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  • Fraternité Sacerdotale Saint Pie X : le Message du Supérieur général et de ses Assistants à l’occasion du cinquantième anniversaire de la déclaration du 21 novembre 1974

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    Message du Supérieur général et de ses Assistants à l’occasion du cinquantième anniversaire de la déclaration du 21 novembre 1974.

    Il y a cinquante ans, Mgr Marcel Lefebvre publiait une déclaration mémorable qui allait devenir la charte de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. Véritable profession de foi aux résonances éternelles, cette déclaration exprime l’essence de la Fraternité, sa raison d’être, son identité doctrinale et morale, et par conséquent sa ligne de conduite. Aussi la Fraternité ne pourrait-elle s’écarter d’un iota de son contenu et de son esprit qui, cinquante ans plus tard, demeurent parfaitement appropriés à l’heure présente.

    Cette déclaration renferme deux idées absolument centrales, qui se complètent et se soutiennent mutuellement : la première affirme la nature essentiellement doctrinale du combat propre à la Fraternité ; la seconde exprime dans quel but il est mené.

    Il s’agit d’un combat doctrinal, face à un ennemi bien identifié : la Réforme du Concile, présentée comme un tout empoisonné, conçue dans l’erreur et menant à l’erreur. C’est son esprit de fond qui est remis en question, et par conséquent tout ce que cet esprit a pu produire : « Cette Réforme étant issue du libéralisme, du modernisme, est tout entière empoisonnée ; elle sort de l’hérésie et aboutit à l’hérésie, même si tous ses actes ne sont pas formellement hérétiques. Il est donc impossible à tout catholique conscient et fidèle d’adopter cette Réforme et de s’y soumettre de quelque manière que ce soit. La seule attitude de fidélité à l’Eglise et à la doctrine catholique, pour notre salut, est le refus catégorique d’acceptation de la Réforme. »

    L’histoire de ces cinquante dernières années n’a fait que confirmer la pertinence de cette analyse. La Réforme étant corrompue en elle-même et dans ses principes, il apparaît impossible de restaurer quoi que ce soit dans l’Eglise sans d’abord mettre en discussion les principes mêmes du Concile, et refuser toutes les erreurs qui y sont contenues : tous ceux qui se sont efforcés de garder à la fois la Tradition et la Réforme, de les marier ou de les enrichir mutuellement, ont inévitablement échoué. Parallèlement, le mépris et la haine envers la Tradition et la Messe de toujours n’ont cessé d’augmenter, manifestant d’une manière concrète qu’à deux doctrines incompatibles correspondent deux cultes inconciliables, deux façons irréductibles de concevoir l’Eglise et sa mission auprès des âmes.

    Commencée au Concile, cette Réforme est toujours en cours et continue de produire ses fruits. Aujourd’hui, à travers la synodalité, on assiste au renversement complet de la structure même de l’Eglise : à la transmission de la Vérité divine reçue du Verbe incarné, se substitue l’élaboration par l’homme d’un système où Dieu n’a plus sa place, et où l’esprit humain souffle à la place de l’Esprit-Saint. C’est le renversement diabolique de l’Evangile lui-même.

    Face à cette démolition de l’Eglise clairement dénoncée, Mgr Lefebvre nous encourage à poursuivre le combat doctrinal, c’est-à-dire à militer saintement pour le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ, Voie, Vérité et Vie. Aujourd’hui comme hier, notre mission n’est autre que la restauration de toutes choses dans le Christ. Tout restaurer : à commencer par le sacerdoce, dans toute sa pureté doctrinale, dans toute sa charité missionnaire ; restaurer le saint sacrifice de la messe, cœur de la vie de l’Eglise ; restaurer la vie chrétienne, qui n’est autre que la vie même du Christ, marquée de l’esprit de la croix, pour l’amour et la gloire du Père ; restaurer la vérité catholique, pour lui redonner sa splendeur et lui permettre d’illuminer le monde ; restaurer, dans l’Eglise et dans la société civile, la reconnaissance des droits du Christ, roi des nations.

    « Jésus-Christ était hier, il est aujourd’hui, et il sera le même dans tous les siècles. Ne vous laissez point emporter à une diversité d’opinions et à des doctrines étrangères. Car il est bon d’affermir son cœur par la grâce. » (He 13, 8-9)

    La seconde idée qui domine la déclaration de 1974 est la volonté lucide et déterminée d’agir dans le seul but de servir l’Eglise catholique et romaine.

    Ce n’est en effet que dans l’Eglise de toujours et dans sa Tradition constante que nous trouvons la garantie d’être dans la Vérité, de continuer à la prêcher et à la servir.

    Mais surtout, nous sommes bien conscients que le fait de garder la Tradition, et de prendre tous les moyens nécessaires pour la conserver et la transmettre, correspond à un devoir de charité que nous remplissons vis-à-vis de toutes les âmes et de l’Eglise tout entière. Dans cette perspective, notre combat est profondément désintéressé. La Fraternité ne recherche pas d’abord sa propre survie : elle cherche principalement le bien de l’Eglise universelle et, pour cette raison, elle est par excellence une œuvre d’Église, qui avec une liberté et une force uniques, répond adéquatement aux besoins propres d’une époque tragique sans précédent.

    Ce seul but est toujours le nôtre aujourd’hui, au même titre qu’il y a cinquante ans : « C’est pourquoi sans aucune rébellion, aucune amertume, aucun ressentiment nous poursuivons notre œuvre de formation sacerdotale sous l’étoile du magistère de toujours, persuadés que nous ne pouvons rendre un service plus grand à la sainte Église catholique, au Souverain Pontife et aux générations futures. »

    C’est à l’Eglise que la Tradition appartient ; c’est en elle et pour elle que nous la gardons dans toute son intégrité, « en attendant que la vraie lumière de la Tradition dissipe les ténèbres qui obscurcissent le ciel de la Rome éternelle ». Dans la certitude surnaturelle et inébranlable que cette même Tradition triomphera, et avec elle l’Eglise tout entière. Et dans la certitude renouvelée que les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle.

    Menzingen, le 21 novembre 2024

    Davide Pagliarani
    Supérieur général

    † Alfonso de Galarreta
    1er Assistant général

    Christian Bouchacourt
    2nd Assistant général

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  • Lettre du pape François sur le renouveau de l’étude de l’histoire de l’Église (texte intégral)

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    Lettre du pape François sur le renouveau de l’étude de l’histoire de l’Église (texte intégral)

    21 novembre 2024

    Nous publions ci-dessous la lettre du pape François tel que communiqué par le Saint-Siège sur le renouveau de l’étude de l’histoire de l’Église.  

    Chers frères et sœurs,

    Par cette lettre, je voudrais partager quelques réflexions sur l’importance de l’étude de l’histoire de l’Église, en particulier pour aider les prêtres à mieux interpréter la réalité sociale. C’est une question que j’aimerais voir prise en considération dans la formation des nouveaux prêtres et des autres agents pastoraux. J

    e suis bien conscient que, dans la formation des candidats au sacerdoce, une bonne partie de l’attention est consacrée à l’étude de l’histoire de l’Église, comme il se doit. Ce que je voudrais souligner ici va plutôt dans le sens d’une invitation à promouvoir chez les jeunes étudiants en théologie une véritable sensibilité historique. Par cette expression, je veux indiquer non seulement une connaissance approfondie et précise des moments les plus importants des vingt siècles de christianisme qui sont derrière nous, mais aussi et surtout l’émergence d’une claire familiarité avec la dimension historique propre à l’être humain. Personne ne peut vraiment savoir qui il est et ce qu’il entend être demain sans nourrir le lien qui l’unit aux générations qui l’ont précédé. Et ce, non seulement au niveau de l’histoire de l’individu, mais aussi au niveau plus large des communautés. En effet, étudier et raconter l’histoire aide à maintenir allumée « la flamme de la conscience collective »,[1] faute de quoi il ne reste que la mémoire personnelle de faits liés à l’intérêt personnel ou à ses émotions, sans lien réel avec la communauté humaine et ecclésiale dans laquelle nous vivons.

    Une sensibilité historique correcte aide chacun de nous à avoir le sens des proportions, le sens de la mesure et une capacité à comprendre la réalité sans abstractions dangereuses et désincarnées, telle qu’elle est et non pas telle qu’on l’imagine ou qu’on voudrait qu’elle soit. On peut ainsi tisser une relation avec la réalité qui appelle à la responsabilité éthique, au partage, à la solidarité.

    Selon une tradition orale que je ne peux confirmer par des sources écrites, un grand théologien français disait à ses étudiants que l’étude de l’histoire nous protège du “monophysisme ecclésiologique”, c’est-à-dire d’une conception trop angélique de l’Église, d’une Église qui n’est pas réelle parce qu’elle est sans taches ni ses rides. Et nous devons aimer l’Église, comme une maman, telle qu’elle est, sinon nous ne l’aimons pas du tout, et nous n’aimons qu’un fantôme de notre imagination. L’histoire de l’Église nous aide à regarder l’Église réelle pour pouvoir aimer cette Église qui existe véritablement et qui a appris et continue d’apprendre de ses erreurs et de ses chutes. Cette Église, qui se reconnaît également dans ses moments sombres, devient capable de comprendre les taches et les blessures du monde dans lequel elle vit, et si elle essaie de le guérir et de le faire grandir, elle le fera de la même manière qu’elle essaie de se guérir et de se faire grandir, même si souvent elle n’y parvient pas.

    Il s’agit là d’un correctif à cette terrible approche qui nous fait comprendre la réalité uniquement à partir de la défense triomphaliste de notre fonction ou de notre rôle. Cette dernière approche est précisément celle qui, comme je l’ai souligné dans l’encyclique Fratelli tutti, fait considérer l’homme blessé de la parabole du bon Samaritain comme une gêne par rapport à sa propre approche de la vie, puisqu’il n’est qu’une anomalie, un sujet sans place spécifique.[2]

    Éduquer les candidats au sacerdoce à une sensibilité historique semble être une nécessité évidente. D’autant plus qu’à notre époque, « s’accentue une perte du sens de l’histoire qui se désagrège davantage. On observe la pénétration culturelle d’une sorte de ‘‘déconstructionnisme’’, où la liberté humaine prétend tout construire à partir de zéro. Elle ne laisse subsister que la nécessité de consommer sans limites et l’exacerbation de nombreuses formes d’individualisme dénuées de contenu ».[3]

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  • Liban : les chrétiens piégés par la guerre

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    De Matthieu Delaunay sur La Sélection du Jour :

    Among the wreckage, a statue of Saint Charbel, the town’s revered Catholic patron, stood covered in dust

    Parmi les décombres, une statue de Saint Charbel, patron catholique vénéré de la ville, était recouverte de poussière Photo : Church Times

    Les chrétiens du Liban, piégés par la guerre

    Alors que la guerre frappe à nouveau le Liban, déjà ruiné par la crise, de nombreux chrétiens se sentent pris au piège. Ce 22 novembre, la commémoration de l'indépendance libanaise est l'occasion de se pencher sur le sujet de l'affaissement du rôle des chrétiens, pourtant fondamental dans la construction de l'État libanais, et de leurs relations complexes avec les autres acteurs de la région.

    L'une des raisons d'être de l'État libanais était d'assurer un rôle politique aux chrétiens de la région. En 1923, la France prend le contrôle du Mont Liban, auparavant sous le contrôle de l'Empire ottoman. Cette zone montagneuse est alors le seul territoire au Proche-Orient avec une telle proportion de chrétiens, principalement rattachés à l'Église maronite. Le mandat français instaure l'État du Grand Liban, qui rattache au Mont Liban des régions constituées d'autres majorités confessionnelles (Békaa, Sud-Liban). Pas moins de 18 groupes religieux sont reconnus dans ce petit État du « Grand Liban ». 

    Dans le Grand Liban mandataire, les chrétiens sont tout juste majoritaires. Avant l'indépendance, le recensement de 1932 fixe une fois pour toutes la division confessionnelle du pays qui servira de base au système politique libanais. Les chrétiens constituent alors 51% de la population. Au moment de l'indépendance en 1943, l'ensemble des postes politiques et administratifs sont répartis en fonction des confessions, à commencer par la présidence de la République, réservée à un chrétien maronite. Pour l'élite maronite, il s'agit de créer une nation qui sera capable d'assurer un rôle politique aux chrétiens tout en unifiant la population autour d'un double discours : un « pays refuge » pour les minorités et une histoire ancienne partagée (Phénicie). Cependant, cet objectif va se heurter aux idéologies politiques concurrentes et à la guerre civile libanaise (1975-1990). 

    Le rêve d'un Liban pluriconfessionnel qui garantirait la place des chrétiens s'est heurté à toutes les formes de prédations. D'abord, le partage du pouvoir entre communautés a favorisé un clientélisme et une corruption endémiques, sous l'égide des familles de notables (le « système za'im »). Ce système, toujours en vigueur, est largement responsable de l'effondrement économique de 2019. Le Liban a aussi été la caisse de résonance de tous les conflits régionaux depuis son indépendance. Les guerres israélo-arabes génèrent un afflux massif de réfugiés palestiniens au Liban qui participera au déclenchement de la guerre civile libanaise. Durant cette période, le Liban a été morcelé en milices soutenues par des acteurs extérieurs, notamment le Hezbollah, créé en 1982 avec le soutien de la jeune République islamique d'Iran. À la fin de la guerre civile, l'accord de Taëf redistribue le pouvoir au profit des autres communautés confessionnelles.

    Le Hezbollah a émergé comme un État dans l'État, divisant profondément les chrétiens et renforçant la perte de leur poids politique. Le Hezbollah a trouvé une certaine légitimité auprès des autres confessions grâce à son discours de résistance contre Israël, qui a envahi le pays a plusieurs reprises et a occupé le Sud-Liban de 1982 à 2000, ainsi qu'en combattant Daech dans la guerre civile syrienne. Dans ce contexte, les chrétiens se sont divisés. Par exemple, les orthodoxes, de tendance pro-syrienne, se sont montrés conciliants avec le Hezbollah, tandis que les maronites se sont scindés entre une faction anti-Hezbollah (Forces Libanaises, Kataëb) et une faction alliée au Hezbollah depuis 2005 (Courant patriotique libre de l'ex-président Michel Aoun).

    Au-delà des clivages, la chute démographique des chrétiens a participé à leur marginalisation politique.  En moyenne plus occidentalisés et aisés que leurs compatriotes musulmans, en particulier les chiites, les chrétiens ont fait moins d'enfants. À titre d'illustration, les chiites avaient une fécondité de 6,5 enfants par femme en 1971 contre 2 chez les chrétiens. Les chrétiens ont aussi émigré massivement en Occident. Inversement, le nombre de réfugiés, principalement musulmans, s'est considérablement accru. La guerre civile syrienne a engendré l'afflux d'environ 1,5 millions de réfugiés dans un pays de seulement 4,5 millions d'habitants et comptant déjà de nombreux réfugiés palestiniens. 

    La décision unilatérale du Hezbollah d'ouvrir un front contre Israël, en soutien au Hamas, combinée à l'absence de président de la République depuis deux ans, renforce le sentiment de marginalisation chez la communauté chrétienne.  Outre leurs divisions politiques, les chrétiens ont surtout l'impression de subir une guerre qui n'est pas la leur. Depuis la fin du mandat de Michel Aoun, le Hezbollah bloque tout candidat à la présidence autre que son favori Sleiman Frangié. En septembre, alors que les frappes israéliennes s'intensifiaient, le patriarche maronite Béchara Raï a dénoncé à la fois le Hezbollah et Israël. Cette position reflète assez fidèlement l'exaspération et la résignation de nombreux chrétiens.

    Malgré leur résignation dans le conflit actuel, les chrétiens jouent un rôle majeur pour l'accueil des déplacés. À la suite des frappes israéliennes, plus d'un million de personnes ont été déplacées de leurs foyers au Liban. Les chrétiens ont largement participé à l'accueil de ces déplacés, majoritairement chiites et dont certains peuvent être des membres du Hezbollah, en ouvrant les portes des monastères et des églises. Face à un avenir politique incertain, les chrétiens libanais, comme nombre de leurs compatriotes, espèrent une réforme en profondeur du système et un retour à la neutralité du Liban.

    Matthieu Delaunay

    Pris entre les conflits, les chrétiens du Liban résistent aux déplacements et aux divisions

    >>> Lire l'article sur The Media Line

  • Parce que croire, ça vaut le coup. Entretien inédit avec Ratzinger

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    Du Foglio :

    Parce que croire, ça vaut le coup. Entretien inédit avec Ratzinger

    20 novembre 2024

    Autrefois, beaucoup n’étaient croyants que par conformisme, emportés par le courant. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui sont motivés par l’indifférence. Pourtant, le phénomène religieux reste présent. L'avant-première d'un dialogue inédit avec Joseph Ratzinger

    Nous publions ici une partie de l'entretien, inédit en italien, réalisé avec Joseph Ratzinger (à l'époque préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi) de l'édition allemande de l'Osservatore Romano en 1988. Le texte fait partie de « In dialogue avec le temps propre » (LEV), le nouveau volume, en trois volumes, de l'Opera Omnia de Joseph Ratzinger. Le texte rassemble tous les entretiens avec Ratzinger Benoît XVI et sera présenté demain (jeudi 21 novembre) à la LUMSA de Rome (via di Porta Castello 44) à 17 heures, en présence, entre autres, du Père Federico Lombardi, président de la Fondation Joseph Ratzinger-Benoît XVI, et Mgr. Georg Gänswein, ancien secrétaire particulier de Benoît XVI.

    Nous vivons à une époque d’indifférence. Le nombre de ceux qui ne vont pas à la messe le dimanche augmente et le nombre de ceux qui tournent le dos à l’Église et l’abandonnent est effrayant. Quelle pourrait être la raison de cet éloignement de la foi, ou peut-être « seulement » de l’Église ?

    Notre monde est un monde de réalisation technique. Nous ne sommes pas capables de tout faire, mais beaucoup, et nous espérons bientôt pouvoir faire encore plus. Les hommes doutent de plus en plus que Dieu puisse encore avoir un quelconque pouvoir dans un monde de plus en plus analysé selon les lois naturelles, et que nous puissions encore attendre de lui son aide. À cela s’ajoute le fait que, dans un monde plein de bruit et d’images, l’accès à Dieu est de plus en plus difficile. Tout comme beaucoup n’étaient autrefois croyants que par conformisme, parce qu’ils se laissaient emporter par le courant, de même aujourd’hui beaucoup se laissent emporter par l’indifférentisme sans décision personnelle particulière à cet égard. Malgré tout cela, le phénomène de la religion continue d'être présent de diverses manières : beaucoup de ceux qui personnellement ne pratiquent pas du tout la « religion » espèrent encore qu'elle existe, même s'ils n'ont pas envie d'apporter une grande contribution à cet égard. . En revanche, la religion se répand sous forme de substituts et de dégénérescences (superstition, occultisme, pratiques dites transcendantales) qui paraissent moins fatigantes et promettent à première vue la même chose. Une raison pour tourner le dos à l'Église est bien entendu aussi la condition de profonde insécurité dans laquelle l'Église semble se trouver.

    Le message semble clair et sans équivoque : apporter l’Évangile à tous les hommes. Que faut-il faire pour soutenir de manière crédible la cause du royaume de Dieu dans un environnement de plus en plus laïc ?

    Il n’y a pas de réponse standard. L'Évangile devient crédible là où il y a des gens qui se laissent pleinement saisir par lui et où l'expérience de la vie en devient la confirmation. Pensez à des mouvements tels que les Néocatéchuménaux, Communion et Libération - comment des personnes de tous âges et de toutes conditions sociales se laissent captiver par l'élan de la foi qu'ils voient vivre sans si ni mais. Nous n'avons pas besoin de recettes (il y en a trop), mais de gens qui sont impressionnés par l'Évangile et qui le mettent en pratique.

    Vous, Votre Éminence, êtes préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. D'une manière très particulière, elle se voit confier la tâche de travailler à la juste annonce du message et de la doctrine évangéliques. Le dogme en fait également partie. J'ai lu récemment cet aphorisme : "Le dogme est comme une patrie : certains craignent qu'il les limite, d'autres sont reconnaissants de connaître leur origine à laquelle ils peuvent toujours revenir." Cet aphorisme fait-il mouche ? Et si oui, qui sont ceux qui craignent qu’on leur enlève quelque chose et qui sont heureux d’avoir un refuge sûr ? Que faut-il faire pour les uns et pour les autres ?

    L'origine du dogme est dans la rencontre avec une personne : Jésus-Christ. Là où cette rencontre fait défaut, le dogme reste une formule vide de sens. C’est pourquoi la rencontre avec Jésus-Christ doit avant tout être transmise. Si cela se produit, tout le reste viendra tout seul, étape par étape : que je puisse avoir une relation avec lui non seulement, mais seulement dans la communauté de son peuple, l'Église ; que cette relation n'est pas un simple sentiment, mais me fait connaître la vérité, c'est-à-dire la participation à sa propre relation avec le Père, donc la connaissance de Dieu et de ses promesses. Tout cela est résumé dans le Credo, qui est une parole de moi-même dans le « nous » de l'Église adressée au Seigneur, par qui à mon tour je me sens en premier lieu interpellé. Ainsi, le dogme, correctement compris, est une dynamique de dépassement continu de soi et, en même temps, de sécurité dans une relation qui perdure au-delà de la mort. 

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  • Le métropolite André : un grand témoin chrétien trop peu connu en Occident

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    De George Weigel sur First Things :

    Un grand témoin chrétien trop peu connu en Occident

    20 novembre 2024

    Le vénérable André Sheptytsky, décédé il y a quatre-vingts ans, le 1er novembre 1944, était l'une des figures marquantes du catholicisme du XXe siècle, dont la vie fut remarquable

    Son ministère héroïque en tant que chef de l'Église gréco-catholique ukrainienne s'est étendu sur quarante-trois ans, deux guerres mondiales, cinq pontificats, la famine et la terreur de Staline (l'« Holodomor », au cours de laquelle au moins six millions d'Ukrainiens ont été délibérément affamés) et une demi-douzaine de changements de gouvernement dans les territoires où il a servi. Au milieu de cette tourmente, Sheptytsky est devenu une figure cruciale dans le raffinement de l'identité nationale de l'Ukraine moderne, tandis que ses initiatives culturelles, œcuméniques, interreligieuses et pastorales anticipaient l'enseignement du Concile Vatican II et de l'Église de la Nouvelle Évangélisation. Ainsi, en ce quatre-vingtième anniversaire du passage du métropolite André à sa position actuelle, exaltée dans la Communion des Saints, il convient d'accorder une attention particulière.

    Le comte Roman Aleksander Maria Szeptycki est né en 1865 dans un village près de Lviv, dans l'ancienne Galicie autrichienne, au sein d'une famille issue de la noblesse ruthène et polonaise. Pendant une quinzaine d'années, ses études l'ont conduit à Lviv, Cracovie et Breslau (aujourd'hui Wrocław) ; il s'est également rendu à Kiev, Moscou et Rome, où il a rencontré le pape Léon XIII en 1888. Quelques mois après cette rencontre, Sheptytsky, qui avait adopté l'orthographe ukrainienne de son nom de famille, a rejoint l'ordre basilien gréco-catholique de Saint-Josaphat, sous le nom religieux d'André, frère de saint Pierre et grand patron du catholicisme oriental. Ordonné prêtre en 1892, il a obtenu un doctorat en théologie et, en 1898, il a fondé une communauté religieuse basée sur la règle de saint Théodore le Studite, dans le but de réformer le monachisme gréco-catholique ukrainien. Un an plus tard, il fut nommé évêque et, à la fin de 1900, Léon XIII accepta sa nomination comme métropolite de Halych, archevêque de Lviv et évêque de Kamianets-Podilskyi, postes qu'il assuma en janvier 1901 à l'âge de trente-six ans. 

    Le métropolite André a exercé un épiscopat long et vigoureux dans des circonstances extraordinairement difficiles, alors que l’Ukraine s’efforçait de peaufiner et de défendre son identité nationale : d’abord face aux pressions russes et polonaises, puis au milieu d’un génocide de l’ère soviétique, et enfin pendant une occupation nazie brutale. Contre l’opposition des tsars et voyageant souvent déguisé, il a œuvré à la construction des Églises catholiques orientales dans l’Empire russe avant 1917. Parallèlement, il a essayé d’atténuer les rivalités nationalistes polonaises et ukrainiennes dans les dernières années turbulentes de l’Empire austro-hongrois tout en revigorant l’Église gréco-catholique dans les domaines de l’empereur François-Joseph. Dans tous les cas, et à toutes les parties dans les terres ukrainiennes déchirées par les factions, il a exhorté à un esprit de charité fraternelle et de sensibilité œcuménique, alors que des territoires autrefois impériaux comme la Pologne et l’Ukraine d’aujourd’hui – longtemps partagés par la Russie et l’Autriche-Hongrie – luttaient pour établir leur indépendance au lendemain de la Première Guerre mondiale.

    Au début du XXe siècle, alors que l'identité nationale ukrainienne moderne se formait, le métropolite André créa des institutions culturelles pour façonner une Ukraine future dans la continuité des origines de la nation, le baptême des Slaves de l'Est à Kiev en 988 après J.-C. : un séminaire, des établissements d'enseignement secondaire et supérieur, et un musée national pour préserver et soutenir le patrimoine artistique de l'Ukraine. En tant que pasteur, il s'efforça d'approfondir la foi de son peuple par une catéchèse efficace, encouragea le ministère de la jeunesse et apporta une contribution durable à la vie religieuse de l'Ukraine en soutenant le monachisme studite et en invitant les Rédemptoristes de rite byzantin dans ses diocèses.

    Les fléaux de la brutalité soviétique et nazie frappèrent Sheptytsky et son peuple avec une fureur sans bornes, et si le métropolite André accueillit d'abord l'invasion allemande des terres ukrainiennes en 1941 comme un moyen d'écraser le stalinisme, il reconnut bientôt les maux monstrueux perpétrés par les envahisseurs, écrivant au Reichsführer-SS Heinrich Himmler en février 1942 pour protester contre le massacre des Juifs. En coopération avec son frère Klymentiy, un moine studite béatifié en 2001, il sauva des centaines d' enfants juifs , les cachant dans des institutions gréco-catholiques, tandis qu'il hébergeait personnellement dans sa résidence le fils d'un éminent rabbin de Lviv. En août 1942, il écrivit au pape Pie XII, décrivant les massacres de masse des nazis et admettant qu'il avait initialement mal interprété les intentions d'Hitler en Ukraine ; Trois mois plus tard, il publia une lettre pastorale, « Tu ne tueras point », protestant publiquement contre le règne de la terreur allemande et excommuniant ses auteurs. L'un de ceux qu'il sauva, David Kahane, devint plus tard grand rabbin de l'armée de l'air israélienne.

    L'héritage du métropolite André – une profonde piété, une profondeur intellectuelle, une sophistication culturelle, un patriotisme mûr, une charité œcuménique et interreligieuse – perdure dans la vitalité de l'Église gréco-catholique d'Ukraine d'aujourd'hui, dirigée par le digne successeur de Sheptytsky, l'archevêque majeur Sviatoslav Shevchuk. Alors que l'Ukraine se bat pour sa survie et la liberté de l'Occident, nous devons honorer la mémoire de ce grand témoin chrétien et prier pour son intercession.

    La chronique de George Weigel « La différence catholique » est syndiquée par le  Denver Catholic , la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel  est membre éminent du Centre d'éthique et de politique publique de Washington, DC, où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques.

  • L'ECLJ en appelle à la réforme du Programme de reproduction humaine de l’OMS

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    Du site de l'ECLJ (Louis-Marie Bonneau) :

    Appel à la réforme du Programme de reproduction humaine de l’OMS

    20 novembre 2024

    L’ECLJ enquête depuis plusieurs années sur le Programme de reproduction humaine (HRP) de l’OMS. Ce travail a permis de mettre en lumière l’activité de ce Programme créé en 1971 pour soutenir la recherche biomédicale sur la fertilité dans un but de réduction démographique. Un livre a ainsi été publié chez Ethics Press (anglais) et chez L’Harmattan (français). Cette enquête démontre que le HRP a développé les principaux contraceptifs et abortifs utilisés aujourd’hui dans le monde tout en les diffusant, soi-disant au nom des droits de l’homme. Le HRP est ainsi sorti du champ de la recherche biomédicale en promouvant des combats idéologiques. Cette orientation suscite des interrogations sur l’alignement du HRP avec les priorités de santé publique.

    Face à cette dérive, l’ECLJ prend une initiative importante en envoyant aux États membres de l’OMS une lettre cosignée par plusieurs ONG spécialisées: le Center for Family & Human Rights (C-Fam), Juristes pour l’enfance, Le Syndicat de la Famille, One Of Us et le Transatlantic Christian Council. Nous y appelons les États à entreprendre une réforme du Programme de reproduction humaine (HRP).

    Nous y soulignons en particulier l’influence croissante des financements privés, notamment ceux de la Susan Thompson Buffett Foundation, et nous nous inquiétons de l’impact de ces financements sur l’orientation stratégique du Programme. Nous demandons ainsi à l’OMS d’évaluer l’impact des financements privés et de renforcer la transparence et le contrôle du HRP pour garantir que ce Programme reste fidèle à sa mission de santé publique.

    Nous appelons donc à recentrer les efforts du HRP sur des enjeux biomédicaux réels et majeurs, tels que l’infertilité, tout en respectant les spécificités éthiques, légales et culturelles de chaque pays.

    Lire et signer la pétition

  • Le pape François a annoncé les canonisations de Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati en 2025 lors des célébrations du jubilé

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    De Courtney Mares sur le NCR :

    Le pape François annonce les canonisations de Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati en 2025 lors des célébrations du jubilé

    Selon le diocèse d'Assise, la messe de canonisation d'Acutis devrait avoir lieu le dimanche 27 avril, à 10h30, heure locale, sur la place Saint-Pierre.

    Le bienheureux Carlo Acutis (à gauche) et le bienheureux Pier Giorgio Frassati
    Bienheureux Carlo Acutis (à gauche) et bienheureux Pier Giorgio Frassati (photo : Diocèse d'Assise/Domaine public / Wikimedia Commons)

    Le pape François a annoncé mercredi que les bienheureux Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati, deux jeunes catholiques appréciés pour leur foi vibrante et leur témoignage de sainteté, seront canonisés lors de deux grandes célébrations jubilaires dédiées aux jeunes.

    L'annonce surprise est intervenue à l'issue de l'audience générale hebdomadaire du pape sur la place Saint-Pierre, alors que François célébrait la Journée mondiale de l'enfance. 

    Le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, a confirmé plus tard que la canonisation de Carlo Acutis aura lieu pendant le Jubilé des adolescents de l'Église , qui aura lieu du 25 au 27 avril, et que la canonisation de Pier Giorgio Frassati aura lieu pendant le Jubilé de la jeunesse , du 28 juillet au 3 août.

    Selon le diocèse d'Assise, la messe de canonisation d'Acutis devrait avoir lieu le dimanche 27 avril, à 10h30, heure locale, sur la place Saint-Pierre.

    Les deux futurs saints sont appréciés par de nombreux jeunes catholiques pour leur enthousiasme à la recherche de la sainteté. Les deux canonisations devraient attirer de nombreux jeunes dans la Ville éternelle en 2025 pour le Jubilé de l'espérance de l'Église catholique.

    Carlo Acutis : le premier saint millénaire

    Carlo Acutis, un adolescent italien développeur informatique décédé d'un cancer en 2006, est connu pour sa grande dévotion à la Présence Réelle de Jésus dans l'Eucharistie.

    Né en 1991, Carlo Acutis est le premier millennial à être béatifié par l’Église catholique. Peu après sa première communion à l’âge de 7 ans, il a dit à sa mère : « Être toujours uni à Jésus : c’est mon projet de vie. » 

    Pour y parvenir, Carlo s’efforçait d’assister quotidiennement à la messe aussi souvent qu’il le pouvait à l’église paroissiale située en face de son école primaire à Milan.

    Carlo appelait l’Eucharistie « mon chemin vers le ciel » et il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour faire connaître cette présence. Son témoignage a inspiré ses propres parents à revenir à la pratique de la foi catholique et sa jeune fille au pair hindoue à se convertir et à se faire baptiser.

    Carlo était un enfant féru de technologie qui aimait les ordinateurs, les animaux et les jeux vidéo. Son directeur spirituel a rappelé que Carlo était convaincu que les preuves des miracles eucharistiques pouvaient être convaincantes pour aider les gens à comprendre que Jésus est présent à chaque messe.

    Pendant deux ans et demi, Carlo a travaillé avec sa famille pour monter une exposition sur les miracles eucharistiques qui a été créée en 2005 pendant l'Année de l'Eucharistie proclamée par le pape Jean-Paul II, et qui a depuis été présentée dans des milliers de paroisses sur les cinq continents.

    Plusieurs camarades de classe, amis et membres de la famille de Carlo ont témoigné de la façon dont il les a rapprochés de Dieu. Carlo était une personne très ouverte et n'hésitait pas à parler avec ses camarades de classe et avec tous ceux qu'il rencontrait des choses qu'il aimait : la messe, la présence de Jésus dans l'Eucharistie et le ciel.

    On se souvient de lui pour avoir dit : « Ceux qui se placent devant le soleil bronzent ; ceux qui se placent devant l’Eucharistie deviennent des saints. »

    Carlo est décédé à l’âge de 15 ans en 2006, peu de temps après avoir reçu un diagnostic de leucémie. Avant de mourir, Carlo a dit à sa mère : « J’offre toutes mes souffrances au Seigneur pour le Pape et pour l’Église afin de ne pas aller au purgatoire mais d’aller directement au ciel. »

    Des milliers de personnes ont visité la tombe de Carlo à Assise après sa béatification dans la basilique Saint-François d'Assise le 10 octobre 2020.

    Depuis sa béatification, des écoles catholiques de l’outback australien jusqu’en Angleterre ont été baptisées du nom d’Acutis, ainsi que d’innombrables ministères et initiatives paroissiales.

    Le pape François a encouragé les jeunes à imiter le bienheureux Carlo en donnant la priorité au « grand don de l’Eucharistie » dans son message pour les prochaines Journées mondiales de la jeunesse diocésaines.

    Dans un décret du 23 mai, le pape François a approuvé la guérison miraculeuse d'une jeune femme costaricienne de 21 ans nommée Valeria Valverde, qui était sur le point de mourir après s'être gravement blessée à la tête dans un accident de vélo alors qu'elle étudiait à Florence en 2022.

    La famille a été informée que sa situation était très critique et qu'elle pouvait mourir à tout moment, selon le Dicastère pour les causes des saints du Vatican.

    Six jours après l'accident, la mère de Valverde se rendit en pèlerinage à Assise pour prier pour la guérison de sa fille sur la tombe du bienheureux Carlo Acutis, laissant une note écrite.

    Le même jour, Valverde commença à respirer par elle-même et, le lendemain, elle recouvra l'usage de ses membres supérieurs et recouvra en partie la parole.

    Valverde a été libérée de l'unité de soins intensifs 10 jours après le pèlerinage de sa mère et a subi d'autres tests qui ont montré que la contusion hémorragique du cortex temporal droit de son cerveau avait complètement disparu.

    Contrairement aux prévisions médicales, Valverde n'a passé qu'une semaine en physiothérapie ; et le 2 septembre 2022, deux mois après son accident, elle s'est rendue en pèlerinage au tombeau de Carlo Acutis à Assise avec sa mère pour célébrer sa guérison complète.

    Pier Giorgio Frassati : Verso L'Alto

    Pier Giorgio Frassati, décédé à l’âge de 24 ans en 1925, est également aimé de beaucoup aujourd’hui pour son témoignage enthousiaste de sainteté qui atteint « les sommets ».

    Le jeune homme originaire de la ville de Turin, dans le nord de l'Italie, était un alpiniste passionné et un dominicain de troisième ordre connu pour ses actions caritatives.

    Né le Samedi Saint 6 avril 1901, Frassati était le fils du fondateur et directeur du journal italien La Stampa .

    À l'âge de 17 ans, il rejoint la Société de Saint-Vincent-de-Paul et consacre une grande partie de son temps libre à prendre soin des pauvres, des sans-abri et des malades, ainsi que des militaires démobilisés de retour de la Première Guerre mondiale.

    Frassati s'engagea également dans l'Apostolat de la Prière et de l'Action Catholique. Il obtint la permission de recevoir la Communion quotidienne.

    Sur une photo de ce qui sera sa dernière ascension, Frassati a écrit la phrase Verso L'Alto , qui signifie « vers les hauteurs ». Cette phrase est devenue la devise des catholiques inspirés par Frassati pour s'efforcer d'atteindre le sommet de la vie éternelle avec le Christ.

    Frassati mourut de la polio le 4 juillet 1925. Ses médecins supposèrent plus tard que le jeune homme avait attrapé la polio alors qu'il s'occupait des malades.

    Jean-Paul II, qui a béatifié Frassati en 1990, l'a qualifié d'« homme des huit béatitudes », le décrivant comme « entièrement immergé dans le mystère de Dieu et totalement dédié au service constant de son prochain ».

    Le Vatican n'a pas encore annoncé la reconnaissance du second miracle attribué au bienheureux Pier qui a rendu possible sa canonisation. La confirmation du miracle par le Vatican, ainsi que l'annonce des dates précises des messes de canonisation, sont attendues dans un avenir proche. 

  • Seoul (Corée du Sud) : plus d’un million de personnes dans les rues contre le « mariage » homosexuel

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    De zenit.org :

    Corée du Sud : Plus d’un million de personnes dans les rues contre le « mariage » homosexuel

    La manifestation était organisée par des groupes chrétiens, le Conseil des églises presbytériennes et les églises chrétiennes unies de Corée

    20 novembre 2024

    Un million cent mille personnes en Corée du Sud, dont de nombreux chrétiens et catholiques, ont manifesté dans les rues de Séoul le dimanche 27 octobre pour protester contre la légalisation du mariage homosexuel proposée dans les projets de loi anti-discrimination.

    La nouvelle législation pro-LGBTI fait suite à une décision de la Cour suprême en juillet dernier qui a accordé des droits aux homosexuels, tels que l’octroi d’allocations aux conjoints par le service national d’assurance maladie. L’association des deux millions d’églises chrétiennes coréennes a organisé un culte de masse et une grande réunion de prière dans les rues de Séoul avec le slogan « Famille saine, pays saint ».

    Selon les organisateurs, un million de participants en ligne ont été ajoutés aux participants. Les manifestants se sont concentrés sur les prières pendant les trois heures qu’a duré la manifestation. Le Korea Herald a décrit le rassemblement comme « l’un des plus grands rassemblements religieux de l’histoire du pays ».

    Il était organisé par des groupes chrétiens, le Conseil des églises presbytériennes et les églises chrétiennes unies de Corée. Le Korea Herald note : « La manifestation, qui a pris la forme d’un service religieux, s’opposait à la légalisation du mariage homosexuel et à l’adoption de ce que les participants ont qualifié de “loi injuste”, une ordonnance juridiquement contraignante qui interdirait la discrimination contre une personne fondée sur le sexe, la religion, l’âge, la race, le niveau d’éducation ou l’orientation sexuelle ».

    Différentes versions de l’ordonnance anti-discrimination ont été proposées depuis 2011, mais aucune n’a été adoptée en raison de l’opposition du bloc conservateur et de la communauté chrétienne.

    Les manifestants ont condamné la législation LGBTI comme étant « contraire à la loi de la nature et à l’ordre dans lequel le monde a été créé », ainsi qu’une atteinte à la liberté de conscience et de religion. Kim Jeong-hee, porte-parole du comité organisateur, a également déclaré que le verdict du tribunal accordant des avantages publics aux homosexuels était inconstitutionnel, car le « mariage » homosexuel n’est pas reconnu en Corée du Sud.

  • Baudouin et Fabiola, les roses et les épines christiques d'un couple royal (podcast)

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    De Famille Chrétienne :

    Tous saints, épisode 13 : Baudouin et Fabiola, les roses et les épines christiques d'un couple royal

    Tous saints, épisode 13 : Baudouin et Fabiola, les roses et les épines christiques d'un couple royal

    Dans cet épisode du podcast « Tous saints ! », Bénédicte Delelis vous parle du couple mythique que formaient le roi Baudoin et la reine Fabiola de Belgique. Une lumière particulière émanait d’eux, mais elle n’avait rien à voir avec les paillettes de leur royale fonction. Comment peut-on être roi et reine, et en même temps avoir un profond amour pour Jésus ? Découvrez-le dans cet épisode.

    Chers Baudouin et Fabiola, votre secret était votre cœur aimant. Demandez au Saint Esprit d’élargir les nôtres afin que nous aimions ceux qui nous sont donnés à aimer d’un plus grand amour ! Nous vous prions spécialement pour les couples qui souffrent d’une attente d’enfants douloureuse comme vous l’avez traversée. Accordez-leur de nombreuses grâces de sainteté et de joie.

    Ce podcast est réalisé par Famille Chrétienne en partenariat avec Conversio. Elaborée par une équipe de laïcs et de prêtres missionnaires de la Miséricorde divine, cette appli vous propose de vivre une conversion du coeur lors des grands temps liturgiques, grâce à des contenus spirituels édifiants, des propositions d'efforts d'ascèse et l'entraide de sa communauté de priants.

    Vous trouverez le podcast Tous saints ! sur le site Famille Chrétienne, la plateforme de retraite en ligne Hozana.org, et toutes les plateformes d’écoute (Deezer, Spotify, Apple podcast, Youtube, Google podcasts...).

  • De l’Israël possiblement génocidaire au 'boh' sur la persécution de Maduro. Voici comment le pape met à mal la diplomatie vaticane

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    De Matteo Matzuzzi sur Il Foglio :

    De l’Israël possiblement génocidaire au 'boh' sur la persécution de Maduro. Voici comment le pape met à mal la diplomatie vaticane

    L'utilisation désinvolte de termes aussi définitifs pose une série de problèmes qui finissent par saper l'autorité même du Pape et de l'Institution qu'il représente.

    Ce qui a été mis à mal, c'est avant tout la tiercéité de la diplomatie vaticane, qui avait si bien réussi dans les premières années du pontificat bergoglien. Le Saint-Siège était tellement « tiers » qu'il était clair qu'il n'y avait pas de médiation dans les conflits du monde en morceaux, mais seulement de la « facilitation » : mettre la table pour que les parties se parlent.

    Rome. Edith Bruck dit que le pape a utilisé le mot « génocide » parce qu'il ne sent pas le poids de la phrase qu'il prononce et c'est pourquoi il la prononce trop facilement. Il l'avait déjà fait il y a un an lorsqu'il avait reçu un groupe de Palestiniens de Gaza en audience privée. 

    En sortant de la réunion, ils ont dit que François avait clairement prononcé le mot « génocide », les bureaux de communication du Vatican expliquant immédiatement qu'il n'apparaissait pas, se référant à des déclarations antérieures de Bergoglio, beaucoup plus nuancées dans le lexique utilisé.

    Ils en avaient deviné les conséquences. Cette fois-ci, le mot est inscrit noir sur blanc dans un autre livre que le pontife envoie à l'impression. Ce n'est pas le thème principal, mais il est évident que l'attention se porte sur ce point, un nerf qui ne pourrait pas être plus exposé.

    Au-delà des discussions historiques et juridiques sur ce qui est ou non un génocide, l'utilisation occasionnelle de termes aussi définitifs pose une série de problèmes qui finissent par saper l'autorité même du Pape et de l'Institution qu'il représente, en l'occurrence le Saint-Siège, dont la diplomatie traditionnelle du « tiers » a toujours été considérée comme un modèle (malgré quelques échecs plus ou moins récents dans le passé). Une diplomatie dotée d’une sorte de « supériorité morale », qui tient à sa nature même. Depuis un an, les communautés juives se plaignent de la position ambiguë de François (et du Vatican) sur le pogrom du 7 octobre : elles l'ont dit de toutes les manières et pas seulement par des voies confidentielles. Le grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni, est allé jusqu’à affirmer que le dialogue entre catholiques et juifs a fait des pas en arrière significatifs, effaçant toutes les bonnes choses qui avaient été laborieusement obtenues depuis Vatican II. Le cardinal Marc Ouellet, dans ce journal, disait il y a quelques semaines qu'il comprenait la position du rabbin, mais assurait que « le pape n'a pas négligé le dialogue de l'Église avec le judaïsme : il tente d'intervenir pour limiter les dégâts inévitables sans se ranger du côté d'un seul parti ». contre l'autre." Mais demander une enquête sur un éventuel génocide à Gaza, c’est déjà adhérer à la thèse d’une des parties impliquées, prendre effectivement parti ou au moins montrer qu’on a des doutes. Pourquoi, alors, le Pape n’utilise-t-il pas des mots tout aussi forts sur le massacre perpétré par le Hamas ou sur les missiles que le Hezbollah lance quotidiennement sur Israël depuis des décennies ? Pourquoi le Pape, chef d’un État souverain et vicaire du Christ (donc chef spirituel), doit-il intervenir sur des questions politiques, fermant tout espace d’action possible ? 

    Pendant des années, on a écrit et argumenté sur le conflit russo-ukrainien selon lequel François n'était pas allé au-delà d'appréciations douces pour ne pas exclure de futures possibilités de médiation. S'il avait publiquement condamné Vladimir Poutine, a-t-on dit à juste titre, le Kremlin n'aurait même plus répondu au téléphone si le pape avait été de l'autre côté. Ensuite, bien sûr, François a prononcé la phrase sur les aboiements de l'OTAN aux frontières de la Russie, donnant ainsi implicitement un minimum de justification à la frustration russe. Il a ensuite dit que lorsqu'on voit qu'on a perdu, il faut savoir hisser le drapeau blanc (on a expliqué qu'il ne voulait pas dire « capitulation », mais en bref, à Kiev, les éclaircissements n'ont pas été convaincants). Puis, en août dernier, depuis la fenêtre du Palais apostolique, à la fin d'un Angelus, il a lancé des bordées contre le gouvernement ukrainien coupable d'avoir décidé l'interdiction de l'activité de l'Église orthodoxe liée à Moscou. Il est également vrai que pendant les mois de conflit, il a déclaré que « Poutine ne s'arrêtera pas » et que Kirill ne devait pas être réduit à être l'enfant de chœur du président russe. Mais bref, le poids des mots utilisés apparaît différent lorsque la Secrétairerie d'État qui, entre un grand silence et une clarification aux endroits appropriés, a réitéré que Rome est avec l'Ukraine et qu'il y a une invasion et un envahisseur. 

    Ce qui a été mis à mal, c'était d'abord l'impartialité de la diplomatie vaticane, qui avait remporté tant de succès dans les premières années du pontificat bergoglien : comment ne pas rappeler la facilitation mise en œuvre par le Pape dans l'accord historique entre les États-Unis et Cuba? Et le rapprochement avec le Patriarcat de Moscou, qui a culminé avec l'accolade entre lui et Cyrille à La Havane ? Le Saint-Siège était si « tiers » qu'il est devenu clair qu'il n'y avait pas de médiation dans les conflits du monde brisé, mais seulement une « facilitation », précisément : mettre la table pour que les parties puissent se parler.

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  • Des propos percutants à la Conférence sur les catholiques et la vie publique organisée par l'Association catholique des avocats (Espagne)

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    De Nicolas de Cárdenas pour l’AIIC sur le CWR :

    Le socialisme est « un ennemi de la croix », déclare un évêque espagnol

    L'évêque José Ignacio Munilla d'Orihuela-Alicante, en Espagne, a décrit le socialisme comme une idéologie « ennemie de la croix » lors de la Conférence sur les catholiques et la vie publique organisée par l'Association catholique des propagandistes (avocats) le week-end dernier.

    Lors de son exposé intitulé « Penser et agir en temps d’incertitude », Munilla a souligné que « nous ne pouvons pas faire face à cette attaque et à cette imposition systématique d’une nouvelle société uniquement par la critique et un nouveau leadership politique, mais plutôt par un mouvement de conversion. Nous ne sortirons de cette crise que par un renouveau de la sainteté ».

    Il a également soutenu que la société a besoin d'un « changement de vision du monde dans lequel nous passons du statut d'ennemis de la croix à celui de peuple de la croix » car, a-t-il souligné, « sans la croix, il n'y a pas de gloire ; c'est une grande erreur de faire une dichotomie entre la croix et le bonheur ; la croix nous conduit à la gloire, et la gloire est le bonheur complet. »

    Dans ce contexte, il a décrit le socialisme comme une « idéologie ennemie de la croix » dont les courants sociologiques et politiques sont devenus « le tombeau des peuples, dans lequel l'État-nounou résout tous les problèmes », sans faire appel au sacrifice et à l'engagement des individus.

    Il en résulte une « crise anthropologique qui s’élève au rang de loi et de précepte suprême, et qui cherche à se rebeller contre l’ordre naturel, en transformant les blessures en droits au lieu d’accepter les blessures émotionnelles, fruit de la désintégration de la famille ».

    « Nous cherchons à compenser le vide intérieur de l’homme par le consumérisme et le matérialisme, en fuyant l’engagement affectif et l’ouverture au don de la vie, et nous traitons la souffrance comme quelque chose d’incompatible avec la dignité humaine : ce monde souffre beaucoup de ne pas vouloir souffrir, de fuir la croix du Christ », a ajouté l’évêque.

    Hadjadj : Faire face à l’incertitude est une question de vie ou de mort

    De son côté, le philosophe français Fabrice Hadjadj a abordé le thème général du colloque, « Quo Vadis ? Penser et agir en temps d’incertitude », en appelant à l’implication de chacun : « Où vas-tu ? Non pas « où va le monde », car avec cette question on peut être spectateur et se contenter de se plaindre. »

    Hadjadj a souligné que vivre dans une période d’incertitude « n’est pas un défi comme les autres » mais plutôt un défi qui se configure comme une question « sinon d’honneur, du moins de vie ou de mort ». Pour cela, il faut « avoir une âme guérie, accepter d’avoir un corps meurtri par le martyre ».

    En même temps, il a souligné qu’il était inévitable de ressentir « l’émotion la moins avouable : la peur. Pas tant la peur de mourir, mais la peur d’être à la hauteur du défi, la peur de maintenir notre réputation d’être en vie ».

    Dans l’Europe postmoderne, ce défi s’incarne dans un continent, une société qui « désespère de ce qui est humain et tend aujourd’hui à constitutionnaliser l’avortement et l’euthanasie ; à réviser l’histoire coloniale, en mettant dans le même panier le conquérant et le missionnaire ».

    Il s’agit de revendications « que beaucoup imaginent liées à l’affirmation de la liberté individuelle et qui, en réalité, émanent de la mort des aspirants. Elles correspondent à l’agitation du désespoir », a souligné le philosophe.

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  • À quoi ressemblent la morale et la politique dans une culture post-consommation et sans intérêt ? Et que faut-il faire pour y remédier ?

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    De Larry Chapp sur le CWR :

    À quoi ressemblent la morale et la politique dans une culture post-consommation et sans intérêt ? Et que faut-il faire pour y remédier ?

    (Image : Josh Applegate / Unsplash.com)
    Nihilisme profond et scientisme trompeur

    Notre culture est nihiliste. C’est un principe fondamental qui guide presque tout ce que j’écris.

    Le nihilisme profond de la modernité est l’air que nous respirons – notre vision du monde profonde de ce qui constitue le réel – et pourtant l’Église continue d’agir comme si tout ce dont nous avions besoin était une meilleure catéchèse dans le cadre du statu quo du catholicisme conventionnel. Cela implique que le problème est celui d’une simple ignorance des faits doctrinaux plutôt que d’une profonde aliénation de l’âme par rapport à la description que l’Église fait du réel. Nous devons reconnaître que la plupart des jeunes catholiques, en particulier, sont des adeptes d’une vision du monde différente de celle de l’Église et que cette vision du monde est toxique pour la foi. C’est pourquoi ils considèrent la confirmation, non pas comme le sacrement final de l’initiation, mais comme le sacrement final de l’émancipation de cette religion qui semble si en décalage avec la culture qu’ils ont embrassée.

    Cette vision du monde est animée par ce que l’on appelle aujourd’hui le « scientisme » – la philosophie selon laquelle seule la science empirique nous donne accès au réel – et elle est la religion de fait de l’Occident moderne. Le philosophe italien Augusto del Noce l’a identifiée comme telle, observant dans La crise de la modernité que les éléments anti-surnaturalistes dans son cadre, lorsqu’ils sont combinés avec les philosophies modernes purement immanentistes, constituent pour nos élites culturelles un « point de non-retour » tel qu’« aujourd’hui il n’est plus possible » de croire en « telle doctrine religieuse » ou « telle mythologie » en particulier, mais aussi en rien de nature transcendante en général.

    Del Noce note également que cette confluence de la philosophie et du scientisme a donné naissance à la mythologie de la périodisation de la pensée humaine, selon laquelle, pour ses praticiens, il existe une progression claire de l'histoire humaine qui imite les étapes de la vie humaine. Cette progression passe du stade infantile du mythe à la phase adolescente de la religion, puis à la phase de jeune adulte de la philosophie moderne, pour finalement culminer dans la maturation de l'espèce humaine dans la science empirique comme seul arbitre de la vérité.

    Il s’agit du récit progressiste classique de l’histoire humaine et du mythe d’origine qui régit notre culture.

    De plus, ce schéma de périodisation est utilisé pour légitimer l’idée qu’il n’y a effectivement pas de retour en arrière vers les notions de Dieu. Le progrès linéaire/conceptuel est à la fois formel et matériel et on ne peut pas plus revenir à un stade antérieur du développement humain que l’on ne peut redevenir un enfant. Et même si, au nom d’une tolérance éclairée, on « autorise » un espace au sein du tissu social pour que les personnes religieuses persistent dans leurs habitudes obscurantistes, elles doivent être traitées de plus en plus comme de simples bizarreries antiques aux limites de la raison qui ne doivent plus jamais être admises dans les couloirs du gouvernement ou même, de plus en plus, sur la place publique en tant qu’interlocuteurs sérieux.

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