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  • L'Eglise doit toujours, à nouveau, faire l'effort de se détacher de la mondanité du monde

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    Benoït XVI, au terme de son voyage en Allemagne, s'est adressé en ces termes aux représentants ecclésiastiques et laïcs de l'Eglise d'Allemagne :

    Chers Confrères dans le ministère épiscopal et sacerdotal !
    Mesdames et Messieurs !

    Je suis heureux de cette rencontre avec vous qui êtes engagés de multiples manières pour l’Église et la société. Ceci m’offre une occasion appréciée de vous remercier ici personnellement de tout cœur pour votre service et votre témoignage comme « hérauts puissants de la foi en ce qu’on espère » (Lumen gentium, n. 35). Dans votre milieu de travail vous défendez volontiers la cause de votre foi et de l’Église, chose qui n’est pas toujours facile dans les temps actuels.

    Depuis des décennies, nous assistons à une diminution de la pratique religieuse, nous constatons une croissante prise de distance de la vie de l’Église d’une partie notable de baptisés. Jaillit alors la question : est-ce que, par hasard, l’Église ne doit pas changer ? Est-ce que, par hasard, dans ses services et ses structures, elle ne doit pas s’adapter au temps présent, pour rejoindre les personnes d’aujourd’hui qui sont en recherche et dans le doute ?

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  • Sur la raison et la politique en Occident

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    Il y a quelques jours, nous avons relayé le discours prononcé par le Saint père devant le Bundestag. Notre consoeur de Benoît et moi y revient, en reprenant le commentaire de Giuliano Ferrara (Il Foglio) à propos de cette brillante invitation à l’ouverture de l’intelligence.

     Source :

     http://benoit-et-moi.fr/ete2011/0455009f1b06c3101/0455009f6a0f18808.html

     Dans le splendide discours au Bundestag (cf : http://www.zenit.org/article-29016?l=french), le parlement de sa patrie, est réapparu dans une lumière claire, douce et brillante - la lumière de l'intelligence et de la raison - ce formidable professeur Ratzinger qui a été élu pour guider l'Eglise de Rome sur une plateforme de lutte intellectuelle et éthique contre la dérive relativiste et nihiliste venue de l'Occident moderne.

    Benoît XVI a surpris tout le monde. Pas d'élan pastoral d'inspiration minimaliste, aucune catéchèse ordinaire, mais à la place, un rappel clair, énergique, et extraordinaire de la substance de ce qui est politique et public, et de la question philosophico-juridique autour de la façon de faire le bien, de mener une vie juste, de conduire des gouvernements et des états justes, de faire des lois justes dans un monde qui ne dépend plus de la tradition, de l'autorité intrinsèque de la foi, mais de la démocratie majoritaire.

    Les géants usent de mots simples et de concepts accessibles à tous, ils ne sont pas ésotériques (ndt: au sens "réservés aux initiés"), ils parlent au centre fort et réaliste de l'intelligence humaine. Tout comme l'a fait le pape, s'adressant aux Damen und Herren du Bundestag. Évitant les polémiques, et caressant la vérité comme un enfant le ferait avec un jouet

    Le discours, on doit le lire dans sa version intégrale, et sa signification est sans ambiguïté. Ce n'est pas un discours qu'il est possible de détourner par des sophismes et des polémiques. Si nous sommes libres, si nous sommes dans un monde laïc, si nous sommes maîtres de notre destin, c'est parce que nous sommes chrétiens.

    Le christianisme n'a pas imposé la Révélation comme une loi, ce n'est pas la charia, ce n'est pas un espace mythique pour des dieux querelleurs. A la base des droits humains (ndt: j'hésite à traduire par "droits de l'Homme", trop connoté), des réalisations des Lumières, de l'idée moderne même de conscience, il y a le choix chrétien et catholique en faveur de la loi naturelle et de la loi de la raison, il y a le parcours historique enraciné dans les vérités écrites par saint Paul dans la Lettre aux Romains, dans Augustin d'Hippone et dans la culture des Pères de l'Église.

    Même ceux qui n'ont pas la foi comprennent que l'origine du tout ce que nous sommes est mystérieuse, que quelque chose d'inconnaissable est à la base de ce qui est, et que sans la reconnaissance de l'être des choses, la pensée et le monde s'écroulent en un délire du sujet qui se fait le créateur du monde, le portant à une destruction certaine.

    Le Pape a fait une référence délicate et savoureuse à l'écologie, dans la terre d'origine du phénomène des Verts, et a ajouté, avec un esprit espiègle, que l'écologie est d'abord et avant tout l'écologie humaine.

    Il n'y avait pas besoin de parler d'avortement, de sexualité, d'amour, profane, de coutumes et traditions de l'occident postmodernisme , pour être clair et sans détour. L'Église est beaucoup de choses, bien sûr, et sa fonction ou sa vie communautaire comme corps mystique du Christ dépasse d'un coup, qu'elle soit majoritaire ou minoritaire parmi les hommes et les femmes importe peu, toute autre fonction. Mais Benoît XVI a rappelé à un grand et puissant pays de la vieille Europe, qui a dans son passé la tragédie et la culpabilité du plus tragique totalitarisme de l'histoire, que les chrétiens sont, dans leur totalité agissante, une grande agence de la culture humaine capable de contrer tout totalitarisme, y compris relativiste et nihiliste, en engageant dans l'espace public leur conscience théologique, philosophique et politique.

     

  • Benoît XVI aux chrétiens d’Allemagne : courage et confiance en Dieu

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    Environ 100.000 personnes, venues aussi de la Suisse et de la France toutes proches, ont assisté à la  messe en plein air célébrée par Benoît XVI sur l'aérodrome de Fribourg, dans le sud-ouest de l'Allemagne, avant son retour à Rome. Extrait de son homélie:

    « (…) Il y a des théologiens qui, face à toutes les choses terribles qui surviennent aujourd’hui dans le monde, disent que Dieu ne peut être tout-puissant. Face à cela, nous professons Dieu, le Tout-Puissant, le Créateur du ciel et de la terre. Nous sommes heureux et reconnaissants qu’il soit tout-puissant. Mais nous devons, en même temps, nous rendre compte qu’il exerce sa puissance de manière différente de ce que les hommes ont l’habitude de faire. Lui-même a mis une limite à son pouvoir, en reconnaissant la liberté de ses créatures. Nous sommes heureux et reconnaissants pour le don de la liberté. Toutefois, lorsque nous voyons les choses horribles qui arrivent à cause d’elle, nous nous effrayons. Faisons confiance à Dieu dont la puissance se manifeste surtout dans la miséricorde et dans le pardon. Et nous en sommes certains, chers fidèles : Dieu désire le salut de son peuple. Il désire notre salut. Toujours, et surtout en des temps de péril et de changement radical, il nous est proche, son coeur s’émeut pour nous, il se penche sur nous. Pour que la puissance de sa miséricorde puisse toucher nos coeurs, il faut s’ouvrir à Lui, il faut être prêt à abandonner le mal, à sortir de l’indifférence, et à donner un espace à sa Parole. Dieu respecte notre liberté. Il ne nous contraint pas » (…)  L’Église en Allemagne surmontera les grands défis du présent et de l’avenir et demeurera un levain dans la société si les prêtres, les personnes consacrées et les laïcs croyants dans le Christ, en fidélité à leur vocation spécifique, collaborent dans l’unité ; si les paroisses, les communautés et les mouvements se soutiennent et s’enrichissent mutuellement ; si les baptisés et les confirmés, en union avec l’Évêque, tiennent haut le flambeau d’une foi inaltérée et laissent illuminer par elle leurs riches connaissances et capacités. L’Église en Allemagne continuera d’être une bénédiction pour la communauté catholique mondiale, si elle demeure fidèlement unie aux Successeurs de saint Pierre et des Apôtres, si elle soigne de multiples manières la collaboration avec les pays de mission et se laisse aussi « gagner » en cela par la joie dans la foi des jeunes Églises (…)". "Demandons à Dieu le courage et l’humilité de cheminer sur la route de la foi, de puiser à la richesse de sa miséricorde et de tenir fixé notre regard sur le Christ, la Parole qui fait toutes choses nouvelles, qui pour nous est « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), qui est notre avenir.

     Tout le texte ici : Homélie de Benoît XVI sur l'aérodrome de Fribourg

     

  • Religio depopulata : comment recycler le patrimoine immobilier d’une Eglise désertée ?

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    Au diocèse de Liège, c’est le failli lui-même nous invite à y réfléchir en termes de réaffectation sociale. Voici son invitation : 

    UN LOGEMENT POUR TOUS : DEFI POUR L’EGLISE 

    Samedi 22 octobre 2011 de 9h à 13h 

    Centre Diocésain de Formation

    « Espace Prémontrés »

    Rue des Prémontrés, 40 à 4000 Liège

    Organisation de Justice & Paix Liège

     Avec :

     Le Père Bernard DEVERT, Habitat et Humanisme France

    Marie-Françoise BOVEROULLE, Projet Bethléem Bruxelles

    Joël SCHALLENBERGH, Président de l’Union wallonne des AIS

    Stephan LUX, A.P.L. Habitat Service Liège

    Jacques WYNANTS, Président de la Fabrique d’église de Saint-Remacle Verviers

    Entrée gratuite et préinscription souhaitée justpaixlg@yahoo.fr ou 04/230.31.66

     Un logement pour tous : défi pour l’Eglise

     Le droit à un logement digne est fondamental. Dans un contexte économique et social où le fossé entre riches et pauvres se creuse et où la difficulté de se loger décemment s’accroît, il est urgent de rappeler ce droit, mais aussi de se mobiliser pour que chaque famille en bénéficie. L’Eglise ne peut rester indifférente. En effet, elle dispose de bâtiments inoccupés et il en va donc de sa crédibilité dans l’annonce libératrice de l’Evangile de s’impliquer pour contribuer, en collaboration avec d’autres, à relever le défi du logement. Aussi la Commission « Justice et Paix » du diocèse de Liège vous invite à un colloque qui se tiendra à Liège le samedi 22 octobre 2011 de 9 à 13 heures pour aider à fédérer les énergies en abordant les deux questions qui suivent.

     Pourquoi l’enjeu est-il important pour les chrétiens ?

     Fondateur de « Habitat & Humanisme », le Père Bernard Devert a accepté de venir de Lyon nous partager les réflexions qui l’ont amené, comme chrétien, à créer ce mouvement qui rassemble maintenant beaucoup de monde dans plusieurs pays.

     Comment l’Eglise de Belgique peut-elle affecter des biens immobiliers à du logement ?

     Grâce à l’action de différentes organisations et personnalités phares, la question n’est plus théorique. Le « projet Bethléem », initié par le diocèse de Malines-Bruxelles, sera exposé par sa représentante. Celle-ci retracera le long chemin parcouru pour aboutir à des réalisations concrètes, ainsi que les obstacles juridiques, administratifs et techniques qu’il a fallu surmonter. Seule, l’Eglise ne peut relever le défi, mais heureusement des structures publiques existent dans ce domaine. Les témoignages de personnes travaillant dans celles-ci illustreront comment des collaborations fructueuses rendent possible et souhaitable l’implication de l’Eglise dans une meilleure offre de logement digne pour tous. Un autre témoignage très concret, celui d’un membre d’un Conseil de Fabrique, évoquera les difficultés que pose de toute manière la gestion de bâtiments inoccupés ou loués dans des conditions difficiles. Les affecter au logement via des organismes publics présente l’avantage, non seulement d’offrir un toit, mais aussi de ne plus se retrouver seuls face à des problèmes de gestion et de suivi du bien mis en location.

    Cette question rejoint, en partie, la réflexion exprimée ici Un besoin d’églises par le chef d’édition de la Libre Belgique-Gazette de Liège. Comme nous l’avons déjà signalé, nous ne manquerons pas d’y revenir.

     

     

     

  • Un besoin d’églises

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    Nous avons déjà évoqué les enjeux liés à l’entretien des biens religieux, dans le contexte général de déclin des pratiques religieuses:

    cf.http://www.belgicatho.be/archive/2011/09/15/le-patrimoine-religieux-objet-de-concupiscences-socialistes.html).

    Dans Saint Matthieu, 24, le Seigneur annonçait aux disciples qu’à la place du temple, il ne resterait pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. Les disciples, intrigués – on l’eût été pour moins – posèrent alors à Jésus la question suivante : « Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement ? ». Ce à quoi Jésus répondit, avant même de donner  un signe : « Prenez garde que personne ne vous séduise ».

    Le Seigneur savait en effet que le signe de la fin des temps serait la séduction. Le verbe grec traduit par « séduire » signifie aussi: « Attirer dans l’erreur, éloigner du droit chemin, écarter de la vérité ».

    C’est un verbe qui a un sens similaire à celui du verbe traduit par « apostasier », et qui signifie: « abandonner la vérité, faire défection, chuter dans l’erreur et le mensonge ». Autrement dit, Jésus dit à ses disciples : « Prenez garde que personne ne vous fasse tomber dans l’apostasie ». Et l’apostasie, c’est l’abandon de la foi.

    Cette digression par les Ecritures étant faite, nous signalons des considérations plus immédiates, sous la plume de Paul Vaute, publiées dans la Libre Belgique- Gazette de Liège  de ce samedi 24 septembre, où il est question d’attachement au patrimoine via des soutiens inattendus, de perspectives symboliques ayant un impact fort et d’une réflexion sur une possible fonction mixte dévolue à certains lieux, alliant le culturel et l’ecclésial.

    Lire l’article ici : Un besoin d’églises

    Nous y reviendrons…

     

  • Proximité théologique entre catholiques et orthodoxes

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    Source : ZENIT.ORG

    Le pape Benoît XVI a rappelé samedi que les catholiques et les orthodoxes sont particulièrement proches sur le plan théologique et il espère qu'ils pourront très bientôt célébrer l'Eucharistie ensemble.

    Benoît XVI a rencontré cet après-midi 15 représentants des Eglises orthodoxes et orthodoxes orientales, à Freiburg, dans le cadre de son voyage apostolique de 4 jours en Allemagne.

    « Parmi les Églises et les communautés chrétiennes, l’Orthodoxie est théologiquement la plus proche de nous ; catholiques et orthodoxes ont tous deux la même structure de l’Église des origines. Nous pouvons ainsi espérer que ne soit pas si loin le jour où nous pourrons de nouveau célébrer l’Eucharistie ensemble », a affirmé le pape dans son discours.

    Le pape a précisé que les efforts aujourd'hui doivent surtout porter sur « la question du primat », en ajoutant que l'encyclique de Jean-Paul II Ut unum sint peut encore « donner des impulsions fructueuses ».

    Benoît XVI a enfin encouragé les orthodoxes à témoigner de leur foi, en mettant « le miracle de l’incarnation de Dieu au centre » de leur annonce.

    « Conscientes que toute dignité de la personne est fondée sur ce miracle, elles s’engagent ensemble pour la protection de la vie humaine, de sa conception jusqu’à sa mort naturelle. La foi en Dieu, le Créateur de la vie, et l’absolue fidélité à la dignité de chaque personne confortent les chrétiens dans leur opposition véhémente à toute intervention manipulatrice et sélective par rapport à la vie humaine », a souligné le pape.

    « En outre, connaissant la valeur du mariage et de la famille, comme chrétiens, il nous tient beaucoup à cœur, comme une chose importante, de protéger l’intégrité et la singularité du mariage entre un homme et une femme contre toute interprétation erronée. Ici, l’engagement commun des chrétiens, parmi lesquels beaucoup de fidèles orthodoxes et orthodoxes orientaux, donne une contribution précieuse à l’édification d’une société qui peut avoir un avenir, et où est porté à la personne humaine le respect dû », a-t-il ajouté.

  • Benoît XVI en Allemagne : troisième jour

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    Le meilleur observateur de ce voyage surprenant -Jean-Marie Guénois- ne cache pas son admiration pour la liberté de pensée et de ton de Joseph Ratzinger : le pape dit exactement ce qu’il pense avec simplicité, sans calcul, ni arrogance inutiles :

    - Un vrai-chaud froid œcuménique. « Ce que le Pape a refusé hier aux protestants il l'a donné aujourd'hui aux orthodoxes. Lors de sa rencontre, ce samedi, avec une délégation orthodoxe Benoît XVI a espéré qu'il n'est pas ‘ si loin le jour où nous pourrons de nouveau célébrer l'Eucharistie ensemble’. Son discours a été extrêmement chaleureux. En fort contraste avec le ton de celui de la veille, adressé aux protestants même s'il y avait rendu hommage à Luther .En clair, l'accord avec les orthodoxes sur l'eucharistie considérée chez les catholiques et les orthodoxes comme le ‘miracle’ de la présence réelle du Christ et l'accord total entre ces deux Eglises sur l'éthique délimitent, à eux deux, le cadre d'une photographie dont l'exact négatif est celui du désaccord avec les protestants.

    - Un diagnostic sans concession pour l'Eglise allemande : «  Je n'ai jamais vu, avoue Jean-Marie Guénois, le Pape s'adresser avec une telle netteté à une Eglise locale pour lui dire ses quatre vérités. C'est d'ailleurs ce que l'ex cardinal Ratzinger dénonce depuis longtemps : la superstructure riche et parfaitement administrée de cette Eglise tue son esprit. Le bilan pastoral est terrible puisque le Pape reproche sa « tiédeur » à ce catholicisme ! Il n'y a pas pire si l'on pense aux paroles du Christ qui dit vomir les tièdes (…). Il fallait quand même oser tenir ce langage à une foule de jeunes dont on voit qu'elle grandit dans un matérialisme confortable et aisé. »

    - Le pessimisme « ratzinguérien » ?  «  (…) N'a-t-il pas parlé, samedi matin, des ‘ pluies acides ‘ brunes, le nazisme, rouges, le communisme, qui ont rongé pour longtemps le terreau chrétien allemand, l'altérant encore de leurs ‘séquelles’ ? Ou encore du ‘relativisme subliminal’ qui nous atteindrait à notre insu ? Plus qu'une sorte de matrice émotionnelle d'un homme de sa génération, je vois plutôt la lucidité d'un vieux sage qui a beaucoup vu - on le mesure ici en Allemagne - et qui n'a plus aucun complexe pour dire ce qu'il pense avant de tirer sa révérence. Un homme libre, au fond, qui n'a rien à perdre, rien à gagner et ne cherche pas spécialement à convaincre mais argumente solidement ses propos.

    (…) Beaucoup de confrères ou d'intellectuels ou de gens simples qui n'ont pas eu la chance d'accéder à la culture, et qui ne sont pas spécialement croyants me disent, sachant que ce domaine religieux est ma spécialité, leur « admiration » personnelle et discrète pour la simplicité, l'honnêteté, la lucidité sur nos problèmes de cet homme qui commence à se voûter ? »

    Comment ne pas souscrire à ces propos? Deux commentaires : il n’y a évidemment pas à s’étonner que le pape « donne » aux orthodoxes ce qu’il refuse aux protestants : aurait-on oublié que seules l’Eglise catholique et les Eglises orthodoxes professent la foi dans la présence réelle du Christ sous les espèces eucharistiques et disposent de ministre validement ordonnés pour accomplir le Saint-Sacrifice de la Messe ? Quant au constat pessimiste  sur l’état de l’Eglise d’Allemagne, il une portée exemplaire transposable, à quelques nuances près, à l’Eglise catholique dans les autres pays situés au cœur de l’Europe historique : Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, France, Autriche, Suisse… La liste n’est pas fermée.

    Lire la note complète ici : Que retenir du 3° jour de voyage de Benoît XVI en Allemagne ?

     

     

  • Le pape secoue l’Eglise allemande : une franchise sans concession

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    f492db48-e6c7-11e0-bce7-11a2c0fdf98b.jpgEn terre catholique, à Fribourg (en Brisgau, au pied de la Forêt noire, au Sud-Ouest de l’Allemagne) où il est arrivé ce samedi, Benoît XVI (ici avec l'ancien Chancelier Helmut Kohl) n’a pas mâché ses mots sur l’état de l’Eglise allemande.  Le correspondant du Figaro nous rapporte ici ses propos sans ambages :

    « Les Allemands aiment la franchise, ils ont été servis ! Au troisième jour de sa visite officielle, «leur» Pape leur a réservés un message qu'il n'aurait jamais osé délivrer à aucune autre Eglise locale du monde. A Freiburg Im Breisgau, au sud de l'Allemagne où il est arrivé samedi en milieu de journée - dernière étape de son séjour officiel, il rentre à Rome dimanche soir Benoît XVI a dit tout haut ce que tout le monde à Rome pense tout bas : «En Allemagne, l'Eglise est organisée de manière excellente. (…) Sincèrement nous devons dire qu'il y un excédent de structures par rapport à l'Esprit. J'ajoute : la vraie crise de l'Eglise dans le monde occidental est une crise de la foi. Si nous n'arrivons pas à un véritable renouvellement de la foi, toute la réforme structurelle demeurera inefficace».

    Il s'adressait là au puissant Conseil du comité central des catholiques allemands (ZDK). C'est une singularité allemande. Un Etat dans l'Eglise puisque cette structure entièrement composée de laïcs rivalise souvent avec la conférence des évêques. Soit l'équivalent d'un syndicat représentant les laïcs catholiques et leurs intérêts face au monde clérical. Une heure plus tard, lors d'une veillée devant 20.000 jeunes, il a lancé tout net : «Le préjudice pour l'Eglise ne vient pas de ses adversaires, mais des chrétiens attiédis. Comment le Christ peut-il alors dire que les chrétiens - et cela peut-être aussi ces chrétiens faibles et souvent si tièdes - sont la lumière du monde ?»

    Benoit XVI aux jeunes : «Osez devenir ardents»

    Contre «la pluie acide» déversée sur la foi chrétienne par les «dictatures brune, nazie et rouge» qui porte encore des «séquelles» dont il a parlé le matin lors de la messe à Erfurt, dans l'ancienne Allemagne de l'Est, contre «le relativisme subliminal» qui creuse un «manque» spirituel dans «un riche monde occidental» dont il parlé devant les laïcs, Benoît XVI a alors engagé les jeunes «à oser devenir des saints ardents».

    Pour lui, en effet, «la foi catholique a un avenir même comme force publique en Allemagne». Il faut donc à nouveau «rendre visible et audible» le témoignage des chrétiens pour recréer «un point de contact» des gens avec l'Eglise.

    S'appuyant sur le fait que ni «le progrès technique», ni ceux qui avait promis le «paradis terrestre» ne sont venus à bout du mal «nous ne pouvons par taire que le mal existe» - il a redéfini «la sainteté» dont on fait une «caricature».

    «On pense souvent qu'un saint est celui qui accomplit des actions extraordinaires» a-t-il expliqué aux jeunes. Modèle impossible «à imiter» et «décourageant». Or a-t-il lancé, «le Christ ne s'intéresse pas tant au nombre de fois où vous trébuchez dans la vie, mais bien au nombre de fois où vous vous relevez. Il n'exige pas des actions extraordinaires mais il veut que sa lumière resplendisse en vous. Il ne vous appelle pas parce que vous êtes bons et parfaits mais parce qu'il est bon et qu'il veut faire de vous ses amis (…) et pour que sa grâce opère en vous.». D'où cet appel exigeant à ses «chers amis» les jeunes : «Permettez que le Christ vous brûle même si cela peut parfois signifier sacrifice et renoncement».  Ici : Le Figaro - International : Benoît XVI secoue les catholiques allemands

    De mieux en mieux : à quand une petite visite au Benelux ?

     

     

  • Benoît XVI en Allemagne : quelles convergences avec les musulmans et les juifs ?

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    Benoît XVI a rencontré hier une délégation des musulmans à la nonciature de Berlin, avant de partir pour Erfurt. En Allemagne, Les musulmans sont 4, 5 millions à 70% d'origine turque, le reste provenant des Balkans, des pays arabes et d'Iran. Ils sont à 75% sunnites et la plus ancienne mosquée se trouve à Berlin, ville abritant la communauté la plus nombreuse. Le Saint-Père a relevé que, dans la vie sociale, « beaucoup de musulmans attribuent une grande importance à la dimension religieuse. Cela est interprété, parfois, comme une provocation dans une société qui tend à marginaliser cet aspect ou à l'admettre tout au plus dans la sphère des choix individuels de chacun.

    « L'Église catholique s'engage fermement pour que soit donnée la juste reconnaissance à la dimension publique de l'appartenance religieuse. Il s'agit d'une exigence qui ne devient pas insignifiante dans le contexte d'une société majoritairement pluraliste. Il faut faire attention, cependant, à ce que le respect envers l'autre soit toujours maintenu. Le respect réciproque grandit seulement sur la base de l'entente sur quelques valeurs inaliénables, propres à la nature humaine, surtout l'inviolable dignité de toute personne (…) Ce fondement indique aussi des limites évidentes du pluralisme, car il n'est pas pensable qu'une société puisse se maintenir à long terme sans un consensus sur les valeurs éthiques fondamentales. Sur la base de tout ce que je viens de dire, j'estime qu'une collaboration féconde entre chrétiens et musulmans est possible... En tant que personnes religieuses, et à partir de nos convictions respectives, nous pouvons offrir un témoignage important dans de nombreux secteurs de la vie sociale. Je pense, par exemple, à la sauvegarde de la famille fondée sur le mariage, au respect de la vie à toutes ses phases ou à la promotion de la justice sociale".

    Aux juifs qu’il a également rencontrés  avant son départ pour Erfurt, Benoît XVI a notamment déclaré : « Les chrétiens doivent prendre de plus en plus conscience de leur affinité profonde avec le judaïsme. Pour les chrétiens il ne peut y avoir de fracture dans l'avènement du salut, d'autant que ce dernier vient justement des juifs.  Si on envisage le conflit de Jésus avec le judaïsme de son temps de manière superficielle, comme une rupture avec l'Ancienne Alliance, on le réduit à une idée de libération qui considère la Torah comme l'observance servile de rites et de prescriptions. Le Discours sur la montagne n'abolit pas la Loi mosaïque, mais en révèle les potentialités cachées, faisant émerger de nouvelles exigences. Il nous renvoie...au plus profond du cœur, où l'homme choisit entre le pur et l'impur, où se développent la foi, l'espérance et l'amour ».

    Textes complets sur : VIS nouvelles - Salle-de-Presse du Saint-Siège

     

  • Benoît XVI a rencontré à Erfurt les victimes d’abus sexuels

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    Le journal « La Croix » relate ce jour que «  compte tenu de l’ampleur de la crise des abus sexuels dans son propre pays, Benoît XVI se devait, comme il l’avait fait aux États-Unis, en Australie, à Malte et à Londres, de recevoir personnellement des représentants des victimes et de leurs familles. Trois hommes et deux femmes l’attendaient donc vendredi soir, au séminaire d’Erfurt, à son retour, tardif, des vêpres mariales célébrées dans l’enclave catholique d’Etzlesbach (…). Cette rencontre fut, comme l’a toujours voulu Benoît XVI, personnelle et dense. Elle s’inscrit, à la suite de ses déclarations dans l’avion, dans la liste des « accusés de réception » qu’il envoie, posément, aux catholiques allemands. Mais si le pape prend en compte inquiétudes, révoltes et revendications, il n’engage ni négociation, ni dialogue. Il braque le projecteur sur ce qui est pour lui l’essentiel de l’ouverture que permet la foi : la relation avec le Christ. Ce fut encore palpable vendredi soir, à Etzelsbach, où les blessures de la dictature communiste sont encore vives. Alors qu’il venait de recevoir, face à 70 000 fidèles réunis en plein champ, une croix faite des barbelés de l’ancienne frontière entre les deux Allemagnes, Benoît XVI a rappelé : « Sous deux dictatures sans Dieu qui voulaient prendre aux hommes leur foi ancestrale », cette chapelle mariale était « une porte ouverte et un lieu de paix intérieure ». Aujourd’hui encore, « là où nous laissons l’amour de Dieu agir totalement dans notre vie, là le ciel est ouvert. Là, il est possible de modeler le présent de façon à ce qu’il corresponde toujours plus à la Bonne Nouvelle (…) »

    La suite ici , sous la signature de Frédéric Mounier : Benoît XVI a rencontré à Erfurt les victimes d’abus sexuels | La-Croix.com

  • Le remède des docteurs tant pis

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    C’est dans « Le Figaro » d’hier sous la signature de Patrick Saint-Paul :

    « Benoît XVI abordera dimanche à Fribourg, dans le Bade-Wurtemberg, en plein cœur de l'Allemagne catholique, la dernière étape de son voyage dans son pays natal. Ce sera aussi l'épreuve la plus délicate et la plus attendue. À Fribourg, le Souverain Pontife ira à la rencontre d'une Église catholique allemande déchirée par de nombreux courants réformateurs et contestataires. Attisée par les scandales d'abus sexuels et physiques qui ont secoué l'Église depuis janvier 2010. La crainte d'un schisme entre conservateurs et progressistes est de plus en plus présente outre-Rhin. Et de nombreux catholiques allemands espèrent une main tendue du Pape, pour amorcer la réconciliation.

    «L'Église s'inflige un silence destructeur sur la crise qu'elle traverse», juge le père jésuite Klaus Mertes. Ancien directeur du très huppé collège jésuite Canisius, à Berlin, il déclencha la vague de révélations sur les scandales pédophiles en dévoilant les abus survenus dans son établissement entre 1970 et 1980. Résultat : pour la première fois en 2010, le nombre de catholiques tournant le dos à leur Église - 181 000 - a largement dépassé le nombre de protestants quittant leur institution - 150 000. Depuis 1990, l'Église catholique allemande a connu une érosion inquiétante. En vingt ans, le nombre de catholiques a baissé de 12,7 % outre-Rhin, selon les chiffres de la Conférence des évêques allemands. Le nombre de paroissiens assidus à la messe a chuté de 42,5 %. Les mariages à l'église ont baissé de 58,3 %, les baptêmes de 43,1 %. Le nombre de candidats au sacerdoce est en chute libre (- 62,1 %).

    Le déclin ne cesse de s'accentuer. «Jusqu'à présent la hiérarchie de l'Église n'a pas eu le courage de reconnaître sincèrement la gravité de la situation qu'elle traverse», déplore Hans Küng, théologien et critique du Pape. Plusieurs hauts responsables de confession catholique issus du parti conservateur d'Angela Merkel, parmi lesquels le président de la République fédérale, Christian Wulff, et le président du Bundestag, Nobert Lammert, réclament une modernisation de l'Église catholique » La suite est ici : Le spectre d'un schisme plane sur les catholiques allemands 

    La question est de savoir si ce ne sont pas précisément les recettes modernistes qui  ont mis à mal l’Eglise depuis quarante ans. Il est peu probable que Benoît XVI soit prêt à en rajouter…

     

  • Benoît XVI en Allemagne: deuxième jour

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    Excellent, comme toujours, Jean-Marie Guénois, a relevé l’essentiel avec une grande lucidité : la fin (espérons-le) d’un œcuménisme papotant dans l’équivoque, la méthode Benoît XVI (une sorte de judo intellectuel) et la présence d’un catholicisme traditionnel (à côté des poses « conciliaires » et sécularistes). Voici son point de vue :

     - La fin d'un certain œcuménisme. Ce mot compliqué désigne le travail de rapprochement effectué depuis le Concile Vatican II par les Eglises chrétiennes. En rendant hommage à Martin Luther dans la ville même, Erfurt, où il fut ordonné prêtre en 1507, Benoît XVI, a pris les protestants à témoin. (Merci de lire l'article que j'ai rédigé à ce sujet). Oui, a-t-il reconnu, les questions spirituelles qui hantaient ce moine étaient pertinentes. Notamment sur la question du mal et du salut.

    Pertinentes au point qu'elles se posent toujours aujourd'hui sauf que ces thèmes sont considérés comme dépassés par une majorité de protestants eux-mêmes et par bon nombre de catholiques. Le Pape, en épousant le questionnement spirituel de Luther, a donc invité les protestants à un examen de conscience sur leurs propres racines et sur leur héritage mystique.

    Ce qui est une façon pour lui de poser autrement les bases de l'œcuménisme, non plus de négociations pour aboutir à un compromis, mais pourrait-on dire, de communion spirituelle autour de la personne du Christ

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