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Société - Page 578

  • Appartient-il à la vocation du médecin de suggérer à son patient de se faire euthanasier ?

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    De Carine Brochier sur euthanasiestop.be :

    Suggérer à son patient de se faire euthanasier relève-t-il de la vocation du médecin ?

    Il a 37 ans. Un cancer du pancréas le ronge peu à peu. Pris en charge par l'équipe de soignants en soins palliatifs, il ne souffre pas. Voilà qu'un jour, son médecin vient le voir et lui fait une proposition surprenante : « Je peux vous endormir et vous ne sentirez rien. L'euthanasie est vraiment la meilleure solution pour vous ».

    Cette proposition du médecin est bien réelle. Le patient est choqué et n'en veut pas. Il est tellement ébranlé qu'il demande aux membres de sa famille de se relayer jour et nuit à son chevet. Ni lui, ni ses proches n'ont plus confiance en l'équipe soignante à cause de ce médecin qui a suggéré l'euthanasie comme étant « sa » meilleure solution, la solution finale.

    Et que dire de cette jeune grand-mère de 70 ans victime d'un AVC et que son médecin encourage à demander l'euthanasie ? Elle ne sera pas soutenue par ses proches qui trouvent en effet que cela vaut mieux pour elle (et pour eux ?). Elle a été donc euthanasiée car on le lui avait suggéré la laissant bien sûr libre de refuser...en toute liberté.

    Ces deux cas seraient-ils uniques ? Serait-ce exceptionnel qu'un médecin propose de grand cœur, lui-même, l'euthanasie à son patient ? La loi dépénalisant l'euthanasie prévoit que le médecin doit informer son patient des autres possibilités en dehors de l'euthanasie. La loi ne demande pas que le médecin, lui-même, propose et suggère l'euthanasie.

    Notons que plusieurs associations se chargent de susciter les demandes d'euthanasie en présentant aux citoyens ce geste de mort provoquée comme étant la meilleure façon de mourir, sans douleur, au moment choisi et en toute dignité. Pourquoi faudrait-il résister à une telle invitation à mourir, et qui serait assez téméraire pour vouloir affronter la mort naturelle ?

    Et c'est là, me semble-t-il, que se situe le piège qui mène non seulement à l'acceptation sociale de l'euthanasie mais également au sentiment d'impunité de certains médecins qui agissent en dehors du cadre légal, estimant qu'endormir ou accélérer la mort n'a rien de répréhensible.

    Recevant dans le cadre de mon travail de plus en plus d'échos de soignants mais aussi de personnes dont les parents sont malades et hospitalisés, l'euthanasie m'apparaît comme une plaie béante pour le vivre ensemble et notre société. La volonté individuelle d'une personne demandant à ce qu'un autre, le médecin, provoque sa mort a des effets toxiques infligés aux soignants, aux proches, non seulement de cette génération mais aussi des générations à venir.

    Se pourrait-il qu'aveuglés idéologiquement, nous ne nous apercevions pas des dommages collatéraux lorsque nous tuons l'un des nôtres même à sa demande ? Faut-il réagir face aux médecins mais aussi face aux proches qui en viennent à proposer l'euthanasie aux vieux encombrants, aux malades chronophages et aux cas psychiatriques pour qui on croit ne plus savoir quoi faire ?

    Nous savons aussi combien nous sommes formatables par les médias où la mort provoquée après un cocktail d'adieu est présentée, comme la bonne mort.

    Par contre, ne sont-ils pas bien plus porteurs de vie ces témoignages de proches ayant expérimenté la bonté et le dévouement des soignants en soins palliatifs, ceux-là mêmes qui se battent tous les jours au chevet de leurs patients et y déploient un accompagnement d'excellence où la douleur est combattue et le malade pris en charge jusqu'à la mort naturelle ?

    Autonomie, où est ta victoire ?

    Provoquer la mort de l'un des nôtres est un acte grave. Or, aujourd'hui dans plusieurs pays, le primat de l'autonomie et de la liberté individuelle mettent en danger ce qui fonde la solidarité entre les citoyens. De par les effets collatéraux induits, nous sommes tous touchés par la pratique de l'euthanasie. C'est pourquoi, si nous voulons survivre, nous les vivants, à une culture mortifère et à l'individualisme destructeur du lien social, il est temps de résister.

    Tout comme l'accueil des migrants nous bouscule et nous humanise, nos malades et nos personnes âgées dépendantes bousculent le rythme de notre quotidien trop bien occupé, ils nous décentrent de notre égoïsme individualiste. Nous avons tous, un jour fait l'expérience de la joie qui surgit lors d'un soin à une personne fragile. Et tout comme la joie se partage, le prendre soin se partage aussi. C'est d'ailleurs ce qui fonde notre Humanité.

    Y aurait-il quelque chose de bon et de vrai à re-découvrir dans cette vulnérabilité qui nous invite à dépendre de l'autre ?

    Cela demande d'ouvrir les yeux pour nous investir ensemble dans de nouvelles relations, loin du geste meurtrier que constitue l'euthanasie.

    Et alors, peut-être, lorsque je mourrai, je pourrai regarder les mains de mon médecin et me dire « Il n'a jamais tué. »

  • Lobbes : une église incendiée à deux reprises

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    Lu sur l'avenir.net :

    d0d6dc258f29aaaa4469bc323bafaf4b-1464110023.jpgDeux incendies en moins de 2h à l’église du village de Mont-Sainte-Geneviève 

    Alors que les pompiers de Thuin venaient de quitter les lieux, un feu de plus grande ampleur s’est à nouveau déclaré au sein de l’église de Mont-Sainte-Geneviève mardi après-midi.

    Deux incendies consécutifs ont ravagé l’église de Mont-Sainte-Geneviève (Lobbes) mardi après-midi. Alors que les pompiers de Thuin venaient de quitter les lieux, un feu de plus grande ampleur s’est à nouveau déclaré. La toiture s’est, cette fois, embrasée.

    L’église de Mont-Sainte-Geneviève, construite au 16e siècle, a été touchée par deux incendies en moins de deux heures mardi en début d’après-midi. Un premier sinistre s’était d’abord déclaré dans la sacristie et avait nécessité l’intervention des pompiers de Thuin. Ces derniers ont pu éteindre rapidement les flammes qui avaient toutefois causé d’importants dégâts.

    Les hommes du feu étaient à peine repartis qu’un nouvel incendie, beaucoup plus important, se déclarait à nouveau au sein de l’édifice. Cette fois, la toiture s’est embrasée. Les pompiers thudiniens sont revenus sur les lieux, aidés par leurs collègues de Charleroi. Les dégâts matériels sont particulièrement importants.

    Avertie des faits, la police locale de la zone Lermes (Lobbes - Erquelinnes - Merbes-le-Château) est descendue sur place et a ouvert une enquête, qui s’oriente cette fois sur une piste criminelle.

  • En France : une campagne citoyenne d’alerte sur CRISPR-Cas9

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    « Stop Bébé OGM » : une campagne citoyenne d’alerte sur CRISPR-Cas9

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    Ce mardi 24 mai, l’association Alliance VITA lance « Stop Bébé OGM », sa campagne pour informer et alerter le grand public sur les enjeux éthiques liés à l’application de la technique de génie génétique CRISPR-Cas9.

    A partir de 12 heures, des stands d’information et de mobilisation seront tenus dans 75 villes par les équipes de volontaires d’Alliance VITA, proposant aux Français de signer sur le site Internet de change.org l’appel « STOP BEBE OGM » lancé le jour-même. 

    >> Pour signer la pétition : www.change.org/stopbebeogm 

    >> Pour mieux comprendre les enjeux et participer au débat : www.stopbebeogm.fr 

    Pourquoi Alliance VITA se mobilise

    La technique du CRISPR-Cas9, à la fois novatrice, prometteuse et risquée, laisse entrevoir des possibilités de traitements, notamment pour des maladies d’origine génétique, mais pose également de sérieuses questions éthiques quant à certaines de ses applications sur l’homme (embryon humain, cellules germinales).

    Certains pays comme la Chine, la Grande-Bretagne ou la Suède, ont déjà commencé à conduire des expérimentations en utilisant cette technique sur l’embryon humain, pour le moment voués à la destruction. Il est urgent de poser dès à présent des règles éthiques internationales avant qu’il ne soit trop tard. Il faut éviter toute instrumentalisation de l’embryon en s’abstenant de concevoir des embryons génétiquement modifiés. C’est la raison de notre appel citoyen : « Stop Bébé OGM » adressé au Président de la République, au ministre de la Santé et au ministre de la Recherche.

    La ligne de base de cette campagne, « Oui au progrès thérapeutique – Non à l’embryon transgénique »,  synthétise cet enjeu.

    Quelle menace ?

    Le risque majeur serait que l’embryon humain soit traité comme le « cobaye à vie » d’une expérimentation qui pourrait faire glisser l’humanité vers une manipulation génétique à hauts-risques sanitaires et éthiques. On cautionnerait le fantasme post-humain du bébé OGM zéro défaut, alors que les conséquences des modifications génétiques sur l’embryon sont à la fois méconnues et immaîtrisables, avec la perspective de conséquences en cascade transmissibles aux générations futures.

    Mobiliser la France, pour alerter au niveau international…

    Destiné à mobiliser les autorités françaises au travers de la personne du Chef de l’Etat et des ministres les plus concernés, ceux de la Santé et de la Recherche, l’appel « Stop Bébé OGM » est une première mondiale en faveur de la réappropriation par les citoyens des enjeux éthiques de la technique du CRISPR-Cas9. Si Alliance VITA se mobilise d’abord en France, c’est que la France a un rôle clé à jouer pour contrer les dérives de l’utilitarisme anglo-saxon ou asiatique qui ne se donne pratiquement aucune limite dans l’instrumentalisation de la vie humaine.

     

  • Nous, médecins, ne pouvons prescrire une ‘bonne mort’

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    « LA MORT N’EST PAS UN PROBLÈME MÉDICAL À RÉSOUDRE »

    « Nous, médecins, ne pouvons prescrire une ‘bonne mort’ » titre une publication de Seamus O'Mahony, médecin consultant à l'hôpital universitaire de Cork en Irlande.

    Ecœuré par la publication, chaque mois, d’un nouveau rapport « bien intentionné sur les morts et les soins de fin de vie » et marqué par la « laïcité et l’individualisme », il prend la parole et dresse un constat alarmant. Il dénonce le nombre croissant d’organismes gouvernementaux qui se disputent la « propriété de la mort » et qui ont éludé le vrai débat : le suicide assisté et les directives anticipées sont à la fois le symptôme d'un malaise plus profond (l'obsession de l'autonomie personnelle et de contrôle) et une distraction, car les « vrais problèmes sont ailleurs ». Aucun règlement ou rapport ne régénérera la compassion, qui fait aujourd’hui cruellement défaut dans la prise en charge des patients.

    La mort est désormais médicalisée : en Grande Bretagne ou en Irlande, la moitié des personnes meurent à l’hôpital. La société a remis la responsabilité des soins de fin de vie et repoussé les« aspects insurmontables » de la fin de vie sur les hôpitaux, qui ne peuvent répondre aux besoins des mourants. En outre, certains patients et leurs familles ont des attentes irréalistes envers la médecine, et leur frustration peut les inciter à prendre des mesures juridiques. La « judiciarisation »de la mort est alors aussi préoccupante que sa « médicalisation ». Les médecins et les infirmières sont devenus les boucs émissaires de notre mauvaise compréhension de la façon dont nous mourrons.

    Il y a une « perception », écrit ce médecin, et même « un consensus » établissant que la mort est un problème que la médecine devrait en résoudre, qu'une «bonne mort» est quelque chose que les médecins devraient être en mesure de prescrire, comme on pourrait prescrire une cure d'antibiotiques. Mais « nos besoins sont spirituels, et non médicaux». Nous serions « plus heureux si nous arrêtions de penser nos corps comme des machines, et si nous abandonnions nos fantasmes de contrôle et d’immortalité ».

    Sources: The Guardian, Seamus O'Mahony (22/05/2016)

  • Religions et violence : peut-on renvoyer dos à dos islam et christianisme ?

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    De Rémi Brague sur FigaroVox (lefigaro.fr) :

    Les religions et la violence: ne pas renvoyer dos à dos islam et christianisme

    TRIBUNE - Contrairement à ce qu'a affirmé le pape François, les textes sacrés de l'islam et du christianisme ne justifient pas la violence de la même manière, argumente Rémi Brague, professeur émérite de philosophie à la Sorbonne.

    Les déclarations publiques du pape François suscitent toujours l'intérêt. L'entretien accordé par le Souverain Pontife à deux journalistes deLa Croix, publié dans ledit quotidien le 17 mai, contient ainsi une quantité de choses excellentes, et même réjouissantes. Par exemple, sa conception du rôle que le christianisme pourrait et devrait jouer envers les cultures, dont l'européenne, ou encore ses réflexions sur les causes de la crise migratoire et son traitement possible, enfin son amusante dénonciation du cléricalisme. Il y a là-dedans de quoi provoquer une réflexion approfondie, et l'on souhaite que nos décideurs en prennent de la graine.

    D'autres points sont affaire de goût, et le mien ne coïncide pas toujours avec celui du Pape. Ainsi, nommer sur le même plan Maurice Blondel et Jean Guitton, et plus encore les deux jésuites Henri de Lubac et Michel de Certeau, me fait personnellement un peu sourire. Mais rien ne prouve que ce soit mon goût qui soit le bon…

    En revanche, un passage suscite en moi une perplexité certaine, et c'est celui sur l'islam. Là aussi, il contient d'ailleurs de très bonnes choses, par exemple sur l'imprudence arrogante avec laquelle l'Occident a essayé d'imposer son régime politique à des régions mal préparées. Il est juste aussi de dire que la coexistence entre chrétiens et musulmans est possible, même si les exemples de l'Argentine, avec son 1,5% de musulmans, et surtout du Liban, doivent être pris avec prudence. Tant qu'il s'agit de faire vivre ensemble des personnes, qu'il est déjà maladroit de réduire à leur seule affiliation religieuse, on a le droit d'espérer et le devoir d'agir en ce sens.

    L'entreprise devient plus difficile là où l'on compare non plus des personnes, mais des systèmes religieux considérés dans leurs documents normatifs. De ce point de vue, un passage des propos du pape François attire l'œil: «L'idée de conquête est inhérente à l'âme de l'islam, il est vrai. Mais on pourrait interpréter avec la même idée de conquête la fin de l'Évangile de Matthieu, où Jésus envoie ses disciples dans toutes les nations.» Voici le passage évoqué: «Allez donc, faites des disciples (“mathèteuein”, en grec) de toutes les nations, baptisant les gens (…), leur enseignant (“didaskein”) à observer tout ce que je vous ai commandé (Matthieu, 28, 19).»

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  • Dépassé, le concept de famille ?

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    Un débat sur rtl-tvi :

    La famille traditionnelle reste, encore aujourd'hui, statistiquement la norme même si de plus en plus de couples divorcent. Face à une telle évolution, certains se demandent si le concept n'est pas dépassé.
    Le concept de famille est-il dépassé?

  • A propos du plan Jeholet de rationalisation des cultes

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    De Paul Vaute dans La Libre - Gazette de Liège (21-22 mai) :

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  • Pour une Eglise sans complexes : ni dilution, ni repli

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    Le nouveau livre de Pierre-Hervé Grosjean ( "Padreblog")

    JPSC

  • Quand Benoît XVI fustigeait le rejet croissant du christianisme en Europe

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    Voici peu,  le commissaire européen Pierre Moscovici ,  le  pape François, et bien d’autres à la suite de leurs déclarations, ont relancé dans la presse le vieux débat sur les racines chrétiennes de l’Europe. Pour ceux qui ont la mémoire courte, le blog informatique « Le Rouge et le Noir »  rappelait, en 2014 déjà, le point de vue de Joseph Ratzinger-Benoît XVI, qui s’est maintes fois exprimé à ce sujet au cours de sa longue vie au service de l’Eglise :

    Benoit XVI.jpg« Sous de nouvelles formes, se font jour des tentatives pour marginaliser l’influence du christianisme dans la vie publique – parfois sous le prétexte que ses enseignements porteraient atteinte au bien-être de la société –. Ce phénomène doit nous inciter à prendre le temps de la réflexion. Comme je l’ai suggéré dans mon Encyclique sur l’Espérance chrétienne, la séparation artificielle de l’Évangile avec la vie publique et intellectuelle devrait nous pousser à engager une mutuelle « autocritique de la modernité » et « autocritique du christianisme moderne », regardant spécifiquement l’espérance que chacun peut offrir au genre humain (cf. Spe Salvi, n. 22) » [1].

    « Il existe en outre des formes plus élaborées d’hostilité envers la religion, qui, dans les pays occidentaux, se manifestent parfois par le reniement de l’histoire et des symboles religieux dans lesquels se reflètent l’identité et la culture de la majorité des citoyens. Ces attitudes alimentent souvent haine et préjugés et ne sont pas cohérentes avec une vision sereine et équilibrée du pluralisme et de la laïcité des institutions, sans compter qu’elles peuvent empêcher les jeunes générations d’entrer en contact avec le précieux héritage spirituel de leurs pays. »

    « On ne peut oublier que le fondamentalisme religieux et le laïcisme sont des formes spéculaires et extrêmes du refus du légitime pluralisme et du principe de laïcité. Tous deux, en effet, absolutisent une vision réductrice et partiale de la personne humaine, favorisant dans le premier cas, des formes d’intégralisme religieux, et dans le second, de rationalisme. La société qui veut imposer, ou qui, au contraire, nie la religion par la violence, est injuste à l’égard de la personne et de Dieu, mais aussi envers elle-même » [2].

    L’Europe, construite par la chrétienté

    «  Des voix chagrines contestent avec une stupéfiante régularité la réalité des racines religieuses européennes. Il est devenu de bon ton d’être amnésique et de nier les évidences historiques. Affirmer que l’Europe n’a pas de racines chrétiennes, équivaut à prétendre qu’un homme peut vivre sans oxygène et sans nourriture. Il ne faut pas avoir honte de rappeler et de soutenir la vérité en refusant, si nécessaire, ce qui est contraire à elle » [3].

    Ces années de pontificat ont ainsi été pour l’Europe une invitation incessante à « renforcer ses racines chrétiennes et à intensifier ainsi son engagement en faveur de la solidarité et de la ferme défense de la dignité de l’homme » [4].

    A travers de nombreuses catéchèses et audiences, Benoît XVI a rappelé la participation essentielle de l’ Église à la construction de l’Europe, que ce soit à travers « l’œuvre merveilleuse accomplie par le saint à travers la Règle pour la formation de la civilisation et de la culture européenne » [5], le témoignage des saints Cyrille et Méthode, « pionniers de l’évangélisation de l’Europe » [6] ou celui de l’héritage clunisien qui a permis d’esquisser ainsi « une Europe de l’esprit » [7].

    Il a invité à de multiples reprises l’homme européen à « ne pas renier l’héritage chrétien qui appartient à son histoire, mais au contraire qu’’il le conserve jalousement et l’amène à porter encore des fruits dignes du passé » [8]. Que ce soit en Croatie [9], en Autriche [10], en République Tchèque [11], en Italie [12], aux membres du parlement européens [13], … Benoît XVI n’a eu de cesse de rappeler lors de ses visites l’importance des « racines chrétiennes de l’Europe qui lui ont conféré sa grandeur par le passé et qui peuvent aujourd’hui encore favoriser l’unité profonde du continent » [14].

    Les racines chrétiennes de l’Europe

    L’Europe contemporaine est « le fruit de deux mille ans de civilisation » et elle plonge ses racines à la fois dans l’immense patrimoine d’Athènes et de Rome, et surtout dans le « terrain fécond du christianisme  » qui s’est révélé capable de « créer de nouveaux patrimoines culturels tout en recevant la contribution originale de chaque civilisation » [15].

    « Quand l’Europe écoute l’histoire du Christianisme, elle entend sa propre histoire. Sa notion de justice, de liberté et de responsabilité sociale, en même temps que les institutions culturelles et juridiques établies pour préserver ces idées et les transmettre aux générations futures, sont modelées par l’héritage chrétien » [16].

    « Dans l’histoire complexe de l’Europe, le christianisme représente un élément central. La foi chrétienne a façonné la culture du vieux continent et s’est mêlée de manière indissoluble à son histoire, au point que celle-ci ne serait pas compréhensible si l’on ne faisait pas référence aux événements qui ont caractérisé tout d’abord la grande période de l’évangélisation et ensuite les longs siècles où le christianisme a pris un rôle toujours plus important ».

    « Les Européens sont appelés à s’engager pour créer les conditions d’une profonde cohésion et d’une collaboration réelle entre les peuples. Pour construire la nouvelle Europe sur des bases solides il ne suffit pas de faire appel aux seuls intérêts économiques, mais il faut plutôt se baser sur les valeurs authentiques qui ont leur fondement dans la loi morale universelle inscrite dans le cœur de chaque homme » [17].

    « Rappeler ces origines est nécessaire, même pour la vérité historique, et il est important de savoir lire en profondeur ces racines, pour qu’elles puissent aussi animer l’aujourd’hui. C’est-à-dire qu’il est décisif de saisir le dynamisme qu’il y a – par exemple – dans l’événement de la naissance d’une université, ou d’un mouvement artistique, ou d’un hôpital. Il faut comprendre le pourquoi et le comment cela est arrivé, pour valoriser dans l’aujourd’hui ce dynamisme, qui est une réalité spirituelle qui devient culturelle et donc sociale. À la base de tout, il y a des hommes et des femmes, il y a des personnes, des consciences, mues par la force de la vérité et du bien » [18].

    «  L’on ne peut pas penser édifier une authentique "maison commune" européenne en négligeant l’identité propre des peuples de notre continent. Il s’agit en effet d’une identité historique, culturelle et morale, avant même d’être géographique, économique ou politique ; une identité constituée par un ensemble de valeurs universelles, que le christianisme a contribué à forger, acquérant ainsi un rôle non seulement historique, mais fondateur à l’égard de l’Europe. Ces valeurs, qui constituent l’âme du continent, doivent demeurer dans l’Europe du troisième millénaire comme un "ferment" de civilisation. Si elles devaient disparaître, comment le "vieux" continent pourrait-il continuer de jouer le rôle de "levain" pour le monde entier ? »

    «  N’est-il pas surprenant que l’Europe d’aujourd’hui, tandis qu’elle vise à se présenter comme une communauté de valeurs, semble toujours plus souvent contester le fait qu’il existe des valeurs universelles et absolues ? Cette forme singulière d’"apostasie" d’elle-même, avant même que de Dieu, ne la pousse-t-elle pas à douter de sa propre identité ? De cette façon, on finit par répandre la conviction selon laquelle la "pondération des biens" est l’unique voie pour le discernement moral et que le bien commun est synonyme de compromis. En réalité, si le compromis peut constituer un équilibre légitime d’intérêts particuliers différents, il se transforme en mal commun chaque fois qu’il comporte des accords qui nuisent à la nature de l’homme » [19].

    « Même si hélas de nombreux Européens semblent ignorer les racines chrétiennes de l’Europe, celles-ci sont vivantes, et devraient tracer le chemin et nourrir l’espérance de millions de citoyens qui partagent les mêmes valeurs » [20]. L’unité des peuples européens ne sera solide que si elle est basée sur les racines chrétiennes communes. Grâce à celles-ci « l’Europe sera capable de donner une orientation sûre au choix de ses citoyens et de ses peuples, elle renforcera sa conscience d’appartenir à une civilisation commune et elle consolidera l’engagement de tous dans le but de faire face aux défis du présent en vue d’un avenir meilleur » [21].

    _____

    [1] Benoît XVI, Rencontre œcuménique, salle du Trône de l’Archevêché de Prague, 27 septembre 2009, Voyage Apostolique, République tchèque, 26-28 septembre 2009

    [2] Benoît XVI, Message pour la célébration de la Journée Mondiale de la Paix 2011, 1er janvier 2011

    [3] Benoît XVI, Discours à l’ambassadeur de Croatie, 11/04/2011

    [4] Benoît XVI, Lettre en conclusion de l’Année sainte de Compostelle 2010, 18 décembre 2010

    [5] Benoît XVI, audience générale, 09/04/2008

    [6] Benoît XVI, A la délégation bulgare en la mémoire liturgique des saints Cyrille et Méthode, 23 mai 2011

    [7] Benoît XVI, Audience Générale, 11 novembre 2009

    [8] Visite officielle du Pape Benoît XVI au Quirinal, 24 juin 2005

    [9] Benoît XVI, Rencontre avec les représentants de la société civile, du monde politique, académique, culturel et de l’entreprise, avec le corps diplomatique et avec les chefs religieux, 4 juin 2011

    [10] Benoît XVI, Visite apostolique en Autriche, 07/09/2007

    [11] Benoît XVI, Rencontre œcuménique, salle du Trône de l’Archevêché de Prague, 27 septembre 2009, Voyage Apostolique, République tchèque, 26-28 septembre 2009

    [12] Visite officielle du Pape Benoît XVI au Quirinal, 24 juin 2005

    [13] Benoît XVI, Discours aux participants au Congrès promu par le Parti populaire européen, 30 mars 2006

    [14] Visite officielle du Pape Benoît XVI au Quirinal, 24 juin 2005

    [15] Zenit, Les racines chrétiennes de l’Europe sont vivantes, constate Benoît XVI, 9 décembre 2008

    [16] Benoît XVI, Rencontre œcuménique, salle du Trône de l’Archevêché de Prague, 27 septembre 2009, Voyage Apostolique, République tchèque, 26-28 septembre 2009

    [17] Benoît XVI, A la délégation bulgare en la mémoire liturgique des saints Cyrille et Méthode, 23 mai 2011

    [18] Benoît XVI, Rencontre avec les représentants de la société civile, du monde politique, académique, culturel et de l’entreprise, avec le corps diplomatique et avec les chefs religieux, 4 juin 2011

    [19] Benoît XVI, Audience au Congrès promu par la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE), 24 mars 2007

    [20] Benoît XVI, Message pour la journée d’étude sur le dialogue entre cultures et religions, 3 décembre 2008

    [21] Benoît XVI, Discours aux participants au Congrès promu par le Parti populaire européen, 30 mars 2006

     Ref. Quand Benoît XVI fustigeait le rejet croissant du christianisme en Europe

    A propos des racines de l’Europe, Paul-Henri Spaak,  l’un des « pères » fondateurs des Communautés européennes, déclarait en 1957 :       

    « Cette civilisation - et pour tous ceux qui connaissent mes tendances philosophiques ce que je vais déclarer paraîtra peut-être surprenant - cette civilisation est, que nous le voulions ou non, la civilisation chrétienne. Je l'ai dit un jour à Strasbourg : quand les temps seront révolus, lorsque nous aurons tous disparu depuis de longues et de longues années et quand on voudra raconter l'aventure humaine que nous avons vécue, on ne pourra pas, quelles que soient nos convictions religieuses ou philosophiques, dire autre chose que ceci : les gens de ce temps-là, les gens de ce siècle-là ont vécu ensemble l'aventure, l'immense aventure de la civilisation chrétienne. Et, étant donné que je ne suis pas un philosophe cherchant à résumer en peu de phrases ce qui paraît l'essentiel de cette civilisation, je crois pouvoir dire que la civilisation chrétienne a apporté au monde une conception particulière de l'homme, fondée sur le respect qu'il faut avoir pour la personnalité humaine, et que c'est de cela que découle tout le reste ». (extrait de «  Une révolution européenne ? »,  discours de Paul-Henri Spaak à la Banco di Roma sur les traités de Rome, 26 mars 1957).

    Avis aux partisans des identités multiples et du multiculturalisme.

    JPSC

  • Au Portugal : la GPA autorisée comme remède à l’infertilité et accès élargi à la PMA

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    Du bulletin d'information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Portugal : autorisation de la GPA comme remède à l’infertilité et élargissement de l'accès à la PMA

    Le vendredi 13 mai 2016, le Parlement portugais a voté l’autorisation des mères porteuses à titre gratuit pour les femmes frappées d’infertilité liée à une absence ou à une lésion de l’utérus « qui empêche de façon définitive et absolue la grossesse. »

    La pratique des mères porteuses, également appelée Gestation Pour Autrui (GPA) consiste pour une femme à porter un enfant et à le céder à un couple tiers (le couple commanditaire) à sa naissance (Fiche Didactique IEB). Mettant un voile sur la réalité de la vie intra-utérine de l’enfant et sur son lien maternel avec la femme qui l’a porté, elle considère que seul le couple commanditaire, par son « désir d’être parent » a la légitimité de la parentalité.

    Dans un souci éthique, le Portugal n’autorisera que la GPA dite « altruiste » ou « non-commerciale ». Or,il n’existe pas de GPA éthique puisque, rémunérée ou non, cette pratique recouvre la même réalité de réification du corps de la femme et de l’enfant.

    En parallèle, le Parlement portugais a élargi l’accès à la Procréation Médicalement Assistée (PMA) aux couples de lesbiennes et aux femmes seules. Les techniques de PMA consistent à féconder un ovule par un spermatozoïde par une intervention médicale, soit in utero par l’insémination artificielle, soitex utero par la Fécondation In Vitro. (Fiche Didactique IEB). Elles étaient jusqu’ici réservées aux couples hétérosexuels afin de garantir à l’enfant le droit d’avoir un père et une mère.

  • Belgique : un refus d'euthanasie par une maison de repos jugé pour la première fois

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    Lu sur le site de 7 sur 7 :

    « La direction d'une maison de repos catholique située à Diest (Brabant flamand) devra comparaître mercredi devant le tribunal civil de Louvain pour avoir refusé l'accès à un médecin venu pratiquer une euthanasie. C'est la première fois en Belgique que la justice se penche sur un tel cas. Il met en lumière le manque de clarté de la loi.

    Mariette Buntjens, une femme de 74 ans en phase terminale d'un cancer métastasique à la maison de repos Sint-Augustinus, avait formulé sa demande d'euthanasie en 2011 et celle-ci était en ordre après une procédure longue de six mois. La maison de soins avait cependant refusé d'accueillir le médecin qui devait pratiquer l'acte dans ses murs. La patiente a dès lors dû être transportée à domicile afin de voir sa volonté exécutée.

    La famille a depuis lors attaqué l'établissement car sa décision a eu pour conséquence d'encore aggraver les souffrances physiques et psychiques de la patiente.

    D'après la loi de 2002 relative à l'euthanasie, "aucun médecin" ni "aucune autre personne" ne sont tenus de pratiquer ou de participer à une euthanasie. Mais la question de savoir si une institution peut refuser une euthanasie n'est pas clairement envisagée. Le verdict du tribunal civil de Louvain devrait donc faire jurisprudence. »

    Ref. un refus d'euthanasie par une maison de repos jugé pour la première fois

    Pour être précis, le droit à « l’objection de conscience » n’est garanti qu’aux personnes qui ont une conscience morale. Les institutions n’ont pas cette conscience ontologique. Cela étant, les institutions fondées sur des convictions morales ou religieuses ont le droit de fonctionner conformément à leurs convictions. En l’espèce, ce n’est pas vraiment le droit à l’objection de conscience qui est en cause, mais la combinaison de deux droits fondamentaux : le droit d’association, et le droit à la liberté de religion. Il sera en effet intéressant d’observer comment les juges se prononceront sur base de ces deux droits reconnus par la constitution belge et par les traités internationaux directement applicables auxquels la Belgique a souscrit et qu’elle a ratifiés.

    JPSC

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  • Euthanasie : trois médecins belges accusent le Canada de ne pas respecter la conscience des médecins

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    EUTHANASIE : TROIS MÉDECINS BELGES ACCUSENT LE CANADA DE NE PAS RESPECTER LA CONSCIENCE DES PRATICIENS

     (genethique.org)

    Dans l’une des trois vidéos réalisées pour le Collectif Vulnerable – The Euthanasia Deception, trois médecins belges opposés à l’euthanasie accusent le Canada de ne pas respecter la conscience des médecins.

    Ils dénoncent la nouvelle loi canadienne, basée sur l’autonomie du patient qui veut mourir, qui nie le choix en conscience du médecin, de l’institution, de refuser de pratiquer l’euthanasie. Dans cette logique législative, tout médecin se voit contraint de pratiquer l’euthanasie. Pour le patient, la mort devient un droit, les alternatives n’ont pas à être présentées, même si la souffrance physique, qui peut être soulagée maintenant, n’est pas au cœur de la question.

    L’autonomie du patient est exaltée, mais celle du médecin refoulée constatent ces trois docteurs.

    Sources: Mercator, Michael Cook (16/05/2016)