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Spiritualité - Page 181

  • Mais où sont les neiges d’antan ? à la recherche d’une littérature catholique disparue

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    "Le XXème siècle: un âge d’or des écrivains catholiques ? A la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la France connaît une période d’effervescence religieuse, perceptible dans le monde de l’art et de la pensée. Alors que triomphent la séparation des Églises et de l’État, la laïcisation de la société, bien des intellectuels adhèrent à la foi catholique. Qui sont ces hommes ? Quel est leur parcours ? Comment l’Église réagit-elle à ce phénomène ? Comment l’écrivain voit-il son propre rôle après sa conversion ? Et, au fond, l’écrivain catholique ne se pense-t-il pas tout autant nécessaire que le prêtre, pour la conversion des âmes ? L’émission Au risque de l’histoire propose de percevoir le XXe siècle comme un âge d’or des écrivains catholiques. Pour éclairer cette question, Christophe Dickès reçoit les historiens Frédéric Gugelot et Claire Daudin". Diffusé sur KTO, dans la série "Au risque de l'histoire".

    Cliquer sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=KM_XoFKsVOY

    JPSC

  • Nouvelle abbaye traditionnelle en France : La charité, seule vraie grandeur

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    Fondé par l’abbaye du Barroux en 2002, le monastère Sainte-Marie de la Garde a été érigé en abbaye au printemps dernier. La bénédiction abbatiale du nouveau Père Abbé a eu lieu le 24 juin 2021. Entretien avec ce dernier lu sur le site web du mensuel « La Nef » :

    La Nef – Vous venez d’être érigé en abbaye et vous-même avez reçu la bénédiction abbatiale récemment : qu’est-ce qu’un tel événement dans la vie d’une communauté comme la vôtre ?
    abbaye image (1).jpgTRP Dom Marc Guillot
    – Notre monastère bénédictin de Sainte-Marie de la Garde a été élevé à la dignité d’abbaye. Cela signifie qu’une grâce toute particulière et un certain honneur enveloppent désormais ce lieu. À ce privilège insigne, la communauté doit cependant répondre par la vraie grandeur. Or, comme le Christ nous l’a enseigné, il n’y a en ce monde qu’une seule vraie grandeur : celle de la charité. Certes, le rang d’abbaye nous établit, nous fonde, nous enracine sur cette terre agenaise afin qu’en émane un certain éclat sur l’Église et sur le monde. Mais à quelle fin et pour quel but ? En saint Jean, Jésus donne la réponse : afin que nous portions le seul fruit qui demeurera ici-bas et dans l’éternité bienheureuse, le fruit de la charité. Cette charité, elle est dans le Christ Jésus, et c’est en Lui, dans une communion toujours plus profonde et passionnée avec Lui, que nous la trouverons. En outre, cette charité, il faut également que nous soyons capables de la laisser transparaître et de la dispenser auprès de tous ceux qui viennent nous visiter. Ce témoignage-là est incontournable.

    Le 24 juin dernier, il y a eu aussi – en quelque sorte – la naissance d’un abbé. Bien vite après l’élection, les mots bien connus de Jésus ont fait irruption en ma mémoire : à travers le choix des frères, « c’est Moi qui t’ai choisi ». Je me suis alors immédiatement senti poussé à mettre sur les lèvres du Seigneur des paroles comme celles-ci : souviens-toi toujours que nul ne s’arroge cet honneur, mais on y est appelé par Dieu seul, par ma pure miséricorde. Tout abbé que tu es dé­sormais, tu apprendras l’obéissance par ce que tu souffriras ; rendu un peu moins imparfait chaque jour si tu es fidèle à ma grâce, tu deviendras pour ta communauté un petit instrument entre mes mains, afin que vous cheminiez tous ensemble et joyeusement, afin que vous pénétriez un jour par-delà le rideau, là où Moi, Jésus, je suis entré pour vous en avant-coureur. Et que vous me rejoigniez dans le sein du Père de toute gloire !

    Quels sont désormais vos liens avec l’abbaye-mère du Barroux ? Et quelles sont maintenant les différences entre les deux abbayes ?
    Désormais, Sainte-Marie de la Garde jouit d’une complète autonomie. Les conditions pour cela étaient les suivantes : que la vie régulière puisse être menée en conformité avec nos Constitutions ; que l’emplacement du monastère et ses bâtiments soit adaptés pour mener notre vie bénédictine ; que l’espérance fondée de vocations sérieuses et de leur formation de manière convenable soit bien réelle ; que la communauté subvienne à ses besoins économiques. Au fil des ans, le Seigneur a bâti la communauté, l’a faite mûrir afin qu’elle puisse aujourd’hui voler de ses propres ailes. Ceci dit, il restera bien évidemment un lien familial très fort entre nos deux maisons. Nous avons tous Dom Gérard comme fondateur, nous vivons selon les mêmes Constitutions et nous restons attachés à un unique coutumier monastique. Par ailleurs, les échanges de services continueront : je pense en particulier à l’entraide dans le domaine de la formation philosophique et théologique des frères appelés au sacerdoce.
    Mais, à votre question, je crois qu’il y a une réponse plus profonde et dès lors plus cruciale à donner. L’autonomie véritable, qu’est-ce donc ? C’est être désormais plus ancrés dans l’esprit de saint Benoît de façon à ce qu’il imprègne peu à peu toute notre existence ; c’est être avec cette soif au cœur que le Père soit en nous et que nous soyons en Lui ; c’est être des frères qui, à travers les joies et les croix, les offenses et les pardons, se trouvent de plus en plus accomplis dans l’unité : c’est être une communauté pour laquelle, « ne préférer absolument rien au Christ » équivaut à cette liberté de livrer sa vie pour nos frères devenus, en quelque manière, nos amis.

    Cette indépendance change-t-elle quelque chose à votre identité, vos charismes ?
    Comme je vous le disais à l’instant, nous demeurons avec les mêmes Constitutions. Nous envisagerions même de créer une Congrégation rassemblant nos maisons ; mais ce projet ne dépend pas uniquement de nous.
    Quant aux charismes, à l’esprit de nos deux abbayes, souvenez-vous de cette parole de sagesse des anciens : « la reine fait la ruche ». Nous bénéficions effectivement de la même vie, de la même Règle, des mêmes usages, et pourtant, chaque monastère a son faciès propre. Comment en serait-il autrement puisque nous constituons, chacun pour notre part, une vraie famille. Ceci posé, du Barroux et de la Garde, c’est tout un ! Certes, ici ou là-bas, la pluviométrie n’est pas la même ; le tempérament et la personnalité des deux abbés en charge non plus ; les richesses naturelles et surnaturelles s’expriment en nos deux communautés de façon différente, et pourtant – nos amis et visiteurs en témoignent constamment : « De Sainte-Madeleine et de Sainte-Marie, c’est tout un ! »

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  • Philo à Bruxelles : 19 octobre "Péchés capitaux : théologie, philosophie et psychologie"

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  • Liturgie : A propos du motu proprio « Traditionis custodes » dégradant la forme extraordinaire du missel romain: une question de sémantique

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    « Comment nommer ce missel mis à l’index (tiens…) par le pape François ? La question est-elle superflue ou byzantine ?

    missale-romanum-1962-grand-format.jpgNous ne le croyons pas un instant. Nommer les choses est de la plus haute importance, les Écritures en témoignent à de nombreuses reprises. Le nom c’est l’être et comme le disait Camus : mal nommer les choses c’est ajouter du malheur au monde. Comment donc faut-il nommer ce missel qui est au centre de la question religieuse depuis plus de cinquante ans ? Missel tridentin, de saint Pie V, de saint Jean XXIII, ancien missel, missel traditionnel, missel grégorien, missel en latin, missel de 1962… Écartons immédiatement les appellations de forme ordinaire et extraordinaire que le pape François a biffé de sa plume même s’il serait instructif de revenir sur ce sujet spécifique d’une double forme du rit romain.

    Plus que de missel, il convient de parler de messe et plus largement de liturgie. Quel que soit le respect que l’on porte et que l’on doive à l’objet que le prêtre embrasse, le missel n’est jamais qu’un support alors que la messe est la réalité sacramentelle. On pourrait se passer du livre, pas des prières qu’il renferme (j’ai souvenir d’un chanoine pyrénéen aveugle qui célébrait par cœur la messe votive à la sainte Vierge et nombreux sont les témoignages de prêtres qui ont célébré mentalement dans les camps de tous les totalitarismes dont la modernité est profuse). Quant à la liturgie, elle recouvre des réalités plus vastes puisqu’elle englobe dans une même cohérence cultuelle non seulement la messe, mais encore l’Office divin, les autres sacrements, les sacramentaux et qu’elle va jusqu’à façonner la civilisation.

    C’est donc globalement de liturgie dont nous parlons tous, le pape comme nous autres ; et au fond de cette question s’affrontent deux approches liturgiques.

    Deux approches divergentes de la liturgie.

    L’une, héritière du mouvement liturgique qui inspira la réforme demandée par le concile Vatican II, menée à bien par ses principaux théoriciens, est visible partout. Cette conception liturgique fait du rit un enjeu pastoral. La liturgie est le rassemblement de la communauté qui prie ensemble, fait mémoire et célèbre. Partant de l’idée neuve que la liturgie doit être accessible immédiatement, elle doit faire ressentir l’appartenance à une communauté, elle doit répondre aux attentes concrètes des situations de vie incarnée des participants, elle fait cercle. Pour parvenir à ses fins, elle doit donc user des artifices des modes du temps. Elle assume d’être du monde et de s’en inspirer pour mieux toucher les hommes de ce temps. Tout ceci est demandé textuellement par le concile Vatican II dans Sacrosanctum concilium : révision des livres liturgiques en faisant appel à des experts (n°25) ; promotion de la participation active en favorisant acclamations, actions, gestes et attitudes corporelles (n°30) ; simplicité, brièveté, suppression des répétitions, rites adaptés à la capacité de compréhension des fidèles (n°34) ; utilité de la langue du pays dans toute la liturgie (n°36) ; adaptation des rites à la diversité des assemblées, des régions, des peuples… (n° 38) ; efficacité pastorale (n°40) ; adaptations des rites aux nécessités de notre temps (n°62)… Pour respecter ces principes il est donc nécessaire de réviser continuellement, d’adapter et de dater. Cette compréhension de la liturgie est par nature progressiste et vouée à d’incessantes évolutions puisqu’elle veut répondre aux attentes des hommes du jour.

    L’autre approche, traditionnelle en ce sens que c’est celle constante et ininterrompue de l’Église jusqu’à aujourd’hui compris (même si c’est de manière limitée et restreinte depuis 1969) comprend la liturgie comme le culte public que l’Église rend à Dieu par diverses expressions, artifices et moyens (sens, objets, temps, espace…) car tout vient de Dieu et que tout est pour Dieu. La liturgie c’est la manière concrète pour les hommes de répondre à la première table du décalogue et à la première demande du Pater. Elle est verticale car elle relie le Ciel et la terre, hiérarchique comme toute la création, orientée vers notre source et notre fin. La liturgie c’est la « joie de Dieu » (Alcuin), c’est la lumière du monde ; comment prétendre aménager la lumière ? Comment vouloir l’adapter ? Je ne peux m’empêcher de songer à cette réflexion de Sylvain Tesson sur un sujet pas si éloigné de notre réflexion : « Il fallait que les hommes fussent drôles pour s’imaginer qu’un paysage eût besoin qu’on l’aménageât. D’autres parlaient d’augmenter la réalité. Un jour peut-être s’occuperaient-ils d’éclairer le soleil ? (Sylvain Tesson, Sur les chemins noirs, 2016, Gallimard). La liturgie n’est pas une invention, une création, elle ne nous appartient pas et ne peut être le fruit de notre créativité. Elle n’est pas le fruit d’une volonté mais un héritage. La liturgie est l’expression de la foi catholique, elle s’est longuement sédimentée, sans autre but précis que de rendre gloire à Dieu ; elle est l’aboutissement de 2000 ans de christianisme non sans quelques apports du culte de l’ancienne alliance. Si la codification et la normalisation ont connu des étapes importantes (la Réforme Grégorienne ou le concile de Trente par exemple), le rit ancien est le fruit de la longue et lente maturation spirituelle de tous ceux qui nous ont précédés et avec qui nous sommes en relation par la communion des saints. La liturgie par essence se méfie de la nouveauté et des idées personnelles. La liturgie qui englobe tous les mystères de notre foi et qui rend Dieu présent (par la réunion des baptisés en son nom, par sa Parole et plus encore dans l’Eucharistie), n’est que lentement pénétrable bien qu’elle soit immédiatement aimable. La liturgie, en cachant, possède la paradoxale particularité de désigner : c’est entre autre tout l’usage liturgique des voiles qui attirent l’attention sur ce qu’ils dissimulent par la majesté, la délicatesse et la beauté dont ils usent ; on pourrait en dire autant de la langue sacrée et de l’orientation. Il faut accepter humblement et patiemment cette difficulté à saisir certains aspects des rites, c’est la condition d’un enthousiasme inlassable, d’un émerveillement sans cesse renouvelé et d’un progrès spirituel véritable. De même qu’on ne devient pas saint Jean de La Croix ou sainte Catherine de Sienne un petit matin en laçant ses souliers, on ne peut approcher les réalités insondables que renferme l’écrin liturgique d’un coup de baguette magique ou par une invention de l’équipe d’animation pastorale.

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  • Un ange de la charité face à la cruauté nazie

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    De Vatican News (Benedetta Capelli / Adelaide Patrignani) :

    Don Giovanni Fornasini (à gauche), prêtre de l'archidiocèse de Bologne béatifié ce 26 septembre

    Don Giovanni Fornasini (à gauche), prêtre de l'archidiocèse de Bologne béatifié ce 26 septembre 

    Béatification de don Fornasini, un ange de charité face à la cruauté nazie

    Ce dimanche 26 septembre aura lieu à Bologne la béatification de don Giovanni Fornasini, tué à l'âge de 29 ans par des soldats allemands à proximité de Bologne, lors du massacre du Monte Sole, l’un des épisodes les plus sanglants de la Seconde guerre mondiale sur le sol italien. Don Angelo Baldassarri, responsable du comité de béatification, estime que la charité et le sens fraternel de ce jeune prêtre sont un exemple pour les jeunes d’aujourd’hui.

    «Nous voulons être le levain qui agit de manière cachée dans les masses, pour les masses». Tel est l'objectif de la "République des Rêveurs", née le 5 avril 1942 comme projet de vie de quelques séminaristes. Une alliance au nom de Jésus, «le plus grand rêveur de l'histoire», comme l’écrivent ces jeunes hommes, futurs prêtres, prêts à s’entraider dans une période sombre comme l’est celle qu’ils traversent, la Seconde guerre mondiale. Parmi eux, Giovanni Fornasini a comme ses confrères l'intention de devenir «un saint prêtre». Une prophétie qui se réalise, moins de soixante ans plus tard. La messe de sa béatification aura en effet lieu ce dimanche 26 septembre à Bologne. Elle sera célébrée par le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints.

    Tué en apportant les derniers sacrements

    Le Pape François a reconnu en janvier dernier le martyre du jeune prêtre, mort le 13 octobre 1944 en «haine de la foi», tué par les nazis-fascistes près du cimetière de San Martino di Caprara, l’un des lieux des massacres du Monte Sole (ou «massacres de Marzabotto»), alors qu'il apportait les sacrements aux mourants. Entre l’été et l’automne 1944, plus de 1600 personnes ont été tuées par les nazis et les fascistes dans cette zone de la campagne bolognaise. Les SS, qui voulaient chasser les partisans, s’en prenaient même aux jeunes et aux personnes âgées.

    Don Giovanni, curé d’une localité du Monte Sole, se retrouve dans les derniers jours de sa vie à seulement enterrer les morts. «Il était simplement un bon prêtre, jusqu'à la fin, qui pensait à lui avec son peuple, qui n'avait pas peur parce que son amour pour le Seigneur était plus fort que la peur», a déclaré à son sujet le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne.

    «L’ange de Marzabotto»

    Giovanni Fornasini est né à Pianaccio di Lizzano à Belvedere, dans les Apennins, le 23 février 1915. Dix ans plus tard, la famille déménage à Porretta Terme et c'est là que le jeune homme grandit, jusqu’à vouloir devenir prêtre. En 1931, il entre au séminaire, période marquée par la fatigue des études et une mauvaise santé. Ordonné prêtre en 1942, il est envoyé à Sperticano, une petite communauté d’à peine plus de 300 habitants près de Marzabotto, où il reste jusqu'à sa mort. Certains l'appellent encore «l'ange de Marzabotto», d'autres le «petit prêtre», qui a offert sa vie pour sauver les autres.

    Don Angelo Baldassarri, responsable du Comité pour la béatification de don Giovanni Fornasini, explique: «C’est un prêtre qui, en temps de guerre, a essayé de faire de sa paroisse une communauté accueillante, attentive aux petits, aux jeunes, au service, à la prière. Puis, lorsque la guerre est revenue, il a ressenti le désir et le besoin d'aider tous ceux qui étaient dans le besoin. C'est une charité silencieuse, sans distinctions, qui a fini par le compromettre, l'exposant à être jugé par les autorités comme "quelqu'un qui se mêle de ce qui ne lui appartient pas"». Une charité «qui se salit les mains», comme le dirait le Pape François.

    La charité jusqu’au bout

    La veille de sa mort, don Giovanni se rend à une fête organisée par les soldats allemands, conscient du danger que couraient certaines filles du village. Le soir même, le commandant des SS l'invite à se rendre le lendemain sur les lieux du massacre. Malgré les craintes de son entourage, le prêtre part. Il ne reviendra jamais. Il est tué derrière le cimetière de Caprara et ce n'est qu’après l'analyse de ses restes que l'on a compris qu'il avait été frappé et visé au cou par une baïonnette. La dépouille de don Giovanni, dont la tête était détachée, n'a été retrouvée qu'au printemps 1945 par son frère.

    «Sa charité, souligne don Angelo Baldassari, était dirigée vers tous. Un amour qui ne s'éteint pas même lorsque la violence se déchaîne, ce qui a troublé les soldats qui, en le tuant, pensaient l'anéantir et le faire oublier rapidement. Ça n’a pas été le cas». «Ce qui est frappant dans la figure de don Giovanni, ajoute-t-il, c'est qu'il a pu vivre les derniers moments de sa vie avec courage et aussi avec une grande force physique, lui qui avait été malade, qui avait été pauvre, qui avait échoué plusieurs fois à l'école. Dans la figure de Giovanni, il apparaît que la fragilité et les difficultés de sa vie l'ont fait devenir un levain, car il a su se mettre à la place de ceux qui vivaient les mêmes difficultés».

    Un vélo près de l'autel

    Lors de la béatification du prêtre italien seront visibles des objets liés à sa vie et à son martyre. Son vélo par exemple, qui était pour lui «l'instrument pour le rapprocher encore plus de ses paroissiens». Mais aussi ses lunettes et son goupillon, trouvés à côté de son corps martyrisé. «Les lunettes, précise don Angelo, représentent le fait qu'il allait voir ce qu'il pouvait faire pour les autres et le goupillon était pour bénir les morts. C'était aussi le dernier outil pastoral de sa vie car, dans ses derniers jours, il n'avait fait qu'enterrer les morts du massacre». «Beaucoup de gens se souviennent que le père Giovanni avait l'habitude de se parfumer, probablement pour pouvoir supporter la mauvaise odeur et pour pouvoir faire au moins ce dernier acte de charité», ajoute-t-il. Il y aura aussi son sac à provisions, le sac dans lequel il avait toujours du pain, des bonbons ou ce dont les gens qui le rencontraient avaient besoin.

    Qu’aurait fait Jésus à ma place ?

    Un des secrets de la sainteté de don Fornasini se trouve dans une question. Certains de ses confrères qui l'avaient vu à la fin du mois d'août 1944 l'accusaient d'exagérer avec la charité, surtout en temps de guerre. Don Giovanni avait alors répondu: «Mais Jésus aurait-il dit ce que tu dis ? Aurait-il fait comme vous ?» «Il y a un message qui me semble très fort pour tous les jeunes - conclut don Angelo, lié au fait que Fornasini n'était pas un “super-héros”. Dans sa vie il a eu beaucoup de difficultés et beaucoup de fragilités, mais c'est précisément dans ces difficultés qu'il a appris à donner le meilleur de lui-même. Il n'est pas un héros inaccessible, mais il nous montre le chemin de ceux qui apprennent de leurs épreuves, il nous dit que face à la violence qui voulait diviser, lui, par sa charité, par son accueil, est devenu un point de référence pour unir et marcher ensemble».

    Un extrait de ses écrits

    Don Fornasini avait écrit dans son journal de séminariste :

    «pas la sagesse, pas le succès. Le Christ est ta joie. Tu es à Lui et tu n'y penses pas, tu es à Lui et tu cherches ce qui n'est pas à Lui, et tu t'arrêtes aux créatures et tu t'attaches aux choses. Tu es à Lui et tu ne veux pas du manteau de la dérision, du diadème d'épines, de la condamnation injuste. Tu es à Lui et tu refuses de partager son lit, la croix; tu es à Lui et tu te plains, et tu as peur et tu es triste... Qui veillera avec toi dans la nuit noire, qui te tiendra la main dans la solitude ? Marie, cause de joie ! Avec elle, nous remontons la route obscure pour revenir à la lumière et pour reprendre et chanter à nouveau le Magnificat de la vie sacerdotale.

    Une vie qui exalte la grandeur du Christ Jésus, Prêtre avec son prêtre».

  • Eglise vivante : dix nouveaux Jésuites ordonnés prêtres le 10 juillet 2021 … à Kimwenza (RDC)

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    Par Mgr Carlos Ndaka, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Kinshasa:

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  • France: rigides les jeunes prêtres en soutane ou en col romain ?

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    Ce film (2010) propose de découvrir ces jeunes prêtres, sur les épaules desquels l'Église toute entière reposera dans quelques années (nous y sommes). Pendant une semaine nous suivons trois d'entre eux dans leur vie quotidienne: rencontres avec leurs ouailles, réunions, organisation, célébrations en paroisses, temps de prières et de détente. Source: KTO.

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  • L'homélie du pape pour le 50e anniversaire du Conseil des Conférences Episcopales d'Europe

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    Homélie du pape François pour le 50e anniversaire du CCEE

    Il y a trois verbes que la Parole de Dieu nous offre aujourd’hui et qui nous interpellent en tant que chrétiens et pasteurs en Europe : réfléchir, reconstruire, voir.

    Réfléchir c’est ce que le Seigneur nous invite tout d’abord à faire par la parole du prophète Aggée : Réfléchissez bien sur votre comportement. Il le dit deux fois au peuple (cf. Ag 1, 5.7). Sur quels aspects de son comportement le peuple de Dieu devait-il réfléchir ? Ecoutons ce que nous dit le Seigneur : « Et pour vous, est-ce bien le temps d’être installés dans vos maisons luxueuses, alors que ma Maison est en ruine ? » (v. 4). Le peuple, revenu d’exil, s’était préoccupé de reconstruire ses habitations. Et maintenant il se contente de rester confortable et tranquille à la maison, alors que le temple de Dieu est en ruines et que personne ne le réédifie. Cette invitation à réfléchir nous interpelle : en effet, aujourd’hui aussi en Europe, nous chrétiens avons la tentation de nous contenter de rester tranquillement dans nos structures, dans nos maisons et nos églises, dans nos sécurités données par les traditions, dans l’établissement d’un certain consensus, tandis que tout autour les églises se vident et que Jésus est de plus en plus oublié.

    Réfléchissons : combien de personnes n’ont plus faim et soif de Dieu ! Ce n’est pas parce que nous sommes mauvais, non, mais parce que personne ne leur donne l’appétit de la foi ni ne ravive cette soif qui est dans le cœur de l’homme : cette « soif inhérente et perpétuelle » dont parle Dante (Paradis, II, 19) et que la dictature du consumérisme, une dictature légère mais suffocante, essaye d’éteindre. Beaucoup sont portés à satisfaire uniquement les besoins matériels, mais pas le manque de Dieu. Et nous nous en soucions certainement, mais à quel point nous en soucions-nous vraiment ? Il est facile de juger celui qui ne croit pas, il est commode de lister les raisons de la sécularisation, du relativisme et de tant d’autres –ismes. Mais, dans le fond, c’est stérile. La Parole de Dieu nous invite à réfléchir sur nous-mêmes : ressentons-nous de l’affection et de la compassion pour ceux qui n’ont pas eu la joie de rencontrer Jésus ou qui l’ont perdue ? Sommes-nous tranquilles parce que dans le fond il ne nous manque rien pour vivre ou bien sommes-nous préoccupés de voir tant de frères et sœurs loin de la joie de Jésus ?

    Le Seigneur, par le prophète Aggée, demande à son peuple de réfléchir sur un autre sujet. Il dit : « vous mangez, mais sans être rassasiés ; vous buvez, mais sans être désaltérés ; vous vous habillez, mais sans vous réchauffer » (v. 6). En somme, le peuple avait ce qu’il voulait et n’était pas heureux. Qu’est-ce qui lui manquait ? Jésus nous le suggère, avec des mots qui semblent reprendre ceux d’Aggée : « J’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire […] j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé » (Mt 25, 42-43). Le manque de charité cause le malheur, parce que seul l’amour rassasie le cœur. Seul l’amour rassasie le cœur. Enfermés dans l’intérêt pour leurs propres affaires, les habitants de Jérusalem avaient perdu la saveur de la gratuité. C’est peut-être aussi notre problème : se concentrer sur les différentes positions dans l’Église, sur les débats, les agendas et les stratégies, et perdre de vue le véritable programme, celui de l’Évangile : l’élan de la charité, l’ardeur de la gratuité. La voie de sortie des problèmes et des fermetures est toujours celle d’un don gratuit. Il n’y en a pas d’autre. Réfléchissons-y.

    Et après avoir réfléchi, il y a le second passage : reconstruire. « Reconstruisez ma maison », demande Dieu par le prophète (Ag 1, 8). Et le peuple reconstruit le temple. Il arrête de se contenter d’un présent tranquille et travaille pour l’avenir. Et puisqu’il y avait des gens qui étaient contre, le Livre des Chroniques nous dit qu’ils travaillaient avec une main sur les pierres, pour construire, et l’autre main sur l’épée, pour défendre ce processus de reconstruction. Ça n’a pas été facile de reconstruire le temple. C’est ce dont a besoin la construction de la maison commune européenne : quitter les facilités de l’immédiat pour revenir à la vision clairvoyante des pères fondateurs, une vision – je dirais – prophétique et d’ensemble, parce que eux n’ont pas cherché le consensus du moment mais rêvaient le futur de tous. C’est ainsi qu’ont été construits les murs de la maison européenne et c’est seulement ainsi que l’on pourra les renforcer. Cela vaut aussi pour l’Eglise, la maison de Dieu. Pour la rendre belle et accueillante, il faut regarder ensemble l’avenir, non pas restaurer le passé. Malheureusement le “restaurationnisme” du passé qui nous tue, nous tue tous, est à la mode. Il est certain que nous devons repartir des fondations, des racines – ça oui, c’est vrai –, car c’est de là que l’on reconstruit : de la tradition vivante de l’Eglise qui se fonde sur l’essentiel, sur la bonne nouvelle, sur la proximité et sur le témoignage. C’est de là que l’on reconstruit, à partir des fondations de l’Eglise des origines et de toujours, par l’adoration de Dieu et par l’amour du prochain, pas par ses goûts particuliers, pas par les pactes et les négociations que nous pouvons faire maintenant, disons, pour défendre l’Église ou défendre la chrétienté.

    Chers frères, je voudrais vous remercier pour ce travail de reconstruction qui n’est pas facile, et que vous poursuivez avec la grâce de Dieu. Merci pour ces 50 premières années au service de l’Eglise et de l’Europe. Continuons, sans jamais céder au découragement et à la résignation : nous sommes appelés par le Seigneur à une œuvre splendide, à travailler pour que sa maison soit toujours plus accueillante, pour que chacun puisse y entrer et y habiter, pour que l’Eglise ait ses portes ouvertes à tous et que personne n’ait la tentation de se concentrer uniquement sur la surveillance et le changement des serrures. Les petites choses délicieuses… Et on se laisse tenter. Non, le changement va ailleurs, il vient des racines. La reconstruction va ailleurs.

    Le peuple d’Israël a reconstruit le temple de ses propres mains. Les grands reconstructeurs de la foi du continent ont fait de même – pensons aux Patrons. Ils ont mis en jeu leur petitesse, en se fiant à Dieu. Je pense aux saints comme Martin, François, Dominique, Pio dont nous nous souvenons aujourd’hui ; aux patrons comme Benoit, Cyrille et Méthode, Brigitte, Thérèse Bénédicte de la Croix. Ils ont commencé par changer leur propre vie en accueillant la grâce de Dieu. Ils ne se sont pas préoccupé des temps difficiles, de l’adversité ni des divisions, il y en a toujours eues. Ils n’ont pas perdu leur temps à critiquer ni à culpabiliser. Ils ont vécu l’Evangile, sans se préoccuper d’efficacité et de politique. Avec la force venue de l’amour de Dieu, ils ont incarné son style de proximité, de compassion et de tendresse – le style de Dieu : proximité, compassion et tendresse – ; et ils ont construit des monastères, fait fructifier la terre, redonné une âme aux personnes et aux pays. Aucun programme “social” entre parenthèses, seulement l’Evangile. Et avec l’Evangile ils ont continué.

    Reconstruisez ma maison. Le verbe est conjugué au pluriel. Toute reconstruction se fait ensemble, dans l’unité. Avec les autres. Il peut exister des visions différentes, mais l’unité doit toujours être gardée. Parce que si nous conservons la grâce de l’ensemble, le Seigneur construit même là où nous ne réussissons pas. La grâce de l’ensemble. C’est notre appel : être Eglise, un seul corps composé de tous. C’est notre vocation, en tant que Pasteur, de rassembler le troupeau, non pas de le disperser ou de le conserver dans de beaux enclos fermés. C’est le tuer. Reconstruire, c’est devenir artisans de communion, tisseurs d’unité à tous les niveaux : non par stratégie, mais pour l’Evangile.

    Si nous reconstruisons ainsi, nous donnerons la possibilité à nos frères et sœurs de voir. C’est le troisième verbe, par lequel se conclut l’Evangile d’aujourd’hui, avec Hérode qui cherchait à « voir Jésus » (cf. Lc 9, 9). Aujourd’hui comme à l’époque on parle beaucoup de Jésus. On disait alors : « Jean le Baptiste est ressuscité d’entre les morts. […]  C’est le prophète Élie qui est apparu […] C’est un prophète d’autrefois qui est ressuscité » (Lc 9, 7-8). Tous ont apprécié Jésus, mais n’ont pas compris sa nouveauté et l’ont enfermé dans des schémas déjà vus : Jean, Elie, les prophètes… Cependant Jésus ne peut être enfermés dans les schémas de l’« ouï-dire » ou du « déjà-vu ». Jésus est toujours une nouveauté, toujours. La rencontre avec Jésus t’émerveille, et si tu ne ressens pas d’émerveillement dans la rencontre avec Jésus, tu n’as pas rencontré Jésus.

    Beaucoup en Europe pensent que la foi est une chose déjà vue, qui appartiendrait au passé. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas vu Jésus à l’œuvre dans leurs vies. Et souvent ils ne l’ont pas vu parce que nous ne l’avons pas assez manifesté dans nos vies. Parce que Dieu se voit dans les visages et dans les gestes des hommes et des femmes transformés par sa présence. Et si les chrétiens, au lieu de rayonner la joie contagieuse de l’Évangile, proposent à nouveau des schémas religieux éculés, intellectualistes et moralistes, le peuple ne voit pas le Bon Pasteur. Il ne reconnaît pas Celui qui, amoureux de chacune de ses brebis, l’appelle par son nom et la cherche pour la mettre sur les épaules. Il ne voit pas Celui dont nous prêchons l’incroyable Passion, précisément parce qu’il n’a qu’une passion : l’homme. Cet amour divin, miséricordieux et bouleversant, est la nouveauté éternelle de l’Évangile. Et il nous demande, chers frères, des choix sages et audacieux faits au nom de la folle tendresse avec laquelle le Christ nous a sauvés. Il ne nous demande pas de démontrer, il nous demande de montrer Dieu, comme l’ont fait les saints : non pas en paroles mais avec la vie. Il demande prière et pauvreté, il demande créativité et gratuité. Aidons l’Europe d’aujourd’hui, malade de fatigue – c’est la maladie de l’Europe d’aujourd’hui –, à retrouver le visage toujours jeune de Jésus et de son épouse. On ne peut que se donner tout entier pour que cette beauté intemporelle se voie.

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  • Ce qui s'est vraiment passé au Congrés eucharistique international de Budapest

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    De Peter Heltai sur le National Catholic Register :

    Que s'est-il vraiment passé au Congrès eucharistique de Budapest ?

    COMMENTAIRE : Un événement merveilleux qui a donné de l'espoir à des centaines de milliers de pèlerins au cœur de l'Europe sécularisée a malheureusement été présenté par beaucoup comme une rencontre entre un pape " libéral " et un premier ministre " illibéral ".

    Pilgrims at the 52 International Eucharistic Congress participate in a candlelight procession and adoration Sep. 11 in Budapest, Hungary.
    Les pèlerins du 52e Congrès eucharistique international participent à une procession à la bougie et à une adoration le 11 septembre à Budapest, en Hongrie. (photo : Daniel Ibanez / Catholic News Agency)

    21 septembre 2021

    Cela fait une semaine que l'avion papal a atterri sur le sol hongrois et a amené le pape François à Budapest, où il a célébré la messe de clôture du 52e Congrès eucharistique international. 

    Cependant, si l'on regarde la couverture du Congrès, de nombreux yeux de la presse grand public étaient fixés sur la rencontre entre le pape François "libéral" et le Premier ministre hongrois "illibéral" Viktor Orbán. 

    Il en a résulté une politisation malheureuse d'un événement merveilleux qui a donné de l'espoir à des centaines de milliers de pèlerins au cœur d'un continent européen sécularisé. 

    Comme toujours, les grands médias anti-chrétiens et leurs promoteurs ont été très créatifs pour trouver des moyens de détourner l'attention de ce qui s'est réellement passé pendant le Congrès et entre le chef de l'Église catholique et le chef d'un nouveau "bloc politique chrétien européen." Ils avaient plusieurs raisons pour cette manipulation, car aucun des deux événements ne correspond à la narration qu'ils souhaitent. Voyons pourquoi.

    Le communisme goulash

    Cette année, c'était, en fait, la deuxième fois que la Hongrie accueillait un congrès eucharistique. Le premier s'était tenu à la veille de la Seconde Guerre mondiale, en 1938. Le 34e Congrès eucharistique de Budapest devait être l'une des dernières expressions publiques de la chrétienté européenne avant le début d'une ère très sombre de persécutions, de répression et de difficultés. Les organisateurs étaient loin de se douter que le souvenir de ces journées servirait d'espoir aux fidèles souffrant de l'occupation nazie ou de la brutale oppression communiste soviétique qui a suivi. 

    Des figures historiques comme le cardinal József Mindszenty, renforcées par l'expérience du Congrès de 1938, font depuis lors partie de la mémoire commune du pays. Ainsi, les organisateurs du dernier congrès, qui avait dû être reporté d'un an en raison de la pandémie, savaient qu'un héritage très sérieux était en jeu. Non seulement ce Congrès représentait une énorme opportunité de renforcer les fidèles, mais il pouvait également prouver que le catholicisme n'a pas seulement un passé brillant, mais aussi un avenir plein d'espoir en Hongrie. Ceux qui ont eu la chance d'assister à la procession aux chandelles du 11 septembre ou à la messe papale du lendemain n'ont eu aucun doute sur le fait que le Congrès, comme l'a fait remarquer un pèlerin américain, "était ainsi une déclaration sur la renaissance de la Hongrie et la persistance de la foi." 

    Cette "renaissance" est essentielle car, malgré la rhétorique politique actuelle, la religiosité en Hongrie n'est pas sensiblement meilleure qu'en Occident. Plusieurs raisons expliquent cette réalité. La première réside dans l'expérience de la Hongrie avec le "communisme goulash". 

    Après la révolte des combattants de la liberté hongrois contre le communisme en 1956, le régime hongrois a changé de tactique. Au lieu de l'oppression sévère qu'il utilisait auparavant, le régime "réformé" visait le compromis en échange d'avantages économiques.

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  • Le cardinal Sarah, ni traditionaliste, ni progressiste, mais intransigeant

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    «Je ne suis ni traditionaliste, ni progressiste. J’enseigne ce que les missionnaires m’ont enseigné. Je veux être fidèle, c’est tout.» Le cardinal Robert Sarah n’aime pas les étiquettes. Mais il admet celle d’intransigeant «parce que Dieu est exigeant, parce que l’amour est exigeant».

    A lire sur cath.ch

  • La pilule de Benoît XVI et la pilule de Houellebecq

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    Le diagnostic répété (93 ans) de Benoît XVI sur les effets sociaux de la pilule contraceptive étonne ou dérange, mais il rejoint aussi celui d’auteurs peu suspects de ringardise, comme Michel Houellebecq. Tous deux, relève Henri Quantin, y ont vu « un palier dans la montée historique de l’individualisme ». Une tribune publiée le 22/09/21 sur le site web « aleteia »:

    « Dans l’introduction ajoutée au recueil de ses textes sur l’Europe, le pape émérite Benoît XVI écrit que la pilule a « transformé les consciences des hommes, lentement d’abord, puis de plus en plus clairement ». La séparation entre la sexualité et la fécondité fût en effet « un bouleversement fondamental », menant peu à peu à l’idée que toutes les formes de sexualité étaient équivalentes. Avec la pilule, le monde est entré dans une nouvelle ère aux deux pans symétriques : une sexualité sans procréation ; une procréation sans sexualité.

    Un crime de lèse-modernité

    benoit-xvi.jpgCertains s’offusqueront sans doute de cette nouvelle attaque contre la pilule, cachet plus adorable, y compris chez certains catholiques déclarés, que l’hostie consacrée. Dans leur certitude de « momies progressistes exsangues » (le terme est de Houellebecq), ils répéteront une fois de plus que l’encyclique Humanae vitae, qui mettait en garde contre la contraception artificielle dès 1968, a vidé les églises. Les historiens sérieux, comme Guillaume Cuchet, ont montré que la dégringolade de la pratique avait eu lieu quelques années plus tôt, mais il reste bien des militants aveugles qui savent, d’une science quasi divine, que l’Église a commis le péché sans rémission, le crime de lèse-modernité.

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  • Cette mère italienne a sacrifié sa vie pour son bébé à naître

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    De Katie Yoder sur Catholic News Agency :

    Une nouvelle sainte pro-vie ? Cette mère italienne a sacrifié sa vie pour son bébé à naître
     
     Maria Cristina Cella Mocellin, who sacrificed her life for the sake of her baby.
    Maria Cristina Cella Mocellin, qui a sacrifié sa vie pour son bébé.
    Capture d'écran Facebook de la photo de Maria Cristina Cella Mocellin, une mère italienne qui a sacrifié sa vie pour son bébé./ Facebook

    Salle de presse de Washington, D.C., 18 sept. 2021

    "Riccardo, tu es un cadeau pour nous". Ce sont les mots qu'une mère italienne de 26 ans a écrits à son nouveau-né il y a 26 ans. Ce sont des mots pour lesquels elle était prête à vivre - et à mourir.

    Le 30 août, le pape François a avancé la cause de sainteté de Maria Cristina Cella Mocellin, qui a sacrifié sa vie pour son bébé. Selon EWTN Pro-Life Weekly, les catholiques la comparent déjà à une autre sainte, Sainte Gianna Beretta Molla, car les deux femmes ont refusé un traitement médical qui aurait mis en danger leur bébé à naître. Après un examen approfondi, l'Église reconnaît désormais Maria Cristina comme une "vénérable" pour avoir mené une vie héroïquement vertueuse.  

    Voici l'histoire de cette vie.

    Maria Cristina est née en 1969 dans une ville appelée Cinisello Balsamo, située à Milan. Selon La Stampa, elle a grandi à côté des Sœurs de la Charité de Sainte Jeanne Antida Thouret, et a été catéchiste et animatrice de jeunesse. Elle a fortement envisagé la vie religieuse alors qu'elle était encore une jeune adolescente. 

    "Seigneur, montre-moi le chemin : peu importe que tu me veuilles comme mère ou comme religieuse, ce qui compte vraiment, c'est que je fasse toujours ta volonté", écrit-elle dans son journal spirituel en 1985.

    Sa vocation est devenue claire lorsque, à 16 ans, elle a rencontré Carlo Moccellin. Elle était appelée au mariage - un mariage avec lui. Elle ne s'est jamais départie de cette conviction, même lorsque les médecins ont découvert un sarcome dans sa jambe gauche, rapporte Vatican News. 

    "J'ai réalisé que tout est un cadeau, même une maladie, car si elle est vécue de la meilleure façon possible, elle peut vraiment aider à grandir", a-t-elle écrit à Carlo en 1988.

    Soignée avec succès, elle a terminé ses études secondaires avant d'épouser Carlo en 1991. Ils ont rapidement accueilli deux enfants dans leur foyer, Francesco et Lucia. Ils en attendent un troisième, Riccardo, lorsqu'ils apprennent que son cancer est revenu. 

    Sa première pensée a été pour son petit garçon à naître. 

    "Ma réaction a été de dire encore et encore : 'Je suis enceinte ! Je suis enceinte ! Mais docteur, je suis enceinte", écrit-elle dans une lettre adressée en 1995 à son petit Riccardo. "Je me suis battue de toutes mes forces et je n'ai pas abandonné l'idée de te mettre au monde, à tel point que le médecin a tout compris et n'a plus rien dit."

    Maria Cristina a refusé les traitements de chimiothérapie qui auraient menacé la vie de son futur bébé. Au lieu de cela, elle a attendu la naissance de Riccardo, en 1994. Mais à ce moment-là, le cancer s'était déjà propagé à ses poumons et lui causait d'immenses souffrances. 

    "Je crois que Dieu ne permettrait pas la douleur s'il ne voulait pas obtenir un bien secret et mystérieux mais réel", écrit-elle. "Je crois qu'un jour je comprendrai le sens de ma souffrance et j'en remercierai Dieu."

    Le 22 octobre 1995, elle est morte à l'âge de 26 ans. 

    Mais son histoire - et son bébé - perdurent. Dans sa lettre à Riccardo, qu'elle a écrite un mois avant sa mort, elle a souligné la beauté de sa vie.

    "Cher Riccardo, tu dois savoir que tu n'es pas au monde par hasard", commence-t-elle. "Le Seigneur a voulu ta naissance malgré tous les problèmes qu'il y avait... quand nous avons appris ton existence, nous t'avons aimé et désiré de tout notre cœur."

    "C'est ce soir-là, dans la voiture sur le chemin du retour de l'hôpital, que tu as bougé pour la première fois. C'était comme si tu disais : 'Merci maman de m'aimer'. Et comment ne pas t'aimer ?" a-t-elle ajouté. "Tu es précieux, et quand je te regarde et que je te vois si beau, si vif, si amical, je me dis qu'il n'y a aucune souffrance au monde qui ne vaille la peine d'être supportée pour un enfant."

    Maria Cristina écrivait régulièrement, et tenait un journal spirituel, selon l'Associazione Amici di Cristina (Association des amis de Cristina), qui promeut la dignité de la vie humaine en l'honneur de son homonyme. Le site Web de l'association présente des extraits de son journal et de ses lettres.

    "Seigneur, je ne veux que Toi ! Je n'aime que Toi ! Je ne cherche que Toi !", l'organisation cite ses propos. "Qu'importe de souffrir dans la vie si tu es au coin de la rue à m'attendre pour me donner une joie immense ?".

    La joie apparaît à plusieurs reprises dans ses écrits.

    "C'est ma devise : "Fais tout avec joie !"" souligne-t-elle dans une lettre adressée à Carlo en 1985. "Même si parfois cela me coûte beaucoup, surtout quand mon moral est bas ou quand... 'il te semble que tout est contre toi...' comme tu le dis, dans ta belle lettre. Mais, comme la lumière vient après l'obscurité, ainsi, après le désespoir, retrouve la joie".

    Cette joie a façonné son amour de Dieu et son amour pour Carlo.

    "Tu ne trouves pas ça extraordinaire ?" Maria Cristina a demandé à Carlo en 1987. "S'il n'y avait pas toi et moi qui nous aimons, le monde manquerait de ce quelque chose que personne d'autre à notre place ne pourrait donner".

    Elle a également écrit sur l'amour de Dieu - et l'appel à la perfection.

    "Je deviens sainte dans la mesure où je me vide de tout, j'enlève tout obstacle de mon esprit, de mon cœur et de ma vie pour me laisser pénétrer complètement par l'amour de Dieu", soulignait-elle à Carlo en 1990. "Plus concrètement, cela signifie vivre la vie quotidienne avec une grande simplicité, dans la famille, dans l'étude, dans la relation avec toi, Carlo. Ma place est dans la simplicité et la "routine"".

    Dans le simple, elle a trouvé le miraculeux. Dans l'ordinaire, elle a découvert l'extraordinaire.

    L'année de sa mort, elle écrit dans une autre lettre : "Bien que ma santé soit précaire... JE SUIS HEUREUSE !" Elle conclut : "J'ai honte de demander autre chose au Seigneur, pour nous le miracle est déjà là : s'Il nous aime et que nous nous aimons, rien d'autre ne compte."