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Patrimoine religieux - Page 75

  • Cours de liturgie par Denis Crouan, docteur en théologie; 12ème leçon : L’histoire de l’apparition du missel plénier à partir de l’Ordre franciscain au XIIIème siècle

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    Liturgie 12 – L’histoire de l’apparition du missel plénier à partir de l’Ordre franciscain au XIII° s. (44 mn)  

    https://youtu.be/I2Ijx8XmUbA   

    Denis Crouan aborde dans cette leçon le grand changement qui marque le XIII° s : Ce siècle est sans doute celui de la vraie entrée de l’Europe dans la Renaissance : on s’oriente vers une Eglise plus "mondaine", et des évêques voulant montrer leur puissance par de grandes constructions. Les Ordres mendiants (Dominicains et Franciscains) réagissent à cela. Ils ne sont plus cloitrés et ont besoin de livres portatifs et simplifiés. On y voit apparaitre les messes privées. Le missel qu’ils vont composer pour raison d’itinérance fera un retour à Rome et influencera la pratique liturgique de la Curie papale et ainsi façonner l’« Ordo Missalis secundum consuetudinem romane Curie ». C’est donc grâce aux Franciscains qu’une unification de la structure rituelle de la liturgie romaine fut réalisée dans l’Église latine au XIII° s.  

    Deux questions en fin de cours : La présence d’un servant de messe était-elle obligatoire ? Les servantes de messe féminines existaient-elles à cette époque ? 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Notre condition chrétienne…

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    commentée dans l’éditorial du bimensuel l’Homme Nouveau, rédigé par Philippe Maxence le 13 mai 2022 :

    « L’incompréhension créée en juillet dernier par la publication du motu proprio Traditionis Custodes, limitant drastiquement la célébration de la messe et des sacrements selon l’ancien rite, a été suivie d’une période d’incertitude, voire de flou.

    Pape_Francois-768x576.jpgAlors, pourquoi revenir sur un tel sujet qui divise d’ailleurs nos lecteurs ? Tout simplement parce que le 4 mai dernier s’est achevé à Rome un pèlerinage hors du commun, né justement du traumatisme apparu dans le sillage de ce texte. Regroupées sous l’appellation de « Voie romaine », des mères de prêtres ont voulu faire connaître à la fois leur inquiétude et leur espérance en se rendant à pied de Paris à Rome pour déposer aux pieds de François plus de 2 500 lettres lui demandant respectueusement de revenir sur les dispositions de son motu proprio.

    Sans recevoir l’ensemble du groupe, François a salué ces mères et s’est entretenu avec l’une d’elles. Certaines sont mamans de fils célébrant exclusivement l’ancien rite quand d’autres sont bi-ritualistes, montrant ainsi que toute l’Église est concernée par les décisions de François. Trois jours après avoir salué « La Voie romaine », François s’est exprimé devant les membres de l’Institut pontifical Saint-Anselme de Rome. Selon Vatican News, il aurait alors « déploré la volonté de certains de “rechercher les formes, les formalités plutôt que la réalité, comme nous le voyons aujourd’hui dans ces mouvements qui tentent de revenir en arrière et de nier le concile Vatican II”. L’évêque de Rome a ainsi regretté que certaines liturgies antéconciliaires soient “quelque chose sans vie, sans joie” ».

    « Notre Czestochowa national »

    Sans vie et sans joie ? Ceux qui ont pèleriné depuis quarante ans, et qui pèlerineront encore à la Pentecôte prochaine, vers Chartres, seront quelque peu étonnés de cette affirmation. La vie et la joie habitent ces milliers de chrétiens en marche, dont les plus jeunes ont entre 6 et 12 ans. Des jeunes pèlerins parfois bruyants, en tous les cas bien vivants et le montrant tout au long du parcours. Ce qui ne les empêche pas, malgré la fatigue et l’effort, d’assister à de très belles liturgies, permettant d’entrer dans le grand sacrifice du Christ.

    L’association qui organise chaque année cet événement de trois jours (une véritable ville en mouvement) fête en 2022 les quarante ans de son existence. Née dans l’esprit de Péguy, et à l’exemple du grand frère polonais de Cz?stochowa, cette longue procession entre Paris et Chartres exprime, selon le sermon de la Pentecôte 1985 de dom Gérard, le fondateur de Sainte-Madeleine du Barroux, « la condition même de la vie chrétienne qui est d’être un long pèlerinage et une longue marche vers le Paradis ». Une démarche spirituelle qui, à l’image de l’homme incarné, ne rechigne pas au secours des supports temporels. Dom Gérard le rappelait encore dans le même sermon : « La chrétienté est une alliance du sol et du ciel ; un pacte, scellé par le sang des martyrs, entre la terre des hommes et le paradis de Dieu ; un jeu candide et sérieux, un humble commencement de la vie éternelle. La chrétienté, mes chers frères, c’est la lumière de l’Évangile projetée sur nos patries, sur nos familles, sur nos mœurs et sur nos métiers. La chrétienté, c’est le corps charnel de l’Église, son rempart, son inscription temporelle. »

    À Dieu Monseigneur Schooyans

    À plusieurs reprises, Mgr Michel Schooyans avait dit son inquiétude devant l’évolution de la société libérale et il avait analysé ce qu’il n’hésitait pas à désigner, selon le titre d’un de ses ouvrages, comme la dérive totalitaire du libéralisme. Ces dernières années, il avait dénoncé l’idéologie globaliste et ses nombreuses répercussions. En 2000, par exemple, il voyait dans l’Organisation des Nations unies une matrice « de l’exaltation du culte néopaïen de la terre-mère » en vue d’établir un supergouvernement mondial.

    Ce serviteur de l’Église, une voix de plus en plus isolée au cours du temps, membre de l’Académie pontificale pour la Vie et de l’Académie pontificale de Sciences sociales, spécialiste des questions démographiques et plus largement de la doctrine sociale de l’Église, a rendu son âme à Dieu le 3 mai dernier. Il avait fait l’honneur de confier aux éditions de L’Homme Nouveau deux de ses derniers ouvrages : Le Prix humain de la mondialisation (voir ici) et De la casuistique à la miséricorde (voir ici). Toujours disponibles, ces livres gardent toute leur actualité, même si la situation n’a fait qu’empirer dans tous les domaines abordés.

    Au-delà de son œuvre et de son travail, nous garderons le souvenir d’un prêtre profondément bon, attentif aux autres. D’un combattant pour la vérité aussi ! Qu’il repose dans la douce lumière de Dieu. »

    Ref. Notre condition chrétienne

  • Liturgie et Tradition : la Voix Romaine entendue jusqu’à Rome ?

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  • Bruxelles : 53 églises et chapelles dégradées intentionnellement depuis 2019

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    Lu sur la Libre du 10 mai, p. 9 :

    À Bruxelles, 53 églises et chapelles ont été dégradées intentionnellement depuis 2019

    Entre 2019 et 2022, 53 églises ou chapelles ont été la cible de dégration en Région bruxelloise. L’information a été livrée par le ministre-Président Rudi Vervoort (PS) en réponse à une question écrite du député du Vlaams Belang Dominiek Lootens. Selon les chiffres du ministre-Président, 53 églises et chapelles, douze cimetières, deux abbayes et un monastère ont été dégradés intentionnellement au cours des trois dernières années. Durant cette même période, une seule mosquée a fait l’objet de dégradation, indique Rudi Vervoort.

  • Liturgie : nouvelle attaque du pape François contre le missel de saint Jean XXIII

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    Lu sur le site web « riposte catholique » :

    pape-francois-500x247.jpgSitôt les mères de prêtres de La Voix romaine saluées, c’est un discours bien plus idéologique qui a été tenu par le Pape ce 7 mai 2022 devant l’Institut Saint-Anselme qu’il a au passage salué. Le Pape a fustigé «la tentation du formalisme liturgique», mettant en cause ceux qui seraient en train de «rechercher les formes, les formalités plutôt que la réalité, comme nous le voyons aujourd’hui dans ces mouvements qui tentent de revenir en arrière et de nier le Concile Vatican II». Les liturgies où il y a «quelque chose sans vie, sans joie» sont bien les “liturgies préconciliaires”, selon Vatican News. On est averti: à peine un coup à droite avec la dispense accordée à la Fraternité Saint-Pierre et la bienveillance envers les mères de prêtres, le Pape s’est senti obligé de sortir une pique supplémentaire contre la messe traditionnelle et contre ceux qui veulent renouer avec un certain “ordre” liturgique… Ce qui ne manque pas de piquant quand on dénonce la volonté d’ériger la liturgie en “champ de bataille”

    Ref.  Une attaque du Pape contre la messe traditionnelle

  • Après 1500 kilomètres à pied, des mères de prêtres demandent au pape d'assouplir les restrictions sur la messe en latin

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    De Jean-Marie Guénois,  rédacteur en chef du quotidien « Le Figaro » (4 mai 2022) :

    voie_romaine.jpg« La trentaine de mères de prêtres français, parties le 6 mars de Paris pour joindre Rome à pied, est arrivée à bon port. Elles s'étaient mises en route pour demander au pape un assouplissement pour que les prêtres qui le désirent puissent célébrer la messe selon le rite tridentin, en usage jusqu'au Concile Vatican II (1962- 1965). Elles ont pu participer, mercredi 4 mai, à l'audience générale hebdomadaire papale, place Saint-Pierre. Une seule a toutefois pu saluer François à l'issue de l'audience.

    À LIRE AUSSI Mères de prêtres, elles vont gagner Rome à pied pour la messe en latin

    Le temps d'une minute, cette femme a pu lui parler et lui remettre deux mille lettres apportées depuis Paris, rédigées par des prêtres et des fidèles, implorant le pape d'adoucir la règle très restrictive qu'il a instituée le 16 juillet 2021 par le motu proprio Traditionis Custodes, un décret juridique qui limite l'usage de la liturgie traditionnelle dans l'Église.

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    Souffrance de catholiques

    Cette femme s'appelle Diane Sévillia, elle est la mère d'un prêtre célébrant la messe en rite tridentin appartenant à la Fraternité Sacerdotale St Pierre. Elle raconte ce qu'elle a dit au pape : « Nous sommes des mères de prêtres, nous avons marché jusqu'à vous de Paris à Rome pendant huit semaines. Nous vous apportons des milliers de lettres, expression de la souffrance de catholiques après la publication du motu proprio Traditionis Custodes. Nous vous supplions pour que nos fils prêtres, qui sont aussi vos fils, puissent célébrer la messe tridendine pour l'unité et pour l'amour de l'Église. Nous vous remercions de nous accueillir comme vous auriez accueilli votre mère. » Le pape François lui a répondu : « je connais, je connais. Merci ».

    Les 30 femmes ont remis à François un sac à dos contenant deux mille lettres.

    « On sent sa bienveillance », témoigne cette mère courage qui espère que cette initiative touchera le cœur de François et portera des fruits. Après cet échange, elle lui a alors remis la lettre désespérée d'un prêtre d'un diocèse où s'applique radicalement ce motu proprio et qui va donc se voir retirer le droit de célébrer cette messe, ainsi qu'une sélection de sept lettres très significatives de fidèles demandant la possibilité de suivre leurs messes selon l'ancien rite. Enfin, Diane Sévillia a également remis à François un sac à dos contenant deux mille lettres, transportées pas à pas depuis Paris, porteuse du même message.

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    Après un tel effort et périple - huit semaines de marche, 1500 kilomètres, pour des femmes âgées entre 60 et 70 ans –, ces mères sont évidemment « un peu déçues » de ne pas avoir pu s'entretenir plus longuement avec le pape, ne serait-ce que pour une courte audience privée qu'elles avaient pourtant sollicitée en tant que mères de prêtres. Ces femmes ont été malgré tout consolées de voir la papamobile s'arrêter devant le carré où elles se trouvaient avec leur famille, venue les retrouver à Rome, et prendre dans ses bras deux des petits enfants, dont la petite fille de Stéphanie du Bouetiez, mère d'un prêtre du diocèse de Versailles célébrant en rite ordinaire et qui a aussi dirigé cette longue marche.

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  • Liturgie, deuxième leçon introductive : La déconstruction de la liturgie dans les années 70 puis le début de son renouveau, par Denis Crouan

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    Liturgie 2 – La déconstruction de la liturgie dans les années 70 puis le début de son renouveau, par Denis Crouan (48 mn) 

    https://youtu.be/HLznFTCeSpg   

    Dans cette deuxième leçon introductive, le Docteur Denis Crouan établit une liste (non exhaustives) des lentes dégradations de la liturgie. En réalité, c’est comme une vague qui s’est abattue sur l’Eglise et qui a accompagné les années 70. Elle a déconstruit la vérité (la théologie), puis la bonté (l’amour de Dieu et le sens du sacré) et enfin le beau. Il en analyse les causes et le début du redressement par le cardinal Ratzinger qui est un grand amoureux de la liturgie. 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Traditionis custodes : les mères de prêtres de ‘La Voie romaine’ ont remis leur demande au pape

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    Lu sur le site de Famille Chrétienne :

    Traditionis custodes : elles remettent plus de 2000 lettres au pape

    Les participantes de la Voie romaine sont arrivées au Vatican le 2 mai. Elles ont rencontré brièvement le pape à l'issue de l'audience générale deux jours plus tard.

    Au terme de deux mois de pèlerinage de Paris à Rome, les mères de prêtres de l’association ‘La Voie romaine’ ont déposé leur demande entre les mains du pape François, à l’audience générale du 4 mai 2022. Satisfaites de leur rencontre, elles espèrent que le pontife lèvera les restrictions sur la messe latine tridentine imposées par le motu proprio Traditionis custodes le 16 juillet 2021.

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  • Découvrir le Roman de Cuxa

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    Souvenir: dans les Pyrénées-Orientales, l'abbaye romane Saint-Michel de Cuxa est un monastère bénédictin doté d'une forte identité catalane. Dans un lieu classé monument historique, quelques moines accueillent les nombreux visiteurs venus découvrir la beauté unique du cloître roman. Chaque été, le lieu reçoit le célèbre festival de musique de chambre Pablo Casals. Cette abbaye accueillit aussi, plusieurs années de suite, les stages d’été de l’académie belge de chant grégorien fondée par Bruno Zeegers.

    Reportage réalisé par Lizette Lemoine et Aubin Hellot, une coproduction La Huit Production et KTO.

  • Le catholicisme de la Mitteleuropa : quel poids dans l’Eglise d’aujourd’hui ?

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    Lu dans la Lettre Mensuelle  « Res Novae » de mai 2022, sous la signature de Don Pio Pace :

    Péter_Erdő_in_2011.jpg« Le cardinal Péter Erdő, 70 ans le 25 juin, est archevêque d’Esztergom-Budapest et primat de Hongrie. Polyglotte, canoniste de formation, administrateur vigoureux, il est considéré comme une figure éminente, quoique discrète et presque timide, de la tendance « néo-conservatrice » au sein du Sacré Collège. C’est un bon représentant des dirigeants des Églises de l’Est de l’Europe opprimées sous la dictature soviétique.

    Avec fort peu de sympathie, Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté de Sant‘Egidio, présente dans son livre La Chiesa bruscia [1],le thème de la nation lié au catholicisme, qu’elles cultivent volontiers, comme une résurgence d’un national-catholicisme suspect. Il estime que c’est à tort que les Églises de Pologne, de Hongrie, se réclament d’une « théologie de la nation », prônée par Jean-Paul II fort de son expérience polonaise de sortie du communisme, car ce pape était très ouvert sur les questions migratoires et le « bien commun mondial ».

    Quoi qu’il en soit, le chef de l’Église magyare s’est montré en phase avec la position d’opposition aux invasions migratoires du premier ministre Viktor Orbán, même s’il a pris le soin de rassurer le pape François sur sa fidélité. Celle-ci est clairement une fidélité dans la différence, comme on avait pu le voir lors de l’assemblée du Synode sur la Famille de 2015, où Péter Erdő avait défendu la position morale traditionnelle : la sortie du péché d’adultère conditionne l’accès à l’absolution sacramentelle et à l’Eucharistie.

    Il y a ainsi osmose entre les prises de position en faveur de la famille des épiscopats de Pologne, de Hongrie, et les politiques de refondation traditionnelle qu’appliquent les gouvernements de ces pays : morale familiale, enseignement du catéchisme à l’école. On est dans l’Europe du groupe de Visegrád (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Tchéquie), avec aussi la Slovénie de Janez Janša, proche de Viktor Orbán (mais Janša vient de perdre les élections), très opposée à l’accueil des vagues de migration prêtes à se déverser sur elle.

    Une Europe différente dont l’Ukraine est proche. Un épisode intéressant, au sein des évènements très complexes d’interprétation de la guerre en Ukraine, a été la visite à Kiev, le 15 mars 2022, des premiers ministres de Pologne, de Slovénie, de République tchèque et de Hongrie (celui-ci, Orbán, s’étant fait remplacer par le vice-premier ministre de Pologne, Jaroslaw Kaczynski, chef du parti au pouvoir en Pologne). Cette visite, faite théoriquement au nom de l’Union européenne pour assurer les Ukrainiens de son soutien, pourrait bien avoir été un jalon posé pour ramener l’Ukraine d’après la guerre dans le groupe des démocraties illibérales de l’Est, face aux démocraties très libérales de l’Ouest.

    Or en Ukraine aussi, comme en Pologne ou en Hongrie, l’Église est, si l’on veut, « illibérale ». L’Église gréco-catholique regroupe la majeure partie des catholiques ukrainiens, et représente 8% de la population du pays. Cette Église conserve le souvenir très vif des nombreux martyrs qui l’ont illustrée sous le régime communiste[2]. Le grand témoin de cette époque terrible et glorieuse fut Josyf Slipyi, fait cardinal in pectore (en secret) par Pie XII, il resta à la tête de l’Église gréco-catholique ukrainienne durant quarante ans, dont dix-huit en camp et prison. Il finit ses jours à Rome, où il eut des rapports parfois tendus avec Paul VI dont il jugeait l’Ostpolitik trop accommodante pour le pouvoir communiste. En 1977, il manifesta son indépendance en consacrant, selon le droit de son Église, des évêques sans mandat pontifical, (au nombre desquels le futur cardinal Husar qui devint ensuite son deuxième successeur comme archevêque majeur, après le cardinal Lubachivsky,). Son troisième successeur est Sa Béatitude Sviatoslav Chevtchouk, archevêque majeur de Kiev et de Galicie, 52 ans, originaire de la Galicie jadis austro-hongroise, comme le fut Karol Wojtyla. Il dirige ainsi aujourd’hui la plus importante des Églises orientales unies à Rome, avec six millions de fidèles. À la tête de la plus grosse Église non latine, il est en quelque sorte le deuxième hiérarque de l’Église universelle après le pape (bien que loin derrière, bien entendu, par le nombre de ses fidèles). S’il n’est pas patriarche, c’est que Rome y répugne pour ne pas froisser les Églises orthodoxes, et s’il n’est pas cardinal c’est parce ses positions morales (et généralement ecclésiales) on ne peut plus traditionnelles sont notoirement distinctes de celles d’Amoris lætitia.

    Il faut ajouter que ces préoccupations morales, qui caractérisent le catholicisme des pays de l’Est, convergent sur certaines questions, par exemple la lutte contre la légalisation du « mariage » homosexuel, avec celles du patriarcat orthodoxe de Moscou. On se souvient de l’étonnante rencontre organisée à Cuba en février 2016 pour le pape François et le patriarche Cyrill, qui prête par ailleurs le flanc à bien des critiques, afin d’intensifier les relations entre Rome et Moscou. En effet, de nombreuses voix orthodoxes prônent un œcuménisme en quelque sorte civilisationnel, de résistance à l’ultra-libéralisme de la culture occidentale. Et la guerre d’aujourd’hui n’abolit pas une communauté de vue des chrétiens de l’Est contre les menaces que représente cet ultralibéralisme vis-à-vis des bases morales de la vie sociale et familiale, et contre la discrimination qu’il opère à l’encontre des chrétiens dans la société moderne.

    Dans ce contexte, le cardinal Péter Erdő, qui a été par ailleurs président du Conseil des Conférences épiscopales européennes (CCEE) en 2006, est un prélat qui devrait compter après l’achèvement du présent pontificat.

    Don Pio Pace »

    [1] Laterza, 2021.

    [2] Voir : Persécutés pour la vérité. Les Gréco-catholiques ukrainiens derrière le rideau de fer, Université catholique d’Ukraine, Lviv, 2018.

    Ref. Le cardinal Erdö et le catholicisme de la Mitteleuropa

  • Liturgie 1 – « Le krach » : La grande crise liturgique liée à « la génération de la déconstruction » à partir de 1966, par Denis Crouan

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    Denis Crouan ajoute deux leçons introductives à son cours de liturgie. Voici la première.

    Liturgie 1 – « Le krach » : La grande crise liturgique liée à « la génération de la déconstruction » à partir de 1966, par Denis Crouan (60 mn) 

    https://youtu.be/RpRCm1afbB0   

    Dans cette leçon introductive, le Docteur Denis Crouan, afin de montrer l’importance du cours de liturgie, raconte son expérience de la grande crise qui, concomitante à Vatican II, a tout déconstruit dans les Eglises d’Occident : Théologie, discipline, liturgie. Cette crise a pu être confondue à tort avec le Concile Vatican II à cause de sa concomitance. Face à cela, le pape Paul VI a vécu un véritable martyre intérieur. 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Les dynamiques cisterciennes de Boulaur reprendront l'abbaye Notre-Dame des Neiges

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    Les sœurs de Boulaur reprendront l’abbaye Notre-Dame des Neiges

    <p>La fondation de l'abbaye, située dans une vallée de l'Ardèche, fut décidée le 5 août 1850, jour de la fête de Notre Dame des Neiges, qui est le titre de Sainte-Marie Majeure à Rome.</p>

    La fondation de l'abbaye, située dans une vallée de l'Ardèche, fut décidée le 5 août 1850, jour de la fête de Notre Dame des Neiges, qui est le titre de Sainte-Marie Majeure à Rome.

    La nouvelle était très attendue. C’est finalement la communauté des religieuses cisterciennes de Boulaur que les moines trappistes ont choisi pour leur succéder à l’abbaye Notre-Dame-des-Neiges. Ils avaient pris la décision en décembre dernier de quitter cette abbaye ardéchoise devenue trop imposante pour eux, après deux ans de discernement. Leur annonce avait suscité un grand émoi, témoignant de l’attachement très fort à cette abbaye fondée en 1850 et où Charles de Foucauld a passé sept mois comme novice.

    Un « signe de la Providence »

    Dès août 2022, huit sœurs de Boulaur devraient d’abord arriver à Notre-Dame-des-Neiges, pour assurer une continuité avec les moines qui partiront en septembre. Ces religieuses cisterciennes étaient loin d’être les seules sur la liste des potentiels repreneurs de l’abbaye. « Nous avons reçu 27 propositions, confie le père abbé au journaliste de Famille Chrétienne actuellement présent sur place. De mon côté, j’ai contacté sept communautés religieuses pour leur proposer prendre la suite de notre communauté. Les sœurs de Boulaur m’ont répondu, de manière positive ». Et de raconter cette anecdote, signe pour lui que la Providence est à l’œuvre dans cette succession : « un ami qui mourait offrait ses dernières douleurs au Seigneur en lui demandant qu’on trouve les bons successeurs. Il est mort à 17 heures, et une heure plus tard je recevais un appel de la mère-abbesse de Boulaur qui nous disait qu’elle venait visiter l’abbaye. Je pense que cet ami a glissé un mot à notre sujet au bon Dieu en arrivant là-haut ! »  Le contact entre les moines et les religieuses « s’est très bien passé ».

    Cela faisait un moment que les sœurs de Boulaur cherchaient un lieu où essaimer, faisant face à un prodigieux afflux de vocations depuis quelques années. « C’est une communauté dynamique, et jeune, elles sont une trentaine sans compter les postulantes qui arrivent. C’est typiquement les anciennes SUF ou Scouts d’Europe de Versailles qui embrassent la vie religieuse dans cette congrégation », s’enthousiasme le père Abbé de Notre-Dame-des-Neiges. Il faut dire que les nombreux Cep (formation pour les cheftaines dans le cadre du scoutisme) qui ont lieu tous les ans à l’abbaye de Boulaur offrent des occasions toutes particulières pour susciter de jeunes vocations ! La moyenne d’âge à l’abbaye est particulièrement basse par rapport à d’autres lieux de vie religieuse en France.

    Les religieuses de Boulaur pleines de projets

    Cette décision de s'installer à Notre-Dame-des-Neiges a été prise très sereinement du côté des soeurs. « Elles ont voté à l’unanimité pour nous remplacer ici. La mère abbesse a ensuite rencontré individuellement chaque sœur pour déterminer qui elles voulaient nommer supérieure de la nouvelle communauté : là encore, unanimité ! », raconte le père abbé trappiste. 

    Les religieuses sauront sans doute donner à Notre-Dame-des-Neiges le même dynamisme qu’elles ont su insuffler à Boulaur au cœur du Gers. Travaillant la terre conformément à la devise de saint Benoît « ora et labora », elles ont attiré l’œil des médias par leur grand projet de rénovation d’une grange cistercienne. A peine ce chantier était-il terminé qu’elles se sont lancées dans la création d’un « écotone » pour favoriser les échanges entre l’abbaye et le monde extérieur, et évangéliser en faisant connaître la vie monastique. Il y a tout juste un an, elles ont accueilli le célèbre youtubeur Tibo Inshape pour lui présenter leur quotidien et témoigner au sujet de leur vocation. Quels projets réservent-elles pour la suite ?