Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

BELGICATHO - Page 1190

  • Liège, 10 décembre : Grand concert de Noël de RCF Liège "Des mystères au Mystère, le chemin de Marie"

    IMPRIMER

    Grand concert de Noël de RCF Liège

    Plus de 100 choristes, sous la direction de Patricia Saussez, interpréteront « Des mystères au Mystère, le chemin de Marie », un agencement de chants du frère André Gouzes, op.,

    dans l’église collégiale saint-Jacques à Liège,
    le dimanche 10 décembre 2017 à 15h30


    Ce concert-méditation du temps de l’Avent revisitera les mystères de la vie du Christ, à contempler à l’école de Marie. Le rosaire, une prière qui existe depuis le XIIe siècle, est un « trésor à redécouvrir ».

    Ce concert sera dense : une grande variété de chants a capella, introduits par un duo d’instruments et ponctués d’écrits du fr. Dieudonné Dufrasne osb.

    Réservations souhaitées - réductions en prevente

    Cliquez ici pour accéder à la billeterie en ligne

    Catégorie ordinaire: 15 EUR (Prévente 12 EUR)
    Première catégorie: 25 EUR (Prévente 20 EUR)
    Catégorie étudiant: 12 EUR (Prévente 10 EUR)

    Il est aussi possible d'acheter ses tickets chez RCF Liège, rue des Prémontrés 40, 4000 Liège, Contact: +32 (4) 237 00 71, entre 9h00 et 17h00 ou par email: accueil.liege@rcf.be 

    Le chœur « Chant des Sources » compte une centaine de choristes dont une vingtaine de liégeois. Liège sera le 3ème concert de leur nouvelle tournée.

    Toutes les informations sur le concert: cliquez sur ce lien

  • Quand Gérard Leclerc évoque le trouble que suscite le pape François chez une partie significative des catholiques

    IMPRIMER

    Sur TV Libertés :

    Le philosophe Gérard Leclerc est un des derniers grands journalistes chrétiens en charge de la religion dans la presse française. Il est aussi l’une des voix les plus écoutées de Radio Notre-Dame et KTO. Pour TV Libertés, il revient sur son riche parcours personnel et (à partir de la 11e minute) évoque le trouble que suscite le pape François chez une partie significative des catholiques.

  • Octobre 2019 sera "un mois missionnaire extraordinaire"

    IMPRIMER

    De Samuel Lieven sur le site du journal La Croix :

    Le pape François décrète un « mois missionnaire » pour octobre 2019

    À l’occasion de la journée mondiale des missions et à l’approche du centenaire de la lettre Maximum illud de Benoît XV, le pape exhorte tous les croyants à « adopter une constante attitude de sortie ».

    À l’approche du centenaire de « Maximum illud » (30 novembre 1919), lettre apostolique par laquelle le pape Benoît XV a voulu insuffler un nouvel élan à la mission au lendemain de la première guerre mondiale, le pape François décrète pour octobre 2019 un « mois missionnaire extraordinaire ».

    « Reprendre avec un nouvel élan la transformation missionnaire de la vie et de la pastorale »

    « Ayant accueilli la proposition de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples, je décrète un Mois missionnaire extraordinaire en octobre 2019, afin de susciter une plus grande prise de conscience de la missio ad gentes et de reprendre avec un nouvel élan la transformation missionnaire de la vie et de la pastorale », écrit le pape dans une lettre de deux pages adressée, dimanche 22 octobre, au cardinal Fernando Filoni, préfet de la congrégation pour l’évangélisation des peuples.

    RELIRE : Le pape veut réveiller l’esprit missionnaire de l’Église

    « On pourra bien s’y préparer, également à travers le mois missionnaire d’octobre de l’année prochaine, afin que les fidèles aient vraiment à cœur l’annonce de l’Évangile et la conversion de leur communauté en une réalité missionnaire et évangélisatrice », conclut le pape François après avoir retracé un siècle de réception et de mise en œuvre de Maximum illud.

    « Témoigner de la volonté salvifique de Dieu à travers la mission universelle de l’Église »

    « La Lettre apostolique Maximum illud avait exhorté (…) à sortir des frontières des nations, pour témoigner de la volonté salvifique de Dieu à travers la mission universelle de l’Église. Que l’approche de son centenaire soit un stimulant pour dépasser la tentation récurrente qui se cache derrière toute introversion ecclésiale, toute fermeture autoréférentielle dans ses propres limites sécuritaires, toute forme de pessimisme pastoral, toute nostalgie stérile du passé, pour s’ouvrir plutôt à la nouveauté joyeuse de l’Évangile », développe l’ancien archevêque de Buenos Aires, fidèle à l’approche qui est la sienne depuis son élection en 2013, à savoir la nécessité pour l’Église de se rendre aux « périphéries ».

    « Même en ces temps qui sont les nôtres, déchirés par les tragédies de la guerre et minés par la triste volonté d’accentuer les différences et de fomenter les conflits, que la Bonne Nouvelle qu’en Jésus le pardon est vainqueur du péché, la vie est victorieuse de la mort, de la peur et de l’angoisse, soit portée à tous avec une ardeur renouvelée ainsi qu’une grande confiance et espérance. »

  • 109 religieux espagnols, morts pour leur foi au cours de la Guerre civile en Espagne, ont été béatifiés en tant que martyrs

    IMPRIMER

    De zenit.org :

    Béatification de 109 clarétains espagnols martyrs

    Ce sont 109 religieux espagnols, de la Congrégation des Fils du Cœur Immaculé de Marie, morts pour leur foi au cours de la Guerre civile en Espagne, entre 1936 et 1937, qui ont été béatifiés en tant que martyrs, ce samedi 21 octobre 2017 dans la basilique de la Sagrada Familia à Barcelone (Espagne).

    L’envoyé du pape François, le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, a présidé la messe de béatification.

    Il s’agit des clarétains – fondés par saint Antoine-Marie Claret – : le père Mateo Casals, Teofilo Casajús, Ferdinando Saperas et de leurs 106 compagnons issus également de la même Congrégation.

    Le quotidien du Vatican publie une note biographique du frère Ferdinando Saperas (1905-1936), un des 109 martyrs.

    Il naît à Alió, dans la province de Tarragone, le 8 septembre 1905. En 1912, il perd son père et sa mère doit prendre soin de trois enfants. Elle ouvre une petite poissonnerie à Valls où ils déménagent.

    À treize ans, Ferdinando travaille dans les champs et puis comme serveur à l’hôtel. Très pieux, il participe à la messe quotidienne dans sa paroisse.

    En 1925, il commence son service militaire à Barcelone. Sa caserne se trouve à côté du sanctuaire du Cœur de Marie, tenu par les missionnaires clarétains. C’est à ce moment que naît sa vocation à la vie consacrée.

    Il entre chez les clarétains le 14 août 1929. Après un an de noviciat, en août 1930, il est envoyé comme cuisinier à Alagón (Saragosse). Le 13 octobre, il devient cuisinier adjoint à Cervera, où vit une communauté de 243 clarétains.

    La proclamation de la République, le 14 avril 1931, entraîne aussi des changements chez les missionnaires. Frère Ferdinando est désormais concierge, parce qu’il est robuste et très discret. La conciergerie est loin des habitations et quand il doit appeler quelqu’un, il marche longtemps le long des corridors en récitant le chapelet.

    Quand les persécutions contre l’Église avec l’assassinat des moines et des prêtres commencent, son frère Juan vient le ramener chez lui, mais Ferdinando refuse. Au début du février 1934, il est transféré à Mas Claret, ou il est responsable de la cuisine et des animaux domestiques.

    En été 1936, on ne lui permet pas de faire les voeux perpétuels et le met devant un choix: quitter la congrégation ou faire une année supplémentaire de probation. Il accepte de faire encore une année, car il croit en sa vocation de religieux.

    Le 21 juillet 1936, la communauté doit quitter le couvent à cause des menaces des milices. Frère Ferdinando se réfugie dans une famille à Montpalau. Il se met au service des propriétaires qui tiennent un bureau de tabac et un bar. Il ne quitte jamais la prière et son désir de devenir religieux, même si plusieurs gens lui conseillent de se marier et de penser à se sauver.

    À cause des insultes et des malédictions à son adresse, le propriétaire le transfère dans un abri provisoire à Cal Berenguer de Villagrasseta. De là, Fernando va au nord de Mas Claret. Pris par quatre miliciens, il est victime d’abus et de harcèlement.

    Le frère Fernando est fusillé le 13 août 1936. Il est inhumé au cimetière de Tárrega.

  • Défendre un féminisme qui considère la femme entièrement

    IMPRIMER

    De Vincent Tremolet de Villers sur Figaro Vox (lefigaro.fr) :

    Marianne Durano: «Défendre un féminisme qui considère la femme entièrement»

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN- Le féminisme doit être repensé en profondeur: tel est le point de vue de Marianne Durano, professeur et journaliste à la revue Limite*. Une vision iconoclaste qui trace les contours d'une véritable anthropologie.

    Ancienne élève de l'Ecole Normale supérieure, agrégée de philosophie, Marianne Durano est professeur en lycée. Elle est rédactrice à la revue Limite et publie prochainement un essai sur le corps féminin aux éditions Albin Michel.

    Vous défendez dans la revue Limite l'idée d'un féminisme intégral. Que signifie cette expression? Féminisme n'est-il pas un mot qui se suffit à lui-même?

    Limite se veut une revue d'écologie “intégrale”. Tout comme l'expression “écologie intégrale”, “féminisme intégral” est en effet un pléonasme. Néanmoins, si nous parlons d'écologie intégrale, c'est pour dénoncer une forme de schizophrénie entre, d'une part, les tenants de l'écologie environnementale, et d'autre part les tenants de l'écologie “humaine”. De la même manière, le féminisme médiatique est pris dans des contradictions qui rendent nécessaire l'adjectif “intégral”: on ne peut pas défendre les femmes tout en niant la différence des sexes, lutter pour l'égalité salariale sans prendre en compte la spécificité de la grossesse, proclamer “mon corps m'appartient” sans dénoncer le trafic d'ovules et d'utérus qu'implique l'extension des PMA, etc.

    Le féminisme intégral que nous défendons intègre tous ces combats et veut défendre les femmes intégralement, sans nier leurs spécificités et leurs vulnérabilités particulières. En effet, “intègre” signifie aussi bien “honnête” qu'”entier”. Il s'agit tout d'abord de faire preuve d'honnêteté et de cohérence intellectuelle, en dénonçant toutes les aliénations dont les femmes sont victimes: lutter contre la culture de viol et par conséquent dénoncer l'omniprésence de la pornographie ; lutter contre la prostitution et contre les mères-porteuses, qui sont les deux faces d'un même marché des corps ; défendre la santé et l'autonomie des femmes également quand elles choisissent d'arrêter leur contraception chimique ; être intégralement “pro-choix” et donner à celles qui le veulent les moyens de garder l'enfant qu'elles portent ; défendre la dignité des salariées et des mères au foyer, etc. Le féminisme intégral considère la femme dans son entier: il n'évacue pas ses hormones et son utérus du champ politique, sous prétexte qu'ils seraient un facteur d'aliénation, ou en alléguant une égalité abstraite et désincarnée entre les sexes.

    Enfin, notre féminisme est intégral, parce que nous pensons qu'il faut transformer intégralement et radicalement les valeurs de notre société capitaliste, technocrate et concurrentielle, pour que les femmes puissent y trouver leur place sans avoir à se renier pour devenir des self-made men comme les autres.

    Lire la suite

  • L’avortement des enfants en raison d’un handicap chez le fœtus est contraire à la Convention relative aux droits des personnes handicapées

    IMPRIMER

    ONU: non à l’avortement des enfants en raison d’un handicap chez le fœtus (source)

    Contraire à la Convention sur les droits des personnes handicapées

    « L’avortement des enfants en raison d’un handicap chez le fœtus est contraire à la Convention relative aux droits des personnes handicapées », déclare le Comité des droits des personnes handicapées des Nations Unies qui prend position contre l’avortement et l’euthanasie des personnes handicapées, dans cette déclaration, indique l’ECLJ.

    Comité des droits des personnes handicapées  – Genève

    Le Comité des droits des personnes handicapées des Nations unies a officiellement affirmé que l’avortement des enfants en raison d’un handicap chez le fœtus est contraire à la Convention relative aux droits des personnes handicapées.

    Alors qu’une pression importante s’exerce pour imposer la légalisation de l’avortement eugénique, le Comité des droits des personnes handicapées des Nations unies vient de déclarer dans un document officiel (http://www.ohchr.org/Documents/HRBodies/CCPR/GCArticle6/CRPD.docx) que « Les lois qui autorisent explicitement l’avortement en raison d’un handicap violent la Convention des droits des personnes handicapées (Art. 4,5 et 8). »

    Ce Comité poursuit en expliquant que ce type d’avortement est souvent basé sur des diagnostics erronés, et que « Même s’ils ne sont pas faux, cette affirmation perpétue le préjugé selon lequel le handicap serait incompatible avec une vie heureuse. »

    Par cette déclaration, le Comité des droits des personnes handicapées s’oppose frontalement au Comité des droits de l’homme qui a entrepris de réinterpréter le « droit à la vie » comme comprenant un droit à l’avortement « tout particulièrement lorsque (…) le fœtus présente des malformations mortelles ». Le Comité des droits des personnes handicapées demande le retrait de cette affirmation.

    La déclaration du Comité des droits des personnes handicapées est d’une grande importance. Elle rappelle, une nouvelle fois, la nécessité de s’opposer fermement à la tentation eugéniste qui repose sur le mépris de la faiblesse. Déjà, en 1947, les rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme durent s’opposer à la tentative visant à permettre la « prévention de la naissance d’enfants handicapés mentalement » et d’enfants « nés de parents souffrant de maladie mentale ». La similitude de ces propositions avec l’idéologie nazie fut alors dénoncée.

    L’ECLJ se réjouit de cette déclaration qui va dans le sens de ses nombreuses interventions (https://eclj.org/eugenics/hrc/-leclj-dnonce-leugnisme-comme-un-racisme-scientifique?lng=fr) devant le Conseil des droits de l’homme. L’ECLJ continuera à dénoncer l’eugénisme prénatal ainsi que les avortements tardifs et à rappeler que les droits à la vie et aux soins doivent être garantis à toute personne.

    Le Comité des droits des personnes handicapées a également pris position contre un prétendu « droit à l’euthanasie » car, selon lui « cela perpétue les idées reçues selon lesquelles les personnes gravement handicapées souffrent et seraient plus heureuses mortes. » Comme les enfants à naître handicapés…

    L’ECLJ a également adressé un mémoire (https://eclj.org/abortion/un/remise-du-mmoire-?lng=fr) au Comité des droits de l’homme au soutien du droit à la vie, soutenu par plus de 130 000 personnes.

    L’ECLJ participera aux prochaines réunions du Comité des droits de l’homme à Genève les 27 octobre, 1er et 2 novembre.

    Nous vous invitons à signer cette pétition et à partager cette information autour de vous.

    Merci pour votre soutien !

    Mme Theresia Degener

    Présidente du Comité des droits des personnes handicapées.

    Pour signer la pétition:

    https://eclj.org/abortion/un/pour-la-protection-de-toute-vie-humaine?lng=fr

    ==========================

    L’ECLJ est une organisation internationale non gouvernementale fondée en 1998 et dédiée à la promotion et la protection des droits de l’homme en Europe et dans le monde.

  • Le pape dénonce la tendance eugénique à supprimer les enfants à naître présentant quelque forme d’imperfection

    IMPRIMER

    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Le pape encourage le témoignage des personnes porteuses de handicap

    Congrès « Catéchèse et personnes porteuses de handicap » (Traduction intégrale)

    « Que les personnes porteuses de handicap puissent être elles-mêmes toujours plus catéchistes dans la communauté, y compris par leur témoignage, pour transmettre la foi de façon plus efficace. » C’est le vœu du pape François devant les participants au Congrès « Catéchèse et personnes avec handicap : une attention nécessaire dans la vie quotidienne de l’Eglise », promu par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, le 23 octobre 2017. Il a condamné aussi « la tendance eugénique à supprimer les enfants à naître qui présentent quelque forme d’imperfection ».

    L’événement était organisé à l’occasion du 25e anniversaire de promulgation du Catéchisme de l’Eglise catholique, à Rome, du 20 au 22 octobre.

    Dans son discours, le pape a déploré « une vision souvent narcissique et utilitariste » qui conduit « à considérer les personnes avec handicap comme marginales, sans saisir en elles leur richesse humaine et spirituelle multiforme » et « une attitude de refus de cette condition, comme si elle interdisait d’être heureux et de se réaliser soi-même ».

    Il a souhaité que la catéchèse développe « des formes cohérentes pour que toute personne, avec ses dons, ses limites et ses handicaps, même graves, puisse rencontrer Jésus sur son chemin et s’abandonner à Lui avec foi ». En ce sens, il a mis en garde contre « l’erreur néo-pélagienne de ne pas reconnaître l’exigence de la force de la grâce qui vient des Sacrements de l’initiation chrétienne ».

    « Apprenons à dépasser la gêne et la peur qui parfois peuvent être éprouvées à l’égard des personnes porteuses de handicap, a exhorté le pape. Apprenons à chercher et aussi à “inventer” avec intelligence des instruments adéquats pour que le soutien de la grâce ne fasse défaut à personne. » Il a suggéré que la Liturgie dominicale les inclue.

    Discours du pape François

    Chers frères et sœurs,

    Je me réjouis de vous rencontrer, surtout parce qu’en ces jours vous avez affronté un thème de grande importance pour la vie de l’Eglise dans son œuvre d’évangélisation et de formation chrétienne : La catéchèse et les personnes porteuses de handicap. Je remercie Mgr Fisichella pour son introduction, le dicastère qu’il préside pour son service et vous tous pour votre travail en ce domaine.

    Lire la suite

  • Chine et Vatican : le cardinal Parolin, un nouveau Casaroli?

    IMPRIMER

    De Claire Lesegretain sur le site du journal La Croix :

    Polémiques autour d’un éventuel accord entre la Chine et le Vatican

    Le Vatican et la Chine travailleraient en ce moment à la « normalisation » de leurs relations et un « accord » serait en négociation. Alors que son prédécesseur vient de sévèrement critiquer cette initiative, Mgr Michael Yeung, nouvel évêque de Hong Kong, défend, lui, les efforts de rapprochement du Saint-Siège avec Pékin.

    Le Vatican a longtemps eu une attitude de méfiance à l’égard du régime communiste chinois. Avec le pape François, la diplomatie vaticane semble avoir toutefois amorcé un virage : le Vatican désormais tente de signer un accord avec la Chine qui permettrait, entre autres, une reconnaissance réciproque entre les évêques de l’Association patriotique, choisis par Pékin, et ceux de l’Église clandestine. Or, ce virage n’est pas sans provoquer des crispations.

    La semaine dernière, le cardinal Joseph Zen, l’ancien évêque de Hong Kong (2002-2009) qui fut sous Jean-Paul II et Benoît XVI, l’interlocuteur privilégié sur ce dossier et un opposant virulent à Pékin, a sévèrement critiqué le numéro deux du Vatican, le cardinal Pietro Parolin. « J’ai dit au pape qu’il (le cardinal Parolin) a un esprit empoisonné. Il est très gentil, mais je n’ai pas confiance en cette personne. Il croit en la diplomatie, pas dans notre foi », a déclaré l’évêque émérite sur le site d’information catholique américain Crux.

    A LIRE : Pékin veut une Église catholique « indépendante » de Rome

    En juillet déjà, dans un entretien au magazine polonais Polonia Christiana, le cardinal Zen avait accusé le secrétaire d’État du Vatican d’être « dangereusement optimiste » et de chercher un accord avec le régime chinois « à tout prix ». Un accord qui serait « néfaste », selon lui, puisqu’il « permettrait à ce gouvernement communiste et athée de choisir les évêques ».

    Son propre successeur à la tête du diocèse de Hong Kong a pris la défense de la politique du pape et du secrétaire d’État dans leurs relations avec Pékin. « Je crois que le Saint-Père a de bonnes raisons de penser tous les jours à la manière de répandre l’Évangile en Chine, mais pas pour des fins politiques », a commenté Mgr Michael Yeung Ming-Chung, dimanche 22 octobre sur le même site Crux.

    Ne pas se lever contre un empire

    « Je ne crois pas que le Saint-Père veuille se rapprocher de la Chine par recherche de pouvoir politique », a également affirmé Mgr Yeung, en expliquant – à propos du combat du cardinal Zen contre Pékin – que « Jésus-Christ n’a jamais demandé à ses disciples de se lever contre l’Empire romain ».

    Selon Mgr Yeung, le pape fait « très bien de vouloir aplanir le chemin pour l’évangélisation de la Chine, puisque, ce pays ayant une population de 1,4 milliard d’habitants, si seulement 1 % de ceux-ci devenait catholique, leur nombre serait plus élevé qu’en Europe ». Or dans ce pays, rappelle-t-il, « il y a beaucoup de gens qui n’ont pas encore eu l’opportunité de recevoir l’Évangile ».

    L’évêque de Hong Kong estime, toujours dans cet entretien sur le site de Crux, qu’une bonne évangélisation « passe plus par le développement et la solidarité sociale que par la prédication de la doctrine et les avis des évêques. Nous sommes chargés par Dieu d’utiliser au mieux notre environnement pour s’entraider les uns les autres. Ne pas agir ainsi serait contraire à ce que le pape François a écrit dans Laudato Si. »

  • Traductions liturgiques : le torchon brûle-t-il entre le pape et le Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements ?

    IMPRIMER

    De Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

    Traductions liturgiques, le pape François désavoue le cardinal Sarah

    Alors que le cardinal Sarah cherchait à atténuer la portée du motu proprio Magnum principium, publié début septembre sur les traductions liturgiques, le Vatican a publié dimanche 22 octobre une lettre du pape recadrant le préfet de la Congrégation pour le culte divin. Pour François, les traductions liturgiques peuvent subir des adaptations.

    C’est une sévère mise en garde que le pape François vient d’adresser au cardinal Robert Sarah à propos des traductions liturgiques. Dans une lettre écrite le 15 octobre dernier et publiée – de manière très inhabituelle – par le Saint-Siège dimanche 21 octobre, le pape recadre en effet de manière très claire son préfet de la Congrégation pour le culte divin à propos de la mise en œuvre du motu proprio Magnum principium.

    Redonner la responsabilité des traductions aux conférences épiscopales

    Dans ce texte publié le 9 septembre 2017, François entendait en effet redonner aux conférences épiscopales la responsabilité de la traduction des textes liturgiques. La traduction de ces textes faisait l’objet d’un sévère contrôle romain depuis l’instruction Liturgiam authenticam, publiée en 2001 sous Jean-Paul II, en vertu de laquelle Rome avait fini par imposer ses propres traductions aux épiscopats.

    RELIRE : L’autorité des évêques renforcée en matière liturgique

    Une façon de faire sur laquelle François entendait revenir en redonnant la responsabilité des traductions aux conférences épiscopales, leur travail ne devant plus obtenir que la « confirmation » (confirmatio) du Saint-Siège et non plus son « autorisation » (recognitio) comme c’était le cas jusqu’ici.

    La réforme du pape François n’a rien changé pour le cardinal Sarah (voir ICI)

    Néanmoins, dans un « commentaire » du motu proprio adressé au pape puis publié par certains sites traditionalistes, le cardinal Sarah expliquait que la réforme du pape François n’avait rien changé. « Comme la recognitio, la confirmatio n’est en aucun cas une formalité », écrivait notamment le cardinal, pour qui cette dernière « présuppose et implique un examen détaillé de la part du Saint-Siège, et la possibilité pour ce dernier de conditionner sine qua non la confirmatio à la modification de certains points particuliers qui pourraient être exigés par le fait qu’ils ne répondent pas au critère de “fidélité”. »

    RELIRE AUSSI : Les priorités liturgiques du cardinal Sarah

    Or, rien de tel pour le pape François. « Avant tout, il faut mettre en évidence l’importance de la nette différence que le nouveau motu proprio établit entre recognitio et confirmatio », écrit clairement le pape pour qui son texte « abolit la pratique, adoptée par (la Congrégation pour le culte divin) à la suite de Liturgiam authenticam ». Et de bien préciser qu’« on ne peut donc pas dire que recognitio et confirmatio sont” strictement synonymes” ».

    Au contraire, affirme François, « Magnum principium ne soutient plus que les traductions doivent être conformes en tout point aux normes de Liturgiam authenticam, comme cela arrivait par le passé. » Il explique que « la confirmatione suppose donc plus un examen détaillé mot à mot, excepté dans les cas évidents qui peuvent être faits aux évêques pour leur réflexion ultérieure. Cela vaut notamment pour les formules importantes, comme les prières eucharistiques et en particulier les formules sacramentelles approuvées par le Saint-Père ».

    Désaveu sans ambiguïté pour le cardinal Sarah

    Et il ajoute son propre commentaire du mot « fidèlement », sur lequel le cardinal Sarah s’appuyait pour conserver une complète surveillance sur les traductions liturgiques. Ce mot, explique le pape, « implique une triple fidélité : en premier au texte original, aux langues particulières dans lesquelles il est traduit et, enfin, à la compréhensibilité du texte de la part des destinataires ». Contrairement à la pratique de la Congrégation pour le culte divin, François admet donc des adaptations du texte original latin pour que la traduction soit compréhensible.

    « En ce sens, la recognitio indique seulement la vérification et la sûreté de la conformité au droit et à la communion de l’Église », insiste le pape, qui énonce clairement que « le processus de traduction des textes liturgiques importants »,comme le Credo et le Notre Père, « ne doit pas mener à un esprit d’“imposition” aux conférences épiscopales d’une traduction faite par le dicastère ». S’il concède que « la recognitio n’est pas un acte simplement formel », il rappelle aussi « l’esprit de dialogue » entre Rome et les conférences épiscopales que demandaient son motu proprio.

    Enfin, alors que le texte du cardinal Sarah « a été publié sur de nombreux sites Web, et de manière erronée attribué à votre personne », le pape demande « courtoisement » à son préfet « de veiller à la divulgation de ma réponse sur les mêmes sites ainsi que de l’envoyer à toutes les conférences épiscopales ». Un désaveu sans ambiguïté pour le cardinal Sarah.

    ––––––

    Repères

    De nouvelles normes pour les traductions liturgiques

    • Le motu proprio Magnum principium

    Publié le 9 septembre 2017, il modifiait le canon 838 du Code de droit canonique.

    • Le paragraphe 3 du canon 838

    Modifié, ce paragraphe prescrit désormais qu’« il appartient aux conférences des évêques de préparer fidèlement les traductions des livres liturgiques en langues vernaculaires, en les adaptant de manière appropriée dans les limites fixées, d’approuver et de publier les livres liturgiques, pour les régions relevant de leur compétence, après confirmation par le Siège apostolique ».

    ------------------------

    Les points de vue liturgiques du cardinal Sarah et du pape Bergoglio s’opposent frontalement. Le premier appelle de ses voeux une réforme de la réforme de Paul VI pour faire converger les deux formes du rite romain, de sorte qu’elles s’enrichissent mutuellement: dans l’espoir avoué de restaurer un jour l’unicité du rite. Le second veut au contraire diversifier encore davantage les célébrations dites ordinaires et barrer la route à toute convergence centripète qui désenclaverait la forme traditionnelle de la messe.

    Il reste donc au cardinal Sarah à se soumettre, à se démettre ou être démis : tôt au tard, comme tous les cardinaux qui osent résister au pasteur suprême.

    JPSC

  • Sapiens ?

    IMPRIMER

    Une chronique de l’abbé Eric de Beukelaer dans « La libre Belgique » :

    « Si nos ancêtres ont commencé à se poser des questions de sens, un "sens" ne mérite-t-il pas d’être recherché ?

    Cet été, j’ai lu "Sapiens", le best-seller de Yoval Noah Harari (éd. Albin Michel), qui me fut offert par une amie athée. Dans un style accessible, cet ouvrage érudit décrit l’avènement de notre espèce - le "Sapiens" - et sa conquête de la terre. Ainsi, l’auteur souligne que ce qui rendit notre aïeul supérieur à ses cousins "Erectus" ou "Neandertalis" (et lui permit au passage d’éliminer nombre d’espèces animales…) fut sa capacité à déployer son imagination et à communiquer grâce au langage. Avec pour effet que des bandes de chasseurs-cueilleurs se sont fédérées en villes et nations, car unies par des mythes fondateurs. L’univers du religieux engendra ainsi l’ordre politique, et l’intelligence humaine coopéra, de la sorte, à plus grande échelle. Autrement dit, ce serait sa capacité à se raconter des histoires et à y croire, qui aurait rendu Sapiens maître du monde.

    Je suis disposé à admettre cette théorie, mais le regard strictement matérialiste de l’auteur, limite son analyse. Si l’ouvrage illustre "comment" la religion serait apparue et en vue de quel gain évolutif, jamais n’est abordée la question du "sens" de pareille évolution. Je m’explique par comparaison : les sciences naturelles ont démontré que des poissons ont commencé à évoluer en dehors du milieu aquatique en développant des poumons à partir de branchies. Pareil gain évolutif fut cependant possible… parce que l’oxygène existe. Pourquoi en serait-il autrement avec l’accès de Sapiens à la pensée religieuse ? Si nos ancêtres ont commencé à se poser des questions de sens, n’est-ce pas aussi parce qu’un "sens" mérite d’être recherché ? Par la conscience qu’il a de lui-même, Sapiens n’est pas prisonnier de l’instant. Il s’appartient mentalement et devient de la sorte le gardien de son passé. Ceci le rend curieux de son avenir. La démarche religieuse - qu’elle soit primitive et magique, ou élaborée et éthique - ouvre l’homme à ce qu’il cherche plus encore que du pain : le sens de sa vie. Evidemment, la question de fond demeure : la quête religieuse rejoint-elle une réalité transcendante ("Dieu" pour le croyant) ou n’est-elle qu’une géniale prothèse, inventée par Sapiens pour nourrir son goût de vivre ? La raison humaine n’est pas en mesure de trancher pareil dilemme. L’acte de foi (croyant ou athée) est un passage obligé. Mais la question, elle, ne peut être éludée.

    Pour illustrer mon propos, imaginons une tribu amazonienne, préservée de tous contacts avec l’Occident, à laquelle un explorateur apporterait un poste de télévision. Dans un premier temps, les indigènes pensent que les images habitent la petite boîte magique et une grande crainte se saisit du village. Mais bientôt la curiosité l’emporte et après avoir tué l’explorateur, ils s’en prennent à l’objet. Le plus vaillant des guerriers s’avance et lui fracasse la carapace. Tous découvrent alors qu’elle ne contient aucune image, mais des pièces muettes qu’ils jettent dans le fleuve. Le soir venu, la tribu entonne une danse de victoire, tout en dégustant l’explorateur. Par leur bravoure, ils ont vaincu la machine à image et découvert qu’elle n’était que du vent ! Dans un coin, seul le vieux sorcier demeure pensif : mais alors, ces images d’où venaient-elles ? Ne représenteraient-elles pas à un autre monde lequel - bien qu’"ailleurs" - n’en serait pas moins réel ? Notre civilisation me fait penser à ces indigènes. La boîte à symboles qu’était la religion de nos grands-mères faisait peur avec ses menaces de damnation. Nous l’avons donc déconstruite en mettant à nu ses innombrables rouages psychologiques, sociologiques et historiques. Puis, beaucoup ont tout jeté aux oubliettes de l’histoire. Mais la question demeure : et si le message de la religion renvoyait Sapiens à une Réalité autrement plus réelle que les mirages dont la société de consommation gave son quotidien ?

    --> Le titre est de la rédaction. Titre original: Sapiens...

    Contribution externe »

    Ref. La religion, un outil pour conquérir la terre?

    Vraiment et pour quoi faire ?

    Par l’homme, écrivait Pascal, l’univers sait qu’il existe. La conscience réflexe révèle une nouvelle dimension de notre univers et, par là même,  l’ampleur du drame de sa condition mortelle. Car la figure de ce monde passera comme celle de chaque homme après quelques tours de carrousel autour d’une étoile perdue dans l’innombrable cortège des galaxies dont la course est sans objet apparent. Rien mieux que l’art funéraire alexandrin exposé au musée des antiquités d’Athènes ne peut rendre l’infinie tristesse d’un monde sans véritable espérance : dans la religion du monde gréco-romain, les dieux eux-mêmes sont soumis à la fatalité aveugle du destin, dont ce monde fut en fin de compte libéré par la foi chrétienne. Que celle-ci s’étiole à son tour, on voit aussitôt réapparaître, comme de nos jours, les tentations mortifères d’une civilisation au déclin. Après Bernanos et de Lubac au siècle dernier, Rémi Brague (Prix Ratzinger 2012) a bien montré l’impasse à laquelle se heurte l’humanisme athée contemporain.

    JPSC

  • L’Europe face aux convulsions du monde

    IMPRIMER

    Le texte suivant a inspiré M. Pierre DEFRAIGNE lors de sa conférence donnée le 10 octobre dernier dans le cadre des lunchs débats 2017 organisés à l’Université de Liège par le groupe Ethique sociale et l’Union des Etudiants Catholiques de Liège.IMG_8232.JPG

    Il présente ce texte comme une tentative de synthèse  européenne qui peut s’avérer utile pour chacun de nous. Il accueille avec gratitude toute réaction critique, y compris « musclée » à son adresse : pdefraigne@madariaga.org

    L’Europe face aux convulsions du monde :

    du marché à une communauté de destin

    par Pierre Defraigne[1]

    L’UE est paralysée par ses dissensions internes sur les réfugiés, sur la gouvernance de l’euro, sur la politique extérieure, voire sur la démocratie elle-même en Pologne et en Hongrie, alors même que les transformations du monde en appellent avec urgence à l’unité politique. Le monde change en effet d’échelle avec l’émergence des firmes globales qui se jouent des Etats et les mettent en concurrence, et avec la montée en puissance d’économies continentales face auxquelles nos Etats européens isolés ne comptent plus. En particulier la renaissance de la Chine bouleverse en profondeur l’équilibre géoéconomique et géopolitique du monde. Seule une Europe unie pourra s’imposer dans ce monde ‘multipolaire’. Mais le marché qui a jusqu’ici servi de principe fédérateur à l’Europe, fournit un ciment d’unité très friable. Il devient espace de rivalité entre Etats-membres et les forces centrifuges l’emportent sur les forces centripètes. L’unité de l’Europe est menacée par ses dérives internes.

    Il faut donc doubler l’Europe-marché d’une Europe-projet pour réaliser une véritable communauté de destin. Un pour tous, tous pour un ! La survie de la démocratie en Europe est en jeu.

    Une construction d’origine américaine, mais une ambition politique européenne

    L’Europe s’est construite, après la Libération, en vue de la reconstruction et en réponse à la menace soviétique, d’abord sous l’impulsion des Etats-Unis. Ces derniers ont fait d’un progrès vers la coopération entre Etats européens, une condition stricte de l’accès des Etats européens aux fonds indispensables du Plan Marshall (1947). La perspective de Jean Monnet et des autres pères fondateurs a été, dès 1950[2] celle d’une Europe politique, constituée d’une Communauté européenne de défense (la CED) et d’un embryon de Communauté politique européenne (CPE). Mais ce projet originel et ambitieux d’Europe politique échoua, malgré la signature du traité CED par les Six, en raison de sa non-ratification par l’Assemblée nationale   française. On se rabattit sur la CEE, une construction économique, avec l’espoir de parvenir à l’unité politique par le biais d’une union douanière et d’un marché commun.

    On ne dira jamais assez combien ce vote des gaullistes et des communistes contre la CED a pesé lourd dans le destin de l’Europe : fort logiquement elle a condamné l’Europe à la dépendance stratégique vis-à-vis des Etats-Unis, c qui n’était sans doute pas la préférence des adversaires de la CED. Plus grave cette dépendance a entretenu en Europe une immaturité stratégique, une psychologie de rente sécuritaire qui s’est étendue à tous les domaines : technologie, culture, pensée économique. Depuis cet échec, un profond tropisme atlantiste marque les élites politiques et économiques en Europe. Que ce soit hier la politique d’élargissement à l’Est et les relations avec la Russie, aujourd’hui l’accord de traité de commerce transatlantique (TTIP) –provisoirement sur l’étagère- ou demain la tentative à nouveau d’une défense commune politique, à chaque fois la même inhibition prévaut dans les chancelleries : qu’en dira Washington ? L’élection de Donald Trump suffira-t-elle à éveiller la responsabilité stratégique de l’Europe ? Federica Mogherini, la Haute Représentante pour la politique étrangère de l’UE a ici un rôle clé à jouer pour susciter la conscience d’une communauté stratégique de destin parmi les 27, après le départ des Britanniques et le distanciement des Américains.

    Sous cette contrainte de la dépendance stratégique vis-à-vis de Washington qui n’a cessé de peser sur l’unité politique de l’Europe, les débuts de la CEE qui coïncidèrent avec les ‘Trente glorieuses’ (1945 -1973) s’avérèrent prometteurs. Malgré les chocs pétroliers (1973-79) et la stagflation qui s’ensuivit, l’intégration se poursuivit avec le Système Monétaire Européen (1978), la reconnaissance mutuelle par la Cour de Justice (1979), le marché unique sans frontières (1992) et, avancée ultime, une monnaie unique, l’euro (1999).

    L’Europe a fait d’immenses progrès en soixante ans: le marché sans frontières, la libre-circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes, l’espace Schengen, l’euro, la politique d’environnement, REACH, Erasmus, l’ouverture des marchés et l’aide au développement. L’action diplomatique et -dans certains cas – militaire de l’UE contribue à la paix et à la sécurité mondiales. L’Europe des Six a étendu le bénéfice de son action à une vingtaine d’autres pays voisins. L’Europe a réussi son pari initial. Et pourtant, rien n’est encore acquis et tout peut être remis en question. L’Europe aborde encore en ordre trop dispersé les transformations du monde. Son marché unique n’est pas achevé et l’euro est une monnaie orpheline et bancale. Par sa carence sur l’harmonisation fiscale et sociale, et par son défaut de politique industrielle effective, elle met aujourd’hui son modèle social en danger. Elle y joue non seulement son unité, mais, fait infiniment plus grave, la capacité de préserver la démocratie en Europe face à la mondialisation.

    Lire la suite