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BELGICATHO - Page 1487

  • Le coktail explosif du choc des cultures

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    Lu sur le « salon beige » :

    loiseau.pngL'abbé Fabrice Loiseau, fondateur de la Société des Missionnaires de la Miséricorde Divine, livre ce témoignage exclusif aux lecteurs du Salon Beige, au sujet d'Hakim, arrêté fin octobre alors qu'il s'apprêtait à commettre un attentat à Toulon :

    Arrêté à Toulon fin octobre, Hakim s'apprêtait à commettre un attentat à l'arme blanche sur des marins selon la méthode palestinienne. Après le drame de Paris son histoire pourrait sembler anodine. Pourtant, elle est révélatrice d'un processus de radicalisation. Hakim souhaitait tuer et mourir « martyr » ; c'était devenu une obsession.

    On se connaissait depuis 2011. Hakim était un jeune du centre-ville de Toulon. Ce n’était pas un déséquilibré, ni un monstre. Au contraire, Hakim était un garçon sensible et intelligent. Passionné par le fait religieux, il refusait de pratiquer l'Islam et passait beaucoup de temps sur des sites ésotériques. La figure du Christ l'interpellait. Il souhaitait une religion remplie de symboles et de mystères, je lui ai expliqué notre foi mais il préférait intégrer l'Islam. En quête d'identité, Hakim était bien loin d'une pratique salafiste. Avec son côté « dandy », il ne fut jamais en lien avec des délinquants du quartier, d’où sa difficulté à trouver une arme.

    Passionné par la danse, il était fan de Michaël Jackson, animait des soirées à Saint-Tropez dans des boites de nuit et participait à des concours d'imitation de sa star préférée. 

    En évoluant dans le monde de la nuit et des habits de luxe (il travailla un temps chez Zara), les préoccupations religieuses diminuèrent. Plusieurs personnes le persuadèrent qu’avec son physique il pourrait devenir mannequin. Il monta à Paris et là ce fut l'échec !

    Il ne voulut pas me raconter ce qui s'était passé, je pense qu'il fut humilié, il comprit qu'il ne pourrait devenir mannequin ni poursuivre dans la danse. Il disparut quelques semaines puis je l’ai retrouvé dans la rue avec la barbe et en djellaba. Lorsque je lui ai proposé de discuter, il me répondit : « Non tu es mécréant, ton cœur est endurci, tu ne veux pas connaître la vérité, je n 'ai rien à te dire ». J'ai insisté, je lui dis que je veux comprendre ce qui se passe, pourquoi un tel changement ? « As tu peur de parler au mécréant que je suis ? »lui demandai-je, l' argument fit mouche. Hakim accepte alors de parler un peu et je m'aperçois qu'il a fait siennes toutes les théories salafistes.

    Il s’exprime avec une telle dureté que je comprends qu'il est en lien par internet avec des groupes radicaux, lui qui surfait auparavant sur tous les sites religieux possibles. Le monde pour lui se divise maintenant en deux réalités : les mécréants qui refusent la loi islamique et les vrais musulmans imitateurs du prophète.

    Kim Jackson, comme il se faisait appeler, est devenu partisan du djihad armé, sa piété doit passer par le courage pour soutenir la lutte armée. Je lui demande de rester mon ami. « Ton cœur résiste trop à Allah » me répondit-il. Il partit le visage fermé.

    De mois en mois, je vis sur son visage la haine grandir. Un algérien du bar à chicha me confia : « Hakim, il est devenu fou dans sa tête ». Quelques semaines plus tard, j'apprends par le quartier la convocation d’Hakim par la police, il avait pris ses billets pour la Syrie, son passeport est confisqué. Il était surveillé par la DGSI. Sa mère, une femme courageuse vient faire scandale à la sortie de la mosquée de Toulon : « Vous avez fait de mon fils un terroriste ».L'imam est médusé, il n'y est pour rien, le groupe des salafistes qui a ouvert une librairie à côté de la mosquée se tait. Hakim essaiera de nouveau de partir en car quelques semaines plus tard. Fiché, il se fait repérer et doit rentrer à Toulon où il loge dans un foyer. Il est en contact avec Mustapha, un jeune originaire de Toulon, incarcéré pour apologie du terrorisme puis parti en Syrie. Il essaye de se procurer des armes à feu, en vain. Je le surprends avec de nouveaux amis, il se rapproche de délinquants du quartier, que cherche-t-il à faire ? Les endoctriner, trouver un pistolet, je ne sais. Toujours en djellaba, nous nous croisons pour la dernière fois fin octobre. Voyant ma soutane, il eut un air gêné puis m'évita. J’apprends quelques jours plus tard son arrestation. Un colis de Chine lui est adressé contenant un poignard et deux cagoules, mais le paquet est déchiré et la police prévenue. Hakim se rend sans résistances et avoue : il voulait égorger des militaires de l'arsenal avec son couteau selon la méthode palestinienne, puis mourir en « martyr ». Était-il un loup solitaire ? Était-il commandé ou lâché par Daech ? Je ne sais. L' enquête le dira, mais plusieurs zones d'ombre demeurent dans cette histoire. Une semaine après les massacres de Paris, ce fait est oublié dans la presse. Pour ma part, je suis à la fois triste et soulagé. Triste parce que j'ai échoué, je n'ai pu au cours de ces heures de discussion lui faire prendre conscience du fanatisme de l'État Islamique. Je n'ai pas réussi à lui faire découvrir une spiritualité qui l'aurait sauvé. Triste pour sa maman et sa sœur qui doivent vivre un calvaire.

    Je suis soulagé parce que l'irréparable n'a pas été commis. À chaque fois qu'il allait commettre le pire, il a échoué comme si la Providence l'empêchait d'aller plus loin. Je ne peux m'empêcher de crier ma révolte devant ce processus de radicalisation pour l'un des garçons les plus sympathiques et les plus intelligent du quartier. Non Hakim n'était pas un fou ni un monstre ! Fragile il est devenu terroriste après un échec personnel, en fréquentant des salafistes et des sites islamistes. Ce garçon avait soif de spiritualité. C'est une religion dévoyée qui a eu raison de lui…

    Hakim n’est pas un cas isolé dans notre pays. Les pouvoirs publics, la laïcité, les valeurs de la République sont incapables d'empêcher ce phénomène. Si plusieurs facteurs peuvent jouer dans ce processus de radicalisation, il faut d’abord comprendre que c'est une raison religieuse qui a été cause de ce changement. Pris entre une société matérialiste et hédoniste et un terrorisme religieux, Hakim a choisi. Nous sommes dans une guerre religieuse dans laquelle les chars et les avions militaires ne pourront pas grand-chose. Ce drame est révélateur d'une crise de civilisation, les islamistes se nourrissent de nos faiblesses. Combien d'attentats faudra-t-il pour connaître un réveil spirituel pour notre nation ? Je ne désespère pas et je ferais tout pour revoir Hakim. Je vous invite à prier pour lui.

    Abbé Fabrice Loiseau

    Vous pouvez aider les Missionnaires de la Miséricorde ici.

    Ref. Témoignage de l'abbé Loiseau : "Hakim, mon ami devenu terroriste"

    JPSC

  • 1er dimanche de l'Avent : Tous les jours, nous devons être dans l'attente du Christ (Michel-Marie Zanotti-Sorkine)

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    Prédication du 2 décembre 2012 par le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Lc 21, 25-28.34-36) / MERCI au père MICHEL-MARIE ZANOTTI-SORKINE de nous permettre de vous partager cette prédication de la Parole de Dieu. /

    Visitez son site Internet :http://www.delamoureneclats.fr / Visitez également le site : http://www.unfeusurlaterre.org

    Références bibliques : http://aelf.org/

    Évangile : L'attente de la venue du Fils de l'homme (Luc 21, 25-28.34-36)
    Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l'homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s'alourdisse dans la débauche, l'ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l'improviste. Comme un filet, il s'abattra sur tous les hommes de la terre. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l'homme. »

  • Liturgie : célébrer la messe face au peuple ? une idée sans lien avec la tradition

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    Lu sur le site « pro liturgia » :

    louisbouyer1.jpgDans une église, l’autel est le centre de gravité. L’architecture chrétienne a constamment essayé de mettre cette réalité en relief. Or on ne peut pas séparer l’autel de sa finalité propre : la célébration liturgique du sacrifice de la croix, comme le précisent les textes de la liturgie eucharistique. Autel et sacrifice sont donc étroitement liés. 
    Or, depuis le Concile, un changement s’est opéré : ce n’est plus tant l’autel que le célébrant qui est le centre de gravité. Et - c’est un fait incontestable - ce glissement de sens a été engendré par la généralisation de messes célébrées face au peuple. 
    On est ainsi passé de la notion de “sacrifice” à la notion de “communauté rassemblée pour le repas eucharistique”.
    La célébration face au peuple, aujourd’hui très largement généralisée, est une idée typiquement cléricale qui ne repose ni sur la tradition liturgique de l’Eglise ni sur des bases théologiques. Selon le P. Louis Bouyer, (photo) le face à face prêtre-fidèles est donc un complet contresens.
    Le P. Joseph Gélineau, que personne ne saurait taxer d’intégrisme, écrit dans un numéro de “La Maison-Dieu” de 1960 : “Il est nécessaire d’observer que le problème de l’autel versus populum tel qu’il se pose aujourd’hui est relativement nouveau dans l’histoire de la liturgie. Durant une période assez longue et pour une bonne part de la chrétienté, la question dominante, au dire de plusieurs historiens, ne fut pas celle de la position réciproque du célébrant et des fidèles, mais celle de l’orientation au sens strict ; c’est-à-dire de se trouver face à l’Orient pour la prière. L’Orient symbolisait alors la direction de l’ascension et du retour du Christ.”
    D’où est venue l’idée d’un face à face entre le célébrant et l’assemblée ? La réponse est simple : elle nous est venue de Martin Luther qui notait dans son livre “Deutsche Messe und Ordnung des Gottesdienstes” de 1526 : “Nous conserverons les ornements sacerdotaux, l’autel, les lumières jusqu’à épuisement, ou jusqu’à ce que cela nous plaise de les changer. Cependant nous laisserons faire ceux qui voudront s’y prendre autrement. Mais dans la vraie messe et entre vrais chrétiens (sic), il faudrait que l’autel ne restât pas ainsi et que le prêtre se tournât toujours vers le peuple, comme sans aucun doute Christ l’a fait lors de la Cène. Mais cela peut attendre.” On sait que tous les luthériens n’adopteront pas ce face à face. Aujourd’hui encore, dans beaucoup de communautés issues de la Réforme, les services religieux sont célébrés versus orientem.
    Toutefois, l’idée de Martin Luther avait pour fondements le rejet de la messe comme sacrifice afin de ne plus y voir que la Cène comme repas fraternel soudant la communauté locale. C’est la communauté qui devait valider la célébration de la Cène, le pasteur n’étant en quelque sorte que le porte-parole ou le délégué de cette communauté.
    Chez de nombreux prêtres catholiques de l’après-concile, le retournement des autels a donc été la conséquence d’une volonté d’insister sur le sacerdoce commun des fidèles devant déboucher sur une participation “active”, c’est-à-dire “activiste” qui contredit la participation “effective” - la ”participation actuosa” - souhaitée par Vatican II. Cette participation “active” devant instiller dans l’esprit des fidèles l’idée que c’est à la communauté paroissiale, avec “sa” sensibilité, d’organiser la liturgie en ne respectant plus que un schéma de base établi autour de quatre pôles : “pénitence - Parole - Eucharistie - repas convivial”.

    Ainsi, avec la généralisation de la célébration face au peuple dans les paroisses, c’est non seulement l’aspect sacrificiel de l’Eucharistie qui a été gommé, mais aussi la valeur de la Communion eucharistique et la différence entre le sacerdoce ministériel du prêtre et ce sacerdoce commun à tous baptisé.

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  • A Bruxelles et à Liège aussi, l'Université de la Vie se penchera sur une "société à panser"

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    Université de la vie 2016 : « Une société à Panser ! »

    Du lundi 11 janvier au 1e février aura lieu la 11e édition de l’Université de la vie, le cycle de formation en bioéthique d’Alliance VITA, sur le thème : « Panser la société – Comment agir en faveur d’une culture de vie ? ». Cette formation se déroulera en visioconférence dans 113 villes, en France et dans une demi-douzaine d’autres pays.

    Déjà suivie par plus de 20 000 personnes les années précédentes, l’Université de la vie 2016 s’adresse autant à ceux qui y ont déjà participé qu’aux « nouveaux arrivants ». Cette année, la formation sera centrée sur l’action. Décidé avant les évènements dramatiques du mois de novembre 2015, le thème « Panser la société » répond à de profondes attentes. Constatant à quel point notre société manque de repères vitaux, de nombreuses personnes ne veulent pas subir passivement ses errances, mais désirent agir concrètement, et se relier pour changer la donne.

    Chacune des quatre soirées permettra de réfléchir aux souffrances et aux contradictions de notre société et aux solutions pour y remédier. Chacun est invité à prendre position personnellement face aux défis humanitaires, politiques et culturels à relever.

    Une approche spécifique

    Le thème 2016 sera abordé avec l’approche spécifique d’Alliance VITA nourrie d’une part, de l’expérience de ses services d’écoute des personnes confrontées aux épreuves de début ou de fin de vie, et d’autre part, de son travail de sensibilisation du public et des décideurs. François-Xavier Pérès, Tugdual Derville, Caroline Roux, Henri de Soos, Valérie Boulanger et le docteur Xavier Mirabel partageront leurs analyses et expliciteront les convictions et les façons d’agir de l’association, avec une animation globale assurée par Blanche Streb.

    Leurs interventions seront complétées par l'apport de cinq experts : les philosophes François-Xavier Bellamy, Thibaud Collin et Martin Steffens, la spécialiste en accompagnement Anne Davigo-Le Brun et le docteur en droit Grégor Puppinck. Il s’agira d’éclairer plusieurs concepts indispensables à l’action, comme par exemple : épreuve, deuil, démocratie, loi naturelle, droits de l’homme, culture…

    Innovations sociales

    Innovation supplémentaire de cette année, Alliance VITA a également demandé à quatre fondateurs d’œuvres destinées aux personnes fragiles ou fragilisées de témoigner de leur parcours et de leur regard sur la société : Laurent de Cherisey (Simon de Cyrène), Etienne Villemain (Les Maisons Lazare), Christian de Cacqueray (Service catholique des funérailles) et Jean-Marc Potdevin (Réseau Entourage). La façon dont leurs innovations sociales sont nées et ont été conduites contient pour tous une valeur d’exemple et d’émulation. Par ailleurs, de nombreux autres experts et témoins interviendront dans les villes où se tiendra l’Université de la vie, chaque soirée se terminant par un temps de « décrochage en région » qui permet d’animer une phase locale dans chaque ville qui le souhaite.

    ​​Pour​ la troisième fois, l’Université de la vie sera diffusée dans toute la France en simultané dans 113 salles, par un système de visioconférence depuis une salle parisienne. Comme en 2015, l’Université de la vie sera également proposée à l’international. Les villes de Berlin, Bruxelles, Liège, Lausanne, Zurich, Rome, New-York, Casablanca, notamment, assureront une retransmission. Un effort particulier sera de plus effectué pour faciliter l’interactivité au sein des salles et entre elles.

    En savoir plus :
    ​​Dates des soirées : les lundis 11, 18 et 25 janvier et 1er février, de 20h15 à 22h30.
    ​​Informations et inscriptions sur : http://www.universitedelavie.fr
    Cliquer ici pour visionner le mini clip d’annonce

  • L’hymne des vêpres de l’Avent à Rome, sous le règne d’un pape musicien

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  • Les sociétés occidentales face au défi de l'intégration des communautés musulmanes

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    Le défi de l'intégration des communautés musulmanes (source)

    Écrit par Samir Khalil Samir le .

    Samir Khalil Samir est un jésuite égyptien, spécialiste de l’Orient chrétien et musulman. Dans son livre Les raisons de ne pas craindre l’Islam (voir recension ici), il aborde la difficile question de l’intégration des communautés étrangères, en particulier musulmane, en Europe. Nous avons sélectionné ici quelques passages de ce livre.

    — Presque tous les pays qui ont connu l’intégration du tiers-monde ces dernières années s’interrogent sur les chemins à suivre pour réaliser au mieux l’intégration des étrangers. Quel est votre avis sur les modèles qui ont été adoptés en Europe jusqu’à présent ?

    Il existe trois modèles pris comme référence jusqu’à maintenant.

    1) L’assimilation

    Selon ce schéma, l’étranger doit complètement s’intégrer, non seulement aux lois et à la langue du pays d’accueil mais aussi à sa culture et à ses mœurs en renonçant à ses propres particularités. C’est en gros la recette française, proposée au nom de la laïcité qui fait que tous sont théoriquement égaux devant l’Etat, une recette qui a montré ses limites car elle présuppose et exige une identification intégrale des citoyens avec l’Etat et la suppression de toute différence, ce qui dans les faits est impossible à réaliser et à contrôler.

    2) Le melting-pot

    C’est le modèle américain du creuset où les immigrés doivent se fondre dans la population locale, en gardant quelques prérogatives au niveau de la culture et des mœurs. Ce modèle a eu le mérite de renforcer le sens de l’appartenance des minorités à la plus grande nation du monde, en leur conférant une fierté légitime, symbolisée par le drapeau, par l’hymne et par la participation à quelques grands événements collectifs.

    Pourtant le melting-pot montre ses limites justement sous l’effet des nouveaux flux migratoires et des différents taux de croissance démographique dans les diverses communautés ethniques, facteurs qui provoquent la crise de l’ensemble des valeurs partagées qui formaient le noyau dur de la société américaine, le Wasp (white anglo-saxon protestant). Ceux qui représentaient des minorités sont déjà ou s’apprêtent à devenir des majorités, ils réclament des droits et le pouvoir, ils brisent les équilibres qui s’étaient renforcés, ils veulent de nouvelles règles.

    3) La société multiculturelle

    Le troisième modèle, qui est attentivement observé en Europe, est celui du multiculturalisme. Il se fonde sur le principe que toutes les cultures sont dignes et peuvent aisément cohabiter et que la pluralité des expressions est en soi une garantie de richesse et d’amélioration de la cohabitation sociale.

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  • Neuvaine à l’Immaculée Conception

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    Da_Gaeta_Mater_Misericordiae.JPG

    Bienheureuse Mère de Miséricorde

    Lu sur le site de l’Opus Dei – France :

    Chaque année, 9 jours durant, l'Église nous encourage à considérer le mystère de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie. Pour nous préparer à cette fête, célébrée le 8 décembre et qui coïncidera cette année avec le début de l’année de la Miséricorde, découvrons la prière que le Pape François nous invite à réciter chaque jour de cette neuvaine, ainsi qu’un lien vers un recueil de textes de saint Josémaria (Télécharger le PDF) pour nous aider à prier.

    PRIÈRE

    Ô Marie, Vierge Immaculée, par la volonté du Père et par la grâce de l’Esprit Saint, vous avez donné au monde le Sauveur, le Fils du Dieu vivant.

    Mère de l’Église et première des consacrés, nous vous les confions tous. Que l’Esprit Saint les façonne à votre image pour qu’ils redisent chaque jour avec vous, le « oui » d’un don joyeux et irrévocable.

    Que ce don gratuit d’eux-mêmes au service de l’Eglise et de leurs frères, soit lumière pour les jeunes et leur donne d’entendre avec joie l’appel du Christ, « Lui qui n’enlève rien mais qui donne tout » !

    En ce Jubilé de la Miséricorde, notre monde assoiffé et désorienté a plus que jamais besoin de consacrés priants et saints qui manifestent auprès des pauvres et des plus fragiles l’amour infini du Père.

    Mère de Miséricorde et de l’Espérance, nous vous prions, avec le Pape François, de faire de nous tous des témoins de Jésus victorieux du mal par la Croix, pour annoncer au monde « la joie de l’Évangile » !

    Amen.

    Source : http://opusdei.fr/fr-fr/document/neuvaine-a-limmaculee-conception/

     JPSC

  • République centrafricaine : pourquoi le pape persiste à y aller

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    De Jean-Marie Dumont sur le site de « Famille chrétienne » 

    « Si le pape a choisi de maintenir son étape à Bangui en fin de semaine, c’est qu’il a de bonnes raisons. L’éclairage de Christine du Coudray, responsable Afrique auprès de la fondation pontificale Aide à l’Église en détresse. Malgré l’instabilité du pays, le pape a maintenu son voyage en République centrafricaine. Est-ce bien prudent ?

    bangassou_Mgr-nzapalainga_iman-08102013-01.jpgLe pape met ses pas dans ceux de Mgr Dieudonné Nzapalainga, le courageux archevêque de Bangui (photo ici à Bangassou, près de la frontière du Congo). Il a compris que renoncer à ce voyage créerait une situation de détresse absolue, en plus de l’humiliation que constituerait une telle décision. « Nous attendons tout du pape ! » me déclaraient des prêtres de là-bas, quelques semaines avant ce voyage. Le Saint-Père veut aller à la rencontre d’un pays immense, très méconnu, largement abandonné. Il vient aussi encourager une Église en pleine renaissance après la grave crise interne qui l’a affectée il y a huit ans. Il est stupéfiant de voir à quel point l’action de l’Esprit Saint a été efficace en quelques années dans les neuf diocèses de République centrafricaine. Elle a suscité un véritable renouveau.

    Les violences qui continuent de miner le pays ont-elles été l’occasion, pour l’Église, de faire les preuves de ce renouveau ?

    Les évêques, les prêtres, les religieuses sont présents partout où se déroulent ces événements tragiques. Ils restent jusqu’au bout dans les paroisses. Dans la mentalité commune, si les congrégations religieuses s’en vont, c’est qu’il est vraiment temps de partir. Les personnes ont la conviction qu’ils sont davantage protégés par l’Église que par les forces militaires présentes dans le pays, inefficaces, qui se contentent de compter les morts après les attaques. Elles n’en attendent absolument rien. Dans ce contexte, l’Église se présente comme un lieu de refuge, qui prend soin de ceux qui souffrent.

    Comment se traduit concrètement cette sollicitude ?

    Durant la saison des pluies, qui vient de se terminer, des prêtres ont pris l’initiative d’ouvrir les églises, la nuit, afin que les dizaines de milliers de réfugiés puissent être à l’abri. Les témoignages concordent : quelle que soit la culture de ces déplacés – chrétiens, animistes, musulmans –, ils prennent leur baluchon une fois la nuit terminée, nettoient l’Église et s’en vont discrètement. Jamais le tabernacle n’a été touché. Les terrains des églises, par ailleurs, sont remplis de réfugiés.

    L’attente à l’égard de la venue du pape est-elle aussi forte pour tous ?

    L’attente est colossale de la part d’une population – 4,6 millions d’habitants – qui n’en peut plus et qui veut la paix. Si les exactions commises n’épargnent aucune communauté – l’un commence, l’autre se venge… –, l’Église catholique a su s’affirmer comme une force de réconciliation. Et ce tout spécialement grâce à Mgr Dieudonné Nzapalainga, seule personnalité capable, lorsqu’un incident débute, de prendre sa voiture et d’imposer par sa seule présence un arrêt des violences entre des gens qui, quelques minutes avant, étaient en train de s’entre-tuer. Il a d’ailleurs été à l’origine d’une plate-forme interreligieuse très originale, qui permet la collaboration institutionnelle et contribue largement à l’apaisement.

    Je crois que la visite du Saint-Père peut être vue comme un encouragement, une manière de dire que ce chemin entrepris par l’Église centrafricaine est le bon.

    Ref. République centrafricaine : pourquoi le pape persiste à y aller

    La république centrafricaine est chrétienne à 80 %. L’importance numérique des musulmans de la "Séléka" (on pourrait traduire: conjuration) musulmane fut ou reste inversement proportionnelle au pouvoir de nocivité de cette coalition rebelle. 

    JPSC

  • Attentats : "Au cœur des ténèbres, comme le veilleur tourné vers le Levant, j’attends l’aurore et la Victoire"

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    Sur le site du diocèse de Fréjus-Toulon :

    Tribune de Mgr Dominique Rey, Evêque de Fréjus-Toulon. 26/11/2015.

    Les attentats qui ont meurtri la France ont frappé nos esprits et brisé nos certitudes. Soudainement, ils nous révèlent l’acuité du Mal, brut et cru. Que faire ? Peut-on réagir ? Le mystère du Mal est un puits sans fond où l’on pourrait à loisir écouler sa désespérance. Comme chrétiens, femmes et hommes modelés par l’espérance, nous sommes convoqués à trois attitudes évangéliques : prier, témoigner, user de la raison.

    D’abord prier. La prière met en contact avec Dieu alors que nous sommes plongés dans l’absurdité du Mal qui frappe aveuglément. Prier pour les victimes innocentes, leurs familles et aussi pour les ennemis, tortionnaires, bourreaux, qui utilisent Dieu pour donner la mort en s’auto-proclamant juges, jurés et justiciers. Nous croyons en la puissance de la prière qui touche le cœur de Dieu et par ricochet peut retourner le cœur des bourreaux, à l’exemple de S. Paul. « Et moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt,5,44).

    J’ai pu voir à l’œuvre la puissance de la prière lors de mon voyage en Syrie, qui permet à des hommes et à des femmes de tenir debout au cœur de la nuit. Ils ont subi un double martyre : celui de la pierre et celui de la chair. Et malgré cela, leur foi dans le Christ, forte, vivante et puissante m’a bouleversé.

    Tout récemment, de jeunes chrétiens du même âge que les terroristes se sont rassemblés dans l’initiative « la France en prière ». Elle témoigne du sursaut spirituel à l’œuvre dans les nouvelles générations.

    Dans les circonstances présentes, les chrétiens sont aussi convoqués à la foi et à l’espérance. Alors que le sol des certitudes sur lequel nous avions bâti nos sociétés et nos vies cède face à la haine aveugle, la foi et l’espérance nous sont données comme des socles pour refonder notre existence. Face aux turpitudes du temps et à la perte de tout repère, ces vertus théologales constituent des havres, des rochers dont notre monde a besoin pour ne pas rentrer dans le cycle infernal d’une violence qui s’engendre elle-même.

    À longueur de journée, par les télévisions, les journaux, et les sites d’information, nous sommes inondés de scenarii sanglants qui sont autant de caisses de résonance à la violence. Ce climat d’angoisse fait apparaître une mystérieuse collusion entre l’exposition de la violence et sa médiatisation à flux continu. Cet emballement médiatique permanent fait à présent battre le cœur de nos sociétés post-modernes qui s’égarent dans la contemplation morbide de leurs blessures intimes. Nous sommes donc invités à solliciter notre raison.

    La radicalisation possède deux facettes jumelles. La première est celle qui vient de la tentation d’une société qui se prive de Dieu et se construit sans lui, et bientôt contre lui. « Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait sien. Mais, parce que vous n’êtes pas du monde […] le monde vous hait » (Jn,15,19). La deuxième tentation est celle de se servir de Dieu. « Car il surgira de faux messies et de faux prophètes. » (Mt,24,24).

    Pourquoi, parmi des fidèles musulmans, naît et se développe cette interprétation radicale du Coran qui conduit au terrorisme ? Pourquoi, dans notre civilisation, le dialogue, la raison ne parviennent-ils pas à vaincre la folie des djihadistes qui s’emparent du religieux pour légitimer leur violence ? C’est parce que l’expérience religieuse a perdu contact avec la raison. Et telle est bien la Vérité du christianisme qui professe le logos fait chair, c’est-à-dire, littéralement, la Sagesse incarnée. Dieu s’est fait parole et raison. « Les décisions fondamentales, qui concernent précisément le rapport de la foi avec la recherche de la raison humaine, font partie de la foi elle-même et constituent des développements qui sont conformes à sa nature. » (Benoît XVI)

    Les maux que traversent notre société ne sont pas le fait d’une trop grande présence de Dieu. Ils tiennent au contraire à ce que la dimension spirituelle de tout homme a été niée, combattue et que, dans le même temps, certains ont refusé le dialogue entre foi et raison en disqualifiant la religion au rang d’opinion privée. En témoigne aujourd’hui la difficulté de la société à appréhender le fait religieux comme tel.

    Prier, témoigner, user de la raison. Trois attitudes pour comprendre les ressorts brisés de notre société et contribuer à son relèvement. Trois attitudes pour ne pas perdre l’espérance née au soir du Golgotha. Trois attitudes pour nous relever lorsque la Croix est trop dure à porter.

    Au cœur des ténèbres, comme le veilleur tourné vers le Levant, j’attends l’aurore et la Victoire.

  • Vague migratoire : le cri d'alerte d'une musulmane convertie au catholicisme

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    Lu sur Aleteia.org (Jules Germain)

    Le cri d’alerte d’une musulmane convertie au catholicisme

    Alors que l'Église catholique allemande continue de soutenir activement la politique d’accueil des réfugiés, des voix catholiques commencent à se lever face à certains risques de dérives.

    Sabatina James est une militante pour les droits de l’homme pakistano-autrichienne convertie au catholicisme ; elle a échappé de peu à un mariage forcé avec un de ses cousins au Pakistan qui a abusé d’elle sexuellement de manière répétée. Menacée de mort par sa propre famille à cause de sa conversion, Sabatina James vit depuis 2004 sous haute protection 24h/24. Elle a fondé en 2006 l’organisation caritative Sabatina qui vient en aide aux musulmanes que l’on souhaite marier de force. Elle assure aux victimes la possibilité de fuir, une aide juridique ainsi qu’une aide psychologique.

    Cette ancienne musulmane a émis récemment d’importantes critiques envers la gestion allemande de la crise des migrants. Comme nous le rapporte nos confrères du site kath.net, elle a évoqué les réelles menaces d’une immigration musulmane incontrôlée venue de pays non démocratiques. Elle exprime ses inquiétudes de manière frontale, quitte à choquer la modération habituelle des catholiques d’outre-Rhin. Elle a dit notamment dans une interview au Neuen Osnabrücker Zeitung : « Nous devons nous poser deux questions : voulons-nous continuer à préserver les droits de l’homme en Allemagne ? Peut-on laisser l’Allemagne devenir un pays majoritairement musulman ? ».

    Donner un passeport à tous les réfugiés sans s’assurer qu’ils soient « capables d’être démocrates ou de savoir s’ils sont prêts ou non à utiliser la violence » est une politique irresponsable « vis-à-vis des droits de l’homme » d’après elle. S’il s’avère que l’on rencontre parmi eux de violents islamistes, qu’ils soient ou non liés à Daesh, l’Allemagne ne pourra pas refuser d’en endosser la responsabilité.

    L’équivalent d’une nouvelle ville chaque mois

    Elle poursuit en disant que si jamais, dans les dix années à venir, plus de 10 millions de musulmans venaient, ils pourraient constituer la majorité de leur classe d’âge. C’est justement le rythme actuel des arrivées ; or, la natalité allemande est dramatiquement faible. Ce pourrait tout à fait être le cas si l’on se refuse à réguler l’immigration. Il faut savoir que pour le seul mois de novembre, le nombre de 180 000 réfugiés a été dépassé en seulement trois semaines (chiffre du 23 novembre). C’est donc une ville de taille moyenne de plus chaque mois qui peut transformer radicalement la société allemande. Ce n’est pas un fantasme mais simplement la réalité. De nombreuses critiques, venues même de la gauche, commencent d’ailleurs à émerger en Allemagne.

    Elle s’étonne également du fait que les jeunes hommes violents qui attaquent les chrétiens, les yézidis ou les musulmans démocrates, puissent tout de même rester en Allemagne. « Ils doivent repartir. » Il serait impensable de leur donner le droit d’asile. C’est une grave erreur et une illusion de notre trop belle âme, selon elle, de supposer d’avance que tous les réfugiés partagent les valeurs démocratiques. Ils sont nés dans un pays, que ce soit la Syrie, l’Afghanistan ou le Pakistan qu’elle connait bien, « avec l’idée que les femmes n’ont pas les mêmes droits ni la même dignité que les hommes et que les non-musulmans ne sont pas des êtres humains à part entière ».

    Se protéger des prédicateurs radicaux

    Sabatina James critique par ailleurs le fait que l’Allemagne ne mette aucune limite aux prédicateurs les plus radicaux. « Nous les laissons faire et l’on s’étonne ensuite que la jeunesse suive. » Connaissant des repentis de la mouvance salafiste, elle sait que ce sont des personnes en recherche de Dieu. C’est d’ailleurs une preuve de la triste situation des Églises en Allemagne selon cette convertie : il est devenu plus fréquent aujourd’hui dans les rues allemandes de croiser un salafiste qui distribue le Coran qu’un chrétien pouvant « expliquer le Sermon sur la montagne » et de paroles si fortes telles que celles du Christ : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent ».

    Et c’est bien pour préserver les droits de l’homme, et tout particulièrement ceux des femmes, ainsi que les valeurs de ce même sermon sur la montagne que l’Allemagne ne peut tout accepter : c’est la garantie du caractère démocratique de ce pays qui risque fort de se réduire à peau de chagrin si l’Allemagne ne change rien à son action.

  • Un site sur la vie et la famille consacré à l'oeuvre de Mgr Michel Schooyans

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    Un site sur la vie et la famille (via zenit.org)

    Ce site permet de prendre connaissance de nombreux textes que Mgr Michel Schooyans, professeur à l’Université de Louvain, a consacrés à la famille, à la vie, à l’euthanasie, à la bioéthique. Philosophe et théologien, Michel Schooyans traite ici, dans une perspective chrétienne, des problèmes comme la croissance démographique, l’environnement, la gouvernance mondiale.

    http://www.michel-schooyans.org/

    Il y a quelques années, la journaliste Sabine Chevallier avait consacré un article à Michel Schooyans. En voici quelques extraits.

    Monseigneur Michel Schooyans est professeur émérite de l'Université de Louvain-la-Neuve (Belgique) où il a enseigné vingt-cinq ans la philosophie politique, membre de l'Académie pontificale des Sciences sociales, consulteur du Conseil Pontifical pour la Famille, auteur de nombreux ouvrages d'une portée internationale. Il est incollable sur la démographie, la globalisation de l'économie, le libéralisme (dont il dénonce la "dérive totalitaire")... 

    Mais en arrivant sur le quai de la gare de Louvain-la-Neuve, petite ville universitaire entre Bruxelles et Namur, où il demeure lorsqu'il n'est pas à un colloque au Mexique ou un voyage d'étude au Brésil, j'avais plutôt l'impression que c'est un grand-père débonnaire et attentionné qui était venu m'y attendre.

    Il y a autant d'indulgence et de miséricorde dans son regard que d'exigence morale et de lucidité dans ses livres. Il est aussi jovial et gentiment malicieux qu'il sait analyser les programmes onusiens les plus ardus. Et sa capacité d'écoute, d'effacement, vous inciterait presque à raconter votre vie quand c'est lui qui a tant de richesses à partager!

    Cette fois-ci, je ne m'attarderai pas à l'interroger sur son percutant livre: La Face cachée de l'Onu, 2000). C'est plutôt la face cachée de Michel Schooyans que j'aimerais découvrir.

    Il est tout juste bachelier et inscrit en droit quand l'appel au sacerdoce lui tombe dessus, en une nuit: "Un ami moine me demanda un jour si j'avais songé à devenir prêtre... Non, jamais! Je me posai alors la question. Le lendemain, ma décision était prise, que je n'ai jamais regrettée un seul instant: je me consacrerais, non à la défense des criminels, mais à celle des pauvres et des pécheurs au tribunal de la confession et du pardon!" Rapprochant le pouce et l'index pour montrer la taille minuscule d'un embryon, il ajoute: "Je ne me doutais pas que ce serait les tout-tout-petits qu'il me faudrait un jour défendre..."

    Parti dix ans comme prêtre Fidei Donum dans un quartier ouvrier de Sao Paulo (Brésil) entre 1959 et 1969, il réfléchit aux idéologies fasciste et communiste, et revient en Europe en plein débat sur la légalisation de l'avortement. "Un État qui se dit démocratique et prétend libéraliser l'avortement s'engage sur la voie du totalitarisme en introduisant une discrimination entre différentes catégories d'êtres humains, nés et non nés. Au nom de quoi ne l'étendrait-il pas à d'autres: malades, handicapés, personnes âgées...?", remarque-t-il. Ce fut le point de départ de toutes ses études... qui hélas se vérifient.

    "Ce sont des problèmes durs, confie-t-il, qui dévorent si l'on n'est pas arc-bouté à l'Esprit Saint en invoquant sa grâce et sa force. Mais je suis de plus en plus persuadé que la Foi affine notre regard, pour saisir l'invisible, mais aussi pour discerner des formes de mal que l'on ne perçoit pas avec une sensibilité morale émoussée."

    Derrière ses analyses les plus inquiétantes, cette lumière manifeste qu'une autre civilisation est possible: celle de la vie et de l'amour. Sans doute ne soupçonne-t-il pas lui-même combien d'enfants lui doivent la vie... et d'adultes le goût de la vie!

    Le Chemin de Croix (Le Sarment, 2001) qu'il a écrit à la demande du Saint-Siège pour le Jubilé des familles, traversé par une célébration de la vie qui le rend joyeux et par une prière éperdue pour que cessent tant d'offenses à l'amour, livre sans doute mieux que tous ses autres écrits ses raisons de vivre et d'espérer. Et a certainement le pouvoir de raviver celles des familles.

    Quand il a un peu de temps, Michel Schooyans se met au piano. Schumann, Schubert... "Je me prépare à l'Éternité... Auprès de l'Auteur de tant de belles choses, il y a sûrement de la musique!"

    Source: Famille Chrétienne (Paris), 17-23 mars 2001, n° 1209. pdf