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Structures ecclésiastiques - Page 18

  • Pape François, un anniversaire qui sent les échéances

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    D'Andrea Gagliarducci sur le Monday Vatican :

    Pape François, un anniversaire qui sent les échéances

    18 décembre 2023

    Le pape François se hâte d'établir son héritage. Du moins, il semble de plus en plus pressé de laisser un héritage. Un grand livre en plusieurs langues sur sa vie et les événements historiques qui l'ont caractérisée a déjà été annoncé, avec une campagne de marketing vraiment sans précédent pour un pape. François a également fait savoir - dans une nouvelle interview accordée à la chaîne mexicaine Televisa - qu'il modifierait les rites funéraires des pontifes et qu'il avait déjà pris des dispositions pour son enterrement dans la basilique romaine et papale Sainte-Marie-Majeure.

    Et ce n'est pas tout.

    Cette même semaine, une lettre du pape aux employés du Secrétariat à l'économie a été rendue publique, dans laquelle il réaffirmait la validité des réformes économiques et soulignait les lignes directrices en matière d'investissement. Cette lettre du pape a été publiée presque simultanément avec une autre lettre, cette fois du cardinal Pietro Parolin, qui, dans un autre acte d'ingérence sans précédent, a réitéré au promoteur de la justice du Vatican son désir de voir le procès du Vatican se conclure par la condamnation des coupables.

    La lettre susmentionnée du secrétaire d'État est si irrégulière qu'elle ne peut être expliquée que comme une réponse à la volonté du pape, ou du moins à ce que le cardinal secrétaire d'État croyait être la volonté du pape.

    Les nouvelles de la semaine dernière signalent une nouvelle accélération du désir du Pape d'"emballer" le travail accompli et de le garder en sécurité. Il y a une intention d'indiquer un chemin et de le rendre permanent.

    Enfin, les réponses fréquentes du Dicastère pour la Doctrine de la Foi sur les questions les plus disparates répondent également à cette logique. Le cardinal Victor Manuel Fernandez lie constamment ses décisions en se référant non seulement au magistère ordinaire du pape François, mais aussi aux déclarations antérieures du cardinal Jorge Mario Bergoglio. Le dernier de ces documents, sur l'accès à la communion pour les mères célibataires, enfonce le clou.

    Le pape François, qui a fêté ses 87 ans le 17 décembre, est l'un des papes les plus âgés de l'histoire.

    Le pape François est aussi un pape qui a étroitement lié son enseignement à sa personne et à ses décisions personnelles. Il n'est pas tout à fait juste de dire que son pontificat a été anti-doctrinal. Aucun de ses enseignements n'a été contraire à l'enseignement établi - certainement pas en paroles - et tous sont susceptibles d'une construction orthodoxe.

    Au contraire, François a mené un pontificat très personnel.

    Toutes ses décisions se réfèrent à son expérience de lui-même, à sa manière d'être et à son point de vue. L'Église et ses enseignements semblent être relégués à l'arrière-plan avec le pape François. Tout se réfère, inévitablement, à lui.

    Il s'agit en effet d'une approche différente.

    Aussi, le pape François lie les réformes à ses décisions personnelles, qu'il justifie ensuite en disant qu'il avait un mandat et qu'il respecte la volonté de ceux qui lui ont confié ce mandat. La réforme de la curie, par exemple, serait une volonté qui a émergé lors des réunions pré-conclaves. Mais s'agit-il d'une réforme de la Curie ? Une réforme encore plus audacieuse de la curie ? S'agissait-il de mettre la curie de côté, comme l'a fait le pape François, en supprimant tous les corps intermédiaires ?

    La réforme de la curie visait à donner moins de poids au pouvoir central.

    Le premier sacrifice sur cet autel est la Secrétairerie d'État du Vatican - de plus en plus marginalisée par le pape - va de pair avec le thème de la synodalité, lui aussi développé immédiatement par le pape François. Nous sommes maintenant sur un grand chemin synodal voulu par le pape, alors que le pape François lui-même a dit que la demande de réflexion sur le chemin synodal n'arrivait qu'en deuxième position dans les sondages demandant quel thème choisir pour le synode.

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  • Analyse du synode : de quelle Église accouche-t-il ?

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    De la Revue mensuelle « La Nef » (décembre 2023) :

    La première partie du synode sur la synodalité voulu par le pape François s’est déroulée du 4 au 29 octobre à Rome. Quel bilan tirer de ce synode ? Quelles pistes de réformes annonce-t-il ? Est-il un synode de rupture ou de continuité ? Comment a-t-il été reçu par les différentes sensibilités de l’Eglise ? Cet article vous offre une analyse et une vue de surplomb sur cet événement ecclésial.

    «Il faut que tout change pour que rien ne change ». C’est peut-être la célèbre phrase de Tancredi Falconeri dans Le Guépard de Lampedusa qui vient à l’esprit lorsqu’on se hasarde à tirer un bilan d’étape de la XVIe Assemblée générale du synode des évêques sur la synodalité, à l’issue de sa première session plénière qui s’est tenue à Rome du 4 au 29 octobre 2023.

    « Il faut que tout change… »

    En apparence, le processus décidé et mis en œuvre par le pape François depuis 2021 semble vouloir imprimer des changements majeurs à l’Église, comme en témoignent la structure adoptée pour le Synode, la forme des débats retenue et les thématiques discutées.

    Tout d’abord, s’agissant de la structure, le pape François a posé, en avril 2023, un geste spectaculaire et sans précédent. En contradiction avec le Code de Droit canonique (can. 346, § 1) ainsi qu’avec sa propre constitution apostolique Episcopalis Communio du 15 septembre 2018, qui prévoient que seuls peuvent composer une assemblée synodale les évêques ainsi qu’un petit nombre de supérieurs d’instituts religieux masculins, le Souverain Pontife n’a pas hésité à désigner, parmi les 364 membres votants, des religieuses et surtout 70 laïcs (hommes et femmes). La conséquence est qu’une proposition peut désormais être adoptée par le synode, alors même qu’elle ne réunirait pas deux tiers des voix des évêques. Cette décision papale n’a pas été sans provoquer quelques remous, puisqu’un certain nombre de canonistes sont allés jusqu’à contester la « nature épiscopale » de cette assemblée synodale ainsi composée. Et si, pour répondre à ces critiques, le pape a souligné que ce « processus synodal » récupérait une ancienne pratique chrétienne qui n’avait jamais été perdue dans l’Orient chrétien, il est à noter qu’aucun des délégués orthodoxes et catholiques de rite oriental conviés à Rome n’ont reconnu dans ledit processus ce qu’ils entendaient dans leurs Églises respectives par le terme de « synode ».

    Ensuite, concernant la forme retenue pour les débats, une innovation remarquée a également eu lieu : à la place de discours tenus par des orateurs juchés sur une estrade et s’adressant à l’assemblée, le choix a été fait – synodalité oblige – de répartir les 364 membres en 35 groupes (les « circuli minores »). Le tout conjugué avec une méthodologie très stricte gouvernant les débats, largement inspirée de la spiritualité ignacienne : chaque groupe s’est vu attribuer des questions précises à débattre et ces questions ont fait l’objet d’un triple tour de table, strictement chronométré, afin de permettre aux participants d’exprimer, en toute égalité, les « résonances ressenties ». Après ces discussions, un rapporteur désigné pour chaque groupe a été chargé d’en présenter la teneur à l’assemblée plénière, avec ses convergences, ses divergences et ses interrogations. Pour finir, le 29 octobre, un rapport de synthèse de 42 pages a été adopté, détaillant les questions à approfondir et formulant 81 propositions qui, « après des recherches canoniques, théologiques et pastorales », devront être tranchées lors de la seconde session du synode en octobre 2024.

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  • Aupetit, Woelki, Becciu... : les déficiences de la justice dans le pontificat du pape François

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    D'Andrea Gagliarducci sur le Monday Vatican :

    Le pape François, un processus à décrypter

    11 décembre 2023

    A la veille de la semaine où devrait s'achever ce que l'on appelle le " procès du siècle " au Vatican, le pape François reçoit Mgr Michel Aupetit, archevêque émérite de Paris, contraint à la démission il y a deux ans. Le pape François avait accepté sa démission "sur l'autel de l'hypocrisie", a-t-il expliqué aux journalistes dans le vol papal quelque temps plus tard.

    Bien que les deux affaires n'aient pas grand-chose à voir l'une avec l'autre, la coïncidence de ces deux faits a le pouvoir de donner une image générale de la situation de la justice dans le pontificat du pape François.

    Voici les faits.

    L'archevêque de Paris a été cloué au pilori dans la presse pour une relation inappropriée qu'il aurait eue avec l'une de ses secrétaires il y a plusieurs années. L'archevêque avait décidé de présenter sa démission, que le pape avait acceptée "sur l'autel de l'hypocrisie", sans même attendre le jugement final. Le résultat de l'enquête de la police française est arrivé il y a quelque temps, et il s'agit d'un non-lieu pour manque de preuves.

    Plus techniquement, les enquêteurs ont déterminé que "le fait n'existe pas" - un constat continental qui signifie que les enquêteurs n'ont pas découvert de preuves suffisantes pour suggérer qu'un crime a même été commis.

    Mgr Aupetit avait admis avoir commis des "erreurs" dans une relation avec une secrétaire quelques années avant de devenir évêque, mais il a toujours nié qu'il s'agissait d'une relation romantique et a toujours insisté sur le fait qu'il n'y avait jamais eu de relations sexuelles. La femme impliquée a elle-même déclaré à la police que les actes d'Aupetit ne constituaient pas un délit. La femme n'a jamais porté plainte.

    Ces derniers mois, cependant, l'archevêque émérite de Paris a vu sa réputation ruinée. Il était l'une des personnalités les plus influentes de l'Église de France, l'une des rares à avoir exprimé des critiques à l'égard du rapport du CIASE sur les abus - un rapport au sujet duquel des chercheurs et des experts indépendants ont émis de sérieux doutes méthodologiques. Sans Aupetit, une forme d'opposition à la pensée laïque et séculière qui avait un impact particulier a été perdue en France. Non pas que les évêques soient silencieux - les déclarations contre l'inclusion de l'avortement dans la Constitution le démontrent - mais leur force de perturbation a été réduite de moitié avec l'absence de l'archevêque.

    On peut se demander pourquoi le pape a accepté si rapidement la démission d'Aupetit.

    Dans d'autres cas, le pape n'a pas agi. C'est le cas du cardinal Woelki, archevêque de Cologne, qui a été suspendu pendant six mois pour mauvaise communication. Il avait lui aussi critiqué un rapport sur les abus dans son diocèse. Le pape n'a cependant pas voulu accepter sa démission après les six mois de suspension. Mais avec quelle autorité le cardinal Woelki peut-il continuer à administrer l'archidiocèse après la suspension qui a suivi les attaques médiatiques ?

    Qu'est-ce que tout cela a à voir avec le processus du Vatican ? Même dans cette affaire, le pape François a rendu des jugements sommaires, prenant des décisions qui semblaient répondre davantage à "l'autel de l'hypocrisie" qu'il avait évoqué dans l'affaire Aupetit.

    Il a d'abord été demandé au cardinal Angelo Becciu de démissionner et de renoncer à toutes ses prérogatives cardinalices, puis il s'est retrouvé dans un procès après que le pape a modifié la règle selon laquelle un cardinal ne peut être jugé que par un tribunal de cardinaux. Becciu n'avait aucune possibilité d'appel ; l'enquête à son sujet n'était même pas terminée, pas plus que le procès. Le pape a pris une décision claire, sans même donner d'échappatoire pour sauver la face. Le pape ne fait plus confiance à un collaborateur. Le pape a moins de raisons de jeter son collaborateur en pâture aux médias.

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  • La mauvaise gouvernance du Pape François sous la loupe d'un historien et d'une canoniste

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    De Sandro Magister sur Diakonos.be :

    Pire qu’un pape-roi. Un historien et une canoniste analysent la mauvaise gouvernance du Pape François

    Dans quelques jours, le tribunal de l’État de la Cité du Vatican prononcera la sentence finale dans ce qu’on a surnommé le « procès du siècle » qui compte au rang de ses accusés notamment un cardinal, Giovanni Angelo Becciu, qui figurait jusqu’en 2018 parmi les plus proches collaborateurs du Pape François au poste-clé de substitut du Secrétaire d’État, avant de tomber en disgrâce.

    Jusqu’à un passé encore récent, un cardinal ne pouvait être jugé que par le pape. François a supprimé ce droit et ce devoir, mais à sa manière il a également soumis le cardinal Becciu à subir son propre jugement personnel et sa propre condamnation : le tout en une seule audience de vingt minutes à tu et à toi à huis clos, l’après-midi du 24 septembre 2020, audience au terme de laquelle le présumé coupable, tout en conservant la pourpre, s’est vu dépouillé de toutes ses fonctions et privé de « tous les droits liés au cardinalat », y compris celui de participer à un conclave.

    Jusqu’à aujourd’hui, François n’a jamais fourni les raisons de cette condamnation, qu’il a infligée sans autre forme de procès, et surtout sans la moindre possibilité pour l’accusé de se défendre. Et ce n’est pas tout. Il a fait ouvrir par des voies détournées un procès judiciaire en bonne et due forme par le tribunal de l’État de la Cité du Vatican, toujours avec Becciu dans le box des accusés. C’est ce procès qui s’est ouvert le 27 juillet 2021 et qui est sur le point de s’achever, non sans que François ne se soit privé d’interférer à plusieurs reprises, en changeant arbitrairement les règles en cours de procédure avec, dans le rôle du promoteur de justice, le fidèle Alessandro Didi, tout dévoué à son service.

    Il n’est pas donc surprenant que ces violations continues des règles élémentaires d’un État de droit de la part de François aient finir par faire ressembler sa forme de gouvernement à celle d’une monarchie absolue poussée à l’extrême, sans compter tous les autres actes d’autorité « extra legem » posés pendant son pontificat, avec tout dernièrement la privation rageuse de salaire et de logement infligée à un autre cardinal, l’américain Raymond L. Burke.

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  • À l'ère de la parrhésie, le pontificat de François a créé de profondes divisions et fractures

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Le pape François, la fin de la parrhésie

    4 décembre 2023

    Les informations qui circulent sur d'éventuelles sanctions contre le cardinal Raymond Leo Burke, coupable d'être un " ennemi " du pape, n'ont pas encore reçu de confirmation officielle (il semblerait à présent que si : https://www.pillarcatholic.com/p/cardinal-burke-notified-of-vatican ndB). Les sources - plus d'une, y compris le biographe papal Austen Ivereigh - affirment que le pape François lui-même les a annoncées, en commençant par une réduction de salaire (plus probablement, le soi-disant piatto cardinalizio ou "assiette du cardinal" parce que Burke n'a plus aucune position au Vatican, et n'a pas eu de véritable bureau depuis un certain temps) et aussi la révocation des privilèges gratuits de l'appartement du Vatican qu'il habitait, à moins que le cardinal ne paye un loyer au prix du marché pour cela.

    Le pape l'aurait dit à la fin de la réunion régulière des chefs de dicastères du Vatican, le 20 novembre. Si les choses étaient simplement liées au statut du nouveau cardinal (il a eu 75 ans le 28 juin, il est donc considéré comme retraité et n'est plus en activité), les mesures ne seraient pas une punition, mais une adéquation au nouveau statut du cardinal. Cependant, le fait que le pape ait voulu en parler lors d'un événement public les a fait apparaître comme une punition, ce qui fait toute la différence.

    Si le rapport initial était confirmé, il s'agirait donc essentiellement d'une condamnation à l'exil et d'une punition exemplaire pour un cardinal qui a toujours essayé de ramener les thèmes de la foi et de la doctrine au centre sans jamais renier sa loyauté envers le pape.

    Le problème n'est pas de savoir si ces nouvelles sont exactes, mais le fait que tout le monde ait considéré ces rumeurs comme plausibles, dès le départ.

    Cela en dit long sur la façon dont le pontificat de François est perçu. Le dialogue, la transparence et la parrhesia - le franc-parler - sont les mots à la mode et les marques supposées de ce pontificat. Punir des cardinaux en dehors du cadre de la justice, simplement pour avoir dit ce qu'ils pensaient, est difficile à concilier avec cela.

    Même lorsque le pape François a recours à la loi, il est prêt à mettre la main sur la balance de la justice. Pensez à la procédure que le pape François a ordonnée à l'encontre du cardinal Angelo Becciu et d'autres accusés.

    Le pape a demandé au cardinal Becciu de démissionner et de renoncer à ses prérogatives cardinalices parce qu'il s'était - selon le pape - montré indigne de confiance. La décision du pape a été communiquée par une déclaration ferme avant même que Becciu ne puisse franchir la porte de sa maison à son retour de l'entrevue avec le pape. Il n'y a pas eu de procès canonique et le pape n'a pas formellement imposé la punition. Il a demandé au cardinal d'obéir et de démissionner. Aujourd'hui, Becciu fait l'objet d'un jugement de la part d'un tribunal pénal de la Cité du Vatican.

    Une situation similaire s'est produite avec l'archevêque Georg Gaenswein, ancien secrétaire de Benoît XVI. Le pape a demandé à Gaenswein de quitter Rome et de retourner résider dans son diocèse de Fribourg. Il n'y a que deux cas où le pape peut demander à un archevêque de vivre dans un lieu spécifique : si cet archevêque a une charge ou s'il y a une sanction canonique. Dans le cas de Gaenswein, le pape a en fait appliqué une sanction sans procès canonique.

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  • Quel est le rôle d'un évêque ? (Club des hommes en noir)

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    Du site de l'Homme Nouveau ("Club des hommes en noir") :

    Quel est le rôle d’un évêque, à quoi sert-il exactement et quel sens peut avoir sa mission en ce début du XXIe siècle ? Des questions qui se posent aujourd’hui après la destitution de Mgr Joseph Strickland, jusqu’ici évêque de Tyler aux États-Unis, et la nomination auprès de Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, d’un évêque coadjuteur avec pouvoirs spéciaux. 

    Deux événements forts et rares qui semblent entrer en collision avec la doctrine de Vatican II mettant en avant l’importance de l’épiscopat. L’évêque n’est-il au fond qu’un préfet du Pape ? C’est à cette question, entre doctrine et actualité, que les membres du Club des Hommes en noir tentent de répondre dans une discussion parfois très animée…

    Dans cette émission, vous retrouverez l’abbé Claude Barthe, directeur de la lettre Res novae, l’abbé Guillaume de Tanoüarn qui effectue son retour dans le Club des Hommes en noir, le Père Danziec et Anne Le Pape, également de retour pour cette nouvelle saison.

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  • Gouvernance de l’Église : une subsidiarité hautement sélective ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    Le pape François et la subsidiarité de l’État de droit

    30 novembre 2023

    Il n’y a pas de processus ou de critères établis pour discipliner ou congédier un évêque, a déclaré mardi l’un des plus grands chanoines du Vatican, tout en insistant sur le fait que la décentralisation reste au cœur de l’ecclésiologie de l’Église.

    S’adressant à la presse le 28 novembre, Mgr Juan Ignacio Arrieta, secrétaire du Dicastère des textes législatifs, a également déclaré que la « grande décentralisation » post-conciliaire de l’Église est restée intacte et alignée sur le synode sur la synodalité.

    Mgr Arrieta a cité Vatican II et le droit canonique, alors qu’il répondait à des questions sur les récentes mesures disciplinaires du pape contre un évêque américain, ainsi que sur les tentatives du Vatican de régner à la manière synodale allemande.

    Mais pour de nombreux observateurs de l’Église, il semble y avoir peu de cohérence dans la façon dont le pape François répond aux différentes situations impliquant les évêques.

    Les arguments d’Arrieta seront-ils considérés comme un moyen de répondre aux critiques croissantes des évêques qui, en ignorant ses propres réformes juridiques, considèrent que le style de gouvernance du pape est de plus en plus arbitraire et autocratique ?

    Lors d’une conférence de presse tenue le 28 novembre, Mgr Arrieta a répondu aux questions concernant le congédiement récent de Mgr Joseph Strickland du siège de Tyler, au Texas, et a déclaré qu’il n’y avait « aucun mécanisme officiel pour le congédiement des évêques ».

    Bien qu’il existe un processus canonique formel pour destituer les évêques, a déclaré l’évêque, il n’était nécessaire que dans les cas d’actions criminelles canoniques graves et spécifiques.

    Selon Arrieta, la plupart des cas, y compris sans doute celui de Mgr Strickland, étaient moins clairs : « Parfois, il s’agit d’un acte unique, d’autres, d’une question de conduite » ou d’une « évaluation de la communion ».

    La destitution de Strickland a été annoncée par le Vatican le 11 novembre. Bien qu’aucune raison n’ait été donnée pour la décision, il est venu deux mois, jour pour jour, Le Pilier a rapporté que des cardinaux de haut rang avaient recommandé au pape François que Strickland soit contraint de démissionner de la direction de son siège après une visite apostolique dans le diocèse de Tyler plus tôt cette année.

    Alors que des sources proches de l’enquête ont noté des questions sur l’administration du diocèse par Strickland, l’évêque avait également fait une série de déclarations publiques semblant contester l’orthodoxie du pape.

    Dans un billet de mai, l’évêque a déclaré qu’il croyait « qu’il était temps pour moi de dire que je rejetais le programme [du pape François] de saper le Dépôt de la foi ».

    Pour de nombreux canonistes, les déclarations publiques de Strickland semblaient présenter une possible affaire pénale canonique, puisque le Code de droit canonique criminalise « une personne qui incite publiquement à la haine ou à l’animosité contre le Siège apostolique… à cause d’un acte de fonction ou de devoir ecclésiastique, ou qui provoque la désobéissance contre eux. »

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  • Le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État, vrai candidat de la gauche bergoglienne ?

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae :

    Le cardinal Parolin en embuscade

    29 novembre 2023

    Le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État, vrai candidat de la gauche bergoglienne[1] ? Il faut se souvenir qu’en 2013, les cardinaux qui s’auto-désignaient sous l’appellation de « Groupe de Saint-Gall » et qui ont porté au pouvoir Jorge Bergoglio, usèrent d’une manœuvre consistant à mettre en avant le nom du cardinal Scherer, archevêque de São Paulo, pour faire avancer plus efficacement leur véritable papable, l’archevêque de Buenos Aires. De même aujourd’hui, derrière le cardinal Tagle, philippin, 66 ans, préfet du Dicastère pour l’Évangélisation, mais dépressif et assez insignifiant, ou encore derrière le cardinal Hollerich, 65 ans, jésuite, archevêque de Luxembourg, rapporteur du Synode des Évêques pour une Église synodale, mais trop bruyamment hétérodoxe, serait en réalité le cardinal Parolin.

    L’héritier du cardinal Silvestrini

    Ordonné en 1980 pour le diocèse de Vicence, en Vénétie, il entra dès 1986 dans les services diplomatiques du Saint-Siège alors que le cardinal Casaroli était Secrétaire d’État, Achille Silvestrini, Secrétaire des relations avec les États (l’équivalent d’un ministre des Affaires Étrangères), et chef de file, durant des décennies, de la Rome libérale. Grand travailleur, Pietro Parolin a acquis d’emblée, sous la direction de son mentor Silvestrini, une grande connaissance de la Curie au plus haut niveau, en même temps que des chancelleries du monde. Il servit dans diverses nonciatures, puis revint à Rome en 1992, le cardinal Sodano étant devenu Secrétaire d’État. Il fut nommé Sous-Secrétaire pour les relations avec les États, sous Jean-Louis Tauran, qui avait succédé à son patron Silvestrini, et se signala par son savoir-faire dans des tractations délicates (Mexique, Vietnam). Mais le cardinal Bertone devenu Secrétaire d’État de Benoît XVI le disgracia et le remplaça par l’un de ses fidèles, Ettore Balestero. Il fut expédié dans la plus difficile des nonciatures, celle du Venezuela d’Hugo Chavez. C’est d’ailleurs un prélat vénézuélien très discuté, Mgr Edgar Peña Parra, devenu très proche du pape, qui deviendra son premier collaborateur comme Substitut pour les Affaires générales, en 2018, en remplacement de Giovanni Becciu devenu cardinal et Préfet pour la Cause des Saints.

    On dit que l’attitude habile de Pietro Parolin à Caracas, face à Hugo Chavez, fut très appréciée par le cardinal Bergoglio, archevêque de Buenos Aires. Devenu pape, il se laissa facilement convaincre par les cardinaux Silvestrini et Tauran d’appeler, en août 2013, ce diplomate chevronné et de sensibilité libérale, pour remplacer celui qui l’avait exilé, le cardinal Bertone. L’expérience de Parolin en Amérique latine semblait précieuse au pape dont la bête noire – péronisme oblige – était les États-Unis et leur Église largement conservatrice. Cruelle fut pour le pape et son Secrétaire d’État l’élection de Trump en 2016, et plus cruelle encore l’élection récente du Trump argentin, Javier Milei, auquel il est arrivé de traiter François de « démon ».

    Car si l’élection de Jorge Bergoglio au souverain pontificat était apparue comme ouvrant une ère nouvelle, elle représentait en fait le retour d’un monde ancien après une longue période de « restauration » wojtylo-ratzinguérienne. Pietro Parolin, fils spirituel du cardinal Silvestrini, admirateur de l’Ostpolitik du cardinal Casaroli, était l’homme de ce retour aux vieilles lunes.

    L’aiguille dans la chair de Parolin : l’accord avec la Chine

    Précisément, le gros handicap de Parolin est le désastreux accord du Saint-Siège avec la Chine. Bien plus professionnel que son prédécesseur Bertone, Parolin a cependant stupéfié le monde par l’irénisme de l’accord qu’il a passé avec la République populaire de Chine, le 22 septembre 2018, et dont les termes sont secrets.

    Il faut dire que la situation du catholicisme chinois est suprêmement complexe : opposition farouche de l’héroïque Église clandestine vis-à-vis de l’Église contrôlée par le pouvoir ; mais au sein de cette dernière, les lignes sont souvent brouillées. Déjà sous Jean-Paul II, bien que nommés par l’Association patriotique, un certain nombre d’évêques, demandaient en secret leur reconnaissance par Rome.

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  • Les préoccupations immobilières du pape

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    Du Sismografo :

    30 novembre 2023

    François : un pape soucieux de l'immobilier

    (L.B., R.C., par la rédaction de "Il sismografo")

    La nouvelle de la sanction du pape à l'encontre du cardinal américain Raymond Leo Burke a été confirmée par le pontife lui-même dans une brève note adressée le 28 novembre à son biographe Austen Ivereigh. Désireux de corriger certains articles de presse, François a écrit : "J'ai simplement annoncé le fait lors de la réunion des chefs de dicastère [le 21 novembre] sans donner d'explications spécifiques". Le Saint-Père nie également avoir utilisé l'expression "mon ennemi" en référence au cardinal. D'autre part, il ne semble pas que François ait dit que Mgr Burke était un ecclésiastique "qui sème la discorde", comme l'a rapporté la presse. À ce stade, ce qui a été dit est essentiellement vrai et il n'y a pas grand-chose à nier : le souverain pontife va retirer au cardinal Raymond Leo Burke, qui a fêté ses 75 ans en juin dernier, son appartement de fonction dans la Via Rusticucci à Rome et son salaire, qui est d'ailleurs une pension.

    Une aversion réciproque

    Les relations entre Burke et Bergoglio ont toujours été tendues. Les raisons de cette aversion mutuelle sont inconnues. Certains observateurs font remonter cette aversion à une époque lointaine. Raymond Burke est cardinal depuis 2010 et Jorge Mario Bergoglio depuis 2001, ils se sont donc rencontrés à plusieurs reprises. Le pape, personnalité forte et susceptible, a contre-attaqué Burke à plusieurs reprises, au point de l'accuser d'être no-vax (ce qui est faux) et de sourire avec sarcasme lorsque le cardinal a été frappé par Covid19 : "Même dans le Collège des cardinaux, il y a des 'négationnistes' et l'un d'entre eux, le pauvre, est hospitalisé avec le virus. Bah, ironie de la vie..." a déclaré un pape sans pitié lors d'une conférence de presse à son retour d'un voyage en Hongrie. (15 septembre 2021)

    Icônes médiatiques : le progressiste réformateur contre l'indietriste conservateur

    On sait donc qu'il y a toujours eu une inimitié totale et sans limite entre les deux, et pas seulement pour des raisons doctrinales ou pastorales, comme nous l'avons vu ces dernières années sur différents sujets. Il s'agit également d'un différend de nature personnelle, d'un rejet mutuel. Il n'en fallait pas plus pour faire de l'un et de l'autre des icônes opposées : celle d'un pape progressiste et réformateur, et celle d'un prêtre américain conservateur, "indietriste", rigide et préconciliaire (le cardinal Burke).

    Le pape Bergoglio sait qu'il a de nombreux ennemis et, à cet égard, il ne se laisse pas distraire. Il répond coup par coup. C'est son style et sa méthode, depuis qu'il est jeune séminariste. La plupart des problèmes du pape Bergoglio au sein de la Compagnie de Jésus découlent de plusieurs controverses de ce type. Avec un style différent et des manières plus cossues, le cardinal Burke répond sans rien épargner, ce qu'il faisait déjà lorsqu'il était évêque de Saint Louis (Missouri-USA).
    Il est maintenant confirmé, selon les termes mêmes du Pontife, que le Saint-Père a décidé de retirer au cardinal Raymond Leo Burke son salaire et sa pension (5-6 000 euros au total, avec les avantages sociaux) ainsi que l'appartement du Vatican dans lequel il réside en tant qu'ancien cardinal collaborateur du Pontife, un "privilège" dont jouissent de nombreux autres cardinaux au sujet desquels le Pontife n'a pas annoncé de mesures similaires. 

    Pour la énième fois en plus de dix ans, nous en revenons au conflit entre le pape et Burke ou entre Burke et Bergoglio. Pourquoi ce conflit éclate-t-il après tant d'années ? Qu'y a-t-il de nouveau ?  

    Les parties - pape et cardinal - ont-elles la moindre conscience du moment délicat que vit l'Église dans le monde ? Cette conduite est-elle une manière d'évangéliser, de répandre le bien, de témoigner de la miséricorde et de la correction fraternelle ?

    Le patrimoine du Vatican

    Depuis le début de son pontificat, et en particulier depuis que François a découvert le patrimoine immobilier du Saint-Siège au Vatican, en Italie et à l'étranger, il a consacré beaucoup d'attention à cette question, notamment parce qu'il estimait que ce patrimoine avait été une gigantesque source de corruption pendant des décennies. Dans ce domaine, le Saint-Père a introduit plusieurs nouvelles lois et règles.

    L'attribution de logements au sein du Vatican devint une obsession pour le pape, et dans de nombreux cas de licenciement ou de cessation de service, il s'occupa toujours personnellement d'obtenir pour les désormais anciens employés - dont certains étaient très importants - l'injonction appropriée de libérer rapidement le logement.

    Le cas le plus connu, parce qu'il a été rendu public, est celui de Mgr Georg Gaenswein.

    La délicatesse immobilière du pontife

    L'"appartement" est l'un des éléments qui entrent dans les discussions sur les grandes nominations, un privilège que le Pape sait très bien manipuler. Le dernier cas en date est celui du Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, le Card. Manuel Fernández, qui a plus d'une fois parlé de son appartement dans les murs du Vatican comme d'un "cadeau" extraordinaire. Dans une note publiée sur Facebook après sa nomination, le préfet V.M. Fernández a écrit quelque chose de surprenant : "Ces jours-ci, alors que j'étais à Rome, le pape lui-même a pris soin de me chercher un endroit où vivre à l'intérieur du Vatican, avec des plantes et une vue sur la verdure, parce qu'il sait que je viens de la campagne et que j'ai besoin de cela. Regardez sa délicatesse. C'est pour cela que c'est un plaisir de travailler près de lui et de l'accompagner de plus près".

    Le cardinal Becciu

    Il convient de rappeler que le 23 septembre 2020, lorsque le pape a demandé au cardinal Angelo Becciu de présenter sa démission, il lui a dit - pour transmettre un geste miséricordieux de sa part - que la suspension des droits et des prérogatives n'incluait pas le logement et qu'il pouvait donc continuer à vivre dans le palais de l'ancien Saint-Office, où, au cours de ces trois années de procès, le pape s'est rendu avec une certaine fréquence inhabituelle pour rencontrer le cardinal qui connaîtra son sort dans deux ou trois semaines avec la sentence du procès douteux ; un procès voulu par le pape François lui-même qui, a-t-il dit, a personnellement signé la plainte contre le cardinal.

  • Le cardinal Burke victime de la vindicte papale ?

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    De Jonathan Liedl sur CNA :

    Le pape François aurait confisqué l'appartement du Vatican et le traitement du cardinal Burke

    28 nov. 2023

    Le pape François a retiré à l'un de ses principaux critiques américains, le cardinal Raymond Burke, ses privilèges en matière de logement et de salaire au Vatican, selon l'Associated Press.

    Selon le rapport de l'AP, qui est basé sur des conversations avec deux sources anonymes informées des mesures, le pape a discuté de ses actions planifiées contre le prélat américain lors d'une réunion des chefs de bureau du Vatican le 20 novembre.

    Le pape aurait déclaré que Burke était une source de "désunion" dans l'Église et qu'il utilisait les privilèges accordés aux cardinaux à la retraite contre l'Église.

    Le blog d'information catholique italien La Nuova Bussola Quotidiana a signalé pour la première fois le 27 novembre que des poursuites étaient en cours contre Mgr Burke.

    "Le cardinal Burke est mon ennemi, c'est pourquoi je lui retire son appartement et son salaire", avait déclaré le pape lors de la réunion du 20 novembre, selon la source vaticane non divulguée de La Nuova Bussola.

    CNA n'a pas pu joindre immédiatement Burke pour confirmer les mesures prises à son encontre. Le bureau de communication du Vatican n'a pas répondu à la demande de commentaire d'EWTN à l'heure où nous publions.

    L'AP a rapporté que le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, "a renvoyé les questions à Burke".

    "Je n'ai rien de particulier à dire à ce sujet", a déclaré M. Bruni aux journalistes.

    Mgr Burke a été ordonné prêtre par le pape Paul VI à Rome en 1975 et a été évêque de La Crosse (Wisconsin) de 1995 à 2004 et archevêque de Saint-Louis de 2004 à 2008. Largement considéré comme un expert en droit canonique, Mgr Burke a été nommé en 2008 préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique (la plus haute autorité judiciaire de l'Église) par le pape Benoît XVI. Deux ans plus tard, Benoît XVI l'a nommé cardinal. 

    Le pape François l'a démis de ses fonctions de préfet en 2014 et l'a nommé cardinal patron de l'Ordre souverain militaire de Malte, un rôle essentiellement cérémoniel consacré au bien-être spirituel des membres de l'ordre. Il est resté patron jusqu'à cette année, mais n'a conservé que le titre, car il aurait été empêché de s'impliquer activement depuis 2016 et donc mis à l'écart lors des vastes réformes institutionnelles de l'ordre au cours des dernières années. En juin, le pape François a nommé le cardinal Gianfranco Ghirlanda, SJ, comme remplaçant officiel de Burke. Au moment de l'annonce, Mgr Burke n'était qu'à quelques jours de l'âge habituel de la retraite pour les évêques, qui est de 75 ans.

    Mgr Burke s'est révélé être un fervent critique de certaines initiatives du pape François.

    Il est l'un des cinq cardinaux qui ont envoyé des "dubia" au pape François pour lui demander de clarifier la position de l'Église sur le développement doctrinal, la bénédiction des unions homosexuelles, l'autorité du synode sur la synodalité, l'ordination des femmes et l'absolution sacramentelle. 

    Le document a été rendu public à la veille de l'ouverture du synode sur la synodalité au Vatican et a été discuté lors d'une conférence de presse tenue le 2 octobre, à laquelle Mgr Burke a participé et a exprimé ses inquiétudes concernant le synode.

    "Il est malheureusement très clair que l'invocation de l'Esprit Saint par certains a pour but de promouvoir un agenda plus politique et humain qu'ecclésial et divin", a déclaré Mgr Burke.

    Ce ne serait pas la première fois cette année que l'on demanderait à un ancien fonctionnaire curial de quitter son logement au Vatican.

    Selon un article paru dans un journal allemand en juin, le pape François a ordonné à l'archevêque Georg Gänswein de quitter le Vatican et de retourner en Allemagne. Mgr Gänswein, secrétaire de longue date du pape Benoît XVI, a été préfet de la Maison pontificale auprès de Benoît XVI et de son successeur, le pape François, jusqu'en février 2020. Le départ de Mgr Gänswein du Vatican après la mort de Benoît XVI et sa révocation par le pape François ont été perçus par certains comme une déchéance.

    Selon le média allemand, le pape François, dans ses commentaires sur la décision, "a fait référence à la coutume selon laquelle les anciens secrétaires privés des papes décédés ne restaient pas à Rome".

  • L'inévitable conclave papal à venir

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    De Christopher R. Altieri sur The Catholic World Report :

    L'inévitable conclave papal à venir

    Voici trois éléments que les cardinaux devraient prendre en compte lorsqu'ils se réuniront, et trois éléments que les observateurs de l'Église, amateurs et professionnels, devraient garder à l'esprit au fur et à mesure de l'évolution de l'affaire.

    26 novembre 2023

    L'analyse très poussée de l'Angélus du pape François, ce dimanche, risque de durer une bonne partie de la semaine. Ce n'est pas à cause de ce qu'il a dit ou n'a pas dit, mais à cause de l'évocation de sa brève visite à l'hôpital de l'île du Tibre à Rome, tout près du Vatican, pour une tomodensitométrie pulmonaire samedi matin. François a également annulé ses rendez-vous du samedi en raison d'une "légère grippe" - à en croire le service de presse du Saint-Siège - puis a retransmis, à midi, la prière de l'Angelus depuis la chapelle de la Domus Sanctae Marthae.

    Dimanche, le pape François était apparemment sous perfusion et a déclaré qu'il souffrait d'une "inflammation des poumons" qui l'empêcherait de lire lui-même son discours de l'Angélus.

    La question de savoir à quel point le pape est malade est raisonnable, mais la réponse continue d'être : "Nous ne savons pas". La tentative du bureau de presse du Saint-Siège de prendre les devants cette fois-ci n'a pas vraiment aidé et a même sans doute encouragé les spéculations. Les organes de presse officiels du Vatican ne se sont pas distingués - et pas seulement sous François - par leur franchise à cet égard.

    Ce que nous savons, c'est que le pape François est âgé d'environ trois semaines avant 87 ans, qu'il souffre de diverses maladies chroniques, qu'il a subi de multiples opérations abdominales au cours des trois dernières années et qu'il a rendu plusieurs visites plus ou moins imprévues à des médecins au cours de ces dernières années.

    Priez donc pour qu'il se rétablisse rapidement et complètement, mais n'attendez rien d'une manière ou d'une autre. "Er papa nun è malato sinché n' è morto" - le pape n'est pas malade tant qu'il n'est pas mort - est le vieux dicton romain. Même s'il n'est plus tout à fait d'actualité, l'état de santé du pape est davantage deviné que connu.

    Même si le pape François se remet de ce qui semble être essentiellement des symptômes grippaux persistants, le fait inéluctable est que son pontificat est plus long derrière lui que devant lui, et que les spéculations sur le temps qu'il lui reste réellement sont à la fois naturelles et de même nature que les spéculations sur la suite des événements.

    L'Église mondiale est en proie à plusieurs crises différentes, qui se chevauchent et convergent parfois, se manifestent rarement de la même manière dans deux régions géopolitiques et n'offrent jamais - ce n'est pas un mot que l'on devrait utiliser à la légère - une solution claire.

    Le Collège des cardinaux est faible à tous points de vue - qu'il s'agisse de poids intellectuel, de prouesse administrative, d'acuité politique ou même de sympathie générale - alors que les membres du Collège sont pratiquement étrangers les uns aux autres.

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  • Les prochains papes seront-ils élus par des laïcs ?

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    Du site de l'Homme Nouveau :

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    Quelle papauté demain ?

    Quelle papauté demain ? C’est à cette question que le Club des Hommes en noir tente de répondre dans ce nouvel épisode de la sixième saison.

    Au début de ce mois, des vaticanistes américains ont en effet écrit très sérieusement sur un changement révolutionnaire dans le mode d’élection du souverain pontife, informations démenties par le Saint-Siège. S’agissait-il d’une fausse rumeur ou d’un ballon d’essai ?

    Cette semaine, Philippe Maxence reçoit l’abbé Marc Guelfucci, l’abbé Grégoire Célier, le Père Danziec et Guillaume de Thieulloy qui débattent de ce sujet déterminant pour le proche avenir de l’Église.