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Spiritualité - Page 114

  • Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? (19e dimanche du T.O.)

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    De l'abbé Christian Laffargue, sur son blog :

    Homme de peu de foi...

    (Mt 14, 31 – Evangile du 19e dimanche du temps ordinaire)

    ... pourquoi as-tu douté ? dit Jésus à l'apôtre Pierre, qui avait exigé du Seigneur qu'Il lui ordonne de "marcher sur les eaux" pour aller à Sa rencontre et prouver ainsi qu'Il était bien le fils de Dieu (v. 28). Les disciples avaient été effrayés de voir Jésus marcher sur la mer (le lac de Tibériade ou "mer de Galilée) venant à leur rencontre, alors que leur barque, à bonne distance de la terre, était menacée par les vagues. Il L'avait pris pour un fantôme (vv. 24-26). Confiance ! C'est moi; n'ayez pas peur ! (v. 27. On se souvient de cette exhortation du Pape Jean-Paul II – qui a fait école – le 22 octobre 1978, lors de la Messe inaugurale de son pontificat).

    Et c'est justement parce qu'il eut peur, que Pierre commença à s'enfoncer et qu'il dût crier: Seigneur, sauve-moi ! (v. 30). Tant qu'il regardait vers le Seigneur avec confiance, il marchait sur les eaux; quand il commença à quitter son regard et à se regarder marcher, il fut comme pris de vertige, et il s'enfonça. Ainsi faisons-nous, dans nos entreprises terrestres ou dans la vie de notre âme, lorsque nous quittons le regard du Seigneur qui nous éclaire, qui nous guide, qui nous donne la force de traverser les tempêtes. Aussitôt, nous nous enfonçons et nous nous trouvons en grand péril de nous perdre "corps et âme".

    Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? Car ce ne sont pas nos forces humaines qui sont la garantie de nos œuvres, mais la force de Dieu. Qu'on se souvienne de la tempête apaisée, sur la même mer de Galilée, lorsque le bateau où se trouvait les apôtres et Jésus qui dormait – ou semblait dormir – était recouvert par les vagues. Après avoir donné l'ordre au vent et à la mer de s'apaiser, Il dit aux apôtres: Pourquoi avoir eu peur, gens de peu de foi ? (Mt 8, 23-26; Mc 4, 37-40; Lc 8, 23-25). Que de tempêtes et de dangers mortels nous avons à essuyer sur les mers de nos vies et du monde ! Mais Jésus a promis de ne pas nous abandonner tant que nous restons sur la barque de Pierre, l'Eglise; tant que nous restons fidèles, les yeux tournés et fixés sur lui !

    Si Dieu veille et peut tout dans les tempêtes, s'Il est toujours là, même s'Il ne se manifeste pas pour éprouver notre foi, Il ne se rencontre et ne se révèle que dans le murmure d'une brise légère (1 Rois 19, 12 – Ière lecture). Ni dans l'ouragan, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu... L'Imitation de Jésus-Christ écrit: La vérité parle au-dedans de nous sans aucun bruit de parole (L. III: de la vie intérieure, n°2). Voilà pourquoi le démon déteste le silence, surtout dans les églises où l'on peut rencontrer Dieu dans la sainte Eucharistie. Certes, il est normal de solenniser certaines messes (dimanches et fêtes) en chantant, mais dans une "messe basse" ("lue", non chantée) l'âme se repose davantage en son Bien-aimé dont la présence pénètre lentement l'âme silencieuse et recueillie. Au contraire de ce qui sollicite les sens en permanence.

    La sainte Vierge, saint Joseph, tous les saints ont aimé le silence. Pour se taire soi-même; pour écouter le Verbe, la Parole; pour la comprendre et la laisser, lentement, nous convertir, se faire chair en nous.

    C'est à Notre-Dame, en son Assomption que nous fêterons le 15 août, que nous demanderons d'être attentifs aux choses d'en haut pour obtenir de partager sa gloire (Collecte de la Messe) et de ne pas encourir le reproche du Seigneur: Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? Elle, n'a jamais douté, et a toujours cru en l'Agneau immolé et muet qui offre sa vie en sacrifice pour le salut des âmes, pour le salut du monde.

  • Bienfaits du confessionnal

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    « Il faut bien avouer que, depuis quelques décennies, les confessionnaux des églises servent plus de placards à balais que de lieux où prêtres et laïcs célèbrent le sacrement de pénitence. Le Code de Droit canonique établit pourtant que « les confessions ne seront pas entendues en dehors du confessionnal, à moins d’une juste cause ». Et si le temps était venu d’un petit éloge du confessionnal ? »

    L‘abbé Laurent Spriet s’y applique ci-dessous dans la revue « La Nef » (juillet 2023) :

    « Que demande l’Église ? Pour entendre les confessions, l’Église catholique de rite latin préfère le confessionnal. Le Code de Droit canonique le dit explicitement : « Pour entendre les confessions sacramentelles, le lieu propre est l’église ou l’oratoire (§1). En ce qui concerne le confessionnal, la conférence des Évêques établira des règles, en prévoyant toutefois qu’il y ait toujours dans un endroit bien visible des confessionnaux munis d’une grille fixe séparant le pénitent du confesseur et dont les fidèles qui le désirent puissent librement user (§2). Les confessions ne seront pas entendues en dehors du confessionnal, à moins d’une juste cause (§3) » (CIC 1983 / c 964) (*)

    Vous aurez noté le §2 qui ouvre la voie à une autre solution que le confessionnal, et le §3 qui indique le confessionnal comme siège habituel et normal pour entendre les confessions.

    Dans le Code de 1917 seules les femmes devaient impérativement être entendues au confessionnal (cf. CIC 1917 / c 909 § 1) ; dans le Code de 1983 promulgué par saint Jean-Paul II ce sont tous les fidèles qui sont concernés indistinctement.

    La Conférence des évêques de France (CEF) a curieusement laissé entendre que le confessionnal ou un autre lieu étaient deux possibilités équivalentes : « Pour le lieu de la confession, tel qu’il est prévu au CIC 964 §2, l’Assemblée des évêques s’en tient aux “Variationes” du Rituel de la pénitence dans leur texte français préparé par la Commission internationale francophone : le lieu où est célébré le sacrement est important pour donner aux signes d’accueil et de pardon (absolution) toute leur valeur expressive. C’est ordinairement, sauf juste motif, une église ou un oratoire. Pour ce qui est du siège, on accordera toujours aux personnes qui viennent la liberté d’aller en un lieu visible, soit au confessionnal muni d’une grille, soit dans un local offrant la possibilité de s’asseoir et permettant un dialogue plus facile entre pénitent et prêtre : les confessions ne seront, sauf juste motif, reçues que là » (1). Vous remarquerez que les termes employés par la CEF manifestent une certaine préférence pour le « local » plutôt que pour le confessionnal. C’est dommageable parce que ce n’est pas ce que dit le Code de 1983.

    Et si le confesseur veut confesser les pénitents dans un confessionnal ? La question a été posée au Saint-Siège et celui-ci a répondu que le prêtre a le droit de choisir le confessionnal comme siège où entendre les confessions, « cela même dans le cas où le pénitent demande que l’on procède autrement » (2). Cette directive a été reprise en 2002 par saint Jean-Paul II dans sa Lettre apostolique en forme de motu proprio Misericordia Dei (§ 9). Prêtres et fidèles de rite latin ont droit au confessionnal.

    Les avantages du confessionnal

    Le premier est l’anonymat. Les fidèles ont le droit de confesser leurs péchés sans être obligés de révéler leur identité personnelle. Dans un confessionnal, le prêtre n’est pas face au pénitent ; il ne le regarde pas et il n’est pas obligé de se tourner vers la grille pour savoir qui se présente. Il n’est pas douteux que cet anonymat peut faciliter la demande de pardon de bien des pécheurs. À l’inverse, le « local » peut en faire reculer plus d’un.

    De plus, le confessionnal protège le droit de chaque fidèle (confesseur et pénitent) de défendre son intégrité et son honneur de tout danger ou soupçon. Comment, par exemple, une femme ou un homme pourraient-ils accuser un confesseur d’attouchements s’ils sont entendus dans un confessionnal muni d’une grille fixe ?

    Enfin, le confessionnal permet de bien com­prendre la nature du sacrement : il ne s’agit pas d’un dialogue face à face entre un prêtre et un pénitent, mais d’une rencontre d’un pénitent agenouillé devant son Sauveur crucifié et en présence d’un ministre de l’Église. Le confessionnal a une vertu pédagogique majeure.

    Éviter des dérives sexuelles

    Les faits dramatiques sont connus : certains prêtres ont profité de confessions pour non seulement solliciter sexuellement leur pénitent ou pénitente, mais encore pour commettre des péchés contre le sixième commandement (3).

    Il est bien évident que le confessionnal n’est pas une garantie absolue face aux sollicitations : quel que soit l’endroit choisi, un prêtre ou un pénitent déséquilibré sera toujours capable d’inciter au mal et au péché (4). En revanche, le confessionnal est une protection contre les actions peccamineuses commises lors de la célébration du sacrement : la grille fixe protège et le confesseur et le pénitent. En ce sens, le saint pape Paul VI a pu parler de « l’écran protecteur » du confessionnal (5).

    C’est aussi la raison pour laquelle Benoît XVI disait à des prêtres : « il faut revenir au confessionnal, comme le lieu où célébrer le sacrement de la réconciliation, mais aussi comme le lieu où “habiter” plus souvent, afin que le fidèle puisse trouver miséricorde, conseil et réconfort, se sentir aimé et compris de Dieu et faire l’expérience de la présence de la Miséricorde divine, à côté de la Présence réelle dans l’Eucharistie » (6).

    De facto, les clercs d’aujourd’hui se croient-ils plus sages et plus vertueux que ceux d’hier ? Même si le confessionnal n’est un meuble liturgique employé que depuis le XVIe siècle (7), faut-il le négliger et le mépriser de nos jours ? Sûrement pas.

    Abbé Laurent Spriet

    (*) Vox clamantis in deserto oubliée aujourd’hui ?  Et pour cause du genre d’incises qui glissent trop facilement dans la littérature conciliaire, canonique ou autre :  « à moins d’une juste cause », « toutes choses égales »  etc. (ndB).

    ____

    (1) Documentation catholique (DC) 86, (1989), 76.

    (2) DC 95 (1998), 799.

    (3) Pour ne donner que deux exemples de personnes qui ont été reconnues coupables après un procès canonique : Théodore McCarrick (ancien cardinal archevêque de Washington) et le Père Mansour Labaky.

    (4) Cf. les films Léon Morin, prêtre et La Confession. Dans ces deux films il apparaît nettement que c’est davantage la pénitente que le confesseur qui est tentée de solliciter ad turpia.

    (5) Audience générale du mercredi 3 avril 1974, DC 71 (1974), 404.

    (6) Benoît XVI, Discours aux participants au cours sur le for interne organisé par la Pénitencerie apostolique, Salle Clémentine, 11 mars 2010.

    (7) Nous devons sans doute son invention à saint Charles Borromée. Cf. R. NAZ, Dictionnaire de droit canonique, tome IV, 1949, 63.

    © LA NEF n° 351 Octobre 2022, mis en ligne en juillet 2023.

  • Eglise du Saint-Sacrement à Liège : fêtez l’Assomption de Notre-Dame les 14-15 août 2023 (Bd d’Avroy, 132)

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  • 12 août 2023 : pèlerinage marial à la basilique Saint-Martin de Hal

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    D’ores et déjà renseignements  et INSCRIPTIONS : fsspbru@gmail.com

  • La vie de Claire (11/08) : une Eucharistie

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    Santa_Chiara.jpgLa lumineuse figure de sainte Claire d'Assise a été évoquée par le pape Jean-Paul II dans une Lettre, en date du 11 août 1993, adressée aux Clarisses à l'occasion du VIII° centenaire de la naissance de la sainte fondatrice. Voici une traduction du texte du message de Jean-Paul II (source) :

    Très chères religieuses de clôture !

    1. Il y a huit cents ans naissait Claire d'Assise du noble Favarone d'Offreduccio.

    Cette " femme nouvelle ", comme l'ont écrit d'elle dans une Lettre récente les Ministres généraux des familles franciscaines, vécut comme une " petite plante " à l'ombre de saint François qui la conduisit au sommet de la perfection chrétienne. La commémoration d'une telle créature véritablement évangélique veut surtout être une invitation à la redécouverte de la contemplation, de cet itinéraire spirituel dont seuls les mystiques ont une profonde expérience. Lire son ancienne biographie et ses écrits - la Forme de vie, le Testament et les quatre Lettres qui nous sont restées des nombreuses qu'elle a adressées à sainte Agnès de Prague - signifie s'immerger à tel point dans le mystère de Dieu Un et Trine et du Christ, Verbe incarné, que l'on en reste comme ébloui. Ses écrits sont tellement marqués par l'amour suscité en elle par le regard ardent et prolongé posé sur le Christ Seigneur, qu'il n'est pas facile de redire ce que seul un coeur de femme a pu expérimenter.

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  • Saint Laurent (10 août) et les trésors de l'Eglise

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    (Source) Saint Laurent fut l'un des plus illustres martyrs de l'Église. Ses vertus, son mérite, lui gagnèrent l'affection du Pape Sixte II, qui le choisit comme son premier diacre. L'an 258, le Pape fut arrêté et condamné à mort. Comme on le conduisait au supplice, Laurent, son diacre, le suivait en pleurant : « Où allez-vous, mon père, disait-il, sans votre fils ? Où allez-vous, saint Pontife, sans votre diacre ? Jamais vous n'offriez le sacrifice sans que je vous servisse à l'autel. En quoi ai-je eu le malheur de vous déplaire ? ». Le saint Pape, ému, lui dit : « Je ne vous abandonne point, mon fils; une épreuve plus pénible et une victoire plus glorieuse vous sont réservées; vous me suivrez dans trois jours ». Puis il lui ordonna de distribuer aux pauvres tous les trésors de l'Église, pour les soustraire aux persécuteurs : mission que Laurent accomplit avec joie.

    Le préfet de Rome, à cette nouvelle, fit venir Laurent et lui demanda où étaient tous les trésors dont il avait la garde, car l'empereur en avait besoin pour l'entretien de ses troupes : « J'avoue, lui répondit le diacre, que notre Église est riche et que l'empereur n'a point de trésors aussi précieux qu'elle; je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer ». Le préfet (Dacien ou Déce) accorda trois jours de délai. Pendant ce temps, Laurent parcourut toute la ville pour chercher les pauvres nourris aux dépens de l'Église; le troisième jour, il les réunit et les montra au préfet, en lui disant : « Voilà les trésors que je vous ai promis. J'y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu; l'Église n'a point d'autres richesses. – Comment oses-tu me jouer, malheureux ? dit le préfet; est-ce ainsi que tu outrages en moi le pouvoir impérial ? ». Puis il le fit déchirer à coups de fouets.

    Laurent, après ce supplice, fut conduit en prison, où il guérit un aveugle et convertit l'officier de ses gardes, nommé Hippolyte. Rappelé au tribunal, il fut étendu sur un chevalet et torturé cruellement; c'est alors qu'un soldat de la garde, nommé Romain, vit un Ange essuyer le sang et la sueur du martyr : « Vos tourments, dit Laurent au juge, sont pour moi une source de délices ». Laurent fut ensuite rôti à petit feu sur un gril de fer, et quand il eut un côté tout brûlé : « Je suis assez rôti de ce côté, dit-il au juge en souriant; faites-moi rôtir de l'autre ». Bientôt, les yeux au Ciel, il rendit l'âme.

    Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église (EAQ)

    Sermon 302, pour la fête de saint Laurent 

    « L'homme qui donne aux pauvres à pleines mains demeure juste pour toujours » (Ps 111,9)

          Saint Laurent était diacre à Rome. Les persécuteurs de l'Église lui demandaient de livrer les trésors de l'Église ; c'est pour obtenir un vrai trésor dans le ciel qu'il a souffert des tourments dont on ne peut entendre le récit sans horreur : il a été étendu sur un gril sur un feu... Cependant, il a triomphé de toutes les douleurs physiques par la force extraordinaire qu'il puisait dans sa charité et dans le secours de Celui qui le rendait inébranlable : « C'est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en Jésus Christ, pour que nos actes soient vraiment bons, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre » (Ep 2,10). 

          Voici ce qui a provoqué la colère des persécuteurs... Laurent a dit : « Faites venir avec moi des chariots sur lesquels je puisse vous apporter les trésors de l'Église. » On lui a donné des chariots ; il les a chargés de pauvres et les a fait revenir, en disant : « Voici les trésors de l'Église. » 

          Rien n'est plus vrai, mes frères ; dans les besoins des pauvres se trouvent les grandes richesses des chrétiens, si nous comprenons bien comment faire fructifier ce que nous possédons. Les pauvres sont toujours devant nous ; si nous leur confions nos trésors, nous ne les perdrons pas.

    Voir également l'homélie de frère Elie (homelies.fr) (Archive 2010)

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  • Le rideau tombe sur les JMJ, entre foi authentique et jeunisme mondain

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le rideau tombe sur les JMJ, entre vraie foi et jeunisme mondain

    Les trente-huitièmes Journées mondiales de la jeunesse se sont achevées hier, avec un million et demi de participants. Une confirmation : les jeunes apprécient le recueillement et la prière, pas l'Eglise qui imite le monde. Prochain rendez-vous : Séoul.

    07_08_2023

    Les 38èmes Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) sont déjà un souvenir. Hier, François les a clôturées en rencontrant les volontaires au Passeio marítimo d'Algés. Les cinq jours d'engagement et les quarante degrés de la capitale portugaise se lisaient sur le visage coloré du pape, qui a écouté les témoignages de trois jeunes, assis à côté du patriarche de Lisbonne, le cardinal Manuel Clemente, du préfet du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, le cardinal Kevin Joseph Farrell, et du cardinal élu Américo Aguiar, responsable de l'organisation des JMJ.

    Le souverain pontife a remercié, en espagnol, les volontaires, les comparant à des surfeurs parce qu'ils ont dû affronter ces jours-ci "une véritable vague : non pas d'eau, mais de jeunes qui se sont déversés dans cette ville", réussissant à tout gérer "avec l'aide de Dieu, avec tant de générosité et en se soutenant les uns les autres". "Vous avez surfé sur cette grande vague et elle vous a portés encore plus haut", leur a dit le pape.

    Le nombre très élevé de participants aux JMJ de Lisbonne a surpris même le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, qui a pu constater de ses propres yeux la vitalité de l'Église catholique, en commentant que la mobilisation d'un million et demi de participants représente "quelque chose de jamais vu au Portugal" et de "fou".

    Le matin, après avoir quitté la nonciature où il avait dormi ces derniers jours, François a présidé la messe de clôture au Parque Tejo, en la fête de la Transfiguration du Seigneur. La liturgie eucharistique a été confiée à l'hôte, le cardinal patriarche Manuel Clemente. Dans son homélie, le Pape a répété quelques-unes des rares paroles que Jésus, sur la montagne de la Transfiguration, a adressées à ses disciples : "Ne craignez pas". Puis l'invitation aux jeunes : "N'ayez pas peur". Il n'a pas cité son prédécesseur, mais ces trois mots font immédiatement penser à l'extraordinaire homélie de la messe d'inauguration du pontificat de saint Jean-Paul II, qui avait alors crié le nom du Christ. Le saint polonais a toutefois été mentionné dans l'Angélus avec le "remerciement spécial à ceux qui ont veillé sur les JMJ d'en haut". Lors de la récitation de la prière au Parque Tejo, François n'a pas manqué de lancer un appel à prier pour la paix. Il a parlé de "rêve de paix" et a invité les jeunes à remettre "entre les mains de Marie, Reine de la Paix, l'avenir de l'humanité".

    La cérémonie du matin a également été l'occasion d'annoncer la ville hôte de la prochaine édition, qui sera Séoul, la capitale de la Corée du Sud. Les JMJ, a fait remarquer le pape, "passeront de la frontière occidentale de l'Europe à l'Extrême-Orient, un beau symbole de l'universalité de l'Église et du rêve d'unité dont vous êtes les témoins". Parti de Lisbonne en fin d'après-midi, François a atterri à l'aéroport Fiumicino de Rome dans la soirée.

    Que reste-t-il aux jeunes pèlerins de l'expérience de ces JMJ ? Les jugements, comme souvent dans ces cas-là, sont mitigés, mais en général il reste la joie de l'avoir vécue dans le recueillement, dans la confession, et surtout la sensation de toucher de sa propre main ce que Benoît XVI a appelé la fécondité du mandat du Christ à l'Église d'aller dans le monde entier et d'y annoncer l'Évangile. Et ce, contrairement à ceux qui se sont bercés d'illusions en pensant impliquer davantage les nouvelles générations dans l'événement, en promettant de ne se convertir en aucune façon au Christ ou à l'Église catholique.

    Le pèlerinage à Fatima, les tentes avec l'adoration eucharistique perpétuelle, le silence de la prière nocturne avec tant d'autres frères et sœurs dans la foi, la confrontation sur des questions spirituelles sont les souvenirs les plus joyeux pour les vétérans des JMJ, tandis que l'aspect plus banal de l'événement ne parvient pas à être attrayant aux yeux des jeunes participants consultés : par exemple, le remix techno du "n'ayez pas peur" de saint Jean-Paul II.

    Bref, l'exaltation à tout prix du jeunisme et son imitation bâclée ne fonctionnent pas parce qu'ils ont un goût de "vieux" et que les jeunes qui vont aux JMJ préfèrent la prière, la réflexion et les moments de communauté non forcés. Pour autant, les Journées Mondiales de la Jeunesse, qui en sont à leur trente-huitième édition avec plus d'un million de participants, restent l'une des nombreuses intuitions réussies de Saint Jean-Paul II.

  • JMJ : le pape invite le million et demi de jeunes à "briller, écouter et ne pas craindre"

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    VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETE FRANCOIS AU PORTUGAL
    À L'OCCASION DE LA
    XXXVII JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE
    [2 - 6 AOÛT 2023].

    MESSE POUR LA JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE

    HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

    "Parque Tejo (Lisbonne)
    Fête de la Transfiguration du Seigneur, dimanche 6 août 2023

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    "Seigneur, il est bon que nous soyons ici" (Mt 17, 4). Ces paroles, que l'apôtre Pierre a adressées à Jésus sur la montagne de la Transfiguration, nous voulons aussi les faire nôtres après ces journées intenses.  C'est beau tout ce que nous vivons avec Jésus, ce que nous avons vécu ensemble, et c'est beau comment nous avons prié, avec une telle joie dans le cœur. Nous pouvons alors nous demander : qu'est-ce que nous emportons avec nous lorsque nous retournons à la vie quotidienne ?

    Je voudrais répondre à cette question par trois verbes, en suivant l'Évangile que nous avons entendu. Qu'allons-nous prendre avec nous ? Je réponds par ces trois mots : briller, écouter et ne pas craindre.

    Le premier : briller. Jésus se transfigure. L'Évangile dit : "Son visage resplendissait comme le soleil" (Mt 17,2). Il vient d'annoncer sa passion et sa mort sur la croix, brisant ainsi l'image d'un Messie puissant et mondain et décevant les attentes des disciples. Maintenant, pour les aider à accepter le plan d'amour de Dieu pour chacun d'entre nous, Jésus prend trois d'entre eux, Pierre, Jacques et Jean, les conduit sur la montagne et est transfiguré. Et ce "bain de lumière" les prépare à la nuit de la passion.

    Chers amis, chers jeunes, aujourd'hui encore, nous avons besoin d'un peu de lumière, d'un éclair d'espérance pour affronter tant d'obscurités qui nous assaillent dans la vie, tant de défaites quotidiennes, pour les affronter avec la lumière de la résurrection de Jésus. Car il est la lumière qui ne s'éteint pas, il est la lumière qui brille même dans la nuit. "Notre Dieu a fait briller nos yeux", dit le prêtre Esdras (Esdras 9,8). Notre Dieu illumine. Il illumine nos yeux, il illumine nos cœurs, il illumine nos esprits, il illumine notre désir de faire quelque chose dans la vie. Toujours avec la lumière du Seigneur.

    Mais je voudrais vous dire que nous ne devenons pas lumineux lorsque nous nous mettons sous les feux de la rampe, non, cela éblouit. On ne devient pas lumineux. Nous ne devenons pas lumineux quand nous montrons une image parfaite, bien ordonnée, bien finie, non ; ni si nous nous sentons forts et performants, forts et performants, mais pas lumineux. Nous devenons lumineux, nous rayonnons lorsque, en acceptant Jésus, nous apprenons à aimer comme Lui. Aimer comme Jésus : cela nous rend lumineux, cela nous conduit à faire des œuvres d'amour. Ne te trompe pas, mon ami, tu deviendras lumineux le jour où tu feras des œuvres d'amour. Mais quand, au lieu de faire des œuvres d'amour envers les autres, tu te regardes toi-même, comme un égoïste, là, la lumière s'éteint.

    Le deuxième verbe est celui d'écouter. Sur la montagne, une nuée lumineuse recouvre les disciples. Et cette nuée, d'où parle le Père, que dit-elle ? "Écoutez-le", "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le" (Mt 17,5). Tout est là : tout ce qu'il y a à faire dans la vie tient dans cette parole : écoutez-le. Écoutez Jésus. Tout le secret est là. Écoute ce que Jésus te dit. "Je ne sais pas ce qu'il me dit." Prends l'Évangile et lis ce que Jésus dit, ce qu'il dit à ton cœur. Car il a pour nous des paroles de vie éternelle, il nous révèle que Dieu est Père, il est amour. Il nous montre le chemin de l'amour. Écoutez Jésus. Car, même avec de la bonne volonté, nous nous engageons sur des chemins qui semblent être des chemins d'amour, mais qui, en fin de compte, sont de l'égoïsme déguisé en amour. Méfiez-vous de l'égoïsme qui se fait passer pour de l'amour ! Écoutez-le, car il vous dira quel est le chemin de l'amour. Écoute-le.

    Brillez est le premier mot, soyez lumineux ; écoutez, afin de ne pas vous égarer ; et enfin le troisième mot : n'ayez pas peur. N'ayez pas peur. Un mot qui revient si souvent dans la Bible, dans les Évangiles : "N'ayez pas peur". Ce sont les dernières paroles que Jésus a dites aux disciples au moment de la Transfiguration : "N'ayez pas peur" (Mt 17,7).

    À vous, jeunes, qui avez connu cette joie - j'allais dire cette gloire, et c'est en effet une sorte de gloire, notre rencontre - ; à vous qui cultivez de grands rêves mais qui êtes souvent assombris par la peur de ne pas les voir se réaliser ; à vous qui pensez parfois que vous n'y arriverez pas - un peu de pessimisme nous assaille parfois - ; à vous, jeunes, qui êtes tentés en ce moment de vous décourager, de vous juger peut-être insuffisants ou de cacher votre douleur en la masquant d'un sourire ; à vous, jeunes, qui voulez changer le monde - et c'est bien que vous vouliez changer le monde - et qui voulez lutter pour la justice et la paix ; à vous, jeunes, qui mettez dans votre vie de l'engagement et de l'imagination, mais il vous semble que cela ne suffit pas ; à vous, jeunes, dont l'Église et le monde ont besoin comme la terre a besoin de pluie ; à vous, jeunes, qui êtes le présent et l'avenir ; oui, à vous, jeunes, Jésus dit aujourd'hui : "N'ayez pas peur ! "N'ayez pas peur !

    Dans un petit silence, que chacun de vous se répète, dans son cœur, ces mots : "N'ayez pas peur".

    Chers jeunes, je voudrais regarder chacun d'entre vous dans les yeux et vous dire : n'ayez pas peur, n'ayez pas peur. En outre, je vous dis quelque chose de très beau. Ce n'est plus moi, c'est Jésus lui-même qui vous regarde maintenant, Lui qui vous connaît, Il connaît le cœur de chacun d'entre vous, Il connaît la vie de chacun d'entre vous, Il connaît les joies, Il connaît les peines, les succès et les échecs, Il connaît votre cœur. Et aujourd'hui, il vous dit, ici, à Lisbonne, en cette Journée mondiale de la jeunesse : "N'ayez pas peur, n'ayez pas peur, prenez courage, n'ayez pas peur !

  • Quand, à Fatima, le pape improvise

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro (via Il Sismografo) :

    «L'Église ouverte à tous, à tous, à tous» : à Fatima, le pape abandonne ses deux discours et préfère improviser

    Reportage - François a surpris les observateurs, en improvisant, loin des textes prévus, samedi matin et en priant silencieusement. Pris de court, le Vatican a dû s'expliquer. «L'Église ouverte à tous, à tous, à tous» : à Fatima, le pape abandonne ses deux discours et préfère improviser.

    François a surpris les observateurs, en improvisant, loin des textes prévus, samedi matin et en priant silencieusement. Pris de court, le Vatican a dû s'expliquer. Fatima c'est une atmosphère. Ce samedi matin une épaisse brume violacée couvre l'immense esplanade. Plus d'une centaine de milliers de fidèles portugais ont passé la nuit sur le macadam. Ils sont massés autour de la chapelle ouverte où se tient la statue vénérée de la Vierge dont la couronne contient la balle qui faillit tuer Jean-Paul II en 1981. Ils émergent éberlués de leur couverture mais n'ont qu'une seule attente. Celle de voir le pape François qui a quitté son programme des Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne, le temps d'une matinée, pour venir implorer ici, la paix dans le monde et la conversion de l'Église.

    Au lever du soleil, l'étrange nuage sombre dégage de minuscules paillettes blanches évanescentes. Serait-ce un signe du Ciel ? Non, ce sont les retombées d'un incendie tout proche… Ce silence de l'aube est rompu par un lourd hélicoptère militaire aux couleurs de guerre. Il transporte le pape. Les cloches du sanctuaire s'animent. La foule se réveille d'un bond.

    François fend les allées dans sa papamobile mais le véhicule avance en escargot car le pape se fait porter tous les bébés qu'il voit pour les bénir. Une femme, au comble de l'émotion, lance un lit de pétale de roses sur son passage.

    L'homme blanc se présente devant la statue. Comme un amoureux, il vénère la Vierge dont l'Église a officiellement reconnu les apparitions en 1917. Il prie le chapelet, une prière millénaire de l'Église. Ce sont cinq dizaines de « Je vous salue Marie ». Lente litanie, chaque « Je vous salue Marie » est entamée par une personne laïque, d'une seule voix la foule poursuit la seconde partie.

    Un discours qui semble ennuyer le pape

    Le pape entame ensuite son discours. Il commence en méditant sur l'Église : « Elle est accueillante et sans portes comme ce sanctuaire à ciel ouvert. Qu'il en soit ainsi dans l'Église qui est mère : des portes ouvertes à tous pour faciliter la rencontre avec Dieu ; et de la place pour tous, parce que chacun est important aux yeux du Seigneur et de la Vierge ». Il n'ira pas plus loin dans la lecture de son discours qui semble l'ennuyer. Il improvise sur la façon de prier la Vierge en s'adressant à elle comme une à « mère ».

    Voici des extraits de ce que François devait dire : « Aujourd'hui, comme au temps des apparitions, il y a la guerre. La Vierge a demandé de prier le Rosaire pour la paix. Elle ne l'a pas demandé comme une courtoisie, mais avec une appréhension maternelle : 'Récitez le Rosaire chaque jour pour obtenir la paix dans le monde et la fin de la guerre'. Unissons nos cœurs, prions pour la paix, consacrons à nouveau l'Église et le monde au Cœur Immaculé de notre très tendre Mère ».

    Pour lui, en effet, « la prière change l'histoire » mais il ne prononce pas davantage une « prière du Saint-Père », intitulée comme telle, distincte de son discours, dont voici des extraits : « Ton cœur est sensible à nos difficultés. Nous les déposons en toi : prends une fois encore l'initiative pour nous, en ces temps marqués par les injustices et ravagés par les armes. Tourne ton regard maternel vers la famille humaine qui a perdu le chemin de la paix, le sens de la fraternité et qui ne retrouve pas l'ambiance familiale. »

    Il devait aussi dire : « Intercède pour notre monde en danger et dans la tourmente, afin qu'il accueille la vie et rejette la guerre, qu'il prenne soin de ceux qui souffrent et qu'il sauvegarde la création. (…) Convertis les âmes de ceux qui nourrissent la haine et attisent les conflits, de ceux qui croient que la guerre résout les problèmes ».

    Seule la « consécration » qui concluait cette « prière » officielle du pape sera publiée en début d'après-midi samedi, sur le compte tweeter du pape François : « Ô Marie, nous t'aimons et nous avons confiance en toi. Et, maintenant, nous nous confions à nouveau à toi. Avec un cœur d'enfant, nous te consacrons nos vies, chaque fibre de notre être, tout ce que nous avons et sommes, pour toujours. Nous te consacrons l'Église et le monde, en particulier les pays en guerre. Obtiens-nous la paix. Toi, Vierge du chemin, ouvres des routes là où il semble ne pas y en avoir. Toi qui défais les nœuds, desserre les enchevêtrements de l'égoïsme et les lacets du pouvoir. Toi qui ne te laisses jamais vaincre en générosité, remplis-nous de tendresse, comble-nous d'espérance et donne-nous de goûter la joie qui ne passe pas, la joie de l'Évangile. Amen »

    Sur la place, la foule, de 200.000 personnes, toute à sa prière et à sa dévotion, littéralement captivée par la présence exceptionnelle du pape ne se rend compte de rien. L'improvisation du pape, en espagnol, a d'ailleurs été comprise pour l'essentiel par les gens : les Portugais comprenant mieux l'espagnol que les Espagnols ne comprennent le portugais. C'est plutôt la paix, l'émotion, la joie intérieure qui règne quand la papamobile prend le chemin de la piste de l'héliport construit pour l'occasion.

    Une improvisation qui a connu peu de précédents

    Dans la salle de presse, c'est l'effervescence, car cette improvisation a connu peu de précédents et ils remontent à loin. Pourquoi donc le pape, 86 ans, n'a pas prononcé ses discours ? Il a déjà largement improvisé jeudi soir devant les jeunes mais pas à ce point. A-t-il un problème de vue ? Comment aurait-il pu oublier, sa prière finale à Marie, lui qui a spécialement interrompu les JMJ pour venir prier à Fatima ? Ne voulait-il pas la prononcer ? Que se passe-t-il ?

    Dans un premier temps le Vatican, comme il le fait toujours en pareilles circonstances, précisa sur un mode purement bureaucratique, à l'image des présidences de la République, que seul « le prononcé » faisait foi. Par conséquent, les discours, traduits en plusieurs langues et effectivement distribués à l'avance aux journalistes - deux milles accrédités sur ces JMJ - pour leur faciliter la tâche, ne devaient être ni utilisés et encore moins publiés.

    Passée cette réponse formelle, le directeur de la salle de presse, Matteo Bruni - dans l'entourage immédiat du pape dans les trois hélicoptères de retour de Fatima à Lisbonne – précisera oralement devant les journalistes : « Devant la Vierge, le pape a prié pour la paix, dans le silence et avec douleur. Le message publié sur son compte tweeter vous donne l'interprétation de cette prière silencieuse. » Mais pourquoi a-t-il laissé son texte de côté ? « Quand le pape parle, continue ce responsable, il se pose toujours comme pasteur et s'adresse avant tout aux gens qu'il a devant lui, à qui il s'adresse, avec des paroles adaptées selon son intuition de pasteur. Il n'a pas de problème de vue, il n'a pas oublié un texte, ce fut son choix de pasteur.» Quant à un éventuel problème de fatigue, le porte-parole du Vatican a reconnu qu'après quatre journées intenses, le pape était « fatigué comme tout le monde à ce moment des JMJ ».

    Fin du psychodrame. Ce n'est pas la première fois du pontificat que François, une fois qu'il a senti son public, élude ou laisse tomber les pages pourtant soigneusement préparées par lui et ses services, pour improviser. Il était coutumier du fait au début de son pontificat, puis il s'est discipliné au fil du temps en raison notamment de problème de traduction de ses expressions argentines, pas toujours faciles à comprendre même pour des Espagnols. Mais c'est une première depuis longtemps. L'avenir proche montrera si François, qui aura 87 ans à la fin de 2023, et qui apparaît de plus en plus facilement impatient, se comportera de la même façon.

    Une autre explication touche l'essentiel de son message. Jeudi soir François a fait répéter comme un mantra, à tous les jeunes réunis pour la soirée d'accueil : « L'Église est ouverte à tous, à tous, à tous, tous, todos, todos, todos ». Samedi à Fatima, il n'a conservé de son discours que la partie qui évoquait cette « ouverture » de l'Église à « tous ». Ce qui deviendrait un leit motiv de ces JMJ et qui sera le refrain du prochain synode sur la synodalité en octobre prochain : une Église ouverte à tous, pour tous, sans exclusion. Après tout, « todos, tous » est le message le plus simple qui soit, efficace quand on parle, seul, sans filet, face à des centaines de milliers de personnes.

  • Le pape aux jeunes : "la joie est missionnaire !", "marchez et, si vous tombez, relevez-vous"

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    VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETE FRANCOIS AU PORTUGAL
    À L'OCCASION DE LA
    XXXVII JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE
    [2 - 6 AOÛT 2023]

    VEILLÉE AVEC LES JEUNES

    DISCOURS DU SAINT-PÈRE

    "Parque Tejo (Lisbonne)
    Samedi 5 août 2023

    (traduit de l'italien avec deepl)

    _______________________________________

    Chers frères et sœurs, bonsoir !

    C'est une grande joie pour moi de vous voir ! Merci d'avoir voyagé, d'avoir marché, et merci d'être ici ! Et je pense que la Vierge Marie, elle aussi, a dû se déplacer pour voir Élisabeth : "Elle se leva et partit en hâte" (Lc 1,39). On se demande : pourquoi Marie se lève-t-elle et se précipite-t-elle chez sa cousine ? Certes, elle vient d'apprendre que sa cousine est enceinte, mais elle aussi : pourquoi donc aller la voir si personne ne le lui a demandé ? Marie fait un geste non demandé et indu ; Marie y va parce qu'elle aime, et "celui qui aime vole, court volontiers" (L'Imitation du Christ, III, 5). C'est ce que l'amour fait de nous.

    La joie de Marie est double : elle vient de recevoir l'annonce de l'ange qu'elle va accueillir le Rédempteur, et aussi la nouvelle que sa cousine est enceinte. C'est donc intéressant : au lieu de penser à elle, elle pense à l'autre. Pourquoi ? Parce que la joie est missionnaire, la joie n'est pas pour un seul, elle est pour apporter quelque chose. Je vous demande : vous, qui êtes ici, qui êtes venus pour rencontrer, pour trouver le message du Christ, pour trouver un beau sens à la vie, allez-vous garder cela pour vous ou allez-vous l'apporter aux autres ? Qu'en pensez-vous ? C'est pour l'apporter aux autres, parce que la joie est missionnaire ! Répétons-le tous ensemble : la joie est missionnaire ! Et donc j'apporte cette joie aux autres.

    Mais cette joie que nous avons, d'autres nous ont préparés à la recevoir. Regardons maintenant en arrière, tout ce que nous avons reçu : tout cela a préparé notre cœur à la joie. Si nous regardons en arrière, nous avons tous des personnes qui ont été un rayon de lumière dans notre vie : parents, grands-parents, amis, prêtres, religieux, catéchistes, animateurs, professeurs... Ils sont comme les racines de notre joie. Maintenant, faisons un moment de silence et pensons chacun à ceux qui nous ont donné quelque chose dans la vie, qui sont comme les racines de la joie.

    [moment de silence].

    Avez-vous trouvé ? Avez-vous trouvé des visages, des histoires ? La joie qui est née de ces racines est ce que nous avons à donner, parce que nous avons des racines de joie. Et de la même manière, nous pouvons être des racines de joie pour les autres. Il ne s'agit pas d'apporter une joie passagère, une joie du moment ; il s'agit d'apporter une joie qui crée des racines. Et je me demande : comment pouvons-nous devenir des racines de joie ?

    La joie ne se trouve pas dans la bibliothèque, fermée - même s'il faut étudier ! - mais se trouve ailleurs. Elle n'est pas gardée sous clé. La joie doit être recherchée, elle doit être découverte. Elle doit être découverte dans le dialogue avec les autres, où nous devons donner ces racines de joie que nous avons reçues. Et cela, parfois, nous fatigue. Je vous pose une question : vous arrive-t-il d'être fatigué ? Pensez à ce qui se passe quand on est fatigué : on n'a plus envie de rien, comme on dit en espagnol, on jette l'éponge parce qu'on n'a plus envie de continuer et alors on abandonne, on s'arrête de marcher et on tombe. Croyez-vous qu'une personne qui tombe, dans la vie, qui a un échec, qui commet même des erreurs graves, fortes, que sa vie est finie ? Non ! Que faut-il faire ? Se relever ! Et il y a quelque chose de très beau que je voudrais vous laisser aujourd'hui en souvenir. Les soldats alpins, qui aiment escalader les montagnes, ont une très belle chanson qui dit : "Dans l'art de l'escalade - sur la montagne - ce qui compte, ce n'est pas de ne pas tomber, mais de ne pas rester tombé". C'est magnifique !

    Celui qui reste à terre s'est déjà "retiré" de la vie, il s'est fermé, il s'est fermé à l'espoir, il s'est fermé aux souhaits, il reste à terre. Et quand nous voyons quelqu'un, un ami qui est tombé, que devons-nous faire ? Le relever. Avez-vous remarqué que lorsqu'il faut soulever ou aider une personne à se relever, que faites-vous ? On la regarde de haut. Le seul moment, le seul moment où il est permis de regarder une personne de haut, c'est pour l'aider à se relever. Combien de fois, combien de fois voyons-nous des gens nous regarder de haut en bas, par-dessus nos épaules ! C'est triste. La seule façon, la seule situation dans laquelle il est permis de regarder quelqu'un de haut, c'est pour l'aider à se relever.

    C'est un peu comme la marche, la constance dans la marche. Et dans la vie, pour réaliser des choses, il faut s'entraîner à marcher. Parfois, on n'a pas envie de marcher, on n'a pas envie de lutter, on redouble aux examens parce qu'on n'a pas envie d'étudier et on n'obtient pas le résultat. Je ne sais pas si certains d'entre vous aiment le football... Moi, j'aime ça. Derrière un but, qu'est-ce qu'il y a ? Beaucoup d'entraînement. Derrière un résultat, qu'est-ce qu'il y a ? Beaucoup d'entraînement. Et dans la vie, on ne peut pas toujours faire ce que l'on veut, mais ce qui nous amène à faire la vocation que nous avons à l'intérieur - chacun a sa propre vocation. En marchant. Et si je tombe, je me relève ou quelqu'un m'aide à me relever ; ne pas tomber ; et m'entraîner, m'entraîner à marcher. Et tout cela est possible, non pas parce que nous suivons un cours de marche - il n'y a pas de cours qui nous apprennent à marcher dans la vie - : cela s'apprend, appris des parents, appris des grands-parents, appris des amis, en se donnant un coup de main. Dans la vie, on apprend, et c'est un entraînement à la marche.

    Je vous laisse avec ces conseils. Marchez et, si vous tombez, relevez-vous ; marchez avec un objectif ; entraînez-vous chaque jour dans la vie. Dans la vie, rien n'est gratuit, tout se paie. Une seule chose est gratuite : l'amour de Jésus ! Alors, avec cette gratuité que nous avons - l'amour de Jésus - et avec la volonté de marcher, marchons dans l'espérance, regardons nos racines et allons de l'avant, sans peur. N'ayez pas peur. Je vous remercie ! Au revoir !

  • Pourquoi le pape s'éloigne des JMJ pour aller à Fatima

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Pourquoi le pape François quitte les JMJ pour aller prier à Fatima?

    DÉCRYPTAGE - Interrompant son programme des JMJ, François se rend samedi matin dans ce sanctuaire marial situé à 130 km de Lisbonne. Depuis Jean-Paul II, les papes sont profondément liés au secret de Fatima.

    Pourquoi le pape François interrompt, samedi matin, son programme des Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne pour emprunter un hélicoptère et se rendre, à 130 kilomètres au nord, dans le sanctuaire marial de Fatima ?

    Il a pourtant déjà visité ce haut lieu de prière le 13 mai 2017 pour le centenaire des apparitions de la Vierge, reconnues par l’Église. Qu’est ce qui le pousse à revenir au pied de cette statue blanche dont la couronne contient, comme un diamant serti, la balle qui aurait dû être fatale à Jean-Paul II, le 13 mai 1981? Le pape polonais estimant avoir été «sauvé de la mort par la Vierge de Fatima».

    Implorer la Vierge

    Est-ce la foi très vive de François en la Vierge Marie, qu’il va spécialement prier partout où elle est honorée pour implorer son secours dans la tâche surhumaine de pape? Il avait ainsi confié à la Vierge d’Aparecida, au Brésil, lors de son premier voyage pour les JMJ de 2013: «Je remets mes mains dans ta vie, tu n’as jamais hésité, moi, je ne dois pas hésiter.» En dix ans, de facto, François n’a pas beaucoup hésité dans sa façon, franche et ferme, de gouverner. Mais il aurait pu prier la Vierge dans l’une des 29 somptueuses églises de Lisbonne. Non, il a tenu à se rendre à Fatima où il ne restera qu’une petite heure, pour plus du double en trajet, afin de prier le rosaire (une prière faites de dizaines de récitation du Je vous salue Marie) avec des jeunes malades.

    Au-delà de sa dévotion personnelle à la Vierge, au moins aussi puissante que la dévotion de Jean-Paul II pour Marie, deux raisons motivent son déplacement. La première est géopolitique. C’est la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui pousse François à Fatima. Il cherche à tout prix un cessez-le-feu et un accord de paix. Sauf que ni Moscou ni Kiev n’acceptent de voir le Vatican se mêler d’un conflit qui ne regarde pas l’Église catholique, estiment-ils. François, éconduit, ne se résout pas. Il va implorer la Vierge de Fatima pour qu’elle débloque la situation.

    «Conversion de la Russie»

    Car il existe une longue histoire - assez vexatoire pour la Russie et l’Église orthodoxe russe - contenue dans le second secret de Fatima confié, selon l’Église, par la Vierge Marie à des petits bergers à partir du 13 mai 1917, jour de la première apparition. On y parle de «conversion de la Russie». Il faudrait pour l’obtenir que le pape et les évêques du monde entier «consacrent au Cœur immaculé» de la Vierge la «Russie».

    Ce que feront plusieurs papes dont… François. Le 25 mars 2022, jour de la fête de l’Annonciation de Marie, il a posé l’acte solennel dans la basilique Saint-Pierre de Rome devant la statue de Fatima qui avait été spécialement transportée. Le pape exécutait, en lien avec les évêques du monde entier, cette prière de consécration dans l’espoir d’obtenir l’arrêt du conflit. C’était presque un mois, jour pour jour, après l’ouverture des hostilités, le 24 février.

    La longue prière, dite à l’unisson de la voix des évêques présents ou absents, contenait cette phrase: «Mère de Dieu et notre Mère, nous confions et consacrons solennellement à ton Cœur immaculé nous-mêmes, l’Église et l’humanité tout entière, en particulier la Russie et l’Ukraine. Accueille cet acte que nous accomplissons avec confiance et amour, fais que cesse la guerre, assure au monde la paix.»

    Ce samedi à Fatima, le pape ne pourra pas renouveler aussi formellement une telle prière. L’intention y sera, car c’est en désespoir de cause que François vient supplier pour la paix dans ce lieu. Le message de la Vierge à Fatima, tel que publié par le Vatican, ne contient-il pas cette phrase, transcrite par sœur Lucie, l’une de trois voyants qui annonçait d’ailleurs la Seconde Guerre mondiale: «Pour empêcher cette guerre, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. Si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites. À la fin, mon Cœur immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, qui se convertira, et il sera concédé au monde un certain temps de paix.»

    Le message est pris très au sérieux par François, qui le considère comme très actuel. Mais il parle aussi des souffrances du pape. Ce qui introduit le second niveau de réponse sur le pourquoi de cette nouvelle visite de François à Fatima, ce samedi. Il n’est plus géopolitique mais d’ordre mystique. Qu’en est-il de ces «souffrances» du pape? Plusieurs pontifes romains ont eu connaissance de ce texte mais sans avoir voulu le révéler. C’est Jean-Paul II qui finit par le publier, le 13 mai 2000, avec un commentaire théologique du cardinal Ratzinger.

    En 1917, ce texte annonçait, sur un mode symbolique mais explicite, qu’un évêque vêtu de blanc tomberait effectivement mort sous des coups de feu. Après l’attentat de 1981, le pape polonais s’était aussitôt fait livrer à l’hôpital Gemelli l’enveloppe cachetée de sœur Lucie - conservée au Vatican mais qu’il n’avait pas voulu ouvrir après son élection - pour en prendre connaissance. Mais c’est pour éviter tout sensationnalisme qu’il décida d’attendre toutefois deux décennies avant de le révéler.

    «Un lien puissant»

    Beaucoup se sont contentés de ce document lisible désormais en intégralité sur le site du Vatican. D’autres estiment que l’Église cacherait encore des choses. C’est peu probable. Car le «secret du secret serait plutôt dans son sens profond et pas seulement dans son texte littéral. Le message demande en effet des conversions qui sont toujours à accomplir en se tournant vraiment vers le Christ et non vers le monde», estime une spécialiste internationale de la question, Aura Miguel.

    Cette journaliste portugaise de renom est l’auteur de plusieurs ouvrages dont l’un est devenu classique traduit dans plusieurs langues, Le Secret de Jean-Paul II. Enquête sur un pontificat bouleversé par la révélation de Fatima (Mame-Plon). Elle explique: «Beaucoup se sont en effet étonnés que le secret annonçait la mort du pape mais que Jean-Paul II échappa à la mort de quelques millimètres, la balle évitant un organe vital qui l’aurait tué sur le coup. Le cardinal Ratzinger a donné cette interprétation qui me paraît être la clé théologique: s’il y a une menace de châtiment de la part de Dieu, elle n’est jamais définitive, elle peut s’infléchir, le cours de l’histoire peut s’inverser si l’on prie et si l’on se convertit.»

    Elle ajoute: «Il existe un lien puissant entre Fatima et les papes actuels. Le futur Pie XII, par exemple, a été ordonné évêque le 13 mai 1917, jour de la première apparition… Il ne pouvait pas le savoir. Paul VI est venu confier ici la conversion de l’Église après le concile Vatican II. Jean-Paul II est venu trois fois. François vient pour la second fois.» Aussi conclut-elle: «S’il n’y a plus de secret au sens strict, un mystère demeure: celui de la souffrance, celle du monde, celle de l’Église, portée par les papes. Le secret de Fatima n’est pas émotionnel, il appelle à la conversion personnelle, à la conversion de l’Église et du monde.» Et la «conversion» de l’Église est effectivement la priorité des priorités du pape François. D’où sa prière à Fatima.  (Le Figaro)

  • JMJ : quand le pape s'adresse aux jeunes rassemblés

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    VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETE LE PAPE FRANCOIS AU PORTUGAL À L'OCCASION DE LA

    XXXVIIIème JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE

    CÉRÉMONIE D'ACCUEIL

    DISCOURS DU SAINT-PÈRE

    Parque Eduardo VII, Lisbonne
    Jeudi 3 août 2023

    (traduit avec deepl.com)

    ________________________________________

    Bem-vindos ! Bienvenue et merci d'être ici, c'est bon de vous voir ! Je suis heureux d'entendre le beau bruit que vous faites et de pouvoir être contaminé par votre joie. C'est beau d'être ensemble à Lisbonne ; vous avez été appelés par moi, par le Patriarche - que je remercie pour ses paroles - par vos évêques, vos prêtres, vos catéchistes et vos animateurs ; remercions tous ceux qui vous ont appelés et tous ceux qui ont travaillé pour que cette rencontre soit possible, et faisons-le avec une salve d'applaudissements ! Mais surtout, c'est Jésus qui vous a appelés. Remercions-le par une nouvelle salve d'applaudissements.

    Vous n'êtes pas ici par hasard. Le Seigneur vous a appelés, non seulement ces jours-ci, mais depuis le début de votre vie. Il nous a tous appelés dès le début de la vie. Il vous a appelés par votre nom. Nous entendons la Parole de Dieu nous appeler par notre nom. Essayez d'imaginer ces mots écrits en grosses lettres ; et puis pensez qu'ils sont écrits à l'intérieur de chacun de vous, dans votre cœur, comme formant le titre de votre vie, le sens de ce que vous êtes : vous avez été appelés par votre nom : vous, vous, vous, vous, ici, nous tous, moi, nous avons tous été appelés par notre nom. Nous n'avons pas été appelés automatiquement, nous avons été appelés par notre nom. Pensons-y : Jésus m'a appelé par mon nom. Ce sont des mots écrits sur le cœur, et puis pensons qu'ils sont écrits à l'intérieur de chacun de nous, dans notre cœur, et qu'ils forment une sorte de titre de votre vie, le sens de ce que nous sommes, le sens de ce que vous êtes. Vous avez été appelé par votre nom, vous avez été appelé par votre nom, vous avez été appelé par votre nom. Aucun d'entre nous n'est chrétien par hasard, nous avons tous été appelés par notre nom. Au début du tissu de la vie, avant les talents que nous avons, avant les ombres des blessures que nous portons en nous, nous avons été appelés. Pourquoi avons-nous été appelés ? Parce que nous sommes aimés. Nous avons été appelés parce que nous sommes aimés. C'est beau. 

    Aux yeux de Dieu, nous sommes des enfants précieux, qu'il appelle chaque jour à embrasser, à encourager, à faire de chacun de nous un chef-d'œuvre unique et original. Chacun de nous est unique et original, et la beauté de tout cela nous échappe.

    Chers jeunes, en cette Journée mondiale de la jeunesse, que ces jours soient des échos vibrants de l'appel aimant de Dieu, parce que nous sommes précieux à ses yeux, malgré ce que nos yeux voient parfois, parfois nos yeux sont obscurcis par la négativité et éblouis par tant de distractions. Que ces jours soient ceux où mon nom, ton nom, ton nom, à travers les frères et sœurs de tant de langues, de tant de nations (nous avons vu tant de bannières) qu'ils prononcent amicalement, résonne comme une nouvelle unique dans l'histoire, parce que unique est le battement de cœur de Dieu pour vous. Que ces jours soient ceux où nous gravons dans nos cœurs que nous sommes aimés tels que nous sommes. Non pas comme nous voudrions être, mais comme nous sommes maintenant. C'est le point de départ des JMJ, mais surtout le point de départ de la vie. Garçons et filles, nous sommes aimés tels que nous sommes, sans maquillage. Comprenez-vous cela ? Et nous sommes appelés par le nom de chacun d'entre nous.

    Appelé par son nom : il ne s'agit pas d'une figure de style, mais de la Parole de Dieu (cf. Is 43:1 ; 2 Tim 1:9). Ami, ami, si Dieu t'appelle par ton nom, cela signifie que pour lui, aucun de nous n'est un numéro. Il est un visage, il est un visage, il est un cœur. Je voudrais que chacun voie une chose : beaucoup de gens aujourd'hui connaissent ton nom, mais ils ne t'appellent pas par ton nom. En fait, votre nom est connu, il apparaît sur les réseaux sociaux, il est élaboré par des algorithmes qui l'associent à des cris et à des préférences. Mais tout cela ne remet pas en cause votre unicité, mais votre utilité pour les études de marché. Combien de loups se cachent derrière des sourires de fausse gentillesse, disant qu'ils savent qui vous êtes, mais qu'ils ne vous aiment pas ; ils insinuent qu'ils croient en vous et promettent que vous deviendrez quelqu'un, pour ensuite vous laisser seul quand ils ne s'intéressent plus à vous. Ce sont les illusions du virtuel et nous devons faire attention à ne pas nous laisser tromper, parce que beaucoup de réalités qui nous attirent aujourd'hui et nous promettent le bonheur plus tard se révèlent être ce qu'elles sont : des choses vaines, des bulles de savon, des choses superflues, des choses qui ne servent à rien et qui nous laissent vides à l'intérieur. Je vous dis une chose : Jésus n'est pas comme ça, il n'est pas comme ça ; il vous fait confiance, il fait confiance à chacun de vous, à chacun de nous, parce que pour Jésus chacun de nous compte pour lui, chacun de vous compte pour lui. Et c'est cela, Jésus.

    Et c'est pourquoi nous, son Église, sommes la communauté de ceux qui sont appelés ; nous ne sommes pas la communauté des meilleurs - non, nous sommes tous pécheurs, mais nous sommes appelés comme nous sommes. Pensons-y dans notre cœur : nous sommes appelés tels que nous sommes, avec nos problèmes, avec nos limites, avec notre joie débordante, avec notre désir d'être meilleurs, avec notre désir de réussir. Nous sommes appelés tels que nous sommes. Pensez-y : Jésus m'appelle tel que je suis, et non tel que je voudrais être. Nous sommes une communauté de frères et sœurs de Jésus, fils et filles du même Père.

    Chers amis, je voudrais être clair avec vous qui êtes allergiques au mensonge et aux paroles creuses : dans l'Église, il y a de la place pour tout le monde. Pour tous. Dans l'Église, personne n'est superflu. Personne n'est superflu. Il y a de la place pour tout le monde. Comme nous sommes. Chacun d'entre nous. Et Jésus le dit clairement. Lorsqu'il envoie les Apôtres convoquer le banquet du Seigneur qui l'a préparé, il dit : "Allez chercher tout le monde", jeunes et vieux, bien portants et malades, justes et pécheurs. Tout le monde, tout le monde, tout le monde ! Dans l'Église, il y a de la place pour tous. "Père, mais je suis un misérable" ... "Je suis un misérable, y a-t-il de la place pour moi ? Tous ensemble, chacun dans sa langue. Chacun dans sa langue, répétez après moi : tous, tous, tous. On ne l'entend pas! encore ! 

    Tous. Tous. Tous. Et c'est l'Église, la Mère de tous. Il y a de la place pour tous. Le Seigneur ne montre pas du doigt, mais il ouvre les bras. C'est curieux : le Seigneur ne sait pas comment faire cela (il montre du doigt), mais il fait cela (il fait le geste d'embrasser). Il nous embrasse tous. Il nous montre Jésus sur la croix, qui a ouvert si grand les bras pour être crucifié et mourir pour nous.

    Jésus ne ferme jamais la porte, jamais, mais il vous invite à entrer ; entrez et voyez, Jésus reçoit, Jésus accueille En ces jours, chacun de nous transmet le langage d'amour de Jésus. Dieu t'aime, Dieu t'appelle, que c'est beau ! Dieu m'aime, Dieu m'appelle. Il veut que je sois proche de lui. Toi aussi, cet après-midi, tu m'as posé des questions, beaucoup de questions. Ne vous lassez pas de poser des questions. Ne vous lassez pas de poser des questions. Poser des questions, c'est bien ; c'est même souvent mieux que de donner des réponses, parce que celui qui pose des questions reste "agité" et l'agitation est le meilleur remède contre la routine, parfois une sorte de normalité qui anesthésie l'âme. Chacun de nous a ses questions à l'intérieur de lui. Portons-les avec nous et dans notre dialogue commun avec les autres. Portons-les avec nous lorsque nous prions devant Dieu. Ces questions qui deviennent des réponses au cours de la vie, nous n'avons qu'à les attendre. Et quelque chose de très intéressant : Dieu aime par surprise. Il n'est pas programmé. L'amour de Dieu est une surprise. C'est une surprise. Il surprend toujours. Il nous tient toujours en haleine et nous surprend.

    Chers garçons et filles, je vous invite à réfléchir à cette belle chose : Dieu nous aime, Dieu nous aime tels que nous sommes, et non pas tels que nous voudrions être ou tels que la société voudrait que nous soyons. Tels que nous sommes ! Il nous appelle avec les défauts que nous avons, avec les limites que nous avons et avec le désir que nous avons d'avancer dans la vie. C'est ainsi que Dieu nous appelle. Confiance, parce que Dieu est un Père et un Père qui nous aime et un Père qui nous aime. Ce n'est pas facile. Et pour cela, nous avons une grande aide, la Mère du Seigneur. Elle est aussi notre Mère, elle est notre Mère.

    C'est tout ce que je voulais vous dire : n'ayez pas peur, ayez du courage, allez de l'avant, en sachant que nous sommes "amortis" par l'amour que Dieu a pour nous. Dieu nous aime. Disons-le tous ensemble : Dieu nous aime. Plus fort, je ne vous entends pas. On ne l'entend pas ici, hein... Merci. Au revoir.