vie méritait d’être respectée, ensuite pour faire sortir purement et simplement l’avortement du Code pénal. Dans ces temps-ci, la pression politique est donc très forte – comme d’ailleurs en d’autres domaines de la bioéthique : euthanasie, procréation assistée, gestation pour autrui… – pour que ce mouvement ne soit pas remis en cause. Or si un professeur ne s’est pas plié à ce discours politiquement correct, préférant reprendre – même avec des maladresses – le débat à sa racine strictement philosophique, a-t-il perverti une fonction essentielle de l’université ou bien l’a-t-il plutôt honorée ?

  • De Louvain à Rome, l'euthanasie des "principes non négociables"

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    De Sandro Magister traduit sur diakonos.be :

    LA FIN DES PRINCIPES NON NÉGOCIABLES

    L'affaire de l'Université Catholique de Louvain qui a suspendu et finalement licencié Stéphane Mercier, l'un de ses professeurs de philosophie pour avoir écrit dans une note distribuée à ses étudiants que "l'avortement était le meurtre d'une personne innocente" ne finit pas de faire parler d'elle.

    Mais ce qui frappe le plus c’est que les évêques de Belgique aient en substance approuvé le renvoi du professeur Mercier.

    Tout comme la réticence du journal de la conférence épiscopale italienne « Avvenire » qui dans son compte-rendu étriqué de l’affaire a évité de prendre position, se limitant à un « Il reste à déterminer le sens des déclarations du porte-parole de la conférence épiscopale belge ».

    Pour ne pas parler du silence du pape François qui n’a pourtant jamais manqué dans d’autres occasions de définir l’avortement comme un « crime horrible ».

    Il y a en effet une grande différence entre hier et aujourd’hui concernant la manière dont la papauté et une grande partie de la hiérarchie catholique interviennent sur l’avortement et l’euthanasie.

    Ce qui constituait pour les pontificats précédents des « principes non négociables » sont aujourd’hui devenus des réalités « à discerner » et à « méditer » aussi bien en politique que dans la pratique pastorale.

  • Avortement : adopter une attitude molle et libérale n'est pas une attitude de miséricorde

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    Du Père Simon Noël sur son blog :

    Avortement et miséricorde de l'Eglise

    On reparle à nouveau de la position de l'Eglise face au douloureux problème de l'avortement. En Belgique ces derniers jours, avec l'étrange position adoptée par les autorités de l'université catholique (?) de Louvain, la question refait surface. Aussi je vous propose les réflexions d'un prêtre de la base, qui entend rester fidèle à l'enseignement de Jésus et de son Eglise, et qui dans son ministère pastoral a été amené plusieurs fois à rencontrer des femmes qui ont pratiqué l'interruption volontaire de grossesse.

    On nous dit qu'à une Eglise du passé, marquée par la rigidité et le dogmatisme, doit succéder enfin une Eglise tolérante et pratiquant la miséricorde. Il y a en cela une grave erreur de perspective, qui consiste à mal situer ce qu'est la miséricorde dans la vue chrétienne des choses. 

    L'enseignement de l'Eglise maintient les deux bouts de la corde: vérité et justice, d'une part, miséricorde et compréhension, d'autre part.

    Qu'est-ce que l'avortement pour l'Eglise? Pour le concile Vatican II, l'avortement et l'infanticide sont des crimes abominables! L'encyclique Evangelium Vitae de saint Jean-Paul II enseigne que l'avortement est le meurtre délibéré d'un être innocent! Ainsi le souverain pontife, dans son magistère, a tranché une question soulevée depuis un certain temps, dans le sens que l'avortement est une violation réelle du cinquième commandement. Il s'agit bel et bien d'un meutre. Enfin, est-ce une coïncidence?, le pape François, le 27 mars dernier, au moment où la Belgique s'agitait autour de l'affaire Mercier, a écrit sur son compte twitter: Protéger le trésor sacré de toute vie humaine, de sa conception jusqu'à la fin, est la meilleure voie pour prévenir toute forme de violence.

    Adopter une attitude molle et libérale dans ce domaine n'est pas une attitude de miséricorde. Car il faut toujours tout faire pour dissuader une femme d'interrompre sa grossesse. Il suffit pour s'en convaincre de voir les blessures psychiques qu'une femme porte tout le reste de sa vie, lorsqu'elle a commis cette faute. Ayant détruit la vie en elle, un esprit de mort va s'installer dans son âme, et un malaise dépressif chronique et récurent risque de la torturer tout le reste de son existence. Dans tout avortement, il y a deux victimes: l'enfant et la mère.

    Heureusement des prêtres peuvent leur venir en aide, par des prières de délivrance et de guérison. Là entre en jeu la miséricorde. En effet Dieu aime le pécheur tel qu'il est et par le repentir et la confiance en la miséricorde, accompagnée d'une vraie vie de prière et de conversion, empreinte d'une totale confiance en Dieu, un véritable processus de guérison intérieure et de résurrection spirituelle est possible. De nombreux témoignages le confirment. Puisse toute femme qui a fauté trouver le guide sprituel qui l'accompagnera sur ce chemin de reconstruction, qui pourra même se terminer par cette louange de l'exultet: Heureuse la faute qui nous a valu une telle rédemption. Dieu dans sa miséricorde va jusqu'à transformer nos fautes du passé en bénédiction pour l'avenir.

    La miséricorde de l'Eglise, réclamée à cors et à cris par certains, c'est là qu'elle se situe et elle est inséparable d'un discours ferme et courageux sur les principes moraux intangibles de la morale catholique.

  • Quand Mgr Léonard s'exprimait sur l'avortement dans une émission de la RTBF

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    JPSC

  • Congo : poto-poto sans fin depuis l’indépendance

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    Kasaï.jpegLes évêques congolais reconnaissent leur échec et Colette Braeckman, sur son blog, ne sait où donner de la tête entre les cafouillages de l’opposition, les manœuvres de Kabila pour reprendre la main en semant la zizanie et la nouvelle guerre tribale au Kasaï : sans compter tous les autres foyers récurrents d’anarchie sanglante, "nourris par des enjeux locaux, rivalités ethniques, conflits fonciers, prosélytisme religieux, attrait des ressources naturelles et des profits faciles", comme elle le note elle-même.  Congo Belge, où es tu ?

    « Les Kinois n’ont pas attendu les mots d’ordre de la classe politique pour descendre dans la rue après le constat d’échec mené par la Conférence épiscopale du Congo : dès mardi matin, une vive tension régnait sur le marché central, les élèves du secondaire préféraient regagner leur domicile alors que les étudiants des universités se mobilisaient pour manifester tandis que les ambassades étrangères, dont la France et la Belgique, recommandaient à leurs ressortissants de limiter leurs déplacements dans la ville.

    C’est depuis la conclusion de l’accord dit de la Saint Sylvestre, prévoyant d’octroyer le poste de Premier ministre à un représentant de l’opposition en échange d’une prolongation du maintien à son poste du chef de l’Etat le temps d’organiser les élections cette année encore ( ?) que les évêques, détenteurs de la dernière autorité morale encore reconnue au Congo, tentent d’amener les signataires de ce compromis à respecter la parole donnée. Sans concessions, le communiqué de la CENCO, traduisant une exaspération certaine, rappelle les points de blocage : alors que l’opposition entend proposer un candidat unique au poste de Premier ministre, la majorité présidentielle exige que le chef de l’Etat garde la possibilité de choisir entre les trois noms qui lui seraient proposés. En outre, les partisans de Kabila récusent catégoriquement la personne de Pierre Lumbi. Et pour cause : l’ancien conseiller spécial du président devenu l’une des têtes pensantes de l’opposition est l’ un des seuls à pouvoir anticiper et déjouer les pièges tendus par ses anciens alliés (*).

    Les autres points de blocage soulignés par les négociateurs portent sur la présidence du Conseil national de suivi de la transition, un poste qui avait été attribué à Etienne Tshisekedi (dont la dépouille n’a toujours pas été rapatriée faute d’accord sur le lieu de sa sépulture…) et sur la répartition des portefeuilles ministériels, entre autres les postes dits de souveraineté comme l’économie, les finances, la défense nationale, les affaires étrangères…

    Même si les membres de la CENCO estiment qu’ « un compromis est encore possible », c’est en termes clairs qu’ils dénoncent « l’impasse politique de ces discussions qui traduit le manque de bonne volonté et l’incapacité des acteurs politiques et sociaux de trouver un compromis en mettant au premier plan l’intérêt supérieur de la nation ».

    Rappelant qu’ils n’entendent pas prolonger indéfiniment leur médiation, les évêques en appellent au chef de l’Etat comme « garant de la nation » mais ils demandent aussi à la communauté internationale d’accompagner davantage les acteurs politiques congolais.

    Cette demande est formulée à un moment particulièrement sensible : le secrétaire général de l’UDPS, le parti de Tshisekedi, Jean-Marc Kabund, prenant acte du constat d’échec de la CENCO, a demandé au peuple congolais de « se prendre en charge et de mener des actions pacifiques contre la dictature ». A New York, le Conseil de sécurité qui réexamine le mandat de la Monusco (Mission des Nations unies au Congo, forte de 19.000 hommes), voit s’affronter les représentants américains qui souhaitent une réduction des effectifs, et les Français qui plaident pour le maintien de Casques bleus en cette année de tous les dangers. En outre, la communauté internationale et l’ONU en particulier sont particulièrement secoués par l’information selon laquelle les corps des deux experts de l’ONU, Michaël Sharp et Zaida Catalan, enlevés début mars par des inconnus et portés disparus ainsi que leur chauffeur et leur interprète, auraient été retrouvés dans le Kasaï central. Ces experts avaient été chargés d’enquêter sur les troubles qui ravagent la province, où il se confirme que 39 policiers ont été décapités vraisemblablement par des rebelles disciples du chef Kamwina Nsapu, tué en août dernier au cours d’opérations militaires. Parties en septembre 2016 de Kananga, capitale du Kasaï central, les violences entre ces miliciens et les forces de l’ordre ont progressivement fait tâche d’huile, faisant plus de 400 morts et entraînant la découverte de plusieurs charniers. Dans le Kasaï, la Monusco n’avait jusqu’à présent déployé qu’une centaine de casques bleus à Kananga… »

    (*) En choisissant , voici quelques jours, Bruno Tshibala (exclu du principal parti de l’opposition) comme  nouveau « premier ministre », Kabila attise les divisions au lieu de chercher le consensus (ndB).

    Ref. Les évêques congolais reconnaissent leur échec

    JPSC