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BELGICATHO - Page 1155

  • Kinshasa : l’archevêque coadjuteur nommé par le pape François assure être dans la même ligne que l’emblématique cardinal Monsengwo

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    Fridolin Ambongo.jpgMgr Fridolin Ambongo, nommé par le Pape archevêque coadjuteur de Kinshasa, au côté de Mgr Laurent Monsengwo, a indiqué dans une interview à la Deutsche Welle diffusée vendredi qu’il était dans la droite ligne du cardinal. Un article de Marie-France Cros sur le site de « La Libre Afrique » :

    « Mgr Ambongo a souligné que sa mission religieuse au côté du cardinal Monsengwo était une « évangélisation en profondeur » des Congolais, qui comprend un appui pour que « les enfants de Dieu (…) vivent mieux ». N’est-ce pas s’immiscer dans les affaires politiques? Quand les politiciens congolais « ont besoin de l’Eglise, ils nous cherchent », a ironisé l’archevêque, avant d’expliquer que « l’Eglise ne se mêle pas de politique, elle assure sa mission évangélique dans toutes ses dimensions ». La politique « n’est qu’une des dimensions de la vie de l’homme »; « comment l’Eglise pourrait-elle s’occuper de tous les aspects » de celle-ci « sauf celui-là? ». Mgr Monsengwo accomplit sa mission de pasteur, a dit son coadjuteur, « je continue la même mission ».

    Interrogé sur la formule utilisée le mois dernier par le cardinal Monsengwo, qui avait enjoint aux « médiocres » gouvernant le pays de « dégager », Mgr Ambongo « ne comprend pas qu’on s’offusque ». Quand un enseignant qualifie de « médiocre » le travail scolaire d’un enfant, « les parents ne s’offusquent pas », a-t-il dit, ajoutant que l’important était de savoir si ce qu’avait dit son aîné était « vrai » ou non.

    Le Pape accepte ou non la démission

    Comme on lui faisait remarquer que Mgr Monsengwo, 78 ans, avait dépassé l’âge de l’éméritat (75 ans), l’archevêque a précisé que la règle était qu’un prélat, à 75 ans, offre sa démission au Pape, « qui est libre d’accepter » ou non. Mgr Monsengwo « aura terminé sa mission quand le Pape aura accepté sa démission ».

    Enfin, questionné sur le soutien apporté par l’Eglise aux marches pacifiques de chrétiens organisées par le Comité laïc de coordination (CLC) pour réclamer l’application par le régime du président hors mandat Joseph Kabila de l’Accord de la Saint Sylvestre signé sous l’égide de la Conférence épiscopale congolaise (accord qui balise le chemin vers des élections consensuelles), Mgr Ambongo a précisé que « ce que font les catholiques » au travers du Comité laïc de coordination, « c’est l’application de notre message Le pays va très mal, debout Congolais! » de juin dernier.

    Lire aussi:
    RDC : Les évêques se repositionnent face au pouvoir de Kabila

    Et l’archevêque de qualifier d' « inacceptables » les violences exercées par les forces de l’Etat contre ces marcheurs pacifiques (au moins 12 morts, des dizaines de blessés et plus de cent arrestations).

    MFC »

    RDC: Mgr Ambongo dans la ligne de Mgr Monsengwo

    Mais pourquoi cette désignation soudaine d'un successeur ? L’archevêque coadjuteur nommé par le pape François rappelle que ce dernier peut en effet à tout moment lui passer la main en  acceptant la démission de Mgr Monsengwo qui a atteint l’âge de l’éméritat… voici près de quatre ans déjà : une remarque qui n’aura pas échappé au président Kabila et que, toutes proportions gardées, le général Jaruselski eût peut-être été heureux d’entendre à propos du cardinal  Wyszyński auquel saint Jean-Paul II se garda bien de désigner un successeur avant son décès.

    JPSC

  • L'évêque de Liège aborde la question de l'accueil des immigrés sur la 1ère (RTBF)

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    Broadcasting - EGLISE CATHOLIQUE
    RTBF La Première - Matin Première 06h00

    Durée de l'extrait : 12 min 9 s

     
    Réfugiés : Comment mieux les accueillir ?

    Une brochure qui aide à comprendre, à travailler, et à vivre la réalité de ce grand défi.

    Depuis 2015, de nombreuses personnes migrent vers l'Europe à la suite de différentes guerres civiles, des situations politiques et économiques et de l'aggravation de conflits internationaux. Ne sachant obtenir directement un statut (réfugié, protection subsidiaire, et...) à travers les ambassades, les migrants sont obligés de rémunérer des passeurs pour se rendre sur le territoire de l'Union européenne, en prenant de grands risques.

    La Foi chrétienne et l'accueil de l'étranger sont des réalités indissociables. Le pape François l'a montré dès son élection par un voyage sur l'île de Lampedusa, et l'a souvent répété devant les plus hautes autorités en Europe et dans le monde. « Tout immigré qui frappe à notre porte est une occasion de rencontre avec Jésus-Christ, qui s'identifie à l'étranger de toute époque accueilli ou rejeté (Mt, 25, 35.43) ».

    Les évêques de Belgique lui ont emboité le pas par différentes initiatives.

    Question & réponse

    Pour aider les communautés chrétiennes qui, à Bruxelles, se sentent concernées, la brochure clarifie les nombreuses questions. « Qui est qui ? » - « Qui fait quoi ? »  Elle explique la procédure d'asile et propose des pistes pour « Comment aider et avec quel partenaire ? ».

    On y trouve une liste de propositions pour aider à la constitution d'un groupe d'accueil en unité pastorale et les différentes manières d'entrer dans un bénévolat.

    Une liste des associations d'aide de proximité est mentionnée ainsi que les manières de réaliser des dons en nature ou de proposer un logement à des conditions solidaires.

    Infos pratiques

    Cette brochure de 12 pages est gratuite et est disponible au Centre Pastoral, 14 rue de la Linière, 1060 Bruxelles, soldiarite@vicariat-bruxelles.be<mailto:soldiarite@vicariat-bruxelles.be>, 02 533 29 60.

    Plus d'infos concernant l'engagement de l'Église catholique à Bruxelles en faveur des migrants et réfugiés sur : http://www.catho-bruxelles.be/solidarite

  • 17-18 février : forum Jésus le Messie à Lille

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    17-18 février : forum Jésus le Messie à Lille

    Affiche Lille 2018 Voici le programme et le lien pour s'inscrire.

  • Les Jeunes pour la Vie visés par un acte de vandalisme

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    Vandalisme en pleine nuit : les JPV visés

    12/2/2018

    Picture

    Etrange réveil...

    ​C'est avec ce tag que les voisins du local des JPV se sont réveillés ce matin. Une injonction à se suicider alors que nous défendons les plus faibles. Les pneus de la voiture garée devant ce garage qui ont étés percés à coups de couteau et la boîte aux lettres de JPV a été arrosée d'huile de moteur. 

    ​Comme d'habitude, quand les pro-morts s'en mêlent, ce sont les innocents qui payent...

    ​Le résultat de cette nuit? Du travail pour le garagiste, quelques heures de nettoyage pour l'équipe de bénévoles arrivés rapidement sur place et une motivation d'autant plus forte pour les JPV de continuer à défendre les plus faibles et un appel à vos dons afin de payer les dégâts matériels et de nous soutenir dans l'aide que nous apportons aux plus faibles. Tout don est donc le bienvenu : BE35 0882 1425 7837.

  • Le cardinal Müller met en garde contre une « modernisation suicidaire de l’Eglise ».

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    Lu sur le site de notre confrère « diakonos.be » :

    « Au cours d’une récente conférence sur l’Encyclique “Veritatis Splendor” de Saint Jean-Paul II donnée dans le cadre de la Conférence des évêques de Slovaquie et de l’Université Comenius de Bratislava, le cardinal Gerhard Müller a déclaré que « séparer l’enseignement dogmatique de l’enseignement moral revenait à transformer l’Eglise en une ONG soumise à ceux qui ne prétendent qu’à l’amélioration des conditions de vie ici-bas. » dans le monde intérieur. Et le cardinal d’ajouter qu’une telle façon de faire était « suicidaire » dans la mesure où l’on trompe les fidèles en les empêchant d’avoir accès à la vérité divine.

    Interrogé sur “Amoris laetitia”, l’ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi a répondu qu’il déplorait les différentes interprétations que font les Conférences épiscopales du document de François : « Pour ce qui touche aux questions dogmatiques, il ne saurait y avoir de pluralisme. Ainsi, le huitième chapitre d’ “Amoris laetitia” doit être compris d’une façon “orthodoxe”. Par conséquent, ceux qui vivent en état de péché mortel ne peuvent pas recevoir la communion eucharistique. »

    Enfin, le cardinal a révélé qu’il avait dit lui-même au pape François que « si les conférences des évêques donnent des interprétations différentes d’ “Amoris laetitia”, alors l’Eglise sera dans une situation similaire à celle que connaissent les communautés issues de la Réforme. » Et au passage, il a ajouté qu’ « on ne peut pas célébrer la Réforme qui a conduit à la division de l’Eglise. »

    Source : “Tagespost”.

    Ref. Franziskus deuten durch Johannes Paul

    JPSC

  • La nouvelle évangélisation, si chère à Jean-Paul II, a-t-elle été mise en veilleuse ?

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    Si vous introduisez les mots "nouvelle évangélisation" dans votre moteur de recherche, vous vous apercevrez qu'il faut remonter à plusieurs années en arrière pour voir évoquée cette nouvelle évangélisation si chère à Jean-Paul II et qu'un article de La Croix, en octobre 2012, définissait par le recours à cinq mots clefs :

    La nouvelle évangélisation en cinq mots

    Kérygme

    La nouvelle évangélisation tend à recentrer l’annonce de la foi sur le kérygme (du grec kêrygma, « proclamation »), c’est-à-dire sur le noyau central de la confession chrétienne : l’annonce de « Jésus-Christ, mort, ressuscité et vivant en son Église ». L’une des formes les plus visibles (et parfois les plus caricaturées) de ce retour à une affirmation plus explicite est à l’évidence l’évangélisation de rue. 

    Mais il est bien plus large : il s’agit de la prise de conscience que dans une société où un tiers des moins de 35 ans n’a pas été baptisé et où un quart des catholiques n’a pas fait ou ne fera pas baptiser leurs enfants, il n’est plus possible de se vivre en chrétien sans en rendre compte. La prédication du kérygme est donc, selon Mgr Rino Fisichella « le but premier du ministère que les chrétiens sont appelés à exercer ».

    Cela dit, cette prédication, qui se situe en amont de la catéchèse, comme porte d’entrée vers l’Église, ne doit pas faire l’économie d’une recherche sur la manière d’annoncer le message chrétien dans un langage compréhensible pour nos contemporains. Cela demande tout « un travail de recherche anthropologique », relève Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon.

    Charisme

    Puisant aux sources de Vatican II, la nouvelle évangélisation insiste sur le rôle missionnaire de chaque baptisé, dans le droit fil de l’appel universel à la sainteté. Aussi met-elle l’accent sur la vocation spécifique de chaque chrétien, vocation qui va bien au-delà du seul état de vie (prêtre, religieux ou marié) : il s’agit de découvrir ses propres charismes ou talents – des dons reçus gratuitement – et la manière de les mettre au service de l’Église.

    Ce qui demande aux communautés chrétiennes de devenir des lieux de discernement et d’appel, de miser sur la formation et l’accompagnement. Cela passe aussi, pour les responsables d’Église ou de groupes d’évangélisation, par une nouvelle forme de gouvernance pastorale : une gouvernance plus participative, qui délègue et accompagne.

    L’accent mis sur les charismes personnels a suscité un élan de créativité ces dernières années chez certains jeunes laïcs qui ont mis sur pied des initiatives de nouvelle évangélisation, des groupes de prière comme Abba aux colocations avec les sans-abri de la fraternité Lazare.

    Communion

    La plupart des évangélisateurs en conviennent : il ne peut y avoir de mission authentique sans communion, à plus forte raison dans une société où les catholiques sont devenus une minorité. C’est la prise de conscience que dans un monde individualiste, les communautés chrétiennes ne peuvent être de simples lieux de prestation cultuelle, mais doivent rayonner par la qualité de leur ferveur spirituelle, de leur charité et de leur ouverture à autrui.

    Autrement dit : comment former une communauté qui rassemble des croyants aux sensibilités et aux parcours de plus en plus éclatés ? Inspirée par l’exemple des premières communautés chrétiennes, cette communion fraternelle repose sur l’accueil, l’écoute et l’hospitalité, comme en témoigne l’immense succès des cours Alpha.

    Elle nécessite aussi une Église à taille humaine, où chacun est connu et reconnu : ainsi depuis quelques années se développent des cellules d’évangélisation, fraternités paroissiales, ou groupes de quartiers qui favorisent ce partage et cet accueil mutuel. Du reste, une vraie fraternité peut être la réponse au besoin de sécurité des nouvelles générations tentées par un certain repli identitaire. « La nouvelle évangélisation cherche à faire grandir le sens de l’identité personnelle en lien avec le sens de l’appartenance à la communauté », résume Mgr Rey.

    Vision

    Le terme de vision est emprunté au monde évangélique, en particulier au pasteur américain Rick Warren, fondateur de la « megachurch » de Saddleback (Californie) et auteur d’un best-seller intitulé « L’Église, une passion, une vision ». L’idée de Warren est qu’une Église ne peut grandir que si elle est conduite par un projet pastoral clairement défini.

    À première vue, cette approche pourrait passer pour du marketing, mais cela va plus loin : Warren conseille aux responsables d’Église d’élaborer « leur » vision en méditant l’Écriture et en étudiant le milieu propre de leur communauté, afin de la recevoir dans la prière et en prise avec la réalité locale. Cette approche n’est d’ailleurs pas absente de l’Église catholique : la devise que chaque évêque choisit au moment de son ordination est en soi « une vision ».

    Pour Warren, il faut toutefois aller plus loin : il ne suffit pas qu’un pasteur d’Église ait défini sa vision, encore lui faut-il la communiquer à chaque membre de sa communauté pour le mobiliser spirituellement et matériellement dans le projet missionnaire. Sans cela, la communauté chrétienne perd son souffle, disperse ses énergies, et n’attire pas.

    Ce qui demande au pasteur d’Église d’exercer un nouveau « leadership », qui conjugue ferveur spirituelle et une gouvernance empruntant aux disciplines du coaching, du management et de la communication. Ce qui lui demande également une certaine vigilance pour respecter la diversité des approches au sein de sa communauté.

    Mission

    Au-delà du charisme personnel de quelques-uns, la nouvelle évangélisation, telle qu’encouragée par les derniers papes, ne se réalise véritablement que si chaque membre de la communauté parvient à se mobiliser autour du projet missionnaire. Qu’elle soit portée par une paroisse, un mouvement ou un groupe, la mission est avant tout une œuvre collective qui s’inscrit dans l’Église en tant que corps unifié. Elle n’est jamais un acte isolé.

    D’où l’importance de mettre en place des formations adaptées pour les laïcs. Dans les universités catholiques, les centres spirituels, les paroisses et les mouvements, ces parcours connaissent un succès considérable, signe de la prise de conscience par les baptisés de leur responsabilité missionnaire.

    De la formation approfondie des responsables (FAR) proposée dans le diocèse de Versailles à la formation des animateurs en pastorale (CIPAC) dans ceux de Lille, Arras et Cambrai, en passant par l’École de charité et mission (ECM) mise en place par la communauté de l’Emmanuel et l’École du Verbe Éternel et Nouveau (Even), ces formations ont pour but d’affermir la foi de ceux qui s’engagent. Ainsi formés, les nouveaux acteurs ne s’expriment non pas en leur nom propre, mais se font la voix de l’Église tout entière.

    C.H. et F.-X. M.

  • Divorce, remariage : quand la confusion s'installe dans l'Eglise

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    Décidément, Amoris Laetitia a ouvert une grave crise dans laquelle le discours de l'Eglise ne semble ni clair ni unanime. Ce qui se passe au sein de l'Eglise portugaise en est une illustration. Comme quoi la brèche ouverte dans la doctrine traditionnelle concernant le mariage au nom de la miséricorde débouche sur une cacophonie que le Magistère devra bien régler malgré son parti-pris de faire la sourde oreille...

    Lu sur rfi.fr :

    Portugal: les déclarations d'un évêque sur le divorce font polémique

    Le Portugal est secoué par les déclarations de l’évêque de Lisbonne, qui donne de surprenants conseils aux couples désireux de se remarier.

    Dom Manuel Clemente, l’évêque de Lisbonne, a déclaré que les couples divorcés voulant se marier pourraient le faire à condition d’observer l’abstinence sexuelle. La seule manière, selon lui, de contourner le problème du mariage antérieur non annulé. En effet, l’Eglise ne reconnaît pas le divorce, en tant que tel. Les catholiques sont contraints de demander l’annulation du mariage à l’Eglise. La pratique est peu courante, mais lorsqu’il y a remariage, le couple est alors exclu des sacrements. Il ne peut pas communier ni parrainer un enfant lors d’un baptême. Les déclarations de l’évêque ont provoqué d’immenses réactions au Portugal, pays catholique à 90%, mais où les pratiquants ne représentent que 20% de la population, soit 2 millions de personnes.

    Les déclarations de l’évêque moquées sur les réseaux sociaux

    Plus provocantes et amusantes les unes que les autres, les réactions sur les réseaux sociaux ne se sont pas fait attendre. Les Portugais se demandent vraiment quel serait l’intérêt de se remarier si le couple est contraint d’observer le jeûne sexuel. Surtout, la recommandation de l’évêque Dom Clemente parait venir d’un autre âge, teintée d’obscurantisme. D’ailleurs, de nombreux évêques se sont démarqués, précisant que l’évêque de Lisbonne n’avait parlé que pour son épiscopat. A l’opposé de cette frilosité, la position de l’évêque de Braga, une ville au nord du pays, très catholique, considérant que le sexe dans un couple est un bien, met en évidence les divergences d’opinions au sein même de l’Eglise. Dans son évêché, les divorcés vont pouvoir être réadmis au sein de l’église, ainsi que le recommande le pape François dans son exhortation appelée Amoris Laetitia.

    Vers une scission au sein de l’Eglise portugaise ?

    Le pape a provoqué une mini révolution, en ouvrant une brèche dans la doctrine concernant ces questions de mariages et de divorces, néanmoins, l’aile plus conservatrice du synode fait barrage. L’évêque portugais Dom Manuel Clemente est loin d’être un intégriste, et il est respecté pour son intelligence et sa culture. Mais il représente un courant conservateur. Et si l’Eglise est encore importante au Portugal, elle est en perte de vitesse, et la crise des vocations est réelle. De plus, le Portugal détient le record européen de divorces par nombre de mariages : 70%. Cela augmente la proportion de pécheurs du point de vue de l’Eglise. Une Eglise qui s’empêtre parfois dans la gestion de cas hors-normes, comme celle d’un jeune prêtre qui a reconnu sa paternité et qu’on a simplement changé de paroisse. L’abstinence sexuelle des couples légitimes que recommande l’évêque de Lisbonne paraît, de ce fait, bien sévère.

  • Le départ de Benoît XVI : cinq ans déjà

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du figaro.fr :

    Il y a cinq ans, Benoît XVI renonçait à sa charge de pape

    Le 11 février 2013, Benoît XVI créait un tremblement de terre dans l'Eglise et suscitait l'émoi de la planète catholique.

    La nouvelle tombe comme un coup de canon, ce 11 février 2013. Benoît XVI renonce à sa charge de pape! Jamais ou presque un pape n'avait osé démissionner. Les lointains précédents - Benoît XI en 1045 ; Grégoire VI en 1046, Célestin V en 1294, Grégoire XII en 1415 - décidés en période de fortes crises et d'agitation interne de l'Eglise catholique - ne sont pas comparables. La tradition voulait en effet qu'un pape était élu à vie. Jusqu'à sa mort donc.

    D'où l'émoi de la planète catholique: un milliard quatre cent millions de fidèles présents dans tous les pays du globe et dans toutes les cultures. D'où la révolution pour le Saint-Siège: cette entité morale reconnue par le droit international dont le territoire, 44 ha, de la cité du Vatican est aussi l'une des plus anciennes administrations du monde.

    » LIRE AUSSI - Cinq après sa renonciation, l'héritage silencieux de Benoît XVI

    Benoît XVI, pape considéré comme conservateur, ouvrait là une brèche très moderne dans l'édifice de la Curie romaine. Ses us et coutumes, inscrites dans le marbre depuis des siècles, se trouvaient chamboulés à l'extrême. Ce pape frêle provoquait un tremblement de terre. Il le savait mais ne voulait une révolution pour autant.

    Ce qu'il ne pouvait pas prévoir fut sa succession. Il s'en remit à la «providence divine». Dans la foi chrétienne, ce mot exprime la confiance en l'intervention constante de Dieu dans la conduite des affaires de l'Eglise et du monde.

    Benoît XVI avait un penchant pour l'archevêque de Milan, le cardinal Scola, mais les cardinaux italiens se montrèrent trop divisés pour l'élire pape. Après avoir élu deux non italiens - le polonais Jean-Paul II en 1978 et l'allemand Joseph Ratzinger, Benoît XVI, en 2005 -, une première depuis des siècles, les 120 cardinaux tournèrent leur regard vers l'hémisphère sud.

    L'Afrique ne proposait pas, cette fois, de candidat apte à une telle charge. L'Asie, avec le cardinal Tagle, archevêque de Manilles aux Philippines, était trop jeune. Ce fut donc le tour de l'Amérique Latine - 40 % des catholiques du monde. On savait qu'elle donnerait tôt ou tard un pape.

    » LIRE AUSSI - La première journée du pape François

    Depuis, le pape François, un argentin qui avait déjà été en lice lors du conclave de 2005 (cardinal Jorge Bergoglio opposé au cardinal Joseph Ratzinger) opère une réforme fondamentale de l'Eglise catholique.

    Il l'appelle la «révolution de la tendresse». Il veut changer le visage de l'Eglise catholique, perçu comme sévère, par une main tendue vers tous ceux qui ne veulent plus, ou n'osent plus y entrer. Il appelle cela «se rendre vers les périphéries». Avec un mot clé, une sorte de programme du pontificat: «La miséricorde».

    L'Eglise, comparée à un «hôpital de campagne» ne doit donc plus détailler qui entre ou n'entre pas en son sein. Il n'y a plus de «garde-barrière» dit-il. L'Eglise catholique doit être une ville ouverte. Ce qu'elle a toujours été du reste, mais elle donnait l'impression du contraire.

    D'où par exemple la possibilité ouverte pour certains divorcés remariés, très motivés, d'accéder à la communion eucharistique, votée par un synode sur la famille en 2015.

    Le synode est l'assemblée des évêques. Le pape François, plutôt autoritaire à titre personnel, voudrait - autre réforme - s'appuyer davantage sur ce synode pour gouverner dans une perspective plus collégiale de la fonction papale, plus démocratique.

    » LIRE AUSSI - Guerre secrète au Vatican: comment le pape François bouleverse l'Église

    Benoît XVI avait-il prévu de telles évolutions? C'est assez improbable puisque son pontificat a été marqué par un retour aux fondamentaux de la doctrine catholique classique. Avec un fort accent mis sur l'orthodoxie de la liturgie et un renforcement de la centralité romaine.

    Mais jamais Benoît XVI, au cœur de sa retraite monastique installée dans une maison des jardins du Vatican, n'a critiqué son successeur, ni émis un seul regret. Homme de prière et d'unité, il entend chasser toute division par le haut.

    Le 16 avril prochain, il devrait fêter ses 91 ans. S'il est diminué physiquement par une arthrose, il a gardé toute sa tête, lit beaucoup et prie intensément. A la manière d'un moine qu'il aurait rêvé d'être… Le 5 février il a confié au Corriere della Sera, premier quotiden italien: «Face au lent déclin des forces physiques je suis intérieurement en pèlerinage vers la Maison». La «Maison» pour lui, n'est pas la mort dont il ne parle pas mais pour cet homme d'une grande foi, «la vie éternelle».

     

    A lire également : 5 ans après la renonciation de Benoît XVI, l’Eglise face au bilan contrasté de François

  • Tempus Quadragesimae

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    carême blog-scola-metensis-sacramentaire-de-drogon.jpgComme toute fête du calendrier chrétien, le mercredi des cendres, par lequel débute le carême,  se situe en référence à la fête des fêtes qu’est Pâques qui célèbre le passage de la mort à la résurrection du Christ. Fête tellement importante qu’elle est célébrée durant cinquante jours (de là vient le mot Pentecôte), et qu’elle est précédée d’une préparation de quarante jours. Le mot "carême" est la contraction du mot latin quadragesima, qui signifie quarantième -sous-entendu : jour, le quarantième jour étant le jour de Pâques.

    Cette préparation est un temps de cheminement spirituel, tout entier orienté vers Pâques, pour ceux qui se préparent à être baptisés à la veillée pascale et pour tous les fidèles. Il est marqué par le jeûne (privation), la prière et le partage (charité, solidarité), et pas seulement comme pratique à observer - d’ailleurs le plus discrètement possible mais véritable démarche spirituelle. La durée de quarante jours est à mettre en relation avec les 40 jours de Jésus au désert précédant sa vie publique, eux-mêmes en relation symbolique avec les quarante ans de traversée du désert par les Hébreux avant l’entrée en Terre promise.

    C’est pour tenir les quarante jours de jeûne et de privation, en dehors des dimanches qui sont toujours jour de fête et de résurrection - même en temps de Carême - que le début de celui-ci fut avancé au mercredi avant le 1er dimanche de carême. La cendre évoque la faiblesse de l’homme (cf. Genèse 3, 19 "Souviens-toi que tu es poussière…"), elle évoque aussi le péché et la fragilité de l’homme (cf. Sagesse 15, 10 ; Ézéchiel 28, 18 ; Malachie 3, 21) et son regret du péché (cf. Judith 4, 11-15 ; Ézéchiel 27, 30). Pour les chrétiens, l’imposition des cendres est, avant tout, un rite pénitentiel dont la signification est portée par la phrase que prononce le prêtre en faisant le geste :

    "Ne tarde pas, dit le Seigneur, convertis-toi à Dieu, et ne diffère pas de jour en jour." Ce sont les paroles de Dieu et non les miennes; vous ne les avez pas entendues de moi, mais moi je les entends avec vous : "Ne tarde pas, dit-il, convertis-toi au Seigneur." Mais toi tu réponds : "Demain! demain!" (dans le latin du texte : "Cras! cras!") Quel croassement de corbeau! Comme le corbeau envoyé de l'arche n'y est pas revenu et, maintenant qu'il est vieux, dit encore : Demain! demain! C'est le cri du corbeau : tête blanche et coeur noir. Demain! demain! c'est le cri du corbeau : le corbeau n'est pas revenu à l'arche, la colombe est revenue. Qu'il se perde donc, le croassement du corbeau, et que se fasse entendre le gémissement de la colombe." (saint Césaire d’Arles, Ve siècle)

    Ref. Liège: ouverture du carême 2018 à l'église du Saint-Sacrement (célébration: 14 février, 18h00)

    JPSC

  • RDC : l’Eglise face à la galaxie Kabila

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    Marche_Monsengwo.jpgLe peuple congolais, majoritairement catholique, suit aujourd’hui l’Eglise, son seul recours avéré contre la toile tissée par Kabila mais, sans alternative politique crédible pour sortir de l’impasse, les marches de protestation réprimées dans le sang ne peuvent évidemment suffire : des élections sans candidats crédibles ont-elles un sens ?  Après l’élimination de Lumumba, le leader pyromane brulé dans l’incendie qu’il avait lui-même allumé, la prise du pouvoir par Mobutu se révéla finalement le seul facteur possible de stabilisation : avec toutes les dérives qu’il a finalement généré. Si l’Eglise et les meilleurs de ses fils congolais a aujourd’hui un plan raisonnable pour assurer la transition vers une gestion politique digne d’un grand pays, elle doit s’assurer du concours de toutes les  instances nationales et internationales susceptibles de le mettre en œuvre, sans quoi la galaxie Kabila a encore de beaux jours devant elle. Sur son blog, hébergé par le quotidien belge « Le Soir », la journaliste Colette Braekman, qui suit le dossier congolais depuis les affres de la proclamation de l’indépendance, nous rappelle ici en quoi consiste exactement cette galaxie actuellement au pouvoir :

     La galaxie de Joseph Kabila, le maître du silence et des réseaux    

     « Voici quelques années, lors de l’une de ses rares interviews, Joseph Kabila reconnaissait qu’il ne connaissait pas quinze Congolais en lesquels il pouvait avoir confiance. Cet aveu fit jaser dans tout le pays et, quelque temps plus tard, alors que nous lui demandions s’il avait déniché les oiseaux rares, le président, sobrement, citait le chiffre de douze. « Comme les douze Apôtres », ajouta-t-il en souriant. Nous ne lui avons pas demandé combien de Judas se cachaient parmi les douze élus….

    Plusieurs raisons expliquent pourquoi sont si rares les conseillers auxquels le « Raïs » (chef en swahili) accorde sa confiance. La première, c’est que le fils de Laurent Désiré Kabila, l’irréductible opposant à Mobutu, a grandi à l’étranger : il était très jeune encore lorsque sa mère, Maman Sifa, fut obligée de quitter le maquis que son père avait créé du côté de Fizi, dans une « zone rouge » appelée Hewa Bora, au bord du lac Tanganyika. Les bombardements de l’armée zaïroise et le blocus avaient créé la famine dans cette région assiégée. « Il nous arrivait d’être obligés de manger de l’‘herbe » nous confiera un jour Maman Sifa…La famille finit par se retrouver à Dar es Salam, vivant dans des conditions très précaires et sous la menace d’être repérée par les agents de Mobutu pour lesquels Laurent Désiré Kabila demeurait l’ennemi numero un. Inscrit à l’école française de Dar es Salam, (son père souhaitait qu’il apprenne la langue de ses compatriotes congolais, en prévision d’un éventuel retour au pays) le jeune Joseph dut se présenter sous un faux nom, cacher sa véritable identité et son père lui donna la consigne de ne faire confiance à personne. C’est là que le jeune garçon apprit à se taire et à écouter, à dissimuler ses sentiments et ses projets, à compartimenter ses amitiés.

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  • Quand un prélat, chancelier de deux académies pontificales, s'entiche de la Chine communiste

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    De Sandro Magister, traduit sur le site diakonos.be :

    La Chine inventée par Mgr Sánchez Sorondo. Découverte d’un de ses carnets vieux de cinquante ans

    « Je peux comprendre, tout à la fougue de vouloir ces accords entre la Chine et le Vatican, qu’on se pâme et qu’on fasse l’éloge de la culture chinoise, du peuple chinois, de la mentalité chinoise, comme le fait le Pape François. Mais de là à présenter la Chine comme un modèle… ».

    Celui qui s’étonne, c’est le P. Bernardo Cervellera, directeur de l’agence Asia News de l’Institut pontifical des missions étrangères, en commentant les considérations de l’évêque argentin Marcelo Sánchez Sorondo, tout juste rentré d’un voyage en Chine.

    Sánchez Sorondo est chancelier de deux académies pontificales, celles des sciences et celle des sciences sociales, en plus d’être un vassal audacieux de la cour du Pape François. Et en effet, l’éloge intarissable sur le régime de Pékin qu’il a étalé dans une interview il y a quelques jours pour la section espagnole de Vatican Insider, ont suscité l’étonnement:

    > « Chinos, quienes mejor realizan la doctrina social de la Iglesia »

    En voici un petit florilège :

    « En ce moment, ceux qui mettent le mieux en pratique la doctrine sociale de l’Eglise, ce sont les chinois ».

    « L’économie ne domine pas la politique, comme c’est le cas aux Etats-Unis. La pensée libérale a évacué la notion de bien commun en prétendant qu’il s’agissait d’une idée vide.  Au contraire, les chinois cherchent le bien commun et subordonnent toute chose à l’intérêt général.  C’est Stefano Zamagni qui me l’a assuré, un c’est un économiste traditionnel, très apprécié depuis longtemps, par tous les papes ».

    « J’ai rencontré une Chine extraordinaire. Ce que les gens ne savent pas c’est que le principe chinois central c’est : travail, travail, travail.  Il n’y a rien d’autre, et au fond, comme disait Saint Paul : que celui qui ne travaille pas ne mange pas non plus ».

    « Il n’y a pas de ‘villas miserias’, il n’y a pas de drogue, les jeunes ne se droguent pas. Il y a une conscience nationale positive.  Les chinois ont une qualité morale qu’on ne trouve nulle part ailleurs ».

    « Le pape aime le peuple chinois, il aime son histoire. En ce moment, les points de convergence sont nombreux.  On ne peut pas penser que la Chine d’aujourd’hui soit celle de l’époque de Jean-Paul II ou la Russie de la guerre froide ».

    *

    Inutile de dire que Mgr Sánchez Sorondo est revenu enthousiaste de son voyage en Chine. Tellement enthousiaste qu’il nous renvoie un demi-siècle en arrière, à l’époque de ces carnets de voyage rédigés par des intellectuels célèbres, des écrivains et des hommes d’Eglise qui s’étaient rendus en Chine vers la fin de la Révolution culturelle, une époque terrifiante, fanatique et sanguinaire s’il en est, mais qu’ils admiraient pourtant et exaltaient comme l’acte de naissance d’une nouvelle humanité vertueuse.

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  • Bénir les unions homosexuelles ? L'archevêque de Philadelphie rappelle le lien entre charité et vérité

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    La charité, la clarté et leur contraire

    Par Mgr. Charles J. Chaput

    A l’occasion de certaines prises de position récentes, l’archevêque de Philadelphie rappelle dans sa colonne hebdomadaire quel est le lien entre la charité et la vérité.

    Pratiquement tous ceux qui essaient de comprendre l’effervescence actuelle du gouvernement à Washington sont soit convaincus d’avance de la version des faits de l’un ou l’autre parti, soit complètement désorientés. La plupart d’entre nous appartiennent plus ou moins au second groupe. Et cela signifie qu’un grand nombre de citoyens finissent par se sentir impuissants, puis écœurés et finalement fâchés. Si, comme dit l’Ecriture, la vérité nous rend libres, son absence nous rend frustrés et enfermés dans une situation d’incertitude. Pour le dire autrement : la confusion est néfaste. Elle est néfaste pour la personne individuelle, et elle est néfaste pour la santé d’une société. Elle suscite inévitablement la division et le conflit.

    La confusion peut avoir différentes causes. Certaines sont assez innocentes. On peut entendre ou interpréter une information de façon incorrecte. Ou une personne peut s’exprimer d’une façon peu claire. Ou des facteurs indépendants de notre volonté — par exemple les préjugés ou la superficialité d’une agence de nouvelles — peuvent interférer avec la façon dont un message est communiqué et reçu, ou le déformer grossièrement. Ces choses arrivent comme un aspect naturel de la vie. C’est pourquoi les dirigeants ont un devoir spécial d’être clairs, honnêtes et prudents dans ce qu’ils font et disent. Ils doivent « dire la vérité dans la charité », comme disait saint Paul. Créer imprudemment ou délibérément la confusion à propos d’une question importante constitue un manquement sérieux pour toute personne investie d’autorité. Il en va ainsi dans la vie publique. Egalement dans la vie de l’Eglise.

    Il n’y a pas d’amour — pas de charité — sans vérité, de même qu’il n’y a pas de réelle miséricorde en-dehors d’un cadre de justice configuré et guidé par la vérité. En même temps, la vérité utilisée comme une arme pour humilier les autres, la vérité qui manque de patience et d’amour est une forme particulièrement vilaine de violence.

    Où est-ce que je veux en venir ?

    Ces dernières semaines, un certain nombre de voix haut placées dans la direction de l’Eglise en Allemagne ont suggéré (ou fortement insinué) leur soutien à l’institution d’un rite de bénédiction catholique pour des couples de même sexe qui sont mariés civilement ou qui cherchent à contracter un mariage civil. A première vue, l’idée peut sembler généreuse et raisonnable. Mais l’imprudence de ce genre de prises de position publiques suscite — et devrait susciter —une sérieuse préoccupation. Cela requiert une réponse, car ce qui arrive dans une réalité locale de l’Eglise globale résonne inévitablement ailleurs — en définitive même ici.

    Dans le cas qui nous occupe, tout « rite de bénédiction » de ce type contribuerait à un acte moralement interdit, indépendamment de la sincérité des personnes demandant cette bénédiction. Un tel rite minerait le témoignage catholique sur la nature du mariage et de la famille. Il induirait les fidèles dans la confusion et l’erreur. Et il blesserait l’unité de notre Eglise, car il ne pourrait être ignoré ou passé sous silence.

    Pourquoi un acte apparemment miséricordieux poserait-il un tel problème ? Bénir des personnes dans leur forme particulière de vie les encourage en réalité à vivre dans cet état de vie, en l’occurrence des unions de personnes de même sexe. Tout au long de l’histoire chrétienne, une réalité tout simple et pleine de sagesse s’applique : lex orandi, lex credendi, ce qui veut dire que notre façon de prier détermine notre façon de croire et ce que nous croyons. Etablir un nouveau rite enseigne et inaugure une nouvelle doctrine de par la réalité vivante de son effet, c'est-à-dire par la pratique.

    Il y a deux principes à rappeler. D’abord que nous devons traiter toutes les personnes avec le respect et le souci pastoral qu’elles méritent en tant qu’enfants de Dieu, avec leur dignité inhérente. Ceci inclut clairement ceux et celles qui éprouvent un attrait pour les personnes de même sexe. Ensuite qu’il n’y a pas de vérité, pas de véritable miséricorde ni d’authentique compassion dans le fait de bénir une façon de faire qui détourne les gens de Dieu. Ceci n’est en aucune manière un rejet des personnes demandant une telle bénédiction, mais plutôt un refus d’ignorer ce que nous savons être vrai sur la nature du mariage, de la famille et de la dignité de la sexualité humaine.

    Encore une fois : nous tous, en tant qu’êtres humains, quelles que soient nos forces et nos faiblesses, avons le droit d’être traités avec le respect que notre dignité, reçue de Dieu, demande. Nous avons aussi le droit d’entendre la vérité, qu’elle nous plaise ou non, même si malheureusement elle semble compliquer l’unité de l’Eglise elle-même. Pour le dire avec des mots de saint Thomas d’Aquin : « Le bien de l’unité de l’Eglise, auquel s’oppose le schisme, est moindre que le bien de la vérité divine, auquel s'oppose l’infidélité » (cf. STh II-II, q. 39, a. 2).

    Jésus a dit que la vérité nous rendra libres. Jamais il n’a dit qu’elle nous rendra la vie commode. Encore aujourd’hui, nous avons besoin d’entendre la vérité clairement, et de la partager clairement et toujours avec amour. Créer la confusion à propos de vérités importantes ou à propos de notre foi, même si l’intention est très bonne, ne fait que rendre plus difficile une tâche qui l’est déjà.

    Source : http://archphila.org/archbishop-chaputs-weekly-column-charity-clarity-and-their-opposite/. Ce texte a été traduit de l’anglais par Stéphane Seminckx.