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Spiritualité - Page 363

  • Robert Sarah, ce cardinal guinéen icône des catholiques conservateurs

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    De Marie-Christine Tabet sur le site du Journal du Dimanche :

    Robert Sarah, ce cardinal que La Manif pour tous adore

    PORTRAIT - Proche des milieux conservateurs français, le Guinéen Robert Sarah est attendu en France en fin de semaine. Le JDD l’a rencontré.

    Monseigneur Sarah, en mars 2015, à la nonciature de Paris. (Julien de Fontenay pour le JDD)

    Au centre culturel Saint-Louis des Français à Rome, personne n'avait imaginé une telle affluence pour la présentation du livre d'un cardinal. L'auditorium, à deux pas de la Piazza Navonna, n'a pu accueillir les quelque 350 curieux qui se sont présentés pour assister à la conférence de Robert Sarah sur La Force du silence*, une méditation spirituelle sous forme d'entretiens avec le journaliste Nicolas Diat. Il a fallu mettre des chaises dans les couloirs. Les retardataires sont restés debout où ont rebroussé chemin. Seul l'écrivain Tahar Ben Jelloun avait fait aussi bien en 2015. Avec un public très différent. Ce jeudi 6 octobre, l'assistance comptait pas moins de quatre autres cardinaux, une brochette de diplomates européens et africains, des religieux, le redouté vaticaniste Sandro Magister… et des représentants de nombreuses communautés catholiques.

    Converti au catholicisme à l'adolescence

    Que se serait-il passé si - comme c'est l'usage - le nouvel ambassadeur près le Saint-Siège, Philippe Zeller, avait envoyé des invitations? Installé depuis quelques mois seulement à la villa Bonaparte, le diplomate avait opté pour la discrétion. Il sait déjà que les déclarations du prélat africain, défenseur de la famille et chef de file des "anti-gender", ne passent inaperçues ni à Rome… ni en France. A 71 ans, le cardinal guinéen est devenu une icône pour les catholiques conservateurs français. Un mariage inattendu.

    «Il est très apprécié des jeunes tendance Versailles»

    Né dans une famille coniagui du nord de la Guinée, le cardinal s'est converti au catholicisme à l'adolescence. Formé dans la rigueur des Spiritains, il a ensuite bravé le dictateur Sékou Touré, qui avait chassé tous les prêtres étrangers du pays. En 1979, son courage politique lui a valu d'être nommé évêque de Conakry - alors le plus jeune du monde - par Jean-Paul II. En 2010, Benoît XVI, dont il est très proche, l'a créé cardinal. Depuis vingt-deux ans à Rome, il ne semblait pas prédestiné à rencontrer le public français. "Il est très apprécié des jeunes tendance Versailles", décode un évêque. Sa popularité a grandi en France en 2012 avec l'émergencede La Manif pour tous, dont le noyau dur a défilé dimanche à Paris sur le thème de la filiation.

    «L'Europe se suiciderait si elle abandonnait ses valeurs chrétiennes»

    Son livre précédent Dieu ou rien, a d'ailleurs connu un succès de librairie inhabituel dans le registre religieux. Il a certes bénéficié du réseau efficace des monastères, mais l'a largement dépassé. L'ouvrage a fait l'objet de 14 traductions. Samedi, il commence une nouvelle tournée en France. Après Versailles, il se rendra à Bordeaux puis à Créteil et en début d'année à la basilique de Fourvière, à Lyon… Cet homme grand et fin à la voix monocorde, séduit des catholiques français en quête d'identité. Sans élever le ton, il leur assène ses "vérités" et elles les séduisent. "L'Église doit présenter le message du Christ, résume-t-il, il ne faut pas réduire l'Évangile pour séduire des partisans. Une Église qui dirait 'on accepte les gens comme ils sont' ne serait pas fidèle à elle-même. Quel est le bilan du concile Vatican II? Pas si important que cela, il me semble…" L'homme n'est pas adepte du compromis. "Il y a des chrétiens qui meurent pour leur foi au Pakistan et en Irak. Comment pourrions-nous ne pas être exigeants? Ce serait indécent. L'Europe se suiciderait si elle abandonnait ses valeurs chrétiennes."

    Ses positions doctrinales l'opposent au pape

    Alors qu'il dispose de l'un des plus beaux bureaux de la curie romaine avec une vue imprenable sur Saint-Pierre de Rome, il s'applique la frugalité qu'il professe. ll partage avec le pape François une détestation pour l'ostentatoire et les mondanités et affiche un goût pour la pastorale. Comme un curé de campagne, cet intellectuel appuie chacune de ses démonstrations d'une image explicite. "L'exigence? Mais que réussira un enfant qui n'est pas exigeant dans son travail?"

    Paradoxalement, ce sont ses oppositions doctrinales avec l'actuel pape qui ont renforcé sa notoriété. Pendant le synode sur la famille, il a ferraillé contre les progressistes qui voulaient comme François trouver une place dans l'Église aux divorcés désireux de se remarier. Il a guidé d'une main de fer les évêques africains, dont la plupart ont été nommés grâce à lui. Plusieurs fois par semaine, il les réunissait dans ses appartements pour rappeler à l'ordre ceux qui étaient prêts à céder du terrain et à se laisser imposer "une vision occidentale de la famille". Pour lui, l'Occident "n'est plus un modèle". Et il est prêt à s'engager pour l'aider à reprendre sa place. "J'ai reçu la foi et l'instruction de l'Europe, explique-t-il, Dieu ne donne rien au hasard." Dans l'hémicycle, pendant le synode, il a été peu disert.

    Il invite les prêtres à dire la messe dos aux fidèles

    «On me qualifie de traditionaliste. Ce n'est pas vrai. Je suis radical»

    Mais son intervention n'est pas passée inaperçue. Il avait mis sur le même plan la menace de la théorie du genre et celle de l'État islamique… En juillet, c'est son invitation faite aux prêtres de célébrer la messe dos aux fidèles qui a suscité une vive émotion. Préfet pour la célébration du culte divin et la discipline des sacrements, il est chargé de la liturgie… Le service de communication du Vatican a pris soin de préciser quelques jours plus tard que cette déclaration n'avait aucun caractère officiel… "ll est utile au pape, relève un fin connaisseur de la curie, il rassure tous ceux qui sont un peu déstabilisés par les positions trop audacieuses de François sur les homosexuels ou les migrants…" De son côté, le cardinal supporte pourtant mal l'étiquette d'"opposant au pape". "C'est faux et malhonnête, s'emporte-t-il, nous partageons la même foi et je me sens très proche de lui. Je suis souvent très maladroit. On me qualifie de traditionaliste. Ce n'est pas vrai. Je suis radical."

    C'est dans le silence de la Grande Chartreuse, normalement interdite aux visiteurs, où il a été invité par les moines-ermites à séjourner trois jours avec Nicolas Diat, son coauteur, qu'il a retrouvé cette radicalité à laquelle il aspire. "Nous sommes arrivés de nuit, j'ai vu le prieur sortir en sandales dans la neige pour nous accueillir. Je me suis interrogé sur le sens de cette abnégation et de ce dénuement. Pourquoi un tel sacrifice?" Un monde très éloigné des préoccupations de l'Ouest parisien. 

    * La Force du silence. Contre la dictature du bruit (Fayard).

    Marie-Christine Tabet, envoyée spéciale à Rome (Italie) - Le Journal du Dimanche

  • Des jeunes assoiffés d'espérance et de vérité

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    De LaLibre.be (débats) :

    Assoiffés d’espérance et de vérité

    Une opinion de douze jeune chrétiens. Organisateurs de la Session Lead (1). 

    Le 22 septembre dernier, dans un texte implacable publié par le journal "Libération", le collectif Catastrophe regroupant une quinzaine de jeunes nés en 1990 traçait à grandes lignes le portrait d’une société globalisée et désenchantée qui ne put offrir de place à leur génération. "Nous avons grandi dans une impasse […] Nous arrivions trop tard […] Au lycée, on nous avertit d’emblée que l’Histoire était finie. On nous expliqua que Dieu, le Roman et la Peinture étaient morts. Sur les murs de la capitale, on nous apprit que l’Amour l’était aussi. Nous n’en connaissions pas le visage que déjà, nous n’avions plus le droit d’y croire." Quelques jours plus tard, dans "La Libre" du 29 septembre, plus sereinement mais tout aussi inquiète, l’essayiste Anne Mikolajczak se penchait sur nos âges. Elle décrivait à son tour "une génération en panne de projets, de confiance et de repères".

    Leurs constats respectifs qui se croisent et se complètent ne s’arrêtaient cependant pas là. L’un comme l’autre, ils évoquaient des échappatoires possibles, des énergies propres, des chemins de traverse qui ouvrent à la création et à de nouveaux horizons.

    Une vérité commune pour nous rassembler

    A notre tour, nous les rejoignons, mais sans doute pour aller plus loin encore, dans le constat comme dans l’espérance. Plus loin, car nous le reconnaissons, nous sommes assoiffés d’une vérité vers laquelle la société ne nous mène plus.

    Dans les pas d’un saint Thomas d’Aquin, nous affirmons pourtant que cette vérité existe et qu’elle n’est "ni dans les choses, ni dans la pensée" mais bien "dans une relation d’adéquation entre notre pensée et la réalité qui nous fait face". Ainsi, la vérité ne dépend pas de nous, et ne pourrons jamais la détenir, mais nous sommes appelés à la chercher inlassablement. Or, une société qui se contente d’affirmer que chacun détient "sa" vérité, qu’il y a autant de vérités que de points de vue, et que tout ce qui est sincère est vrai, ne nous pousse plus à dépasser ou à réinterroger humblement nos convictions et nos a priori. Pire, elle nous écarte irrémédiablement les uns des autres, tant nous restons enfermés dans nos conceptions respectives sans ne plus oser les confronter. Et en définitive, elle se délite par elle-même. Car comment pourrions-nous "faire" société, si aucune vérité, aucune perspective commune ne pouvait plus nous rassembler ?

    Il ne nous revient donc pas de créer une vérité préfabriquée soucieuse d’aiguiller le monde. Simplement de reconnaître que la recherche du vrai, du beau, du bien et de ce qui est juste est plus que jamais ce qui doit animer notre génération en quête de sens. De reconnaître également que nous ne serons jamais les détenteurs de la vérité, mais que nous pouvons en être les "coopérateurs" répéterons-nous avec Benoît XVI. Car si la vérité ne dépend pas des hommes, elle a besoin des hommes pour être dite, et les hommes ont besoin de s’en approcher pour être éclairés. Là est notre credo et là est notre espérance : ce cheminement, même infini, est possible. Pour ce faire, il nous revient donc, dans la société que nous sommes appelés à bâtir, de permettre aux hommes de chercher cette vérité de par l’éducation, la charité, et des lieux de réflexion à retrouver.

    Le sens et l’espérance

    Nous plaidons en ce sens pour le retour de la transmission d’abord et avant tout à l’école. Tout simplement parce que le retour aux savoirs, loin de nous aliéner, nous offre des appuis pour mieux nous émanciper et découvrir ce que nous sommes. Tout simplement aussi parce que nous ne nous sommes pas faits tout seuls et que nous avons autant besoin du savoir de nos prédécesseurs, que de celui de nos contemporains pour progresser vers la vérité. "Tout homme a quelque chose d’unique à dire de la vérité", nous rappelait en ce sens François-Xavier Bellamy. Et nous avons besoin de tout homme, quel qu’il soit, pauvre ou petit, faible ou fragile, âgé ou étranger, pour nous guider et nous apporter son regard spécifique.

    Ce sont donc la transmission et le développement des liens fraternels qui sauveront notre génération. L’une comme l’autre élargiront notre regard et nous feront progresser. L’une comme l’autre nous permettront de reconnaître ce que notre voisin est aussi : celui qui peut nous guider vers la vérité. C’est d’ailleurs cette reconnaissance que nous oublions trop souvent de poser sur nos contemporains. Et c’est en son absence, lorsque l’on oublie ce que le plus petit d’entre nous a à nous apporter, que ne cesse de grandir "la globalisation de l’indifférence" comme le rappelle le pape François.

    L’Histoire n’est pas finie

    Cette double nécessité du lien et de la transmission est d’autant plus urgente que le sens et l’espérance ne sont pas de vains mots. Partout ils ne demandent qu’à renaître. Philippe de Woot, décédé le mois dernier, nous le rappelait au quotidien, lui qui offrit au monde de l’entreprise de retrouver des finalités au service de l’humain. Mère Teresa, canonisée dernièrement, ne peut que nous édifier, elle qui derrière les blessures les plus profondes voyait le sens et l’exceptionnel de chaque vie. Plus près de nous encore, l’initiative Teach4Belgium qui pousse les élèves à aller au bout de leurs capacités et de leurs ambitions est un exemple de ce qui encourage et valorise la jeunesse.

    Le lien et la transmission seront des clés pour soulager une société avide de vérité et d’espérance. Des clés complexes à assumer cependant, car elles requerront du courage : celui de conformer notre pensée à la réalité qui lui préexiste; car elles nécessiteront de l’humilité : celle de voir en l’autre celui qui peut m’aider, me faire grandir et me guider vers la vérité; car elles nous imposeront enfin de la persévérance : celle capable de rejeter la confortable indifférence comme le trop rassurant relativisme.

    Si donc les repères manquent parfois et que la confiance s’éclipse, l’Histoire n’en est pas finie pour autant. Pour répondre à Libération, Dieu lui-même n’est pas mort, et l’Amour ne s’est même pas retiré. Au contraire, ils n’attendent que nous. A notre génération dès lors de répondre avec confiance à cette soif de vérité et d’espérance qui habite nos cœurs. A notre génération de créer du lien, de transmettre et d’aimer.

    (1) Charles-Henry Cattoir (25 ans), Geoffrey de Hemptinne (24 ans), Hugues Bocquet (25 ans), Lorraine Grisard (23 ans), Maël Dumont (23 ans), Mathilde Van Breuseghem (23 ans), Marie-Alice Milcamps (25 ans), Philippe Cartuyvels (23 ans), Priscille de Truchis (26 ans), Tanguy Bocquet (25 ans), Thomas de Richecour (25 ans) et Valentine Hermans (23 ans). En septembre, la deuxième édition de la "Session LEAD" a rassemblé plus de 140 jeunes de 21 à 30 ans, pendant 5 jours. Objectif : encourager la réflexion personnelle et l’engagement dans la société à la lumière de la foi chrétienne.

  • Le cycle de cours 2016-2017 de l'Académie de Chant Grégorien à Liège: plus que deux jours pour s'inscrire

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    A ce jour, 34 inscriptions enregistrées: option "chant grégorien" (Isabelle Valloton), 16 inscrits - option "formation de la voix"(Julie Mossay), 13 inscrits - option "orgue liturgique" (Geneviève Chapelier), 5 inscrits.

    Encore deux jours pour se joindre au nouveau cycle. Cela se passe à Liège:

    Une offre dédiée au chant grégorien qui s’élargit à la formation de la voix et à l’initiation à l’orgue, avec trois professeurs universitaires ou diplômés des conservatoires tant belges qu’étrangers.

    Les formations se donnent toutes dans les locaux de l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132, 4000 Liège). Elles sont diversifiées et cumulables : chaque élève compose le « menu » de son choix en remplissant le formulaire d’inscription à nous faire parvenir d’ici le 20 octobre prochain.

    Pour tout renseignement n’hésitez pas à téléphoner au n° d’appel 04.344.10.89 ou à adresser un message email à academiedechantgregorienliege@proximus.be

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    Voir ici :

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    ou là : L’académie de chant grégorien à Liège : une offre qui s’élargit 

    inscriptions en ligne : www.gregorien.be 

    contacts et inscriptions : Tel. 04.344.10.89 / email academiedechantgregorien@proximus.be

    JPSC

  • 100.000 personnes rassemblées à Czestochowa pour une journée de pénitence publique

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    Du blog d'Yves Daoudal :

    Ça c’est la Pologne

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    Plus de 100.000 personnes se sont retrouvées samedi à Czestochowa pour un événement unique en son genre et peu propice à déplacer les foules : une journée de pénitence publique…

    Naturellement, alors que nos médias s'étendaient sur quelques milliers de furies en noir gueulant que leur corps leur appartient, ils n'en disent pas un mot.

    L’initiative émanait d’une petite fondation intitulée Solo Dios Basta (c’est le mot de sainte Thérèse : Dieu seul suffit), créée par un producteur et un réalisateur de films documentaires, fondation dédiée à l’évangélisation, à la lumière de l’enseignement de sainte Faustine.

    Elle disait ceci :

    Nous vous invitons à Jasna Gora à la Grande Pénitence pour tous les péchés commis en Pologne.

    C’est un événement qui concerne toute l’Eglise. Il rassemble toutes les formes de spiritualité, communautés et organisations. Considérez-vous tous invités.

    Le Peuple polonais est divisé, il y a beaucoup de méchanceté et de haine. Beaucoup vivent dans la peur, l’incertitude, les addictions. Ce sont les conséquences des pêchés que nous avons commis, nous et nos ancêtres.

    En faisant ensemble une « Grande Pénitence », nous pouvons changer le cours de l’histoire. L’histoire de chacun d’entre nous et celle du Monde entier. Voici venu le temps d’une puissante lutte de la civilisation de vie contre la civilisation de mort. Voici venu le moment exigeant une réponse rapide et claire de chacun de nous.

    La fondation avait invité le président de la conférence épiscopale, Mgr Gadecki, archevêque de Poznan. Que croyez-vous qu’il se passa ? Que dans le meilleur des cas l’archevêque a répondu que c’était sympathique et qu’il appuyait l’initiative, mais que son agenda ne lui permettait pas d’être présent ? Pas du tout. L’archevêque y est allé, avec d'autres évêques, il a célébré la grand-messe et il a prononcé un remarquable sermon sur le péché, soulignant que le péché était toujours personnel, mais qu’il y avait des péchés publics qui exigeaient une pénitence publique. On y retrouvait naturellement l’enseignement de Jean-Paul II sur les « structures de péché ».

    On lira ci-dessous la lettre de Mgr Gadecki, traduite par un lecteur de mon blog, qui est également le traducteur du texte de Solo Dios Basta, et qui m’écrit ceci :

    Ce qui m’intéresse dans l’événement (au delà de certains aspects «pastoraux «  à la mode qui m’agacent de plus en plus et auquel je ne peux me contraindre à participer) c’est la lettre de Mgr Gadecki dans le contexte de lutte politique intense auquel la Pologne fait face actuellement… et le fait de voir une foule aussi énorme (100.000 personnes) se déplacer un jour d’octobre de gens de toutes conditions, souvent très modestes, prêts à affronter les intempéries pour rester des heures en plein air aux pied des murailles du monastère pour témoigner leur refus de la civilisation de mort et leur foi qu’une foi encore la Vierge de Jasna Gora nous sauvera. Ce qui m’enthousiasme c’est de voir les queues immenses qui se forment  devant les dizaines de prêtres venus pour confesser les pélerins en plein air, face à face, le plus souvent debout.

    Je trouve que c’est une excellente réponse au cirque des résolutions du Parlement, de la Commission européenne, de la Plate-forme civique et autres comités de défense de la démocratie. En ce 38e anniversaire de l’intronisation de Jean-Paul II, les choses sont claires : de quel côté êtes-vous ? Que faites-vous de l’enseignement du Saint Pape polonais ?

    Je venais de lire la lettre des évêques de France appelant les « habitants » a retrouver le sens du politique »… et le soutien de la conférence des évêques de Pologne à une telle initiative m’a regonflé le moral. Je crois vraiment qu’une bataille se mène ici et va s’accentuer.

    N.B. Il est formellement déconseillé, pour le moral, de comparer les deux lettres. Je décline toute responsabilité en cas de dépression nerveuse ou de crise d’angoisse.

    Varsovie le 6 septembre 2016

    Cher Monsieur,

    C’est avec une grande joie, que j’ai reçu l’invitation qui m’a été faite à participer à l’initiative de Grande Pénitenceorganisée par la fondation Solo Dios Basta le 15 octobre de cette année au sanctuaire de la Sainte Mère de Dieu de Jasna Gora à Czestochowa.

    La célébration du 1050e anniversaire du baptême de la Pologne cette année nous invite tout d’abord à remercier Dieu pour le don de la Foi et les bienfaits spirituels, culturels et sociaux qui en découlent pour notre Patrie. C’est justement la Foi en Jésus Christ qui a constitué les fondations sur lesquelles, pendant des siècles, des générations de Polonais ont créé l’histoire d’un peuple qui malgré son histoire dramatique a gardé son identité, uni autour des valeurs découlant de l’Evangile. La dignité inaliénable de la personne humaine et le droit à la vie qui en est la conséquence, la solidarité, l’entraide, la liberté et enfin, l’amour et le pardon, voici seulement quelques idées qui assurent le développement sur tous les plans de la société, la paix et la sécurité.

    Bien que la fidélité au Christ, à la croix et à l’évangile soit un trait caractéristique de nombreuses générations de Polonais, on peut remarquer ces dernières années une montée de l’indifférence religieuse dans certains groupes sociaux. Cette tendance apparaît non seulement dans notre Patrie mais aussi dans beaucoup de pays d’Europe. La décision du Saint Père François de déclarer un Jubilé exceptionnel de la Miséricorde apparaît donc providentielle en cette année où le devoir de l’Eglise est de monter encore davantage le visage miséricordieux du Père, témoigner de la miséricorde et faire preuve de miséricorde. Car la découverte de la miséricorde c’est le début de la conversion.

    L’initiative de la  Grande Pénitence s’inscrit parfaitement dans ce processus. A travers le sacrement de pénitence et de réconciliation, l’homme peut faire l’expérience d’une miséricorde complète, du regard de Dieu qui pardonne et qui, en Jésus Christ, prend sur lui le péché et la mort qui en découle afin de ramener l’homme à la vie.

    J’assure tous les organisateurs, comme les participants à cette initiative, de mon soutien et de ma prière avec l’intercession de la Vierge de Jasna Gora, en leur accordant ma bénédiction pastorale.

    Stanislaw Gadecki

    Archevêque de Poznan

    Président de la Conférence des évêques de Pologne

  • Croire en Dieu ou dans son aide? Homélie du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine pour le 29e dimanche du temps ordinaire

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    Prédication du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine pour le 29e dimanche du temps ordinaire (Lc 18, 1-8) (archive du 20 octobre 2013)

    http://www.delamoureneclats.fr/ Références bibliques : http://aelf.org/

    Évangile : Parabole de la veuve qui demandait justice (Luc 18, 1-8)

    Jésus dit une parabole pour montrer à ses disciples qu’il faut toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne respectait pas Dieu et se moquait des hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : ‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’ Longtemps il refusa ; puis il se dit : ‘Je ne respecte pas Dieu, et je me moque des hommes, mais cette femme commence à m’ennuyer : je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse me casser la tête.’ » Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge sans justice ! Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Est-ce qu’il les fait attendre ? Je vous le déclare : sans tarder, il leur fera justice. Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? » 

  • Les quarante ans de la Communauté Saint-Martin

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    Philippe Maxence, sur le site de l'Homme Nouveau, interroge le modérateur de cette communauté florissante, une communauté de prêtres et de diacres au service de l'Eglise comme aurait pu le devenir la Fraternité des Saints Apôtres si l'on ne s'était pas mis en tête de la détruire... :

    Saint-Martin : une communauté en fête

    Quarante ans déjà… Fondée en 1976 en Italie par Mgr Guérin, la Communauté Saint-Martin compte actuellement plus de 100 prêtres et 110 séminaristes. Rencontre avec le modérateur de la Communauté, don Paul Préaux.

    Vous vous préparez à fêter les quarante ans de la Communauté Saint-Martin.

    Notre quarantième anniversaire sera marqué par trois évènements principaux. Nous célébrerons d’abord une messe d’action de grâce le 5 novembre, à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, qui a vu naître la Communauté. Le 11 novembre, en la fête de saint Martin, nous réunirons les séminaristes de la Communauté et leurs familles, à Évron, notre maison mère et maison de formation, située dans le diocèse de Laval. Puis, du 14 au 16 novembre, ce sont les membres de la Communauté, nos 100 prêtres et diacres et nos 110 séminaristes, qui se rassembleront.

    Votre Communauté a été fondée le 1er octobre 1976. Quel bilan tirez-vous de ces quarante ans ?

    De plus en plus, je pense que si la Communauté ne correspondait pas à un dessein de Dieu, il y a longtemps ­qu’elle n’existerait plus. Nous avons reçu beaucoup de grâces. Avec Mgr Jean-François Guérin, d’abord, qui a accepté de répondre à ce projet de Dieu, en quittant la France pour aller fonder la Communauté dans le diocèse de Gênes, en Italie. Cette période d’enfouissement nous a permis de grandir dans une certaine humilité, de ne pas être un phénomène de mode, mais d’avancer, au milieu des difficultés, en nous enracinant dans le Seigneur. La grâce de trouver Mgr Joseph Madec, ensuite, le premier évêque français qui nous a fait confiance en nous appelant à servir dans son diocèse de Fréjus-Toulon. Sans lui, nous n’aurions sans doute pas pu retrouver la France et y implanter des communautés.

    La fécondité d’aujourd’hui s’explique beaucoup par cet enfouissement d’hier, qui nous appris que c’est le Seigneur qui donne. Nous n’avons pas de méthode de recrutement. Nous essayons de vivre au mieux notre vie commune et notre mission, tout en réfléchissant à notre place dans l’Église. Il s’agit de contribuer au souffle missionnaire « à notre place, toute notre place, rien que notre place », selon une formule de notre fondateur. Nous ne sommes pas toute l’Église, mais nous avons une place dans l’Église.

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  • Elisabeth de la Trinité sera canonisée ce dimanche 16 octobre

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    Sur les pas d’Elisabeth de la Trinité (1880-1906)

     
    (RV) Connue pour sa prière Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, Elisabeth Catez est devenue Elisabeth de la Trinité, le 8 décembre 1901, lors de sa profession temporaire au Carmel de Dijon. Dans son homélie de béatification en 1984, Jean-Paul II parlait d’elle comme « un témoin éclatant de la joie d'être enraciné et fondé dans l'amour ». Chantre de la miséricorde de Dieu, Elisabeth n’a cessé de dire et d’écrire combien nous sommes aimés d’un Dieu proche, à la tendresse toute maternelle. La sainte a développé toute sa spiritualité sur ce que l’Eglise appelle l’« inhabitation de la Trinité ».

    Née en 1880, Elisabeth grandit à Dijon avec sa sœur Marguerite. A l’âge de 7 ans, son père meurt subitement dans ses bras. Elisabeth est une enfant tout feu tout flamme et montre de réelles dispositions à la prière. De caractère affirmé, elle peut tout aussi bien se montrer colérique, un penchant contre lequel elle décide de lutter résolument à partir de sa première communion. Dès lors, son désir de devenir religieuse ne cesse de se renforcer. Sa première communion marque un tournant dans sa vie, puisque c’est ce jour-là que la supérieure du Carmel, Mère Marie de Jésus, lui offre une image expliquant le sens de son prénom.

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  • Mgr Léonard, philosophe et théologien, n'a sans doute pas dit son dernier mot

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    Lu sur L’Echo, p. 12: Drieu Godefridi: « Le rôle d’un intellectuel n’est pas de suivre les modes »

    monseigneur-leonard-un-eveque-dans-le-siecle.jpgA l'occasion de la parution de son dernier ouvrage "Un évêque dans le siècle", le philosophe Drieu Gofdefridi a interrogé Monseigneur Leonard. L'ex-archevêque de Malines y livre notamment ses réflexions sur la question fort à la mode du transhumanisme, autrement dit la quête de l'immortalité. Ce faisant, "vous serez comme des dieux, vous allez vous faire vous-mêmes, vous allez être les maîtres de la connaissance du bien et du mal", explique-t-il à Drieu Godefridi qui rappelle au passage que Leonard est d'abord un philosophe, hégélien de première importance.  … “Comme je lui demandais si d'être privé de la "pourpre cardinalice" ne l'avait pas blessé, il m'a répondu ceci: "Blessé, c'est beaucoup dire. Mais cela m'a surpris, parce que c'était une tradition de deux siècles. Il y a eu beaucoup d'archevêques de Malines qui n'ont pas été cardinaux, par le passé, mais, depuis deux siècles, c'était devenu une espèce de tradition. … C'est délicat de le dire moi-même, mais beaucoup l'ont dit à ma place: sur le plan pastoral, sur le plan intellectuel, j'ai fait un travail qu'assez peu d'archevêques ont accompli. Sur le plan intellectuel, il y a eu Dechamps à Malines qui était un très bon philosophe, un apologète également. Pour ma part, j'ai accompli la tâche d'une manière plutôt originale. Un de mes évêques auxiliaires a d'ailleurs osé écrire que j'étais le premier archevêque de Malines à avoir visité entièrement le diocèse. Il salue aussi mon travail sur le plan intellectuel. Bref, cela m'a surpris, cela m'a déçu un peu, mais j'ai rebondi facilement." Je crois que cette réponse est sincère, d'autant que, tout au long de l'entretien, Monseigneur Léonard m'est apparu comme un homme heureux et apaisé, certes pressé de prendre sa retraite, mais aiguisé comme jamais sur le plan intellectuel. Large est le champ de ses lectures, et je serais surpris que le philosophe et théologien Léonard ait dit son dernier mot.” / Article (pdf))

    Source : Revue de presse succincte de l'archevêché de Malines-Bruxelles

    Un évèque dans le siècle, aux éditions du CEP (14€)

    Mgr Léonard / Drieu Godefridi

    Les Entretiens entre Mgr Léonard et Drieu Godefridi s’adressent très certainement aux lecteurs de conviction catholique. Toutefois, l’ampleur des sujets abordés, l’acuité des défis sociétaux traités, l’intelligence des réponses - jamais prise en défaut - font que ce livre s’adresse à toutes et tous. Refusant la passivité, un homme de conviction s’exprime à propos des voies nouvelles qui s’ouvrent devant l’être humain. Les propos de Mgr Léonard peuvent plaire ou déplaire, à aucun moment ils ne laissent indifférents. Au fil des questions de Drieu Godefridi, croyants et non-croyants trouveront ici matière à dialoguer. C’est ce dont notre siècle, à l’évidence, a le plus besoin. De façon urgente.

  • Les relations humaines à la lumière de l’Évangile,

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    Du P. Simon Noël sur son site web, un article à paraître dans la revue russe Radouga :

    regard.jpgAmour de Dieu et de nos frères

    Dans sa première épître, l'apôtre Jean a ces mots très clairs : Celui qui dit : « J'aime Dieu », et qui hait son frère est un menteur. Car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit ne peut aimer Dieu qu'il ne voit pas. C'est là le commandement que nous tenons de lui : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère (1 Jn 4, 20-21).

    C'est donc nos relations avec les autres qui prouveront l'authenticité de notre relation à Dieu.

    Voyons dès lors ce que nous devons faire pour assainir notre vie relationnelle, dans la lumière de l’Évangile. Jésus nous enseigne que c'est de l'intérieur, du cœur de l'homme que proviennent les mauvaises pensées, les mauvais désirs et toutes les fautes extérieures, commises avec la langue ou les membres du corps qui en découlent. Nous devons donc commencer par purifier notre intérieur, notre cœur.

    Ne pas juger

    La première chose, celle qui va finalement conditionner le reste, c'est d'éviter tout jugement sur les autres. Or notre tendance spontanée est de porter une foule de jugements sur ceux avec qui nous vivons. C'est plus fort que nous. Nous devons prendre conscience pour commencer qu'en émettant des jugements sur autrui, la plupart du temps nous nous trompons. Car nous n'avons jamais qu'une vue très partielle de la situation. Nous ne savons pas tout, et même peu de choses en définitive. C'est donc en soi une erreur grave que de juger. Le jugement appartient à Dieu seul, car lui, il sait absolument tout. En outre Jésus a dit qu'il était venu non pour juger mais pour sauver. Le regard de Dieu sur tout homme n'est pas un jugement de condamnation mais un regard d'amour et de miséricorde. Dieu hait le péché mais a compassion du pécheur. Certes à la fin il y aura un jugement, jugement particulier à la fin de toute vie humaine, jugement général à la fin des temps. Mais avant que vienne ce jugement, nous sommes toujours dans le temps de la miséricorde. Si la miséricorde divine nous est inlassablement proposée tant que dure notre vie sur terre, nous devons aussi pour notre part pratiquer cette même miséricorde à l'égard de nos compagnons de route. La véritable attitude évangélique consiste au contraire à nous condamner nous-même et à excuser les autres, à nous reconnaître davantage pécheur que les autres.

    L’Écriture nous dit que la langue nous a été donnée pour bénir. Nous devons donc seulement nous abstenir de juger et de dire du mal, mais positivement nous devons prendre l'habitude de dire du bien des autres. Nous répandrons ainsi autour de nous un climat positif, serein et joyeux. En bénissant les autres, en disant sur eux des choses positives et constructrices, notre âme sera dans la lumière et notre joie intérieure sera de plus en plus réelle. En croisant une personne, nous pouvons prier pour elle et la bénir, en disant par exemple : « Seigneur, je te rends grâce pour N. Et je te demande de le (la) bénir ». 

    Artisans de paix

    Toutefois, dans la vie sur terre, tout cela n'est pas aussi simple. Parfois des tensions existent dans nos relations humaines. Nous sommes mal à l'aise avec certains. Nous pouvons être blessés ou froissés par certains. Des malentendus peuvent survenir. Certaines situations peuvent s'envenimer. Il faut alors faire une nette distinction entre la sensibilité et notre volonté intérieure profonde. La sensibilité est un domaine qui échappe en grande partie à notre volonté. Je souffre du mal qu'un autre m'a fait et je ne parviens pas à l'oublier. Je pense alors que je ne pardonne pas et je me sens coupable. Mais c'est une erreur. Le pardon n'est pas une affaire de sensibilité, mais de volonté. Je ne dois pas me culpabiliser de la blessure psychique qui est en moi. Par contre ma volonté doit rester dans la charité. Si je ne me venge pas et si je prie pour celui qui m'a fait souffrir, je puis être certain que je vis le pardon chrétien, même si dans mon ressenti, je continue à éprouver une antipathie naturelle pour la personne en cause. A la longue, la persévérance dans la prière pour nos « ennemis » finit par apaiser totalement notre âme et même l'antipathie finit par disparaître complètement. Il se produit alors ce qu'on appelle une guérison de la mémoire.

    L’Évangile nous demande d'être des artisans de paix et de réconciliation. Le sermon sur la montagne appelle ces artisans des fils de Dieu. Lorsque dans un groupe déterminé (une famille, un milieu de travail, une communauté paroissiale ou religieuse), il y a des divisions, des tensions internes ou l'apparition de petits clans, et que nous avons la chance de ne pas y être mêlés, notre rôle sera alors de travailler à l'apaisement et à la réconciliation. Quel magnifique apostolat ! Le monde et la société, et même la communauté chrétienne, sont pleins de conflits. Nous devons être des ferments de paix et de réconciliation là où le Seigneur nous a placés. Si nous prenons la ferme décision d'être des artisans de paix, pour vivre l’Évangile au jour le jour, le Saint-Esprit nous guidera et nous indiquera en temps voulu les voies pour semer la paix autour de nous. Il nous rendra inventifs et ingénieux dans cet apostolat.

    Qui est mon prochain ?

    C'est cette question qui a donné à Jésus l'occasion de nous donner la parabole du bon samaritain, dans l'évangile de Luc. La réponse est claire : mon prochain, c'est tout homme que je croise, sans distinction de race, de langue ou de religion. C'est donc évidemment en premier lieu les personnes avec qui je vis : ma famille, mes voisins, mes collègues, mes amis. Il y a là-dessus une mise en garde à formuler. Il peut exister une conception du prochain qui est abstraite, même si elle est universelle. On rencontre des personnes qui ont un idéal de l'amour de l'humanité entière et qui tiennent des propos généreux sur les hommes des pays lointains ou sur les migrants, et qui sont incapables en même temps d'avoir de vraies relations cordiales avec les personnes les plus proches. Leur amour est abstrait et non concret. Et l'amour idéal qu'ils ont pour l'humanité dans son ensemble n'est qu'une fuite par rapport à leurs devoirs réels et concrets vis-à-vis des gens de leur entourage. Internet peut dans ce domaine jouer un mauvais rôle, en privilégiant les relations virtuelles sur les relations réelles. On voit des internautes en contact à distance avec le monde entier et qui ignorent en même temps leur voisin de palier ou les gens de leur famille. 

    Liturgie et relations humaines

    Saint Thomas d'Aquin nous dit que le fruit premier de l'eucharistie, c'est l'unité du corps mystique de Jésus-Christ. Nous devons dès lors participer à l'eucharistie pour demander un accroissement de la charité fraternelle en nous. La liturgie nous éduque aussi à de bonnes relations entre nous. Car elle proscrit l'émotionnel et toute forme de sensiblerie. La liturgie nous éduque au sacré et au respect de l'intériorité d'autrui. Cela à condition que la liturgie observe les règles de l’Église et soit authentique. C'est ainsi que pour ce moment important et significatif qu'est le baiser de paix avant la communion, l’Église demande instamment que cela se fasse calmement et avec la dignité requise, et que ce rite ne se transforme pas une sorte de cirque ou de foire. L'un des aspects essentiels de notre amour du prochain est de favoriser chez lui une relation intérieure à Dieu qui soit profonde et calme. A l'église, par notre prière, notre silence et notre maintien, nous devons sauvegarder le caractère sacré de la liturgie et favoriser la prière de nos frères. Dans la vie quotidienne, nos relations avec les autres, pour être vécues dans une authentique charité, doivent être empreintes de certaines valeurs comme le respect, le silence et la discrétion.

    Conclusion

    Pour un chrétien, les relations humaines sont par nature divinisées. C'est le Christ qui est présent dans le frère. Il nous faut assister à la messe avec les mêmes attitudes et sentiments que nous aurions eus au calvaire. Il nous faut parler aux autres et agir envers eux, comme nous le ferions avec le Christ. C'est à cette condition seulement que nos relations humaines seront vécues dans la lumière évangélique. 

    Ref. Les relations humaines à la lumière de l’Évangile,

    JPSC

  • Pourquoi la célébration de la messe « ad orientem » n’a pas été abolie par la réforme de Paul VI

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    De Cyrille Dounot sur le site du bimensuel « L’Homme Nouveau » :


    messe cardinal sarah.jpgAprès l’appel du cardinal Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, invitant les prêtres à célébrer la messe tournés vers l’orient, le Père Lombardi a publié un communiqué, le 11 juillet, renvoyant à la Présentation générale du Missel romain (PGMR), instruction servant de guide à la célébration du saint sacrifice de l’autel (l’édition typique officielle, la troisième depuis 1969, date de 2002). Le porte-parole du Saint-Siège, cherchant à contrer le cardinal, et passer outre sa compétence propre en matière liturgique, a excipé du n. 299 de cette PGMR qui dispose : « Il convient, partout où c’est possible, que l’autel soit érigé à une distance du mur qui permette d’en faire aisément le tour et d’y célébrer face au peuple. On lui donnera l’emplacement qui en fera le centre où converge spontanément l’attention de toute l’assemblée des fidèles ».

    Une lecture plus attentive de l’intégralité de ce texte permet de mieux comprendre l’intention du cardinal Sarah, qui s’inscrit dans la tradition de l’Église d’une célébration ad orientem, nullement supprimée par la réforme de la liturgie menée par Paul VI. Nous verrons d’abord quelle place occupe ce numéro 299 dans ladite instruction, ensuite quelles sont les autres règles contenues dans l’instruction qui corroborent la justesse de l’appel formulé par le garant de la liturgie catholique.

    Le numéro 299 auquel il est fait mention est situé dans le cinquième chapitre du document, consacré à la construction et à l’aménagement des églises. Au sein de ce chapitre, il prend place dans une section intitulée « Disposition du sanctuaire pour la célébration communautaire ». Il reprend ici l’instruction Inter oecumenici du 25 septembre 1964 (n. 91), dans le passage intitulé « Comment construire les églises et les autels ». Il concerne donc directement l’aménagement spatial de l’autel, et indirectement la célébration de la messe. De ce point de vue, il ne fait que rendre possible une nouvelle forme de célébration « face au peuple ». Le texte latin en fait foi, voulant que tout nouvel autel soit séparé du mur « pour qu’il soit plus facile d’en faire le tour, et que la célébration face au peuple puisse (possit) s’y accomplir ». C’est une possibilité offerte légalement depuis 1964, et rien d’autre. Cela veut donc dire que la règle d’une célébration « face à Dieu » n’a pas été abrogée ; elle comporte une exception depuis 1964, permettant un autre type de célébration « face au peuple ».

    Une exception

     

    Cette exception demeure, en droit, une exception. Si, dans les faits, l’exception a remplacé le principe, cela n’est qu’un détournement des règles édictées par le Saint-Siège. La partie directement consacrée à la « célébration de la messe » (chapitre IV, nn. 115-287) confirme pleinement que le missel de Paul VI, et les règles qui l’accompagnent, n’ont pas changé l’usage d’une célébration orientée. Examinons ce quatrième chapitre. À toutes les étapes de la messe, il est indiqué explicitement quand le prêtre doit se retourner vers les fidèles pour leur adresser la parole, précision qui serait évidemment superflue si le mode normal (normatif) de célébration était « face au peuple ».

    Le n. 124, al. 2, indique la manière de débuter la messe, par le chant d’entrée et le signe de la croix, « Puis, tourné vers le peuple et étendant les mains, le prêtre le salue avec une des formules proposées ». Pendant l’offertoire, selon le n. 146, « le prêtre, en se tournant vers le peuple, et en étendant puis en joignant les mains, invite le peuple à la prière en disant: “Orate, fratres” ». Après le canon et le Pater, « il étend puis joint les mains et il dit, tourné vers le peuple “Pax Domini sit semper vobiscum” » (n. 154). Une fois l’Agnus Dei récité, et avant sa propre communion, « le prêtre fait la génuflexion, prend l’hostie consacrée à cette même messe et, la tenant un peu élevée au-dessus de la patène ou du calice, tourné vers le peuple, il dit : “Ecce Agnus Dei” » (n. 157). Le numéro suivant indique la position du prêtre au moment de se communier, « demeurant tourné vers l’autel » (stans ad altare conversus), le participe présent ainsi que le verbe stare renforcent le caractère habituel et normatif de cette position. Surtout, une telle indication n’aurait aucun sens si le mode ordinaire de célébration était « face au peuple », le peuple et l’autel étant toujours face au prêtre (idem au n. 244). Après la communion des fidèles, et le chant de communion, « le prêtre tourné vers le peuple dit, les mains jointes : “Oremus”, puis il prononce, les mains étendues, la prière après la communion » (n. 165).

    Pour « la messe avec diacre », de semblables indications existent, montrant elles aussi que la célébration normale se fait face à Dieu, et que le clergé doit, à certains moments seulement, se tourner vers son peuple. Ainsi, à la conclusion du canon, le diacre « invite à la paix en disant, les mains jointes et tourné vers le peuple : “Offerte vobis pacem” » (n. 181), et pour rite de conclusion, « le diacre envoie le peuple en disant, les mains jointes et tourné vers lui : “Ite, missa est” » (n. 185).

    Pour la messe concélébrée (dont il serait bon de relire les rares cas où elle est recommandée, au n. 199, al. 2), « le célébrant principal prend l’hostie consacrée à cette messe et, en la tenant un peu élevée au-dessus de la patène ou du calice, tourné vers le peuple, il dit: “Ecce Agnus Dei” » (n. 243). Les règles pour la messe « avec participation d’un seul ministre » reprennent ces recommandations. Le prêtre « fait la génuflexion, prend l’hostie et, si le ministre communie, il dit, tourné vers lui et tenant l’hostie un peu élevée au-dessus de la patène ou du calice : “Ecce Agnus Dei” » (n. 268). Ce même numéro poursuit : « Ensuite, tourné vers l’autel, il consomme le Corps du Christ. Si toutefois le ministre ne reçoit pas la communion, le prêtre, après avoir fait la génuflexion, prend l’hostie et, tourné vers l’autel, dit à voix basse : “Domine, non sum dignus” ».

    L’ensemble de ces règles, inscrites dans la partie de la Présentation générale du Missel romain décrivant ce qu’il faut faire pendant la messe (et non seulement l’emplacement de l’autel), éclaire d’une lumière « juridique » la lumineuse tradition liturgique et symbolique d’un positionnement commun du prêtre et des fidèles vers l’Orient. Malheureusement, elles sont souvent oubliées ou méprisées par ceux-là même qui devraient les offrir au peuple de Dieu. La question de l’orientation rejoint, à son corps défendant, d’autres aspects du culte extérieur qui ont subi les coups d’une triste révolution anti-liturgique. À titre d’exemple, cette PGMR impose (vainement ?) que « tous ceux qui passent devant le Saint-Sacrement font la génuflexion sauf s’ils s’avancent en procession » (n. 274, al. 4).

    Ces règles méconnues en rejoignent d’autres, pourtant traitées avec autorité par le concile Vatican II : celle de l’usage de la langue latine, qui « sauf droit particulier, sera conservé dans les rites latins » (Sacrosanctum concilium, n. 36, al. 1) ; celle du chant grégorien, que l’Église reconnaît comme « le chant propre de la liturgie romaine ; c’est donc lui qui, dans les actions liturgiques, toutes choses égales d’ailleurs, doit occuper la première place » (Sacrosanctum concilium, n. 116). On sait ce qu’il est advenu de ces prescriptions conciliaires. On aimerait, avec le cardinal Sarah, que la liturgie retrouve sa splendeur, fut-ce avant le premier dimanche de l’Avent… »

    Cyrille Dounot est Professeur d'histoire du droit (Université d'Auvergne) et avocat ecclésiastique près l'Officialité de Lyon.

    Ref. Pourquoi célébrer ad orientem ?

    JPSC

  • À lire quand l’Église te fait souffrir

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    Lu sur le site « Aleteia » ce texte de Carlo Carretto (1910, † 1988), membre de la congrégation catholique des Petits Frères de Jésus, conduit au désert sur les traces du Père de Foucauld à l’appel du Christ :

    « Ô Église

    Ô Église, combien tu m’apparais contestable, et cependant combien je t’aime ! Combien tu m’as fait souffrir et cependant combien je te dois ! Je voudrais te voir détruite, et cependant j’ai besoin de ta présence. Par toi, sont arrivés tant de scandales, et cependant tu m’as fait comprendre la sainteté. Je n’ai rien vu au monde de plus obscurantiste, de plus compromis, de plus faux, et je n’ai rien touché de plus pur, de plus généreux, de plus beau. Que de fois j’ai eu le désir de te fermer au nez la porte de mon âme, et que de fois j’ai prié pour mourir entre tes bras qui offrent toute sécurité.

    L’Église est celle du Christ

    Je ne puis me libérer de toi parce que je suis toi, même si je ne suis pas complètement toi. Et puis, où irais-je ? En construire une autre ? Je ne pourrais la construire qu’avec les mêmes défauts, car ce sont les miens que je porte en moi. Et si je la construis, elle serait mon Église et non celle du Christ.

    L’autre jour, un ami a écrit dans un journal : « Je quitte l’Église parce qu’avec son engagement envers les riches, elle n’est pas crédible ». Il me fait de la peine ! Ou c’est un sentimental sans expérience et je l’excuse ; ou c’est un orgueilleux qui se croit meilleur que les autres. Aucun d’entre nous n’est crédible tant qu’il est sur cette Terre… La crédibilité n’est pas des hommes, elle est seulement de Dieu et du Christ.

    L’Église composée de pécheurs

    L’Église a le pouvoir de me donner la sainteté, et elle est composée complètement, du premier jusqu’au dernier, de purs pécheurs, et quels pécheurs ! Elle a la foi toute-puissante et invincible de renouveler le mystère eucharistique et elle est composée d’hommes faibles qui marchent à tâtons dans l’obscurité et se battent chaque jour contre la tentation de perdre la foi. Elle porte un message de pure transparence et est incarnée dans une pâte sale, comme est sale le monde.

    Elle parle de la douceur des maîtres, de leur non-violence, même si dans l’Histoire elle a envoyé des armées étriper les « infidèles » et torturer des hérésiarques. Elle transmet un message de pureté évangélique et cherche argent et alliances avec les puissants.

    Ceux qui rêvent de choses distinctes de cette réalité montrent qu’ils n’ont pas compris l’homme. Parce que ceci est l’homme, tel que l’Église visible le voit, dans sa méchanceté, et en même temps son courage invincible que la foi en le Christ lui a donné et que la charité du Christ lui fait vivre.

    Lorsque j’étais jeune, je ne comprenais pas pourquoi Jésus, malgré le reniement de Pierre, l’a voulu comme chef, son successeur, le premier Pape. Aujourd’hui cela ne me surprend plus et je comprends de mieux en mieux qu’avoir fondé l’Église sur la tombe d’un traître, d’un homme qu’effrayaient les commérages d’une servante, était un avertissement perpétuel pour maintenir chacun de nous dans l’humilité et dans la conscience de sa fragilité

    Dieu est plus grand que notre faiblesse

    Non, je ne quitte pas l’Église fondée sur un roc aussi faible, car j’en fonderais une autre sur la pierre encore plus faible que je suis.

    Je dirais, en pensant à l’Église et à ma pauvre âme, que Dieu est plus grand que notre faiblesse… Ce qui compte, c’est la promesse du Christ, c’est le ciment qui unit les pierres, qui est l’Esprit Saint. Seul l’Esprit Saint est capable de faire l’Église avec des pierres qui n’ont pas été taillées comme nous…

    Et le mystère est là. Ce mélange de bien et de mal, de grandeur et misère, de sainteté et de péché qu’est l’Église, au fond c’est moi… Chacun d’entre nous peut sentir avec des frissons et avec une joie infinie que ce qui se passe dans la relation Dieu-Église est quelque chose qui nous appartient intimement. En chacun de nous résonnent les menaces et la douceur avec laquelle Dieu traite son peuple d’Israël, l’Église…

    Mais peut-être qu’il existe une chose encore plus belle. L’Esprit Saint, qui est l’Amour, est capable de nous voir saints, immaculés, beaux, même alors que nous sommes déguisés en vauriens et adultères. Le pardon de Dieu, quand il nous touche, rend transparent Zachée, le publicain, et immaculée Marie Madeleine, la pécheresse. Comme si le mal n’avait pas pu atteindre la profondeur la plus intime de l’homme. Comme si l’Amour avait empêché de laisser pourrir l’âme éloignée de l’amour…

    En ceci Dieu est véritablement Dieu, autrement dit le seul capable de faire « les choses nouvelles ». Parce que peu importe qu’Il fasse les cieux et la terre nouveaux, il est plus nécessaire qu’il « renouvelle » nos cœurs.

    Et ceci est le travail du Christ…

    Dans le corps vivant de Son l’Église. »

    Ref. À lire quand l’Église te fait souffrir

    JPSC

  • Unifier sa vie avec le parcours Zachée

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    "Zachée, descends de ton arbre..."

    Faisons largement la promo du parcours Zachée qui mérite d’être plus connu.

    Ce parcours permet de découvrir de façon très abordable la DSE, la Doctrine Sociale de l’Eglise, et a déjà transformé des centaines de vie.

    unnamed (1).jpgUnifier sa vie avec le parcours Zachée. Marc Fichers, expert en agro-bio, fait partie de l’équipe des parcours Zachée en Belgique. Plus de 200 personnes ont déjà suivi ce parcours en quelques années afin d’unifier vie de foi et vie de tous les jours. Explications et témoignage.

    Ecoutez le podcast (replay de l’émission) sur votre ordinateur ou en voiture ou … :

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    de l’émission sur RCF : https://www.facebook.com/rcfgodstalents/

    du parcours Zachée :  https://www.facebook.com/zacheeofficiel/?fref=ts