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Patrimoine religieux - Page 72

  • La RTBF au chevet des églises désacralisées

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    Du site de la RTBF (Kevin Dero) :

    Patrimoine : logements, musées, hôtels, murs d’escalade… que faire de nos églises désacralisées ?

    23 janvier 2022

    Une idée... cardinale pour la Cité Ardente. Cette semaine, un choix très attendu, a été arrêté: l’imposante "Basilique" (qui est en fait une église) implantée sur le mémorial interallié de Cointe et qui domine la ville de Liège, va être réhabilitée. Et c’est le projet baptisé "Basilique Expérience" qui a décroché la timbale. Un projet qui fait la part belle à… l’escalade. Le Groupe Gehlen a, en effet, voulu tirer parti de la hauteur sous plafond de 40 mètres de l’édifice. En association avec d’autres sociétés, il va y aménager ce qui deviendra la plus haute salle d’escalade d’Europe. Un parcours d’accrobranche sera aussi construit, de même qu’une extension proposant restaurant panoramique, cinéma de quartier et espace polyvalent.


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    A lire aussi : Liège : la Basilique de la Paix sera aussi la plus haute salle d’escalade d’Europe


    L’occasion pour nous de revenir sur cette question très actuelle : ils sont très nombreux dans nos contrées, ces bâtiments religieux. Ces églises, chapelles et couvents qui parsèment nos villes et nos campagnes. De moins en moins occupés, leur entretien coûte cher et ils sont de plus en plus à être désacralisés. Que faire de ce patrimoine parfois cher à nos villes et nos villages, une fois qu’il a "perdu sa foi"?

    Emotionnel

    Une église peut revêtir une charge émotionnelle forte dans une entité. Une communauté de personnes s’est souvent attachée au bâtiment pour diverses raisons. Un lieu de rassemblement pour divers grands moments de l’existence : baptême, mariages, mais aussi funérailles ou catéchisme… La silhouette rassurante d’un clocher dans le paysage, le son régulier du carillon, la richesse d’un patrimoine…

    Des lieux dont la destination première est de vivre, mais qui, en de nombreux endroits, se voient de plus en plus désertés. "Les églises sont des lieux d’accueil dont les portes sont ouvertes. On y entre et on en sort comme on veut. […] Ce sont des lieux ouverts pour tous, croyant ou non. Des lieux publics, uniques en leur genre " ont écrit les évêques de Belgique dans une lettre de 2019. Un bâtiment religieux a donc vocation à rester ouvert : "Les églises fermées toute la semaine ou seulement ouvertes pour les services liturgiques, n’émettent pas un bon signal" déclarent-ils. Les prélats ne nient pas que les temps ont changé, et la pratique religieuse aussi. Ainsi, ils écrivent également : " L’infrastructure héritée du passé ne correspond plus à la situation réelle de l’Eglise dans notre société".

    Les restaurations coûtent cher aux finances communales – rappelons que dans nos contrées, les édifices sont gérés par les "fabriques d’Eglise"- et pour ne pas voir tout ce patrimoine tomber en lambeaux, il faut donc procéder à des réaffectations. Selon les Evêques, certaines églises se voient donc attribuer une destination partagée (comme dans le cas de Cointe, où une partie ne sera pas désacralisée). D’autres monuments sont désaffectés et reconvertis. Un choix parfois cornélien et déchirant pour les communautés ecclésiastiques.

    Autel et platines

    Désacraliser et réhabiliter les monuments religieux… Très bien, mais pas de n’importe quelle manière. Les évêques plaident ainsi pour une politique globale, et pas seulement à l’échelle locale. Et si la décision est entérinée, pas question néanmoins de faire n’importe quoi avec le bâtiment maintenant "païen". "S’il n’y a plus suffisamment de personnes dans certains lieux, il vaut mieux trouver une bonne réaffectation à un lieu qui peut toujours parler aux personnes du quartier. Mais le respect de ce qu’a été ce bâtiment demande dans une certaine mesure à être maintenu" expliquait Tommy Scholtès, le porte-parole de la conférence épiscopale de Belgique, en 2016.

    Pourtant, des cas se distinguent… Ainsi, la célèbre discothèque bruxelloise "Spirito" a déjà fait les belles nuits de biens des noceurs. Ancienne église, c’est sous les spotlights qu’un autre type de fidèles a l’habitude (hors temps de pandémie, évidemment) de se trémousser. Mais ce n’était pas une église catholique. Elle était à l’origine ouverte au culte anglican. Pas certain que les autorités catholiques auraient voués l’endroit à des saints si bruyants…

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  • KTO : Traditionis Custodes, dialogue sans langue de buis

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    Le motu proprio Traditionis custodes du pape François et les responsa du Vatican publiées en décembre restreignent de manière importante l’usage du missel de 1962, d’avant le Concile Vatican II. Les réactions du monde tradi sont extrêmement vives : colère, incompréhension, douleur, incertitudes. Comment comprendre cette décision du pape ? Quel impact pour les catholiques attachés à ce qu’on appelait depuis 2007 la forme extraordinaire du rite romain ? Qu’implique la fidélité au successeur de Pierre ? Quel chemin possible ? Nous en parlerons sans langue de buis avec l’abbé Guillaume de Tanouärn, de l’Institut du Bon pasteur, Christophe Geffroy, directeur de La Nef, Mgr Dominique Lebrun, co-responsable de l’instance de dialogue établie par la Conférence des évêques de France et le Frère dominicain Henry Donneaud. Vous aussi, vous pouvez nourrir ce débat par vos questions. Par mail à sanslanguedebuis@ktotv.com Traditionis custodes sans langue de buis, c’est ce vendredi en direct à 20h40 sur KTO et ktotv.com :

     

  • "Il est plus facile de s'attaquer au christianisme qu'à d'autres religions ; là, au moins, on ne risque pas de se faire égorger"

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    Un entretien avec Rémi Brague sur le site du Figaro Vox :

    Rémi Brague: «Il est plus facile de s'attaquer au christianisme qu'à d'autres religions»

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Après une série d'actes de vandalisme d'églises en France, Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur) a annoncé une enveloppe de quatre millions d'euros pour sécuriser les lieux de culte. Attaquer l'Église catholique, c'est aussi une façon d'affaiblir le pays tout entier, estime le philosophe Rémi Brague pour qui la solution à apporter n'est pas uniquement financière.

    Membre de l'Institut de France, normalien, agrégé de philosophie et professeur émérite de philosophie à l'université Panthéon-Sorbonne, Rémi Brague est notamment l'auteur d'Europe, la voie romaine (Folio essais, 1999) et du Règne de l'homme. Genèse et échec du projet moderne (Gallimard, 2015).

    FIGAROVOX.- Depuis le 1er janvier, huit églises ont fait l'objet d'actes de vandalisme ou de vols. Comment les catholiques perçoivent-ils ces actes malveillants ?

    Rémi BRAGUE.- Il y a pas mal de temps que des gestes de ce genre ont lieu. Il y a des vols dans les églises, et pas seulement des pillages de tronc, mais des vols d'œuvres d'art, tableaux et statues, depuis longtemps, et encore plus depuis que beaucoup d'églises ne sont fréquentées que de loin en loin. Les vases sacrés, calices, ciboires, etc., que les imbéciles croient être en métal précieux, et qui sont plus faciles à écouler, sont évidemment plus visés. Briser des statues de saints est une tradition française depuis la Réformation protestante, puis depuis la Révolution. Les vols d'hosties consacrées sont d'un autre ordre et sont probablement explicables par une montée en puissance des cultes satanistes que l'on signale un peu partout.

    Je ne sais pas si le début de cette année marque une recrudescence nette, mesurable, de ce genre d'incidents. Il semble que oui. Ou en tout cas, il est sûr qu'on en parle plus qu'à l'accoutumée. Il est intéressant que ce soit seulement maintenant qu'on leur donne une couverture médiatique à peu près à la hauteur. Encore cela dépend-il des médias. Pour certains, c'est un non-événement. Au lieu de dire que seuls les médias de «droite» en parlent, et le leur reprocher, ceux de «gauche» devraient faire leur examen de conscience, ou expliquer clairement pourquoi ils choisissent de taire ce genre d'événements.

    Ces actes révèlent une incompréhension totale, voire une ignorance subie ou voulue du message chrétien, de la personne du Christ, de ce qu'ont réalisé les saints représentés par les statues qu'on décapite.

    Rémi Brague

    Les catholiques sont évidemment peinés. Ce n'est pas tellement par les humiliations ou les menaces dont leurs personnes sont l'objet, comme lors de cette procession que des musulmans ont attaquée. C'est surtout par les destructions matérielles. Non pas, bien évidemment, parce que le plâtre ou la pierre seraient plus précieux que la chair humaine ; c'est le contraire. Mais c'est à cause de ce que ces actes révèlent une incompréhension totale, voire une ignorance subie ou voulue du message chrétien, de la personne du Christ, de ce qu'ont réalisé les saints représentés par les statues qu'on décapite. Qu'on déboulonne une statue de Cecil Rhodes passe encore, mais de Saint-Antoine de Padoue ou de Saint-Vincent de Paul ?

    Pour l'heure, l'Église semble avoir peu réagi. Faut-il y voir une forme de timidité?

    Par «l'Église», vous entendez, me semble-t-il, la hiérarchie, donc l'épiscopat. Il est vrai que ses réactions restent discrètes. À quoi attribuer ce peu de bruit ? Prudence dans l'attente de ce que les faits soient mieux établis, les coupables identifiés, leurs motivations mises en lumière ? Lâcheté pure et simple, souci de ne pas «faire de vagues», comme dans l'Éducation nationale ? Désir de ne pas jeter de l'huile sur le feu dans une situation déjà tendue ? De ne pas «faire le jeu» de X ou Y (en l'occurrence, plutôt de Z, d'ailleurs…) ? Je l'ignore.

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  • Liège : un nouvel avenir pour la Basilique de Cointe

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    Les Malmédiens Gehlen et The Wall donneront une nouvelle vie à la basilique  de Cointe - Édition digitale de LiègeDiocèse de Liège - Diözese Lüttich - Église catholique de LiègeCommuniqué de presse:

    Un nouvel avenir pour la Basilique de Cointe

    © Fondation Basilique de la Paix

    Communiqué de la Fondation «Basilique de la Paix»

    21 janvier 2022

    À l'issue de l'appel à projet initié en juillet 2021 pour donner un avenir à la Basilique de Cointe à Liège, la Fondation « Basilique de la Paix » a sélectionné trois candidats potentiels dans le courant du mois d'octobre. Elle vient de clôturer son processus de comparaison des offres et d'évaluation des projets présentés.

    Elle a décidé de vendre son domaine de Cointe et de confier le projet de réhabilitation à la société Gehlen Management, en association avec la société The Wall. Malgré la pertinence et le sérieux des autres projets, le concept novateur du projet « Basilique Expérience » a été privilégié pour différents aspects. La société Gehlen Management est un entrepreneur de premier plan et d’excellente réputation ; elle est connue pour la fiabilité de ses réalisations et le sérieux de ses initiatives. Elle permet d’entretenir un partenariat avec la Fondation Basilique de la paix et se signale par son enthousiasme pour l’ensemble du projet. La Fondation « Basilique de la paix » recevra en bail emphytéotique le chœur et la crypte de l’église ; la crypte restera paroisse catholique ; le chœur sera considéré comme une « Basilique de la paix », c’est-à-dire un Centre mémoriel en faveur de la paix, à dimension culturelle et cultuelle.

    Les atouts du projet « Basilique expérience »

    La nature du projet s'exprime au travers d'une réhabilitation très respectueuse des lieux, respectueuse du projet de Centre mémoriel « Basilique de la paix » dans le chœur, respectueuse de la préservation des espaces verts, respectueuse des éléments du bâtiment par la sobriété du projet et la réversibilité des interventions aux bâtiments du domaine, classés ou non.

    Les valeurs développées en matière d'escalade de niveau olympique et en matière culturelle valorisent les valeurs de dépassement de soi et de développement humain par l’exercice physique, qui s'inscrivent en cohérence avec le projet de dialogue et de paix que développe plus spécifiquement la Fondation.

    Le contenu du projet offre de multiples opportunités d'activités pour un très large public local, régional ou international, jeune et moins jeune, tout en s'intégrant de façon très harmonieuse dans le tissu urbain et en développant un concept de mobilité innovant et protecteur.

    La nature limitée des interventions fonctionnelles et architecturales permettra de trouver assez aisément le soutien de l'ensemble des parties impliquées dans les autorisations et d'obtenir un consensus aussi large que possible des riverains, de la Ville et de la Région wallonne, tous soucieux de redonner l'aura que ce site emblématique de Liège mérite assurément.

    Le potentiel du projet permet de promouvoir des synergies complémentaires visant à développer l'attrait touristique mémoriel du lieu en lien avec le Monument Interallié mais également avec d'autres initiatives éventuelles.

    L’ambition spirituelle de la « Basilique de la paix »

    Le chœur de l’édifice sera conçu comme une « basilique de la paix », c’est-à-dire un centre mémoriel dédié à la paix, en souvenir de la première Guerre mondiale et de ses victimes. Il fera l’objet d’un bail emphytéotique conclu entre l’acquéreur et le vendeur. Ce centre sera piloté par la Fondation Basilique de la Paix, érigée par l’évêque de Liège Mgr Jean-Pierre Delville. Il sera un lieu de dialogue interreligieux et interconvictionnel destiné à promouvoir la paix dans le monde d’aujourd’hui. Il comportera un espace de rencontre et un espace d’exposition. L’espace de rencontre, situé au rez-de-chaussée du chœur, pourra servir à différents types de manifestations en lien avec la paix. L’espace d’exposition, situé essentiellement sur les tribunes du chœur, pourra accueillir des expositions temporaires ou permanentes en lien avec la paix. Ainsi la basilique de la paix pourra développer son ambition spirituelle, qui est d’être au service de la paix dans notre monde, notre pays, notre ville, notre famille, notre conscience et notre âme.

    La basilique de la paix conservera le mobilier art-déco existant, centré sur la notion de réconciliation, en particulier l’autel de marbre, les vitraux avec le Prince de la paix et la statue du Sacré Cœur, qui est à l’origine de la construction de l’édifice en 1925.

    La crypte et les sacristies adjacentes resteront une paroisse catholique au service de la Communauté paroissiale locale, intégrée dans l’Unité pastorale Saint-Benoit-aux-Portes d’Avroy. Elles communiquent avec le chœur par un escalier et peuvent accueillir des personnes pour la prière. Elles font aussi l’objet d’un bail emphytéotique conclu entre l’acquéreur et le vendeur.

    Au travers de ce choix final, l’évêque de Liège est confiant dans la capacité des nouveaux acquéreurs à redonner souffle à ce site endormi depuis trop longtemps et dans les capacités de la Fondation Basilique de la paix à développer ses intuitions spirituelles. Il voit dans la volonté de la Société Gehlen Management à respecter l'histoire et les valeurs du lieu un encouragement significatif dans sa volonté d'y déployer son projet mémoriel au service de la Paix.

  • Il aura fallu le Pape François pour abolir l’ancienne messe en latin; même von Balthasar n’y avait jamais pensé

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Il aura fallu le Pape François pour abolir l’ancienne messe en latin. Même von Balthasar n’y avait jamais pensé

    (s.m.) Les polémiques soulevées par le motu proprio « Traditionis custodes » du Pape François, qui signé l’arrêt de mort de la messe de l’ancien rite, ne semblent pas s’apaiser. Andrea Grillo, 61 ans, père de deux enfants, professeur à l’Athénée pontifical Saint-Anselme et l’un des liturgistes les plus connus et appréciés par le pape actuel, vient de justifier la justesse de cette condamnation en s’appuyant sur l’un des plus grands théologiens du vingtième siècle, Hans Urs von Balthasar (1905-1988), comme si ce dernier avait toujours voulu le faire.

    Mais cette relecture de von Balthasar par Grillo est-elle correcte ? D’après les experts, non. Parmi eux, on trouve Nicola Lorenzo Barile, historien de l’Église et spécialiste du Moyen-Âge, « fellow » Berkeley de la Robbins Collection de l’Université de Californie.

    Ce dernier explique, dans l’article qu’il a rédigé pour Settimo Cielo, que von Balthasar n’a jamais soutenu l’abrogation de l’ancien missel, et que celui-ci n’a été aboli ni par Paul VI, le pape de la réforme liturgique post-conciliaire, ni encore moins par Benoît XVI qui, au contraire, a déclaré qu’il n’avait « jamais été abrogé ». Et on connaît la proximité qu’il y avait entre Joseph Ratzinger et von Balthasar, dans le domaine de la théologie comme de la liturgie.

    *

    Von Balthasar « au-delà de S. Pie V » ? Note sur l’extinction présumée de l’ancien rite de la messe.

    de Nicola Lorenzo Barile

    Pourquoi est-il important de lire de vieux livres ? Parce que, selon C. S. Lewis, « chaque époque a sa perspective. Elle est particulièrement douée pour voir certaines vérités et particulièrement encline à commettre certaines erreurs. Nous avons donc tous besoin de livres qui corrigent les erreurs caractéristiques de notre période » (On The Reading of Old Books », 1944).

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  • Un hors-série du Figaro consacré à la Vierge Marie "Celle qui a dit oui"

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Au quotidien n°322 : quoi de neuf ? La Vierge Marie

    Au quotidien n°322 : quoi de neuf ? La Vierge Marie

    Dans un nouveau numéro exceptionnel, le Figaro hors série (janvier 2022), en partenariat avec l’Ecole biblique de Jérusalem, s’attache à la figure de la Vierge Marie, sous le titre de « Marie, celle qui a dit oui ». C’est aussi le titre de l’éditorial de Michel De Jaeghere

    Il n’est pas indifférent que les peuples l’aient appelée spontanément Notre Dame. C’était dire à quel point - selon l’ultime commandement du Christ la confiant du haut de la Croix au disciple qu’il aimait entre tous : « Voici ta mère » - ils avaient admis que la mère du Verbe incarné était aussi la leur. Par là, qu’ils avaient part au mystère de la Rédemption.

    Le 26 octobre 2021, et tandis que fleurissait sur les réseaux sociaux une campagne du Conseil de l’Europe exaltant le hijab comme le signe de l’émancipation de la femme, le commissaire européen à l’Egalité, Helena Dalli, présentait un guide sur la « communication inclusive » destiné à fixer les règles qui permettraient aux documents émanant des institutions européennes de « refléter la diversité » et d’éviter désormais les stéréotypes, afin que « chacun soit reconnu indépendamment de son sexe, de sa race ou de son origine ethnique, de sa religion ou de ses convictions, de son handicap, de son âge ou de son orientation sexuelle ». Elle y proposait rien de moins que de bannir - outre Noël ou le préambule « Mesdames et Messieurs », jugé stigmatisant, au début des discours - les prénoms à connotation religieuse, à commencer par celui de Marie.

    On hésite à savoir s’il faut pleurer devant ce déploiement technocratique d’une idéologie qui entend promouvoir l’union des peuples européens par le reniement de leur passé, le piétinement de leur identité, l’arasement de toute vie spirituelle ; ou rire de la bonne conscience inaltérable d’une élite déracinée qui fait voir, en même temps que le caractère mortifère de son propos, sa bêtise à front de taureau.

    Car le commissaire à l’Egalité (la commissair.e ? N’aggravons pas notre cas !) avait, quoi qu’il en soit, visé juste. S’il est un personnage qui est au cœur de l’histoire dont procède la civilisation occidentale, c’est bien la fille d’Israël, la Vierge Mère, l’Immaculée Conception. Des centaines de cathédrales (près de soixante-dix en France, à commencer par celle de Paris), des milliers d’églises, de monastères se réclament de son patronage. Toute l’Europe en est couverte. Cela ne doit rien au hasard : bien plutôt au caractère central que revêt sa personne dans la culture dont nous sommes les ultimes dépositaires, les insolvables débiteurs.

    (…)

    Avec Marie, tout change, car, en elle, se récapitule l’héritage du judaïsme de l’Ancien Testament, se concentrent les vertus de Sarah, Judith et Esther. Ses caractères sont la pureté, la pauvreté, l’humilité, la douceur, la magnanimité, la persévérance, la piété, la force, la miséricorde. Vierge et mère à la fois, elle exalte une beauté sans tache, étrangère à l’appel des sens, et place l’amour maternel au cœur des mystères du Salut.

    On a pu dire qu’elle avait été la première chrétienne. Elle fut surtout la plus parfaite dans la manifestation des vertus de foi, d’espérance et de charité. Epouse virginale, elle est l’éducatrice du Dieu fait homme, la première à l’avoir servi et aimé, aussi bien que la dernière à rester, près de lui, au pied de la Croix. Elle a cru le plus difficile à croire : que l’enfant de sa propre chair était le Verbe incarné ; elle l’a aimé au-delà de toute mesure, elle a espéré au cœur du désespoir.

    Marie est la figure de l’obéissance chrétienne, en même temps que de la liberté de l’acte de foi. Elle n’a pas été prédestinée arbitrairement, choisie sans y avoir sa part. Sans doute a-t-elle été, en prévision des mérites du Calvaire, préservée du péché, mais pas plus en définitive que ne l’avaient été Adam et Eve, qui ont fait d’autres choix. Si elle a changé la face du monde, c’est parce qu’elle a dit oui dans un Fiat où se trouvaient incluses toute la déraison du christianisme, la folie de la Croix. Marie n’a rien pourtant d’une illuminée en proie aux transes. L’Evangile de Luc nous montre, dans son dialogue avec l’ange, cette toute jeune fille discutant pied à pied, au contraire, avec Dieu. « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? » Elle a accepté en toute conscience d’être la Vierge à laquelle Isaïe avait promis qu’elle serait la mère du Messie, et que toutes les nations diraient bienheureuse, mais entendu aussi l’oracle du vieillard Siméon lui annonçant, jeune accouchée, qu’un glaive de douleur lui transpercerait l’âme.

    (…)

    En lui donnant dès le Ve siècle, au concile d’Ephèse, le titre de Mère de Dieu, l’Eglise a reconnu la place centrale qu’elle avait tenue dans le mystère de l’Incarnation. Nul n’avait touché d’aussi près au Verbe incarné qui avait été, mystérieusement, le fruit de ses entrailles, qu’elle avait allaité de son sein. Nul n’avait joui d’une perfection qui faisait d’elle, humble vierge d’un petit bourg de Galilée, la préfiguration des gloires auxquelles l’humanité était promise. Marie est justement « bénie entre toutes les femmes » : parce qu’elle est la mère du Sauveur, mais aussi parce qu’elle est l’œuvre la plus accomplie de la Création. L’Incarnation a associé dans le Christ la nature humaine à la nature divine. Avec Marie, c’est la seule humanité de l’une des créatures qui a été exaltée, sanctifiée jusqu’à permettre que son corps abrite la divinité, que son âme s’associe à l’œuvre de la Rédemption. Tour de David, Tour d’ivoire, Maison d’or, Etoile du matin, elle est Porte du Ciel.

    Or, de la place donnée à Marie par le christianisme a dépendu celle qui a été donnée à la femme par la civilisation occidentale : l’amour courtois, l’exaltation de la monogamie, à l’imitation de la sainte Famille, n’ont pas d’autre origine, et si tant de femmes ont pu, dans notre histoire, jouer un rôle de premier plan - que l’on songe à sainte Clotilde, à Blanche de Castille, à Jeanne d’Arc, à Isabelle la Catholique, à Thérèse de l’Enfant-Jésus, à Edith Stein -, c’est à elle qu’elles le doivent.

    C’est d’elle que procède aussi, quoi qu’on pense, la place faite aux pauvres par la société chrétienne. Toute la littérature antique avait été imbue de l’idée que les riches et les meilleurs étaient une même chose : parce que seuls éduqués, ils avaient seuls accès aux subtilités de la vie morale. Avec Marie, dans la crèche, bergers et Mages sont réunis dans la prosternation, la contemplation devant ce signe de contradiction : un Dieu pauvre, nu, enfant, sans autre recours, aucune autre chance de survie en ce monde que les soins de sa mère, la protection d’un humble charpentier. C’est la pauvreté de cœur qui, sans même attendre les Béatitudes, en est comme anoblie. C’est à cette première vision de la Vierge que l’Eglise restera fidèle quand elle couvrira le monde de ses hospices, de ses congrégations dédiées aux malades, de ses œuvres de charité. Julien l’Apostat en témoignera, le premier, non sans irritation, dès le IVe siècle, s’agaçant que les « impies galiléens » nourrissent les mendiants, fussent-ils leurs adversaires (Lettre 84). Saint Louis s’en souviendra lorsque, maître du plus beau royaume d’Occident, il lavera les pieds des indigents dans son palais de la Cité, quand il touchera les écrouelles, quand il rendra la même justice pour tous.

    Avec Marie, les blessures de la vie prennent une valeur et un sens quand elles sont offertes : non par ce dolorisme que dénonceront la Renaissance et les Lumières comme un rejet morbide des joies de la Terre, mais comme un caractère de la condition humaine que transfigure l’union avec le Christ en croix et avec les souffrances des hommes d’ici-bas. Stabat mater, dolorosa.

    Mais ce qu’il y a de plus singulier, de plus décisif dans la place de Marie dans la spiritualité chrétienne, devenue par imprégnation l’imaginaire de notre civilisation, croyants et incroyants désormais confondus, c’est ce qui la distingue de tout ce qu’avait connu avant elle le monde antique : de tenir sa grandeur d’une vie cachée, offerte. D’avoir trouvé le sens de l’existence dans le don et le service. L’énergie qui a conduit les Occidentaux, pour le pire parfois mais, on l’oublie trop aujourd’hui, souvent pour le meilleur, a eu sans doute sa source dans la curiosité, la sève de la jeunesse, la soif de savoir ou de conquérir. A l’image de la chevalerie, ils l’ont trouvée aussi pour une large part dans l’idée d’une mission à accomplir, d’un appel à s’oublier et à se dépasser dans le don de soi-même.

  • Quel regard le pape porte-t-il sur les traditionalistes ?

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    De Loup Besmond de Senneville sur le site du journal La Croix :

    Comment le pape François voit les « tradis »

    En restreignant fortement l’utilisation du rite préconciliaire, le pape François a voulu contrer une menace pour l’unité de l’Église, craignant ce qu’il identifie comme une forme de « rigidité ».

    17/01/2022

    Que pense vraiment le pape sur les « tradis » ? Six mois après la publication deTraditionis custodes, du nom du motu proprio restreignant fortement l’utilisation de la forme préconciliaire de la messe, la question s’est imposée. Plus encore depuis la sortie, en décembre, d’un second document de la Congrégation pour le culte divin confirmant notamment l’interdiction de célébrer certains sacrements selon la forme ancienne.

    → ANALYSE. Après « Traditionis custodes », l’avenir incertain des instituts traditionalistes

    Signe de la sensibilité du sujet, la plupart de ceux ayant travaillé sur ce dossier à Rome préfèrent, quand ils répondent aux sollicitations, ne pas en parler. « La situation actuelle est telle que se taire est une obligation, en attendant des temps meilleurs et différents », écrit l’un. « Je n’ai aucune contribution à apporter pour le moment », écrit un autre. Un troisième, ayant quitté Rome, préfère – comme c’est souvent le cas au Vatican – ne pas en parler au téléphone.

    « Pour un jésuite argentin, c’est un débat picrocholin »

    Devant les évêques français, en visite ad limina en septembre, et avec qui il évoquait Traditionis custodes, le pape François avait notamment expliqué son inquiétude pour l’unité de l’Église, estimant que cette dernière lui semblait menacée par l’utilisation de la liturgie comme moyen pour contester Vatican II, particulièrement aux États-Unis et en Suisse. « Pour un jésuite argentin, c’est un débat picrocholin, relativise quant à lui un bon observateur de la Curie. Pour lui, ce qui compte, c’est la mission de l’Église dans les périphéries, auprès des plus pauvres. Avant la sacramentalité. »

    « Quand François est arrivé, beaucoup ont dit que la liturgie n’était pas sa priorité, mais qu’il laisserait faire, se souvient une source proche des milieux traditionalistes. Mais nous avons été détrompés. » Et de déplorer que « la Curie ait une connaissance superficielle des traditionalistes ». « La seule chose qu’elle voit, ce sont les excès sur les réseaux sociaux et YouTube, regrette-t-il. Mais parmi les cardinaux actifs, aucun ne vient voir de l’intérieur. »

    Un état d’exception liturgique ?

    Comment expliquer, dès lors, la relative clémence dont François a fait preuve avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, pourtant en dehors de l’Église catholique, en reconnaissant par exemple en 2016 la validité de la confession donnée par ses prêtres ? « Il les a vus parmi les pauvres à Buenos Aires », répond un bon connaisseur des milieux traditionalistes.

    « Avec les lefebvristes, il est dans le registre de la miséricorde, comme il l’est dans les relations œcuméniques ou interreligieuses, répond pour sa part le théologien italien Andrea Grillo. Mais avec les traditionalistes de l’intérieur, on est sur un autre registre, beaucoup plus exigeant. »

    « État d’exception liturgique »

    Ce professeur de l’Athénée pontifical Saint-Anselme, à Rome, avait publié dès janvier 2020 une lettre ouverte alertant contre un « état d’exception liturgique », dont certains développements réapparaissent dans le motu proprio. « Je n’ai jamais été en contact avec le pape, et je n’ai pas écrit ce document », clarifie ce laïc, spécialiste de la liturgie, tout en convenant que son texte « a sans doute été lu très largement ».

    Dès 2019, le pape François avait en réalité commencé à envisager la restriction de la liturgie préconciliaire après avoir appris que la Commission « Ecclesia Dei », chargée des relations entre le Vatican et le monde traditionaliste, avait autorisé certains instituts à utiliser des missels très antérieurs à 1962 pour les célébrations de la Semaine sainte. Une découverte qui, selon plusieurs sources, avait entraîné la suppression de la Commission par François.

    Dès 2016, il avait clairement exprimé ses interrogations sur la question. « J’essaie toujours de comprendre ce qui se cache derrière les personnes qui sont trop jeunes pour avoir vécu la liturgie préconciliaire mais la réclament, avait-il ainsi affirmé au jésuite Antonio Spadaro (1). Creusez, creusez, cette rigidité cache toujours quelque chose : l’insécurité, parfois même plus… La rigidité est défensive. Le véritable amour n’est pas rigide. » Un membre de la Curie résume : « Il voit les tradis comme des nostalgiques, mais ne comprend pas que des jeunes le soient. »

    D’autres textes en préparation

    Une autre source, parmi les collaborateurs du pape, explique aussi le calendrier de la publication du motu proprio : « Pour lui, ce sujet est important. Le pape a tout accéléré en juillet après son opération, car il a entrevu la possibilité de la fin de son pontificat. Je pense qu’il a eu peur de mourir. » Ce qui expliquerait la publication au cœur de l’été, et non pas mi-septembre, comme envisagé initialement.

    Selon nos informations, le Vatican travaillerait à d’autres textes sur la liturgie : un document plus large sur la liturgie post-conciliaire, remplaçant ainsi l’instruction Liturgiam authenticam publiée en 2001, serait en cours d’élaboration. Et un nouveau décret sur les instituts Ecclesia Dei serait en préparation pour mars.

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    (1) Auteur de Nei tuoi occhi è la mia parola, Éd. Rizzoli, 2016.

  • Notre soutien au site Aleteia victime d'une grave campagne de dénigrement

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    D'Eric de Legge sur Aleteia :

    Aleteia victime d’une grave campagne de dénigrement

    17/01/22

    Depuis quelques jours, Aleteia est victime d’une campagne de calomnies à la suite de la publication par un site web américain d’un long article sur le prétendu financement de Aleteia par “l’éditeur de pédopornographie Google, Georges Soros et Bill Gates”, rien de moins.

    Aleteia est victime depuis quelques jours d’une campagne de dénigrement visant à discréditer sa singulière liberté de ton et son souci de vérité dans la charité. L’article d’un site web américain, complaisamment relayé en France, nous accuse d’être financé par “l’éditeur de pédopornographie Google, Georges Soros et Bill Gates”, rien de moins, et d’être des promoteurs sans discernement de la vaccination contre le Covid. Confronté à ce tissu de mensonges et d’insinuations malveillantes, nous tenons à donner à tous nos lecteurs et tous nos donateurs, des informations fiables sur nos relations avec Google et sur le traitement par Aleteia des questions touchant aux fameux vaccins. Pour apprécier les procédés, aussi malins qu’insidieux, mis en œuvre dans cette “enquête”, vous pouvez lire ici un décryptage de la direction de Aleteia.

    Aleteia est “financé par l’éditeur de pédopornographique Google, le colporteur de vaccins Bill Gates et l’agitateur de gauche George Soros », assurent sans rire les auteurs de cette “enquête”. Cela est faux bien-sûr ! En 2021, Aleteia a mis en place un consortium de “fact checking” concernant le déploiement des vaccins face au Covid 19 et l’a présenté en toute transparence à ses lecteurs. Il nous apparaissait alors pertinent que des médias catholiques participent au concours mondial Google News Initiativeen fédérant une trentaine de titres catholiques de sensibilité diverses et de proposer ainsi une information vérifiée sur la vaccination, ses avantages et ses risques. Les digressions de l’article sur nos liens financiers avec Georges Soros ou Bill Gates tiennent du fantasme sinon du ridicule. Aleteia n’a aucun lien avec eux. Ni la Fondation Gates ni l’Open Society Foundation n’ont été invitées à donner un seul centime aux efforts du consortium, et ni l’une ni l’autre ne l’ont fait. De même, affirmer que Aleteia a conclu une alliance avec Google en 2013 prête à sourire dès lors que l’on s’intéresse à la presse en ligne. Cette année-là, Aleteia a fait le choix d’utiliser des services de Google, notamment liés à la publicité, tout comme l’immense majorité des sites d’informations à travers le monde. L’accumulation d’informations désordonnées produit ici un effet dévastateur. Elle nous fait clairement suspecter une volonté de nuire.

    Une accumulation de mensonges

    Alors, oui les coûts engagés pour faire fonctionner le consortium de médias catholiques rassemblés par Aleteia ont été en partie pris en charge par Google News Initiative. Mais ce financement n’a créé aucune dépendance idéologique des médias du consortium à l’égard de Google News Initiative, chacun préservant sa ligne propre. Jamais Google News Initiative n’est intervenu auprès de l’un de ses membres, de quelque manière que ce soit et pour quelque raison que ce soit. La trentaine de titres associés à cette initiative a des orientations éditoriales tout à fait représentatives de l’Église universelle, des “progressistes” aux  “conservateurs”. 

    En réalité, l’accumulation de mensonges et d’approximations sur Aleteia nous a d’abord fait hésiter à y répondre. De la composition du conseil scientifique entourant le consortium à la détention de Aleteia par Media-Participations, en passant par la réalité de notre couverture des actualités sur les vaccins… Tout ce qu’avance cet article est faux. Ce site ne s’embarrasse manifestement pas avec les faits et se révèle surtout un champion de l’association d’idées et des insinuations fallacieuses. Il affirme travailler pour la vérité mais il n’en a cure. Il ne prend même pas la peine de vérifier des informations pourtant publiques. Que reproche-t-il à Aleteia ? Son succès missionnaire qui en fait le site catholique le plus visité au monde ? Son parti-pris pour la bienveillance ?

    La liberté de Aleteia

    Le lancement de ce consortium de médias catholiques de vérification des faits a permis de mieux informer nos lecteurs, tout en demeurant parfaitement libre. Dans la centaine d’articles publiés par Aleteia sur la thématique vaccinale, ma rédaction peut garantir et prouver que cette couverture a été parfaitement équilibrée. Entre d’une part le soutien à la vaccination, notamment telle que promue par le Saint-Père et les principales conférences épiscopales, et d’autre part le souci de publier des informations vérifiées sur les promesses et les risques des vaccins.

    Oui, Aleteia a toujours été, est et sera toujours totalement libre de dire la vérité. Aleteia n’appartient à aucune chapelle. Aleteia n’est pas vendu à Google. Aleteia n’est pas un “média du Vatican” : nous n’avons aucun lien ni hiérarchique, ni financier, avec le Saint Siège. Aleteia cherche d’abord et avant tout à faire rayonner le message de l’Evangile. Avec bienveillance envers toutes et tous. Nous sommes un média profondément catholique. Cela signifie que nous respectons le Pape et l’Eglise. Nous savons que sur une question comme celle des vaccins, ils ne sont pas infaillibles. Mais leur parole compte pour nous et, de manière tout-à-fait factuelle, nous diffusons ce qu’ils disent. C’est un service, comme celui de la recherche de la vérité, que nous devons à nos lecteurs.

    Si vous souhaitez approfondir tous les points que j’évoque ici, je vous invite à lire le décryptage révélateur que l’équipe de direction a fait de tous les procédés fallacieux dont Aleteia est victime.

  • Eglises profanées, de la France à l'Amérique : un déferlement de violence

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Eglises profanées, de la France à l'Amérique : un boom de la violence

    17-01-2022

    Depuis le début de l'année, la liste des églises détruites, des statues de la Vierge décapitées et des hosties profanées est longue. Et tout cela dans le silence des médias et la connivence des autorités. En France, il y a un cas par jour, et en Amérique latine, même les meurtres de prêtres restent impunis.

    Un "tsunami" de vandalisme frappe les églises de France, sous le silence des médias et les déclarations ironiques du gouvernement. Et après les incendies d'églises au Canada en juin dernier, la vague de violence, de sacrilèges et de profanations d'églises catholiques aux États-Unis et dans les pays d'Amérique latine ne s'est pas calmée. L'omertà, la connivence et la complicité des gouvernements et des médias nationaux et internationaux montrent comment l'antichristianisme passe désormais à la vitesse supérieure.

    La dénonciation publique par le cardinal Timothy Dolan du 14 janvier dernier, "Religious Freedom Day" aux Etats-Unis et reprise par la quasi-totalité des journaux catholiques anglophones, dans laquelle il dénonçait le nombre incroyable d'attaques contre les lieux de culte chrétiens au cours des deux dernières années, a fait sensation : "Depuis près de deux ans, les évêques des États-Unis ont signalé une tendance inquiétante à la vandalisation d'églises catholiques et à la destruction de statues...", a-t-il déclaré, rappelant comment "une attaque contre un lieu de culte est certainement une attaque contre la communauté particulière qui s'y rassemble". Il s'agit également d'une attaque contre le principe fondateur de l'Amérique en tant que lieu où tous les gens peuvent pratiquer librement leur foi".

    Ce n'est pas une coïncidence si la jeune Madeline Cramer a été arrêtée et inculpée de crimes haineux pour avoir vandalisé les portes de la cathédrale de Denver en octobre dernier, alors que des enquêtes sont toujours en cours pour identifier l'auteur de la décapitation de la statue de la Vierge Marie, qui a causé des dommages irréparables à la basilique du sanctuaire national de l'Immaculée Conception à Washington le 5 décembre.

    La décapitation de la Vierge Marie est devenue une "mode" particulièrement suivie par les vandales satanistes de tout le continent américain si, la semaine dernière, la statue de l'Immaculée Conception a également été décapitée dans la cathédrale argentine de tous les saints à Santa Fe. En septembre dernier, toujours en Argentine mais dans la ville d'Añatuya, le cimetière de la ville a été vandalisé et la statue de la Vierge de la Médaille Miraculeuse a été décapitée. Au Chili, en revanche, le 10 janvier, des vandales satanistes ont mis le feu à l'une des églises les plus belles et les plus protégées du pays, San Sebastián de Curarrehue, dans le diocèse de Villarrica.

    Le climat de haine et de violence s'est également propagé l'année dernière au Mexique, un pays où un récent rapport de début d'année dénonçait la dissimulation des enquêtes contre les auteurs du meurtre de quatre prêtres en 2021 et "plus de 80% des cas de meurtres, d'extorsion, d'attaques et de vols contre des temples catholiques qui n'ont jamais été résolus". La Bolivie n'est pas en reste. Dans ce pays andin, les violences et les attaques contre les églises n'ont pas manqué ces derniers mois, suite à la prise de position des évêques contre la libéralisation de l'avortement et, là aussi, il n'y a toujours pas de suspects dans l'attentat à la bombe contre la cathédrale de la capitale Bogotà en novembre dernier.

    Laxisme ou complaisance ? Appelons cela de la complaisance, pour ne pas dire de la complicité, de la part des autorités françaises face à la vague de vandalisme et d'actes blasphématoires qui s'abat sur le pays depuis le début de l'année. Peut-être l'esprit diabolique s'était-il senti offensé par les protestations et les annulations des spectacles de sorcellerie et d'hymnes ésotériques que l'actrice suédoise Anna von Hausswolff devait donner le 8 décembre dans les églises de Nantes et de Paris. Peut-être que la farce du rapport CIASE, démasquée par la suite, a enflammé les esprits du pire jacobinisme. Le fait est que depuis le 1er janvier 2022, une douzaine d'églises ont été profanées, des autels attaqués, des images détruites et des bâtiments vandalisés dans tout le pays.

    Dans l'église Saint-Symphorien de Genouilly, des hosties sacrées ont été volées et profanées le week-end des 1er et 2 janvier. Le 4 janvier, plusieurs statues (saint Joseph, Antoine et la Vierge Marie) ont été détruites par un vandale armé de bâtons dans la basilique des Rois de France à Saint-Denis, au cœur de Paris ; le 5 janvier, la statue du Christ bénisseur a été brûlée dans l'église Saint-Porchaire de Poitiers ; le 7 janvier, dans l'église Saint-Germain de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), le calice et les hosties consacrées ont été volés, ainsi que des actes de vandalisme ; entre le 8 et le 9 janvier, les reliques de saint Jean-Paul II ont été volées dans le sanctuaire de Paray-le-Monial et des actes de vandalisme ont été commis dans l'église ; dans la nuit du 9 au 10 janvier, l'église Saint-Pierre de Bondy a été la cible de multiples vols et actes de vandalisme. Dans la nuit du 10 janvier, l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois de Romainville a vu son tabernacle détruit et son mobilier sacré saccagé. Le 11 janvier, la statue de la Vierge Marie de l'église Saint-Pierre de Strabourg a été retrouvée détruite. Le 12 janvier, toujours à Poitiers, les statues de la crèche de l'une des églises de la ville ont été détruites.

    La chaîne d'information I-Media a parlé d'"omerta" de la part de la presse et des autorités nationales, qui cachent le phénomène croissant des attaques et des profanations d'églises. La journaliste Charlotte d'Ornellas a été la seule à dénoncer le phénomène le 12 janvier sur la chaîne CNews, parlant d'"une épidémie d'attaques et d'une réaction inexistante des médias". Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmianin, qui avait promis d'enrégimenter l'Eglise dans les règles de la laïcité, s'est borné à affirmer un engagement vide de sens de la part du gouvernement. La France tire les ficelles de la laïcité intolérante et anti-chrétienne, mais le mauvais esprit est fort. Après avoir terrassé le Christ eucharistique et décapité sa Mère Marie, qu'adviendra-t-il des chrétiens ? Préparons-nous...

  • Suite du Motu Proprio « Traditionis Custodes » du pape François: les réponses de la Curie pontificale aux dubia exprimés signent-elles la mort du monde traditionnel ?

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    Retrouvez ici le Club des Hommes en Noir pour sa troisième saison. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc. Le Club reprend pour l'année 2022.

    Pour cette première émission les membres du Club se sont intéressés aux  « responsa ad dubia » données par la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements aux questions d'interprétation du motu proprio pontifical. Les échanges entre l'abbé Barthe, l'abbé Celier, l'abbé Guelfucci et Jean-Pierre Maugendre sont placés sous la direction de Philippe Maxence :

  • Chicago : manifestations contre le cardinal Cupich après les restrictions de la messe traditionnelle

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    Cupich 0uinqtsm9dn3y0waps8ljt142581kfp7yc5ziqq.jpgL'archevêque de Chicago a sévèrement restreint les options pour célébrer la « vieille » messe. Maintenant, la résistance s'agite dans l'archidiocèse. Lu sur le site web Kath net :

    « Un groupe de manifestants s'est rassemblé devant la cathédrale de Chicago le 8 janvier pour protester contre les restrictions imposées à la messe traditionnelle en latin par le cardinal Blaise Cupich, archevêque de Chicago. Ils tenaient une affiche adressée au pape François et à l'archevêque Cupich avec la demande suivante : « Mettre fin à la guerre contre notre foi intemporelle ».

    La manifestation faisait partie d'une campagne menée par la Coalition for Cancelled Priests, le Lepanto Institute et Regina Magazine . La campagne s'intitule « Sauvez la messe latine ».

    Le groupe a également manifesté lors de l'apparition de Cupich à la Marche pour la vie à Chicago, qui a eu lieu le même jour.

    Une pétition sur Internet appelant le cardinal Cupich à démissionner a désormais trouvé plus de 52 000 partisans.

    En décembre, Cupich a établi de nouvelles règles avec lesquelles les possibilités de célébrer l'ancienne messe ont été sévèrement restreintes. Ce sont les réglementations les plus strictes actuellement en vigueur aux USA en ce qui concerne la foi traditionnelle. Par exemple, les messes de l'ancien rite étaient interdites à Noël, le dimanche de Pâques et d'autres jours fériés.

    « Les restrictions visent à renforcer l'unité de l'archidiocèse de Chicago et à donner à tous les catholiques de l'archidiocèse la possibilité de professer le Concile Vatican II et ses livres liturgiques, a ‘expliqué’ le cardinal Cupich. »

    Curieuse argumentation…

    Ref. manifestations contre le cardinal Cupich après les restrictions de la messe traditionnelle

  • France : une épidémie de profanations d'églises

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