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Structures ecclésiastiques - Page 14

  • Mgr Rey (Fréjus-Toulon) démissionne : François n’admet pas que des évêques puissent se montrer trop proches du milieu traditionaliste

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    De sur le Figaro (extraits, l'intégralité de l'article étant réservée aux abonnés) :

    Mgr Dominique Rey démissionne : «Je n’ai pas voulu être un technicien de l’administration»

    EXCLUSIF - L’évêque du diocèse de Fréjus-Toulon explique les tenants et aboutissants de sa démission, demandée par le pape François.

    À la demande du pape, l’évêque du diocèse de Fréjus-Toulon a présenté sa lettre de démission. Elle devrait être acceptée tout prochainement par François. En novembre 2023, le pontife romain avait déjà nommé un successeur en la personne de Mgr François Touvet, évêque coadjuteur qui va devenir, de droit, le nouvel évêque de ce diocèse. Le départ de Mgr Rey, trois ans avant ses 75 ans, limite d’âge pour être évêque diocésain, est symptomatique des crises traversées par l’Église de France sous ce pontificat. François n’admet pas que des évêques puissent se montrer trop proches du milieu traditionaliste. 

    Le pape a aussi repris le contrôle des expériences des « communautés nouvelles », souvent charismatiques - très accueillies à Toulon –, à qui il reproche un fonctionnement trop privatisé, ayant souvent échappé aux régulations ecclésiales. En un quart de siècle, Mgr Rey aura pourtant fait de son diocèse, aussi ouvert aux traditionalistes qu’aux charismatiques, un laboratoire d’évangélisation. Dans un paysage ecclésial national moribond, ce diocèse pilote, avec ses réussites et ses excès, demeure l’une des entités les plus dynamiques de l’Église de France. (...)

    Qu’est-ce que l’Église vous reproche au fond ?

    Depuis le blocage des ordinations en juin 2022 – 9 des 10 jeunes ont finalement été ordonnés diacres ou prêtres -, les griefs visent l’accueil trop large de groupes, de prêtres, de vocations, de communautés, avec un manque de prudence particulièrement dans l’accueil du monde dit « tradi ». Par ailleurs, on m’a fait grief de dysfonctionnements dans la gestion économique et financière du diocèse. J’ai répondu à ces reproches point par point, de façon factuelle et documentée, sur la base d’expertise et d’audits. (...)

    Lire le communiqué de Mgr Rey sur le site du diocèse de Fréjus-Toulon

  • La femme préfète de François : la quadrature du cercle d'une gouvernance ecclésiastique élargie ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    La femme préfète de François : la quadrature du cercle de la gouvernance ecclésiastique élargie ?

    6 janvier 2025

    Le pape François a ouvert une nouvelle voie ecclésiastique lundi en nommant la première femme à la tête d'un dicastère curial en promouvant Sœur Simona Brambilla, I.S.M.C., de secrétaire du Dicastère pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique à son nouveau préfet. En même temps, François a pris la décision inhabituelle de nommer un pro-préfet pour le dicastère, le cardinal Angel Fernández Artime, S.D.B.

    Si la nomination d'une femme à la tête d'un dicastère est une nouvelle en soi, la nomination de Fernández Artime, parallèlement à celle de Brambilla, pourrait s'avérer tout aussi significative, indiquant peut-être le règlement d'un débat canonique de longue haleine au cours de la papauté de François sur la portée et les limites de la gouvernance élargie dans l'Église et sur la nature de la curie romaine.

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    Immédiatement après l'annonce de la nomination de Mme Brambilla, l'attention des médias s'est concentrée sur le caractère historique de cette nomination : succédant au cardinal João Bráz de Aviz, Mme Brambilla est la première femme à occuper un poste aussi élevé dans l'Église.

    En effet, à moins que François n'ait l'intention d'écrire une nouvelle page d'histoire dans les mois à venir en modifiant la loi de l'Église et en lui donnant un chapeau rouge, Mme Brambilla sera le premier préfet du département à ne pas être ou devenir cardinal depuis sa création en 1908.

    Des rumeurs romaines sur la nomination imminente d'une femme préfète à la Curie circulent depuis la fin de l'été dernier, et les spéculations vont bon train sur le département qui pourrait être doté d'un nouveau chef.

    Si ces spéculations portaient en partie sur les cardinaux curiaux susceptibles d'être remplacés - Soeur Brambilla remplace le cardinal Aviz, âgé de 77 ans -, les discussions ont également porté sur les dicastères qui pourraient accueillir un préfet non évêque pour diriger leurs travaux et sur ceux qui pourraient avoir besoin d'un évêque pour pouvoir exercer certaines fonctions de gouvernance ecclésiastique.

    Cependant, derrière ces discussions se cache un débat plus large et plus profond sur la nature de la gouvernance ecclésiastique et son lien avec les ordres épiscopaux, qui a été une conversation vivante tout au long du pontificat de François.

    La décision du pape de nommer un cardinal pro-préfet aux côtés de Soeur Brambilla semble éluder ce débat et pourrait marquer la fin d'un mouvement en faveur d'une vision plus radicale du pouvoir et de la coopération des "laïcs" (ici, d'une religieuse, càd une laÏque consacrée ndB) dans l'Église.

    Traditionnellement, les papes ne nomment que les pro-préfets des départements curiaux qu'ils dirigent eux-mêmes nominalement - pendant des siècles, le pape a dirigé légalement le Dicastère pour la doctrine de la foi, avec un cardinal pro-préfet qui dirigeait le département pour lui au jour le jour. Plus récemment, François a utilisé le même arrangement pour le dicastère pour l'évangélisation, dont il a pris personnellement la tête lors de sa réforme de la curie romaine en 2022.

    Dans le cas de la nouvelle direction de DICLSAL, il semble possible, sinon probable, que la nomination de Fernández Artime lui permette de jouer une sorte de rôle d'exécuteur canonique, en signant officiellement certains actes de gouvernance aux côtés de Brambilla, et en contournant ainsi les questions concernant les actes qui, le cas échéant, nécessitent une consécration épiscopale pour être mis en œuvre.

    Ce faisant, François a peut-être mis un terme à l'une des réformes les plus radicales qui ont vu le jour sous son pontificat.

    La mesure dans laquelle les laïcs peuvent, selon les termes du droit canonique, « coopérer » à l'exercice du pouvoir de gouvernance fait l'objet d'un débat animé dans l'Église depuis plusieurs années.

    En 2022, François a promulgué Praedicate Evangelium, sa nouvelle constitution sur les structures et la gouvernance de la curie romaine. Ce texte comprenait une réforme clé qui stipulait que « tout fidèle peut présider un dicastère ou un bureau », ouvrant ainsi la voie aux laïcs, hommes et femmes, pour servir aux plus hauts niveaux de l'appareil administratif du Saint-Siège, pour la première fois.

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  • Que pourrait réserver 2025 à l’Église ?

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    De Christopher R. Altieri sur le CWR :

    Que pourrait réserver 2025 à l’Église ?

    Trois histoires à suivre et trois pronostics pour l’année de Notre Seigneur, 2025.

    Ianus bifrons — Janus à deux visages — était le dieu romain des espaces liminaires, des portes, des commencements et des fins, et des transitions en général. Voici donc quelques réflexions sur « janvier » au sens calendaire et étymologique du terme : trois histoires à suivre et trois pronostics pour l’année de Notre Seigneur, 2025.

    Ce sera une nouvelle année exceptionnelle, mais pas pour les raisons auxquelles on pourrait s'attendre en lisant uniquement les gros titres des pages du Vatican.

    Persécution des chrétiens (en particulier en Terre Sainte)

    La guerre à Gaza va s'essouffler et les conséquences de la guerre civile syrienne qui dure depuis quatorze ans vont s'amplifier. La petite minorité chrétienne de Gaza sera pressée et écrasée de toutes parts, tandis que la minorité chrétienne plus importante de Syrie (des chrétiens de diverses Églises qui constituaient environ 10 % de la population avant la guerre) devra faire face à des traitements plus que brutaux et pourrait être victime de harcèlement systématique ou de persécutions dignes de celles de Décia ou de Dioclétien.

    Le rôle de l’Église catholique sera crucial dans les deux endroits et dans toute la région, notamment en raison de sa forte présence dans les deux endroits en tant que force sociale qui pèse bien plus lourd que son poids.

    En Syrie, les chrétiens sont sur des charbons ardents parce qu'ils ont eu tendance à soutenir le régime du président Bachar al-Assad, récemment renversé. Le soutien des chrétiens à Assad n'est pas le résultat d'une sympathie personnelle pour sa personnalité monstrueuse ou d'une affinité idéologique avec son parti Baas, mais le résultat d'une nécessité calculée dans une situation impossible.

    La famille Assad, qui a dirigé la Syrie pendant plus d'un demi-siècle après un coup d'État militaire en 1970, appartient à une minorité ethno-religieuse issue de l'islam chiite appelée alaouisme, les Alaouites constituant entre 10 et 12 % de la population syrienne totale, à peu près autant que les chrétiens.

    La version courte d’une histoire millénaire et irréductiblement complexe est la suivante : la Syrie est majoritairement musulmane sunnite, mais la population est très diversifiée et le tissu social est un tissage complexe de fils familiaux, confessionnels et religieux, tous ayant un poids et une signification politiques.

    La complexité de la situation en Syrie en particulier – mais pas exclusivement en ce qui concerne la minorité alaouite – illustre de manière frappante et pertinente la nécessité pour les chrétiens d’Occident de connaître et de comprendre à quel point le monde musulman est réellement diversifié.

    Concrètement, la vie est dure pour les Syriens, insupportablement brutale pour un grand nombre de Syriens de toutes origines ethniques et religieuses. Et ce depuis plus d’une décennie. Une aide internationale opportune sera essentielle à toute reconstruction digne de ce nom, mais l’obtenir est plus facile à dire qu’à faire. Les grandes puissances régionales et mondiales, comme les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Iran, sont toutes intéressées.

    Les choses ne vont pas s’améliorer du jour au lendemain, et elles pourraient bien empirer pour certaines personnes avant de s’améliorer.

    Tectonique œcuménique (les yeux tournés vers l'Ukraine)

    Le nouveau président américain Donald Trump a promis de mettre fin à la guerre d’agression illégale menée par la Russie en Ukraine, mais personne du côté ukrainien de ce conflit sanglant et destructeur ne s’attend à une proposition de résolution heureuse ou même minimalement satisfaisante de la part de Trump, dont l’admiration pour le dictateur russe Vladimir Poutine est bien connue.

    Les yeux du monde seront tournés vers l’Ukraine, mais pour un ensemble de raisons banales qui ne sont que marginalement liées aux motivations culturelles profondes de la grande question civilisationnelle en jeu, à savoir : quelle Église chrétienne sera le représentant mondial du christianisme ukrainien ?

    La plupart des Ukrainiens sont orthodoxes, mais l’orthodoxie en Ukraine est plus fragmentée que divisée, certaines divisions traversant l’orthodoxie russe selon des lignes politiques et d’autres divisions traversant l’orthodoxie ukrainienne généralement le long de la ligne de fracture séparant Constantinople et Moscou.

    L'Église gréco-catholique ukrainienne pourrait bien s'imposer comme la voix dominante du christianisme ukrainien. Si cela se produit (et de nombreux éléments portent à croire que c'est déjà le cas sous la direction prudente de Sviatoslav Shevchuk, le jeune et énergique archevêque majeur de l'Église gréco-catholique ukrainienne), les répercussions géopolitiques et œcuméniques seront importantes.

    Un mot : Conclave

    La probabilité d’un conclave papal augmente chaque jour qui passe – tout le monde le sait – et tout le monde sait que la prochaine élection ne verra aucun favori évident.

    Habituellement, on distingue des blocs de vote dans tout conclave papal, mais l'élection qui choisira le successeur de François est particulière dans la mesure où la fragmentation du Collège des cardinaux est - de manière mesurable et incommensurable - plus grande que ce que la sagesse dominante semble justifier ou même réaliser.

    Beaucoup d’encre a coulé sur le fait que les chapeaux rouges se connaissent peu, mais les observateurs du Vatican ont relativement peu parlé de la fracture – et de la querelle – qui règnent au sein des différentes factions cardinalices.

    Même les cardinaux « libéraux », qui se sont contentés de suivre le sillage de François et peut-être même d’être la queue qui remue le chien pendant un certain temps, sont assez fatigués du modus gubernandi « Buenos Aires-sur-Tibre » qui prévaut depuis mars 2013. Les cardinaux « conservateurs », quant à eux, s’accordent davantage sur ce qui ne va pas que sur ce qui va bien. Il existe des divisions et des divisions au sein des divisions au sein de chaque groupe, à tel point qu’il existe même de tels groupes au sein du Collège.

    Les cardinaux qui se réuniront pour élire le prochain candidat seront divisés sur des lignes différentes : « Quelles sont ou devraient être les priorités du chef mondial de l'Église ? » n'est qu'une des questions pour lesquelles il y a au moins trois fois plus d'opinions qu'il y a d'hommes qui en ont.

    À la difficulté et à la complexité de la tâche s’ajoute le travail que François laissera inachevé.

    François laissera au prochain président deux dossiers importants : la réforme de la justice ecclésiastique et de la culture générale de leadership dans l’Église, ainsi que la réforme des finances du Vatican. Ces questions sont étroitement liées, cruciales et urgentes.

    Peu importe que l'on croie que François a fait de réels progrès sur l'un ou l'autre front (ou sur les deux) ou que l'on soit d'avis que François a aggravé l'un ou l'autre problème. Il n'a pas réglé ces problèmes et il ne les aura pas réglés d'ici à ce qu'il quitte ses fonctions. La tâche est peut-être trop grande pour un seul homme, mais cette observation est marginale. L'objectif ici est d'évaluer la situation du catholicisme mondial en vue de comprendre comment cette situation affectera le programme des cardinaux électeurs.

    Les cardinaux vont devoir définir un profil avant de pouvoir choisir des candidats.

    Le prochain candidat devra posséder de meilleures compétences linguistiques que François, de solides capacités de constitution d’équipe et d’administration pour remettre en état l’appareil de gouvernement central de l’Église, du savoir-faire pour gérer un Saint-Siège dans des situations diplomatiques et politiques difficiles, une force de volonté et un savoir-faire pour maintenir le Saint-Siège et la Cité du Vatican à un niveau minimum de solvabilité, et du charisme – au sens courant du terme – pour rassurer un corps mondial de fidèles durement éprouvé et complètement épuisé.

    Le plus important est que le prochain favori n’ait aucun squelette dans son placard, et c’est une tâche difficile.

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    Christopher R. Altieri est journaliste, éditeur et auteur de trois livres, dont Reading the News Without Losing Your Faith (Catholic Truth Society, 2021). Il est rédacteur en chef adjoint du Catholic World Report .
  • Visite du pape, situation de l'Eglise belge, nominations d'évêques... : le regard du Nonce apostolique, Mgr Coppola

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    De Christian Laporte sur 21News :

    Mgr Coppola : « Nous avons tous été marqués par cette volonté permanente du Pape d’aller à la rencontre des Belges »

    La venue du Pape en Belgique, un temps fort pour l’Église catholique d’ici mais aussi pour Rome… Au terme de cette période de Noël et de cette année 2024, nous avons rencontré Mgr Franco Coppola, nonce apostolique.

    21News : 2024 a été une année particulière pour l’Eglise catholique de Belgique. Avec en point d’orgue, la venue du pape François à la fin septembre… Quel est votre bilan personnel de cette visite qui a fait l’objet d’un certain nombre de critiques qu’en tant qu’observateur attentif de l’information religieuse depuis quelque quatre décennies, je ne partage pas vraiment… ?

    Mgr Franco Coppola : La visite du Pape en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg a été un moment crucial de cette année. Je suis personnellement très satisfait de la manière dont elle s’est déroulée. Ce fut d’abord un très bon exercice.

    Déjà sur le plan de la préparation par les nombreux contacts avec, d’une part, l’équipe du Vatican qui est habituée à préparer les déplacements du Saint-Père et d’autre part, la Conférence épiscopale de Belgique qui connaît l’opinion publique et qui est bien au fait de toutes les sensibilités et des besoins du pays. Ce fut un très beau et très bon exercice de collaboration entre les uns et les autres. Qui plus est, le Pape François a aussi marqué cette coopération de son empreinte personnelle en ajoutant à son programme déjà bien fourni plusieurs initiatives qui n’étaient pas prévues. Je suis d’autant plus satisfait de ces ajouts car le Saint-Père a montré de la sorte ce qui lui tient à cœur et en même temps ce qui le préoccupe. Pour moi ce fut aussi une seconde occasion de l’accueillir comme nonce apostolique car je l’ai aussi reçu en 2015 lorsque j’étais en fonction en Centrafrique pour l’ouverture de la Porte sainte dans le cadre de l’Année sainte de la miséricorde.

    Cette année en Belgique et au Luxembourg, comme il y a neuf ans sur le continent africain, ce fut pour moi très important de vivre directement aux côtés de cet homme de foi. C’est ainsi que je le définirais si on me le demandait ! Un homme qui est simplement porté par  sa foi. Sans nulle autre considération, c’est la foi dans le Seigneur qui le porte, qui l’anime… Et pour cette raison, il a eu envie de passer aussi un bon moment chez les Sœurs des Pauvres et aller à la rencontre des personnes âgées qu’elles accueillent au cœur d’un des plus importants quartiers populaires de Bruxelles ! C’est une dimension sociale importante d’accueillir et de soutenir les aînés dans la société contemporaine.

    Le processus de béatification du roi Baudouin est lancé

    Une autre initiative personnelle du Pape fut sa volonté d’aller prier sur le tombeau du roi Baudouin. Avec aussi – sinon surtout – la déclaration qu’il y a faite devant la famille royale belge, exprimant toute son admiration pour le geste de feu le souverain qui, au risque de perdre son poste, n’a pas voulu signer personnellement le texte de la loi dépénalisant partiellement l’avortement, estimant qu’il ne pouvait pas le faire pour un texte qui légalisait le meurtre des fœtus. Et dans la foulée de cela, le Pape a précisé qu’il voulait voir lancé le procès de béatification du roi Baudouin. Bien sûr, ce sera alors le moment de se pencher sur sa décision d’avril 1990 et d’étudier et d’apprécier soigneusement si ce fut un geste héroïque. On ne devient pas bienheureux et saint, simplement sur base d’un geste. L’objectif du procès est de se pencher sur toute la vie du roi Baudouin pour voir s’il a été cohérent et s’il peut être proposé comme un modèle à suivre. C’est pour cette raison que le processus a été suggéré par le Pape François, puis récemment lancé officiellement au Vatican.

    Le Saint-Père voulait aussi marquer le fait que dans la société contemporaine partout dans le monde, et donc pas uniquement en Belgique, on était un peu orphelins de vrais leaders politiques. Vous comme moi en avons connu pendant notre jeunesse… Je pense par exemple aux pères fondateurs de l’Union européenne… les Schuman, Adenauer, de Gasperi… Voilà des responsables publics qui avaient des idéaux et qui savaient les transmettre à leurs peuples…

    Le Pape a voulu souligner cette dimension du roi Baudouin d’avoir été un leader et un inspirateur qui avait le soutien de son peuple. En ce compris après son décès inopiné, puisqu’une immense majorité de Belges a participé au deuil au lendemain et dans les jours et les mois qui ont suivi sa mort inopinée en Espagne, le 31 juillet 1993… On n’est pas près d’oublier la présence de centaines de milliers de vos compatriotes devant le Palais royal pour aller le saluer une dernière fois avant ses funérailles. Pour moi, cela a été la démonstration que quand on est cohérents dans et avec sa foi chrétienne, on ne se sépare pas nécessairement des autres qui ne partagent pas les mêmes convictions. On n’en est pas moins apprécié pour sa cohérence. Selon moi, c’est aussi le sens du message que le Saint-Père a voulu donner lors de sa présence en Belgique. À l’intention sans doute des Belges mais aussi à l’ensemble des citoyens en Europe occidentale et bien-au-delà, quand on voit l’évolution politique et sociétale de la planète. Quand on est fidèle et cohérent avec ses valeurs, je constate que les valeurs évangéliques ne divisent pas, ne suscitent pas d’autres séparations. En réalité, même s’ils ne les partagent pas, les citoyens savent apprécier la cohérence à ses idées et à ses valeurs d’un haut responsable mû par ses convictions profondes.

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  • L’Église demain. Pour une vraie réforme

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    De Res Novae :

    L’Église demain. Pour une vraie réforme

    Claude Barthe, L’Église demain. Pour une vraie réforme, Éditions de L’Homme nouveau, « Carnets », 2024, 125p, 13€

    L’Église, au début des années 60 du XXe siècle, était comme essoufflée au terme d’un long combat contre une modernité radicalement hostile. Elle avait assurément besoin d’une réforme, c’est-à-dire d’une revitalisation semblable à celle de la contre-réforme tridentine ou de ce qu’on a appelé la réforme grégorienne. Mais au lieu d’une réforme, elle eut une révolution.

    La prise de contrôle, lors de Vatican II, des leviers magistériels par cette forme de catholicisme libéral qu’était la « nouvelle théologie », a permis l’intégration dans l’enseignement officiel d’un certain pluralisme libéral, qui a lui-même entraîné des effondrements spectaculaires dans la mission, la pratique religieuse, le recrutement des clercs et des religieux.

    Une régénération accompagnera assurément la fin du désordre dont souffre l’Église. Mais auparavant, des évêques, diocésains ou non, des prélats et des cardinaux peuvent anticiper ce processus en promouvant en particulier une reprise de l’enseignement moral, une reconstruction de la liturgie, une prédication des fins dernières, un catéchisme qui enseigne la foi, une formation traditionnelle des prêtres diocésains.

    Processus de remontée, qu’on pourrait aussi qualifier de recentrement, faisant revenir au centre ce qui a été rejeté et qui survit aujourd’hui tant bien que mal « aux marges ».

    Introduction – Vatican II, l’occasion manquée d’un renouveau

    Tout mon propos dans les pages qui suivent sera d’appeler de mes vœux un vrai renouveau de l’Église. Même si son Seigneur permet que la trahison, ou tout simplement la lâcheté mondaine de ses enfants, paraissent en mesure de faire chavirer la barque, l’Épouse du Christ, sainte et immaculée, ne mourra pas. Lorsqu’elle parviendra, avec ses pasteurs, pape et évêques, mus par la grâce de Dieu et soutenus par les mérites des saints, à écarter le désordre qui l’afflige, elle aura à mettre en œuvre une régénération, une réforme salvatrice. Mais déjà, des évêques, des prélats, des cardinaux peuvent poser des jalons pour cette renaissance. Ils le doivent même, de manière d’autant plus urgente que nous sommes dans une situation qui est, à bien des égards, celle d’un catholicisme en état de survie.

    Il se réduit toujours plus à un « petit troupeau », qu’on peine d’ailleurs à distinguer de la masse des hommes de ce temps, du moins en Occident, car en d’autres parties du monde il reste bien vivant et est parfois même en croissance. Mais Rome, sa tête, est en Occident. La vie des chrétiens est celle d’une minorité moralement persécutée, de manière latente ou ouverte, par une société moderne qui a exclu l’Épouse du Christ et les pousse à abdiquer leur qualité de membres d’une race élue, d’un sacerdoce royal, d’une nation sainte (1 Pierre, 2, 9). Certes, ils sont dans une situation au fond normale pour des disciples du Christ, dans le monde sans être du monde. Mais avec cette précision que le monde qui les enserre est le monde moderne.

    Car pour la modernité, qui plus est pour la modernité en sa phase extrême, la vocation de l’Église à baptiser les nations et à les faire entrer dans l’unique voie est une prétention d’une étrangeté radicale. Et c’est justement la conscience que l’Église n’est pas une association religieuse parmi d’autres que les chrétiens ont à recouvrer, même si un enseignement nouveau les induits à réduire l’unique Épouse du Christ à la manière de la Journée d’Assise. En d’autres termes, pour le dire d’emblée, la revitalisation du catholicisme est d’abord au prix théologique et spirituel d’une sortie de l’« état Vatican II ».

    Pour commander L’Église demain. Pour une vraie réforme : L’Église demain – L’Homme Nouveau

    Introduction – Vatican II, l’occasion manquée d’un renouveau
    Chapitre I – L’unité perdue
    Chapitre II – L’Église hiérarchique : état des lieux
    Chapitre III – La prédication morale, une prédication politique
    Chapitre IV – Reconstruire la liturgie : un retournement des autels et de l’ecclésiologie
    Chapitre V – Prêcher et catéchiser sur les fins dernières
    Chapitre VI – De la fréquente confession
    Chapitre VII – Un catéchisme qui enseigne… le contenu de la foi !
    Chapitre VIII – Pour une formation traditionnelle de prêtres diocésains
    Conclusion – Des évêques différents

  • François a démoli le collège des cardinaux, mais un nouveau site web propose d’y remédier

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur Diakonos.be) :

    François a démoli le collège des cardinaux, mais un nouveau site web propose d’y remédier

    Le pape François n’a pas touché à la règle qui confie aux cardinaux la tâche d’élire le futur pape. Mais il a gravement porté préjudice à la capacité des cardinaux d’agir en tant que « collège ».

    Le futur pape sera presque certainement l’un d’entre eux. Et pour le choisir, les électeurs ont besoin de bien se connaître, d’avoir des moments réguliers de rencontre et d’échange, d’agir, justement, de manière collégiale.

    Et c’est précisément ce que François a amputé dans la phase initiale de son pontificat, visiblement déçu par l’issue du premier et seul véritable « consistoire » qu’il ait convoqué, quand en février 2014 il a convoqué les cardinaux à se concerter sur les thèmes de l’imminent synode sur la famille.

    Au cours de consistoire, qui s’est tenu pendant deux jours à huis clos, le pape a confié le discours d’ouverture au cardinal Walter Kasper, un théologien renommé qui, depuis le début des années quatre-vingt-dix déjà, était un fervent défenseur de la levée de l’interdiction de la communion pour les divorcés remariés, avant d’être battu, à l’époque, par Jean-Paul II et Joseph Ratzinger.

    Au cours de ce consistoire, Kasper a remis toutes ses thèses sur la table et allait plus tard d’ailleurs déclarer qu’il l’avait fait en accord avec le pape.

    En outre, Kasper avait reçu du Pape François le privilège de briser le secret sur ce qui s’est dit au consistoire, contrairement à tous les autres cardinaux. Quand son rapport fut publié, à la surprise générale, dans le journal italien « Il Foglio » le 1er mars, ce même rapport était déjà en cours d’impression aux éditions Queriniana. L’écho de cette publication fut immense.

    Mais que s’était-il passé au consistoire ? Dès le premier jour, le discours de Kasper a été critiqué par un très grand nombre de cardinaux, et des plus influents, au grand dam du Pape François, qui le lendemain, à la réouverture des travaux, tenta bien de relancer les débats en disant qu’il « avait relu avant de dormir » le rapport de Kasper et qu’il l’avait trouvé plus que jamais « profond » et « serein »,  au point de le faire s’exclamer avec émotion que « c’est ça, faire de la théologie à genoux ».

    Le problème, c’est que le premier cardinal à prendre la parole ce matin-là, qui s’était inscrit pour parler la veille au soir, critiqua à nouveau le rapport de Kasper. Et plusieurs autres après lui.

    Au début du printemps, afin de contrebalancer l’impact des thèses de Kasper dans le grand public, la Congrégation pour la doctrine de la foi, présidée à l’époque par le cardinal Gerhard L. Müller et dont Luis Francisco Ladaria Ferrer était secrétaire, avait prévu de publier dans « L’Osservatore Romano » une tribune de tendance opposée rédigée par un cardinal de premier plan. Mais le pape opposa son veto à la publication de ce texte.

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  • Une nouvelle ressource numérique révolutionne la compréhension du leadership de l'Église avant un éventuel conclave

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    De zenit.org :

    "Le Collège des Cardinaux : Une Revue"

    Une nouvelle ressource numérique révolutionne la compréhension du leadership de l'Église avant un éventuel conclave

    Cette initiative répond à l’évolution de la dynamique au sein du Sacré Collège sous le pape François.

    De nombreux cardinaux nouvellement nommés viennent de régions « périphériques » et sont moins familiers avec leurs pairs. Avec moins de consistoires réguliers et des possibilités limitées de rencontres en personne, les cardinaux manquent souvent d’une vision globale des antécédents et des perspectives des uns et des autres.

    12 DÉCEMBRE 2024

    Après la création par le pape François de 21 nouveaux cardinaux, une plateforme numérique innovante a été lancée, offrant un accès inédit aux profils détaillés du cardinalat de l'Église catholique. Ce projet innovant, « Collegio Cardinalizio : Una Rassegna » (Le Collège des cardinaux : une revue), établit un nouveau standard pour comprendre les individus qui façonnent l'avenir de l'Église, en particulier à l'approche du prochain conclave.

    Un regard moderne sur une institution ancienne

    Développé par une équipe internationale de journalistes et de chercheurs catholiques dirigée par l'expert du Vatican Edward Pentin et la directrice exécutive Diane Montagna, le site sert de base de données complète pour explorer le Sacré Collège des cardinaux.

    Soutenu par Sophia Institute Press et Cardinalis Magazine, ce projet fait le lien entre les précédents historiques et la technologie moderne pour offrir une expérience utilisateur interactive unique. La plateforme offre aux visiteurs une multitude d'informations, allant des notes biographiques aux analyses des styles de leadership des cardinaux dans les rôles fondamentaux de sanctification, de gouvernement et d'enseignement.

    Les utilisateurs peuvent filtrer les données par géographie, âge et rôles ecclésiastiques, naviguer sur des cartes interactives et proposer des mises à jour des profils cardinaux, ce qui en fait une ressource vivante et collaborative.  

    Aperçu des candidats potentiels au poste de pape

    L’un des points forts de cet ouvrage est la présentation détaillée de 40 cardinaux éminents, dont certains sont largement considérés comme des « papabili » – successeurs potentiels de saint Pierre. Parmi les personnalités clés, on trouve :

    Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican et diplomate chevronné.

    Le cardinal Matteo Zuppi, connu pour ses missions de paix en Ukraine et à Gaza et pour son leadership auprès des évêques italiens.

    Le cardinal Péter Erdő, expert en droit canonique de Hongrie.

    Les personnalités émergentes occupent également une place importante, telles que :

    Le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem et voix de premier plan en Terre Sainte.

    Le cardinal José Tolentino de Mendonça, poète et innovateur culturel portugais.

    Le cardinal Jean-Marc Aveline, défenseur français des migrants, souvent considéré comme le favori du pape François.

    Le leadership africain est notamment mis en lumière par le cardinal Fridolin Ambongo Besungu de Kinshasa, reflétant l’attention croissante de l’Église sur le continent.

    Faire revivre une pratique historique

    Si « Collegio Cardinalizio: Una Rassegna » est un ouvrage pionnier dans son format numérique, son objectif fait écho aux traditions historiques.

    Pentin et Montagna ont noté qu'il y a des siècles, les biographies détaillées des cardinaux étaient méticuleusement compilées par des scribes et partagées dans les cercles diplomatiques.

    La plateforme d'aujourd'hui vise à reproduire cette profondeur de connaissances, bien qu'à une échelle mondiale et accessible.

    Répondre à un besoin émergent

    Cette initiative répond à l’évolution de la dynamique au sein du Sacré Collège sous la direction du pape François. De nombreux cardinaux nouvellement nommés viennent de régions « périphériques » et sont moins familiers avec leurs pairs. Avec moins de consistoires réguliers et des possibilités limitées de rencontres en personne, les cardinaux manquent souvent d’une vision globale des antécédents et des perspectives des autres.

    Cet outil vise à combler cette lacune, en particulier à l’approche du conclave. « À l’ère de l’information et de la mondialisation, il est paradoxal de constater à quel point les cardinaux se connaissent peu », a observé Montagna. « Cette ressource non seulement améliore la transparence, mais favorise également les liens entre les plus hauts dirigeants de l’Église. »

    Une vision pour l'avenir

    À mesure que le projet évolue, la plateforme prévoit d’élargir ses profils, d’intégrer des options multilingues et de continuer à affiner sa base de données pour répondre aux besoins du clergé, des professionnels des médias et des laïcs.

    Pentin a souligné la valeur durable du projet : « Bien que nous évitions toute spéculation sur les élections papales, notre objectif est d’offrir une ressource fiable qui permet d’avoir des points de vue éclairés. En favorisant la familiarité au sein du cardinalat, nous espérons que cette plateforme aidera les dirigeants de l’Église à relever les défis critiques qui l’attendent. »

    Lire également : Les spéculations sur le « prochain pape » sont-elles inappropriées ?

  • Un employé du Vatican dénonce la mainmise de lobbies homosexuels et de gauche sur le Saint-Siège

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    Du Catholic Herald :

    Un employé du Vatican dénonce la mainmise de lobbies homosexuels et de gauche sur le Saint-Siège

    13 décembre 2024

    Un syndicat représentant les employés laïcs du Vatican a pris ses distances avec une interview anonyme dans laquelle un employé se plaignait amèrement de la mainmise de cliques homosexuelles et de gauche sur le Saint-Siège.

    L'Association des employés laïcs du Vatican a néanmoins confirmé la montée des « tensions et du mécontentement » au sein du personnel du pape en raison d'une mauvaise gestion financière, également alléguée par le dénonciateur anonyme.

    La publication italienne à grand tirage Panorama a publié une interview d'un employé du Vatican identifié par les initiales « GF », qui se plaint que travailler au Vatican aujourd'hui est devenu « un acte de douleur » et une « via crucis » (chemin de croix).

    La source a déclaré que le pape était dangereusement inconstant et qu'il s'était entouré de favoris hispanophones aux programmes progressistes.

    Vous ne pouvez pas progresser si vous n'êtes pas un ami de l'un des deux lobbies qui comptent : soit le « lobby gay », qui est vaste et très puissant, soit le « club de Santa Marta » autour du pape », a déclaré GF.

    Au sujet de ce dernier, GF a déclaré : « Si vous voulez y adhérer, vous devez le faire : « Si vous voulez en faire partie, vous ne pouvez pas lire les journaux de centre-droit et vous devez parler espagnol... Vous devez être vert, pro-migrant et, surtout, pro-palestinien. Pour eux, Nicolas Maduro est un saint et Donald Trump est le diable ».

    « Il faut aussi faire attention aux changements soudains dans les humeurs et les opinions de Bergoglio », a-t-il ajouté.

    « Si vous demandez une augmentation, vous risquez l'excommunication », a-t-il déclaré. « Si vous voulez être payé pour vos heures supplémentaires, ils vous considèrent comme un fauteur de troubles.

    GF a prédit que les employés du Vatican commenceraient à se « mobiliser » pour exprimer leur mécontentement peu après que le pape François aura ouvert la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre pour marquer le début officiel du jubilé, bien qu'il ait exclu l'idée d'une grève totale, étant donné que le droit du travail du Vatican ne reconnaît pas le droit de grève.

    Il a affirmé que depuis 2014, les salaires du personnel du Vatican ont perdu un tiers de leur pouvoir d'achat, tandis que les appartements appartenant au Vatican, qui faisaient autrefois pratiquement partie des avantages offerts à la main-d'œuvre, sont devenus si chers que peu d'employés en possèdent un. Il est également de plus en plus difficile d'utiliser le système de santé du Vatican, a-t-il affirmé.

    GF a affirmé que depuis que François est devenu pape, les informations financières ont été gardées « top secrètes » malgré les promesses de solidarité.

    Il a ajouté que les décideurs traditionnels, tels que le secrétaire d'État, le cardinal italien Pietro Parolin, ont été écartés au profit d'une poignée de favoris papaux hispanophones : Le père jésuite Juan Antonio Guerrero Alves, ancien chef du secrétariat à l'économie du Vatican, Maximino Caballero Ledo, chef d'entreprise espagnol et actuel chef du secrétariat, et Luis Herrera Tejedor, laïc espagnol et directeur du bureau des ressources humaines du Vatican.

    « Ces dernières années, nous avons eu l'impression que le pape François gouvernait les finances du Vatican avec suspicion et partialité », a déclaré GF. « Nous sommes des employés de l'État qui travaillent à la pièce, qui doivent se taire et faire preuve d'une obéissance absolue.

    « Travailler pour le Vatican aujourd'hui ne vaut pas la peine, ni pour le salaire, ni pour la profession », a-t-il ajouté.

    G.F. a ajouté une comparaison entre François et le dernier pape à avoir présidé une grande année jubilaire.

    « Pour le jubilé de l'an 2000, Jean-Paul II a donné à tous une prime de 1 000 euros, sans distinction, alors que le pape François a annoncé des coupes dans nos retraites.

    Dans un communiqué publié peu après la parution de l'article, l'Association des employés laïcs du Vatican a déclaré que de tels commentaires, formulés sur un ton très dur et sous le couvert de l'anonymat, « ne font rien d'autre que de créer la confusion et de semer la panique parmi les employés ».

    L'association a déclaré qu'elle souhaitait un « dialogue direct et franc » avec les autorités du Vatican, et non des attaques indirectes dans la presse.

    D'autre part, l'association a également semblé suggérer que le Vatican lui-même porte une part de responsabilité dans la création du climat actuel.

    « En effet, le manque de transparence, surtout en matière de travail et d'économie/finances, est délétère et conduit à l'endurcissement des cœurs.

    « C'est un fait que beaucoup au Vatican s'inquiètent d'une éventuelle réduction des salaires et des pensions, en particulier dans le contexte d'une augmentation de la charge de travail pour le Jubilé.

    Dans cette optique, la déclaration demande instamment que soit reconnu « un véritable rôle de médiation et de protection des travailleurs du Vatican pour l'association ».

    « Nous espérons que cette légitimation interviendra rapidement », précise le communiqué. « Nous espérons que cette légitimation interviendra rapidement, compte tenu de l'augmentation inquiétante du climat de tension et d'insatisfaction parmi les employés.

    Le pape François a écrit trois lettres aux cardinaux au cours des derniers mois pour décrire les difficultés financières du Vatican, la dernière en date étant une missive du 19 novembre sur le système de retraite.

    « En termes réels, le système actuel n'est pas en mesure de garantir à moyen terme l'accomplissement de l'obligation de pension pour les générations futures », a écrit le pontife, affirmant que “des mesures structurelles urgentes” nécessiteront “la générosité et la volonté de se sacrifier de la part de tous”.

  • Ce que la décision du pape François au Synode révèle sur son style de gouvernance

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    D'Andrea Gagliarducci sur le NCR :

    Ce que la décision du pape François au Synode révèle sur son style de gouvernance

    ANALYSE : Le Saint-Père a suivi un mode opératoire familier lorsqu'il a accepté le document final du Synode sur la synodalité et a ensuite pris des mesures pour souligner qu'il fait désormais partie du magistère ordinaire de l'Église.

    Le 25 novembre, le pape François a publié une note réitérant – et dans un sens officiel, formalisant – sa décision de faire du document final du Synode sur la synodalité récemment conclu une partie du magistère ordinaire de l'Église. 

    Cela étant fait, a écrit le Saint-Père, les diocèses et les églises devraient commencer à mettre en œuvre les recommandations du document de 52 pages visant à apporter des changements structurels dans la gouvernance de l'Église et à accroître la participation des laïcs et des femmes dans l'Église, entre autres initiatives. 

    « [Le document final] participe au magistère ordinaire du successeur de Pierre, et comme tel, je demande qu'il soit accepté »,  a écrit François  dans la note. 

    François a marqué l'histoire et a surpris beaucoup de monde lorsqu'il a annoncé, le jour où il lui a été soumis, qu'il acceptait pleinement le document final du Synode, renonçant ainsi à la pratique habituelle d'exhortation de ses prédécesseurs.  

    Mais cette nouvelle note du Saint-Père est également très significative. Elle révèle, entre autres, trois points clés de son style de gouvernement. 

    Le premier point concerne la manière dont il interagit avec les documents qu'il perçoit comme étant déficients d'une certaine manière ou nécessitant un renforcement. Sa note est une reconnaissance du fait que le rapport final du Synode entre dans cette catégorie. 

    Qu’est-ce qui ne va pas exactement ? C’est un document faible, ce qui était inévitable puisqu’il est le produit de divers compromis. Mais une partie de la faute revient au pape lui-même, car c’est François qui a insisté depuis le début de son pontificat pour que les documents synodaux incluent le décompte des votes pour chacun de ses paragraphes (ou modi .). Bien que tous les paragraphes du document du Synode sur la synodalité aient obtenu une majorité, tous n’ont pas obtenu une majorité décisive. Les paragraphes sur le rôle des femmes dans l’Église (par. 60), sur la tâche des conférences épiscopales et leur éventuelle compétence doctrinale (par. 25) et sur ce qui est défini comme une « décentralisation saine » (par. 129) ont reçu le moins de votes en faveur. Par conséquent, si le document avait été laissé tel quel, il aurait été facile pour certains évêques de décider de ne pas suivre ces paragraphes. 

    En ajoutant cette note, le pape François intervient cependant pour préciser qu'une telle mise en œuvre à la sauvette n'est pas envisageable, puisque le document complet fait désormais partie du magistère officiel de l'Église.  

    On peut ici voir un parallèle avec l’intervention du pape en 2017, lorsque les évêques argentins ont interprété sa célèbre note de bas de page dans son exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia comme signifiant que les catholiques divorcés et remariés peuvent dans certains cas recevoir la communion. François a rédigé une note avec le document disant qu’« aucune autre interprétation n’est possible » et l’a fait publier dans les Acta Apostolicae Sedis, un recueil des actes officiels du Saint-Siège, faisant également des directives argentines une partie du magistère officiel. 

    Cela souligne un deuxième point concernant le style de gouvernance du pape. Lorsqu'une controverse sur un document éclate, le pape François laisse ouverte la possibilité d'une interprétation traditionnelle. Mais il fait en sorte que l'interprétation non traditionnelle soit non seulement préférée mais aussi imposée, puisqu'elle figure dans les documents officiels

    L'avantage pour le pape, dans le cas du document du Synode sur la synodalité, est qu'il n'a pas à prendre la responsabilité de rédiger son propre document sur le sujet. Il a simplement accepté les recommandations de l'assemblée et leur a donné autorité lorsque cette autorité semblait faire défaut. 

    Le troisième point de la note est qu’elle illustre la manière non conventionnelle dont le pape François utilise les différents types de documents pontificaux à sa disposition. 

    Par exemple, le pape François a récemment publié une encyclique, Dilexit Nos, sur le Sacré-Cœur de Jésus, qui aurait plus justement été une lettre apostolique, à la manière de celle qu’il a écrite sur saint François de Sales en 2022, Totum Amoris Est. En revanche, Evangelii Gaudium, le document programmatique du pontificat, est une exhortation apostolique, mais il aurait plus probablement dû s’agir d’une encyclique. 

    Le pape François a utilisé plus de 80 fois différentes formes de lettres apostoliques pour donner un avis faisant autorité. Et en matière législative, notamment lorsqu'il s'agit de modifier le droit canonique, il préfère la forme du motu proprio, une décision plus spontanée et personnelle, qu'il a utilisée plus de 50 fois. 

    En bref, le pape François ne procède pas à de longs processus de consultation, nécessaires pour des documents plus « lourds » comme une encyclique ou une constitution apostolique dans le cas de la définition de formes de gouvernement. Il prend des décisions de manière autonome et les met immédiatement en pratique. Lorsque l’avis est controversé, il approuve les décisions des autres, comme il l’a fait pour le document final du synode. 

    En même temps, fidèle aux « processus d’ouverture », le pape François a souligné que le chemin synodal n’était pas terminé. Tout, même les choix les moins controversés, peut être remis en question. Mais cela signifie surtout que le pape peut prendre de nouvelles décisions, renversant de fait ce qui semble être des choix établis. 

    Le pape a dû donner autorité au synode, car sinon certaines de ses conclusions auraient pu être désavouées. Cette autorité repose cependant sur la volonté du pape.  

  • Speed ​​dating avec les nouveaux cardinaux : l'un d'entre eux pourrait-il être « l'élu » ?

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    D'Edgar Beltran sur The Pillar :

    Speed ​​dating avec les nouveaux cardinaux : l'un d'entre eux pourrait-il être « l'élu » ?

    9 décembre 2024

    Samedi, le pape François a célébré le 10e consistoire de son pontificat avec la création de 21 nouveaux cardinaux.

    Avec le nouveau consistoire, il y a désormais 140 cardinaux éligibles pour élire le prochain pape en cas de décès de François.

    Bien que les cardinaux ne soient pas tenus de choisir parmi leurs propres rangs le prochain pape, c'est une tradition, et presque une certitude, qu'ils le feront lors du prochain conclave.

    Cela signifie que n'importe lequel des 21 hommes à qui l'on a attribué un chapeau rouge au cours du week-end pourrait être choisi comme tel par ses frères cardinaux, et finalement émerger sur la loggia en tant que prochain pape.

    Mais, bien sûr, trouver cette personne spéciale parmi les rangées de chapeaux rouges nécessite beaucoup d'efforts pour vous connaître avant d'être prêt à lui remettre la rose finale - euh, la tiare papale.

    Et comme beaucoup de nouveaux venus viennent de milieux relativement calmes ou de régions où l’on ne voit généralement pas de nominations cardinalices, on voit apparaître beaucoup de nouveaux visages.

    Les cardinaux pourraient-ils choisir l'un de leurs nouveaux membres pour être cette personne spéciale au moment du conclave ? Nous ne pouvons pas le dire avec certitude, mais pour les aider – et aider les lecteurs – à mieux connaître les nouveaux venus, The Pillar a mené une série d'entretiens rapides avec sept des nouveaux cardinaux avant le consistoire, et pour voir comment ils pourraient se comporter lors d'un futur conclave.

    Les entretiens ont été édités pour des raisons de longueur et de clarté. Certains ont été traduits de la langue dans laquelle ils ont été menés.

    Cardinal Vicente Bokalic, CM, Évêque de Santiago del Estero et Primat d'Argentine

    Le cardinal Vicente Bokalic de Santiago del Estero, s'adressant à la presse le 6 décembre 2024. Crédit : Edgar Beltrán/The Pillar.

    Vous êtes l’évêque de Santiago del Estero, un petit diocèse qui est aujourd’hui le siège primatial de l’Argentine. De nombreux changements sont survenus dans votre vie et votre ministère ces derniers temps. Comment avez-vous réagi ?

    Avec surprise et joie, les habitants de Santiago del Estero sont très heureux d’avoir été officiellement proclamés siège primatial du pays, ce qui est une reconnaissance historique. C’est à Santiago del Estero que l’Église en Argentine a commencé, quand le pays n’était pas encore l’Argentine. Ce que François a fait, c’est reconnaître ces racines, comme cela arrive dans de nombreux pays où le siège primatial n’est pas la capitale. Pour nous, tout cela a été un choc et une incitation à travailler davantage.

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  • Des cardinaux sans pourpre; le laisser-aller triomphe au consistoire

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    De Stefano Chiappalone sur la NBQ :

    Des cardinaux sans pourpre; le laisser-aller triomphe au consistoire

    Est-ce que je me fais plus remarquer si je m'habille comme un cardinal ou si je m'habille comme un non-cardinal ? Radcliffe opte pour la seconde solution, mais au moins vous portez l'habit de façon esthétique. Le nouveau triomphalisme du débraillé, qui ne rend pas plus spontané mais seulement plus autoréférentiel, est omniprésent.

    10_12_2024

    Suis-je plus visible si je m'habille en cardinal ou si je m'habille en non-cardinal ? Les deux nouveaux cardinaux dominicains créés par le Consistoire du 7 décembre, Timothy Radcliffe et Jean-Paul Vesco, ont dû le penser. Et ils se sont présentés pour recevoir la barrette directement sur leur habit. A vrai dire, Radcliffe s'est davantage distingué que son confrère. D'une part parce qu'il avait déjà rendu publique en octobre sa demande - acceptée par le Saint-Père « avec beaucoup de compréhension » - de renoncer à sa robe de cardinal. Et surtout parce qu'il s'est présenté au consistoire avec un habit qui lui arrivait presque au mollet et un pantalon qui dépassait maladroitement. Si la tendance se poursuit, quelqu'un se sentira autorisé à se rendre au consistoire en jeans et baskets. Les joueurs de cricket affichent leur « honnêteté », certains ecclésiastiques affichent leur « humilité ». L'humilité, autrefois affichée, ne l'est plus aujourd'hui et, au contraire, se transforme en débraillé.

    Le contraste était saisissant non seulement avec les autres cardinaux, mais aussi avec l'Indien George Jacob Koovadak et l'Ukrainien Mykhola Bychok, qui, en tant que cardinaux orientaux, portaient des robes différentes, mais prévues par leur propre tradition liturgique et dotées de tous les insignes appropriés, tout sauf un paupérisme malavisé. L'alternance, dans l'ordre de création, entre Bychok et Radcliffe, n'a fait que mettre encore plus en évidence la tenue de ce dernier, qui avait de l'eau dans les caves. Le costume ne fait peut-être pas le cardinal, mais au moins l'habit est porté de manière esthétique. Une image symptomatique de cette allergie post-conciliaire aux insignes ecclésiastiques qui sévit désormais même dans les moments les plus solennels de la vie de l'Église. Elle repose sur l'hypothèse erronée que certaines robes et certains vêtements honorent la personne qui les reçoit, oubliant au contraire qu'ils sont un rappel éloquent de la grave responsabilité que l'on s'apprête à assumer. Une responsabilité qui, en particulier dans le cas des cardinaux, implique une disponibilité « usque ad sanguinis effusionem », « jusqu'à ce que le sang soit versé ». Un rappel décidément bien inconfortable. Si telle est la signification de la pourpre qui couvre les cardinaux, ces robes devraient être chéries plutôt que d'être considérées comme une nuisance désuète.

    Au commencement, il y a Cantalamessa. Créé cardinal en 2020, le père Raniero a demandé à ne pas porter la pourpre. Il alla donc recevoir la barrette avec l'habit capucin, mais en portant au moins un surplis pour improviser un semblant d'habit choral. Involontairement (mais avec une intention tout à fait différente), il a ravivé une coutume préconciliaire, lorsque les cardinaux issus d'ordres religieux portaient des robes de cardinal dans le style, mais dans la couleur de l'ordre dont ils étaient issus. Ensuite, on a préféré uniformiser tous les cardinaux, et donc là où il y avait une tradition, capable aussi de réguler des différences légitimes, l'improvisation se déchaîne à présent au rythme des substitutions où chacun est un protocole à lui tout seul. Entre croix de bois et vêtements ad arbitrium, il s'agit alors d'une course - consciente ou inconsciente - pour savoir qui peut le plus imiter, voire surpasser le « pape d'à côté ».

    Si Cantalamessa est l'ancêtre des « cardinaux sans pourpre », qui a été le premier à refuser sa robe de chœur et cela dans l'acte suprême, l'élection au trône de Pierre ? C'est vrai, ce qui a donné le feu vert, c'est cette mozzetta rouge manquante que le pape François n'a pas voulu porter le soir du 13 mars 2013 et à aucune autre occasion. Le reste en a découlé : la crosse attachée avec du scotch à Sarajevo en 2015, les visites chez l'opticien (l'opticien VIP, toutefois) et chez le disquaire, le goûter avec la garde suisse (même s'il s'agissait d'un enfant de dix ans) et une allergie manifeste au protocole - qu'il a lui-même candidement admise. Et qui a aussi donné le ton à ceux qui seront appelés à élire son successeur : ceux qui choisissent l'habit et ceux qui choisissent sa réduction. Pour le vicaire de Rome, une circulaire spéciale a même été publiée pour demander aux prêtres romains de l'appeler « Baldo » et non pas par son nom propre, Baldassarre. Pendant la messe, dans la prière eucharistique, pas à la barre de l'oratoire.

    Celui du 7 décembre restera dans l'histoire comme le consistoire de l'improvisation. La pratique désormais consolidée de ne pas communiquer à l'avance la nomination des futurs cardinaux fait que certains, après l'annonce publique, devront faire publiquement marche arrière pour des raisons peu claires (comme l'Indonésien Paskalis Bruno Syukur), et finiront inévitablement par alimenter ces mêmes « bavardages » qui, au-delà du Tibre, sont considérés comme un fléau. Le repêchage de l'archevêque de Naples, d'abord écarté des élus puis probablement gracié par saint Janvier, a constitué une péripétie plus heureuse. Qu'il fasse au moins attention au hors-champ : « Soyez prudent », a recommandé le pape au microphone ouvert au nouveau cardinal Acerbi qui, certes, a 99 ans, mais n'a « que » onze ans de plus que le sien. Une sortie digne des bandes dessinées d'Osho, qui rappelle le commentaire de Ratzinger lorsqu'il s'est entendu qualifier de « grand-père sage » : « Après tout, nous n'avons que neuf ans d'écart. Il serait peut-être plus correct de m'appeler frère aîné... ».

    L'expérience de l'Église sortante ne semble jusqu'à présent conduire qu'à une hiérarchie débraillée. Et, qu'on le veuille ou non, elle est d'autant plus autoréférentielle qu'elle affiche la spontanéité et le paupérisme. Les insignes, les protocoles, toutes ces « antiquités » si chères aux « indietristes » vitupérants, servent précisément à faire disparaître la personne, à mettre au centre non pas celui qui le porte (ou ne le porte pas), mais le rôle, le ministère, la mission qu'il est appelé à remplir. Usque ad sanguinis effusionem.

  • Nouveaux cardinaux du pape François : à quoi ressemblerait un prochain conclave ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur CNA :

    Analyse : Ce que les nouveaux cardinaux du pape François révèlent sur le futur conclave

    8 décembre 2024

    Un nombre record de 140 cardinaux pourraient assister à un éventuel conclave dans la chapelle Sixtine. Il y en aurait eu 141, mais le décès du cardinal Miguel Angel Ayuso Guixot, le 25 novembre, a réduit ce nombre d'un. Au total, le Sacré Collège compte désormais 255 membres.

    Le nombre de cardinaux électeurs est le point le plus important qui ressort du consistoire de ce week-end. Sur les 140 cardinaux électeurs, 110 ont été créés par le pape François, 24 par Benoît XVI et six par saint Jean-Paul II. À la fin de l'année, le 24 décembre, le cardinal indien Oswald Gracias, créé cardinal par Benoît XVI en 2007, aura 80 ans et ne pourra donc plus participer à un conclave.

    Quatorze autres cardinaux auront 80 ans en 2025. Il s'agit des cardinaux Christoph Schoenborn, Fernando Vergez Alzaga, Celestino Aos Braco, George Alencherry, Carlos Osoro Sierra, Robert Sarah, Stanislaw Rylko, Joseph Coutts, Vinko Pulhić, Antonio Canizares Llovera, Vincent Nichols, Jean. -Pierre Kutwa, Nakellentuba Ouédraogo et Timothy Radcliffe.

    Deux d’entre elles ont été créées par saint Jean-Paul II, quatre par Benoît XVI et huit par le pape François.

    Il faudra cependant attendre mai 2026 pour revenir au chiffre de 120 cardinaux électeurs établi par saint Paul VI et jamais abrogé.

    Les choix du pape François

    Pour la première fois, un cardinal est présent en Iran, l'archevêque de Téhéran-Ispahan, Mgr Dominique Matthieu, un missionnaire belge. C'est aussi la première fois qu'un cardinal est présent en Serbie, l'archevêque de Belgrade, Mgr Ladislav Nemet, recevant le chapeau rouge.

    Le pape François a créé des cardinaux de 72 nations différentes, et 24 de ces nations n’ont jamais eu de cardinal auparavant.

    Le pape François a également montré qu’il ne choisit pas ses successeurs en fonction des sièges traditionnels des cardinaux. Par exemple, il n’y a pas de cardinal pour diriger les deux patriarcats historiques européens de Lisbonne et de Venise, ni ceux de Milan, Florence ou Paris.

    Il existe cependant des exceptions. Lors de ce consistoire, le pape François a créé cardinaux les archevêques de Turin, Naples, Lima, Santiago du Chili, Toronto et le vicaire général du diocèse de Rome.

    Naples est entré sur la liste de manière quelque peu surprenante, la décision du pape ayant été communiquée dans un communiqué du Bureau de presse du Saint-Siège le 4 novembre. L'archevêque de Naples Battaglia remplace l'évêque de Bogor, en Indonésie, Bruno Syukur, qui avait demandé au pape François de le retirer de la liste des nouveaux cardinaux pour des raisons personnelles non précisées.

    L'équilibre géographique du Collège des cardinaux

    Le pape n'a pas décidé de remplacer un éventuel cardinal indonésien par un autre cardinal d'Asie.

    Le pourcentage de cardinaux italiens au sein du Collège des cardinaux est le plus bas jamais enregistré, du moins à l'époque moderne. Ce n'est que pendant la captivité d'Avignon (1309-1377) que le pourcentage de cardinaux italiens a été aussi bas.

    Aux 17 italiens il faut toutefois ajouter le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, qui est inclus dans le quota de l'Asie, et le cardinal Giorgio Marengo, ordinaire de Mongolie, également en Asie.

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