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BELGICATHO - Page 2403

  • Oecuménisme de pointe à la K.U.L.

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    pict_293851.jpgHier, à la Chandeleur, la Katholieke Universiteit Leuven (K.U.L) célébrait sa fête patronale. A cette occasion elle a remis à Rowan Williams,  « archevêque » anglican de Canterbury, les insignes de docteur honoris causa de sa faculté de théologie.

    Dans la « Libre Belgique », Christian Laporte explique aujourd’hui le sens de cet hommage académique. Selon lui, le « patron » de l’ « Église » anglicane méritait d’entrer dans la grande famille universitaire louvaniste parce qu’il s’inscrit  la défense de valeurs qui sont aussi mises en exergue de longue date en terre louvaniste.

    Lesquelles ? A cet égard, le journaliste interconvictionnel et postséculier de la Libre Belgique  cite les propos de Lieven Boeve, doyen de la faculté de théologie de la K.U.L.,  soulignant que Rowan Williams joue  un rôle de pointe dans la redéfinition de la place de la religion dans la société européenne. notamment "parce qu’il refuse de rejeter globalement la culture européenne occidentale comme nihiliste ou relativiste ».

    Pour illustrer les mérites du nouveau membre de la  « grande famille louvaniste » le doyen cite trois 220px-Katharine_Jefferts_Schori_2.jpgexemples, d’ordres fort différents : d’abord, le récipiendaire n’a pas hésité à plaider pour l’intégration sans réserve des musulmans tout en allant à l’encontre des clichés sur le ‘choc des civilisations’; de même, lors de la crise financière, il a mis les dirigeants devant leurs responsabilités éthiques". Enfin, « avec un modus operandi qui mérite le respect », Rowan Williams s’est aussi investi sans réserve dans des discussions délicates comme la nomination d’évêques féminines ou l’ordination d’homosexuels.

    Pour la « Libre Belgique », en nommant le primat anglican  docteur honoris causa de sa faculté de théologie, la K.U.L. « a fait elle aussi montre d’une indépendance certaine, notamment face aux évêques et plus encore face à son grand chancelier, Mgr Léonard ».

    On peut en effet deviner sans peine que Mgr Léonard ne partage pas tous les points de vue exprimés par Rowan Williams. Entre autres excentricités, le nouveau docteur louvaniste a plaidé pour l'introduction de la charia, la loi islamique, dans certaines parties de la législation britannique et lors des attaques sur les Twin Towers de Manhattan il a surpris l’opinion en déclarant que « les terroristes pouvaient avoir des objectifs moraux sérieux ». Par ailleurs, il a géré de manière fort « libérale » les remous provoqués au sein de la « Communion » anglicane par l’application de la théorie du « gender », dont voici quelques exemples : l'introduction d'un rite de bénédiction pour des couples de même sexe (dans le diocèse de New Westminster), la nomination d'un évêque ouvertement homosexuel (comme « évêque » du New Hampshire), tout comme celle d’un autre pasteur homosexuel affirmé (candidat à l'évêché de Reading) ou la « consécration » presbytérale d'une femme vivant elle aussi en couple homosexuel dans l’ « Église épiscopale » des Etats-Unis. Signalons aussi que cette « Église » est présidée  par une femme « évêque » depuis 2006 (le « presbytérat » féminin dans la « Communion anglicane » existe depuis 1974).

  • Une video sur les chrétiens au Pakistan

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    "Ils représentent près de 3 % de la population pakistanaise, appartiennent au plus bas de l’échelle sociale. Le renforcement de l’islamisation du pays et la loi sur le blasphème aggravent la discrimination dont ils sont victimes. Reportage photographique de Michele Borzoni du collectif TerraProject sur un commentaire de Julien Duriez, journaliste à La Croix": cliquer sur le lien : les chrétiens du Pakistan, reportage photographique

  • L'Egypte est-elle apte à la démocratie?

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    Aujourd'hui, l'incontournable Sandro Magister se fait l'écho d'une enquête menée par le Pew Forum on Religion & Public Life de Washington :

    L'Égypte "démocratique" veut que les apostats soient mis à mort

    Les Égyptiens révoltés demandent plus de liberté mais aussi la peine capitale pour les musulmans qui se convertissent à une autre religion. Une grande enquête sur le plus peuplé des pays musulmans d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient

    par Sandro Magister


    ROME, le 3 février 2011 – Une bonne partie de la population égyptienne qui s’est rebellée ces jours-ci contre le régime trentenaire de Hosni Moubarak affirme qu’elle préfère la démocratie à toute autre forme de gouvernement. Mais dans le même temps elle veut, à une majorité écrasante, que ceux qui commettent l’adultère soient lapidés, que l’on coupe les mains aux voleurs et que ceux qui abandonnent la religion musulmane soient mis à mort.

    C’est ce qui résulte d’une enquête menée en Égypte et dans six autres pays à majorité musulmane par le Pew Forum on Religion & Public Life de Washington, numéro un mondial des recherches en ce domaine : > Egypt, Democracy and Islam

    Les six autres pays qui font l’objet de l’enquête sont la Turquie, le Liban, la Jordanie, le Pakistan, l'Indonésie et le Nigéria.

    Ces jours-ci, l’Égypte attire particulièrement l’attention. Mais il est également très intéressant de la comparer avec les autres pays.

    La démocratie, par exemple, est considérée comme la meilleure forme de gouvernement par 59 % des Égyptiens, mais elle recueille des taux d’approbation encore plus élevés en Turquie et au Liban, 76 et 81 % respectivement.

    Toutefois 22 % des Égyptiens considèrent que, dans certaines circonstances, un gouvernement non démocratique est préférable.

    En ce qui concerne les relations entre la politique et la religion, près de la moitié des Égyptiens estiment que l'islam influe déjà fortement sur la politique. Et 95 % de ceux qui sont de cet avis jugent que c’est une bonne chose. D’une manière générale, 85 Égyptiens sur cent jugent positive l'influence de l'islam sur la politique, contre seulement 2 % de réponses négatives. Au Liban et en Turquie, au contraire, les opinions négatives dépassent les 30 %. Si l’on oppose les modernisateurs aux fondamentalistes, 59 % des Égyptiens se disent favorables aux fondamentalistes, contre 27 % de partisans des premiers. Au Liban et en Turquie les chiffres sont inversés : respectivement 84 et 74 % en faveur des modernisateurs, contre 15 et 11 % du côté des fondamentalistes.

    Plus de la moitié des Égyptiens, 54 % pour être précis, aussi bien les femmes que les hommes, sont favorables à la séparation des sexes sur les lieux de travail. Au Liban et en Turquie, ceux qui y sont opposés représentent de 80 à 90 % de la population.

    Quand on leur demande ce qu’ils pensent du Hamas, du Hezbollah et d’Al-Qaida, 49 % des Égyptiens se disent favorables au Hamas, 30 % au Hezbollah et 20 % à Al-Qaida.

    Ces jugements sont partiellement influencés par le fait que les personnes interrogées sont des musulmans sunnites ou chiites. Les Égyptiens sont sunnites, comme le Hamas, alors que le Hezbollah est chiite. En tout cas, le nombre d’Égyptiens favorables au Hezbollah baisse depuis plusieurs années. Ils étaient 56 % en 2007, 54 % en 2008, 43 % en 2009 et 30 % en 2010. Au contraire on voit augmenter le nombre d’opinions favorables aux terroristes auteurs d’attentats suicides, même si elles restent minoritaires. En Égypte, ceux qui approuvent ces terroristes sont aujourd’hui 20 %, contre 15 % en 2009.

    Pour en revenir à la peine de mort souhaitée par 84 % des Égyptiens contre ceux qui abandonnent l'islam, il faut préciser qu’elle est demandée aussi bien par les hommes que par les femmes, par les jeunes que par les vieux, par les gens instruits que par ceux qui ne le sont pas. En Jordanie le pourcentage d’opinions favorables à la peine de mort contre les apostats monte même jusqu’à 86 %. Il n’y a qu’au Liban et en Turquie que les opinions favorables sont peu nombreuses, respectivement 6 et 5 %.

  • Quand le monde dessine ses nouvelles frontières

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    228186-referendum-sud-soudan-aboutissement-accord.jpgL'éditorialiste diplomatique aux Echos (France) Jacques Hubert-Rodier attire l'attention sur l'importance du referendum qui s'est déroulé au Sud-Soudan :

    La révolution tunisienne et cette immense aspiration des peuples à secouer le joug de régimes autoritaires dans le monde arabe, en Egypte, en Algérie, en Jordanie, voire au Yémen, l'auraient presque fait oublier, mais une nouvelle nation, et pas des moindres, est sur le point de naître après des années d'une sanglante guerre civile qui a fait plus de 2,5 millions de morts.

    Le 9 janvier dernier par référendum, le Sud-Soudan, plutôt animiste et chrétien, s'est prononcé pour son divorce du nord du pays, à majorité musulmane. Ce qui constitue une première remise en cause des frontières laissées après l'indépendance des pays en Afrique par les colonisateurs. Mais ce n'est pas la seule tentation de séparation dans cette région du monde. Demain, la Côte d'Ivoire pourrait, elle aussi, se séparer en deux à la suite de l'élection présidentielle et la proclamation de deux présidents, l'un reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, et l'autre pas, Laurent Gbagbo. Un pays où, là aussi, il existe de complexes clivages religieux et ethniques.

    Après le Soudan, on peut aussi s'interroger sur les conséquences de cette division dans ce que l'on désigne par l'Afrique des Grands Lacs - Burundi, RD Congo, Ouganda, Rwanda. Des pays divers, mais qui ont été marqués aussi par des guerres civiles sanglantes. ...

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  • Un colloque sur le célibat sacerdotal

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    colloque2011.jpgA l'heure où le célibat sacerdotal suscite un large débat médiatique, un colloque sur "Célibat sacerdotal, fondements, joies, défis..." s'est tenu à Ars, du lundi 24 au mercredi 26 janvier dernier.

    Organisé par la Société Jean-Marie Vianney et le Sanctuaire d'Ars, ce colloque présentait les approches théologique, philosophique, historique, humaine...
    Y étaient présents : Mgr G. Bagnard, Mgr M. Piacenza, Mgr R. Sarah, Ph. Caratgé, C. Cochini, F. Frost, J-M. Garrigues, N. Jeammet, G. Narcisse, J-P. Nault, M. Léna, D. Marion, A. Mattheeuws, T. Nadeau-Lacour, V. Siret, L. Touze.

    Zénit a mis en ligne plusieurs présentations et interventions relatives ce congrès que l'on découvrira en cliquant sur les liens suivants :

  • Egypte : l'analyse de Thierry Boutet

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    Égypte : les Américains en première ligne

    Liberté politique - Thierry Boutet -2 Février 2011

    "Le soulèvement des peuples égyptiens et tunisiens peuvent paraître semblables dans leurs causes : la misère, l’usure du pouvoir, l’absence de libertés. Les circonstances sont pourtant différentes et les enjeux sans communes mesures.

    L’Égypte est un pays de 80 millions d’habitants, la Tunisie en compte seulement un peu plus de 10 millions. À la différence de la Tunisie, les islamistes représentent en Égypte une force organisée.

    Le pays connaît des troubles depuis des mois, bien avant que ne se déclenchent celles de Tunisie. Les émeutes tunisiennes et la fuite de Ben Ali n’ont fait que renforcer un mouvement qui inquiétait Américains et Israéliens depuis des mois.

    Depuis les accords de Camp David (17 septembre 1978) suivis d’un traité entre Le Caire et Tel Aviv (1979), l’Égypte est devenu une des pièces centrales du dispositif américain dans la région comme l’avait été autrefois l’Iran du shah ou encore aujourd’hui la Turquie.

    La menace islamiste

    Si l’Égypte bascule, ce fragile équilibre sera remis en question. La totalité de la politique américaine dans la région devra être repensé. L’Égypte est un des très rares pays arabes à entretenir des relations diplomatiques avec Israël. Cette ouverture lui est vivement reprochée, par nombre de ses voisins et par les Frères musulmans, seul parti de l’opposition vraiment organisé.

    Cette perspective explique probablement pourquoi le patriarche copte a pris fait et cause en faveur de Moubarak : prudence de sa part, mais aussi crainte assez fondée de voir les chrétiens encore plus menacés après les attentats subis ces derniers mois.

    Car si les islamistes parviennent au pouvoir et ouvrent une porte sur Gaza pour y faire entrer massivement des armes, le blocus du territoire par les Israéliens devient impossible et l’option militaire lourde, la seule pratiquement possible pour Israël, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer.

    Cette perspective explique t-elle la modération des propos israéliens et le silence iranien depuis le début des événements en Égypte ?

    Dans les jours qui viennent, les Américains, avec ou sans Moubarak, vont donc tout faire pour préserver leurs intérêts et ceux d’Israël. L’actuel président qui a plus de quatre-vingts ans n’ayant pas pu imposer son fils Gamal (aujourd’hui à Londres), la diplomatie américaine cherche à gérer la transition en s’appuyant sur Omar Suleyman, un militaire proche d’eux, et nommé la semaine dernière vice-président par Moubarak.

    Après un rapide aller et retour aux États-Unis, les généraux ont parlé samedi dernier dans un communiqué lu à la télévision d'État « d’aspirations légitimes du grand peuple égyptien », et a assuré qu'elle ne recourra pas à la force contre une marche «pacifique».

    Désormais, toute la question est de savoir si l’armée va pouvoir contenir la rue et gérer la transition en évitant l’écueil islamiste, dont une large partie de l’opinion ne veut pas. Les Américains soutiennent les militaires. Ils n’ont guère d’autre choix. Mais c’est un pari risqué. L’histoire nous a appris ce que valent les « transitions démocratiques » en terre d’islam. Et à l’heure d’Internet, les chars ne suffisent plus à contrôler un peuple en colère.  Déjà l’agitation gagne la Jordanie…"

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    Thierry BOUTET est membre de l'Association pour la Fondation de Service politique et l'auteur d'un ouvrage consacré à "L'engagement des chrétiens en politique" paru chez Privat en 2007.

     

  • Tim Jackson à l'Université de Louvain : "il faut réinventer le concept de croissance"

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    Sur "Catho.be" : Tim Jackson à l'UCL

    Jackson_Tim

    "750 à 800 personnes, en grande majorité des étudiants, ont rempli le Socrate 10 de l'UCL à Louvain-la-Neuve, lundi dernier, pour écouter Tim Jackson désormais docteur honoris causa. Le lendemain midi, l'économiste britannique dialoguait avec Thomas Leysen, Thierry Jacques  et Philippe Defeyt. 

    Comment est-il possible de croître sans cesse dans une planète close, s'est interrogé Tim Jackson. "La croissance n'est pas tenable en l'état. On est déjà au-delà des limites de notre planète." Mais surtout, qui sommes-nous? La question de la croissance est en effet profondément liée à celle de "l'âme humaine". Certains estiment que l'économie peut continuer à croître tout en réduisant l'impact matériel. Ce n'est pas le cas, réagit le Docteur honoris causa. De plus, ceux qui disent qu'il y a une solution technologique ne se posent pas la question de l'être humain.
    Souvent, l'orateur a fait la distinction entre les pays riches - les nôtres - et les pays pauvres ou émergents. Le rapport à la croissance ne peut être le même. Si elle est encore nécessaire pour ces derniers, dans les premiers, on peut se demander si elle améliore vraiment le bien-être. Ne serait-ce pas aux pays développés à élaborer un nouveau système plus durable?
    La consommation est profondément liée à la dynamique sociale. Elle est ostentatoire. Il faut éviter la honte et montrer que l'on peut acquérir les dernières nouveautés. Celles-ci relancent l'économique ainsi que le cercle vicieux du crédit. "On dépense plus que ce qu'on a pour acheter ce dont on n'a pas besoin afin de produire des effets, qui ne durent pas!" Quant à l'État, il est mal pris. Il doit en effet stabiliser l'économie, évitant la récession, et protéger les biens sociaux, les deux n'allant pas souvent de pair. Et l'orateur d'en appeler à un épanouissement moins matérialiste, attentif à autrui plus qu'à soi, et à retrouver l'espace social, mettant en place une économie construite autour des activités de service...

    De la conception à l'action

    Animé par Eddy Caekelberghs (RTBF), le tour de table du mardi 1er février, a commencé avec Thomas Leysen. Le président de la Fédération des entreprises de Belgique est également président de Umicore. Il reconnait l'importance du développement durable, mais rappelle que le monde des entreprises n'est pas uniforme à ce sujet. «Ce sont les années à venir qui vont nous enseigner comment vivre cette croissance ralentie.» Il suggère une solidarité  interpersonnelle, intercontinentale et intergénérationnelle.

    Thierry Jacques (CSC) a rejoint Thomas Leysen sur un point: le système actuel n'est plus aussi efficace qu'avant. Selon lui, le livre de Tim Jackson sort du cadre. Or, il est difficile de sortir de ce cadre en pratique, car nous restons attachés à la croissance. «La croissance nous a permis de vivre dans une société du plein emploi et de la protection sociale, elle reste donc très importante pour les travailleurs.»

    Philippe Defeyt, a alors pris la parole en tant que président du CPAS. Selon lui, il faut aborder ce projet en partant du point de vue des personnes les plus précarisées. Celles pour qui «l'opulence n'existe plus». La mondialisation du travail a mis les petits revenus «hors jeu». «Depuis 77, on dit que plus de croissance résoudra les problèmes de chômage. Or sur le terrain, on constate que c'est faux!»

    Tim Jackson a ensuite réagi à ces différentes interventions. Selon lui, la pauvreté et la prospérité sont liées. C'est pourquoi, il faut réinventer le concept de croissance. Pour la première fois dans l'histoire, l'Homme va manquer de ressources et doit réinventer sa manière de les travailler, de les consommer et de les échanger."

    Quelqu'un a-t-il songé à faire le lien avec l'enseignement du pape dans la récente encyclique "Caritas in veritate" où il écrit notamment (§ 51) : "La façon dont l’homme traite l’environnement influence les modalités avec lesquelles il se traite lui-même et réciproquement. C’est pourquoi la société actuelle doit réellement reconsidérer son style de vie qui, en de nombreuses régions du monde, est porté à l’hédonisme et au consumérisme, demeurant indifférente aux dommages qui en découlent. Un véritable changement de mentalité est nécessaire qui nous amène à adopter de nouveaux styles de vie « dans lesquels les éléments qui déterminent les choix de consommation, d’épargne et d’investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que la communion avec les autres hommes pour une croissance commune ». Toute atteinte à la solidarité et à l’amitié civique provoque des dommages à l’environnement, de même que la détérioration de l’environnement, à son tour, provoque l’insatisfaction dans les relations sociales. À notre époque en particulier, la nature est tellement intégrée dans les dynamiques sociales et culturelles qu’elle ne constitue presque plus une donnée indépendante. La désertification et la baisse de la productivité de certaines régions agricoles sont aussi le fruit de l’appauvrissement et du retard des populations qui y habitent. En stimulant le développement économique et culturel de ces populations, on protège aussi la nature. En outre, combien de ressources naturelles sont dévastées par les guerres! La paix des peuples et entre les peuples permettrait aussi une meilleure sauvegarde de la nature. L’accaparement des ressources, spécialement de l’eau, peut provoquer de graves conflits parmi les populations concernées. Un accord pacifique sur l’utilisation des ressources peut préserver la nature et, en même temps, le bien-être des sociétés intéressées."

  • Egypte : Le père Samir Khalil évoque le risque d’islamisation

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    ROME, Mercredi 2 février 2011 (ZENIT.org) - En Egypte, les mouvements islamistes dont font partie les Frères musulmans « veulent le pouvoir », a affirmé le jésuite égyptien Samir Khalil Samir, professeur d'islamologie et de culture arabe à Beyrouth (Liban).

    Alors que des centaines de milliers d'Egyptiens manifestent quotidiennement dans le centre du Caire contre le régime de Moubarak, le père jésuite est revenu pour Radio Vatican sur les raisons de ces protestations. Il évoque notamment le risque que les mouvements extrémistes islamistes profitent de cette instabilité pour prendre le pouvoir.

    Dans cette interview, le père Samir Khalil évoque les difficultés économiques vécues par une grande partie de la population : « environ 40% de la population égyptienne vit dans des conditions de pauvreté absolue : ils n'arrivent pas à deux dollars par personne et par jour. En un an, les prix ont augmenté de 5 à 30 fois. Les riches en profitent, mais les pauvres en paient les conséquences ». Face à cela, « le gouvernement fait peu de choses », explique-t-il. « Et de là naît le danger de l'islamisme, parce que les mouvements islamistes fondamentaux, dont les ‘Frères musulmans' et d'autres, ont compris que pour gagner des votes, il suffit de promouvoir des œuvres sociales ».

    Le père jésuite estime que les groupes islamistes veulent le pouvoir. « Les ‘Frères musulmans' sont nés en 1928 dans ce but : créer des pays vraiment islamiques, parce qu'ils pensent que l'Egypte est trop influencée par l'Occident, qu'elle n'est pas suffisamment musulmane ». « Ils veulent donc le pouvoir pour faire les réformes qu'ils considèrent comme les meilleures pour le peuple et que d'autres considèrent comme pires », affirme-t-il.

    « Pour le moment - ajoute le père Samir Khalil - il y a une répression et le régime de Moubarak, dès le début, a interdit ces groupes politiques mais cela ne limite pas leur rayon d'action. Ils entrent dans d'autres partis sous n'importe quel nom pour proposer une politique islamique ». « Mais l'Egypte est un pays modéré et par nature, l'Egyptien n'est pas rebelle. Il veut simplement vivre », ajoute le père jésuite.

    Interrogé sur la nécessité pour l'Egypte de vivre une « vraie démocratisation », le père Samir Khalil a souhaité préciser le sens d'une vraie démocratie : « cela signifie avant tout justice pour les plus pauvres ». « Et puis il y a la demande d'une plus grande liberté. Nous sommes sous un régime qui contrôle trop, parce qu'il a peur de ces mouvements extrémistes. C'est un cercle vicieux ». « Comment en sortir ? », se demande-t-il. « En faisant des réformes. Il y a des personnes très riches et le décalage est trop grand. Nous devons donc avoir des lois sociales, un système de taxes plus adapté à cette situation, des services sociaux plus généralisés ».

    « L'école se trouve dans une situation catastrophique, avec beaucoup d'analphabètes qui arrivent sur le marché du travail », déplore-t-il enfin. « La réalité, c'est que nous ne sommes pas loin de 40% d'analphabètes ».

    Marine Soreau

  • Frère enseignant, une vocation à relancer

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    "2 février, fête de la Présentation du Seigneur au temple et Journée mondiale de la vie consacrée, l’Église fête les religieux et religieuses. Parmi eux, les frères enseignants, qui ont fait la richesse de l’enseignement catholique, mais dont l’avenir en France reste incertain" à découvrir dans La Croix (Isabelle de Gaulmyn) avec trois vidéos rafraîchissantes!

  • Belgique : au sommaire de "Pâque Nouvelle"

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    Un nouveau numéro de la revue trimestrielle "Pâque nouvelle" vient de sortir. Une publication, dans laquelle Anne-Marie Libert revient sur le thème de la conférence qu’elle a prononcée le 27 novembre dernier à l’église du Saint-Sacrement à Liège. Son article,  qui dénonce l’ordre nouveau qui s’installe contre la vie, s’intitule « La tactique du salami ».

     Toutes les autres contributions sont aussi à citer. Épinglons « Verbum Domini  (au sujet de la dernière exhortation de Benoît XVI) et « Lectio divina » ( par l’abbé Bruno Jacobs), « Et le Verbe s’est fait chair » (par l’abbé Pascal-Marie Jerumanis), « Que ta volonté soit faite » (par Marion Guében-Baugniet), un portrait du P. Joseph Kentenich, fondateur du mouvement marial international (90 pays) de Schönstatt (par Bénédicte et Paul-Bernard Lesuisse) et un article sur le livre du cardinal Marx, archevêque de Munich intitulé,comme de juste : « Le Capital » (par Joseph Pirson).

    Depuis le décès (août 2010) du regretté Mgr Dangoisse, la rédaction de « Pâque Nouvelle » est dirigée par l’abbé Bruno Jacobs (bjacobs@gmx.com).

    Le secrétariat et la gestion des abonnements sont confiés à Marc Emond (tél.+32 (0)83.61.36.30 courriel marc.emond@skynet.be )

    L’abonnement annuel coûte 13€ (Belgique) ou 15€ (autres pays). Pour un premier abonnement découverte ou un abonnement-cadeau à un ami : 10€ (Belgique) ou 12€ (autres pays). A verser au compte IBAN : BE57 0682 1849 3335   BIC : GKCCBEBB de Pâque Nouvelle.

  • A propos du financement des cultes

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    La question du financement des cultes, et en particulier du culte catholique dans notre pays, revient régulièrement dans la presse. Il s'agit notamment de dénoncer la part allouée à l'Eglise catholique en regard de ce que reçoivent les autres organisations religieuses et philosophiques. Un groupe d’experts universitaires a été chargé d'étudier cette question et de faire propositions concrètes. Ce groupe n'est pas encore arrivé à un rapport définitif mais il a été évoqué mardi dernier en commission de la justice de la Chambre. "Ce rapport ...  n'a de toute évidence, pas répondu à une série d’attentes d’une partie des parlementaires." (Christian Laporte dans LaLibre.be) Certains d'entre eux paraissent en effet assez pressés d'en arriver à des réformes assez radicales.

    "Le groupe de travail ne va en tout cas pas dans la direction des élus : oui à une évolution et donc à des aménagements nécessaires en fonction de l’implantation de nouveaux courants spirituels et qui tienne compte du recul catholique, mais l’on ne révolutionne pas un système qui pourrait mettre en péril la dimension sociale des cultes et de la laïcité organisée.

    Un axe essentiel des propositions des Sages est d’amender les financements en fonction d’une enquête décennale scientifique dont l’organisation et le règlement devront être affinés. Une option préférable en tout cas à un impôt dédicacé qui pourrait mettre en péril la vie privée des citoyens appelés à dévoiler leurs choix de vie. Autre innovation : le groupe veut créer un Conseil supérieur des communautés convictionnelles où l’Etat pourrait entrer en dialogue avec les cultes et les mouvements philosophiques en toute franchise et clarté." (Ibidem)

    Et ce groupe de faire des propositions pour harmoniser le financement des cultes  (dont le principe n'est pas remis en question) avec l'évolution de la société.

    Une étude de Jean-François HUSSON, intitulée "Le financement public des cultes et de la laïcité en Belgique, quelques réflexions" est en ligne et apporte un éclairage intéressant sur cette question. Il conclut : "Il faut reconnaître au système belge qu’il a pu évoluer et intégrer de nouveaux cultes (cultes islamique et orthodoxe), la laïcité organisée, voire, demain, le bouddhisme. Toutefois, cette évolution est restée à divers égards insatisfaisante et plusieurs critiques ont été formulées, notamment quant à un manque de transparence, quant à une certaine lenteur (en particulier dans la traduction de la reconnaissance de l’islam) ou quant à la part excessive du financement allant au culte catholique."

    Il faut reconnaître que la baisse de la pratique religieuse suscite des questions et que le temps où les catholiques, largement majoritaires, pouvaient se reposer sur des financements publics garantis (dont il ne s'agit pas ici de discuter la légitimité) semble révolu, même si plus de 75% des funérailles sont célébrées à l'église et même si la grande majorité des Belges inscrit encore ses enfants dans l'enseignement libre catholique.

    Et si ce "dépouillement progressif" tirait les catholiques de leur torpeur en les obligeant à prendre davantage conscience que le maintien de leurs lieux de culte et de la présence de l'Eglise dans la société dépendent d'abord d'eux-mêmes, de leur capacité d'engagement et de leur générosité?

  • Le courage d'une journaliste égyptienne musulmane

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    Un brin d'imagination ne nous fera pas de mal !, par Fatma Naout

    Fatma2 Dans mon article précédent j'ai dit que je m'imaginais souvent à la place des chrétiens, je partage leur chagrin et je l'exprime dans mes écrits. Ceci a eu pour effet de mettre en colère quelques-uns de mes lecteurs, à tel point que l'un d'eux a cru bon de m'écrire: "Repens-toi à Allah!" Comme si la tâche de tout musulman consiste à tyranniser le chrétien !

    Mais malgré l'horreur que m'inspirent les qualificatifs discriminatoires tels que chrétien et musulman, je suis disposée à m'y conformer et à adresser cet article aux seuls musulmans ; chrétiens s'abstenir ! De toutes façons cet article fait appel à l'imaginaire, attendu que la loi ne punit pas l'imagination, pas encore en tout cas.

    Imagine que le maître d'école demande à ton fils musulman: où vas-tu? Et que ton fils réponde: "Au cours de religion Monsieur !" Et que le maître se mette à rire et qu'il lance à ton fils : "Parce que vous appelez ça une religion !"

    Imagine qu'un élève s'étouffe en mangeant et que ton fils plein de bonté se précipite pour lui porter secours en lui offrant de l'eau et que l'élève en question lui crie: " Non ma mère m'a dit de ne pas boire de la bouteille d'un musulman parce qu'ils sont tous impurs."

    Imagine que tu feuillettes le manuel scolaire de ton fils et que tu le trouves rempli de passages tirés des évangiles et pas un seul verset du coran.

    Imagine que tu t'es égaré, tu demandes ton chemin à un habitant du quartier et celui-ci te répond : "Tournez à gauche et continuez jusqu'à… excusez-moi, la mosquée, ensuite tourner à droite" (en Égypte la politesse exige de s'excuser quand on mentionne certains lieux comme latrines, égouts, lupanars…"

    Imagine que ta petite fille s'éveille en sursaut à l'aube, parce que le haut-parleur de l'église voisine (une des nombreuses églises du quartier) se met à hurler: " Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien et pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés etc."

    Imagine que ton ami chrétien t'invite à la messe et que tu entendes le curé exhorter ses paroissiens dans son prêche du dimanche : "Ne saluez pas les musulmans, ce sont des incroyants, ne prenez pas de repas avec eux et ne laissez pas vos enfants jouer avec leurs enfants !"

    Que ferais-tu si tu  étais obligé de vivre dans une telle société ? Je sais que tu te dis actuellement: Quelle plaisanterie? Question stupide qui ne mérite pas de réponse, et je serai tout à fait d'accord avec toi et j'admettrai la futilité de mon hypothèse, n'ai-je pas pris la précaution dès le départ de mentionner que tout ceci n'est que le fruit de mon imagination ?

    Bien évidemment les chrétiens n'agissent pas ainsi. Non c'est plutôt nous qui avons pris l'habitude de dire certaines choses comme : "C'est un chrétien mais c'est quand même un brave type" ou bien "ce sont des idolâtres" ou "des mécréants", sans y penser ou volontairement, bien appuyés sur notre majorité et conscients de leur minorité, rassurés par les principes de leur religion qui leur commande: "Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites le bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous veulent du mal et qui vous rejettent"

    J'ai voulu aujourd'hui mettre en évidence ces situations aberrantes pour que chacun de nous tente de ressentir leur impact s'il avait à les endurer. Nous qui hurlons dans les microphones "Allah Akbar" sans tenir compte qu'Allah aime que son nom soit prononcé avec douceur. Nous qui entendons nos imams dénigrer les non-musulmans alors qu'ils se font un devoir de prier pour leurs frères non-chrétiens. Me permettriez-vous de les envier du fait que plusieurs parmi nous n'ont pas retenu la leçon de charité alors que la plupart d'entre eux la mettent en pratique ?

    Soyons plus intelligents que notre gouvernement (nous le sommes en effet), bien que notre gouvernement nous tyrannise tous ensemble, il se plaît à séduire la majorité en l'incitant à tyranniser la minorité, sommes-nous tenus à agir de cette façon ? Mais n'allons pas trop vite, depuis combien de temps nous nous comportons de la sorte ? Depuis les années 70, quelques décennies seulement, un battement de paupière à l'échelle de l'histoire.

    Avant que les poisons du désert (le désert d'Arabie) ne s'abattent sur l'Égypte, les locataires d'un même bloc laissaient leurs portes ouvertes aux voisins, musulmans comme chrétiens, les enfants des uns se mêlaient allègrement aux enfants des autres, et l'amour irradiait dans tous les recoins du quartier. Et le ciel souriait en disant : "Voilà des gens qui ont appris comment aimer le Bon Dieu !"

    Cet article a été publié dans le périodique "el Masry el Yom" ce qui se traduit par "l'égyptien aujourd'hui", et repris sur un site copte en langue arabe.