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  • Irak : il ne reste plus qu'une petite septantaine de familles chrétiennes à Mossoul

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/IRAK - Le Patriarche Sako : moins de soixante-dix familles chrétiennes restent à Mossoul

    26 septembre 2025  

    Mossoul (Agence Fides) – À Mossoul, autrefois ville multiethnique où vivaient au moins 50 000 baptisés, il y a aujourd'hui moins de 70 familles chrétiennes. Et dans tout le pays, les chrétiens, qui étaient autrefois plus d'un million, sont aujourd'hui moins de 500 000. Ces chiffres ont été présentés par le cardinal irakien Louis Raphael Sako, patriarche de l'Église chaldéenne, lors d'un discours prononcé le 24 septembre à Vienne afin d'exposer aux diplomates et aux politiciens autrichiens la situation actuelle des chrétiens en Irak.

    Au cours des deux dernières décennies, a rappelé le patriarche, les communautés chrétiennes d'Irak ont enduré d'immenses souffrances, se trouvant dans une situation de vulnérabilité alors qu'elles représentent « la population originaire du territoire ». La condition des chrétiens a été affaiblie « en raison des conflits fondés sur les différences sectaires, de la présence d'organisations extrémistes telles qu'Al-Qaïda et Daech, des milices et des bandes criminelles, de la discrimination au travail, de la « loi sur le statut personnel » oppressive et de l'islamisation des mineurs ».

    De plus, « une milice fondée en 2014 affirme représenter les chrétiens, ce qui n'est pas vrai ». Tous ces facteurs continuent de pousser les chrétiens irakiens à l'exode forcé de leur patrie.

    Parmi les mesures à court terme à mettre en œuvre pour freiner l'exode, le patriarche a rappelé l'urgence de « garantir une protection réelle » aux communautés chrétiennes de la plaine de Ninive « en collaborant avec la police fédérale plutôt qu'avec les milices » et la nécessité de « restaurer les propriétés pillées et d'indemniser financièrement les pertes subies », afin de « créer un environnement favorable avec des incitations pour encourager le retour des émigrants chrétiens, en particulier ceux qui résident dans les pays voisins ».

    En se tournant vers un avenir plus lointain, le cardinal Sako a réaffirmé la nécessité de favoriser le développement d'un État dans lequel la loi garantirait les prérogatives de chaque citoyen, indépendamment de son appartenance religieuse, en dépassant la mentalité sectaire et la culture tribale; un État fondé sur les principes d'égalité et de citoyenneté, garantis par une « Constitution laïque ». (GV) (Agence Fides 26/9/2025)

     
  • Bruxelles : deux ordinations presbytérales et une ordination diaconale ce dimanche 28 septembre

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    De Geert De Kerpel sur Cathobel :

    Ordinations presbytérales et diaconale pour l’Archidiocèse de Malines-Bruxelles

    8 septembre 2025

    Le 28 septembre 2025, Monseigneur Luc Terlinden, archevêque de Malines-Bruxelles, célébrera deux ordinations presbytérales et une ordination diaconale pour l’Archidiocèse. La célébration aura lieu à 15h à la Cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles.

    Ordination diaconale de Hugues Libbrecht

    Hugues Libbrecht a 53 ans, est marié depuis 27 ans avec Elisabeth. Ils sont parents de trois grandes filles et sont l’un et l’autre indépendants: Elisabeth est musicienne et Hugues est artisan dans le bâtiment.

    Hugues Libbrecht « M’engager au diaconat, c’est répondre à l’appel de Jésus pour annoncer à mes contemporains que Dieu habite leur vie ordinaire. En marge des liturgies paroissiales, notre quotidien est nourri par l’Esprit Saint et la Vie divine. Jésus m’invite à le dire et le redire ici et maintenant et en particulier aux périphéries de nos communautés, dans des lieux ostracisés, sans visite ou sans liberté, dans l’oubli ou loin des projecteurs. »

    Durant sa formation, Hugues Libbrecht a pu apprendre à approfondir et fortifier son désir du service du Christ. Il y apprit à scruter et à se nourrir des richesses de l’Ecriture, de la beauté et de la bonté des sacrements et de l’histoire mouvementée de l’Eglise.

    Hugues Libbrecht : « Lors de mon stage à l’aumônerie de la prison d’Ittre, j’ai rencontré des visages forts qui m’ont ouvert leur coeur et avec qui j’ai partagé des temps de prière édifiants. Je suis heureux et reconnaissant de pouvoir bientôt me mettre au service de notre évêque pour poursuivre ce chemin des périphéries vers et avec nos contemporains. »

    Ordinations presbytérales de José Alcides et de Andrés Bustamante

    José Alcides, diacre en vue du presbytérat, a 33 ans. Il vient du Salvador, en Amérique centrale. Issu d’une famille de six enfants, il a grandi dans un milieu pauvre, où il a dû lui-même travailler très tôt. Ses parents étant membres d’une communauté du Chemin Néocatéchuménal, à l’adolescence il entre lui aussi dans une de ses communautés où il va être aidé dans une réconciliation profonde avec les souffrances de son histoire personnelle.

    C’est dans ce contexte qu’il se sent progressivement appelé à donner sa vie pour suivre et annoncer le Seigneur. Après un temps de discernement, il donne sa disponibilité pour être envoyé dans n’importe quel séminaire missionnaire Redemptoris Mater dans le monde, et il reçoit Malines-Bruxelles comme destination, où il arrive en 2014. À Limelette, où se trouvait alors le séminaire Redemptoris Mater de Malines-Bruxelles, il apprend le français pendant son année propédeutique, puis il suit la formation en philosophie en théologie au Studium Notre Dame de Namur. En même temps, il va découvrir progressivement la réalité pastorale de l’archidiocèse à travers différents stages : d’abord à Uccle, puis à Ottignies, ensuite à l’UP des Sources Vives. C’est alors qu’il va compléter sa formation missionnaire avec deux expériences différentes : une année en paroisse à San Salvador, la capitale de son pays, puis deux ans avec une équipe d’évangélisation itinérante en Belgique et Luxembourg. José Alcides, actuellement en stage à l’UP de la Woluwe, a été ordonné diacre le 2 mars de cette année.

    Andrés Bustamante, diacre en vue du presbytérat, a 28 ans. Il vient d’Argentine. Issu d’une famille de 7 enfants, il a grandi à San Juan, dans l’ouest du pays. À la suite de ses parents, à l’adolescence, il entre dans une communauté du Chemin Néocatéchuménal, mais ce n’est qu’après la mort de son grand-père qu’il prend au sérieux la vie de la communauté et commence à renoncer à ses attitudes rebelles.

    Il sent alors que le Seigneur l’appelle à tout quitter et à l’âge de 18 ans il donne sa disponibilité pour être envoyé dans n’importe quel séminaire missionnaire Redemptoris Mater dans le monde. Il reçoit Malines-Bruxelles comme destination, et c’est ainsi qu’en décembre 2015 il arrive à Limelette. Après une petite année propédeutique, avec l’apprentissage du français, Andrés va suivre la formation en philosophie au Studium Notre Dame de Namur, puis il fera un an de mission à La Rochelle, en France. À son retour, il entame la théologie à Namur tout en découvrant progressivement la réalité pastorale de l’archidiocèse à travers différents stages, d’abord à Wavre, puis à Forest. L’année dernière il a effectué un deuxième temps de mission en Côte d’Ivoire. Andrés Bustamante, actuellement en stage à l’UP Sainte-Croix d’Ixelles, a été ordonné diacre le 30 mars 2025.

    Cathobel et le Vicariat de Bruxelles ont préparé une interview de José Alcides. Cliquez ici

  • En Europe, le sécularisme persécute la foi chrétienne

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    De Clément Laloyaux sur Cathobel :

    « En Europe, le sécularisme persécute la foi chrétienne »: l’évangéliste Franklin Graham se confie en marge d’une prédication historique à Bruxelles

    Partout où il se rend, le pasteur américain draine les foules. Demain, l'ING Arena (ex-Palais 12) sera pleine à craquer ! Nous avons rencontré le révérend Franklin Graham à la veille de l'évènement.

    Ce samedi 27 septembre, l’ING Arena accueille un grand festival protestant évangélique. Près de 620 Eglises de Belgique et 14.000 participants seront de la partie aux côtés de l'évangéliste américain Franklin Graham. Si personne ne sait encore la teneur de la prédication que prononcera ce pasteur proche de Donald Trump, celui-ci s'est exprimé en conférence de presse sur le "déclin de l’Eglise" en Europe, l’assassinat de Charlie Kirk et d’autres sujets brûlants.

    Ce 27 septembre 2025, 14.000 fidèles provenant de toute la Belgique convergeront vers le Heysel pour un évènement évangélique massif : le Festival of Hope (Festival de l'Espoir). L'ING Arena, anciennement Palais 12, sera remplie jusqu’au dernier siège. Ouvert à tous et entièrement gratuit, le festival débutera à 18h avec des concerts live, avant de se poursuivre par des temps de prière et des prêches.

    Point culminant de la soirée : la prédication du révérend Franklin Graham, évangéliste de renommée mondiale. Le pasteur américain est arrivé il y a deux jours à Bruxelles, entamant son séjour par un peu de tourisme.

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  • Nomination d'un préfet du Dicastère pour les évêques : un premier sceau décisif de la gouvernance de Léon XIV

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    De "Silere non possum" :

    Fini le label « Made in Puglia ». Léon XIV confie les évêques à un canoniste.

    Cité du Vatican – Cent quarante et un jours ont suffi à Léon XIV pour marquer son pontificat d'un premier sceau décisif de gouvernance. Non pas un discours, mais une nomination. Et pas n'importe laquelle : le pape a choisi de commencer par le Dicastère pour les évêques, l'organisme qu'il a lui-même dirigé du 12 avril 2023 jusqu'à son élection à la papauté. Une décision qui en dit long, plus que mille mots : Prevost n'a pas cherché de personnalités extérieures à la Curie, préférant mettre en avant ceux qui, durant le pontificat précédent, avaient dû avaler bien des pilules amères.

    Le nom choisi est celui de l'archevêque Filippo Iannone, O. Carm., canoniste napolitain, jusqu'alors préfet du Dicastère pour les textes législatifs. Figure de droit et d'équilibre, Iannone est un homme qui, sous François, a appris à prendre du recul : à encaisser les coups, à se taire. Non pas par manque d'harmonie personnelle avec le pape régnant, mais parce qu'à cette époque, parler de normes et de droit risquait d'apparaître comme un corps étranger. « Rien n'est arrivé ici », était-il souvent contraint de répondre aux demandes de clarification de la Cité du Vatican et du reste de l'Église catholique. Même les textes des nouvelles dispositions – qui changeaient constamment, parfois du jour au lendemain – n'étaient pas examinés par le Conseil pontifical. L'aversion du pape argentin pour le code, ses schémas et ses procédures était bien connue. Ainsi, Iannone, bien que promu à la tête du Conseil pontifical pour les textes législatifs, resta en marge , confiné à un secteur que le pape considérait comme secondaire, presque superflu.

    Aujourd'hui, cependant, les cartes sont redistribuées. Léon XIV a décidé de confier à un canoniste – non pas extérieur, mais désormais membre de la Curie – la responsabilité d'indiquer au pape les futurs évêques. C'est un geste fort, qui suggère un style de gouvernement.

    Quelques pas, tranquillement

    Filippo Iannone prendra ses fonctions le 15 octobre 2025, assumant ainsi la direction du Dicastère pour les évêques et de la Commission pontificale pour l'Amérique latine . Parallèlement, Léon XIV a confirmé l'actuel secrétaire du Dicastère, Mgr Ilson de Jesus Montanari, pour un mandat de cinq ans, ainsi que Mgr Ivan Kovač, qui conservera le poste de sous-secrétaire. Cette décision révèle également le style de Prévost. Sa relation avec Montanari n'a en effet jamais été simple : durant son mandat de préfet, le secrétaire le contournait souvent, préférant s'adresser directement à Sainte-Marthe pour obtenir ce qu'il souhaitait. Avec François, Montanari jouissait d'une entente plus fluide qu'avec Prévost. Il n'est donc pas surprenant que lorsque Léon XIV quitta la chapelle Sixtine, Montanari ne portait pas le zucchetto rouge du cardinal élu, et personne n'y trouva de raison de s'étonner. Pourtant, contrairement à son prédécesseur, Léon XIV n'était pas mû par le ressentiment ou la vengeance. Son approche était différente : agir calmement, sans secousses soudaines. D'abord changer le préfet, et le reste suivra.

    Du droit au choix des pasteurs

    Pour comprendre l'importance de cette nomination, il faut s'intéresser au parcours de Iannone. Né à Naples en 1957, il entra jeune au Carmel et se forma au Latran et à la Rote. Canoniste pur jus, Iannone fut élevé au cœur des codes et des tribunaux ecclésiastiques. Défenseur du Lien, vicaire judiciaire, professeur de droit canonique et avocat de la Rote romaine : son CV est un condensé du monde juridique de l'Église. Mais parallèlement à cela, il possédait également une expérience pastorale : évêque auxiliaire de Naples, puis de Sora-Aquino-Pontecorvo, et vice-gérant du diocèse de Rome. C'est un homme familier des difficultés de l'Église et des questions cruciales de gouvernance.

    Sous Jean-Paul II et Benoît XVI, il fut remarqué et apprécié. C'est Jean-Paul II qui le nomma le plus jeune évêque d'Italie en 2001. C'est Benoît XVI qui l'appela à Rome comme vice-gérant. Puis, avec François, vint la présidence du Conseil pontifical pour les textes législatifs, qui, avec Praedicate Evangelium, devint un dicastère à part entière. Mais à cette époque, dominée par l'idée que le droit devait passer après la pastorale, le rôle de Iannone demeurait flou et peu visible. Pourtant, Praedicate Evangelium lui-même avait donné une visibilité considérable au dicastère qu'il dirigeait : interprétation authentique des lois, vigilance face aux pratiques illégitimes, promotion du droit canonique et assistance aux conférences épiscopales. Autant de tâches cruciales, mais souvent reléguées au second plan par le pontife régnant, qui préférait décider seul.

    Avec Léon XIV , la donne changea radicalement. Le choix de confier la direction du Dicastère pour les évêques à un canoniste n'est pas fortuit : le message est sans équivoque. Fini l'improvisation, place aux règles ; fini le favoritisme, place à des critères transparents. Dès le début, le nouveau Pontife a clairement indiqué qu'il ne souhaitait pas reproduire la « méthode Bergoglio ». En effet, la sélection des évêques est revenue à un processus ordonné : le préfet, en collaboration avec l'appareil du Dicastère, mène les enquêtes, recueille les avis, écoute les prêtres des diocèses d'origine et ceux susceptibles d'accueillir les nouveaux pasteurs ; enfin, il présente les noms des candidats au Pape. Le Pontife, quant à lui, n'est pas le marionnettiste qui choisit au hasard, mais le dernier à évaluer et à décider.

    C'est la fin d'une époque d' improvisation et de pratiques douteuses, où le lien avec le cercle de Sainte-Marthe suffisait à obtenir un diocèse. L'époque des « belles Pouilles » ou de la « belle Basilicate » est révolue.», des bassins où l’on pêchait non pas au mérite, mais aux amitiés et aux faveurs, peut-être garanties par ceux qui arrivaient avec le cadeau de pâtes fraîches dans les cuisines des hôtels.

    Le Dicastère des évêques : le cœur battant de la Curie

    Le dicastère que Iannone s'apprête à diriger est l'un des plus délicats. Les normes de Praedicate Evangelium le décrivent précisément : il doit s'occuper de la constitution des diocèses, de la nomination des évêques et de leur formation, il doit soutenir les pasteurs dans leur gouvernement, organiser les visites ad limina, veiller à l'unité et au bon fonctionnement des Églises particulières, et même impliquer le peuple de Dieu dans la sélection des candidats. C'est, en d'autres termes, le cœur battant de la Curie. C'est ici que se décident ceux qui dirigeront les communautés catholiques du monde. Et donc, se décide également la forme future de l'Église : aura-t-elle des évêques attentifs à la doctrine ou prêts au compromis ? Seront-ils des pères bienveillants envers leurs prêtres ou des administrateurs despotiques ? Seront-ils des pasteurs de prière ou des gestionnaires de diocèses ? Feront-ils preuve d'un courage prophétique ou auront-ils une tendance à la médiocrité ?

    Une nomination en tant que programme gouvernemental

    La nomination d'aujourd'hui n'est donc pas un détail bureaucratique, mais un acte programmatique. Léon XIV a choisi de partir de là, et non par hasard. Car tout dépend de la qualité des évêques : catéchèse, liturgie, vie sacramentelle, gestion des ressources, proximité avec les pauvres, défense de la foi. Un épiscopat faible engendre des communautés désorientées. Un épiscopat fort, juste et enraciné, en revanche, devient signe d'espérance. À une époque où l'Église semble perdue, fragmentée, parfois même soumise aux modes du moment, le choix de confier les nominations à un homme de loi apparaît comme une réponse précise : on ne se sauve pas par l'improvisation, mais par le sérieux, la compétence et le respect des règles. 

  • Synodalité : du jargon jusqu'à la nausée

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    De FSSPX Actualités :

    Synodalité : du jargon “ad nauseam”

    Le 7 juillet 2025, le Secrétariat général du synode a publié un document de 24 pages, intitulé « Pistes pour la phase de mise en œuvre du synode, 2025-2028 ». Le pape Léon XIV a approuvé la publication du texte, il a ainsi confirmé le processus triennal de cette mise en œuvre du synode sur la synodalité.

    De juin 2025 à décembre 2026, les Eglises locales et les groupements internationaux auxquels elles appartiennent se concentreront sur les « voies de mise en œuvre ». Au premier semestre 2027, les diocèses tiendront des « assemblées d’évaluation ». Au premier trimestre 2028, des assemblées se tiendront à l’échelle continentale.

    En juin 2028, un document de travail sera publié pour l’assemblée ecclésiale du Vatican, qui se tiendra en octobre de la même année. A la fin, le document romain se réjouit du Jubilé des équipes synodales et des organismes participatifs qui se tiendra à Rome en octobre prochain.

    Du jargon…

    Sur The Catholic Thing du 18 juillet, le père Gerald Murray se montre beaucoup plus critique, avec un titre particulièrement explicite : « Une trajectoire synodale emplie de jargon. » Le prêtre américain écrit : « Lorsque le pape Léon XIV s’est exprimé depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre le jour de son élection, il a déclaré : “Nous voulons être une Eglise synodale”. L’importance de cette déclaration dépend, bien sûr, de la façon dont le pape Léon comprend la synodalité.

    « La notion d’Eglise une, sainte, catholique, apostolique – et désormais synodale – est peu claire pour la plupart, car la synodalité est un concept largement méconnu. » Sauf pour Sœur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Secrétariat du synode, qui déclarait sans détour, le 7 juillet sur Vatican News : « Je cite souvent un théologien australien présent à notre synode, Ormond Rush, affirmant : “La synodalité, c’est le concile Vatican II en résumé”.

    « Tous nos documents, et encore dans le Document final, soulignent que notre démarche se réfère véritablement à la vision du concile Vatican II. On peut dire que la synodalité est la voie à suivre pour comprendre l’ecclésiologie du concile Vatican II à ce stade de sa réception. Il ne s’agit donc que de poursuivre la réception du concile Vatican II. Car, d’une certaine manière, le Concile n’est pas encore mis en œuvre partout. »

    Le P. Murray relève aux pages 18 et 19 du document romain une volonté de promouvoir une « diversité pacifiée » en surmontant certaines « polarités et tensions » dont il énumère quelques-unes :

    « L’Eglise entière et l’Eglise locale ; l’Eglise comme peuple de Dieu, comme Corps du Christ et comme Temple de l’Esprit ; la participation de tous et l’autorité de certains ; la synodalité, la collégialité et la primauté ; le sacerdoce commun et le sacerdoce ministériel ; le ministère (ministères ordonnés et institués) et la participation à la mission en vertu de la vocation baptismale sans forme ministérielle ».

    Et le document de proposer un mode d’emploi « synodal » des tensions dans l’Eglise : « La mise en œuvre de la Déclaration finale [du synode] exige d’aborder et de discerner ces tensions au fur et à mesure qu’elles apparaissent dans les circonstances de chaque Eglise locale.

    « La voie à suivre ne consiste pas à rechercher un arrangement impossible qui éliminerait les tensions au profit de l’une des parties. Il sera plutôt nécessaire, dans l’ici et maintenant de chaque Eglise locale, de discerner lequel des équilibres possibles permet un service plus dynamique de la mission. Il est probable que des décisions différentes seront prises à différents endroits. »

    Face à cette dilution de la vérité dans un relativisme « synodal », le P. Murray n’hésite pas à écrire : « Le concile de Nicée ne passerait pas le test de la synodalité car il a de fait accompli “l’arrangement impossible” d’“éliminer les tensions” en décidant “en faveur de l’un des camps”, c’est-à-dire que l’orthodoxie a été affirmée et l’hérésie a été anathématisée.

    « Quand l’Eglise a-t-elle enseigné que les doctrines catholiques sont des “polarités” révélant des “tensions” devant être surmontées pour parvenir à un “équilibre” ? C’est du pur hégélianisme. Première étape : la thèse rencontre l’antithèse, aboutissant à une synthèse ; deuxième étape : répéter la première étape à l’infini.

    « Dans ce schéma, l’Eglise n’enseigne pas la vérité dogmatique, mais réfléchit plutôt à différentes approches qui doivent être mises en balance. Dans une situation de polarité, les deux camps doivent se satisfaire d’une certaine forme de “diversité réconciliée”. La permanence de la vérité a disparu, le “dynamisme” remodelant les “catégories ecclésiologiques” est à la mode. »

    Et de conclure : « L’Eglise n’a pas besoin d’être reconfigurée en un groupe de discussion synodal perpétuel dirigé par des responsables du Vatican, impliquant des évêques et des non-évêques désignés, dans lequel les tensions (naturellement produites lorsque des idées hérétiques sont présentées comme des versions nouvelles et améliorées de la foi catholique) doivent être apaisées, parce que la synodalité exige la notion fausse de “diversité réconciliée”. »

    … ad nauseam

    Tout aussi sévère, Mgr Marian Eleganti, le collaborateur de Mgr Vitus Huonder à Coire, réagit sur son blogue le 11 juillet. Il interpelle les responsables du synode : « Le peuple de Dieu dans son ensemble ignore vos documents. D’après mon expérience, rares sont les croyants qui en ont connaissance ou qui les lisent.

    « Cessez de tourner en rond dans un processus qui n’a éveillé l’amour de Jésus-Christ dans aucune âme, mais qui occupe surtout jusqu’à présent les “catholiques réformateurs” (occupant une fonction officielle) germanophones. Cessez de vous multiplier et de vous démultiplier dans des groupes de travail et des commissions ! Le peuple de Dieu ne s’y intéresse pas.

    « Les résultats sont un brouillard, des bénédictions qu’il vaudrait mieux s’abstenir de donner, des modèles de gestion qui contredisent le Droit canonique en vigueur, de nouveaux comités ou conseils, comme si nous n’en avions pas assez depuis 60 ans. Vous vivez dans une bulle et vous employez les mauvaises personnes. […] Vous invoquez trop facilement le Saint-Esprit. »

    Voici ce qu’il faudrait plutôt faire, selon le prélat suisse : « Proclamez l’Evangile, pour l’amour du Christ ! Proclamez le Christ à une Europe qui s’est détournée de lui ! Proclamez le Christ à un monde qui présente des traits apocalyptiques et qui mène sans cesse de nouvelles guerres ! Parlez de Jésus-Christ plutôt que de synodalité !

    « Ce que vous entendez par ce dernier terme, d’autres l’ont déjà utilisé (par exemple les anglicans), avec pour résultat de nouvelles divisions. Cessez de maintenir l’Eglise dans une frénésie synodale sans fin, soi-disant pour échanger des bienfaits. » Et de mettre en garde : « Les problèmes réels qui existent dans l’Eglise ne sont pas abordés :

    « l’abandon massif par les baptisés et les confirmés des contenus essentiels de la foi (la divinité de Jésus, sa résurrection physique) ; l’informalité liturgique et les abus dans le Novus Ordo ; l’absence de vocations sacerdotales dans de nombreuses Eglises particulières ; la prédication hétérodoxe largement répandue (catéchèse, théologie universitaire) et une pratique pastorale qui contredit la doctrine catholique et le Droit canonique, soi-disant parce que “la réalité est plus grande que l’idée” [François dixit, NDT].

    « La liste est incomplète… Je ne peux plus écouter votre propagande. Je suppose que je ne suis pas le seul. Cela fait longtemps que l’Eglise n’avait pas été dirigée de manière aussi autoritaire et manipulatrice que sous la nouvelle synodalité du pape François, en une tentative sans fin pour obtenir les résultats souhaités. »

    Mgr Eleganti s’interroge sur l’honnêteté intellectuelle et l’objectivité avec lesquelles le processus synodal a été mené : « Où sont les partisans de la tradition – principalement des jeunes et des familles – dans ce processus ? Où est leur vote dans ce processus synodal sui generis tant vanté ? Jusqu’à présent, ils ont été laissés de côté.

    « Dans certains pays (France, Angleterre), de nombreux jeunes adultes souhaitent être baptisés. Les jeunes qui s’intéressent à la foi, étudient le catéchisme, souhaitent une liturgie célébrée avec recueillement, réclament plus de mystère dans la célébration de la messe, où l’on parle trop. […]

    « Dans le processus synodal, qui se soucie du défi de l’islam ? Ne faites pas de l’Eglise une bourse d’idées pour des initiatives et des inventions hétérodoxes ! Faites quelque chose pour le renouveau de la liturgie et de la catéchèse en ces temps antichrétiens ! Plus de missionnaires, moins de conseillers en communication [spin doctors]. »

    Et de conclure par ce constat malheureusement exact sur le fonctionnement de l’Eglise « synodale » : « Le berger suit les brebis. L’enseignant apprend de l’élève. L’action détermine le devoir. La majorité fait la vérité. Le prêtre obéit au laïc. L’évêque est assis à côté. Et au-dessus de tous plane l’Esprit. Mais quel Esprit ? »

  • Saint Vincent de Paul, un véritable homme de foi (27 septembre)

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    Une homélie inédite du cardinal Joseph Ratzinger à la Cathédrale de Munich, le 26 avril 1981, traduite sur le site "Benoît et moi" (archive du 27/9/2014)

    A relire aussi: la méditation d'Angélus du 26 septembre 2010, à Castelgandolfo:

    « (...) nous célébrerons demain la mémoire liturgique de saint Vincent de Paul, patron des organisations caritatives catholiques, dont c'est le 350e anniversaire de la mort.
    Dans la France du XVIIe siècle, il a touché du doigt le fort contraste entre les plus riches et les plus pauvres. En effet, en tant que prêtre, il a pu fréquenter les milieux aristocratiques, les campagnes et les bas-fonds de Paris.

    Poussé par l'amour du Christ, Vincent de Paul a su organiser des formes stables de service aux exclus en donnant vie à ce qu'on a appelé les «Charités», c'est-à-dire des groupes de femmes qui mettaient leur temps et leurs biens à la disposition des personnes les plus marginalisées. Parmi ces bénévoles, certaines ont choisi de se consacrer totalement à Dieu et aux pauvres, et ainsi, avec sainte Louise de Marillac, saint Vincent fonda les «Filles de la Charité», première congrégation féminine à vivre la consécration «dans le monde» au milieu des personnes, avec les malades et les nécessiteux».

    LA VRAIE FORCE DE GUÉRISON - L’homme de Foi, St Vincent de Paul,

    Homélie du Cl Joseph Ratzinger à la Cathédrale de Munich, le 26 avril 1981

    Chers frères dans le Christ,

    Ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion, à la fraction du pain et aux prières” (Actes 2, 42). C’est ainsi que st Luc décrit la première communauté chrétienne dans la première lecture qu’on vient d’entendre. Il souhaite ainsi la donner en exemple pour l’Église de tous les temps. Il énumère les forces qui sous-tendent l’édifice de l’Église, et qui lui donneront toujours sa cohésion et son dynamisme.

    Ce que nous pouvons remarquer avant tout, c’est que cette Église prie ; elle ne s’éloigne pas de la maison du Seigneur, devenant elle-même un temps spirituel. Elle est au service de la gloire de Dieu dont elle tire sa joie. Elle nous apparaît comme un culte permanent rendu à Dieu sous la conduite des apôtres. Mais sa prière qui la tourne vers Dieu ne la détourne pas pour autant des hommes ; elle ne fuit pas dans un isolement idyllique devant les luttes parfois si dures qui jalonnent l’Histoire.

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  • Vincent de Paul (27 septembre)

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    stvincent.JPG_1301592635.jpgSaint Vincent de Paul (source)

    Né en 1581 dans une famille modeste à  Pouy  dans les Landes rebaptisé aujourd'hui Saint-Vincent-de-Paul, ce petit paysan manifeste très jeune une vive intelligence. Son père vend deux bœufs pour payer ses études d'abord chez les Cordeliers de Dax puis à la faculté de théologie de Toulouse. En 1600, il est ordonné prêtre à Château-l'Évêque et devient en 1604 bachelier en théologie.

    Au cours d'un voyage de Marseille à Narbonne par mer, Vincent de Paul est capturé par des pirates, emmené à Tunis et vendu comme esclave à un alchimiste qui se convertit après deux années en sa présence. Vincent réussit finalement à s'enfuir et se rend à Paris en 1608. Il devient aumônier de la reine Margot puis curé de Clichy en 1612 où il restaure l'église et crée une école cléricale. 

    En 1613, Vincent entre comme précepteur dans la maison d'Emmanuel de Gondi, général des galères de France.  Il se confronte à la puissance de la noblesse et à la misère des paysans. Cette prise de conscience qu'il appelle sa " conversion " lui fait renoncer à ses privilèges pour consacrer sa vie au service des plus démunis : les mendiants, les forçats, les enfants martyrs, les vieillards et les malades abandonnés. Pour lutter contre cette pauvreté et organiser la charité, il fonde en 1617 avec des dames de diverses conditions sociales, la première " confrérie de la Charité ". Il est alors curé de Châtillon-sur-Chalaronne. De retour chez le comte de Gondi, il se fait missionnaire sur ses terres et est nommé aumônier général des galères en 1619.

    En 1632 afin de poursuivre l'évangélisation du monde rural, Madame de Gondi met à disposition de Vincent, les moyens financiers pour fonder une congrégation de prêtres missionnaires qui prend le nom de " Lazaristes ". Ces prêtres seront rassemblés et formés dans des écoles appelées " séminaires ".

    La France entière se couvre alors d'un vaste réseau de "Charité". D'humbles filles de villages venues spontanément servir les pauvres aux côtés des "Dames" de la Charité, sont dispersées dans une multitude de confréries.  Louise de Marillac une veuve pieuse appartenant à la haute noblesse, collaboratrice de Vincent, perçut la nécessité de les regrouper afin d'améliorer leur formation et leur accompagnement dans leur service tant corporel que spirituel. En novembre 1633, elle reçoit chez elle les six premières "Filles", ce seront les "Filles de la Charité". 

    En 1734, Vincent fonde avec Louise l'Institution des Filles de la Charité" appelées aussi "Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul". Ces religieuses sans uniformes oeuvrent sans voiles, c'était une nouveauté pour l'Église, qui n'admettait pas les religieuses hors des cloîtres.

    A partir de 1632, les guerres dévastent les provinces, Vincent y organise inlassablement les secours. L'année 1633 voit l'institution de la "Fondation de la confrérie de l'Hôtel-Dieu" à Paris où interviennent les Filles de la Charité. On lui doit la création des hôpitaux de Bicêtre pour les aliénés, de la Pitié et de la Salpétrière pour les pauvres ainsi que l'Hôpital du Saint Nom-de-Jésus à Paris pour les vieillards. Dès 1638 débute l'oeuvre des "Enfants Trouvés", Vincent créa pour cela un établissement pour ces enfants.

    Le corps épuisé, mais l'esprit et le cœur toujours vifs et inventifs («l'amour est inventif jusqu'à l'infini» disait-il), Vincent mourut à Saint-Lazare le 27 septembre 1660. Il sera canonisé par le pape Clément XII, le 16 juin 1737. 

    Saint Vincent est considéré comme le grand apôtre de la charité et le précurseur de l'action sociale dont on trouvera ici un beau témoignage.