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  • Un plan de rationalisation des cultes qui risque bien d'esquinter l'Eglise de Belgique

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    Sur lalibre.be, Stéphane Tassin résume les propositions formulées par Pierre-Yves Jeholet, député et président du groupe MR au "parlement de Wallonie", pour rationaliser les cultes dans notre pays; des propositions qui ne laisseraient pas l'Eglise indemne :

    "Pourquoi ne pas fusionner les fabriques d’églises?"

    Pierre-Yves Jeholet (MR) veut ouvrir le débat sur la gestion des cultes au Parlement wallon.

    Pour son premier rapport d’initiative parlementaire (permis par le nouveau règlement du Parlement wallon), le chef du groupe MR, Pierre-Yves Jeholet s’attaque à un sujet sensible : les cultes. Son rapport, rédigé avec l’aide de Caroline Sägesser (ULB) et Jean-François Husson (ULg), propose un état des lieux de la gestion des différents cultes reconnus en Wallonie. "Il faut savoir que certaines dispositions sont réglées par des lois datant de 1809" , précise Pierre-Yves Jeholet. Celui qui est aussi bourgmestre de Herve veut sensibiliser ses collègues à la situation rencontrée par les pouvoirs locaux, confrontés à de multiples problèmes en la matière : entretien du bâti, reconnaissance des mosquées, membres vieillissants de fabriques d’églises, enjeux budgétaires, etc. Ce rapport sera très prochainement discuté en commission du Parlement wallon. "Je veux éviter les clivages. Je propose quelques pistes qui sont ouvertes à discussion."

    La tutelle et le financement. M. Jeholet propose de regrouper la tutelle et le financement à un seul niveau de pouvoir. Les pratiques et les interventions actuelles sont différentes d’une commune ou d’une province à l’autre. Il y a par exemple un manque de visibilité des autorités locales sur les mosquées. Ces dernières étant financées par la province.

    La rationalisation des lieux de culte. "De l’avis même des représentants du culte catholique, essentiellement concerné par cette mesure, il faut réduire le nombre de lieux de culte" , explique Pierre-Yves Jeholet, qui propose par exemple des affectations partagées, l’utilisation par un autre culte, etc.

    La reconnaissance des communautés cultuelles locales. Le rapport propose une nouvelle procédure visant la reconnaissance et le financement public pour une communauté qui souhaiterait être reconnue. Une procédure en deux étapes (reconnaissance et financement) est proposée. Précisons que Paul Furlan, le ministre PS en charge de cette compétence, prépare un décret allant dans ce sens.

    Le regroupement des établissements. En prenant l’exemple de Tournai où les différentes fabriques d’églises se sont regroupées, M. Jeholet imagine de généraliser une telle expérience pour répondre notamment aux problèmes de vieillissement rencontrés chez les bénévoles qui gèrent les fabriques d’églises mais également pour des raisons de planification budgétaire à plus grande échelle.

    Les interventions budgétaires publiques. Le député vise ici, notamment, les logements mis à disposition des ministres du culte. Si actuellement la situation ne fixe pas de règles précises en termes de montants octroyés pour le logement d’un ministre du culte, par exemple, Pierre-Yves Jeholet considère qu’il serait bien de fixer un cadre précis.

    Voir le rapport dans son intégralité

    Voir la synthèse de ce rapport

  • Le Vatican de François abandonne-t-il les catholiques chinois au parti communiste ?

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    CINA_Zen_Ze-kiun.jpgLe cardinal Zen Ze-kiun n'a jamais hésité à dénoncer les atteintes à la liberté religieuse mises en œuvre par Pékin. Depuis Hongkong, il répond aux questions de Famille Chrétienne :

    " À 84 ans, le cardinal Zen Ze-kiun est un homme libre. Évêque émérite de Hongkong – un diocèse qu’il a dirigé de 2002 à 2009 –, il est devenu la « conscience » de cette ancienne colonie britannique retournée en 1997 sous le drapeau chinois.

    Originaire de Shanghai – une ville que ses parents ont fuie en 1948, juste avant la prise du pouvoir par les communistes –, il connaît parfaitement les réalités de l’Église en Chine. Et il ne s’est jamais privé de dénoncer les atteintes à la liberté religieuse mises en œuvre par le Parti communiste chinois.

    Très critique ces dernières années des négociations menées par le Saint-Siège avec Pékin, le cardinal irrite jusqu’à Rome. 

    Quelle est la portée du geste posé par Mgr Ma Daqin le 7 juillet 2012, à Shanghai, en quittant l’Association patriotique sous tutelle de l’Etat le jour de son ordination ?

    Dans sa Lettre aux catholiques de Chine de 2007, le pape Benoît XVI a nettement dit que les principes qui sont à la base de l’Association patriotique sont inacceptables pour l’Église catholique.

    Afin de se tenir informé des réalités de l’Église de Chine, il avait mis sur pied au Vatican une « Commission Chine » réunissant différentes personnes – dont j’étais. Lors de nos rencontres, nous étions arrivés à la conclusion que, après des années de patience où nous avons attendu que l’Association patriotique change de l’intérieur, il était temps de dire clairement que cette instance était inacceptable pour les catholiques. Pour moi, Mgr Ma n’a donc fait qu’agir selon ce que le Saint-Siège demande.

    Malheureusement, quand Mgr Ma a agi comme il l’a fait en juillet 2012 à Shanghai, il n’a pas reçu de soutien explicite de la part du Saint-Siège. J’aurais aimé alors que le pape fasse une déclaration, par exemple, pour dire simplement qu’il était soucieux du sort de Mgr Ma. Le simple fait pour le pape de mentionner Mgr Ma aurait suffi pour que Pékin comprenne que le Saint-Siège était derrière lui.

    De ce fait, la portée du geste posé par Mgr Ma est, pour certains sur place, à Shanghai et en Chine, moins claire : le Vatican soutient-il vraiment ce genre d’initiative ? Alors que, lors des réunions de la Commission vaticane pour l’Église en Chine, nous avions été très clairs sur le fait que le temps de la tolérance était révolu.

    J’admire vraiment ce qui s’est passé à Shanghai. Le geste de Mgr Ma a pour moi une portée exemplaire, prophétique, et pourrait être le début d’un mouvement de fond pour l’Église en Chine.

    Le courage d'un évêque

    7 juillet 2012, cathédrale de Shanghai, Mgr Thaddée Ma Daqin vient d’être ordonné évêque et prend la parole : « Je me souviens de ce que notre sainte Mère l’Église m’a rappelé récemment : quand tu auras reçu le ministère épiscopal pour seconder Mgr Jin [Luxian], il faudra consacrer toutes tes énergies au ministère épiscopal et au travail d’évangélisation, et il sera gênant de continuer d’assumer certaines responsabilités. C’est pourquoi à partir de ce moment de mon ordination, il n’est désormais plus souhaitable pour moi d’être membre de l’Association patriotique. » Stupeur dans les rangs des représentants des autorités, mais longue et vibrante ovation de l’assistance qui applaudit sans retenue. En posant ce geste, Mgr Ma est le premier évêque « officiel » à ainsi publiquement annoncer qu’il quitte l’Association patriotique. Âgé de 47 ans, originaire d’une famille de la communauté « clandestine », il a fait ses études au séminaire « officiel » de Sheshan. Dans les années 2000, lorsqu’il est évident que les évêques « officiel » et « clandestin » de Shanghai – Mgr Jin Luxian et Mgr Fan Zhongliang – approchent de leur mort, Rome leur demande de se mettre d’accord sur un successeur. À Mgr Xing Wenzhi, nommé par Benoît XVI en 2005, mais écarté en 2011 par les autorités chinoises, succède Mgr Ma Daqin en 2012 jusqu’à son ordination épiscopale. Il est depuis ce jour empêché de gouverner son diocèse.

    Près de quatre ans après, quelle est la situation à Shanghai ?

    Le Saint-Siège, Mgr Jin Luxian [l’évêque « officiel » de Shanghai, décédé le 27 avril 2013 à l’âge de 96 ans] et Mgr Ma étaient tous très conscients que sa démission de l’Association patriotique poserait de grandes difficultés. Je pense que la décision n’a pas dû être facile à prendre pour Mgr Jin.

    Vous devez savoir qu’à Shanghai, les deux administrations qui ont à voir avec l’Église sont le Bureau des Affaires religieuses et la Sécurité publique. Le Bureau des Affaires religieuses a toujours été contre l’Église, agissant pour créer des problèmes, des difficultés à l’Église. La Sécurité publique avait des rapports bien plus cordiaux avec Mgr Jin. Celui-ci a donc dû planifier tout cela dans la plus grande discrétion, et ils n’ont pas réalisé ce qui se tramait. Ils ont donc été très surpris, se sont sentis offensés, car ils ont perdu la face.

    Pour autant, depuis, les autorités chinoises n’ont pas osé « faire » un nouvel évêque pour combler l’absence actuelle d’évêque en position de gouverner. Cela signifie que lorsque le clergé reste uni, le gouvernement se montre très prudent et ne peut agir à sa guise. Ils ont certainement essayé de convaincre tel ou tel d’accepter de devenir évêque à la place de Mgr Ma, mais personne n’a accepté, et ils n’ont pas osé non plus nommer quelqu’un qui viendrait d’un autre diocèse.

    Nous sommes certes pour l’heure dans une impasse, car ni le gouvernement ni l’Église ne veulent « perdre la face », mais c’est le prix à payer pour sortir de l’ambiguïté.

    Quelle issue désormais peut-on entrevoir pour le diocèse de Shanghai ?

    L’impasse n’est pas qu’à Shanghai. C’est toute l’Église en Chine qui se trouve dans une impasse. La situation présente est objectivement parlant celle d’une Église « officielle » qui se trouve en situation schismatique. L’Association patriotique ne peut pas être acceptée, et ceux qui travaillent avec elle – qu’ils le fassent bon gré ou mal gré – se placent dans une situation schismatique.

    Je comprends que le gouvernement ne veuille pas « perdre la face » dans cette affaire, mais nous non plus, nous ne pouvons nous asseoir sur nos principes ! Si donc, aujourd’hui, il n’y a pas de possibilité de sortir de l’impasse sans renier nos principes, alors nous devons en rester là où nous en sommes actuellement. Pourquoi vouloir sortir de l’impasse à tout prix ?

    En juillet 2012, Mgr Ma a posé un geste fort. Il serait insensé de revenir en arrière. Certes, il est très difficile pour un diocèse de ne pas avoir d’évêque, et de très nombreuses activités sont actuellement gelées. Tout le monde est dans l’expectative, et c’est une situation douloureuse et dangereuse, mais nous n’avons pas le choix.

    Ma position est que nous devons affirmer clairement nos principes, nous ne pouvons les renier pour avoir… Pour avoir quoi exactement ? Récolter une Association patriotique toujours plus puissante et une Église au final qui est schismatique ? Est-ce cela que nous voulons ?

    Peu avant le Nouvel An chinois, le pape François a donné un entretien, publié à Hongkong, au sujet de la Chine. Comment avez-vous accueilli ses propos ?

    Tout le monde admire les efforts déployés par le pape. Il fait preuve de tant de bonne volonté dans l’expression de son désir de se rendre un jour en visite en Chine. Mais je ne peux pas cacher que j’ai été déçu par cette interview, car la religion a été exclue du champ de l’interview : comment imaginer interviewer le pape et ne pas parler de religion ?

    Le pape parle de culture. Très bien. J’entends des personnes dire qu’il met ses pas dans ceux du jésuite Matteo Ricci, auteur en 1595 d’un Traité de l’amitié à l’adresse des Chinois et de l’empereur. De grâce, laissez Matteo Ricci en paix ! Matteo Ricci avait affaire à un empereur. Nous avons affaire à un Parti communiste. Chacun sait que les communistes chinois ont piétiné plus que n’importe qui la culture. Ils ne défendent que la culture socialiste.

    De même, le pape dit qu’il ne faut pas avoir peur de la Chine. Mais, ici, à Hongkong, les gens rient lorsqu’ils lisent cela. Rome est loin de la Chine, nous en sommes tout près ici, et tous, nous avons peur. Alors, pourquoi donner une telle interview ?

    La réponse de Pékin est venue, très claire : les journaux chinois officiels ont répondu : « Nous voulons des faits », autrement dit : « Rendez les armes ! Soumettez-vous aux demandes de Pékin ! » Et on peut bien comprendre pourquoi la Chine n’a aucune raison de faire des compromis. Ils dominent la partie « officielle » de l’Église et maintenant, ils veulent que l’autre partie, la partie « clandestine », se fonde dans la partie « officielle ». Et ils veulent que le Saint-Père donne sa bénédiction à l’Association patriotique !

    Mais la politique du kowtow, à savoir s’abaisser devant le pouvoir central chinois, ne peut porter de bons fruits. Le pape parle d’adopter une attitude humble. Très bien, l’humilité est une vertu cardinale, mais il ne faut pas le faire en abandonnant toute dignité, la dignité de notre foi, la dignité de l’Église. Nous ne devons pas « faire kowtow ». Or, je pense que cette interview ne peut que convaincre le pouvoir chinois à Pékin que le Saint-Siège est prêt à tout pour parvenir à un accord.

    On entend dire qu’en décembre 2016, le gouvernement chinois va convoquer à Pékin l’Assemblée nationale des représentants catholiques. Comment l’interpréter ?

    La tenue de cette assemblée serait le signe le plus éclatant que nous sommes en présence d’une Église schismatique. J’espère que le Saint-Père ne se fait pas d’illusions, mais à Rome, ceux qui négocient ne comprennent pas les communistes chinois. Cela renvoie à l’Ostpolitik (1), qui certes avait trait aux négociations entre Rome et les régimes communistes d’Europe de l’Est et en Russie. Certains à Rome se scandalisent que j’en parle pour qualifier les négociations avec Pékin. Mais je dois rappeler ici que l’Ostpolitik a été un échec. Les Églises en Europe de l’Est n’ont pas gagné une once de liberté grâce aux négociations menées par Rome. Elles ont eu la liberté quand le Rideau de fer est tombé. Alors, comment militer aujourd’hui pour une Ostpolitik en direction de la Chine ? Pourquoi reprendre des méthodes qui ont pourtant fait la preuve de leur inefficacité ?

    Les personnes qui n’ont pas vécu sous un système dictatorial ne peuvent pas comprendre. Jean-Paul II avait vécu sous le nazisme et le communisme, il comprenait. Le pape actuel vient d’Amérique du Sud, et ces pays ont eux aussi connu des dictatures dominées par les militaires, les classes riches et l’impérialisme américain. Les gens ont souffert sous ces régimes et ils se sont tournés vers le marxisme, qui avait là un « marché » à prendre. Même parmi les catholiques, la tentation a été forte, avec la théologie de la libération.

    Pour sûr, le Père Bergoglio à l’époque n’a jamais fait sienne la théologie de la libération, mais on peut penser que lui et ses amis jésuites ont eu à souffrir des régimes militaires. Dès lors que vous vouliez aider les pauvres, vous étiez soupçonnés, accusés d’être communiste. Il est donc naturel que le pape ait une certaine sympathie pour les communistes, car il n’a connu que le communisme persécuté sous la botte des militaires. Mais il n’a pas connu les communistes qui ont tué des millions et des millions d’innocents. Il n’a pas connu ces communistes-là ! Et, à Rome, ils ne connaissent pas la Chine, ils ne parlent ni ne lisent le chinois, ils n’ont pas pratiqué les communistes chinois.

    Mes craintes sont donc fortes, même si le Saint-Père n’a pas encore pris position clairement [au sujet du « dossier chinois »]. J’ai très souvent écrit au pape François. Ce que j’espère, c’est qu’il écoute, qu’il écoute tout le monde, tous ceux qui ont des avis divergents sur cette question des rapports avec la Chine. Mais je ne cache pas que la situation actuelle est lourde de dangers, car il y a tant de gens autour de lui qui poussent à conclure un accord avec Pékin. Des personnes qui ne rêvent qu’à une chose : pouvoir dire enfin, urbi et orbi, qu’un accord a été conclu avec la Chine !

    Est-il envisageable que Pékin amende sa politique religieuse ?

    Comment la Curie romaine pourrait-elle penser qu’elle aboutira à un accord pour les catholiques chinois alors que les autres religions restent soumises au contrôle du gouvernement ? C’est une illusion.

    Quand il n’y a pas de dialogue, paradoxalement, vous pouvez tolérer beaucoup de choses. Il y a eu ainsi, les années passées, des ordinations épiscopales pour des évêques qui avaient été acceptés par les deux parties, Rome et Pékin. Chacun disait avoir donné son accord, tout en prétendant ignorer ce que faisait ou disait l’autre partie. Tant que les choses étaient laissées dans un certain flou, vous pouviez vous satisfaire de la situation, mais du moment où vous fixez les choses dans un document, fruit d’une négociation, l’équivoque n’est plus possible. Or, il n’y a aucun signe que Pékin va changer.

    Un temps, je me suis dit que la situation pourrait s’améliorer avec le nouveau président Xi Jinping [au pouvoir depuis fin 2012]. Je me disais que peut-être qu’une fois qu’il aurait tous les leviers du pouvoir en main, il ferait bouger les choses dans un sens positif. Mais ce « peut-être », je le crains, était une illusion ! Le pouvoir se raidit de toutes parts.

    Un prêtre de Chine continentale, mort récemment dans des circonstances non élucidées (les autorités disent qu’il s’est « suicidé », mais sans rien apporter à l’appui de leurs dires), a écrit qu’il n’y avait aucun espoir que la situation s’améliore dans un proche avenir. Il ajoutait qu’il fallait donc attendre. Selon lui, l’Église pouvait attendre. L’Église primitive a bien attendu trois cents ans pour convertir l’empire romain ! Mais ce qu’il nous est impossible de faire, c’est de nous trahir nous-mêmes.  

    Vers un accord avec le Saint-Siège ?

    Le 27 avril, à l’issue de l’audience générale du mercredi, des prêtres chinois en visite à Rome saluent le pape François et lui disent leur désir de le voir en Chine. « Oui, oui, j’aimerais venir », leur répond-il, réitérant là sa volonté souvent exprimée d’être au plus proche des catholiques de Chine. Une visite du pape à Pékin est-elle pour autant envisageable ? Rien n’est moins sûr, tant la méfiance des dirigeants chinois envers l’Église est forte. Témoins de l’effondrement du communisme en ex-URSS, ils savent très bien le poids qu’a pesé Jean-Paul II dans la chute du Rideau de fer. Même si la Chine d’aujourd’hui – avec à peine 1 % de catholiques – ne peut être confondue avec la très catholique Pologne, les communistes chinois savent leur pouvoir fragile. Pourtant, des contacts existent entre le Saint-Siège et la Chine, et il semble même qu’ils s’accélèrent. En juin 2014, une délégation chinoise était à Rome pour rencontrer de hauts responsables de la Curie. En octobre 2015, c’était au tour d’une délégation vaticane d’aller dans la capitale chinoise. En janvier de cette année enfin, une délégation chinoise était à Rome. Dernièrement, fin avril, une délégation du Vatican était à Pékin.

    Juin 2014, octobre 2015, janvier 2016, avril 2016 : les visites se suivent, le rythme s’accélère, mais… rien ne filtre. Aucune communication officielle tant de la part de Rome que de Pékin sur le contenu de ces négociations. Ce 4 mai toutefois, dans le Corriere della Serra, le cardinal Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, a évoqué des « perspectives prometteuses », les deux parties cherchant à « trouver ensemble des solutions aux problèmes de la présence de l’Église catholique dans ce pays immense » ; Mais il n’a pas caché qu’une des caractéristiques du « dialogue avec la Chine » était qu’il connaissait « des hauts et des bas ».

    Pour le Saint-Siège, l’enjeu est clair : à l’heure où la Chine connaît des mutations sociales profondes, où l’Église locale voit disparaître la génération des évêques qui ont aujourd’hui 90 ans et plus, le pape doit nommer de nouveaux évêques, souvent jeunes, qui seront aux commandes pour les années à venir. Avec ces nominations, Rome veut favoriser l’unité de l’Église en donnant, pour chaque diocèse, un évêque unique aux communautés « officielles » et « clandestines ». Il s’agit aussi d’obtenir de Pékin des garanties quant à la liberté de fonctionnement et d’organisation de l’Église en Chine. À ce jour, les évêques n’ont en effet strictement aucune liberté pour se réunir. Pour Pékin, un accord avec le Saint-Siège permettrait sans doute d’obtenir que la nonciature, qui est à Taipeh (Taïwan) depuis 1952, revienne sur le continent, en Chine populaire. Ce serait un succès diplomatique certain, le Saint-Siège étant le seul État d’importance à – encore – entretenir des relations diplomatiques avec Taipeh. Mais on voit mal aujourd’hui que la Chine accorde à l’Église catholique une véritable autonomie de fonctionnement, autonomie qui est refusée à toutes les autres religions présentes en Chine ainsi qu’à la société civile dans son ensemble. Les 22 et 23 avril, le président Xi Jinping a présidé une réunion au sujet de la politique religieuse, et il y a réitéré une vieille antienne des communistes chinois, à savoir que le pays « devait résolument se prémunir contre toute infiltration étrangère menée au nom de la religion ». Sous la langue de bois, c’est bien l’Église qui est visée dans son lien à Rom

    Régis Anouil »

    Régis Anouil est rédacteur en chef d’Eglises d’Asie, l’agence d’information des Missions étrangères de Paris (MEP)

    • Dans les années 1960-1970, le Saint-Siège – via le cardinal Casaroli, architecte de l’Ostpolitik – entame des négociations avec les régimes communistes d’Europe de l’Est pour tenter d’organiser un espace de liberté pour les Églises locales, persécutées. L’élection de Jean-Paul II en 1978 marquera la fin de l’Ostpolitik, le pape s’attachant à encourager les Églises locales face au communisme."

    Ref. Le Vatican de François abandonne-t-il les catholiques chinois au part  communiste ?

    JPSC 

  • Laïcité de l'Etat : d'après Wouter Beke, nous serions en présence d'un agenda des Loges

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    Lu sur lalibre.be :

    Wouter Beke et la laïcité de l'Etat: "Nous sommes en présence d'un agenda des loges"

    Faut-il ajouter un préambule à notre Constitution dans lequel on rappellerait nos valeurs fondamentales, comme le voudraient le PS, le MR et l'Open VLD? Pour rappel, la N-VA le refuse et souhaite simplement modifier l'article 21 de la Constitution en ajoutant "Personne ne peut, sur la base de motifs religieux ou idéologiques, se soustraire aux normes juridiques, ni limiter les droits et libertés d’autrui". Wouter Beke, président du CD&V, explique sa position dans une interview au magazine Knack.

    Toute la question est là : est-ce que les termes "laïcité" ou "neutralité" devraient être inscrits dans la Constitution? Pour Wouter Beke, président d'un parti prônant des valeurs chrétiennes, la réponse est claire. "La question de savoir si tout un chacun partageait nos valeurs s'est transformée en une question sur la foi. Mais la radicalisation des jeunes ne s'est pas passée dans une mosquée. Les prédicateurs sont venus contacter les jeunes via Internet".

    Il poursuit en pointant du doigt une intention de la franc-maçonnerie belge : "Soyons clairs, nous sommes confrontés à un agenda des loges. Tout à coup, un Etat laïque à la française doit être introduit en Belgique. Mais l'Etat laïque français n'a quand même pas pu empêcher les attentats terroristes à Paris, si? Certains veulent utiliser ce préambule pour mettre en oeuvre l'agenda anti-religieux des loges, certains pour importuner les musulmans, d'autres pour harceler les nationalistes flamands. Selon moi, les valeurs de la Belgique sont précisément les mêmes que les valeurs européennes. Pourquoi ne prenons-nous pas juste le préambule de la Constitution européenne?"

    Le CD&V et le CDH craignent qu'en cas d'introduction d'une laïcité à la française chez nous, l'enseignement catholique (réseau libre) et les cultes ne soient, comme en France, plus financés par l'Etat.

  • Notre-Dame de Chrétienté : mais qu’est-ce qui les fait marcher ?

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    Vu sur le blog « salon beige »:

    Voir par ailleurs : Le pape François au journal « La Croix » : les racines de l’Europe sont plurielles

    JPSC

  • Dom Jean Pateau à Chartres : garder l’esprit de pèlerinage

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    Homélie de Dom Jean Pateau, Père-Abbé de l’abbaye bénédictine  Notre-Dame de Fontgombault, en la cathédrale Notre-Dame de Chartres, le 16 mai 2016 durant la messe de clôture du grand pèlerinage Paris-Chartres. Lu sur le blog « Salon Beige » : 

    Dom Pateau.jpg« Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique. » (Jn 3,16)

    Excellence, Très Révérends Pères, Chers Pèlerins,

    Le bilan corporel de ces journées est piteux... Des muscles endoloris, des pieds rougis d'ampoules, peut-être le secret désir d'anticiper dès maintenant, par quelques minutes d'assoupissement, une nuit réparatrice encore trop lointaine...

    Au terme de ce pèlerinage, Notre-Dame, en sa demeure, appelle : « Mon Enfant, qu'es-tu venu faire ici ? » Un exploit sportif ? Des amis à retrouver pour prier ensemble ?

    Par la grâce de Dieu, en ces jours, nous avons redécouvert le chemin de notre cœur, le lieu où s'accomplit un grand Mystère : la rencontre avec Dieu. « Faites-moi rentrer dans ce silence plein de Dieu, de la Sainte Trinité, où je découvrirai que, parce que vous nous avez aimé le premier, nous sommes devenus capables de vous aimer et d'aimer les autres... » soupirait l'Abbé Coiffet lors de l'adoration du 8 juin 2014.

    « Mes chers enfants, disait encore le cher Abbé, le pèlerinage ne s'arrête pas... Il continue demain, comme la route du ciel et de la sainteté... dans vos maisons, vos familles, vos écoles... » J'ajouterais dans notre nation, dans l'Église.

    « Dieu trace ma route » affirmait Jeanne, la Pucelle d'Orléans, à ses compagnons.  Il trace notre route. Depuis trois jours, un chemin s'est ouvert et a été parcouru ! Qu'en sera-t-il demain, alors que nous retrouverons le routinier quotidien ? Une épave ballottée par les vagues, à la merci des courants, n'a rien à voir avec la flèche filant droit au but.

    Garder l'esprit du pèlerinage, c'est accepter la souffrance et l'effort d'une conversion qui n'est pas achevée et qui dure, en s'ouvrant sans crainte et sans relâche à la miséricorde de Dieu, viatique inépuisable du pèlerin qui tombe, mais qui toujours veut reprendre sa route.

    Garder l'esprit du pèlerinage, c'est alimenter la Foi en faisant sien et en approfondissant les enseignements du Christ et de l'Église ; c'est demeurer dans l'Espérance, le Mauvais et le mal  sont déjà vaincus ; enfin, c'est pratiquer la Charité à travers les œuvres de miséricorde envers le prochain, en commençant par celui qui nous est le plus proche, notre famille... mais sans oublier ceux qui sont persécutés au Nom de Jésus, ou qui ignorent encore son Nom.

    Garder l'esprit du pèlerinage, c'est être missionnaire : vivre et témoigner de l'Évangile jusqu'aux périphéries. Pour certains, cet appel est une invitation à un engagement désintéressé en politique, service éminent de charité. Plus que jamais le monde désorienté est dans la quête vague d'un Sauveur, plus que jamais l'univers dans la confusion appelle les artisans d'une chrétienté. Combien de temps durera encore la nuit ? Combien de temps la vantardise de ceux qui prétendent faire l'économie de Dieu, et le manque de foi, d'ardeur, la compromission parfois, des témoins du Christ, s'uniront-ils pour faire obstacle à l'œuvre de Dieu ? Croyons-nous avoir à annoncer la beauté, la  jeunesse, la fraîcheur, la joie  de l'Évangile à notre monde vieilli et triste ?

    Il fait toujours grande pitié en terre de France.

    Levez donc les yeux, fils bien-aimés, dignes représentants d'une nation qui se glorifie du titre de fille aînée de l'Église, invitait le Pape XII il y a presque 60 ans, et regardez les grands exemples qui vous ont précédés… Tombez à genoux devant le Dieu qui vous attend au tabernacle, renouvelez votre profession de foi, promettez-lui de nouveau votre fidélité la plus parfaite, et soyez sûrs que ce faisant vous répondrez à votre vocation d'hommes, de chrétiens, de Français… Et s'il peut sembler un moment que triomphent l'iniquité, le mensonge et la corruption, il vous suffira de faire silence quelques instants et de lever les yeux au ciel, pour imaginer les légions de Jeanne d'Arc qui reviennent, bannières déployées, pour sauver la patrie et sauver la foi. (Extrait du radio-message du 25 juin 1956.)

    Comment répondre aujourd'hui aux paroles du saint Pontife ?

    L'anneau de Jeanne, que d'aucuns croyaient doté de pouvoirs magiques, est parmi nous. Il n'est que l'humble témoin de l'inébranlable fidélité de la Pucelle d'Orléans à son Seigneur.

    Garder l'esprit du pèlerinage, c'est passer en pensée l'anneau de Jeanne à son doigt et l'entendre dire : « Je m'en remets à Dieu mon Créateur, je l'aime de tout mon cœur. »

    « Messire Dieu, premier servi » est notre mot d'ordre. Alors la Pucelle nous redira les paroles entendues de ses voix : « Ne te chaille pas de ton martyre (de la peine que te demandera ton témoignage, ta conversion, pourrions-nous dire). Prends tout en gré, Dieu t'aidera ; tu t'en iras, par grande victoire, au Paradis. »

    Ce pèlerinage s'achève, la route commence :

    « Venez Seigneur Jésus... Venez Esprit Saint... »

    Amen. Alléluia."

     

    JPSC

  • 11.000 fidèles au pèlerinage de Pentecôte, ce lundi, à Chartres

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    Sous la bannière de Notre-Dame de Chrétienté, 11.000 marcheurs catholiques ont bravé les kilomètres et les ampoules, sur les 104 km qui relient Notre-Dame de Paris à Notre-Dame de Chartres, dans le cadre du pèlerinage de Pentecôte, ce lundi 16 mai. Des figures aux traits tirés, des godillots crottés, des mollets fourbus et des pieds crevassés et endoloris. Les stigmates de la fatigue et des douleurs musculaires se lisaient sur la plupart des 11.000 catholiques traditionalistes qui ont participé, ce lundi 16 mai, au pèlerinage de Pentecôte, organisé par Notre-Dame de Chrétienté, entre Paris et Chartres. Lu sur le site de l’ Echo républicain d’Eure et Loire :

    « Partis samedi 14 mai, de la capitale, les marcheurs ont repris la route très tôt, ce lundi 16 mai, pour boucler les derniers kilomètres d'un périple de 104 km à travers champs. Après un pique-nique à Saint-Prest, les fanions des premiers chapitres sont arrivés à Chartres en début d'après-midi, puis sur le parvis de la cathédrale, où se trouvaient le poste de secours, pour bander les plaies, et l'oreille bienveillante des prêtres confesseurs, pour panser les âmes.

    Peu avant 15 h 15, les différents chapitres, par processions, ont pris place dans la cathédrale, pour assister à une messe dans sa forme dite extraordinaire, c'est à dire selon le rite romain, en latin. Pour la première fois à Chartres, les pèlerins ont pu admirer, parmi les reliques célébrées, l'anneau qui aurait appartenu à Jeanne d'Arc.

    Sous les voûtes de la cathédrale, seuls 2.000 pèlerins ont trouvé place, tandis que la plupart des 9.000 autres suivaient la cérémonie devant l'édifice, sur un écran géant qui a retransmis, jusqu'aux alentours de 17 h 30, un office marqué par une liturgie très codifiée, telle qu'elle se pratiquait jusqu'aux années 60.

    Sébastien Couratin »

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    Ref. 11.000 fidèles au pèlerinage de Pentecôte, ce lundi, à Chartres

    «…une liturgie très codifiée, telle qu'elle se pratiquait jusqu'aux années 60 » ?  Sauf erreur, en 2007 un certain Benoît XVI a redonné droit de cité à cette liturgie traditionnelle, jamais abandonnée, et qui se développe désormais officiellement en parallèle avec la forme « ordinaire » issue des réformes de Paul VI (1970).  

    Voir la vidéo de la messe de clôture ici: http://livestream.com/satstream/ndc2016?t=1463406589743

    JPSC      

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  • Dans une nouvelle interview, le pape s'exprime au sujet des lefèbvristes, du synode sur la famille et du prochain synode

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    Lu sur le site du journal La Croix (Guillaume Goubert et Sébastien Maillard) :

    Pape François : « Nous sommes sortis différents du Synode »

    EXCLUSIF Le pape François estime « bien dialoguer » avec les lefebvristes et avancer « avec patience » vers un accord fondamental avec eux. Extrait de l’interview que le pape François a accordé à Guillaume Goubert, directeur de « La Croix » et à Sébastien Maillard, envoyé spécial à Rome.

    La Croix : Vous avez reçu, le 1er avril dernier, Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. La réintégration des lefebvristes dans l’Église est-elle de nouveau envisagée ?

    Pape François : À Buenos Aires, j’ai toujours parlé avec eux. Ils me saluaient, me demandaient une bénédiction à genoux. Ils se disent catholiques. Ils aiment l’Église. Mgr Fellay est un homme avec qui on peut dialoguer. Ce n’est pas le cas d’autres éléments un peu étranges, comme Mgr Williamson, ou d’autres qui se sont radicalisés. Je pense, comme je l’avais formulé en Argentine, que ce sont des catholiques en chemin vers la pleine communion. Durant cette Année de la miséricorde, il m’a semblé que je devais autoriser leurs confesseurs à pardonner le péché d’avortement. Ils m’ont remercié de ce geste. Avant, Benoît XVI, qu’ils respectent beaucoup, avait libéralisé la messe selon le rite tridentin. On dialogue bien, on fait un bon travail.

    Seriez-vous prêt à leur accorder un statut de prélature personnelle ?

    Pape François : Ce serait une solution possible mais auparavant, il faut établir un accord fondamental avec eux. Le concile Vatican II a sa valeur. On avance lentement, avec patience.

    Vous avez convoqué deux Synodes sur la famille. Ce long processus a-t-il, selon vous, changé l’Église ?

    Pape François : C’est un processus commencé par le consistoire (de février 2014, NDLR) introduit par le cardinal Kasper, avant un Synode extraordinaire en octobre la même année, suivi d’un an de réflexion et d’un Synode ordinaire. Je crois que nous sommes tous sortis de ce processus différents de lorsque nous y sommes entrés. Moi également.

    Dans l’exhortation post-synodale (Amoris laetitia, avril 2016, NDLR), j’ai cherché à respecter au maximum le Synode. Vous n’y trouverez pas des précisions canoniques sur ce qu’on peut ou doit faire ou non. C’est une réflexion sereine, pacifique, sur la beauté de l’amour, comment éduquer les enfants, se préparer au mariage… Elle valorise des responsabilités qui pourraient être accompagnées par le Conseil pontifical pour les laïcs, sous la forme de lignes directrices.

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  • Le pape François au journal « La Croix » : les racines de l’Europe sont plurielles

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    Extraits de l’interview que François a accordée à Guillaume Goubert, directeur de « La Croix » et à Sébastien Maillard, envoyé spécial de ce journal à Rome :

    La Croix : Dans vos discours sur l’Europe, vous évoquez les « racines » du continent, sans jamais pour autant les qualifier de chrétiennes. Vous définissez plutôt « l’identité européenne » comme « dynamique et multiculturelle ». Selon vous, l’expression de « racines chrétiennes » est inappropriée pour l’Europe ? 

    Pape François : Il faut parler de racines au pluriel car il y en a tant. En ce sens, quand j’entends parler des racines chrétiennes de l’Europe, j’en redoute parfois la tonalité, qui peut être triomphaliste ou vengeresse. Cela devient alors du colonialisme. Jean-Paul II en parlait avec une tonalité tranquille. L’Europe, oui, a des racines chrétiennes. Le christianisme a pour devoir de les arroser, mais dans un esprit de service comme pour le lavement des pieds. Le devoir du christianisme pour l’Europe, c’est le service. Erich Przywara, grand maître de Romano Guardini et de Hans Urs von Balthasar, nous l’enseigne : l’apport du christianisme à une culture est celui du Christ avec le lavement des pieds, c’est-à-dire le service et le don de la vie. Ce ne doit pas être un apport colonialiste. 

    Vous avez posé un geste fort en ramenant des réfugiés de Lesbos à Rome le 16 avril dernier. Mais l’Europe peut-elle accueillir tant de migrants ? 

    Pape François : C’est une question juste et responsable parce qu’on ne peut pas ouvrir grand les portes de façon irrationnelle. Mais la question de fond à se poser est pourquoi il y a tant de migrants aujourd’hui. Quand je suis allé à Lampedusa, il y a trois ans, ce phénomène commençait déjà.

    Le problème initial, ce sont les guerres au Moyen-Orient et en Afrique et le sous-développement du continent africain, qui provoque la faim. S’il y a des guerres, c’est parce qu’il y a des fabricants d’armes – ce qui peut se justifier pour la défense – et surtout des trafiquants d’armes. S’il y a autant de chômage, c’est à cause du manque d’investissements pouvant procurer du travail, comme l’Afrique en a tant besoin.

    Cela soulève plus largement la question d’un système économique mondial tombé dans l’idolâtrie de l’argent. Plus de 80 % des richesses de l’humanité sont aux mains d’environ 16 % de la population. Un marché complètement libre ne fonctionne pas. Le marché en soi est une bonne chose mais il lui faut, en point d’appui, un tiers, l’État, pour le contrôler et l’équilibrer. Ce qu’on appelle l’économie sociale de marché. 

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  • Le cardinal Kasper et les diaconesses

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    Lu sur le site « réinformation tv » 

    La question posée par le pape François de créer une commission pontificale sur le sujet – si c’en est un… – d’éventuelles diaconesses, fait couler beaucoup d’encre et de salive. Le cardinal Walter Kasper, le célèbre théologien allemand et proche du pape, dont les vues ont provoqué bien des débats, estime que cette question divise l’Eglise en deux. 

    « Je pense qu’il va y avoir maintenant un débat féroce. Sur ce sujet, l’Eglise est divisée en deux », a-t-il effectivement déclaré vendredi dans un entretien accordé au quotidien italien La Repubblica. 

    Le débat sur les diaconesses

    La question pourtant reste pour l’heure imprécisée. S’agit-il d’envisager l’ordination de femmes « diacres » – diaconesses – ce qui, selon l’enseignement millénaire de l’Eglise, est strictement inenvisageable, non pour une simple question de discipline, mais à la nature même de l’Eglise ? Ou de revenir à certaines pratiques antiques, que le pape assimile au « faire », c’est à dire à certaines fonctions de service, en quoi consistait plus spécialement le diaconat dans les premiers temps de l’Eglise, mais sans lien direct avec l’ordination ?

    Le porte-parole du Vatican, le P. Federico Lombardi a tenu à rappeler vendredi que cette commission serait chargée d’examiner le rôle des diaconesses telles qu’elles ont pu exister dans les premiers siècles du christianisme.

     « Il faut être honnête : le pape n’a pas dit qu’il avait l’intention d’introduire une ordination diaconale des femmes », a-t-il insisté au micro de Radio Vatican.

    Le propos semble clair. Mais il faudrait sans doute veiller alors à user d’un autre mot, afin d’éviter la confusion.

    Or cette confusion est savamment entretenue par les uns, bêtement par les autres. Le cardinal Kasper ne saurait (malheureusement ?) être rangé dans cette seconde catégorie. Pourquoi donc s’évertue-t-il à couper, d’une certaine façon, l’herbe sous le pied d’une future commission qui n’est pas même encore constituée, en introduisant une question dont, le porte-parole du Vatican l’affirme, il ne saurait être question.

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  • Le pape François va-t-il instituer un diaconat pour les femmes ?

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    D'Arnaud Dumouch ( http://docteurangelique.free.fr/accue...) :

    Diaconat permanent 6 ─ Le pape François va-t-il instituer un diaconat pour les femmes ? Rom 16, 1 (7 mn).

    Les diaconesses existaient du temps des Apôtres : « Rm 16, 1 : « Je vous recommande Phébée, notre soeur, diaconesse de l'Eglise de Cenchrées. » Mais, cette fonction de "servantes" était instituée et n'était pas un ministère ordonné (avec imposition des mains et caractère). C'étaient, pour résumer, l'équivalent des femmes qui suivaient Jésus et le servaient : Marc 15, 40 Il y avait aussi des femmes qui le suivaient et le servaient lorsqu'il était en Galilée. »
    Nul ne sait si les féministes vont apprécier cette fonction instituée de "servantes"... Par contre, cela plaisait beaucoup à la Vierge Marie : Lc 1, 38 Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur. »
    Le diaconat permanent, 2016
    https://www.youtube.com/playlist?list...
    Cours donné sur cette vocation et ce ministère ordonné en 2016.
    Document de l’Institut Docteur Angélique http://docteurangelique.free.fr/accue...

  • Les Polonais marchent pour la Vie

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    (Source) Les Marches pour la Vie en Pologne, un espoir pour l’Europe

    Ce dimanche 15 mai, à Varsovie s’est déroulée la 11ème édition de la Marche pour Vie et la Famille rassemblant des milliers des personnes. L’événement est tellement populaire qu’il est organisé dans plus de 140 villes polonaises rassemblant plusieurs centaines de milliers des participants ! Ceci malgré le fait que la législation polonaise compte parmi les plus restrictives en matière d’avortement. Les organisateurs ont mis en évidence que « Chaque vie est inestimable» « Nous voulons attirer l’attention du public et du gouvernement, sur le fait que la vie humaine a une valeur absolue et doit donc être protégée par la loi, de la conception à la mort naturelle ».

    A Varsovie, la marche a commencé à midi en face de la statue de Nicolas Copernic et s’est terminée dans le parc Casimir. Les jeunes de l’orchestre « Pipes and Drums de Czestochowa » ont animé joyeusement le parcours faisant résonner cornemuses et tambours. Les marcheurs ont fait la part belle aux femmes enceintes et aux familles venues avec leurs enfants dans une ambiance joyeuse et festive. Toutes les catégories sociales étaient représentées, y compris les élus, le Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères polonais y participé.

    Une pétition a été largement signée par les participants pour obtenir à travers une initiative législative citoyenne : “Arrêtez l’avortement”, visant à introduire la pleine protection de la vie conçue. Le Parlement sera obligé de la voter s’ils ont plus de cent mille signatures. Comme chaque année “Droit de Naître” s’est joint à l’événement. Les Polonais semblent vaccinés contre la mentalité pro-mort et anti famille avec ses dérives totalitaires… Droit de Naître s'attend à un million des pétitions signées et calcule que, à la rentre en octobre, la loi sera votée au Parlement pour abroger tout sorte d’avortement, une première en Europe.

  • L’Union européenne face au Monde arabo-musulman

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    L’Union européenne (UE) a réagi au coup par coup et souvent très maladroitement aux tremblements de terre successifs qui, en cinq ans, ont jeté le Monde arabo-musulman dans un chaos inextricable. Les défis qui s’imposent à Bruxelles nécessiteraient la mise en œuvre d’une politique commune ferme et déterminée, qui dépasse les divisions nombreuses que les flots de réfugiés arrivés en Europe ont ravivées et exacerbées. En dépit des tous les freins entravant son action, l’Union européenne détient un certain nombre des clés d’une influence diplomatique. Mais rien n’est possible sans l’émergence d’une volonté politique des Etats qui la constituent. Analyse par Pierre Ménat dans « Le Courrier du Maghreb et de l’Orient » du 16 avril 2016. Juriste et Politologue, Chargé d’Enseignement en Questions européennes à l’Université Toulouse-Capitole et Assesseur à la Cour nationale du Droit d’Asile (France), Pierre Ménat fut  ambassadeur de France en Tunisie pendant le « Printemps arabe » 

    Après la chute du Mur de Berlin, Francis Fukuyama publia un livre célèbre, La fin de l’histoire, qui entendait proclamer le triomphe des principes démocratiques. 

    L’histoire n’était pas finie, mais la guerre froide l’était. 

    Nombreux furent ceux qui perçurent le danger d’un détournement vers l’Est de l’attention et de l’assistance jusque-là portées, modestement, au Sud. Mais peu de commentateurs se penchèrent sur l’effet sur le Monde arabo-musulman de cet événement majeur.

    Et pourtant, que de bouleversements survenus en vingt-sept ans ! 

    En 1989, le Proche et le Moyen-Orient  étaient dotés d’États solides, édifiés peu à peu depuis 1945, certes, pour la plupart, sous la férule de pouvoirs autoritaires. Comme d’autres, ceux-ci subissaient la tutelle des deux Grands, qui y exerçaient leurs influences respectives, et sifflaient, conjointement ou séparément, la fin de la partie lorsque des conflits menaçaient de dégénérer. L’exemple de l’ultimatum américano-soviétique qui stoppa l’expédition franco-britannique de Suez en octobre 1956, ou celui de la mise en alerte maximale des forces soviétiques face à la contre-offensive israélienne de la guerre du Kippour en octobre 1973, en fournissent des illustrations. 

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