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  • Prochaines canonisations : une Française et un martyr du nazisme

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    De Salvatore Cernuzio sur Vatican News :

    Une Française et un martyr du nazisme bientôt saints

    Lors d'un un consistoire public ordinaire présidé vendredi 4 mars au matin, le Pape a annoncé la canonisation prochaine de Titus Brandsma, un religieux carme néerlandais mort en déportation à Dachau, de Marie Rivier, fondatrice de la Congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie et de la franciscaine italienne franciscaine italienne Carolina Santocanale. Tous trois seront canonisés le 15 mai prochain.

    Le Pape François a présidé ce vendredi matin un consitoire public ordinaire en vue de la canonisation de plusieurs Bienheureux. Devant les cardinaux réunis, le Saint-Père a annoncé l'élévation à la gloire des autels de trois Bienheureux. Il s'agit d'un religieux carme néerlandais, Titus Brandsma (1881-1942), de la Française Marie Rivier (1768-1838), fondatrice de la Congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie et de la franciscaine Carolina Santocanale, dite «Mère de Jésus» (1852-1923).

    Le 15 mai, dix nouveaux saints seront ainsi proclamés par le pape François, parmi lesquels les Français Charles de Foucauld et César de Bus.

    Titus Brandsma, un journaliste et professeur contre le nazisme

    Homme "doux mais déterminé", Titus Brandsma, originaire des Pays-Bas, où la dévotion à son égard est profonde et répandue, en vertu de son rôle d'assistant ecclésiastique des journalistes catholiques, ainsi nommé par les évêques néerlandais en 1935, a utilisé le réseau des journaux catholiques pour défendre la liberté d'information et la dignité de chaque personne et pour stigmatiser les idéologies nazies, dont il critiquait sévèrement l'approche anti-humaine. Ses écrits courageux deviennent un point de référence pour la résistance morale et culturelle du peuple néerlandais, mais ils se heurtent au Reich, qui craint "ce professeur maléfique" - comme le dit un titre du quotidien berlinois Fridericus - et décide donc de le faire taire.

    Le prétexte était la lettre circulaire que Brandsma avait envoyée le 31 décembre 1941 à tous les journaux catholiques, à l'instigation de l'épiscopat local, les exhortant à ne pas publier les publicités du Mouvement national-socialiste faisant l'éloge de la race. Sinon, écrit-il, «ils ne devraient plus être considérés comme catholiques et ne devraient pas et ne pourront pas compter sur des lecteurs et des abonnés catholiques». Le père Titus a été arrêté en janvier 1942 en tant que dangereux subversif et emmené à Amersfoort, un camp de transit en attendant la déportation à Dachau. Les détails de ses jours d'emprisonnement sont connus grâce à un journal et à quelques lettres envoyées aux supérieurs, aux frères, à la famille et aux amis. Dans ces documents, le carme décrit l'exiguïté de sa cellule et les mauvais traitements subis, mais n'exprime jamais de tristesse ou de plainte. Bien que ne pouvant pas recevoir la communion, il a déclaré qu'il se sentait chez lui en prison car Dieu était à ses côtés.

    Il conserve la même sérénité jusqu'à sa mort à Dachau par injection de poison. C'est l'infirmière qui lui a injecté l'acide phénolique qui a raconté les derniers moments de sa vie, lors de l'interrogatoire pour le procès de canonisation : «Il m'a pris la main et m'a dit : "Pauvre fille que tu es, je vais prier pour toi !». Le voyage terrestre de Brandsma s'achève le 26 juillet 1942, à l'âge de 61 ans. Le 3 septembre 1985, Jean-Paul II le proclame bienheureux et martyr de la foi. A présent, avec François, il devient un saint. Le miracle qui lui est attribué est la guérison d'un père carme atteint d'un mélanome métastatique des ganglions lymphatiques à Palm Beach (USA) en 2004.

    Marie Rivier, une vie au service de l'éducation

    La Française Marie Rivier sera également canonisée. Sa sainteté a été cultivée dès le moment où, enfant, souffrant d'une maladie qui l'empêchait de marcher, elle a promis à la Vierge Marie que, si elle était guérie, elle consacrerait sa vie à l'éducation des enfants. Elle a été guérie et, à l'âge de 18 ans, a ouvert une école pour enfants dans sa ville natale. À l'époque de la Révolution Française, si hostile à la religion catholique et à ses institutions, son charisme fondateur s'épanouit : la jeune femme donne vie à la Congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie. Les sœurs se sont consacrées non seulement à la formation et à l'éducation religieuse des jeunes filles, mais aussi à un véritable apostolat pour le réveil de la foi et de la pratique religieuse dans les paroisses où elles rassemblaient les gens chaque dimanche, leur expliquant la doctrine et les invitant à la prière. Marie Rivier est morte le 3 février 1838 et a été béatifiée par Jean-Paul II en 1982. Le miracle attribué à son intercession concerne le retour à la vie en 2013 d'un enfant de Meru, au Kenya, né avec une absence prolongée d'activité cardiaque, respiratoire et neurologique.

    Marie de Jésus, la "dame" au service des pauvres et des petits

    Marie de Jésus, fondatrice des Capucines de l'Immaculée de Lourdes, est née à Palerme en 1852 sous le nom de Carolina Santocanale dans une famille aisée. Fréquentant la maison de ses grands-parents à Monreale, elle a constaté le besoin d'assistance et d'éducation de son peuple. Elle abandonne l'idée d'une vie cloîtrée, qu'elle cultivait depuis sa jeunesse, et se met au service de la population, qui l'appelle "Madame", mais qui admire son humilité. Elle a embrassé la spiritualité franciscaine et est devenue une tertiaire ; elle a rassemblé d'autres filles qui voulaient passer leur vie à aider leur prochain. Elle s'est ensuite installée dans la ville de Cinisi, où, dans l'oratoire, elle a ouvert un jardin d'enfants, un pensionnat et un atelier de couture. Il a travaillé jusqu'à la fin de ses jours et est mort à la fin d'une journée fatigante en 1923. Le miracle pour sa canonisation concerne deux grossesses menées à terme, entre 2016 et 2017, par une femme sicilienne souffrant d'une grave maladie qui avait provoqué son infertilité.

  • Cours de liturgie par Denis Crouan, docteur en théologie; 3ème leçon : Les bases de la liturgie à partir de la naissance du Christ jusqu’à la Pentecôte

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    Liturgie 3 – Les bases de la liturgie à partir de la naissance du Christ jusqu’à la Pentecôte (54 mn)  

    https://youtu.be/3AnoVLjJ4Vo   

    Denis Crouan aborde ici les bases de la liturgie : Le sens du sacré. 

    La vie de Jésus est le lieu où s’établit l’esprit de la liturgie chrétienne. On le voit dès sa naissance célébrée par les anges ce qui indique que tout a son sens dans le Ciel dont la terre n’est que la préparation et le vestige.  

    Le vieillard Siméon donne une autre note de la liturgie : elle est fondée sur la longue préparation de l’Ancien testament et tendue vers l’avenir qui est dans l’autre monde. 

    La sainte Cène montre Jésus assumant tous les rites de la Loi de Moïse (il est donc traditionnel) mais les transfigurant par l’amour : « Voici que je fais toutes choses nouvelles ». 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Carême, Jeûne, Pénitence et Partage : un Livret pour les fidèles

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    Carême, Jeûne, Pénitence et Partage

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    Livret pour les fidèles

    de l’église du Saint-Sacrement

    et de la chapelle Saint-Augustin (Bavière) à Liège

    ainsi que de l’église de Saint-Lambert à Verviers 

     

    Liège-Verviers, vendredi 4 mars 2022

    Pour lire ou consulter le livret, cliquer sur le pdf suivant

    JPSC

  • Le cardinal Woelki présente sa démission au pape

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    De FSSPX.NEWS :

    Le cardinal Woelki remet une nouvelle fois sa démission

    3 MARS 2022 

    Le cardinal Rainer Maria Woelki, archevêque de Cologne, a présenté sa démission pour la deuxième fois au pape François. L’archidiocèse a annoncé la décision du cardinal le 2 mars, mercredi des Cendres, jour où il est revenu à la tête son diocèse après une période de « prière et de réflexion ».

    L’archevêché de Cologne, le plus grand diocèse d’Allemagne, a déclaré que le pape avait demandé au cardinal de 65 ans de reprendre son ministère mercredi, en attendant une décision.

    Le cardinal Woelki avait pris un congé sabbatique depuis la fin du mois de septembre 2021, à sa propre demande, après avoir été confirmé dans ses fonctions par le pape François, qui avait ordonné une visite apostolique sur fond de vives critiques concernant la gestion des cas d’abus.

    Dans sa lettre pastorale de Carême publiée mercredi, M. Woelki a déclaré : « Certes, je réalise que la situation n’est pas devenue plus facile depuis octobre de l’année dernière. Un temps mort en soi ne résout aucun problème. »

    Une réconciliation ne peut « être envisagée, tentée et concrètement entreprise que dans la coopération », et non en prenant du temps les uns ou les autres, a ajouté le cardinal.

    Rappel de la situation

    En janvier 2019, l’archevêché de Cologne a chargé le cabinet d’avocats Westpfahl Spilker Wastl d’examiner les dossiers personnels depuis 1975, afin de déterminer « quels déficits personnels, systémiques ou structurels étaient responsables dans le passé du fait que des incidents d’abus sexuels étaient couverts ou n’étaient pas sanctionnés de manière cohérente ».

    Après que les avocats de l’archevêché ont fait part de leurs préoccupations quant aux « lacunes méthodologiques » de l’étude, le cardinal Woelki a chargé le professeur Björn Gercke, expert en droit pénal basé à Cologne, de rédiger un nouveau rapport.

    Le rapport Gercke a été publié en mars 2021. Il couvrait la période de 1975 à 2018 et examinait en détail 236 dossiers dans le but d’identifier les manquements et les violations de la loi, ainsi que leurs responsables.

    À la suite de la visite apostolique, le Vatican a déclaré, le 24 septembre 2021, que le pape avait demandé au cardinal de continuer à diriger son diocèse, après une période de congé, car l’enquête n’avait trouvé aucune preuve que Woelki ait agi de manière illégale par rapport à des cas d’abus.

    « Néanmoins, le cardinal Woelki a commis des erreurs dans son approche de la question de l’acceptation des abus en général, en particulier au niveau de la communication », était-il ajouté, « ce qui a contribué à une crise de confiance dans l’archidiocèse, qui a perturbé de nombreux fidèles. »

    Par ailleurs, le cardinal est l’un des évêques fermement opposé au Chemin synodal en Allemagne.

    D’autres évêques allemands ont proposé de démissionner

    L’archevêque Stefan Heße de Hambourg a proposé de quitter ses fonctions en mars 2021, demandant une « libération immédiate », démission refusée par le pape au mois de septembre. Le prélat était responsable du personnel pastoral de l’archidiocèse de Cologne de 2006 à 2012, puis vicaire général, avant d’être ordonné archevêque de Hambourg en mars 2015.

    En juin 2021, le pape François a refusé la démission du cardinal Reinhard Marx de Munich et Freising. Le cardinal Marx avait écrit au pape François en mai 2021 pour donner sa démission en raison des retombées de la crise des abus commis par des clercs en Allemagne.

  • L'archevêque de Varsovie appelle le Patriarche de Moscou à mettre fin à la guerre

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    De Vatican News (Claire Riobé) :

    L'Église polonaise appelle le Patriarche de Moscou à mettre fin à la guerre

    Mgr Stanisław Gądecki, président de la Conférence épiscopale de Pologne, s’est adressé au Patriarche de Moscou et de toute la Russie. Dans une lettre envoyée le 2 mars 2022, il implore ce dernier d’appeler Vladimir Poutine à mettre fin à la guerre en Ukraine.

    «Un seul homme peut arrêter la souffrance de milliers de personnes avec un seul mot : cet homme est le président de la Fédération de Russie. Je vous demande très humblement d’appeler au retrait des troupes russes de l’État souverain qu’est l’Ukraine.» Les mots du président de la Conférence des évêques de Pologne, Mgr Stanislaw Gądecki, résonnent avec force, une semaine après le début de l’invasion russe en Ukraine. En s’adressant pour la seconde fois à Cyril, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, l’archevêque de Poznan tente, de nouveau, d’initier une résolution au conflit qui a plongé le peuple ukrainien dans la souffrance.

     «Je vous demande, Frère, de faire appel à Vladimir Poutine pour qu’il mette fin à cette guerre insensée contre le peuple ukrainien, dans laquelle des innocents sont tués et où la souffrance touche non seulement les soldats mais aussi les civils, en particulier les femmes et les enfants », écrit-il à Cyril.

    La guerre «est toujours une défaite pour l’humanité»

    C’est la seconde fois en l’espace d’un mois que le président de l’épiscopat polonais s’adresse aux chrétiens orthodoxes de Russie. Dans une précédente lettre en date du 14 février, face à l’aggravation du conflit, il avait enjoint les catholiques et orthodoxes de Russie et d’Ukraine à s’unir dans la prière pour la paix.

    Continuant sa lettre à destination de Cyril, le président de l’épiscopat a insisté sur l’absurdité de la guerre, qui est toujours une défaite pour l’humanité. «Aucune raison, aucun raisonnement ne pourra jamais justifier la décision de lancer une invasion militaire d’un pays indépendant, en bombardant des zones résidentielles, des écoles ou des jardins d’enfants», affirme-t-il. «La guerre est toujours une défaite pour l’humanité », déplore l’archevêque polonais.

    «Refuser de suivre les ordres est une obligation morale »

    Une guerre d’autant plus insensée en raison de la proximité des deux nations et de leurs racines chrétiennes. «Est-il admissible de détruire le berceau du christianisme sur le sol slave, le lieu où Rus a été baptisé ?», interpelle Mgr Gądecki. Il demande à Cyril d’appeler les soldats russes à «ne pas participer à cette guerre injuste, à refuser d’exécuter des ordres qui, comme nous l’avons déjà vu, conduisent à de nombreux crimes de guerre». Il enjoint également «refuser de suivre les ordres dans une telle situation est une obligation morale», a-t-il noté dans la lettre.

    Appel au jeune et à la prière

    Concluant sa lettre, Mgr Gądecki a proposé au Patriarche de Moscou d’appeler tous les frères et sœurs orthodoxes de Russie à jeûner et à prier pour «l’établissement d’une paix juste en Ukraine».

  • Bientôt le Congrès Mission ("Comment partager notre foi dans la société d'aujourd'hui ?")

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    Les dernières nouvelles du Congrès Mission !

    Les 18, 19 et 20 mars, le Congrès Mission ouvrira grand ses portes à la basilique de Koekelberg. À moins de trois semaines, les inscriptions battent leur plein et toutes nos équipes de bénévoles pour la logistique, la communication, les tables rondes, les ateliers, les veillées et les messes sont sur le pont. Nous sommes vraiment émerveillés et touchés par le nombre de paroisses, de communautés, d'intervenants et d'associations (plus de 50 !) qui présenteront leurs initiatives tout au long du week-end et qui chercheront à répondre à cette question: comment partager notre foi dans la société d'aujourd'hui ?

    Vous voulez découvrir notre programme ? Retrouvez-le sur notre site : https://www.congresmission.be/

    Vous voulez vivre le Congrès Mission de l’intérieur, devenez volontaire ! Nous avons besoin de mille et un talents et d'autant de petits services quels qu'ils soient. Contactez-nous via ce lien d'inscription : https://www.billetweb.fr/congres-mission-bruxelles

    Le Congrès Mission est ouvert à tous, jeunes et moins jeunes, laïcs, prêtres, diacres, religieuses et religieux de Flandre, de Bruxelles et de Wallonie. Vous pouvez le rejoindre, pour une journée ou tout le week-end, en paroisse, avec votre communauté, votre groupe de prière ou de mission, seul ou en famille.

    Nous vous rappelons que l'inscription est obligatoire pour pouvoir participer.

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  • Kiev, la ville de sainte Olga

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    Olga de Kiev

    De Cristina Siccardi sur Corrispondenza Romana :

    Kiev, la ville de Sainte-Olga

    2 mars 2022

    Non seulement l'histoire de la Russie et celle de l'Ukraine ont toujours été étroitement liées, mais la Russie trouve ses origines à Kiev dans les luttes pour la souveraineté et l'identité.

    Les peuples slaves vivaient dans les forêts du nord de l'Ukraine depuis le 6e siècle. Vers le milieu du IXe siècle, des éléments d'un peuple scandinave, les Rus', qui appartenaient au grand groupe des Varyghi, dont descendaient également d'autres souches normandes, se sont installés au-dessus des Slaves. Un parent de Rurik (798-879), Oleg, unifie toutes les terres de la Rus' en 882 et fait de Kiev la capitale de son royaume. Pendant longtemps, les Rus' ont formé l'élite militaire et politique de la région, la particularité étant qu'ils sont rapidement devenus des esclaves, acquérant les mêmes traditions que le reste de la population. L'unification d'un si vaste territoire sous une autorité unique a apporté une grande prospérité à la région de Kiev pendant deux siècles, et elle est devenue un point de passage obligé pour le commerce le long du port fluvial du Dniepr (le troisième plus grand d'Europe, après la Volga et le Danube : 2 201 km de long, son bassin versant couvre 516 000 km²), qui se trouve entre la mer Baltique et la mer Noire.

    Kiev est également le cœur de la christianisation de toute la Russie, et c'est ici que sont nés les deux piliers de l'évangélisation russe, saints à la fois pour l'Église catholique et pour les Églises orthodoxes : Olga (vers 905 -969) et son neveu Vladimir (vers 958 -1015). Olga, qui après son baptême prit le nom d'Helena, était une princesse de la Rus' de Kiev, membre de l'aristocratie Varyga, et l'épouse d'Igor (877-945), souverain de la Rus' de Kiev de 912 à 945, fils du susdit Rurik. À l'occasion de la Saint-Benoît, le saint patron de l'Europe, l'Église se souvient également d'Olga, l'une des premières saintes russes à figurer dans le calendrier catholique ; elle est considérée comme le lien entre les époques païenne et chrétienne.

    Les sources de sa biographie sont l'Éloge funèbre du moine Iakovla et la Chronique des années passées du moine Nestor de Pečerska (vers 1056-1114), qui contient l'histoire de la Rus' de Kiev, le plus ancien État slave oriental, une œuvre primordiale pour les informations sur l'histoire de l'Europe de l'Est au Moyen Âge, et qui est fondamentale pour l'historiographie de la Russie, du Belarus et de l'Ukraine.

    Fille d'un noble Varègue (normand, scandinave) de la maison d'Izborsk, Olga est née vers 905 dans un village près de la rivière Velikaja, à quelques kilomètres de Pskov, où son père était impliqué dans le commerce et les échanges sur les routes de la Volga, de la mer Noire et du Caucase. Elle était mariée au prince Igor', grand prince de Kiev, mais lorsque son mari a été assassiné par la tribu des Drevljani en 945, elle est devenue souveraine jusqu'à ce que son fils Svyatoslav, qui avait alors trois ans, atteigne l'âge adulte. C'est au tout début de son règne qu'une violente vengeance a été exercée contre les meurtriers d'Igor'. Les Drevljans aspiraient à un mariage entre Olga et leur prince Mal, faisant de lui le souverain de Kiev, mais celui-ci n'était pas seulement déterminé à s'accrocher au pouvoir, le gardant pour un fils, mais était prêt à se livrer à des actes de défense intrépides et sanglants, actes qui se sont suivis étape après étape de véritables massacres, imposant de lourds tributs aux survivants, jusqu'à ce que cette population disparaisse totalement des chroniques russes. 

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  • Les évêques ukrainiens de rite latin demandent au pape François de consacrer l'Ukraine et la Russie au Cœur Immaculé de Marie

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    Du blog de Jeanne Smits :

    Les évêques ukrainiens de rite latin ont demandé au pape François de consacrer l'Ukraine et la Russie au Cœur Immaculé de Marie

    Les évêques ukrainiens catholiques de rite latin ont demandé au pape François de consacrer l’Ukraine et la Russie au Cœur Immaculé de Marie dans une lettre mise en ligne en ce Mercredi des Cendres sur leur site internet. Ils font explicitement référence aux demandes de la Sainte Vierge à Fatima, suppliant le pape de faire cette consécration de manière publique.
    Saint Père !

    En ces heures de douleur incommensurable et d’épreuve terrible pour notre peuple, nous, les évêques de la Conférence épiscopale d’Ukraine, nous faisons les porte-parole de la prière incessante et sincère, soutenue par nos prêtres et nos personnes consacrées, qui nous vient de tout le peuple chrétien pour confier notre Patrie et la Russie à Votre Sainteté.

    En réponse à cette prière, nous demandons humblement à Votre Sainteté d’accomplir publiquement l’acte de consécration au Sacré-Cœur Immaculé de Marie de l’Ukraine et de la Russie, comme demandé par la Sainte Vierge à Fatima.

    Que la Mère de Dieu, Reine de la Paix, accepte notre prière : Regina pacis, ora pro nobis !

    [D’après Google translate] 

    Cette lettre a été envoyée au moment où les forces russes encerclaient la capitale, Kiev, et que la deuxième ville du pays, Kharkiv, était assiégée.
     
    L’Ukraine compte environ 10 % de catholiques, dont les neuf dixièmes sont grecs-catholiques ; 1 % de la population ukrainienne, soit près de 450.000 personnes, sont catholiques de rite latin, vivant en majorité dans la partie occidentale du pays, regroupés dans un archidiocèse, Lviv, et six diocèses suffragants.
     
    Tous ces catholiques ont été invités par les évêques de rite latin à réciter un texte de consécration mis à jour de manière privée, ainsi qu’à la fin de chaque messe.
     
    En voici le texte (une fois de plus sans garantie de traduction !) :
    Acte de consécration de l’Ukraine au Cœur Immaculé de Marie. Les évêques encouragent à la réciter après chaque messe et en privé.

    Bien-aimée Reine et Notre Mère, Reine du Saint Rosaire, Auxiliatrice des Chrétiens, Salut du genre humain, Vierge Victorieuse, nous nous prosternons humblement devant Vous, afin que Vous puissiez porter nos prières sincères auprès de la Sainte Trinité, Dieu Tout-Puissant.

    Nous venons en toute confiance implorer la miséricorde et la protection de notre patrie en cette dramatique période de guerre. Mère de Miséricorde, nous ne le demandons pas par nos mérites, sur lesquels nous ne comptons pas, mais à cause de la bonté infinie de Votre Cœur et du Sang salvifique du Christ, Votre Fils.

    Que la souffrance et les appels à l’aide de tant de personnes puissent vous toucher. Ayez pitié des blessés et des victimes des bombardements, des orphelins et des veuves, de tous ceux qui ont été obligés de quitter leurs maisons et de chercher refuge dans des endroits plus sûrs. Demandez miséricorde pour ceux qui ont donné leur vie en défendant leurs voisins et notre Patrie.

    Ô Mère Immaculée, demandons à Dieu la grâce de la conversion, et nous demandons en particulier la conversion de la Russie et de tous ceux qui sont aveuglés par la haine ou la soif de pouvoir. Priez pour nous d’abord et obtenez-nous ces grâces qui peuvent changer les cœurs humains en un instant, et qui prépareront et apporteront cette paix si désirée ! Surtout, accordez-nous le don de la paix spirituelle afin que le Royaume de Dieu grandisse dans la paix et dans la concorde.

    Reine de la Paix, obtenez-nous la grâce d'une vraie réconciliation avec Dieu et entre nous, afin que nous puissions nous donner une main secourable et de soutien mutuel.

    Trône de la sagesse, inspirez tous les dirigeants à prendre de sages décisions et à renforcer les efforts de ceux qui contribuent à la fin de la guerre, et à la paix.

    Reine des Apôtres, demandez pour nos pasteurs le don d’une foi et d’un zèle solides dans la célébration des sacrements, afin qu’en ces moments nous soyons tous unis à la table eucharistique, dans une prière zélée.

    Guérissez les malades, fortifiez tout le personnel médical et les bénévoles qui s’occupent des malades et des blessés, demandez pour eux la force spirituelle et physique. Soyez la guérison des malades, la force des mourants et la consolation de leurs proches.

    De même que l’Église et toute l’humanité ont été consacrées au Cœur de Votre Divin Fils, et en Lui nous espérons devenir une source inépuisable de victoire et de salut pour tous, ainsi nous nous consacrons pour toujours à Vous et à Votre Cœur Immaculé, notre Mère et Reine, afin que Votre amour et Votre sollicitude assurent la victoire du Royaume de Dieu, et que notre Ukraine et toutes les nations réconciliées entre elles et avec Dieu puissent Vous bénir et vous glorifier. Amen !

  • Ukraine : Les orthodoxes unis contre Poutine

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Ukraine : Les orthodoxes unis contre Poutine

    03/02/2022

    Même l'Eglise orthodoxe en communion avec le Patriarcat de Moscou a appelé les Ukrainiens à la résistance, comparant le président russe à Caïn.

    Il y a un aspect religieux dans la guerre en Ukraine, et certaines de ses caractéristiques sont surprenantes et paradoxales. D'autres ne le sont pas. Dans son premier discours à la nation dans lequel il a annoncé l'intervention armée, Poutine a évoqué le lien entre le "monde russe" et l'Église orthodoxe dirigée par le patriarche de Moscou. Il a également offert comme preuve des conspirations occidentales en Ukraine le fait qu'en 2018, l'Église orthodoxe ukrainienne s'est séparée du Patriarcat de Moscou et a rejoint l'autre grande juridiction orthodoxe mondiale, le Patriarcat œcuménique de Constantinople, qui est basé à Istanbul, l'ancienne Constantinople.

    Tous les orthodoxes ukrainiens n'ont pas accepté cette décision. Certains sont restés avec le patriarche de Moscou dans l'Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou. M. Poutine a déclaré que ces orthodoxes ukrainiens en communion avec Moscou étaient persécutés par l'Église orthodoxe ukrainienne majoritaire et par le gouvernement, et que l'un des objectifs de ses troupes était de mettre fin à ces persécutions.

    Environ soixante pour cent des Ukrainiens adhèrent à l'Église orthodoxe ukrainienne en communion avec le patriarche œcuménique de Constantinople. Un chiffre estimé entre quinze et vingt pour cent fait partie de l'Église en communion avec le patriarche de Moscou. Il ne faut pas oublier que l'Ukraine compte également des catholiques : plus de quatre millions, soit un peu moins de dix pour cent de la population. Ils suivent le rite grec, ce qui signifie qu'ils ont des traditions, un droit canonique et des pratiques liturgiques différents, mais restent en pleine communion avec le Saint-Siège. Il existe également une importante minorité de catholiques de rite latin.

    Pour compléter la carte des chrétiens ukrainiens, il existe près de dix mille communautés protestantes. Les Témoins de Jéhovah comptent également plus de neuf cents salles du Royaume et l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, plus connue sous le nom d'Église mormone, compte une quarantaine de congrégations et l'un de ses temples se trouve à Kiev.

    La situation religieuse en Russie est également importante pour comprendre la guerre. Ici, dans les sondages, plus de 60 % de la population affirme faire partie de l'Église orthodoxe du Patriarcat de Moscou. Toutefois, ce chiffre inclut de nombreuses personnes qui ne participent que rarement ou jamais aux activités de l'église, et le Patriarcat de Moscou s'inquiète de sa perte d'influence auprès des jeunes générations. Invité par les autorités politiques ou par le Patriarcat lui-même, je suis intervenu dans plusieurs conférences en Russie sur les causes de ce phénomène. Mon impression est qu'il y a des causes communes à la plupart des pays européens, qui ont été frappés par des vagues de sécularisation plus ou moins agressives, et une cause spécifique à la Russie, où beaucoup considèrent que le Patriarcat de Moscou ressemble trop souvent à une agence de relations publiques pour Poutine, une sorte de "ministère de la religion" du régime.

    De nombreux évêques orthodoxes n'acceptent toutefois pas cette analyse, qui exigerait une certaine autocritique de leur part. Ils attribuent leurs problèmes à la concurrence agressive des religions et des "cultes" importés de l'Occident, dont le nombre est cependant relativement faible et ne peut statistiquement pas expliquer l'hémorragie de membres actifs qui a frappé le Patriarcat.

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  • Conflit russo-ukrainien : trois leçons pour l'Occident

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    De Drieu Godefridi sur Contrepoints :

    Guerre Russie-Ukraine : 3 leçons pour l’Occident

    Les Occidentaux devraient tirer plusieurs leçons et rappels de la crise actuelle entre l’Ukraine et la Russie.

    2 mars 2022

    Toute analyse de la situation internationale faisant l’impasse sur le fait que la Russie est la première ou deuxième puissance nucléaire mondiale est puérile.

    La Russie, une puissance nucléaire

    Si la Russie n’avait pas d’arme nucléaire, l’OTAN aurait déjà instauré une no-fly-zone dans le ciel ukrainien, et se feraient prestement dégommer sur le mode Buck Danny les appareils russes la violant. Ce qui est évidemment impensable dès lors que la Russie dispose de six mille ogives goulues en vies humaines, aussi nucléaires que menaçantes. Le genre de nuance qui échappe à des demeurés dans le genre du parlementaire américain Adam Kinzinger, dont l’idée de no-fly-zone dans le contexte actuel mène de façon directe, immédiate et mécanique à la guerre thermonucléaire totale.

    J’ignore de quand date la dernière lecture de Diplomacy, la fresque magistrale de Kissinger, On War (Clausewitz) et Der Nomos der Erde (Carl Schmitt), par Donald Trump. Ce que je constate, en revanche, est que le New Yorkais se fait des rapports de force une vision et une pratique fascinantes de finesse, d’intelligence et de proportionnalité. Lors du récent CPAC (Conservative Political Action Conference), Trump rappelait que les USA sont richement dotés en armes nucléaires, mais que la Russie ne l’est pas moins, et que dans ce domaine les Chinois n’ont guère que cinq années de retard. À contraster avec les dirigeants européens dont la diplomatie actuelle se résume à égaler Poutine et Hitler. Dans le concert actuel, le retour aux affaires de M. Trump se profile comme une évidence churchillienne.

    L’arme nucléaire est le grand égalisateur des relations internationales — ce qui nous rappelle que l’égalité n’est pas une valeur recommandable. Les armes nucléaires garantissent à leur possesseur, sinon l’immunité, du moins une très large part d’impunité. C’est regrettable. Mais on ne fait pas de politique, moins encore de la diplomatie, avec des regrets. Encore merci, Robert Oppenheimer.

    Une crise humanitaire

    L’Europe parle fort et va connaître sa pire crise humanitaire depuis 1945. Les Ukrainiens qui fuient en masse leur malheureux pays sont nos frères et nos sœurs ; leur refuge naturel, légitime, authentique, c’est nous, c’est l’Europe. Comme la France pour les réfugiés belges en 1940. Ces Ukrainiens sont d’authentiques réfugiés : personne ne le leur contestera. Admirable Pologne qui, après cinq jours, avait déjà accueilli près de 300 000 civils d’Ukraine ! Cette même Pologne dont le sieur Verhofstadt hurle depuis dix ans l’égoïsme et le non-respect des valeurs européennes au Parlement européen. Triste sire, en vérité !

    Quand les écologistes deviennent les idiots utiles de la Russie

    Depuis quinze ans, sous la pression des écologistes de tous les partis, l’Europe s’est massivement engagée dans l’interdiction de l’exploitation du gaz de roche-mère (schiste), dont nos sous-sols regorgent pourtant et dans la destruction de nos capacités nucléaires civiles. Dominique Reynié de la Fondation pour l’innovation politique (FONDAPOL) rappelait récemment que le gouvernement russe finance de longue date des mouvements, ONG, organisations et partis écologistes européens qui militent pour l’interdiction du gaz de schiste et la destruction du nucléaire civil. Et de citer l’exemple de la Belgique, dont l’actuelle ministre de l’Énergie Christinne Van der Straeten du parti écologiste GROEN est issue d’un cabinet d’avocats qui fut massivement rémunéré par GAZPROM, le géant gazier du gouvernement russe.

    Comment expliquer ce compagnonnage de route — d’aucuns parleraient de collaborationisme — entre le gouvernement russe et des écologistes européens ? Parce que l’interdiction du gaz de schiste et la destruction du nucléaire civil condamnent mécaniquement l’Europe à dépendre du gaz russe. 40 % du gaz européen est importé depuis la Russie : 55 % en Allemagne.

    La question se pose de savoir si les électeurs européens des partis écologistes persisteront à donner leur suffrage à des mouvements inféodés au régime impérialiste russe. Pire : l’argent qui finance le viol de l’Ukraine est celui du gaz russe vendu aux Européens. Let that sink in, gentil électeur souriant avec des pâquerettes dans les cheveux.

    Quoi qu’il en soit, il n’aura pas fallu 48 heures à l’Allemagne pour liquider l’intégralité des seize années de mandat de Mme Merkel. De l’ère Merkel, il ne reste désormais rien, sinon les réfugiés du catastrophique Wir Schaffen Das.

    Du jour au lendemain, l’Allemagne vient de décider d’investir cent milliards d’euros supplémentaires dans ses forces armées. Boum, cent milliards ! L’Allemagne se réarme jusqu’aux dents et tout le monde en Europe s’en réjouit : pas de doute, l’époque a changé. (Les Français qui ont la mémoire longue auront quand même une légère remontée d’acidité face à cette « bonne nouvelle ».) Un programme de réinvestissement lourd, allemand et sérieux : donc dans du matériel. Pas dans les frais de retraite et de personnel, comme le font les armées-clowns d’autres pays européens, celles qui lèveront un linge blanc dès que pointera une sarbacane.

    Il n’est pas jusqu’à la fermeture des centrales nucléaires que l’Allemagne ne remette en cause ces jours-ci. Ne reste guère que la Belgique pour persister dans cette voie suicidaire, par le fait d’un quarteron d’idéologues écologistes félons.

    « Diplomatie ou guerre totale » résume Nicolas Sarkozy. C’est assez juste. Saluons, on n’en a pas tous les jours l’occasion, le rôle de la France, qui ne se cantonne pas à des injures, du virtue signalling et des émoticônes. Russie = Allemagne nazie est une idée intéressante, qui fait malheureusement l’impasse sur un détail : l’Allemagne était nazie, mais pas nucléaire.

    En 1962 (crise de Cuba), l’humanité échappait de peu à l’annihilation thermonucléaire.

    Dieu nous préserve des amateurs.

  • Traditionis custodes : occasion providentielle ou victoire à la Pyrrhus ?

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    De l'abbé  sur le site de la revue Catholica :

    Le motu proprio Traditionis custodes et ses suites. Occasion providentielle ou victoire à la Pyrrhus ?

    2 mars 2022

    Le motu proprio Traditionis custodes (16 juillet 2021) a eu pour objet d’annuler celui de Benoît XVI, Summorum Pontificum, publié quatorze années auparavant. Le propos de ce dernier était d’arriver à une pacification des tensions entre partisans des liturgies postconciliaires et fidèles à la liturgie héritée des siècles passés, dite de saint Pie V mais assurément bien antérieure, posant pour cela que chacune de ces deux « formes » exprimaient la même conception de la liturgie. L’acte du 16 juillet dernier a été suivi de plusieurs autres, formant un ensemble répressif brutal, incompris, estimé abusif par beaucoup, dont divers évêques et cardinaux. À l’inverse, divers autres se sont bruyamment réjouis de la disparition de ce qu’ils considéraient comme une anomalie affectant non seulement la discipline liturgique, et surtout une contradiction inacceptable. Selon eux, la différence va au-delà des formes, elle traduit plutôt une rupture de fond : non une différence cérémonielle, mais une opposition radicale entre une théologie de la messe antérieure à 1969, révoquée, et une autre théologie, incompatible avec la précédente. Benoît XVI, dans un discours à la Curie romaine, le 22 décembre 2005, avait récusé ce qu’il appelait l’herméneutique de la discontinuité et de la rupture, renvoyant dos-à-dos traditionalistes et novateurs, lui opposant la troisième voie qu’il qualifiait de réforme dans la continuité. La distinction avait une portée générale, et elle prétendait dépasser le débat de fond. Or c’est précisément cette troisième voie que Traditionis custodes a voulu abolir, comme l’ont clairement indiqué ceux qui ont milité pour obtenir cette abolition, entre autres le désormais fameux professeur Andrea Grillo.

    Par un étrange effet de douche écossaise, les récentes audiences accordées successivement par François, d’abord au supérieur du district de France de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, l’abbé Benoît Paul-Joseph, accompagné de l’abbé Vincent Ribeton, recteur du séminaire de Witgrazbad, le 4 février, puis le 8 février au supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint Pie-X, l’abbé Davide Pagliarini. Ces deux rencontres significativement rapprochées et cordiales ont débouché quelques jours plus tard sur des dispositions pratiques bien plus libérales, sous la forme d’un décret daté du 11 février dernier[1], semblant illogiques en comparaison, non seulement des dispositions aggravantes les plus récentes, mais même de l’esprit et de la lettre du motu proprio de l’été précédent.

    Ceux qui avaient soutenu haut et fort Traditionis custodes ont alors ressenti la désagréable impression d’être pris à revers. Andrea Grillo y a vu une remise en cause pure et simple. Citons-en quelques formules : « Ceux qui croient profondément au tournant du Concile Vatican II et à la réforme liturgique qui en a découlé, ne peuvent en aucun cas admettre, structurellement et sine die, que l’on puisse célébrer avec le rite préconciliaire, sans participer à la responsabilité de construire des réserves indiennes d’anti-concile qui puissent se targuer de la protection papale. » « Le décret autorisant la Fraternité Saint-Pierre à faire usage de la “lex orandi” en vigueur avant la réforme – non seulement pour le missel, mais pour toute action liturgique – est un passage qui montre les limites intrinsèques de la solution apportée par TC, dont la valeur ne fait aucun doute, mais dont l’application peut dégénérer lorsqu’on permet à une fraternité entière de célébrer comme si le Concile Vatican II n’avait pas eu lieu[2]. »

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  • Catholicisme et modernité : un essai optimiste discutable

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    Weigel 61EH2UvIw8L.jpgL’Américain George Weigel, auteur d’une biographie de référence de Jean-Paul II, vient de publier en français un essai important défendant une thèse quelque peu iconoclaste : catholicisme et modernité (*) ne s’opposeraient pas. Thèse certes discutable, mais qui mérite assurément d’être présentée ici, car elle ouvre la porte à un nécessaire débat de fond dans l’Église sur cette question essentielle. Le site web du mensuel la Nef qui publie cette analyse de Anne-Sophie Retailleau promet d’y revenir plus en détail dans un prochain numéro de la revue….

    « L’ironie du catholicisme moderne. Tel est le titre donné par le théologien américain George Weigel à son nouvel essai paru en 2019 aux États-Unis et traduit depuis lors en français. Le choix de ce titre, pour le moins original, prend le contrepied d’une historiographie fondée sur la thèse d’une opposition entre catholicisme et modernité, cette dernière étant perçue comme une menace pour l’existence même du catholicisme. De nombreux essais alarmistes ont entériné l’idée que la relation entre l’Église catholique et les penseurs de la modernité ne pouvait être envisagée que comme une « lutte à mort ». En résulterait le déclin inéluctable du catholicisme, condamné à la fatalité d’une inévitable victoire de la modernité.

    Weigel©DR.jpgRetraçant avec brio 250 ans de l’histoire de l’Église, confrontée à l’émergence de la pensée moderne, George Weigel entend réfuter cette historiographie traditionnelle qu’il estime erronée. Ainsi, entreprend-il une analyse originale des rapports entre catholicisme et modernité, et déroule le fil de l’histoire de l’Église dans son rapport avec ce nouveau défi des temps contemporains. Cette relation est d’abord marquée par un rejet originel des nouveaux principes de la modernité issus de la Révolution française. Progressivement, l’enchaînement aboutit à une lente maturation entraînant l’Église, sous l’impulsion de papes visionnaires, au dialogue avec le monde moderne. Cette longue histoire de maturation constitue pour l’auteur « le drame du catholicisme et de la modernité », compris comme le déroulement d’une action scénique divisée en cinq actes. Chacun de ces moments marque les étapes d’un apprivoisement de la modernité par l’Église. Non dans le but de s’y soumettre, mais au contraire de proposer une nouvelle voie de recherche de la vérité qui répondrait aux aspirations les plus nobles auxquelles le monde moderne aspire.

    De cette longue maturation, George Weigel propose une analyse à la fois thématique et chronologique, pour dérouler ce « drame du catholicisme et de la modernité », entendu comme une nouvelle scène du théâtre de la grande histoire des hommes. À rebours de l’histoire opposant systématiquement catholicisme et modernité, le théologien américain y voit une lente évolution, certes marquée par des moments de crise, mais qui a permis de redécouvrir les vérités profondes d’un catholicisme délié de toute compromission avec le pouvoir politique et essentiellement porté vers l’élan évangélisateur, recentré sur le Christ et les Écritures.

    Le tournant Léon XIII

    Pour George Weigel, donc, la vision d’une Église s’opposant farouchement à la modernité et ainsi marginalisée par ce courant dominant est fausse. Au contraire, le pontificat de Léon XIII marque un changement de cap en amorçant un dialogue avec la modernité. Pour cela, il s’appuie sur des bases solides et éprouvées, telles que saint Thomas d’Aquin, en mettant l’accent sur l’aspect sacramentel, christologique et contemplatif. Avec le développement de la doctrine sociale de l’Église, George Weigel perçoit également dans le pontificat de Léon XIII le point de départ des évolutions de l’Église vers un dialogue avec la modernité.

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