Du site "Pour une école libre au Québec" (l'étude mériterait d'être élargie aux manuels utilisés en Belgique) :
Manuel d'histoire (1) — chrétiens intolérants, Saint Louis précurseur des nazis, pas de critique de l'islam tolérant pour sa part
En cette année du 750e anniversaire de la mort du typhus de Saint-Louis à Carthage en 1270.
En passant, Saint-Louis, toujours ouvert sur le monde, aurait importé la rouelle (signe distinctif des juifs) des pays musulmans. Preuve en est qu’« avant le XIIIe siècle, il n’existe aucune altérité dans la représentation des individus de confession juive. » [Gilbert Dahan, « Quelques réflexions sur l’antijudaïsme chrétien au Moyen Âge », Histoire, économie et société, no 3, 1983, p. 355-366 ]
Cette marque fut sans doute réalisée à l’imitation des califes musulmans, pour lesquels les dhimmis devaient porter un signe distinctif souhaitable, mais non obligatoire, bleu pour les chrétiens et jaune pour les juifs. [Suzanne Citron, Le Mythe national. L’histoire de France revisitée, éditions de l’Atelier, L’Atelier de poche, rééd. 2017, p. 249.] En 888, le cadi Ahmed ben Tâlib oblige les dhimmis de Kairouan à porter sur l’épaule un morceau d’étoffe de couleur blanche portant l’image d’un singe pour les juifs et celle d’un porc pour les chrétiens ; ils sont tenus d’accrocher les mêmes images sur leurs portes. [Louis Massignon, Revue des études islamiques, Volume 9. P. Geuthner, 1935, p. 142.]
Ce manuel approuvé par le Ministre ne rappelle pas ce que Saint-Louis doit aux musulmans dans ce domaine, mais insiste sur la similitude de cette mesure discriminatoire avec celle adoptée par les nazis, alors que l’islam est présenté comme tolérant.
Photo du site des Éditions Chenelière |
Il en va un peu de même avec un manuel d’histoire récent qui se penche sur l’histoire de la chrétienté et du monde arabo-musulman. L’éditeur est réputé (Chenelière) et le manuel est de bonne facture technique. Mais là c’est pire : critiques (pas toujours imméritées) d’un côté, le côté de la chrétienté et, de l’autre côté, bienveillance constante pour le monde arabo-musulman. Il ne faudrait pas que les Québécois de souche conçoivent leur civilisation avec trop de vanité et que les immigrants soient perçus comme issus d’une culture inférieure ?
On peut donc se demander si ce n’est pas, en quelque sorte, pour rabaisser un peu le caquet culturel des Québécois de souche et promouvoir l’estime des récents et nombreux immigrants du monde musulman que le manuel d’histoire D’hier à demain des éditions de la Chenelière ne critique jamais l’islam médiéval, il l’encense plutôt, et qu’il laisse l’intolérance et l’ignorance au christianisme et à la chrétienté médiévale. Au détriment de l’objectivité, de l’équilibre et de la justesse, malheureusement.